We are stealing nature from our children. Now, when I say this, I don't mean that we are destroying nature that they will have wanted us to preserve, although that is unfortunately also the case. What I mean here is that we've started to define nature in a way that's so purist and so strict that under the definition we're creating for ourselves, there won't be any nature left for our children when they're adults. But there's a fix for this. So let me explain.
Nous sommes en train de voler la nature à nos enfants. Attention, je ne dis pas que nous détruisons la nature qu'ils voudraient que l'on préserve, même si malheureusement, c'est aussi le cas. Ce que je veux dire par là, c'est que l'on a défini la nature d'une façon si radicale et sévère que sous la définition que nous avons choisie, il n'y aura plus de nature pour nos enfants quand ils seront adultes. Mais il y a une solution. Laissez-moi vous expliquer.
Right now, humans use half of the world to live, to grow their crops and their timber, to pasture their animals. If you added up all the human beings, we would weigh 10 times as much as all the wild mammals put together. We cut roads through the forest. We have added little plastic particles to the sand on ocean beaches. We've changed the chemistry of the soil with our artificial fertilizers. And of course, we've changed the chemistry of the air. So when you take your next breath, you'll be breathing in 42 percent more carbon dioxide than if you were breathing in 1750. So all of these changes, and many others, have come to be kind of lumped together under this rubric of the "Anthropocene." And this is a term that some geologists are suggesting we should give to our current epoch, given how pervasive human influence has been over it. Now, it's still just a proposed epoch, but I think it's a helpful way to think about the magnitude of human influence on the planet.
Actuellement, l'Homme utilise la moitié de la planète pour vivre, cultiver les terres et faire paître leurs animaux. En additionnant tous les humains, on pèserait 10 fois que ce que pèsent tous les autres mammifères réunis. On a construit des chemins dans les forêts. On a ajouté des particules de plastique dans le sable des océans. On a changé la composition chimique des terres avec les engrais. Et bien sûr, on a changé la composition de l'air. Quand vous respirez, vous inhalez 42 % de CO2 de plus que si vous respiriez en 1750. Tous ces changements, et bien d'autres, sont maintenant parfois rassemblés sous la notion « d'Anthropocène. » C'est un terme que les géologues suggèrent de donner à notre époque actuelle, à cause de l'influence de l'homme sur la nature. C'est juste une idée, mais c'est utile pour réfléchir à la dimension de l'influence humaine sur la planète.
So where does this put nature? What counts as nature in a world where everything is influenced by humans?
Alors, où se trouve la nature ? Qu'est-ce que la nature dans un monde dominé par l'Homme ?
So 25 years ago, environmental writer Bill McKibben said that because nature was a thing apart from man and because climate change meant that every centimeter of the Earth was altered by man, then nature was over. In fact, he called his book "The End of Nature."
Il y a 25 ans, l'écrivain écologiste Bill McKibben a dit que puisque la nature était séparée de l'Homme, parce que le changement climatique impliquait que l'Homme avait tout altéré sur Terre, la nature n'existait donc plus. Son livre s’appelle même « La Fin de la Nature ».
I disagree with this. I just disagree with this. I disagree with this definition of nature, because, fundamentally, we are animals. Right? Like, we evolved on this planet in the context of all the other animals with which we share a planet, and all the other plants, and all the other microbes. And so I think that nature is not that which is untouched by humanity, man or woman. I think that nature is anywhere where life thrives, anywhere where there are multiple species together, anywhere that's green and blue and thriving and filled with life and growing. And under that definition, things look a little bit different.
Je ne suis pas du tout d'accord avec cette idée, avec cette définition de la nature, parce que nous sommes fondamentalement des animaux. Nous avons évolué sur cette planète ensemble avec d'autres animaux, avec qui nous avons partagé la planète, avec toutes les plantes et avec tous les microbes. Je pense donc que la nature n'est pas indépendante de l'humanité, homme et femme. Je pense que la nature se trouve partout où il y a de la vie, là où plusieurs espèces vivent ensemble, n'importe où l'on trouve du vert et du bleu, où la vie prospère et grandit. Sous cette définition, les choses prennent une forme différente.
Now, I understand that there are certain parts of this nature that speak to us in a special way. Places like Yellowstone, or the Mongolian steppe, or the Great Barrier Reef or the Serengeti. Places that we think of as kind of Edenic representations of a nature before we screwed everything up. And in a way, they are less impacted by our day to day activities. Many of these places have no roads or few roads, so on, like such. But ultimately, even these Edens are deeply influenced by humans.
Alors, je comprends qu'il y a certains aspects de cette nature qui nous parlent d'une manière particulière. Des endroits comme Yellowstone, la steppe de Mongolie, la Grande barrière de corail ou le parc du Serengeti. Des endroits que nous considérons comme étant des représentations édéniques de la nature avant que nous ne la détruisions. D'une certaine manière, ils ont été préservés de nos activités quotidiennes. Beaucoup de ces lieux n'ont pas de route ou très peu, et ainsi de suite. Mais au fond, même ces lieux sont profondément influencés par l'Homme.
Now, let's just take North America, for example, since that's where we're meeting. So between about 15,000 years ago when people first came here, they started a process of interacting with the nature that led to the extinction of a big slew of large-bodied animals, from the mastodon to the giant ground sloth, saber-toothed cats, all of these cool animals that unfortunately are no longer with us. And when those animals went extinct, you know, the ecosystems didn't stand still. Massive ripple effects changed grasslands into forests, changed the composition of forest from one tree to another. So even in these Edens, even in these perfect-looking places that seem to remind us of a past before humans, we're essentially looking at a humanized landscape. Not just these prehistoric humans, but historical humans, indigenous people all the way up until the moment when the first colonizers showed up. And the case is the same for the other continents as well. Humans have just been involved in nature in a very influential way for a very long time.
Prenons l'Amérique du Nord, par exemple, puisque nous y sommes. Il y a 15 000 ans, quand les premiers humains sont arrivés ici, ils ont commencé à interagir avec la nature, ce qui a mené à l'extinction de nombreux grands animaux, du mastodonte au paresseux géant, les tigres à dents de sabre, tous ces animaux cools qui n'existent plus aujourd'hui. Et quand ils ont disparu, les écosystèmes ne se sont pas arrêtés. D'énormes effets de ricochet ont changé les prairies en forêts, ont changé la composition des forêts, arbre par arbre. Alors, même dans ces paradis, même dans ces endroits parfaits, qui nous font penser à une époque où il n'y avait pas d'humains, en fait, nous regardons un paysage humanisé. Pas que des hommes préhistoriques, mais des hommes historiques, autochtones présents jusqu'à l'arrivée des premiers colonisateurs. Et cela vaut aussi pour les autres continents. L'Homme est impliqué dans la nature de manière très profonde depuis très longtemps.
Now, just recently, someone told me,
Récemment, quelqu'un m'a dit :
"Oh, but there are still wild places."
« Il reste toujours des lieux sauvages. »
And I said, "Where? Where? I want to go."
J'ai répondu : « Où ça ? Je veux y aller. »
And he said, "The Amazon."
Il a dit : « L'Amazone ! »
And I was like, "Oh, the Amazon. I was just there. It's awesome. National Geographic sent me to Manú National Park, which is in the Peruvian Amazon, but it's a big chunk of rainforest, uncleared, no roads, protected as a national park, one of the most, in fact, biodiverse parks in the world. And when I got in there with my canoe, what did I find, but people. People have been living there for hundreds and thousands of years. People live there, and they don't just float over the jungle. They have a meaningful relationship with the landscape. They hunt. They grow crops. They domesticate crops. They use the natural resources to build their houses, to thatch their houses. They even make pets out of animals that we consider to be wild animals. These people are there and they're interacting with the environment in a way that's really meaningful and that you can see in the environment.
J'ai pensé : « Ah, l'Amazone ! J'en reviens. » National Geographic m'a envoyée à Manú National Park, qui se trouve au Pérou, c'est un gros morceau de forêt tropicale en friche, protégé en tant que parc national, l'un des parcs les plus riches en nature au monde. Et quand je suis arrivée en canoë, qu'ai-je trouvé ? Des gens. Des gens qui y ont vécu pendant des centaines et des milliers d'années. Ils vivent là et ne surnagent pas seulement au dessus la jungle. Ils ont une relation profonde avec la nature. Ils chassent. Ils cultivent. Ils domestiquent les plantes. Ils utilisent les ressources naturelles pour construire et couvrir leurs maisons. Ils apprivoisent même des animaux que nous considérions sauvages. Ces gens sont là et ils interagissent avec l'environnement de manière profonde, et on peut le voir in situ.
Now, I was with an anthropologist on this trip, and he told me, as we were floating down the river, he said, "There are no demographic voids in the Amazon." This statement has really stuck with me, because what it means is that the whole Amazon is like this. There's people everywhere. And many other tropical forests are the same, and not just tropical forests. People have influenced ecosystems in the past, and they continue to influence them in the present, even in places where they're harder to notice.
J'étais avec un anthropologue durant le voyage et il m'a dit en naviguant sur la rivière : « Il n'y a pas de vide démographique dans l'Amazone. » Cette affirmation m'a vraiment marquée, car ça veut dire que l'Amazone tout entière est comme ça. Il y a des gens partout. Bien d'autres forêts tropicales sont pareilles, mais pas seulement. Par le passé, les gens ont influencé les écosystèmes et ils continuent de le faire. même dans les lieux où ils ne sont pas aussi visibles.
So, if all of the definitions of nature that we might want to use that involve it being untouched by humanity or not having people in it, if all of those actually give us a result where we don't have any nature, then maybe they're the wrong definitions. Maybe we should define it by the presence of multiple species, by the presence of a thriving life.
Alors, si toutes les définitions de la nature que l'on utilise impliquent qu'elle est vierge ou inhabitée, si cela nous amène à conclure qu'il n'y a plus de nature, alors, peut-être que ces définitions sont mauvaises. Peut-être qu'on devrait la définir par la présence de plusieurs espèces, par la présence de vie en plein essor.
Now, if we do it that way, what do we get? Well, it's this kind of miracle. All of a sudden, there's nature all around us. All of a sudden, we see this Monarch caterpillar munching on this plant, and we realize that there it is, and it's in this empty lot in Chattanooga. And look at this empty lot. I mean, there's, like, probably, a dozen, minimum, plant species growing there, supporting all kinds of insect life, and this is a completely unmanaged space, a completely wild space. This is a kind of wild nature right under our nose, that we don't even notice.
Pris comme ça, qu'obtient-on ? Eh bien, c'est comme un miracle. Soudain, la nature est tout autour de nous. Soudain, on voit cette chenille de l'espèce des monarques butiner sur cette plante et on prend conscience de sa présence, dans ce terrain vague à Chattanooga. Regardez ce terrain vague. Je veux dire, il y a probablement au moins une douzaine d'espèces végétales qui y poussent et qui permettent à plein d'insectes de vivre, c'est un espace non entretenu, complètement sauvage. C'est un genre de nature sauvage juste sous notre nez, qu'on ne remarque même pas.
And there's an interesting little paradox, too. So this nature, this kind of wild, untended part of our urban, peri-urban, suburban agricultural existence that flies under the radar, it's arguably more wild than a national park, because national parks are very carefully managed in the 21st century. Crater Lake in southern Oregon, which is my closest national park, is a beautiful example of a landscape that seems to be coming out of the past. But they're managing it carefully. One of the issues they have now is white bark pine die-off. White bark pine is a beautiful, charismatic -- I'll say it's a charismatic megaflora that grows up at high altitude -- and it's got all these problems right now with disease. There's a blister rust that was introduced, bark beetle. So to deal with this, the park service has been planting rust-resistant white bark pine seedlings in the park, even in areas that they are otherwise managing as wilderness. And they're also putting out beetle repellent in key areas as I saw last time I went hiking there. And this kind of thing is really much more common than you would think. National parks are heavily managed. The wildlife is kept to a certain population size and structure. Fires are suppressed. Fires are started. Non-native species are removed. Native species are reintroduced. And in fact, I took a look, and Banff National Park is doing all of the things I just listed: suppressing fire, having fire, radio-collaring wolves, reintroducing bison. It takes a lot of work to make these places look untouched.
Il y a aussi un petit paradoxe intéressant. Cette nature, cet enclos sauvage et négligé de notre vie urbaine, banlieusarde, agricole qui passe sous notre radar, on peut dire que c'est encore plus sauvage qu'un parc national, parce que ces parcs sont attentivement gérés au XXIe siècle. Le Crater Lake dans le sud de l'Oregon, le parc le plus proche de chez moi, est un bon exemple de paysage semblant venir du passé. Mais ils le gèrent attentivement. Leur problème en ce moment, c'est l'extinction du pin blanc. Le pin blanc est beau, remarquable, je dirais que c'est une large flore remarquable qui pousse en haute altitude, en ce moment, ils ont beaucoup de problèmes liés à une maladie. Une rouille vésiculeuse est arrivée, la scolyte. Pour traiter ce problème, le service du parc a commencé à planter des graines résistantes à la rouille dans le parc même dans les régions sauvages. Ils mettent même des anti-scolytes dans les zones clés comme j'ai pu le voir, la dernière fois. Ce genre de mesure est bien plus courant que vous ne le pensez. Les parcs sont gérés minutieusement, la faune et la flore sont maintenues à une certaine taille. Les incendies sont contrôlés, voire déclenchés. Les espèces allogènes sont retirées et les natives sont réintroduites. En fait, j'ai vérifié, le parc national de Banff fait exactement la même chose : contrôler et déclencher les feux, surveiller les loups, réintroduire les bisons. Il faut beaucoup de travail pour que ces endroits aient l'air naturels.
(Laughter)
(Rires)
(Applause)
(Applaudissements)
And in a further irony, these places that we love the most are the places that we love a little too hard, sometimes. A lot of us like to go there, and because we're managing them to be stable in the face of a changing planet, they often are becoming more fragile over time.
Ce qu'il y a d'ironique, c'est que les lieux que l'on aime le plus sont les endroits que l'on aime un peu trop, parfois. Beaucoup aiment y aller et parce qu'on fait en sorte qu’ils soient stables malgré le monde qui change, ils se fragilisent peu à peu au fil du temps.
Which means that they're the absolute worst places to take your children on vacation, because you can't do anything there. You can't climb the trees. You can't fish the fish. You can't make a campfire out in the middle of nowhere. You can't take home the pinecones. There are so many rules and restrictions that from a child's point of view, this is, like, the worst nature ever. Because children don't want to hike through a beautiful landscape for five hours and then look at a beautiful view. That's maybe what we want to do as adults, but what kids want to do is hunker down in one spot and just tinker with it, just work with it, just pick it up, build a house, build a fort, do something like that.
Ce qui veut dire que ce sont les pires lieux pour emmener nos enfants en vacances, parce qu'on ne peut rien y faire. On ne peut pas grimper aux arbres, ni pêcher, on ne peut pas faire un feu de camp n'importe où, ni même ramener des pommes de pin. Il y a tant de règles et de restrictions, que pour un enfant, c'est la nature la plus pénible qui soit. Car les enfants n'aiment pas faire de randonnées dans un lieu magnifique pendant 5 heures pour ensuite avoir une vue magnifique. On le recherche peut-être, nous, mais les enfants veulent juste s'accroupir à un endroit et bricoler là, voir comment c'est, juste ramasser des trucs, construire une maison ou un château, ces choses-là.
Additionally, these sort of Edenic places are often distant from where people live. And they're expensive to get to. They're hard to visit. So this means that they're only available to the elites, and that's a real problem. The Nature Conservancy did a survey of young people, and they asked them, how often do you spend time outdoors? And only two out of five spent time outdoors at least once a week. The other three out of five were just staying inside. And when they asked them why, what are the barriers to going outside, the response of 61 percent was, "There are no natural areas near my home."
Par ailleurs, ce genre d'endroits édéniques sont généralement éloignés de là où les gens vivent, C'est cher d'y aller. C'est dur de les visiter. Ça veut dire que ce n'est que pour les élites et c'est vraiment un problème. The Nature Conservancy a mené une enquête auprès des jeunes et leur a demandé combien de temps ils passaient dehors, seulement 2 sur 5 passaient du temps dehors plus d'une fois par semaine. Les trois autres restaient à la maison. Quand on leur demandait pourquoi, qu'est-ce qui les retenait, la réponse dans 61 % des cas était : « Il n'y a pas de zones naturelles près de chez moi. »
And this is crazy. This is just patently false. I mean, 71 percent of people in the US live within a 10-minute walk of a city park. And I'm sure the figures are similar in other countries. And that doesn't even count your back garden, the urban creek, the empty lot. Everybody lives near nature. Every kid lives near nature. We've just somehow forgotten how to see it. We've spent too much time watching David Attenborough documentaries where the nature is really sexy --
C'est dingue et c'est absolument faux, 71 % des gens aux États-Unis vivent à moins de 10 minutes à pied d'un parc urbain. Les chiffres sont sûrement similaires dans les autres pays. Et c'est sans compter votre jardin, les ruisseaux et les terrains vagues. Tout le monde habite près de la nature. Tous les enfants habitent près de la nature. On a simplement oublié comment la percevoir. On passe trop de temps à regarder les reportages de David Attenborough où la nature est vraiment sexy.
(Laughter)
(Rires)
and we've forgotten how to see the nature that is literally right outside our door, the nature of the street tree.
Et on a oublié comment apprécier la nature qui se trouve juste à notre porte, la nature des arbres dans la rue.
So here's an example: Philadelphia. There's this cool elevated railway that you can see from the ground, that's been abandoned. Now, this may sound like the beginning of the High Line story in Manhattan, and it's very similar, except they haven't developed this into a park yet, although they're working on it. So for now, it's still this little sort of secret wilderness in the heart of Philadelphia, and if you know where the hole is in the chain-link fence, you can scramble up to the top and you can find this completely wild meadow just floating above the city of Philadelphia. Every single one of these plants grew from a seed that planted itself there. This is completely autonomous, self-willed nature. And it's right in the middle of the city. And they've sent people up there to do sort of biosurveys, and there are over 50 plant species up there. And it's not just plants. This is an ecosystem, a functioning ecosystem. It's creating soil. It's sequestering carbon. There's pollination going on. I mean, this is really an ecosystem.
Par exemple, à Philadelphie, il y a cette superbe voie ferrée surélevée, que l'on peut voir du sol, qui a été abandonnée. Ça pourrait nous faire penser aux débuts de High Line à Manhattan, c'est semblable, mais ils ne l'ont pas encore transformée en parc, bien que ce soit un projet. Pour l'instant, c'est une sorte de petite étendue sauvage secrète, au cœur de Philadelphie, et si vous savez où se trouve le trou dans le grillage, vous pouvez escalader jusqu'au sommet et trouver cette prairie complètement sauvage, flottant au-dessus de la ville. Et toutes ces plantes proviennent d'une graine, arrivée là par elle-même. C'est une nature totalement indépendante et obstinée. Et c'est en plein milieu de la ville. Ils ont envoyé des gens pour faire des enquêtes biologiques et il y a plus de 50 espèces végétales là-bas. Pas seulement des plantes. C'est un écosystème fonctionnel. Il crée de la terre, il isole le carbone. La pollinisation s'y produit. C'est réellement un écosystème.
So scientists have started calling ecosystems like these "novel ecosystems," because they're often dominated by non-native species, and because they're just super weird. They're just unlike anything we've ever seen before. For so long, we dismissed all these novel ecosystems as trash. We're talking about regrown agricultural fields, timber plantations that are not being managed on a day-to-day basis, second-growth forests generally, the entire East Coast, where after agriculture moved west, the forest sprung up. And of course, pretty much all of Hawaii, where novel ecosystems are the norm, where exotic species totally dominate. This forest here has Queensland maple, it has sword ferns from Southeast Asia. You can make your own novel ecosystem, too. It's really simple. You just stop mowing your lawn.
Les scientifiques ont commencé à utiliser le terme de « nouveaux écosystèmes », car ils sont souvent dominés par les espèces allogènes et car ils sont vraiment bizarres. Ils ne ressemblent à rien de ce que l'on connaît. Longtemps, on a ignoré tous ces nouveaux écosystèmes. On parle de champs agricoles qui ont repoussé, de plantations de bois qui ne sont pas gérées quotidiennement, des forêts de seconde venue en général, toute la côte est, où, après que les cultures sont parties vers l'ouest, les forêts ont surgi. Et bien sûr, presque tout Hawaï où les nouveaux écosystèmes sont la norme, où les espèces exotiques dominent complètement. Cette forêt-ci a de l'érable de Queensland, des fougères venant d'Asie du sud-est. On peut faire son propre nouvel écosystème. C'est très simple : arrêtez de tondre votre pelouse.
(Laughter)
(Rires)
Ilkka Hanski was an ecologist in Finland, and he did this experiment himself. He just stopped mowing his lawn, and after a few years, he had some grad students come, and they did sort of a bio-blitz of his backyard, and they found 375 plant species, including two endangered species.
L'écologiste Ilkka Hanski a fait cette expérience. Il a arrêté de tondre sa pelouse et après quelques années, il a fait venir ses étudiants, qui ont fait un bio-blitz dans son jardin et ils ont trouvé 375 espèces végétales, dont deux espèces en voie d'extinction.
So when you're up there on that future High Line of Philadelphia, surrounded by this wildness, surrounded by this diversity, this abundance, this vibrance, you can look over the side and you can see a local playground for a local school, and that's what it looks like. These children have, that -- You know, under my definition, there's a lot of the planet that counts as nature, but this would be one of the few places that wouldn't count as nature. There's nothing there except humans, no other plants, no other animals. And what I really wanted to do was just, like, throw a ladder over the side and get all these kids to come up with me into this cool meadow. In a way, I feel like this is the choice that faces us. If we dismiss these new natures as not acceptable or trashy or no good, we might as well just pave them over. And in a world where everything is changing, we need to be very careful about how we define nature.
Alors, quand vous êtes sur la future High Line à Philadelphie, entouré par cette nature sauvage, entouré par cette diversité, cette abondance, ce rayonnement, vous pouvez regarder à côté et voir le terrain de jeu d'une école locale qui ressemble à ça. Ces enfants ont ça... Selon ma définition, il y a beaucoup de nature sur la planète, mais ce lieu-là n'en ferait pas partie. Il n'y a que des êtres humains, aucune plante, aucun animal. Et ce que j'aurais voulu faire, c'est installer une échelle pour que ces enfants puissent venir dans cette super prairie avec moi. Je crois que c'est un peu le choix auquel on doit faire face. Si on pense que ces nouvelles natures n'ont pas de valeur, autant les recouvrir de pavés. Et dans un monde qui change, il faut être prudent avec notre définition de la nature.
In order not to steal it from our children, we have to do two things. First, we cannot define nature as that which is untouched. This never made any sense anyway. Nature has not been untouched for thousands of years. And it excludes most of the nature that most people can visit and have a relationship with, including only nature that children cannot touch. Which brings me to the second thing that we have to do, which is that we have to let children touch nature, because that which is untouched is unloved.
Afin de ne pas la voler à nos enfants, on doit faire deux choses. D'abord, on ne peut pas définir la nature comme tout ce qui est intact. Ça n'a jamais eu de sens. La nature n'est plus intacte depuis des milliers d'années. Ça exclut la majorité de la nature que les gens peuvent visiter et avec laquelle se connecter, y compris la seule nature que les enfants ne peuvent pas toucher. Ce qui m'amène à la deuxième chose à faire : laissons les enfants toucher la nature, tout ce qui n'est pas touché est délaissé.
(Applause)
(Applaudissements)
We face some pretty grim environmental challenges on this planet. Climate change is among them. There's others too: habitat loss is my favorite thing to freak out about in the middle of the night. But in order to solve them, we need people -- smart, dedicated people -- who care about nature. And the only way we're going to raise up a generation of people who care about nature is by letting them touch nature.
On fait face à de sévères problèmes environnementaux sur cette planète. Le changement climatique entre autres. Il y en a d'autres : la perte d'habitat, la chose qui m'empêche le plus de dormir. Mais pour les résoudre, on a besoin de gens intelligents et dévoués qui se préoccupent de la nature. Et la seule façon d'élever une génération qui se préoccupe la nature est de la laisser être en contact avec elle.
I have a Fort Theory of Ecology, Fort Theory of Conservation. Every ecologist I know, every conservation biologist I know, every conservation professional I know, built forts when they were kids. If we have a generation that doesn't know how to build a fort, we'll have a generation that doesn't know how to care about nature.
J'ai une « théorie des cabanes » sur l'écologie et sur la préservation. Tous les écologistes et les biologistes que je connais, tous les restaurateurs que je connais, ont construit des cabanes quand ils étaient enfants. Avec une génération qui ne sait pas construire une cabane, on aura une génération ne sachant pas s'intéresser à la nature.
And I don't want to be the one to tell this kid, who is on a special program that takes Philadelphia kids from poor neighborhoods and takes them to city parks, I don't want to be the one to tell him that the flower he's holding is a non-native invasive weed that he should throw away as trash. I think I would much rather learn from this boy that no matter where this plant comes from, it is beautiful, and it deserves to be touched and appreciated.
Je ne veux pas être celle qui dira à cet enfant issu d'un programme spécial qui emmène les enfants pauvres de Philadelphie dans les parcs de la ville, je ne veux pas être celle qui lui dira que la fleur qu'il a dans la main est une mauvaise herbe qu'il faut jeter. Je préférerais plutôt apprendre de ce garçon que peu importe l'origine de cette plante, elle est belle et elle mérite d'être appréciée.
Thank you.
Merci beaucoup.
(Applause)
(Applaudissements)