The oceans cover some 70 percent of our planet. And I think Arthur C. Clarke probably had it right when he said that perhaps we ought to call our planet Planet Ocean. And the oceans are hugely productive, as you can see by the satellite image of photosynthesis, the production of new life. In fact, the oceans produce half of the new life every day on Earth as well as about half the oxygen that we breathe. In addition to that, it harbors a lot of the biodiversity on Earth, and much of it we don't know about. But I'll tell you some of that today. That also doesn't even get into the whole protein extraction that we do from the ocean. That's about 10 percent of our global needs and 100 percent of some island nations.
Les océans couvrent environ 70 % de notre planète. Et je pense que Arthur C. Clarke avait probablement raison de dire que nous devrions peut-être appeler notre planète Planète Océan. Les océans sont extrêmement productifs, comme vous pouvez le voir d'après l'image satellite de la photosynthèse, la production d'une nouvelle vie. En fait, les océans produisent la moitié de la vie nouvelle chaque jour sur Terre ainsi que près de la moitié de l'oxygène que nous respirons. En outre, ils abritent une grande partie de la biodiversité sur la Terre, et nous ignorons tout d'une grande partie de cette biodiversité. Mais je vais vous en raconter une partie aujourd'hui. Nous effleurerons à peine le sujet de l'extraction de protéines provenant de l'océan. C'est à peu près 10 % de nos besoins mondiaux et 100 % de ceux de certaines nations insulaires.
If you were to descend into the 95 percent of the biosphere that's livable, it would quickly become pitch black, interrupted only by pinpoints of light from bioluminescent organisms. And if you turn the lights on, you might periodically see spectacular organisms swim by, because those are the denizens of the deep, the things that live in the deep ocean. And eventually, the deep sea floor would come into view. This type of habitat covers more of the Earth's surface than all other habitats combined. And yet, we know more about the surface of the Moon and about Mars than we do about this habitat, despite the fact that we have yet to extract a gram of food, a breath of oxygen or a drop of water from those bodies.
Si on descendait dans les 95 % de la biosphère qui est vivable, elle deviendrait d'une obscurité totale, interrompue seulement par de petits points de lumière venus d'organismes bioluminescents. Et si on allumait la lumière, on pourrait voir passer des organismes spectaculaires régulièrement, parce que ce sont les habitants des profondeurs, les créatures qui vivent dans l'océan profond. Et finalement, le fond de la mer profonde apparaîtrait. Ce type d'habitat couvre plus de surface sur la Terre que tous les autres habitats associés. Et pourtant, nous en savons plus sur la surface de la Lune et sur Mars que sur cet habitat, malgré le fait que nous n'avons pas encore extrait un gramme de nourriture, une bouffée d'oxygène ou une goutte d'eau de ces organismes.
And so 10 years ago, an international program began called the Census of Marine Life, which set out to try and improve our understanding of life in the global oceans. It involved 17 different projects around the world. As you can see, these are the footprints of the different projects. And I hope you'll appreciate the level of global coverage that it managed to achieve. It all began when two scientists, Fred Grassle and Jesse Ausubel, met in Woods Hole, Massachusetts where both were guests at the famed oceanographic institute. And Fred was lamenting the state of marine biodiversity and the fact that it was in trouble and nothing was being done about it. Well, from that discussion grew this program that involved 2,700 scientists from more than 80 countries around the world who engaged in 540 ocean expeditions at a combined cost of 650 million dollars to study the distribution, diversity and abundance of life in the global ocean.
Et donc, il y a 10 ans, un programme international intitulé le Recensement de la Vie Marine a commencé ; il visait à tenter d'améliorer notre compréhension de la vie dans les océans de la planète. Il s'agissait de 17 projets différents dans le monde entier. Comme vous pouvez le voir, ce sont les empreintes des différents projets. Et j'espère que vous apprécierez le niveau de couverture mondiale qu'il a réussi à atteindre. Tout a commencé lorsque deux scientifiques, Fred Grassle et Jesse Ausubel, se sont rencontrés à Woods Hole, Massachusetts où tous les deux étaient invités par un institut océanographique célèbre. Fred se lamentait de l'état de la biodiversité marine du fait qu'elle était en danger et qu'on ne faisait rien. De cette discussion est né ce programme qui a réuni 2700 scientifiques de plus de 80 pays à travers le monde qui se sont lancés dans 540 expéditions océaniques pour un coût total de 650 millions de dollars afin d'étudier la distribution, la diversité et l'abondance de la vie dans l'océan mondial.
And so what did we find? We found spectacular new species, the most beautiful and visually stunning things everywhere we looked -- from the shoreline to the abyss, form microbes all the way up to fish and everything in between. And the limiting step here wasn't the unknown diversity of life, but rather the taxonomic specialists who can identify and catalog these species that became the limiting step. They, in fact, are an endangered species themselves. There are actually four to five new species described everyday for the oceans. And as I say, it could be a much larger number.
Et qu'avons-nous donc trouvé ? Nous avons trouvé de nouvelles espèces spectaculaires , des choses incroyablement belles et magnifiques partout où nous avons regardé -- de la rive aux abysses, et tout des microbes jusqu'aux poissons Et l'étape limitante ici n'était pas la diversité inconnue de la vie, mais plutôt les spécialistes en taxonomie qui peuvent identifier et cataloguer ces espèces qui sont devenus l'étape limitante. En fait, ils sont une espèce en danger eux-mêmes. Il y a en fait quatre à cinq nouvelles espèces décrites tous les jours pour les océans. Et comme je le dis, il pourrait y en avoir bien plus.
Now, I come from Newfoundland in Canada -- It's an island off the east coast of that continent -- where we experienced one of the worst fishing disasters in human history. And so this photograph shows a small boy next to a codfish. It's around 1900. Now, when I was a boy of about his age, I would go out fishing with my grandfather and we would catch fish about half that size. And I thought that was the norm, because I had never seen fish like this. If you were to go out there today, 20 years after this fishery collapsed, if you could catch a fish, which would be a bit of a challenge, it would be half that size still. So what we're experiencing is something called shifting baselines. Our expectations of what the oceans can produce is something that we don't really appreciate because we haven't seen it in our lifetimes.
Je viens de Terre-Neuve au Canada - C'est une île au large de la côte Est de ce continent - nous y avons vécu l'une des pires catastrophes de pêche dans l'histoire humaine. Et donc cette photo montre un petit garçon à côté d'une morue. C'est vers 1900. Quand j'étais un petit garçon d'environ son âge, j'allais à la pêche avec mon grand-père et nous attrapions du poisson de près de la moitié de cette taille. Et je pensais que c'était la norme, parce que je n'avais jamais vu des poissons de ce genre. Si vous deviez aller là-bas aujourd'hui, 20 ans après l'effondrement de cette pêche, si vous pouviez attraper un poisson, ce qui serait difficile, il serait d'encore la moitié de cette taille. Donc, ce que nous vivons est ce qu'on appelle le changement du niveau de référence. Nos attentes sur ce que les océans peuvent produire sont difficiles à appréhender parce que nous ne l'avons pas vu au cours de nos vies.
Now most of us, and I would say me included, think that human exploitation of the oceans really only became very serious in the last 50 to, perhaps, 100 years or so. The census actually tried to look back in time, using every source of information they could get their hands on. And so anything from restaurant menus to monastery records to ships' logs to see what the oceans looked like. Because science data really goes back to, at best, World War II, for the most part. And so what they found, in fact, is that exploitation really began heavily with the Romans. And so at that time, of course, there was no refrigeration. So fishermen could only catch what they could either eat or sell that day. But the Romans developed salting. And with salting, it became possible to store fish and to transport it long distances. And so began industrial fishing.
Aujourd'hui, la plupart d'entre nous, et je dirais moi y compris, pensons que l'exploitation humaine des océans n'a vraiment pris d'ampleur que dans les 50 ou peut-être 100 dernières années. Le recensement a essayé de regarder en arrière dans le temps, en utilisant toutes les sources d'informations disponibles. Ce qui incluait les menus de restaurants les registres des monastères et les journaux de bord des navires pour voir à quoi ressemblaient les océans. Parce que les données scientifiques ne remontent vraiment au mieux, qu'à la Seconde Guerre mondiale, pour la plupart. Et donc ce qu'ils ont trouvé, est que l'exploitation commence réellement fortement avec les Romains. Et à cette époque, bien sûr, il n'y avait pas de réfrigération. Donc, les pêcheurs ne pouvaient attraper que ce qu'ils pouvaient manger ou vendre ce jour-là. Mais les Romains ont développé le salage. Et avec le salage, on a pu conserver le poisson et le transporter sur de longues distances. C'est ainsi qu'a commencé la pêche industrielle.
And so these are the sorts of extrapolations that we have of what sort of loss we've had relative to pre-human impacts on the ocean. They range from 65 to 98 percent for these major groups of organisms, as shown in the dark blue bars. Now for those species the we managed to leave alone, that we protect -- for example, marine mammals in recent years and sea birds -- there is some recovery. So it's not all hopeless. But for the most part, we've gone from salting to exhausting.
C'est le genre d'extrapolations dont nous disposons sur le genre des pertes que nous avons eu par rapport aux impacts pré-humains sur l'océan. Elles vont de 65 à 98 pour cent pour ces grands groupes d'organismes, comme indiqué dans les barres en bleu foncé. Et pour les espèces que nous avons réussi à épargner, que nous protégeons - par exemple, les mammifères marins ces dernières années et les oiseaux marins - il y a une certaine reprise. Donc, tout espoir n'est pas perdu. Mais pour l'essentiel, nous sommes passés du salage à l'épuisement.
Now this other line of evidence is a really interesting one. It's from trophy fish caught off the coast of Florida. And so this is a photograph from the 1950s. I want you to notice the scale on the slide, because when you see the same picture from the 1980s, we see the fish are much smaller and we're also seeing a change in terms of the composition of those fish. By 2007, the catch was actually laughable in terms of the size for a trophy fish. But this is no laughing matter. The oceans have lost a lot of their productivity and we're responsible for it.
Or, cet autre élément de preuve est vraiment intéressant. Elle vient de poissons trophées pêchés au large des côtes de Floride. C'est une photographie qui date des années 1950. Je veux que vous remarquiez l'échelle sur la diapositive, parce que quand vous voyez la même image à partir des années 1980, nous voyons que les poissons sont beaucoup plus petits et nous voyons aussi un changement en termes de la composition de ces poissons. En 2007, la prise était en fait risible en termes de taille pour un poisson trophée. Mais il n'y a pas là matière à rire. Les océans ont perdu beaucoup de leur productivité et nous en sommes responsables.
So what's left? Actually quite a lot. There's a lot of exciting things, and I'm going to tell you a little bit about them. And I want to start with a bit on technology, because, of course, this is a TED Conference and you want to hear something on technology. So one of the tools that we use to sample the deep ocean are remotely operated vehicles. So these are tethered vehicles we lower down to the sea floor where they're our eyes and our hands for working on the sea bottom. So a couple of years ago, I was supposed to go on an oceanographic cruise and I couldn't go because of a scheduling conflict. But through a satellite link I was able to sit at my study at home with my dog curled up at my feet, a cup of tea in my hand, and I could tell the pilot, "I want a sample right there." And that's exactly what the pilot did for me. That's the sort of technology that's available today that really wasn't available even a decade ago. So it allows us to sample these amazing habitats that are very far from the surface and very far from light.
Donc que reste-t-il ? En fait, beaucoup de choses. Il y a beaucoup de choses passionnantes, et je vais vous en parler un peu. Je tiens à commencer par parler un peu de technologie, car, bien sûr, il s'agit d'une conférence TED et vous voulez entendre parler de technologie. Parmi les outils que nous utilisons pour prélever des échantillons dans l'océan profond on trouve des véhicules télécommandés. Ce sont des véhicules câblés que nous descendons sur le fond marin où ils sont nos yeux et nos mains pour travailler sur le fond de la mer. Ainsi, il y a deux ans, je devais partir en croisière océanographique et je ne pouvais pas y aller à cause d'un problème d'emploi du temps. Mais grâce à une liaison satellite, j'ai pu m'asseoir à mon bureau à la maison avec mon chien couché à mes pieds, une tasse de thé dans la main, et je pouvais dire au pilote, "je veux un échantillon juste là." C'est exactement ce que le pilote a fait pour moi. C'est le genre de technologie qui est disponible aujourd'hui ce n'était pas vraiment disponible, même il y a dix ans. Donc, ça nous permet de récolter des échantillons dans ces habitats étonnants qui sont très loin de la surface et très loin de la lumière.
And so one of the tools that we can use to sample the oceans is acoustics, or sound waves. And the advantage of sound waves is that they actually pass well through water, unlike light. And so we can send out sound waves, they bounce off objects like fish and are reflected back. And so in this example, a census scientist took out two ships. One would send out sound waves that would bounce back. They would be received by a second ship, and that would give us very precise estimates, in this case, of 250 billion herring in a period of about a minute. And that's an area about the size of Manhattan Island. And to be able to do that is a tremendous fisheries tool, because knowing how many fish are there is really critical.
Et un autre outil que nous pouvons utiliser pour échantillonner les océans est l'acoustique, ou les ondes sonores. Et l'avantage des ondes sonores c'est qu'elles passent vraiment bien à travers l'eau, contrairement à la lumière. Et nous pouvons envoyer des ondes sonores, elles rebondissent sur des objets comme les poissons et sont réfléchies. Et dans cet exemple, un scientifique du recensement envoyé deux navires. L'un envoyait des ondes sonores qui rebondissaient. Ils étaient reçues par un second navire, et ça nous donnait des évaluations très précises, dans ce cas, de 250 milliards de harengs sur une période d'environ une minute. Et c'est une zone d'environ la taille de l'île de Manhattan. Pouvoir faire cela est un formidable outil de la pêche, parce qu'il est vraiment important de savoir combien de poissons sont là.
We can also use satellite tags to track animals as they move through the oceans. And so for animals that come to the surface to breathe, such as this elephant seal, it's an opportunity to send data back to shore and tell us where exactly it is in the ocean. And so from that we can produce these tracks. For example, the dark blue shows you where the elephant seal moved in the north Pacific. Now I realize for those of you who are colorblind, this slide is not very helpful, but stick with me nonetheless.
Nous pouvons également utiliser des balises satellites pour suivre les animaux qui se déplacent à travers les océans. Et pour les animaux qui viennent à la surface pour respirer, comme cet éléphant de mer, c'est une occasion pour envoyer des données vers le rivage et nous dire où exactement il se trouve dans l'océan. Et à partir de ça, nous pouvons produire ces pistes. Par exemple, le bleu foncé vous montre où l'éléphant de mer s'est déplacé dans le Pacifique nord. Je me rends compte que pour les daltoniens, cette diapo n'est pas très utile, mais restez avec moi tout de même.
For animals that don't surface, we have something called pop-up tags, which collect data about light and what time the sun rises and sets. And then at some period of time it pops up to the surface and, again, relays that data back to shore. Because GPS doesn't work under water. That's why we need these tools. And so from this we're able to identify these blue highways, these hot spots in the ocean, that should be real priority areas for ocean conservation.
Pour les animaux qui ne sont pas en surface, nous avons quelque chose qui s'appelle un tag émetteur qui recueille des données sur la lumière et l'heure où le soleil se lève et se couche. Et puis, à un moment, ce tag surgit à la surface et transmet à nouveau les données au rivage. Le GPS ne fonctionne pas sous l'eau, c'est pourquoi nous avons besoin de ces outils. Et à partir de ça, nous sommes en mesure d'identifier ces autoroutes bleues, ces pics de fréquentation dans l'océan, qui devraient être les vrais domaines prioritaires pour la conservation des océans.
Now one of the other things that you may think about is that, when you go to the supermarket and you buy things, they're scanned. And so there's a barcode on that product that tells the computer exactly what the product is. Geneticists have developed a similar tool called genetic barcoding. And what barcoding does is use a specific gene called CO1 that's consistent within a species, but varies among species. And so what that means is we can unambiguously identify which species are which even if they look similar to each other, but may be biologically quite different.
Une autre chose à laquelle vous pouvez penser, c'est que quand vous allez au supermarché pour acheter des produits, ils sont scannés. Il y a un code-barres sur chaque produit qui dit à l'ordinateur précisément ce qu'est le produit. Les généticiens ont développé un outil similaire, appelé code-barres génétique. Et ce code-barres utilise un gène spécifique, appelé CO1 qui est cohérent au sein d'une espèce, mais varie selon les espèces. Cela signifie que nous pouvons identifier sans ambiguïté quelles sont les espèces qui même si elles se ressemblent sont peut-être biologiquement très différentes.
Now one of the nicest examples I like to cite on this is the story of two young women, high school students in New York City, who worked with the census. They went out and collected fish from markets and from restaurants in New York City and they barcoded it. Well what they found was mislabeled fish. So for example, they found something which was sold as tuna, which is very valuable, was in fact tilapia, which is a much less valuable fish. They also found an endangered species sold as a common one. So barcoding allows us to know what we're working with and also what we're eating.
Un des plus beaux exemples que je voudrais citer à ce sujet, c'est l'histoire de deux jeunes femmes, lycéennes à New York City, qui travaillaient pour le recensement. Elles sont allées collecter des poissons sur les marchés et les restaurants à New York et elles ont lu leurs codes barres. Elles ont découvert que les poissons étaient mal étiquetés. Ainsi, par exemple, elles ont trouvé qu'un poisson vendu sous le nom de thon, qui a une grande valeur, était en fait du tilapia, un poisson qui a beaucoup moins de valeur. Elles ont également trouvé une espèce en voie de disparition vendue comme si c'était une espèce commune. Donc, les code-barres nous permettent de savoir avec quoi nous travaillons et aussi ce que nous mangeons.
The Ocean Biogeographic Information System is the database for all the census data. It's open access; you can all go in and download data as you wish. And it contains all the data from the census plus other data sets that people were willing to contribute. And so what you can do with that is to plot the distribution of species and where they occur in the oceans. What I've plotted up here is the data that we have on hand. This is where our sampling effort has concentrated. Now what you can see is we've sampled the area in the North Atlantic, in the North Sea in particular, and also the east coast of North America fairly well. That's the warm colors which show a well-sampled region. The cold colors, the blue and the black, show areas where we have almost no data. So even after a 10-year census, there are large areas that still remain unexplored.
Le Système d'information biogéographique océan est la base de données pour toutes les données de recensement. Elle est en libre accès, vous pouvez tous aller télécharger des données. Et elle contient toutes les données du recensement ainsi que d'autres données que les gens étaient disposés à fournir. Avec la base de données, vous pouvez tracer la distribution des espèces et où elles se trouvent dans les océans. Ce que j'ai tracé ici, ce sont les données dont nous disposons. C'est là que notre effort d'échantillonnage s'est concentré. Ce que vous pouvez voir c'est que nous avons assez bien échantillonné la zone dans l'Atlantique Nord, dans la mer du Nord en particulier, et aussi la côte est de l'Amérique du Nord. Ce sont les couleurs chaudes qui montrent une région bien échantillonnée. Les couleurs froides, le bleu et le noir, montrent les domaines où nous n'avons presque pas de données. Ainsi, même après un recensement de 10 ans, il y a de grandes zones qui restent inexplorées.
Now there are a group of scientists living in Texas, working in the Gulf of Mexico who decided really as a labor of love to pull together all the knowledge they could about biodiversity in the Gulf of Mexico. And so they put this together, a list of all the species, where they're known to occur, and it really seemed like a very esoteric, scientific type of exercise. But then, of course, there was the Deep Horizon oil spill. So all of a sudden, this labor of love for no obvious economic reason has become a critical piece of information in terms of how that system is going to recover, how long it will take and how the lawsuits and the multi-billion-dollar discussions that are going to happen in the coming years are likely to be resolved.
Il y a un groupe de scientifiques qui vivent au Texas et travaillent dans le golfe du Mexique. Ils ont décidé, vraiment par passion, de rassembler toutes les connaissances qu'ils pouvaient sur la biodiversité dans le golfe du Mexique. Ils ont tout rassemblé, une liste de toutes les espèces, où on sait qu'elles se trouvent, et ça ressemblait vraiment à un exercice scientifique très obscur. Mais alors, bien sûr, il y eu la marée noire de la plateforme Deep Horizon. Donc, tout d'un coup, ce travail fait par passion sans raison économique évidente est devenu un élément essentiel d'information en termes des moyens de récupération du système, du temps nécessaire, et de la façon dont les procès et les négociations à plusieurs milliards de dollars des prochaines années sont susceptibles d'être résolus.
So what did we find? Well, I could stand here for hours, but, of course, I'm not allowed to do that. But I will tell you some of my favorite discoveries from the census. So one of the things we discovered is where are the hot spots of diversity? Where do we find the most species of ocean life? And what we find if we plot up the well-known species is this sort of a distribution. And what we see is that for coastal tags, for those organisms that live near the shoreline, they're most diverse in the tropics. This is something we've actually known for a while, so it's not a real breakthrough.
Qu'avons-nous constaté? Je pourrais rester ici pendant des heures, mais je n'en ai pas le droit, bien sûr. Mais je vais vous dire quelques unes de mes plus belles découvertes provenant du recensement. Donc, l'une de nos découvertes, ce sont les hauts lieux de la diversité. Où trouvons-nous la plupart des espèces de la vie des océans? Et ce que nous trouvons si nous traçons les espèces bien connues est cette espèce de distribution. Et ce que nous voyons, c'est que pour les balises côtières, pour les organismes qui vivent près du rivage, ils sont plus diversifiés sous les tropiques. C'est une chose que nous savons depuis un certain temps, ce n'est donc pas une véritable découverte.
What is really exciting though is that the oceanic tags, or the ones that live far from the coast, are actually more diverse at intermediate latitudes. This is the sort of data, again, that managers could use if they want to prioritize areas of the ocean that we need to conserve. You can do this on a global scale, but you can also do it on a regional scale. And that's why biodiversity data can be so valuable.
Ce qui est vraiment passionnant pourtant est que les balises océaniques, ou celles qui vivent loin de la côte, sont en réalité plus diversifiées à des latitudes intermédiaires. C'est le genre de données, encore une fois, que les gestionnaires pourraient utiliser s'ils veulent donner la priorité à des zones de l'océan que nous devons conserver. On peut le faire à l'échelle mondiale, mais aussi à l'échelle régionale. Et c'est pourquoi les données de la biodiversité peut être si précieuses.
Now while a lot of the species we discovered in the census are things that are small and hard to see, that certainly wasn't always the case. For example, while it's hard to believe that a three kilogram lobster could elude scientists, it did until a few years ago when South African fishermen requested an export permit and scientists realized that this was something new to science. Similarly this Golden V kelp collected in Alaska just below the low water mark is probably a new species. Even though it's three meters long, it actually, again, eluded science. Now this guy, this bigfin squid, is seven meters in length. But to be fair, it lives in the deep waters of the Mid-Atlantic Ridge, so it was a lot harder to find. But there's still potential for discovery of big and exciting things. This particular shrimp, we've dubbed it the Jurassic shrimp, it's thought to have gone extinct 50 years ago -- at least it was, until the census discovered it was living and doing just fine off the coast of Australia. And it shows that the ocean, because of its vastness, can hide secrets for a very long time. So, Steven Spielberg, eat your heart out.
Si beaucoup des espèces que nous avons découvertes dans le recensement sont petites et difficiles à voir, ce n'était pas toujours le cas, indéniablement. Par exemple, alors qu'il est difficile de croire qu'un homard de trois kilos pourrait échapper aux scientifiques, c'était le cas jusqu'à il y a quelques années lorsque des pêcheurs sud-africains ont demandé un permis d'exportation et que les scientifiques ont vu que c'était une nouveauté pour la science. De même, ce laminaire Aureophycus aleuticus recueilli en Alaska juste en dessous de la laisse de basse mer est probablement une nouvelle espèce. Même si elle fait trois mètres de long, elle a, là encore, échappé à la science. Ce type-là, ce calmar à grandes nageoires, fait sept mètres de long. Mais à vrai dire, il vit dans les eaux profondes de la dorsale médio-atlantique, il était donc beaucoup plus difficile à trouver. Mais il y a encore un potentiel pour la découverte de grandes choses passionnantes. Cette crevette notamment, nous l'avons surnommée la crevette du Jurassique, on pensait que l'espèce s'était éteinte il y a 50 ans - au moins, jusqu'à ce que le recensement découvre qu'elle vivait et se portait très bien au large des côtes de l'Australie. Et cela montre que l'océan, en raison de son immensité, peut cacher des secrets sur un temps très long. Steven Spielberg peut aller se rhabiller.
If we look at distributions, in fact distributions change dramatically. And so one of the records that we had was this sooty shearwater, which undergoes these spectacular migrations all the way from New Zealand all the way up to Alaska and back again in search of endless summer as they complete their life cycles. We also talked about the White Shark Cafe. This is a location in the Pacific where white shark converge. We don't know why they converge there, we simply don't know. That's a question for the future.
Si nous les regardons, en fait, les distributions changent de façon spectaculaire. Et un des records que nous avons eu était ce puffin fuligineux, qui subit ces migrations spectaculaires depuis la Nouvelle-Zélande jusqu'à l'Alaska et revient à la recherche de l'été sans fin alors qu'ils terminent leur cycle de vie. Nous avons aussi parlé du bistrot des requins blancs. Il s'agit d'un emplacement dans le Pacifique où les requins blancs convergent. Nous ne savons pas du tout pourquoi ils y convergent. C'est une question pour l'avenir.
One of the things that we're taught in high school is that all animals require oxygen in order to survive. Now this little critter, it's only about half a millimeter in size, not terribly charismatic. But it was only discovered in the early 1980s. But the really interesting thing about it is that, a few years ago, census scientists discovered that this guy can thrive in oxygen-poor sediments in the deep Mediterranean Sea. So now they know that, in fact, animals can live without oxygen, at least some of them, and that they can adapt to even the harshest of conditions.
Une des choses qu'on nous a enseigné au collège est que tous les animaux ont besoin d'oxygène pour survivre. Or, cette petite bête fait seulement environ un demi-millimètre, pas très charismatique. Mais elle a été découverte seulement dans les années 1980. Mais ce qui est vraiment intéressant à son sujet est que, il y a quelques années, les scientifiques du recensement ont découvert que celui-là peut se développer dans les sédiments pauvres en oxygène dans les profondeurs de la Mer Méditerranée. Alors maintenant, ils savent que, en fait, les animaux peuvent vivre sans oxygène, au moins certains d'entre eux, et qu'ils peuvent s'adapter même aux pires conditions.
If you were to suck all the water out of the ocean, this is what you'd be left behind with, and that's the biomass of life on the sea floor. Now what we see is huge biomass towards the poles and not much biomass in between. We found life in the extremes. And so there were new species that were found that live inside ice and help to support an ice-based food web.
Si vous retiriez toute l'eau de l'océan, voilà ce qui vous resterait, et c'est la biomasse de la vie sur le plancher océanique. Ce que nous voyons est une biomasse énorme vers les pôles et pas beaucoup de biomasse dans l'intervalle. Nous avons trouvé la vie dans les extrêmes. Et donc on a trouvé de nouvelles espèces qui vivent à l'intérieur de la glace et contribuent à soutenir une chaîne alimentaire dans la glace.
And we also found this spectacular yeti crab that lives near boiling hot hydrothermal vents at Easter Island. And this particular species really captured the public's attention. We also found the deepest vents known yet -- 5,000 meters -- the hottest vents at 407 degrees Celsius -- vents in the South Pacific and also in the Arctic where none had been found before. So even new environments are still within the domain of the discoverable.
Et nous avons également trouvé ce crabe yéti spectaculaire qui vit à proximité de sources hydrothermales bouillantes à l'île de Pâques. Et cette espèce particulière a vraiment capté l'attention du public. Nous avons aussi trouvé les plus profondes bouches connues : 5000 mètres, les plus chaudes bouches à 407 degrés Celsius, dans le Pacifique Sud et aussi dans l'Arctique là où on n'en avait pas trouvé avant. Ainsi, on peut même encore découvrir de nouveaux environnements.
Now in terms of the unknowns, there are many. And I'm just going to summarize just a few of them very quickly for you. First of all, we might ask, how many fishes in the sea? We actually know the fishes better than we do any other group in the ocean other than marine mammals. And so we can actually extrapolate based on rates of discovery how many more species we're likely to discover. And from that, we actually calculate that we know about 16,500 marine species and there are probably another 1,000 to 4,000 left to go. So we've done pretty well. We've got about 75 percent of the fish, maybe as much as 90 percent. But the fishes, as I say, are the best known.
Quant aux inconnues, il y en a beaucoup. Et je vais juste en résumer quelques-unes très rapidement pour vous. Tout d'abord, on peut se demander, combien de poissons y a-t-il dans la mer? Nous connaissons les poissons mieux que nous tout autre groupe dans l'océan si l'on omet les mammifères marins. Et nous pouvons en fait extrapoler à partir des taux de découverte combien d'autres espèces nous sommes susceptibles de découvrir. Et à partir de ça, nous calculons en fait que nous connaissons environ 16 500 espèces marines et il y en a probablement 1000 à 4000 de plus à trouver. Donc, nous avons assez bien travaillé. Nous avons environ 75 % des poissons, peut-être 90 pour cent au plus. Mais les poissons, comme je le dis, sont les plus connus.
So our level of knowledge is much less for other groups of organisms. Now this figure is actually based on a brand new paper that's going to come out in the journal PLoS Biology. And what is does is predict how many more species there are on land and in the ocean. And what they found is that they think that we know of about nine percent of the species in the ocean. That means 91 percent, even after the census, still remain to be discovered. And so that turns out to be about two million species once all is said and done. So we still have quite a lot of work to do in terms of unknowns.
Notre niveau de connaissance est bien moindre pour d'autres groupes d'organismes. Ce chiffre est en fait basé sur un nouvel article qui va sortir dans la revue PLoS Biology. Et il prédit combien d'autres espèces il y a sur terre et dans l'océan. Et ce qu'ils ont trouvé c'est qu'ils pensent que nous connaissons environ 9 % des espèces dans l'océan. Cela signifie que 91 %, même après le recensement, restent encore à découvrir. Et cela se révèle être environ deux millions d'espèces en fin de compte. Nous avons donc encore beaucoup de travail à faire en termes d'inconnues.
Now this bacterium is part of mats that are found off the coast of Chile. And these mats actually cover an area the size of Greece. And so this particular bacterium is actually visible to the naked eye. But you can imagine the biomass that represents. But the really intriguing thing about the microbes is just how diverse they are. A single drop of seawater could contain 160 different types of microbes. And the oceans themselves are thought potentially to contain as many as a billion different types. So that's really exciting. What are they all doing out there? We actually don't know.
Cette bactérie fait partie de tapis que l'on trouve au large des côtes du Chili. Et ces tapis couvrent en fait une zone de la taille de la Grèce. Et cette bactérie particulière est effectivement visible à l'œil nu. Mais vous pouvez imaginer la biomasse que ça représente. Mais ce qui est vraiment intéressant avec les microbes c'est à quel point ils sont variés. Une seule goutte d'eau de mer pourrait contenir 160 différents types de microbes. Et on pense que les océans eux-mêmes contiennent potentiellement un milliard de types différents. Donc, c'est vraiment excitant. Que font-ils tous là-bas? En fait, nous ne le savons pas.
The most exciting thing, I would say, about this census is the role of global science. And so as we see in this image of light during the night, there are lots of areas of the Earth where human development is much greater and other areas where it's much less, but between them we see large dark areas of relatively unexplored ocean. The other point I'd like to make about this is that this ocean's interconnected. Marine organisms do not care about international boundaries; they move where they will. And so the importance then of global collaboration becomes all the more important.
Le plus excitant, je dirais, à propos de ce recensement est le rôle de la science mondiale. Et donc, comme nous le voyons sur cette image de la lumière la nuit, il y a beaucoup de zones de la Terre où le développement humain est beaucoup plus grand et d'autres domaines où il l'est beaucoup moins, mais entre ces zones, nous voyons de grandes zones sombres d'océan relativement inexploré. L'autre point que je voudrais faire à ce sujet est que cet océan est interconnecté. Les organismes marins ne se soucient pas des frontières internationales; ils se déplacent là où ils le veulent. Et l'importance de la collaboration mondiale devient d'autant plus importante.
We've lost a lot of paradise. For example, these tuna that were once so abundant in the North Sea are now effectively gone. There were trawls taken in the deep sea in the Mediterranean, which collected more garbage than they did animals. And that's the deep sea, that's the environment that we consider to be among the most pristine left on Earth. And there are a lot of other pressures. Ocean acidification is a really big issue that people are concerned with, as well as ocean warming, and the effects they're going to have on coral reefs. On the scale of decades, in our lifetimes, we're going to see a lot of damage to coral reefs.
Nous avons perdu beaucoup de paradis. Par exemple, ces thons qui étaient autrefois si abondants dans la mer du Nord ont maintenant effectivement disparu. Il y avait des chaluts pris dans la mer profonde dans le bassin méditerranéen, qui récoltaient plus de déchets que d'animaux. Et c'est la mer profonde, c'est l'environnement que nous considérons comme parmi les plus intacts qui restent sur Terre. Et il y a beaucoup d'autres pressions. L'acidification des océans est vraiment un grand problème dont on s'inquiète, comme le réchauffement des océans, et les effets qu'ils vont avoir sur les récifs coralliens. Sur une échelle de plusieurs décennies, au cours de nos vies, nous allons voir beaucoup de dégâts causés aux récifs coralliens.
And I could spend the rest of my time, which is getting very limited, going through this litany of concerns about the ocean, but I want to end on a more positive note. And so the grand challenge then is to try and make sure that we preserve what's left, because there is still spectacular beauty. And the oceans are so productive, there's so much going on in there that's of relevance to humans that we really need to, even from a selfish perspective, try to do better than we have in the past. So we need to recognize those hot spots and do our best to protect them.
Et je pourrais passer le reste de mon temps, qui devient très limité, à énumérer cette litanie d'inquiétudes sur l'océan, mais je veux terminer sur une note plus positive. Donc, le grand défi est d'essayer de nous assurer que nous préservons ce qui reste, parce qu'il ya encore une beauté spectaculaire. Et les océans sont si productifs, il y a tellement de choses qui y sont importantes pour les humains que nous devons vraiment, même d'un point de vue égoïste, essayer de faire mieux que ce que nous avons fait dans le passé. Donc, nous devons reconnaître ces points chauds et faire de notre mieux pour les protéger.
When we look at pictures like this, they take our breath away, in addition to helping to give us breath by the oxygen that the oceans provide. Census scientists worked in the rain, they worked in the cold, they worked under water and they worked above water trying to illuminate the wondrous discovery, the still vast unknown, the spectacular adaptations that we see in ocean life. So whether you're a yak herder living in the mountains of Chile, whether you're a stockbroker in New York City or whether you're a TEDster living in Edinburgh, the oceans matter. And as the oceans go so shall we.
Quand on regarde des photos de ce genre, elles nous coupent le souffle, en plus de contribuer à nous donner le souffle par l'oxygène que les océans fournissent. Les scientifiques du recensement ont travaillé sous la pluie, dans le froid, ils ont travaillé sous l'eau et ils ont travaillé au-dessus de l'eau et ont essayé d'éclairer la découverte merveilleuse, l'inconnu encore vaste, les adaptations spectaculaires que nous voyons dans la vie des océans. Donc, que vous soyez un éleveur de yaks vivant dans les montagnes du Chili, un courtier à New York ou un TEDster qui vit à Edimbourg, Les océans ont de l'importance. Et la santé des océans influence la nôtre.
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Merci d'avoir écouté.
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