It's very, very difficult to speak at the end of a conference like this, because everyone has spoken. Everything has been said. So I thought that what may be useful is to remind us of some of the things that have gone on here, and then maybe offer some ideas which we can take away, and take forward and work on. That's what I'd like to try and do. We came here saying we want to talk about "Africa: the Next Chapter." But we are talking about "Africa: the Next Chapter" because we are looking at the old and the present chapter -- that we're looking at, and saying it's not such a good thing. The picture I showed you before, and this picture, of drought, death and disease is what we usually see. What we want to look at is "Africa: the Next Chapter," and that's this: a healthy, smiling, beautiful African. And I think it's worth remembering what we've heard through the conference right from the first day, where I heard that all the important statistics have been given -- about where we are now, about how the continent is doing much better. And the importance of that is that we have a platform to build on.
C'est très, très difficile de conclure -- de parler à la fin d'une conférence comme celle-ci. Parce que tout le monde a parlé, tout a été dit. Donc j'ai pensé que ce qui pourrait être utile c'est de nous rappeler certaines choses qui se sont passées ici, et ensuite peut-être de présenter certaines idées avec lesquelles nous pouvons repartir, et que nous pouvons faire progresser et sur lesquelles nous pouvons travailler. C'est ce que j'aimerais essayer de faire. Nous sommes venus ici en disant que nous voulions parler de "l'Afrique: chapitre suivant". Mais nous parlons de "l'Afrique: chapitre suivant" parce que nous regardons l'ancien chapitre et le chapitre actuel -- ce que nous voyons là -- et nous disons que ce n'est pas tellement bon. La photo que je viens de vous montrer, ainsi que cette photo, de sécheresse, de mort et de maladie, c'est cela qu'on voit d'habitude. Ce que nous voulons regarder c'est "l'Afrique: chapitre suivant." Et c'est cela: un Africain en bonne santé, souriant et beau. Et je pense que ça vaut la peine de nous rappeler ce que nous avons entendu tout au long de la conférence depuis le tout premier jour, où j'ai entendu que toutes les statistiques importantes ont été fournies -- qui montrent là où nous en sommes maintenant, comment le continent se porte beaucoup mieux. Et c'est important car ainsi nous avons un socle sur lequel construire.
So I'm not going to spend too much time -- just to show you, refresh your memories that we are here for "Africa: the Next Chapter" because for the first time there really is a platform to build on. We really do have it going right that the continent is growing at rates that people had thought would not happen. After decades of 2 percent, we are now at 5 percent, and it's going to -- projected -- 6 and 7 percent even. And inflation has come down. External debt -- something that I can tell you a long story about because I personally worked on one of the biggest debts on the continent -- has come down dramatically. You know, as you can see, from almost 50 billion down to about 12 or 13 billion. Now this is a huge achievement.
Donc je ne vais pas passer trop de temps -- juste pour vous montrer, rafraîchir vos souvenirs-- que nous sommes ici pour: "l'Afrique: chapitre suivant" parce que pour la première fois, il y a vraiment un socle sur lequel construire. Ça va vraiment bien pour nous -- le continent croît à des taux dont on pensait que cela n'arriverait jamais. Après des décennies de croissance à 2 pour cent, nous en sommes maintenant à 5 pour cent et nous allons arriver -- selon les projections -- à 6 et même 7 pour cent. Et l'inflation a diminué. La dette extérieure -- un sujet sur lequel je peux parler longtemps car j'ai personnellement travaillé sur une des plus grandes dettes du continent -- a diminué de façon spectaculaire. Vous savez, comme vous pouvez le voir, de presque -- de presque 50 milliards elle est descendue autour de 12 ou 13 milliards. Et ça c'est une énorme réussite.
You know, we've built up reserves. Why is that important? It's because it shows off our economies, shows off our currencies and gives a platform on which people can plan and build, including businesses. We've also seen some evidence that all this is making a difference because private investment flows have increased. I want to remind you again -- I know you saw these statistics before -- from almost 6 billion we are now at about 18 billion. In 2005, remittances -- I just took one country, Nigeria skyrocketing -- skyrocketing is too dramatic, but increasing dramatically. And in many other countries this is happening. Why is this important? Because it shows confidence. People are now confident to bring -- if your people in the diaspora bring their money back, it shows other people that, look, there is emerging confidence in your country. And instead of an outflow, you are now getting a net inflow.
Vous savez, nous avons constitué des réserves. Pourquoi est-ce important? Parce que ça met en valeur nos économies, ça met en valeur nos devises et ça crée un socle sur lequel on peut planifier et construire, y compris des entreprises. On peut aussi affirmer que tout cela fait avancer les choses parce que les flux d'investissements privés ont augmenté. Je veux encore vous rappeler -- je sais que vous avez déjà vu ces statistiques -- que de presque 6 milliards nous sommes maintenant passés à environ 18 milliards. En 2005, les entrées en devises -- je prends juste un pays, le Nigeria-- ont monté en flèche -- monté en flèche est trop exagéré, mais elles ont augmenté de façon spectaculaire. Et c'est ce qui se passe aussi dans beaucoup d'autres pays. Pourquoi est-ce important? Parce que cela montre la confiance. Que la population a maintenant confiance pour ramener -- si votre peuple dans la diaspora ramène son argent, cela montre aux autres que, regardez, la confiance est en train de naître dans votre pays. Et au lieu d'une fuite de capitaux, nous avons maintenant un apport net de capitaux.
Now, why is all this important, to have to go really fast? It's important that we build this platform, that we have the president, Kikwete, and others of our leaders who are saying, "Look, we must do something different." Because we are confronted with a challenge. 62 percent of our population is below the age of 24. What does this mean? This means that we have to focus on how our youth are going to be engaged in productive endeavor in their lives. You have to focus on how to create jobs, make sure they don't fall into disease, and that they get an education. But most of all that they are productively engaged in life, and that they are creating the kind of productive environment in our countries that will make things happen. And to support this, I just recently -- one of the things I've done since leaving government is to start an opinion research organization in Nigeria. Most of our countries don't even have any opinion research. People don't have voice. There is no way you can know what people want.
Et pourquoi tout cela est-il important? De devoir aller vite? Il est important que nous construisions ce socle, que nous ayons le président, Kikwete, et d'autres dirigeants qui disent, "Regardez, nous devons agir différemment." Parce que nous sommes confrontés à un défi. 62 pour cent de notre population a moins de 24 ans. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que nous devons nous concentrer sur la façon dont notre jeunesse va s'engager dans des activités productives dans la vie. Il faut se concentrer sur comment créer des emplois, s'assurer qu'ils ne tombent pas malade, qu'ils reçoivent une éducation. Mais plus que tout, qu'ils s'engagent dans la vie de façon productive, et qu'ils créent le genre d'environnement productif dans nos pays qui permet de faire avancer les choses. Et vous savez, pour soutenir cela, je viens juste de -- une des choses que j'ai faites depuis que j'ai quitté le gouvernement a été de démarrer un institut de sondage d'opinion au Nigéria. Dans la plupart de nos pays, il n'y a même pas de sondages d'opinion. Les gens ne s'expriment pas. Il n'y a aucun moyen de savoir ce que les gens veulent.
One of the things we asked them recently was what's their top issue. Like in every other country where this has been done, jobs is the top issue. I want to leave this up here and come back to it. But before I get to this slide, I just wanted to run you through this. And to say that for me, the next stage of building this platform that now enables us to move forward -- and we mustn't make light of it. It was only 5, 6, 7 years ago we couldn't even talk about the next chapter, because we were in the old chapter. We were going nowhere. The economies were not growing. We were having negative per capita growth. The microeconomic framework and foundation for moving forward was not even there. So let's not forget that it's taken a lot to build this, including all those things that we tried to do in Nigeria that Dele referred to. Creating our own program to solve problems, like fighting corruption, building institutions, stabilizing the micro economy.
Une des choses que nous leur avons demandées récemment était de nommer leur plus grand problème. Comme dans tous les autres pays où cela a été fait, l'emploi est le plus grand problème. Je veux laisser ça là haut et y revenir plus tard. Mais avant que j'en arrive à cette diapositive, je voulais juste récapituler cela avec vous. Et dire que pour moi, l'étape suivante de la construction de ce socle qui nous permet maintenant d'avancer -- et nous ne devons pas prendre cela à la légère. Il y a seulement 5, 6 ou 7 ans -- nous ne pouvions même pas parler du chapitre suivant parce que nous étions dans l'ancien chapitre. Nous n'allions nulle part. Les économies ne croissaient pas. Nous avions une croissance par habitant négative. Le cadre et les fondations microéconomiques pour pouvoir avancer n'existaient même pas. Donc n'oublions pas que ça a été difficile de construire cela, y compris tout ce que nous avons essayé de faire au Nigéria, et à quoi Dele a fait référence. Créer notre propre programme pour résoudre nos problèmes, comme lutter contre la corruption, construire des institutions, stabiliser la microéconomie.
So now we have this platform we can build on. And it brings us to the debate that has been going on here: aid versus private sector, aid versus trade, etc. And someone stood up to say that one of the frustrating things is that it's been a simplistic debate. And that's not what the debate should be about. That's engaging in the wrong debate. The issue here is how do we get a partnership that involves government donors, the private sector and ordinary African people taking charge of their own lives? How do we combine all this? To move our continent forward, to do the things that need doing that I talked about -- getting young people employed. Getting the creative juices flowing on this continent, much of what you have seen here. So I'm afraid we've been engaging a little bit in the wrong debate. We need to bring it back to say, what is the combination of all these factors that is going to yield what we want? (Applause)
Donc maintenant nous avons ce socle sur lequel nous pouvons construire. Et cela nous ramène au débat qui a eu lieu ici: l'aide internationale par opposition au secteur privé, ou aux échanges commerciaux, etc... Et quelqu'un s'est levé pour dire -- ce qui est frustrant c'est que ça a été un débat simpliste. Et ça ne devrait pas être le sujet du débat. C'est se lancer dans le mauvais débat. La question ici est de savoir comment créer un partenariat qui implique des donneurs gouvernementaux, le secteur privé et de simples citoyens africains qui prennent en charge leur propre vie? Comment pouvons-nous combiner tout cela? Pour faire avancer notre continent, pour faire ce qui a besoin d'être fait, ce dont je parle - que les jeunes trouvent un emploi. Faire preuve de créativité sur ce continent, comme ce que vous avez vu ici. Alors j'ai peur que vous vous soyez un peu lancés dans le mauvais débat. Nous devons revenir sur, quelle est la combinaison de tous ces facteurs qui va nous apporter ce que nous voulons? (Applaudissements)
And I want to tell you something. For me, the issue about aid -- I don't think that Africans need to now go all the way over to the other side and feel bad about aid. Africa has been giving the other countries aid. Mo Ibrahim said at a debate we were at that he dreams one day when Africa will be giving aid. And I said, "Mo, you're right. We have -- no, but we've already been doing it! The U.K. and the U.S. could not have been built today without Africa's aid."
Et je veux vous dire quelque chose. Pour moi, le problème avec l'aide internationale, c'est que... Je ne pense pas que les Africains doivent maintenant changer complètement d'attitude et se sentir gênés par l'aide. L'Afrique a apporté de l'aide aux autres pays. Mo Ibrahim a dit lors d'un débat auquel nous assistions que -- il rêve du jour où l'Afrique apportera son aide. Et j'ai dit, "Mo, vous avez raison. Nous avons -- non, mais nous l'avons déjà fait! Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ne pourraient pas exister aujourd'hui sans l'aide de l'Afrique."
(Applause)
(Applaudissements)
It is all the resources that were taken from Africa, including human, that built these countries today! So when they try to give back, we shouldn't be on the defensive. The issue is not that. The issue is how are we using what has been given back. How are we using it? Is it being directed effectively? I want to tell you a little story. Why I don't mind if we get aid, but we use it well. From 1967 to '70, Nigeria fought a war -- the Nigeria-Biafra war. And in the middle of that war, I was 14 years old. We spent much of our time with my mother cooking. For the army -- my father joined the army as a brigadier -- the Biafran army. We were on the Biafran side. And we were down to eating one meal a day, running from place to place, but wherever we could help we did. At a certain point in time, in 1969, things were really bad. We were down to almost nothing in terms of a meal a day. People, children were dying of kwashiorkor. I'm sure some of you who are not so young will remember those pictures. Well, I was in the middle of it.
Ce sont toutes les ressources qui ont été prises en Afrique, y compris les hommes, qui ont construit ces pays tels qu'ils existent aujourd'hui! Donc quand ils essaient de nous rendre quelque chose, nous ne devrions pas être sur la défensive. Ce n'est pas la question. La question est comment utilisons-nous ce qu'on nous a donné, ce qu'on nous a rendu. Comment l'utilisons-nous? Est-ce que c'est affecté efficacement? Je veux vous raconter une petite histoire. Pourquoi ça ne m'ennuie pas de recevoir de l'aide si on l'utilise bien. De 1967 à 1970, le Nigéria était en guerre - la guerre Nigéria-Biafra. Et au milieu de cette guerre, j'avais 14 ans. Nous passions la plupart de notre temps avec ma mère à cuisiner. Pour l'armée -- mon père s'était engagé comme général de brigade dans l'armée -- l'armé du Biafra. Nous étions du côté des Biafrais. Et nous ne faisions plus qu'un repas par jour, fuyant d'un endroit à l'autre, mais partout où nous pouvions aider nous le faisions. A un certain moment, en 1969, ça allait vraiment mal. Nous en étions arrivés à n'avoir presque plus rien pour notre repas quotidien. Les gens, les enfants mourraient de kwashiorkor. Je suis sûre que certains d'entre vous qui ne sont plus si jeunes se rappelleront ces images. Et bien, j'étais au milieu de tout cela.
In the midst of all this, my mother fell ill with a stomach ailment for two or three days. We thought she was going to die. My father was not there. He was in the army. So I was the oldest person in the house. My sister fell very ill with malaria. She was three years old and I was 15. And she had such a high fever. We tried everything. It didn't look like it was going to work. Until we heard that 10 kilometers away there was a doctor, who was looking at people and giving them meds. Now I put my sister on my back -- burning -- and I walked 10 kilometers with her strapped on my back. It was really hot. I was very hungry. I was scared because I knew her life depended on my getting to this woman. We heard there was a woman doctor who was treating people. I walked 10 kilometers, putting one foot in front of the other. I got there and I saw huge crowds. Almost a thousand people were there, trying to break down the door. She was doing this in a church. How was I going to get in?
Au milieu de tout cela ma mère est tombée malade avec une affection du ventre pendant deux ou trois jours. Nous pensions qu'elle allait mourir. Mon père n'était pas là. Il était dans l'armée. Donc j'étais la personne la plus vieille dans la maison. Ma soeur tomba très malade du paludisme. Elle avait trois ans et j'en avais quinze. Et elle avait tellement de température -- nous avons tout essayé. Rien n'avait l'air de vouloir marcher. Jusqu'à ce qu'on nous dise qu'il y avait un docteur à 10 kilomètres de là, qui pouvait-- qui donnait -- qui examinait les gens et leur donnait des médicaments. Alors j'ai mis ma soeur sur mon dos -- elle était brûlante -- et j'ai marché 10 kilomètres avec elle attachée sur mon dos. Il faisait vraiment chaud. J'avais très faim. J'avais peur car je savais que pour la sauver je devais arriver à l'amener à cette femme. On nous avait dit qu'il y avait une femme docteur qui soignait les gens. J'ai marché 10 kilomètres en mettant un pied devant l'autre. J'arrivai à destination et vis une foule immense. Il y avait presque mille personnes qui essayaient d'enfoncer la porte. Elle faisait cela dans une église. Comment allais-je entrer?
I had to crawl in between the legs of these people with my sister strapped on my back, find a way to a window. And while they were trying to break down the door, I climbed in through the window, and jumped in. This woman told me it was in the nick of time. By the time we jumped into that hall, she was barely moving. She gave a shot of her chloroquine -- what I learned was the chloroquine then -- gave her some -- it must have been a re-hydration -- and some other therapies, and put us in a corner. In about two to three hours, she started to move. And then they toweled her down because she started sweating, which was a good sign. And then my sister woke up. And about five or six hours later, she said we could go home. I strapped her on my back. I walked the 10 kilometers back and it was the shortest walk I ever had. I was so happy -- (Applause) -- that my sister was alive! Today she's 41 years old, a mother of three, and she's a physician saving other lives.
Je dus ramper entre les jambes de ces gens avec ma soeur toujours attachée sur mon dos, me frayer un chemin jusqu'à une fenêtre. Et pendant qu'ils essayaient d'enfoncer la porte, je grimpai par la fenêtre et sautai à l'intérieur. Cette femme me dit que j'étais arrivée juste à temps. Le temps que nous sautions dans ce hall, elle ne bougeait presque plus. Elle lui fit une piqûre de chloroquine -- j'ai appris depuis que c'était de la chloroquine -- lui donna de -- ça devait être pour la réhydrater -- et d'autres traitements, et elle nous mit dans un coin. Au bout de deux ou trois heures elle commença à bouger. Et alors, ils l'essuyèrent avec une serviette car elle commençait à transpirer, ce qui était bon signe. Et puis ma soeur se réveilla. Et cinq ou six heures plus tard, elle nous dit que nous pouvions rentrer à la maison. Je l'attachai sur mon dos. Je marchai les 10 kilomètres du retour et c'est la marche la plus courte que j'aie jamais faite. J'étais si heureuse -- (Applaudissements) -- que ma soeur fût vivante! Aujourd'hui elle a 41 ans, elle est mère de trois enfants, et elle est médecin et sauve d'autres vies.
Why am I telling that? I'm telling you that because -- when it is you or your person involved -- you don't care where -- whether it's aid. You don't care what it is! (Applause) You just want the person to be alive! And now let me become less sentimental, and say that saving lives -- which some of the aid we get does on this continent -- when you save the life of anyone, a farmer, a teacher, a mother, they are contributing productively into the economy. And as an economist, we can also look at that side of the story. These are people who are productive agents in the economy. So if we save people from HIV/AIDS, if we save them from malaria, it means they can form the base of production for our economy. And by the same token -- as someone said yesterday -- if we don't and they die, their children will become a burden on the economy. So even from an economic standpoint, if we leave the social and the humanitarian, we need to save lives now. So that's one of the reasons, from a personal experience, that I say let's channel these resources we get into something productive. However, I will also tell you that I'm one of those who doesn't believe that this is the sole answer. That's why I said the debate has to get more sophisticated. You know, we have to use it well.
Pourquoi je vous raconte ça? Je vous raconte ça parce que -- quand c'est vous -- ou quelqu'un de proche qui est impliqué -- peu vous importe qu'il s'agisse d'aide, ni d'où elle provient. Vous vous moquez de ce que c'est! (Applaudissements) Vous voulez juste -- vous voulez juste que la personne vive! Et maintenant je vais être moins sentimentale et vous dire que sauver des vies, ce qui est fait sur ce continent avec une partie de l'aide que nous recevons -- quand vous sauvez la vie de quelqu'un, un fermier, un professeur, une mère -- ils contribuent de façon productive à l'économie. Et en tant qu'économistes, nous pouvons aussi regarder cette histoire de ce point de vue. Ce sont des gens qui sont des agents de production dans l'économie. Donc si vous sauvez les gens duVIH, du sida, ou du paludisme, ça veut dire qu'ils peuvent former la base de la production pour notre économie. Et de même -- comme quelqu'un l'a dit hier -- si on ne les sauve pas et qu'ils meurent, leurs enfants deviendront un fardeau pour l'économie. Donc même d'un point de vue économique, si on oublie le côté social et humanitaire, nous avons besoin de sauver des vies maintenant. Donc c'est une des raisons, née de mon expérience personnelle, de dire, voyons -- canalisons ces ressources que nous avons obtenues vers quelque chose de productif. Cependant, je vais aussi vous dire que je fais partie de ceux qui ne croient pas que c'est la seule réponse. C'est pour cela que je dis que le débat doit être plus sophistiqué. Vous savez, nous devons l'utiliser à bon escient.
What has happened in Europe? Do you all know that Spain -- part of the EU -- got 10 billion dollars in aid from the rest of the EU? Resources that were transferred to them -- and were the Spanish ashamed of this? No! The EU transferred 10 billion. Where did they use it? Have you been to southern Spain lately? There are roads everywhere. Infrastructure everywhere. It is on the back of this that the whole of southern Spain has developed into a services economy. Did you know that Ireland got 3 billion dollars in aid? Ireland is one of the fastest-growing economies in the European Union today. For which many people, even from other parts of the world, are going there to find jobs. What did they do with the 3 billion dollars in aid? They used it to build an information superhighway, gain infrastructure that enables them to participate in the information technology revolution, and to create jobs in their economy. They didn't say, "No, you know, we're not going to take this." Today, the European Union is busy transferring aid. My frustration is if they can build infrastructure in Spain -- which is roads, highways, other things that they can build -- I say then, why do they refuse to use the same aid to build the same infrastructure in our countries? (Applause)
Que s'est-il passé en Europe? Etes-vous tous au courant que l'Espagne -- qui fait partie de l'UE -- a reçu 10 milliards d'aide du reste de l'UE? Des ressources qu'on leur a transférées -- et est-ce que les Espagnols en ont eu honte? Non! L'UE leur a transféré 10 milliards. Où les ont-ils utilisés? Etes-vous allés dans le sud de l'Espagne dernièrement? Il y a des routes partout. Des infrastructures partout. C'est grâce à cela que toute l'Espagne du sud s'est transformée en une économie de services. Saviez-vous que l'Irlande a obtenu 3 milliards d'aide? L'Irlande est un des pays de l'Union Européenne qui a aujourd'hui la croissance la plus rapide. Dans lequel beaucoup de gens, venant même d'autres régions du monde, vont pour y trouver du travail. Qu'ont-ils fait avec ces 3 milliards d'aide? Ils les ont utilisés pour construire une autoroute de l'information, obtenir une infrastructure qui leur a permis de participer -- ou leur permet de participer -- à la révolution informatique. Et de créer des emplois dans leur économie. Ils n'ont pas dit, non, vous savez, nous n'allons pas l'accepter. Aujourd'hui, l'Union Européenne est en train de transférer de l'aide. Ma frustration est que s'ils peuvent construire des infrastructures en Espagne -- c'est à dire des routes, des nationales, et tout ce qu'ils peuvent construire -- je dis alors, pourquoi refusent-ils d'utiliser cette même aide pour construire les mêmes infrastructures dans nos pays? (Applaudissements)
When we ask them and tell them what we need, one of my worries today is that we have many foundations now. Now we talk about the World Bank, IMF, and accountability, all that and the EU. We also have private citizens now who have a lot of money -- some of them in this audience, with private foundations. And one day, these foundations have so much money, they will overtake the official aid that is being given. But I fear -- and I'm very grateful to all of them for what they are trying to do on the continent -- but I'm also worried. I wake up with a gnawing in my belly because I see a new set of aid entrepreneurs on the continent. And they're also going from country to country, and many times trying to find what to do. But I'm not really sure that their assistance is also being channeled in the right way. And many of them are not really familiar with the continent. They are just discovering. And many times I don't see Africans working with them. They are just going alone! (Applause)
Alors que nous leur demandons et nous leur disons de quoi nous avons besoin? Une de mes inquiétudes aujourd'hui c'est que nous avons maintenant beaucoup de fondations. Nous parlons maintenant de la Banque Mondiale, du FMI, de responsabilité, etc... Et de l'UE. Nous avons aussi maintenant des citoyens privés qui ont beaucoup d'argent. Certains sont dans l'assistance, avec des fondations privées. Et un jour ces fondations auront tellement d'argent, qu'elles dépasseront l'aide officielle qui est distribuée. Mais j'ai peur -- et je leur suis très reconnaissante à tous pour ce qu'ils essaient de faire sur ce continent -- mais je suis aussi inquiète. Je me réveille tenaillée par la peur. Parce que je vois un nouveau type d'entrepreneurs de l'aide internationale sur ce continent. Et ils vont aussi de pays en pays, et souvent en essayant de trouver quelque chose à faire. Mais je ne suis pas vraiment sûre que leur aide soit canalisée de la bonne manière. Et beaucoup d'entre eux ne sont pas vraiment familiers avec ce continent. Ils le découvrent seulement. Et souvent je ne vois pas d'Africains travaillant avec eux. Ils travaillent tous seuls dans leur coin! (Applaudissements)
And many times I get the impression that they are not really even interested in hearing from Africans who might know. They want to visit us, see what's happening on the ground and make a decision. And now I'm maybe being harsh. But I worry because this money is so important. Now, who are they accountable to? Are we on their boards when they make decisions about where to channel money? Are we there? Will we make the same mistake that we made before? Have our presidents and our leaders -- everyone is talking about -- have they ever called these people together and said, "Look, your foundation and your foundation -- you have so much money, we are grateful. Let's sit down and really tell you where the money should be channeled and where this aid should go." Have we done that? The answer is no. And each one is making their own individual effort. And then 10 years from now, billions will again have gone into Africa, and we would still have the same problems.
Et souvent j'ai l'impression qu'ils ne s'intéressent même pas vraiment à ce que les Africains qui pourraient en savoir plus ont à dire. Ils veulent venir nous voir, voir ce qu'il se passe sur le terrain, et prendre une décision. Et peut-être que je suis dure. Mais je m'inquiète parce que cet argent est tellement important. Devant qui sont-ils responsables? Sommes-nous dans leurs conseils quand ils prennent des décisions sur l'utilisation de l'argent? Sommes-nous là? Allons-nous refaire les mêmes erreurs que par le passé? Est-ce que nos présidents et nos dirigeants -- dont tout le monde parle -- est-ce qu'ils n'ont jamais réuni ces gens et dit, Voyons, votre fondation et votre fondation -- vous avez tellement d'argent, nous sommes reconnaissants. Asseyons-nous ensemble et nous vous dirons vraiment vers quoi l'argent doit être canalisé et où cette aide devrait aller." Avons-nous fait cela? La réponse est non. Et chacun fait son -- leur propre effort individuel. Et alors dans 10 ans, des milliards auront à nouveau été dépensés en Afrique, et nous aurons toujours les mêmes problèmes.
This is what gives us the hopeless image. Our inability to take charge and say to all these people bringing their money, "Sit down." And we don't do it because there are so many of us. We don't coordinate. We've not called the Bill Gates, and the Soros, and everybody else who is helping and say, "Sit down. Let's have a conference with you. As a continent, here are our priorities. Here is where we want you to channel this money." Each one should not be an entrepreneur going out and finding what is best. We're not trying to stop them at all! But to help them help us better. And what is disappointing me is that we are not doing this. Ten years from now we will have the same story, and we will be repeating the same things. So our problem right now is, how can we leverage all this good will that is coming towards our way? How can we get government to combine properly with these private foundations, with the international organizations, and with our private sector.
C'est ce qui donne de nous cette image d'un cas désespéré. Notre incapacité à prendre les choses en main et à dire à tous ces gens qui apportent leur argent: "Asseyez-vous" Et nous ne le faisons pas parce que nous sommes trop nombreux. Nous ne nous concertons pas. Nous n'avons pas appelé les Bill Gate et les Soro-- et tous ceux qui nous aident pour leur dire, Asseyez-vous. Tenons une conférence avec vous. En tant que continent, voici nos priorités. Voici vers quoi nous voulons que cet argent soit canalisé." Chacun ne devrait pas se comporter en chef d'entreprise, qui va chercher ce qu'il y a de mieux. Nous ne sommes pas en train d'essayer de les arrêter. Du tout! Mais de les aider à mieux nous aider. Et ce qui me déçoit c'est que nous ne fassions pas cela. Dans dix ans, nous raconterons la même histoire, et nous répéterons la même chose. Donc notre problème à l'heure actuelle est de pouvoir utiliser au mieux toute cette bonne volonté dont on fait preuve envers nous. Comment pouvons-nous faire pour que le gouvernement s'associe vraiment avec ces fondations privées, avec les organisations internationales, et avec notre secteur privé.
I firmly believe in that private sector thing too. But it cannot do it alone. So there might be a few ideas we could think of that could work. They said this is about proliferating and sharing ideas. So why don't we think of using some of this aid? Well, why don't we first say to those helping us out, "Don't be shy about infrastructure. That health that you're working on cannot be sustainable without infrastructure. That education will work better if we've got electricity and railroads, and so on. That agriculture will work better if there are railroads to get the goods to market. Don't be shy of it. Invest some of your resources in that, too." And then we can see that this is one combination of private, international, multilateral money, private sector and the African that we can put together as a partnership, so that aid can be a facilitator. That is all aid can be. Aid cannot solve our problems, I'm firmly convinced about that. But it can be catalytic. And if we fail to use it as catalytic, we would have failed.
Je crois aussi profondément dans le secteur privé. Mais il n'y arrivera pas tout seul. Donc nous pouvons peut-être penser à quelques idées qui pourraient marcher. Ils disent qu'il s'agit de faire proliférer et de partager les idées. Donc pourquoi ne pensons-nous pas à utiliser une partie de cette aide? Voyons, pourquoi ne disons-nous pas d'abord à ceux qui nous aident -- n'ayez pas peur des infrastructures! Cette santé pour laquelle vous travaillez ne peut pas être durable sans infrastructures. Cette éducation marcherait mieux si nous avions de l'électricité et des voies ferrées, et ainsi de suite. Cette agriculture marcherait mieux s'il y avait des voies ferrées pour amener les marchandises au marché. N'ayez pas peur de ça. Investissez aussi une partie de vos ressources dans cela. Et alors nous pouvons voir que cela forme une combinaison d'argent privé, international, multilatéral, de secteur privé et d'Africains que nous pouvons faire travailler en partenariat, pour que l'aide puisse être un facilitateur. C'est tout ce que l'aide peut espérer être. L'aide ne peut pas résoudre nos problèmes, j'en suis fermement convaincue. Mais elle peut jouer le rôle d'un catalyseur. Et si nous n'arrivons pas à l'utiliser comme catalyseur, nous aurons échoué.
One of the reasons why China is a bit popular with Africans now -- one of the reasons is not only just that, you know, these people are stupid and China is coming to take resources. It's because there's a little more leverage in terms of the Chinese. If you tell them, "We need a road here," they will help you build it. They don't shy away from infrastructure. In fact, the Chinese minister of finance said to me, when I asked him what are we doing wrong in Nigeria. He said, "There are two things you need only. Infrastructure, infrastructure, infrastructure and discipline. You are undisciplined." (Applause) And I repeat it for the continent. It's the same. We need infrastructure, infrastructure and discipline. So we can make a catalytic to help us provide some of that. Now I realize -- I'm not saying -- health and education -- no, you can also provide that as well. But I'm saying it's not either or. Let's see how aid can be a facilitator in partnership. One idea. Second thing, for the private sector, people are afraid to take risks on the continent. Why can't some of this aid be used as a kind of guarantee mechanisms, to enable people to take risk?
Une des raisons pour lesquelles la Chine est assez populaire avec les Africains actuellement -- une des raisons -- et ce n'est pas juste que, vous savez, ces gens sont stupides et la Chine vient leur prendre leurs ressources. C'est parce que nous avons un peu plus d'influence sur les chinois. Si on leur dit, "Nous avons besoin d'une route ici," ils nous aident à la construire. Ne répugnez pas à construire des infrastructures. En fait, le ministre des finances chinois m'a dit, quand je lui ai demandé en quoi nous nous y prenions mal au Nigéria. Il m'a dit vous n'avez besoin que de deux choses: Infrastructures, infrastructures, infrastructures -- et discipline. Vous êtes indisciplinés." (Applaudissements) Et je le répète pour le continent. C'est la même chose -- nous avons besoin d'infrastructures, d'infrastructures et de discipline. Donc nous pouvons fabriquer un catalyseur qui nous aide à nous en munir. Bon je réalise que -- je ne dis pas que -- la santé et l'éducation -- non, vous pouvez aussi fournir cela. Mais je dis que ce n'est pas l'un ou l'autre. Voyons comment l'aide peut être un facilitateur, en partenariat. Une idée. Deuxièmement, pour le secteur privé. Les gens ont peur de prendre des risques sur ce continent. Pourquoi n'utilisons-nous pas une partie de cette aide comme une sorte de mécanisme de garantie, pour permettre aux gens de prendre des risques?
(Applause)
(Applaudissements)
And finally, because they are both standing at my -- I'm out of time. Am I out of time? OK, so let me not forget my punchline. One of the things I want everybody to collaborate on is to support women, to create jobs. (Applause) A lot has been said here about women, I don't need to repeat it. But there are people -- women -- creating jobs. And we know, studies have shown that when you put resources in the hand of the woman -- in fact, there's an econometric study, the World Bank Review, done in 2000, showing that transfers into the hands of women result in healthier children, more for the household, more for the economy and all that. So I'm saying that one of the takeaways from here -- I'm not saying the men are not important -- obviously, if you leave the husbands out, what will they do? They'll come back home and get disgruntled, and it will result in difficulties we don't want. We don't want men beating their wives because they don't have a job, and so on.
Et enfin, parce qu'ils sont tous les deux à ma - j'ai fini- je n'ai plus le temps. Est-ce qu'il me reste du temps? OK, alors il ne faut pas que j'oublie le mot de la fin. Une des choses pour laquelle je veux la collaboration de tous est d'aider les femmes, à créer des emplois. (Applaudissements) On a beaucoup dit sur les femmes, ce n'est pas la peine que je le répète. Mais il y a des gens -- des femmes -- qui créent des emplois. Et nous savons, les études ont montré que quand vous mettez des ressources dans les mains d'une femme, en fait, il y a une étude économétrique -- un rapport de la banque mondiale fait en 2000 -- qui montre que les transferts dans les mains des femmes donnent des enfants en meilleure santé, plus pour le foyer, plus pour l'économie et tout cela. Donc je ne dis pas qu'une des idées à emporter d'ici -- Je ne dis pas que les hommes ne sont pas importants -- de toute évidence si vous laissez les maris en dehors, que vont-ils faire? Ils vont rentrer à la maison et être de mauvaise humeur, et cela va créer des problèmes dont nous ne voulons pas. Nous ne voulons pas que les hommes battent leur femme parce qu'ils n'ont pas de travail, et ainsi de suite.
But at the margin, we also -- I want to push this, because the reason is the men automatically -- they get -- not automatically, but they tend to get more support. But I want you to realize that resources in the hands of African women is a powerful tool. There are people creating jobs. Beatrice Gakuba has created 200 jobs from her flower business in Rwanda. We have Ibukun Awosika in Nigeria, with the chair company. She wants to expand. She needs another 20 million. She will create another 100, 200 more jobs. So take away from here is how are you going to put together the resources to put money in the hands of women in the middle who are ready -- business people who want to expand and create more jobs. And lastly, what are you going to do to be part of this partnership of aid, government, private sector and the African as an individual? Thank you. (Applause)
Mais en marge,nous pouvons aussi - je veux en faire une priorité- pour la raison que, les hommes automatiquement-- ils obtiennent -- pas automatiquement mais ils ont tendance à obtenir plus d'aide. Mais je veux que vous réalisiez que les ressources, dans les mains des femmes africaines, constituent un outil puissant. Il y a des gens qui créent des emplois -- Béatrice Gakuba a créé 200 emplois à partir de son affaire de fleurs au Rwanda. Nous avons Ibukun Awosika au Nigeria, avec les meubles -- sa société de chaises. Elle veut s'agrandir. Elle a besoin de 20 millions supplémentaires. Elle va créer 100, 200 emplois supplémentaires. Donc partez d'ici en réfléchissant à comment vous allez trouver les ressources pour mettre de l'argent dans les mains de femmes qui sont prêtes: des femmes d'affaires qui veulent s'agrandir et créer plus d'emplois. Et enfin, qu'allez-vous faire pour faire partie de ce partenariat avec l'aide, le gouvernement, le secteur privé et les Africains, vous en tant qu'individu? Merci. (Applaudissements)