Take a look at this picture. It poses a very fascinating puzzle for us. These African students are doing their homework under streetlights at the airport in the capital city because they don't have any electricity at home. Now, I haven't met these particular students, but I've met students like them.
Regardez cette image. Elle nous expose un casse-tête fascinant. Ces étudiants africains font leurs devoirs sous les lampadaires de l'aéroport de la capitale. Parce qu'ils n'ont pas d'électricité chez eux. Je n'ai pas rencontré ces étudiants en particulier. Mais j'ai rencontré des étudiants comme eux.
Let's just pick one -- for example, the one in the green shirt. Let's give him a name, too: Nelson. I'll bet Nelson has a cellphone. So here is the puzzle. Why is it that Nelson has access to a cutting-edge technology, like the cellphone, but doesn't have access to a 100-year-old technology for generating electric light in the home?
Choisissons-en un. Par exemple, celui à la chemise verte. Donnons-lui un nom : Nelson. Je parie que Nelson a un téléphone portable. Alors voici le casse-tête : Pourquoi est-ce que Nelson a accès a une technologie de pointe, comme la téléphone mobile, mais n'a pas accès à une technologie centenaire pour générer électriquement de la lumière à la maison ?
Now, in a word, the answer is "rules." Bad rules can prevent the kind of win-win solution that's available when people can bring new technologies in and make them available to someone like Nelson. What kinds of rules? The electric company in this nation operates under a rule, which says that it has to sell electricity at a very low, subsidized price -- in fact, a price that is so low it loses money on every unit that it sells. So it has neither the resources, nor the incentives, to hook up many other users.
Et bien, en un mot, la réponse est "Les règles". De mauvaises règles peuvent empêcher le genre de solution gagnant-gagnant qui est disponible quand des gens peuvent introduire de nouvelles technologies et les rendre disponibles pour quelqu'un comme Nelson. Quel genre de règles ? La compagnie électrique dans ce pays opère selon une règle, qui dit qu'elle doit vendre l'électricité à très bas prix, un prix subventionné. En fait, un prix si bas, qu'elle perd de l'argent à chaque unité vendue. Donc elle n'a ni les ressources, ni la motivation pour raccorder de nombreux autres usagers.
The president wanted to change this rule. He's seen that it's possible to have a different set of rules, rules where businesses earn a small profit, so they have an incentive to sign up more customers. That's the kind of rules that the cellphone company that Nelson purchases his telephony from operates under. The president has seen how those rules worked well. So he tried to change the rules for pricing on electricity, but ran into a firestorm of protest from businesses and consumers who wanted to preserve the existing subsidized rates. So he was stuck with rules that prevented him from letting the win-win solution help his country. And Nelson is stuck studying under the streetlights.
Le président de cette nation voulait changer cette règle. Il a perçu la possibilité d'avoir un ensemble de règles différent. Des règles où les entreprises engendrent un petit profit, pour qu'elles soient motivées à obtenir de nouveaux clients. C'est le genre de règles sous lesquelles opère l'opérateur de téléphonie mobile de Nelson. Le président a vu que ces règles fonctionnaient bien. Alors il a essayé de changer les règles tarifaires de l'électricité. Mais il a été confronté à la protestation d'entreprises et de clients qui souhaitaient préserver les tarifs subventionnés actuels. Alors il était coincé avec des règles qui l'empêchaient d'obtenir la solution gagnant-gagnant, d'aider son pays. Et Nelson est coincé à étudier sous les lampadaires.
The real challenge then, is to try to figure out how we can change rules. Are there some rules we can develop for changing rules? I want to argue that there is a general abstract insight that we can make practical, which is that, if we can give more choices to people, and more choices to leaders -- who, in many countries, are also people. (Laughter) But, it's useful to present the opposition between these two. Because the kind of choice you might want to give to a leader, a choice like giving the president the choice to raise prices on electricity, takes away a choice that people in the economy want. They want the choice to be able to continue consuming subsidized electric power. So if you give just to one side or the other, you'll have tension or friction. But if we can find ways to give more choices to both, that will give us a set of rules for changing rules that get us out of traps.
Le vrai défit est donc de trouver une solution pour pouvoir changer les règles. Pouvons-nous élaborer des règles pour changer les règles ? Je souhaite défendre qu'il existe un concept abstrait et général que nous pouvons rendre effective. C'est que, de donner plus de choix au gens, et plus de choix aux dirigeants, qui, dans de nombreux pays, sont aussi des gens - (Rires) Mais, il est utile de présenter l'opposition entre ces deux éléments. Parce que le genre de choix que vous pouvez vouloir donner à un dirigeant, un choix comme donner au président le choix d'augmenter les prix de l'électricité, retire un choix que souhaite le peuple. Ils veulent avoir le choix de pouvoir continuer à consommer de l'électricité subventionnée. Donc si vous donnez juste le choix à l'un ou l'autre, vous créez une tension ou une friction. Mais si nous trouvons des façons de donner plus de choix aux deux, cela nous donne un ensemble de règles pour changer les règles, qui nous sort de l'impasse.
Now, Nelson also has access to the Internet. And he says that if you want to see the damaging effects of rules, the ways that rules can keep people in the dark, look at the pictures from NASA of the earth at night. In particular check out Asia. If you zoom in here, you can see North Korea, in outline here, which is like a black hole compared to its neighbors. Now, you won't be surprised to learn that the rules in North Korea keep people there in the dark.
Nelson a aussi accès à Internet. Et il dit que si vous voulez voir l'effet destructeur des règles, comment les règles peuvent maintenir le peuple dans l'obscurité, regardez les photos de la Terre, la nuit, prises par la NASA. Regardez l'Asie en particulier. Si vous zoomez ici, Vous pouvez voir la Corée du Nord, la partie entourée, C'est un trou noir comparé à ses voisins. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que les règles en Corée du Nord maintiennent les gens dans le noir.
But it is important to recognize that North Korea and South Korea started out with identical sets of rules in both the sense of laws and regulations, but also in the deeper senses of understandings, norms, culture, values and beliefs. When they separated, they made choices that led to very divergent paths for their sets of rules. So we can change -- we as humans can change the rules that we use to interact with each other, for better, or for worse.
Mais il est important de remarquer que la Corée du Nord et la Corée du Sud ont commencé avec des ensembles de règles identiques à la fois en terme de législation et de réglementations, mais aussi au sens plus profond des modes de pensée, normes, culture, valeurs et croyances. Quand elles se sont séparées, elles ont fait des choix qui les ont menées sur des chemins très divergents concernant leurs systèmes de règles. Donc nous, humains, pouvons changer les règles que nous utilisons pour intéragir les uns avec les autres, pour le meilleur ou pour le pire.
Now let's look at another region, the Caribbean. Zoom in on Haiti, in outline here. Haiti is also dark, compared to its neighbor here, the Dominican Republic, which has about the same number of residents. Both of these countries are dark compared to Puerto Rico, which has half as many residents as either Haiti or the Dominican Republic. What Haiti warns us is that rules can be bad because governments are weak. It's not just that the rules are bad because the government is too strong and oppressive, as in North Korea. So that if we want to create environments with good rules, we can't just tear down. We've got to find ways to build up, as well.
Examinons maintenant une autre région: les Caraïbes Focalisons sur Haïti, qui est entouré, là. Haïti aussi est sombre comparé à ses voisins, ici la République Dominicaine, qui compte à peu près le même nombre d'habitants. Et ces deux pays sont sombres comparées à Porto Rico qui a moitié moins d'habitants qu'Haïti ou la République Dominicaine. Ce que nous apprend Haïti, c'est que les règles peuvent être mauvaises à cause de la faiblesse du gouvernement. Les règles ne sont pas mauvaises seulement quand le gouvernement est trop dur et oppresseur, comme en Corée du Nord. Donc si nous voulons créer des contextes dotés de bonnes règles, on ne peut pas juste tout démonter. On doit aussi trouver des moyens pour construire.
Now, China dramatically demonstrates both the potential and the challenges of working with rules. Back in the beginning of the data presented in this chart, China was the world's high-technology leader. Chinese had pioneered technologies like steel, printing, gunpowder. But the Chinese never adopted, at least in that period, effective rules for encouraging the spread of those ideas -- a profit motive that could have encouraged the spread. And they soon adopted rules which slowed down innovation and cut China off from the rest of the world. So as other countries in the world innovated, in the sense both of developing newer technologies, but also developing newer rules, the Chinese were cut off from those advances. Income there stayed stagnant, as it zoomed ahead in the rest of the world.
La Chine démontre ici de façon spéctaculaire à la fois le potentiel et les défis de travailler avec des règles. À l'époque qui marque le début de ce diagramme, la Chine était le leader mondial en haute technologie. Les Chinois avaient découvert des technologies comme l'acier, l'impression, la poudre à canon, mais ils n'ont pas adopté, ou plutôt ils n'avaient pas adopté, à cette époque, de règles efficaces pour encourager la diffusion de ces concepts [comme, par exemple] des récompenses financières qui auraient pu encourager cette diffusion. Et ils ont rapidement mis en place un ensemble de règles qui a ralenti l'innovation et a séparé la Chine du reste du monde. Donc, alors que les autres pays faisaient preuve d'innovation, en ce sens qu'ils ont à la fois développé de nouvelles technologies, mais aussi de nouvelles règles, les Chinois étaient privés de ces avancées. Et les revenus y restèrent constants, alors qu'ils explosaient dans le reste du monde.
This next chart looks at more recent data. It plots income, average income in China as a percentage of average income in the United States. In the '50s and '60s you can see that it was hovering at about three percent. But then in the late '70s something changed. Growth took off in China. The Chinese started catching up very quickly with the United States.
Le diagramme suivant présente des données plus récentes. Il montre le revenu, le revenu moyen, en Chine, en tant que pourcentage du revenu moyen aux États-Unis. Dans les années 50 et 60 on peut voir que ça se maintenait autour de trois pour cent. Mais à la fin des années 70 quelque chose a changé. La croissance s'est envolée, en Chine. Le chinois ont commencé à rattraper très rapidement les États-Unis.
If you go back to the map at night, you can get a clue to the process that lead to the dramatic change in rules in China. The brightest spot in China, which you can see on the edge of the outline here, is Hong Kong. Hong Kong was a small bit of China that, for most of the 20th century, operated under a very different set of rules than the rest of mainland China -- rules that were copied from working market economies of the time, and administered by the British.
Si on revient à la mappemonde de nuit, on trouve un indice de ce qui a conduit à ce changement drastique des règles en Chine.™ Le point le plus brillant en Chine, Que l'on peut voir juste à côté de la ligne, là, c'est Hong Kong. Hong Kong était un petit morceau de la Chine, qui, pour une grande partie du XXe siècle, a été régi par des règles très différentes de celles en place dans le reste de la Chine, des règles calquées sur les économies de marché de l'époque, et administrées par les britanniques.
In the 1950s, Hong Kong was a place where millions of people could go, from the mainland, to start in jobs like sewing shirts, making toys. But, to get on a process of increasing income, increasing skills led to very rapid growth there. Hong Kong was also the model which leaders like Deng Xiaoping could copy, when they decided to move all of the mainland towards the market model.
À la fin des années 50, Hong Kong était un endroit où des millions de personnes pouvaient aller, depuis le reste du pays, pour trouver un emploi, par exemple coudre des chemises, ou fabriquer des jouets. Mais pour participer à un mouvement d'augmentation des revenus, d'augmentation des compétences, qui a donné lieu à une croissance très rapide. Hong Kong était aussi le modèle que des dirigeants comme Deng Xiaoping pouvaient copier, quand ils ont décider de passer tout le reste du pays à une économie de marché.
But Deng Xiaoping instinctively understood the importance of offering choices to his people. So instead of forcing everyone in China to shift immediately to the market model, they proceeded by creating some special zones that could do, in a sense, what Britain did: make the opportunity to go work with the market rules available to the people who wanted to opt in there. So they created four special economic zones around Hong Kong: zones where Chinese could come and work, and cities grew up very rapidly there; also zones where foreign firms could come in and make things.
Mais Deng Xiaoping avait instinctivement compris l'importance d'offrir des possibilités de choix à son peuple. Donc au lieu de forcer toute la Chine à changer d'un seul coup son modèle économique, ils ont plutôt mis en place des zones spéciales, qui pouvaient faire, en quelque sorte, ce que le Royaume-Uni faisait, créer l'opportunité d'aller travailler avec les règles du marché pour toux ceux qui voulaient faire ce choix. Ils ont donc créé quatre zones économiques spéciales autour de Hong Kong. Des zones dans lesquelles les Chinois pouvaient venir travailler, et rapidement on y a construit des villes, et aussi des zones où les entreprises étrangères pourraient venir s'implanter.
One of the zones next to Hong Kong has a city called Shenzhen. In that city there is a Taiwanese firm that made the iPhone that many of you have, and they made it with labor from Chinese who moved there to Shenzhen. So after the four special zones, there were 14 coastal cites that were open in the same sense, and eventually demonstrated successes in these places that people could opt in to, that they flocked to because of the advantages they offered. Demonstrated successes there led to a consensus for a move toward the market model for the entire economy.
Dans une des zones près de Hong Kong il y a une ville appelée Shenzhen. Dans cette ville il y a une entreprise Taïwanaise qui a fabriqué l'iPhone que beaucoup d'entre vous possèdent et ils l'ont fait grâce à la main-d'œuvre chinoise qui s'est installée à Shenzhen. Donc, après les quatre zones spéciales, ç'a été quatorze ville côtières qui ont été aménagées selon ce principe. Et à la fin, cela se traduisit par des succès, dans ces endroits où les gens pouvaient choisir d'aller, et où il purent s'installer pour profiter des avantages offerts. La démonstration de ces succès a créé un consensus pour passer entièrement à une économie de marché.
Now the Chinese example shows us several points. One is: preserve choices for people. Two: operate on the right scale. If you try to change the rules in a village, you could do that, but a village would be too small to get the kinds of benefits you can get if you have millions of people all working under good rules. On the other hand, the nation is too big. If you try to change the rules in the nation, you can't give some people a chance to hold back, see how things turn out, and let others zoom ahead and try the new rules. But cities give you this opportunity to create new places, with new rules that people can opt in to. And they're large enough to get all of the benefits that we can have when millions of us work together under good rules.
L'exemple chinois nous apprend plusieurs choses. Premièrement : garantissons des choix aux gens. Deuxièmement : opérons à la bonne échelle. Si vous essayez de changer les règles dans un village, vous y arriverez, mais un village est trop petit pour espérer le genre de progrès que l'on obtiendrait avec des millions de gens régis ensemble par de bonnes règles. D'un autre côté, un pays c'est trop grand. Si vous essayez de changer les règles à l'échelle d'un pays, vous ne pouvez pas laisser aux gens la possibilité de temporiser, de voir comment ça se passe en laissant les autres essayer les nouvelles règles. Mais une ville permet de créer de nouveaux espaces, avec de nouvelles règles, que les gens peuvent choisir d'adopter. Et une ville est assez grande pour en tirer tous les profits que l'on pourrait espérer de millions de personnes travaillant ensemble avec de bonnes règles.
So the proposal is that we conceive of something called a charter city. We start with a charter that specifies all the rules required to attract the people who we'll need to build the city. We'll need to attract the investors who will build out the infrastructure -- the power system, the roads, the port, the airport, the buildings. You'll need to attract firms, who will come hire the people who move there first. And you'll need to attract families, the residents who will come and live there permanently, raise their children, get an education for their children, and get their first job.
Donc l'idée, c'est que l'on invente ce que j'appelle une ville sous charte. On commence avec une charte qui définit toutes les règles nécessaires pour attirer les gens dont on a besoin pour construire cette ville. On a besoin d'attirer des investisseurs pour y construire les infrastructures. Le réseau électrique, les routes, le port, l'aéroport, les bâtiments. On doit attirer des entreprises, qui vont venir engager les premiers habitants. Et on doit attirer les familles, les habitants qui vont venir s'y installer de manière définitive, y élever leurs enfants, les y scolariser, et y travailler.
With that charter, people will move there. The city can be built. And we can scale this model. We can go do it over and over again. To make it work, we need good rules. We've already discussed that. Those are captured in the charter. We also need the choices for people. That's really built into the model if we allow for the possibility of building cities on uninhabited land. You start from uninhabited territory. People can come live under the new charter, but no one is forced to live under it. The final thing we need are choices for leaders.
Avec cette charte, les gens vont venir. La ville peut être construite. Et on peut étendre ce modèle. On peut le reproduire encore et encore. Pour que ça marche, comme on l'a déjà dit, il nous faut de bonnes règles. Elles sont inscrites dans la charte. On a aussi besoin de laisser des choix aux gens. Et ça c'est au coeur dans le modèle, si nous laissons la possibilité de construire des villes en des lieux inhabités. On part d'une zone inhabitée. Des gens peuvent venir y vivre selon la nouvelle charte. Mais personne n'y est forcé. Ce qu'il nous faut enfin ce sont des choix laissés aux dirigeants politiques.
And, to achieve the kind of choices we want for leaders we need to allow for the potential for partnerships between nations: cases where nations work together, in effect, de facto, the way China and Britain worked together to build, first a little enclave of the market model, and then scale it throughout China. In a sense, Britain, inadvertently, through its actions in Hong Kong, did more to reduce world poverty than all the aid programs that we've undertaken in the last century. So if we allow for these kind of partnerships to replicate this again, we can get those kinds of benefits scaled throughout the world.
Et, pour accéder au type de choix que nous voulons pour les dirigeants, on doit autoriser d'éventuels partenariats entre plusieurs pays. Des cas où les pays coopèrent, dans les faits, de facto, comme l'ont fait la Chine et le Royaume-Uni pour construire, d'abord une petite enclave de l'économie de marché, puis l'étendre à toute la Chine. Dans un sens, le Royaume-Uni, sans le faire exprès, par son action a Hong Kong, a fait beaucoup plus pour réduire la pauvreté mondiale que tous les programmes d'aide mis en place durant le siècle dernier. Donc si nous autorisons ce type de coopération à exister à nouveau, on peut récolter ce genre de résultats dans le monde entier.
In some cases this will involve a delegation of responsibility, a delegation of control from one country to another to take over certain kinds of administrative responsibilities. Now, when I say that, some of you are starting to think, "Well, is this just bringing back colonialism?" It's not. But it's important to recognize that the kind of emotions that come up when we start to think about these things, can get in the way, can make us pull back, can shut down our ability, and our interest in trying to explore new ideas.
Dans certains cas cela nécessitera une décharge de responsabilité, une décharge de contrôle d'un pays à un autre pour prendre en charge certaines responsabilités administratives.© Bon, quand je vous dis ça, certains d'entre vous commencent à penser «Mais alors, c'est juste le retour du colonialisme ?» Bien sûr que non. Mais c'est important de se rendre compte que ce type de réactions qui nous viennent quand on commence à penser à ce sujet peuvent nous freiner, nous faire reculer, verrouiller notre capacité, et même notre intérêt, à essayer d'explorer ces nouvelles idées.
Why is this not like colonialism? The thing that was bad about colonialism, and the thing which is residually bad in some of our aid programs, is that it involved elements of coercion and condescension. This model is all about choices, both for leaders and for the people who will live in these new places. And, choice is the antidote to coercion and condescension.
Pourquoi ce n'est pas du colonialisme ? Le truc négatif à propos du colonialisme, et que l'on retrouve en partie dans certains de nos programmes d'aide, c'est que l'on y trouve des éléments de coercition et de condescendance. Ce modèle est quant à lui basé sur des choix, à la fois pour les dirigeants et pour les populations qui vivront dans ces nouvelles zones. Et le choix est l'antidote à la coercition et à la condescendance.
So let's talk about how this could play out in practice. Let's take a particular leader, Raul Castro, who is the leader of Cuba. It must have occurred to Castro that he has the chance to do for Cuba what Deng Xiaoping did for China, but he doesn't have a Hong Kong there on the island in Cuba. He does, though, have a little bit of light down in the south that has a very special status. There is a zone there, around Guantanamo Bay, where a treaty gives the United States administrative responsibility for a piece of land that's about twice the size of Manhattan.
Parlons maintenant de comment cela peut se passer en pratique. Prenons un dirigeant en particulier, Raul Castro, qui gouverne Cuba. Castro a du se rendre compte qu'il a la possibilité de faire pour Cuba ce que Deng Xiaoping a fait pour la Chine, mais il n'a pas de Hong Kong sur son île de Cuba. Néanmoins, il a un petit morceau de terre, au Sud, avec un statut très spécial. Il y a une zone là, autour de Guantanamo Bay, où un traité donne aux États-Unis la responsabilité administrative, sur un territoire à peu près deux fois plus grand que Manhattan.
Castro goes to the prime minister of Canada and says, "Look, the Yankees have a terrible PR problem. They want to get out. Why don't you, Canada, take over? Build -- run a special administrative zone. Allow a new city to be built up there. Allow many people to come in. Let us have a Hong Kong nearby. Some of my citizens will move into that city as well. Others will hold back. But this will be the gateway that will connect the modern economy and the modern world to my country."
Castro va voir le premier ministre du Canada et lui dit : «Écoute, les Yankees ont une super mauvaise image ici, ils veulent s'en aller. Pourquoi est-ce que le Canada ne reprendrait pas le flambeau ? Faites-en un zone administrative spéciale, autorisez-y la construction d'une ville nouvelle, autorisez beaucoup de gens à s'y installer. Faisons-nous notre propre Hong Kong. Certains de mes concitoyens s'y installeront aussi. Les autres observeront. Mais ce sera une passerelle reliant l'économie moderne, et le monde moderne, à mon pays.»
Now, where else might this model be tried? Well, Africa. I've talked with leaders in Africa. Many of them totally get the notion of a special zone that people can opt into as a rule. It's a rule for changing rules. It's a way to create new rules, and let people opt-in without coercion, and the opposition that coercion can force. They also totally get the idea that in some instances they can make more credible promises to long-term investors -- the kind of investors who will come build the port, build the roads, in a new city --
Bien. Où d'autre pourrait-on essayer ? Eh bien, en Afrique. J'ai parlé à des dirigeants africains. Beaucoup d'entre eux acceptent tout à fait comme principe de transformation ce concept de zone spéciale que les gens peuvent choisir de rejoindre C'est une règle pour changer les règles. C'est un moyen de créer de nouvelles règles, et laisser les gens choisir sans coercition, et sans l'opposition que crée inévitablement la coercition. Ils comprennent aussi tout à fait l'idée que sous certaines conditions ils peuvent faire des promesses bien plus crédibles à leurs investisseurs à long terme. Le genre d'investisseur qui va construire un port, faire les routes, dans une ville nouvelle.
they can make more credible promises if they do it along with a partner nation. Perhaps even in some arrangement that's a little bit like an escrow account, where you put land in the escrow account and the partner nation takes responsibility for it. There is also lots of land in Africa where new cities could be built. This is a picture I took when I was flying along the coast. There are immense stretches of land like this -- land where hundreds of millions of people could live. Now, if we generalize this and think about not just one or two charter cites, but dozens -- cities that will help create places for the many hundreds of millions, perhaps billions of people who will move to cities in the coming century --
Ils peuvent faire des promesse bien plus crédibles s'ils sont en partenariat avec un autre pays. Peut-être même dans un cadre qui ressemblerait à un compte séquestre dans lequel on place du terrain dans le compte séquestre et le pays partenaire en prend la responsabilité. Il y a aussi beaucoup d'endroits en Afrique propices à la construction de nouvelles villes. Voilà une photo que j'ai prise alors que je survolais la côte. On y trouve d'immenses étendues comme celle-ci, des zones pouvant accueillir des centaines de millions de personnes. Alors, si on extrapole ceci, et que l'on pense non pas à une ou deux villes sous charte, mais à des douzaines. Des villes qui aideront à créer de endroits où accueillir les centaines de millions, voire les milliards de personnes qui vont migrer dans les villes au cours du siècle qui vient.
is there enough land for them? Well, throughout the world, if we look at the lights at night, the one thing that's misleading is that, visually, it looks like most of the world is already built out. So let me show you why that's wrong. Take this representation of all of the land. Turn it into a square that stands for all the arable land on Earth. And let these dots represent the land that's already taken up by the cities that three billion people now live in. If you move the dots down to the bottom of the rectangle you can see that the cities for the existing three billion urban residents take up only three percent of the arable land on earth.
Y a-t-il assez de place pour eux ? Eh bien, à l'échelle du monde, si l'on regarde les lumières de nuit, ce qui nous induit en erreur c'est qu'on a l'impression que la quasi-totalité du monde accueille déjà des villes. Donc, laissez-moi vous montrer ce qui ne va pas. Regardez cette représentation de toutes les terres émergées. On la transforme en de petits carrés qui représentent les terres. Et illuminons ceux dont le sol est déjà occupé par les villes dans lesquelles vivent aujourd'hui trois milliards de personnes. Si on rassemble ces points en bas, vous voyez que toutes ces villes, pour trois milliards d'habitants, ne représentent que trois pour cent des terres arables mondiales.
So if we wanted to build cities for another billion people, they would be dots like this. We'd go from three percent of the arable land, to four percent. We'd dramatically reduce the human footprint on Earth by building more cities that people can move to. And if these are cities governed by good rules, they can be cities where people are safe from crime, safe from disease and bad sanitation, where people have a chance to get a job. They can get basic utilities like electricity. Their kids can get an education.
Donc si l'on veut construire des villes pour un autre milliard de personnes, les points ressembleraient à ça. On passe de trois pour cent des terres arables, à quatre pour cent. On réduirait considérablement l'impact humain sur la Terre en construisant plus de villes, accueillant plus de gens. Et si ces villes sont gouvernées selon de bonnes règles, elles peuvent être des villes sûres, sans maladies ni problèmes d'hygiène, où les gens trouvent des opportunités d'emploi. Où ils peuvent accéder aux services de base comme l'électricité. Où leurs enfants peuvent recevoir une éducation.
So what will it take to get started building the first charter cities, scaling this so we build many more? It would help to have a manual. (Laughter) What university professors could do is write some details that might go into this manual. You wouldn't want to let us run the cities, go out and design them. You wouldn't let academics out in the wild. (Laughter)
Alors, qu'est-ce qu'il faudrait pour lancer la machine, et construire les premières villes sous charte, avant d'étendre le processus à beaucoup d'autres ? Ce serait bien d'avoir un manuel d'instructions. (Rires) Les professeurs d'université pourraient écrire certains éléments susceptibles d'aller dans ce manuel. Vous ne voudriez pas qu'on dirige les villes, qu'on se mette à les concevoir. Vous ne voudriez pas lâcher des universitaires dans la nature. (Rires)
But, you could set us to work thinking about questions like, suppose it isn't just Canada that does the deal with Raul Castro. Perhaps Brazil comes in as a participant, and Spain as well. And perhaps Cuba wants to be one of the partners in a four-way joint venture. How would we write the treaty to do that? There is less precedent for that, but that could easily be worked out.
Mais vous pourriez nous mettre à contribution sur des questions comme.., supposons qu'il n'y a pas que le Canada qui s'associe avec Raul Castro. Par exemple le Brésil participe également, et aussi l'Espagne. Et disons que Cuba veut être un des associés dans un projet quadri-partite. Comment écririons nous un traité qui réalise cela ? Il n'y a pas beaucoup de précedents. Mais on peut s'en sortir sans trop de difficultés.
How would we finance this? Turns out Singapore and Hong Kong are cities that made huge gains on the value of the land that they owned when they got started. You could use the gains on the value of the land to pay for things like the police, the courts, but the school system and the health care system too, which make this a more attractive place to live, makes this a place where people have higher incomes -- which, incidentally, makes the land more valuable. So the incentives for the people helping to construct this zone and build it, and set up the basic rules, go very much in the right direction.
Comment financerions-nous ? Il s'avère que Singapour et Hong Kong sont des villes qui ont tiré de gros profits de la valeur immobilière des terrains qu'elles possédaient à leurs débuts. On pourrait utiliser ces profits immobiliers pour financer des services comme la police, les tribunaux. Mais également les systèmes éducatif et de santé, qui en feront une ville bien plus attrayante. Faisons-en un lieu de hauts revenus généralisés, ce qui, au passage, augmente la valeur de l'immobilier. On voit que les facteurs visant à motiver des gens à s'approprier la zone, à la développer, et à y mettre en place les règles de base, sont un pas dans la bonne direction.
So there are many other details like this. How could we have buildings that are low cost and affordable for people who work in a first job, assembling something like an iPhone, but make those buildings energy efficient, and make sure that they are safe, so they don't fall down in an earthquake or a hurricane. Many technical details to be worked out, but those of us who are already starting to pursue these things can already tell that there is no roadblock, there's no impediment, other than a failure of imagination, that will keep us from delivering on a truly global win-win solution.
Et il y a beaucoup d'autres petites choses comme ça. Comment avoir des bâtiments qui soient peu coûteux et accessibles à des personnes qui travaillent dans leur premier emploi, à assembler quelque chose, comme un iPhone ? Et en même temps avoir des bâtiments économes en énergie et être sûr de leur stabilité, de sorte qu'ils ne s'effondrent pas dans un tremblement de terre ou lors d'un ouragan. Beaucoup de points techniques à résoudre, mais ceux d'entre nous qui sont déjà sur le coup peuvent dés à présent affirmer qu'il n'y a pas de barrage, pas d'obstacle insurmontable, si ce n'est un manque d'imagination qui nous empêche de mettre au point une solution globale qui soit vraiment gagnant-gagnant.
Let me conclude with this picture. The reason we can be so well off, even though there is so many people on earth, is because of the power of ideas. We can share ideas with other people, and when they discover them, they share with us. It's not like scarce objects, where sharing means we each get less. When we share ideas we all get more. When we think about ideas in that way, we usually think about technologies.
Je vais conclure, de façon imagée. La raison pour laquelle nous pouvons avoir autant de confort, malgré l'importance de la population mondiale, c'est le pouvoir des idées. Nous pouvons partager nos idées avec d'autres, et eux partagent avec nous leurs découvertes. Ce n'est pas comme avec les denrées rares, où partager signifie que chacun se retrouve avec moins. Quand nous partageons des idées, chacun y gagne. Quand on considère les idées de cette manière, nous pensons généralement à la technologie.
But there is another class of ideas: the rules that govern how we interact with each other; rules like, let's have a tax system that supports a research university that gives away certain kinds of knowledge for free. Let's have a system where we have ownership of land that is registered in a government office, that people can pledge as collateral.
Mais il existe une autre catégorie d'idées : les règles qui régissent nos intéractions les uns avec les autres. Des règles comme : "Et si on avait un système fiscal qui soutienne la recherche universitaire développant certains types de savoirs libres de droits.» «Et si on avait un système dans lequel nous possédons du terrain, enregistré auprès du gouvernement, qui pourrait jouer le rôle de caution.»
If we can keep innovating on our space of rules, and particularly innovate in the sense of coming up with rules for changing rules, so we don't get stuck with bad rules, then we can keep moving progress forward and truly make the world a better place, so that people like Nelson and his friends don't have to study any longer under the streetlights. Thank you. (Applause)
Si nous continuons à innover sur le plan des règles, et innover particulièrement dans le sens de proposer des règles pour changer les règles, de telle sorte que l'on ne reste pas englué dans un mauvais système, que l'on ne cesse d'évoluer et de faire réellement du monde un monde meilleur, pour qu'enfin plus personne n'ait, comme Nelson et ses amis, à étudier dans la rue à la lueur des lampadaires. Merci (Applaudissements)