A traumatic brain injury, or TBI, is a disruption in brain function caused by an external blow to the head. And when you hear that definition, you might think about sports and professional athletes, since it's the kind of injury we're used to seeing on the playing field. And this imagery has really come to define TBI in the public consciousness. I myself do research on TBI in retired and college athletes. I stood on a TED stage in 2010, talking about concussions in kids' sports. So I have to say, as someone who researches and treats these injuries, that I've been really gratified to see the growing awareness of TBI and specifically, the short- and long-term risks to athletes.
Un traumatisme cranio-cérébral, ou TCC, est une perturbation du fonctionnement cérébral causée par un coup porté sur l'extérieur de la tête. Cette définition évoque peut-être le sport et les athlètes professionnels, puisque c'est le type de blessures que nous voyons sur le terrain. Cette image en est venue à définir les TCC dans la conscience publique. J'effectue des recherches sur les TCC chez les athlètes universitaires et à la retraite. Je me suis tenue sur la scène TED en 2010 pour parler des commotions cérébrales durant le sport chez les enfants. Je dois dire qu'en tant que personne qui étudie et traite ces blessures, je suis très contente de voir la sensibilisation croissante aux TCC et en particulier, les risques à court et long termes pour les athlètes.
Today, though, I want to introduce you to a larger but no less controversial group of people impacted by traumatic brain injury, who don't often show up in the headlines. I've come to recognize these inmates and probationers as surprisingly among the most vulnerable members of society. For the last six years, my colleagues and I have been doing research that has completely changed the way we think about the criminal justice system and the people in it. And it may change the way you think about those things, too.
Aujourd'hui, cependant, j'aimerais vous présenter un plus grand groupe mais pas moins controversé de personnes affectées par les traumatismes cranio-cérébraux et qui ne font pas souvent les gros titres. J'en suis venue à reconnaître ces détenus et probationnaires comme étant, de façon surprenante, parmi les membres les plus vulnérables de la société. Les six dernières années, mes collègues et moi avons conduit des recherches ayant entièrement changé notre vision du système de justice pénale et des gens en son sein. Cela pourrait également changer votre vision des choses.
So I'll start with a shocking statistic: 50 to 80 percent of people in criminal justice have a traumatic brain injury. Up to 80 percent. In the general public, in this room, for example, that number is less than five percent. And I'm not just talking about getting your bell rung. These are the kinds of injuries that require hospitalization. Most of them are the product of a physical assault, and some of them are actually sustained in jail. All of these numbers are even higher among the women in criminal justice. Almost every single woman in the criminal justice system has been exposed to interpersonal violence and abuse. More than half of these women have been exposed to repeated brain injuries. In this way, these women's brains look like the brains of retired NFL players, and they'll likely face the same risks for dementing diseases as they age. The same risks.
Je vais démarrer par une statistique choquante : entre 50% et 80% des gens dans le système de justice pénale ont un traumatisme cranio-cérébral. Jusqu'à 80%. Au sein du grand public, par exemple dans cette pièce, ce nombre est inférieur à 5%. Je ne parle pas de prendre un coup et d'être sonné, mais du genre de lésions qui nécessitent une hospitalisation. La plupart sont le résultat d'une agression physique et certaines sont subies en prison. Tous ces chiffres sont encore plus élevés parmi les femmes au sein du système de justice pénale. Presque toutes les femmes au sein du système de justice pénale ont été exposées à de la violence et des agressions interpersonnelles. Plus de la moitié de ces femmes ont eu des lésions cérébrales à répétition. Le cerveau de ces femmes ressemble au cerveau des joueurs de football américain à la retraite et elles auront probablement les mêmes risques de maladies neurodégénératives avec l'âge. Les mêmes risques.
TBI, together with mental illness and substance abuse and trauma, makes it hard for people to think. They have cognitive impairments like poor judgment and poor impulse control, problems that make criminal justice a revolving door. People get arrested and booked into jail. They oftentimes get into trouble while they're in there. They get into fights. They fall out of their bunk. And then they get released and do stupid things, like forgetting mandatory check-ins, and they get rearrested. Statistically speaking, they're actually more likely to be rearrested than not. A colleague calls this "serving a life sentence 30 days at a time."
Les TCC, avec les maladies mentales, la toxicomanie et les traumatismes, rendent l'exercice de réflexion difficile. Ils ont des déficiences cognitives comme un mauvais jugement, un contrôle médiocre de leurs impulsions, des problèmes qui font du système de justice pénale un cercle vicieux. Les gens sont arrêtés et emprisonnés. Souvent, ils s'attirent des ennuis pendant qu'ils sont là-bas. Ils se battent, ils tombent de leur lit. Puis ils sont libérés et font des trucs stupides, comme oublier des contrôles obligatoires, et sont de nouveau arrêtés. Statistiquement, ils ont plus de risques d'être arrêtés que de ne pas l'être. Un collègue appelle cela « purger une peine à perpétuité 30 jours à la fois ».
And oftentimes, these folks don't know why this is so hard for them. They feel out of control and frustrated. So knowing that TBI is at the root of so many of these challenges, the mission for a group of us in Colorado has been to disrupt that cycle, to jam the revolving the door. So working together with my state and local partners, we crafted a plan to meet everyone's needs: the system, the inmates and probationers, my graduate students. In this program, we assess how each person's brain works so that we can recommend basic modifications to make this system more effective and safer. And here when I say "safer," I mean safer not only for the inmates, but safer also for correctional staff.
Souvent, ces gens ignorent pourquoi c'est si dur pour eux. Ils se sentent hors de contrôle et frustrés. Sachant que des TCC sont à l'origine de tant de ces problèmes, la mission de notre groupe a été d'interrompre ce cycle, d'enrayer le cercle vicieux. En travaillant avec mes partenaires ici au Colorado, nous avons établi une stratégie pour satisfaire les besoins de tous : le système, les détenus et probationnaires, mes étudiants. Dans ce programme, nous évaluons comment fonctionne le cerveau de chacun afin de recommander des modifications simples pour rendre ce système plus efficace et plus sûr. Ici, quand je dis « plus sûr », je ne parle pas que des détenus j'inclus aussi le personnel correctionnel.
In some ways, this is such a simple approach. We're not treating the brain injury, we're treating the underlying problem that gets people into all of this trouble in the first place. We do quick neuropsychological screening tests to identify strengths and weaknesses in the way an inmate thinks. Using that information, we write two reports. One, a report for the system with specific recommendations on how to manage that inmate. The other is a letter to the inmate with specific suggestions for how to manage themselves. For example, if our test result suggests that a probationer has a hard time remembering the things they hear, that would be an auditory memory deficit. In that case, our letter to the court might suggest that that probationer get handouts of important information. And our letter to that probationer would say, among other things, that they should carry a notebook to record that information for themselves.
D'une certaine façon, c'est une approche très simple. Nous ne soignons pas la lésion cérébrale, nous traitons le problème sous-jacent qui attire des ennuis aux gens. Nous réalisons des examens neurologiques rapides pour identifier les forces et faiblesses de la façon dont un détenu pense. En utilisant cette information, nous écrivons deux rapports. Un : un rapport pour le système avec des recommandations spécifiques sur comment gérer ce détenu. L'autre est une lettre adressée au détenu avec des suggestions spécifiques sur comment se gérer lui-même. Par exemple, si les résultats des tests suggèrent qu'un probationnaire a du mal à se rappeler de ce qu'il entend, ce serait un déficit de la mémoire auditive. Dans ce cas, notre lettre à la cour pourrait suggérer que le probationnaire reçoive un feuillet avec les informations importantes. Notre lettre à ce probationnaire dirait, entre autres, qu'il devrait avoir un carnet pour noter ces informations.
Now, most importantly, is that I pause here to be really clear about one point. This program does not minimize responsibility or make excuses for anyone's behavior. This is about changing longstanding negative perceptions and building self-advocacy. It's actually about taking responsibility. The inmates move from, "I'm a total screwup, I'm a loser," to, "Here's what I don't do well, and here's what I have to do about it."
Le plus important est que je marque une pause ici pour être très claire sur un point. Ce programme ne minimise pas la responsabilité et ne cherche pas d'excuses au comportement de qui que ce soit. Il s'agit de changer les perceptions négatives de longue date et de mettre en place une autonomie sociale. Il s'agit d'assumer sa responsabilité. Les détenus passent de « Je suis un raté, je suis un perdant » à « Voilà ce que je ne fais pas bien et voilà comment y remédier. »
(Applause)
(Applaudissements)
And the system comes to see an inmate's problematic behavior as the things they can't do versus the things they won't do. And that change -- seeing behavior as a deficit rather than outright defiance -- is everything in these settings.
Le système en vient à voir le comportement problématique d'un détenu comme étant des choses qu'ils ne peuvent pas faire plutôt que des choses qu'ils ne veulent pas faire. Ce changement -- voir le comportement comme un déficit plutôt que du mépris total -- représente beaucoup dans ce contexte.
We hear from inmates around the country, and they write, and more than anything, they want to know how to help themselves. This is an excerpt from a letter from Troy in Virginia, an excerpt from a 50-page letter. And he writes, "Can you tell me what you think of all the head traumas I've dealt with? What can I do? Can you help me?"
Nous sommes sommes contactés par des détenus à travers le pays, ils écrivent, et plus que tout, ils veulent savoir comme s'aider. Voici un extrait d'une lettre de Troy en Virginie, un extrait d'une lettre de 50 pages. Il écrit : « Pouvez-vous me dire ce que vous pensez des traumatismes crâniens que j'ai eus ? Que puis-je faire ? Pouvez-vous m'aider ? »
Closer to home, we have thousands of stories like this, and smart stories, stories that have a great outcome. Here's Vinny. Vinny was hit by a car when he was 15, and from that moment forward, spent more time in jail than in school. With some basic skill-building, after our assessment revealed that he had some pretty significant memory impairments, Vinny learned to use the alarm and reminder function on his iPhone to track important appointments, and he keeps a checklist to break larger tasks into smaller, manageable ones. And with basic tools like that under his belt, Vinny's been out of jail for two years, clean for nine months, and recently back to work.
Plus proche de nous, nous avons des milliers d'histoires similaires, des histoires intelligentes, des histoires qui ont un dénouement formidable. Voici Vinny. Vinny a été heurté par une voiture quand il avait 15 ans et depuis lors, il a passé plus de temps en prison qu'à l'école. Avec un simple renforcement des compétences, après que notre évaluation a révélé qu'il avait des troubles de la mémoire assez importants, Vinny a appris à utiliser les fonctions d'alarme et de rappel sur son iPhone pour suivre les rendez-vous importants et il tient une liste pour diviser les tâches plus importantes en tâches plus petites et gérables. Avec de simples outils comme ceux-ci à la ceinture, Vinny est resté hors de prison depuis deux ans, il est sobre depuis neuf mois et il a récemment repris le travail.
(Applause)
(Applaudissements)
What's so striking for Vinny is that this is his first time off of court supervision since his injury more than 15 years ago. He made it out of the revolving door.
Ce qui est si frappant pour Vinny, c'est qu'il est pour première fois sans surveillance du tribunal depuis sa blessure il y a plus de 15 ans. Il est sorti du cercle vicieux.
(Applause)
(Applaudissements)
He says now, "I can do anything. I just have to work a lot harder at it." (Laughs)
Il dit maintenant : « Je peux tout faire. Je dois juste y travailler beaucoup plus dur. » (Rit)
And here's Thomas. Thomas has some pretty significant attention and behavior problems after an injury landed him in a coma for more than a month. After relearning how to walk, his first stop? Court. He couldn't imagine a future where he wasn't in trouble. He now carries a calendar to avoid being held in contempt for missed court dates, and he schedules a break into his day every day to recharge before he gets agitated.
Et voici Thomas. Thomas a d'importants troubles de l'attention et du comportement depuis une blessure l'ayant plongé dans un coma durant plus d'un mois. Après avoir réappris à marcher, sa première escale ? Le tribunal. Il ne pouvait pas imaginer un avenir où il n'avait pas d'ennuis. Il tient maintenant un calendrier pour éviter d'être accusé d'outrage pour avoir loupé une date de comparution et il prévoit des pauses au quotidien durant la journée pour se ressourcer et éviter de devenir agité.
And nobody knows the revolving door better than the person sitting at the front of the courtroom. This is my good friend and colleague Judge Brian Bowen. Now, Judge Bowen was already on a mission to make the system work for everyone, and when he heard about this program, he saw the perfect fit. He actually sits down with all of his prosecutors to help them see that there's basically two categories of defendants in the courtroom: the ones we're afraid of -- oftentimes, rightfully so -- and the ones we're mad at. These are the ones who miss all of their scheduled appointments and they blow through the best-laid probation plans. And Judge Bowen believes that, with a little more support, we could move people in this latter category, the maddening category, through and ultimately out of the system.
Personne ne connaît mieux le cercle vicieux que la personne qui préside le tribunal. Voici mon ami et collègue, le juge Brian Bowen. Le juge Bowen avait déjà pour mission de s'assurer que le système fonctionne pour tous et quand il a entendu parler de ce programme, il y a vu la solution idéale. Il discute avec tous ses procureurs pour les aider à voir qu'il y a deux catégories de prévenus au tribunal : ceux dont nous avons peur -- et en général, de façon légitime -- et ceux après qui nous sommes en colère. Ce sont ceux qui loupent tous les rendez-vous prévus et passent au travers des stratégies de probation les plus élaborées. Le juge Bowen croit qu'avec un peu plus de soutien, nous pourrions faire passer les gens de cette catégorie, la catégorie exaspérante, à travers le système pour en sortir.
He proved that with Navy veteran Mike. Judge Bowen saw the correlation between Mike's history of a massive 70-foot fall and his long-standing pattern of difficulty showing up on the right day for court appointments and complying with mandatory therapy requirements, for example. And instead of sentencing him to more and more jail time, Judge Bowen sent him home with maps and checklists and handouts and recommended instead vocational rehabilitation and flexible scheduling for those therapies. And this with those supports, Mike's back to work for the first time since his injury while he was in the service. He's repairing relationships with his family, and just last month, he graduated from Judge Bowen's veteran's court.
Il a prouvé cela avec Mike, un ancien marine. Le juge Bowen a vu la corrélation entre l'énorme chute de 20 mètres de Mike et sa tendance de longue date à avoir des difficultés à se présenter le bon jour pour des comparutions et à se conformer à des obligations de thérapie obligatoire, par exemple. Au lieu de le condamner à de plus en plus de prison, le juge Bowen l'a renvoyé chez lui avec des cartes, des listes et des feuillets et a plutôt recommandé une réinsertion professionnelle et une flexibilité horaire pour ces thérapies. Avec un tel soutien, Mike a repris le travail pour la première fois depuis sa blessure en service. Il a rétabli les relations avec sa famille et, le mois dernier, il a été diplômé du tribunal pour anciens combattants du juge Bowen.
(Applause)
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This program shows us the overwhelming prevalence of traumatic brain injuries and cognitive deficits and the accumulation of brokenness in the criminal justice system. And it highlights the extraordinary power of resilience and responsibility. In Mike and Thomas and Vinny, even Judge Bowen's story, you saw the transformation made possible by a change in perception and some simple accommodations. All told, in this program, these inmates and probationers come to see themselves differently. The system sees them differently, and when you meet them in the community, I hope you see them differently, too.
Ce programme nous montre la forte prévalence des traumatismes cranio-cérébraux et des déficiences cognitives et l'accumulation de dommages au sein du système de justice pénale. Il met en valeur l'extraordinaire pouvoir de la résilience et de la responsabilité. Dans l'histoire de Mike, Thomas et Vinny, même dans celle du juge Bowen, vous avez vu la transformation rendue possible par un changement de notre perception et de simples ajustements. Finalement, dans ce programme, ces détenus et probationnaires en viennent à se voir différemment. Le système les voit différemment et quand vous les rencontrerez dans la communauté, j'espère que vous aussi, vous les verrez différemment.
Thanks, guys.
Merci.
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