If you really want to understand the problem that we're facing with the oceans, you have to think about the biology at the same time you think about the physics. We can't solve the problems unless we start studying the ocean in a very much more interdisciplinary way. So I'm going to demonstrate that through discussion of some of the climate change things that are going on in the ocean. We'll look at sea level rise. We'll look at ocean warming. And then the last thing on the list there, ocean acidification -- if you were to ask me, you know, "What do you worry about the most? What frightens you?" for me, it's ocean acidification. And this has come onto the stage pretty recently. So I will spend a little time at the end.
Si vous voulez vraiment comprendre le problème que nous avons avec les océans, vous devez penser à la biologie en même temps qu'à la physique. Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes sans commencer par étudier l’océan de manière beaucoup plus interdisciplinaire. Donc je vais vous démontrer ça à travers un exposé sur quelques uns des effets du changement climatique que l’on observe dans l’océan. Nous regarderons la montée du niveau de la mer. Nous regarderons le réchauffement de l’océan. Et puis, le dernier point de la liste là, l’acidification de l’océan -- si vous deviez me demander, "Qu’est-ce que vous craignez le plus ? Qu’est-ce qui vous effraie ?" pour moi, c’est l’acidification de l’océan. Et cela est entré en scène plutôt récemment. Donc j'y passerai un peu de temps à la fin.
I was in Copenhagen in December like a number of you in this room. And I think we all found it, simultaneously, an eye-opening and a very frustrating experience. I sat in this large negotiation hall, at one point, for three or four hours, without hearing the word "oceans" one time. It really wasn't on the radar screen. The nations that brought it up when we had the speeches of the national leaders -- it tended to be the leaders of the small island states, the low-lying island states. And by this weird quirk of alphabetical order of the nations, a lot of the low-lying states, like Kiribati and Nauru, they were seated at the very end of these immensely long rows. You know, they were marginalized in the negotiation room.
J’étais à Copenhague en décembre comme un certain nombre de personnes ici dans cette salle. Et je pense que nous avons tous trouvé, simultanément, une expérience ouvrant les yeux et très frustrante. J’étais assis dans cette grande salle de négociations, à un moment, pendant trois ou quatre heures, sans entendre le mot "océan" une seule fois. Ce n’était pas vraiment sur l’écran radar. Les nations qui l’ont mis sur le tapis quand nous avons eu les discours des dirigeants – se trouvait être les dirigeants des petites îles-états, les îles-état au niveau géographique très bas. Et par ce caprice étrange qu’est l’ordre alphabétique des nations, beaucoup de ces états, comme Kiribati et Nauru, étaient assis à la toute fin de ces rangées interminablement longues. Vous voyez, ils étaient marginalisés dans la salle de négociations.
One of the problems is coming up with the right target. It's not clear what the target should be. And how can you figure out how to fix something if you don't have a clear target? Now, you've heard about "two degrees": that we should limit temperature rise to no more than two degrees. But there's not a lot of science behind that number. We've also talked about concentrations of carbon dioxide in the atmosphere. Should it be 450? Should it be 400? There's not a lot of science behind that one either. Most of the science that is behind these numbers, these potential targets, is based on studies on land. And I would say, for the people that work in the ocean and think about what the targets should be, we would argue that they must be much lower. You know, from an oceanic perspective, 450 is way too high. Now there's compelling evidence that it really needs to be 350. We are, right now, at 390 parts per million of CO2 in the atmosphere. We're not going to put the brakes on in time to stop at 450, so we've got to accept we're going to do an overshoot, and the discussion as we go forward has to focus on how far the overshoot goes and what's the pathway back to 350.
L’un des problèmes est d’aboutir à la bonne cible. Ce que doit être la cible n’est pas clair. Et comment trouver moyen d’atteindre une cible qui n’est pas clairement définie ? Alors, vous avez entendu parler des « deux degrés » : nous devons limiter l’augmentation de la température à un maximum de deux degrés. Mais il n’y a pas beaucoup de science derrière ce chiffre. Nous avons aussi beaucoup parlé des concentrations de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Est-ce que ça doit être 450 ? Ou alors 400 ? Il n’y a pas beaucoup de science derrière ça non plus. La majorité de la science derrière ces chiffres, ces cibles potentielles, repose sur des études faites sur la terre ferme. Et je dirais, pour les personnes qui travaillent dans l'océan et réfléchissent à ce que les objectifs devraient être, nous dirions qu’elles doivent être beaucoup moins élevées. Vous savez, d'un point de vue océanique, 450 est beaucoup trop élevé. Maintenant, il y a des preuves convaincantes qui montrent que ça doit être 350. Nous sommes, aujourd’hui, à 390 parties par million de CO2 dans l'atmosphère. Nous n'allons pas appuyer sur les freins à temps pour s'arrêter à 450, donc nous devons accepter que nous allons dépasser, et la discussion, telle qu’elle avance doit se concentrer sur jusqu'où ira ce dépassement et quelle est la voie de retour à 350.
Now, why is this so complicated? Why don't we know some of these things a little bit better? Well, the problem is that we've got very complicated forces in the climate system. There's all kinds of natural causes of climate change. There's air-sea interactions. Here in Galapagos, we're affected by El Ninos and La Nina. But the entire planet warms up when there's a big El Nino. Volcanoes eject aerosols into the atmosphere. That changes our climate. The ocean contains most of the exchangeable heat on the planet. So anything that influences how ocean surface waters mix with the deep water changes the ocean of the planet. And we know the solar output's not constant through time. So those are all natural causes of climate change. And then we have the human-induced causes of climate change as well. We're changing the characteristics of the surface of the land, the reflectivity. We inject our own aerosols into the atmosphere, and we have trace gases, and not just carbon dioxide -- it's methane, ozone, oxides of sulfur and nitrogen.
Maintenant, pourquoi est-ce si compliqué ? Pourquoi nous ne savons pas certaines de ces choses un peu mieux ? Eh bien, le problème est que nous avons des forces très complexes dans le système climatique. Il y a toutes sortes de causes naturelles au changement climatique. Il y a les interactions air-mer. Ici, à Galapagos, Nous sommes touchés par El Nino et La Nina. Mais toute la planète se réchauffe quand il y a un grand El Nino. Les volcans rejettent des aérosols dans l'atmosphère. Cela change notre climat. L'océan contient la majorité de la chaleur échangeable sur la planète. Donc tout ce qui influence la façon dont les eaux de surface de l'océan se mélange avec l'eau profonde change l’océan sur la planète. Nous savons aussi que la production solaire n'est pas constante dans le temps. Donc, ce sont toutes des causes naturelles du changement climatique. Et puis nous avons aussi les causes d'origine humaine du changement climatique. Nous changeons les caractéristiques de la surface de la terre, c'est la réflectivité. Nous injectons de nos propres aérosols dans l'atmosphère, et nous avons des traces de gaz, et pas seulement le dioxyde de carbone -- il y a le méthane, l'ozone, les oxydes de soufre et d'azote.
So here's the thing. It sounds like a simple question. Is CO2 produced by man's activities causing the planet to warm up? But to answer that question, to make a clear attribution to carbon dioxide, you have to know something about all of these other agents of change. But the fact is we do know a lot about all of those things. You know, thousands of scientists have been working on understanding all of these man-made causes and the natural causes. And we've got it worked out, and we can say, "Yes, CO2 is causing the planet to warm up now." Now, we have many ways to study natural variability. I'll show you a few examples of this now.
Alors, voici la chose. Cela ressemble à une simple question. Est-ce que le CO2 produit par les activités de l'homme cause le réchauffement de la planète ? Mais pour répondre à cette question, pour faire une attribution claire au dioxyde de carbone, vous devez savoir quelque chose au sujet de tous ces autres agents du changement. Mais le fait est que nous en savons beaucoup sur toutes ces choses. Vous savez, des milliers de scientifiques ont travaillé sur la compréhension de toutes ces causes humaines et les causes naturelles. Et nous avons travaillé sur ce sujet, et on peut dire, "Oui, aujourd’hui, le CO2 provoque le réchauffement de la planète." Nous avons plusieurs façons d'étudier la variabilité naturelle. Je vais vous en montrer quelques exemples maintenant.
This is the ship that I spent the last three months on in the Antarctic. It's a scientific drilling vessel. We go out for months at a time and drill into the sea bed to recover sediments that tell us stories of climate change, right. Like one of the ways to understand our greenhouse future is to drill down in time to the last period where we had CO2 double what it is today. And so that's what we've done with this ship. This was -- this is south of the Antarctic Circle. It looks downright tropical there. One day where we had calm seas and sun, which was the reason I could get off the ship. Most of the time it looked like this. We had a waves up to 50 ft. and winds averaging about 40 knots for most of the voyage and up to 70 or 80 knots.
Ceci est le bateau sur lequel j'ai passé les trois derniers mois dans l'Antarctique. Il s'agit d'un navire de forage scientifique. Nous sortons pendant des périodes de plusieurs mois pour forer dans le fond marin pour récupérer les sédiments qui nous racontent les histoires de changement climatique. L'un des moyens pour comprendre l'avenir de l'effet de serre consiste à remonter dans le temps jusqu’à la dernière période où nous avions deux fois plus de CO2 qu'aujourd'hui. Et donc c'est ce que nous avons fait avec ce navire. Cela a été -- c'est au sud du cercle antarctique. On se croirait aux tropiques là. Un jour où nous avons eu une mer calme et du soleil, c'était la raison pour laquelle j'ai pu descendre du bateau. La plupart du temps, ça ressemblait à ça. Nous avons eu des vagues jusqu'à 15 m, et des vents à une moyenne d’environ 40 nœuds pendant la plupart du voyage avec des pics à 70 ou 80 nœuds.
So that trip just ended, and I can't show you too many results from that right now, but we'll go back one more year, to another drilling expedition I've been involved in. This was led by Ross Powell and Tim Naish. It's the ANDRILL project. And we made the very first bore hole through the largest floating ice shelf on the planet. This is a crazy thing, this big drill rig wrapped in a blanket to keep everybody warm, drilling at temperatures of minus 40. And we drilled in the Ross Sea. That's the Ross Sea Ice Shelf on the right there. So, this huge floating ice shelf the size of Alaska comes from West Antarctica. Now, West Antarctica is the part of the continent where the ice is grounded on sea floor as much as 2,000 meters deep. So that ice sheet is partly floating, and it's exposed to the ocean, to the ocean heat.
Et donc le voyage vient de se terminer, et je ne peux pas vous montrer trop de résultats tout de suite, mais nous allons y retourner un an de plus, pour une autre expédition de forage dans laquelle je suis impliqué. Celle-ci a été dirigée par Ross Powell et Tim Naish. C'est le projet ANDRILL. Et nous avons fait le premier forage à travers le plus grand plateau de glace sur la planète. C'est complètement fou, cette grande foreuse enveloppée dans une couverture pour garder tout le monde au chaud, en train de forer par moins 40. Et nous avons foré dans la mer de Ross. C'est la barrière de glace de la mer de Ross sur la droite là. Ainsi, cette énorme barrière de glace flottante de la taille de l'Alaska vient de l'Ouest Antarctique. Maintenant, l’ouest de l'Antarctique est la partie du continent où la glace est basée sur des fonds marins profonds de 2 000 mètres. Donc cette plaque de glace est en partie flottante, et elle est exposée à l'océan, à la chaleur de l'océan.
This is the part of Antarctica that we worry about. Because it's partly floating, you can imagine, is sea level rises a little bit, the ice lifts off the bed, and then it can break off and float north. When that ice melts, sea level rises by six meters. So we drill back in time to see how often that's happened, and exactly how fast that ice can melt. Here's the cartoon on the left there. We drilled through a hundred meters of floating ice shelf then through 900 meters of water and then 1,300 meters into the sea floor. So it's the deepest geological bore hole ever drilled.
Ceci est la partie de l'Antarctique qui nous inquiète. Parce que c'est en partie flottant, vous pouvez l'imaginer, si le niveau de la mer monte un peu, la glace sort hors du lit, et puis elle peut se détacher et flotter au nord. Lorsque cette glace fond, le niveau de la mer s’élève de six mètres. Nous avons donc effectué un forage dans le temps pour voir combien de fois ceci est arrivé, et à quelle vitesse précisément la glace peut fondre. Voici le dessin sur la gauche. Nous avons foré à travers une centaine de mètres du plateau de glace flottante puis à travers 900 mètres d’eau puis 1 300 mètres dans le plancher océanique. C’est donc le plus profond trou géologique jamais foré.
It took about 10 years to put this project together. And here's what we found. Now, there's 40 scientists working on this project, and people are doing all kinds of really complicated and expensive analyses. But it turns out, you know, the thing that told the best story was this simple visual description. You know, we saw this in the core samples as they came up. We saw these alternations between sediments that look like this -- there's gravel and cobbles in there and a bunch of sand. That's the kind of material in the deep sea. It can only get there if it's carried out by ice. So we know there's an ice shelf overhead. And that alternates with a sediment that looks like this. This is absolutely beautiful stuff. This sediment is 100 percent made up of the shells of microscopic plants. And these plants need sunlight, so we know when we find that sediment there's no ice overhead. And we saw about 35 alternations between open water and ice-covered water, between gravels and these plant sediments.
Il a fallu environ 10 ans pour mettre ce projet en place. Et voici ce que nous avons trouvé. Alors, il y a 40 scientifiques qui travaillent sur ce projet, et les gens font toutes sortes d’analyses vraiment compliquées et coûteuses. Mais il se trouve, vous savez, que la chose qui raconte la meilleure histoire est cette simple description visuelle. Vous savez, nous avons vu cela dans les échantillons de carottes comme ils sont venus. Nous avons vu cette alternance entre les sédiments qui ressemblent à ceci -- il y a du gravier et des cailloux là et tout un tas de sable. C'est le genre de matériau dans la mer profonde. Il ne peut y arriver que si elle est amenée par la glace. Donc, nous savons qu'il y a un plateau de glace au-dessus. Et cela alterne avec un sédiment qui ressemble à ceci. Ce sont des produits absolument magnifiques. Ce sédiment est composé à 100% des coquilles de plantes microscopiques. Et ces plantes ont besoin de la lumière du soleil, donc nous savons que lorsque l'on trouve ces sédiments qu’il n'y a pas de glace au-dessus. Et nous avons vu environ 35 alternances entre eau libre et eau recouverte de glace, entre les graviers et les sédiments végétaux.
So what that means is, what it tells us is that the Ross Sea region, this ice shelf, melted back and formed anew about 35 times. And this is in the past four million years. This was completely unexpected. Nobody imagined that the West Antarctic Ice Sheet was this dynamic. In fact, the lore for many years has been, "The ice formed many tens of millions of years ago, and it's been there ever since." And now we know that in our recent past it melted back and formed again, and sea level went up and down, six meters at a time.
Donc, ce que cela signifie, ce que cela nous dit est que la région la mer de Ross, ce plateau de glace, a fondu puis s’est reformé environ 35 fois. Et ceci durant les quatre derniers millions d'années. C'était totalement inattendu. Personne n'imaginait que la glace de l’Ouest Antarctique était si dynamique. En fait, le savoir depuis de nombreuses années a été, "La glace s’est formée il y a plusieurs dizaines de millions d'années, et elle a toujours été là depuis." Et maintenant nous savons que dans notre passé récent elle a fondu et s’est formée à nouveau, et le niveau de la mer est monté et descendu, de six mètres à chaque fois.
What caused it? Well, we're pretty sure that it's very small changes in the amount of sunlight reaching Antarctica, just caused by natural changes in the orbit of the Earth. But here's the key thing: you know, the other thing we found out is that the ice sheet passed a threshold, that the planet warmed up enough -- and the number's about one degree to one and a half degrees Centigrade -- the planet warmed up enough that it became ... that ice sheet became very dynamic and was very easily melted. And you know what? We've actually changed the temperature in the last century just the right amount. So many of us are convinced now that West Antarctica, the West Antarctic Ice Sheet, is starting to melt. We do expect to see a sea-level rise on the order of one to two meters by the end of this century. And it could be larger than that. This is a serious consequence for nations like Kiribati, you know, where the average elevation is about a little over a meter above sea level.
Quelle est la cause ? Eh bien, nous sommes pratiquement sûrs que ce sont de très petits changements dans la quantité de lumière solaire atteignant l'Antarctique, seulement causée par les changements naturels dans l'orbite terrestre. Mais voici le point clé : vous le savez, l'autre chose que nous avons découvert est que la couche de glace a dépassé un seuil, que la planète s'est réchauffée suffisamment -- et le nombre est d'environ un degré à un degré et demi centigrade -- la planète s'est réchauffée suffisamment qu'elle est devenue... que cette feuille de glace est devenu très dynamique et a fondu très facilement. Et vous savez quoi ? Nous avons effectivement changé la température au cours du siècle dernier juste de la bonne quantité. Donc, beaucoup d'entre nous sont convaincus maintenant que l'Antarctique occidental, le plateau de l’Ouest Antarctique, commence à fondre. Nous nous attendons à voir une élévation du niveau marin de l'ordre de un à deux mètres d'ici la fin de ce siècle. Et ça pourrait être plus important que cela. Il s'agit d'une conséquence grave pour des pays comme Kiribati, vous le savez, où l'altitude moyenne est d'environ un peu plus d'un mètre au dessus de la mer.
Okay, the second story takes place here in Galapagos. This is a bleached coral, coral that died during the 1982-'83 El Nino. This is from Champion Island. It's about a meter tall Pavona clavus colony. And it's covered with algae. That's what happens. When these things die, immediately, organisms come in and encrust and live on that dead surface. And so, when a coral colony is killed by an El Nino event, it leaves this indelible record. You can go then and study corals and figure out how often do you see this. So one of the things thought of in the '80s was to go back and take cores of coral heads throughout the Galapagos and find out how often was there a devastating event. And just so you know, 1982-'83, that El Nino killed 95 percent of all the corals here in Galapagos. Then there was similar mortality in '97-'98. And what we found after drilling back in time two to 400 years was that these were unique events. We saw no other mass mortality events. So these events in our recent past really are unique. So they're either just truly monster El Ninos, or they're just very strong El Ninos that occurred against a backdrop of global warming. Either case, it's bad news for the corals of the Galapagos Islands.
Bon, le deuxième récit se déroule ici, à Galápagos. Il s'agit d'un corail blanchi, mort au cours du El Nino de 1982-83. Ceci est de l’île Champion. C'est une colonie de Pavona clavus, d’environ un mètre de haut. Et elle est couverte d'algues. C'est ce qui se passe. Quand ces choses meurent, les organismes viennent immédiatement s'incruster pour vivre sur cette surface morte. Et donc, quand une colonie de corail est tuée après un passage de El Nino, elle laisse cette trace indélébile. Vous pouvez ensuite aller étudier les coraux et déterminer à quelle fréquence vous voyez cela. Ainsi, l'une des choses qui a été pensé dans les années 80 était de revenir et prendre des carottes de têtes de corail dans les Galapagos et savoir combien de fois il ya eu un événement dévastateur. Et juste pour que vous le sachiez, 1982-83, cet El Nino a tué 95 % de tous les coraux ici aux Galápagos. Et il y a eu une mortalité similaire en 97-98. Et nous avons trouvé après un forage d’une période de 2 à 400 ans que ces événements étaient uniques. Nous n'avons pas vu d'autres événements avec une mortalité massive. Et donc, ces événements de notre passé récent sont vraiment uniques. Donc, que ce soient des El Nino monstrueux, ou juste très puissants qui ont eu lieu dans un contexte de réchauffement de la planète. Dans les deux cas, c'est une mauvaise nouvelle pour les coraux des îles Galápagos.
Here's how we sample the corals. This is actually Easter Island. Look at this monster. This coral is eight meters tall, right. And it been growing for about 600 years. Now, Sylvia Earle turned me on to this exact same coral. And she was diving here with John Lauret -- I think it was 1994 -- and collected a little nugget and sent it to me. And we started working on it, and we figured out we could tell the temperature of the ancient ocean from analyzing a coral like this. So we have a diamond drill. We're not killing the colony; we're taking a small core sample out of the top. The core comes up as these cylindrical tubes of limestone. And that material then we take back to the lab and analyze it. You can see some of the coral cores there on the right.
Voici comment nous échantillonnons les coraux. Ceci est l'île de Pâques. Regardez ce monstre. Il s'agit d’un corail de huit mètres de haut. Et il croît depuis environ 600 ans. Alors, Sylvia Earle m’a orienté sur ce même corail. Et elle faisait de la plongée ici avec John Lauret -- je pense que c'était en 1994 --- et a collecté un petit échantillon et me l'a envoyé. Et nous avons commencé à travailler dessus, et nous avons compris que nous pourrions donner la température de l'océan dans le passé à partir de l'analyse d'un corail de ce genre. Nous utilisons une foreuse à diamant. Nous ne tuons pas la colonie ; nous prenons un échantillon de petite taille de la partie supérieure. Les carottes ressemblent à ces tubes cylindriques de calcaire. Et c’est le matériel que nous ramenons au laboratoire pour l'analyser. Vous pouvez voir quelques-unes des carottes de corail sur la droite.
So we've done that all over the Eastern Pacific. We're starting to do it in the Western Pacific as well. I'll take you back here to the Galapagos Islands. And we've been working at this fascinating uplift here in Urbina Bay. That the place where, during an earthquake in 1954, this marine terrace was lifted up out of the ocean very quickly, and it was lifted up about six to seven meters. And so now you can walk through a coral reef without getting wet. If you go on the ground there, it looks like this, and this is the grandaddy coral. It's 11 meters in diameter, and we know that it started growing in the year 1584. Imagine that. And that coral was growing happily in those shallow waters, until 1954, when the earthquake happened.
Nous avons donc fait ça partout dans le Pacifique Est. Nous avons commencé à le faire dans le Pacifique Ouest également. Je vais vous ramener aux îles Galápagos. Et nous avons travaillé sur ce soulèvement fascinant ici à Urbina Bay. Le lieu où, pendant un tremblement de terre en 1954, ce plateau marin a été très rapidement soulevé hors de l'océan, et il a été soulevé d’environ six à sept mètres. Et aujourd’hui vous pouvez marcher à travers une barrière de corail sans vous mouiller. Si vous allez sur le terrain là-bas, ça ressemble à ça, et ça c’est le grand-père corail. Il fait 11 mètres de diamètre, et nous savons qu'il a commencé à grandir en l'an 1584. Imaginez un peu. Et ce corail se développait paisiblement dans ces eaux peu profondes, jusqu'en 1954, quand le tremblement de terre se produit.
Now the reason we know it's 1584 is that these corals have growth bands. When you cut them, slice those cores in half and x-ray them, you see these light and dark bands. Each one of those is a year. We know these corals grow about a centimeter and a half a year. And we just count on down to the bottom. Then their other attribute is that they have this great chemistry. We can analyze the carbonate that makes up the coral, and there's a whole bunch of things we can do. But in this case, we measured the different isotopes of oxygen. Their ratio tells us the water temperature. In this example here, we had monitored this reef in Galapagos with temperature recorders, so we know the temperature of the water the coral's growing in. Then after we harvest a coral, we measure this ratio, and now you can see, those curves match perfectly.
Bon, nous savons que c'était en 1584 parce que ces coraux ont des bandes de croissance. Lorsque vous les découpez, tranchez ces carottes en deux pour les passer aux rayons X, vous voyez ces bandes claires et sombres. Chacune de celles-ci est une année. Nous savons que ces coraux croissent d'environ un centimètre et demi par an. Et nous pouvons compter jusqu'à la base. Ensuite, une autre caractéristique est qu'ils ont une très bonne chimie. Nous pouvons analyser le carbonate qui fait le corail, et il y a tout un tas de choses que nous pouvons faire. Mais dans ce cas, nous avons mesuré les différents isotopes de l'oxygène. Leur rapport nous indique la température de l'eau. Dans cet exemple, ici, nous avions suivi ce récif aux Galápagos avec les enregistreurs de température, donc nous connaissons la température de l'eau dans laquelle le corail vit. Puis, nous récoltons un corail, nous mesurons ce rapport, et maintenant vous pouvez le voir, ces courbes correspondent parfaitement.
In this case, at these islands, you know, corals are instrumental-quality recorders of change in the water. And of course, our thermometers only take us back 50 years or so here. The coral can take us back hundreds and thousands of years. So, what we do: we've merged a lot of different data sets. It's not just my group; there's maybe 30 groups worldwide doing this. But we get these instrumental- and near-instrumental-quality records of temperature change that go back hundreds of years, and we put them together. Here's a synthetic diagram. There's a whole family of curves here.
Dans ce cas, dans ces îles, vous savez, les coraux sont des enregistreurs de très grande qualité des changements de l'eau. Et bien sûr, nos thermomètres nous ramènent seulement 50 ans en arrière. Le corail peut nous ramener des centaines et des milliers d'années en arrière. Donc, ce que nous faisons : nous avons croisé beaucoup de jeux de données différents. Ce n'est pas seulement mon groupe, il y a peut-être 30 groupes dans le monde qui le font. Mais, nous obtenons ces enregistrements de qualité instrumentale, des changements de température qui remontent à des centaines d'années, et nous les mettons ensemble. Voici un schéma de synthèse. Il y a toute une famille de courbes ici.
But what's happening: we're looking at the last thousand years of temperature on the planet. And there's five or six different compilations there, But each one of those compilations reflects input from hundreds of these kinds of records from corals. We do similar things with ice cores. We work with tree rings. And that's how we discover what is truly natural and how different is the last century, right? And I chose this one because it's complicated and messy looking, right. This is as messy as it gets. You can see there's some signals there. Some of the records show lower temperatures than others. Some of them show greater variability. But they all tell us what the natural variability is. Some of them are from the northern hemisphere; some are from the entire globe.
Mais ce qui se passe : nous regardons les mille dernières années de la température sur la planète. Et il ya cinq ou six compilations différentes ici, Mais chacune de ces compilations reflète la contribution de centaines de ces types de documents à partir de coraux. Nous faisons des choses similaires avec des carottes de glace. Nous travaillons avec les troncs d'arbres. Et c'est ainsi que nous découvrons ce qui est vraiment naturel et de combien le siècle dernier est différent, d'accord ? Et j'ai choisi celui-ci parce qu'il est compliqué et désordonné, d’accord. C'est aussi bordélique que la réalité. Vous pouvez voir qu’il y a quelques signaux là. Certains des enregistrements montrent des températures plus basses que d'autres. Certains d'entre eux montrent une plus grande variabilité. Mais ils nous disent tous ce qu’est la variabilité naturelle. Certains d'entre eux proviennent de l'hémisphère nord ; certains viennent de l'ensemble du globe.
But here's what we can say: what's natural in the last thousand years is that the planet was cooling down. It was cooling down until about 1900 or so. And there is natural variability caused by the Sun, caused by El Ninos. A century-scale, decadal-scale variability, and we know the magnitude; it's about two-tenths to four-tenths of a degree Centigrade. But then at the very end is where we have the instrumental record in black. And there's the temperature up there in 2009. You know, we've warmed the globe about a degree Centigrade in the last century, and there's nothing in the natural part of that record that resembles what we've seen in the last century. You know, that's the strength of our argument, that we are doing something that's truly different.
Mais voici ce que nous pouvons dire : ce qui est naturel dans le dernier millénaire est que la planète était en état de refroidissement. Ca se refroidissait environ jusqu'en 1900. Et il y a une variabilité naturelle causée par le Soleil, causée par El Nino. une variabilité à l'échelle du siècle, de la décennie, et nous en connaissons l'ampleur ; Il s'agit de deux dixièmes à quatre dixièmes de degré centigrade. Mais la fin correspond aux relevés instrumentaux en noir. Et il y a la température en 2009 là-haut. Vous savez, nous avons réchauffé le globe d'environ un degré centigrade au cours du siècle dernier, et il n'y a rien dans la partie naturelle de ces enregistrements qui ressemble à ce que nous avons vu dans le dernier siècle. Vous savez, c'est la force de notre argument, nous faisons quelque chose de complètement différent.
So I'll close with a short discussion of ocean acidification. I like it as a component of global change to talk about, because, even if you are a hard-bitten global warming skeptic, and I talk to that community fairly often, you cannot deny the simple physics of CO2 dissolving in the ocean. You know, we're pumping out lots of CO2 into the atmosphere, from fossil fuels, from cement production. Right now, about a third of that carbon dioxide is dissolving straight into the sea, right? And as it does so, it makes the ocean more acidic. So, you cannot argue with that. That is what's happening right now, and it's a very different issue than the global warming issue. It has many consequences.
Donc, je vais conclure sur une bref exposé sur l'acidification des océans. J’aime en parler comme d’une composante du changement global, parce que, même si vous êtes un dur à cuir sceptique du réchauffement climatique, et je parle à cette communauté assez souvent, vous ne pouvez pas refuser la physique simple de la dissolution du CO2 dans l'océan. Vous savez, nous rejetons beaucoup de CO2 dans l'atmosphère, à partir de combustibles fossiles, la production de ciment. À l'heure actuelle, environ un tiers de ce dioxyde de carbone se dissout directement dans la mer, d’accord ? Et pendant cette phase, l'océan devient plus acide. Donc, vous ne pouvez pas contester cela. C'est ce qui se passe en ce moment, et c'est un problème très différent de la question du réchauffement climatique. Il a de nombreuses conséquences.
There's consequences for carbonate organisms. There are many organisms that build their shells out of calcium carbonate -- plants and animals both. The main framework material of coral reefs is calcium carbonate. That material is more soluble in acidic fluid. So one of the things we're seeing is organisms are having to spend more metabolic energy to build and maintain their shells. At some point, as this transience, as this CO2 uptake in the ocean continues, that material's actually going to start to dissolve. And on coral reefs, where some of the main framework organisms disappear, we will see a major loss of marine biodiversity. But it's not just the carbonate producers that are affected. There's many physiological processes that are influenced by the acidity of the ocean. So many reactions involving enzymes and proteins are sensitive to the acid content of the ocean. So, all of these things -- greater metabolic demands, reduced reproductive success, changes in respiration and metabolism. You know, these are things that we have good physiological reasons to expect to see stressed caused by this transience.
Il y a des conséquences pour les organismes en carbonate. Il existe de nombreux organismes qui construisent leur coquille en carbonate de calcium -- des plantes comme des animaux. Le matériau principal des récifs coralliens est le carbonate de calcium. Ce matériau est plus soluble dans un liquide acide. Ainsi, l'une des choses que nous voyons est que ces organismes sont amenés à dépenser plus d'énergie métabolique pour construire et maintenir leurs coquilles. À un certain point, alors que cet épisode, alors que cette absorption de CO2 dans l'océan continue, le matériau va vraiment commencer à se dissoudre. Et sur les récifs coralliens, où quelques-uns des organismes principaux disparaissent, nous verrons une perte importante de la biodiversité marine. Mais ce n'est pas seulement les producteurs de carbonate qui sont touchés. Il y a de nombreux processus physiologiques qui sont influencés par l'acidité de l'océan. Ainsi, de nombreuses réactions faisant intervenir des enzymes et des protéines sont sensibles à la teneur en acide de l'océan. Toutes ces choses notamment -- une plus grande demande métabolique, une réduction du succès de reproduction, des changements dans la respiration et le métabolisme. Vous savez, ce sont des choses pour lesquelles nous avons de bonnes raisons physiologiques qui peuvent être mises en évidence suite à cet épisode.
So we figured out some pretty interesting ways to track CO2 levels in the atmosphere, going back millions of years. We used to do it just with ice cores, but in this case, we're going back 20 million years. And we take samples of the sediment, and it tells us the CO2 level of the ocean, and therefore the CO2 level of the atmosphere. And here's the thing: you have to go back about 15 million years to find a time when CO2 levels were about what they are today. You have to go back about 30 million years to find a time when CO2 levels were double what they are today. Now, what that means is that all of the organisms that live in the sea have evolved in this chemostatted ocean, with CO2 levels lower than they are today. That's the reason that they're not able to respond or adapt to this rapid acidification that's going on right now.
Donc, nous avons déterminé des façons intéressantes de suivre les niveaux de CO2 dans l'atmosphère, et revenir des millions d'années en arrière. Nous le faisions seulement avec des carottes de glace, mais dans ce cas, nous allons reculer de 20 millions d'années. Et nous prenons des échantillons de sédiments, et il nous renseigne sur la teneur en CO2 de l'océan, et donc le niveau de CO2 de l'atmosphère. Et voici la chose : vous devez remonter 15 millions d'années pour trouver une époque où les niveaux de CO2 ont été ce qu'ils sont aujourd'hui. Vous devez remonter environ 30 millions d’années pour trouver une époque où les niveaux de CO2 ont été le double de ce qu'ils sont aujourd'hui. Maintenant, ce que cela signifie est que tous les organismes qui vivent dans la mer ont évolué dans cet océan chimiquement statique, avec des niveaux de CO2 inférieurs à ce qu'ils sont aujourd'hui. C'est pourquoi ils ne sont pas en mesure de réagir ou de s'adapter à l’acidification rapide qui a lieu en ce moment.
So, Charlie Veron came up with this statement last year: "The prospect of ocean acidification may well be the most serious of all of the predicted outcomes of anthropogenic CO2 release." And I think that may very well be true, so I'll close with this. You know, we do need the protected areas, absolutely, but for the sake of the oceans, we have to cap or limit CO2 emissions as soon as possible.
Ainsi, Veron Charlie a fait cette déclaration l'an dernier: "La perspective d'acidification des océans pourrait bien être le plus grave de l'ensemble des résultats prévus de la libération de CO2 anthropique." Et je pense que ce peut très bien être vrai, alors je vais conclure avec ceci. Vous savez, nous avons besoin d’espaces protégés, absolument, mais pour l'amour des océans, nous devons plafonner ou limiter les émissions de CO2 dès que possible.
Thank you very much.
Merci beaucoup.
(Applause)
(Applaudissements)