I want to tell you three stories about the power of relationships to solve the deep and complex social problems of this century.
Je voudrais vous raconter trois histoires sur le pouvoir des relations sociales afin de résoudre les problèmes sociaux ancrés et complexes de notre siècle.
You know, sometimes it seems like all these problems of poverty, inequality, ill health, unemployment, violence, addiction -- they're right there in one person's life. So I want to tell you about someone like this that I know. I'm going to call her Ella. Ella lives in a British city on a run down estate. The shops are closed, the pub's gone, the playground's pretty desolate and never used, and inside Ella's house, the tension is palpable and the noise levels are deafening. The TV's on at full volume. One of her sons is fighting with one of her daughters. Another son, Ryan, is keeping up this constant stream of abuse from the kitchen, and the dogs are locked behind the bedroom door and straining. Ella is stuck. She has lived with crisis for 40 years. She knows nothing else, and she knows no way out. She's had a whole series of abusive partners, and, tragically, one of her children has been taken into care by social services. The three children that still live with her suffer from a whole range of problems, and none of them are in education. And Ella says to me that she is repeating the cycle of her own mother's life before her.
Vous savez, parfois il semble que tous ces problèmes de pauvreté, d'inégalité, de mauvaise santé, de chômage, de violence, d'addiction, se trouvent juste là, dans la vie de quelqu'un. Donc je voudrais vous parler d'une de ces personnes, que je connais. Je l'appellerai Ella. Ella habite dans une ville britannique sur une propriété vétuste. Les magasins sont fermés, le pub a fait faillite le terrain de jeu est assez délabré et déserté. Chez Ella, la tension est palpable et le niveau sonore est assourdissant. La télé est allumée au volume maximum Un de ses fils se bat contre une de ses filles. Un autre, Ryan, entretient un flot constant de jurons depuis la cuisine, et les chiens sont enfermés derrière la porte de la salle de bain, couinant. Ella est coincée. Elle a vécu avec cette crise pendant 40 ans. Elle ne connaît rien d'autre et ne voit aucune issue. Elle a eu tout un tas de conjoints violents, et, tragiquement, un de ses enfants a été pris en charge par les services sociaux. Les trois enfants qui vivent encore avec elle souffrent de tout un tas de problèmes, et aucun d'entre eux n'est scolarisé. Ella me confie qu'elle est en train de répéter le cycle de la vie de sa propre mère avant elle.
But when I met Ella, there were 73 different services on offer for her and her family in the city where she lives, 73 different services run out of 24 departments in one city, and Ella and her partners and her children were known to most of them. They think nothing of calling social services to try and mediate one of the many arguments that broke out. And the family home was visited on a regular basis by social workers, youth workers, a health officer, a housing officer, a home tutor and the local policemen. And the governments say that there are 100,000 families in Britain today like Ella's, struggling to break the cycle of economic, social and environmental deprivation. And they also say that managing this problem costs a quarter of a million pounds per family per year and yet nothing changes. None of these well-meaning visitors are making a difference.
Mais quand j'ai rencontré Ella, il existait 73 services différents disponibles pour sa famille et pour elle, dans la ville où elle habitait. 73 services dirigés par 24 départements au sein d'une même ville. Ella, ses conjoints et ses enfants étaient connus par la plupart. Ils n'envisageaient jamais d'appeler les services sociaux pour servir de médiateur à l'un de leurs conflits. Les travailleurs sociaux, les agents d'éducation, de logement, un tuteur à domicile et le policier municipal, tous passaient régulièrement à la maison. Le gouvernement dit qu'il y a 100 000 autres familles comme celle d'Ella aujourd'hui, en Grande-Bretagne, qui luttent pour rompre le cycle de misère économique, sociale et environnementale. Ils disent aussi que gérer ce problème coûte 250 000 livres par famille par an et pourtant rien ne change. Aucun de ces visiteurs bien intentionnés n'apportent un changement.
This is a chart we made in the same city with another family like Ella's. This shows 30 years of intervention in that family's life. And just as with Ella, not one of these interventions is part of an overall plan. There's no end goal in sight. None of the interventions are dealing with the underlying issues. These are just containment measures, ways of managing a problem. One of the policemen says to me, "Look, I just deliver the message and then I leave."
Voici un graphique établi dans la ville qu'Ella, avec une autre famille. Ceci montre 30 ans d'intervention dans la vie de cette famille. Et tout comme avec Ella, aucune de ces interventions ne fait partie d'un plan général. Il n'y a aucun objectif. Aucune ne s'attaque aux vrais problèmes. Il ne s'agit de mesure d'endiguement, de gestion des problèmes. Un de ces policiers m'a dit : « Je suis venu remettre un message, et après, je pars. »
So, I've spent time living with families like Ella's in different parts of the world, because I want to know: what can we learn from places where our social institutions just aren't working? I want to know what it feels like to live in Ella's family. I want to know what's going on and what we can do differently.
J'ai pris le temps de vivre avec des familles comme Ella, dans différentes régions, pour comprendre ce que nous pouvons apprendre des régions du monde où nos institutions sociales ne marchent pas. Je veux savoir ce que ça fait de vivre dans la famille d'Ella, ce qui se passe, et ce que nous pouvons faire différemment.
Well, the first thing I learned is that cost is a really slippery concept. Because when the government says that a family like Ella's costs a quarter of a million pounds a year to manage, what it really means is that this system costs a quarter of a million pounds a year. Because not one penny of this money actually touches Ella's family in a way that makes a difference. Instead, the system is just like this costly gyroscope that spins around the families, keeping them stuck at its heart, exactly where they are.
La première chose que j'ai apprise est que le coût est un concept ambigu. Quand le gouvernement dit qu'une famille comme Ella a un coût de gestion de 250 000 livres, ce que cela signifie vraiment, c'est que ce système coûte 250 000 livres par an. Car pas un seul centime n'atteint la famille d'Ella et a un impact sur la situation. Le système est comme un coûteux gyroscope tournant autour de ces familles, les clouant en son centre, les figeant dans leur situation.
And I also spent time with the frontline workers, and I learned that it is an impossible situation. So Tom, who is the social worker for Ella's 14-year-old son Ryan, has to spend 86 percent of his time servicing the system: meetings with colleagues, filling out forms, more meetings with colleagues to discuss the forms, and maybe most shockingly, the 14 percent of the time he has to be with Ryan is spent getting data and information for the system. So he says to Ryan, "How often have you been smoking? Have you been drinking? When did you go to school?" And this kind of interaction rules out the possibility of a normal conversation. It rules out the possibility of what's needed to build a relationship between Tom and Ryan.
J'ai passé du temps avec les travailleurs en première ligne, et j'ai appris que leur situation est intenable. Tom, l'assistant social en charge de Ryan, le fils d'Ella de 14 ans, doit passer 86% de son temps à entretenir le système : réunions internes, remplir des formulaires, d'autres réunions au sujet de ces formulaires, et le plus choquant, les 14% du temps restant avec Ryan, sont passés à récolter des informations pour le système. Alors il dit à Ryan : « As-tu fumé souvent dernièrement ? As-tu bu ? Quand as-tu été à l'école ? » Ce type d'interaction écarte la possibilité même d'avoir une conversation normale. Ça écarte la possibilité d'avoir ce qui est nécessaire pour construire une relation entre Tom et Ryan.
When we made this chart, the frontline workers, the professionals -- they stared at it absolutely amazed. It snaked around the walls of their offices. So many hours, so well meant, but ultimately so futile. And there was this moment of absolute breakdown, and then of clarity: we had to work in a different way.
Quand nous avons fait ce graphe, les intervenant, les professionnels, étaient abasourdis. Il serpentait autour des murs de leurs bureaux. Tant d'heures, si bien intentionnées, mais finalement si futiles. Et il y a eu ce moment de décomposition absolue et puis de clarté : nous devions travailler différemment.
So in a really brave step, the leaders of the city where Ella lives agreed that we could start by reversing Ryan's ratio. So everyone who came into contact with Ella or a family like Ella's would spend 80 percent of their time working with the families and only 20 percent servicing the system. And even more radically, the families would lead and they would decide who was in a best position to help them. So Ella and another mother were asked to be part of an interview panel, to choose from amongst the existing professionals who would work with them. And many, many people wanted to join us, because you don't go into this kind of work to manage a system, you go in because you can and you want to make a difference.
Dans un élan de courage, les leaders de la ville d'Ella se sont mis d'accord pour renverser le ratio de Ryan, afin que tout qui entre en contact avec Ella ou une famille similaire, passe 80% de son temps à travailler avec les familles et seulement 20% à nourrir le système. Et plus radical encore, les familles seraient maîtres de décider qui est mieux à même de les aider. On a donc interviewé Ella et une autre mère. On leur a demandé de choisir parmi les professionnels actuels qui travailleraient avec elles. Beaucoup de travailleurs sociaux ont participé, car ils n'ont pas choisi ce travail pour nourrir le système, mais parce qu'ils peuvent et veulent apporter un changement.
So Ella and the mother asked everybody who came through the door, "What will you do when my son starts kicking me?" And so the first person who comes in says, "Well, I'll look around for the nearest exit and I will back out very slowly, and if the noise is still going on, I'll call my supervisor." And the mothers go, "You're the system. Get out of here!" And then the next person who comes is a policeman, and he says, "Well, I'll tackle your son to the ground and then I'm not sure what I'll do." And the mothers say, "Thank you." So, they chose professionals who confessed they didn't necessarily have the answers, who said -- well, they weren't going to talk in jargon. They showed their human qualities and convinced the mothers that they would stick with them through thick and thin, even though they wouldn't be soft with them.
Ella et cette mère ont demandé à toutes les personnes : « Qu'allez-vous faire lorsque mon fils me frappera ? » La première personne lui répondit : « Je chercherai la sortie la plus proche, je reculerai lentement, et si le bruit continue, j'appellerai mon supérieur. » La mère l'a renvoyé : « Vous êtes le système. Dehors ! Ouste ! » La prochaine personne à passer est un policier, et il dit : « Je le plaquerai votre fils au sol, et après, j'aviserai. » La mère lui dit : « Merci. » Elles ont choisi les professionnels qui ont avoué n'avoir pas toujours réponse à tout, qui ont dit qu'ils n'allaient pas ressortir leur jargon. Ceux qui ont montré leur humanité, et qui ont convaincu ces mères qu'ils seraient à leurs côtés, dans les hauts et les bas, et que ce serait parfois rude.
So these new teams and the families were then given a sliver of the former budget, but they could spend the money in any way they chose. And so one of the families went out for supper. They went to McDonald's and they sat down and they talked and they listened for the first time in a long time. Another family asked the team if they would help them do up their home. And one mother took the money and she used it as a float to start a social enterprise.
Ces nouvelles équipes et ces familles ont reçu une partie du budget précédent. Ils pouvaient le dépenser de la manière qu'ils voulaient. Une de ces familles est sortie pour dîner. Ils sont allés à McDonald's, et ont parlé et se sont écoutés pour la première fois depuis longtemps. Une autre famille a demandé à l'équipe s'ils pouvaient les aider à retaper leur maison. Une autre mère a utilisé l'argent comme une garantie pour commencer une entreprise sociale.
And in a really short space of time, something new started to grow: a relationship between the team and the workers. And then some remarkable changes took place. Maybe it's not surprising that the journey for Ella has had some big steps backwards as well as forwards. But today, she's completed an IT training course, she has her first paid job, her children are back in school, and the neighbors, who previously just hoped this family would be moved anywhere except next door to them, are fine. They've made some new friendships. And all the same people have been involved in this transformation -- same families, same workers. But the relationship between them has been supported to change.
Et en très peu de temps, quelque chose de nouveau a commençé à grandir : une relation entre l'équipe et les travailleurs. Des changements remarquables sont intervenus ensuite. Peut-être n'est-ce pas surprenant que le périple d'Ella ait connu quelques péripéties. Mais aujourd'hui, elle a un diplôme en informatique, elle a son premier travail rémunéré et ses enfants sont re-scolarisés, et les voisins qui auparavant espéraient que la famille soit transférée ailleurs, le vivent bien. Ils se sont faits de nouveaux amis. Toutes les personnes impliquées étaient les mêmes : mêmes familles, mêmes travailleurs. Mais leur relation a considérablement changé.
So I'm telling you about Ella because I think that relationships are the critical resource we have in solving some of these intractable problems. But today, our relationships are all but written off by our politics, our social policies, our welfare institutions. And I've learned that this really has to change.
Je vous parle d'Ella parce que je crois que nos relations sont une de nos ressources critiques afin de résoudre certains problèmes compliqués. Mais aujourd'hui, nos relations sont ignorées par nos politiques et nos institutions de santé. J'ai appris que tout cela doit réellement changer.
So what do I mean by relationships? I'm talking about the simple human bonds between us, a kind of authentic sense of connection, of belonging, the bonds that make us happy, that support us to change, to be brave like Ella and try something new. And, you know, it's no accident that those who run and work in the institutions that are supposed to support Ella and her family don't talk about relationships, because relationships are expressly designed out of a welfare model that was drawn up in Britain and exported around the world. The contemporaries of William Beveridge, who was the architect of the first welfare state and the author of the Beveridge Report, had little faith in what they called the average sensual or emotional man. Instead, they trusted this idea of the impersonal system and the bureaucrat who would be detached and work in this system. And the impact of Beveridge on the way the modern state sees social issues just can't be underestimated. The Beveridge Report sold over 100,000 copies in the first weeks of publication alone. People queued in the rain on a November night to get hold of a copy, and it was read across the country, across the colonies, across Europe, across the United States of America, and it had this huge impact on the way that welfare states were designed around the globe. The cultures, the bureaucracies, the institutions -- they are global, and they've come to seem like common sense. They've become so ingrained in us, that actually we don't even see them anymore. And I think it's really important to say that in the 20th century, they were remarkably successful, these institutions. They led to longer lifespans, the eradication of mass disease, mass housing, almost universal education. But at the same time, Beveridge sowed the seeds of today's challenges.
Qu'est-ce que j'entends par relations ? Il s'agit des simples liens humains qui existent entre nous, une sorte de connexion authentique, d'appartenance, les liens qui nous rendent heureux, qui nous poussent à changer, à être courageux comme Ella, à tenter autre chose. Vous savez, ce n'est pas un hasard si ceux qui gèrent et travaillent dans ces institutions, censées soutenir Ella et sa famille, ne parlent pas de relations. Car ces relations sont expressément conçues sur un modèle d'aide sociale instauré par la Grande-Bretagne et exporté à travers le monde. Les contemporains de William Beveridge, qui était l'architecte du premier État-Providence et l'auteur du Rapport de Beveridge, croyait peu en ce qu'on appelait l'homme sensuel ou affectif moyen. À la place, il croyait en l'idée d'un système impersonnel et de bureaucrates qui seraient détachés et travailleraient dans ce système. On ne peut pas négliger l'impact de Beveridge sur la manière dont les états modernes voient les problèmes sociaux. Le Rapport de Beveridge a été vendu à 100 000 exemplaires, durant les premières semaines de parution. Les gens faisaient la queue sous la pluie, pour obtenir une copie. Le rapport était lu à travers le pays, les colonies, l'Europe, à travers les États-Unis, et il a eu cet impact massif sur la manière dont l’État-Providence a été pensé à travers le monde. Les cultures, les bureaucraties, les institutions -- sont générales, et sont devenues pour nous du bon sens. Elles sont devenues si enracinées en nous, que nous ne les voyons plus à vrai dire. Et je pense qu'il est très important de dire qu'au XXe siècle, ces institutions étaient couronnées de succès. Elles ont mené à allonger l'espérance de vie, éradiquer des maladies, aux logements de masse, presqu'à l'éducation universelle. Mais au même moment, Beveridge a semé les graines des défis d'aujourd'hui.
So let me tell you a second story. What do you think today is a bigger killer than a lifetime of smoking? It's loneliness. According to government statistics, one person over 60 -- one in three -- doesn't speak to or see another person in a week. One person in 10, that's 850,000 people, doesn't speak to anyone else in a month. And we're not the only people with this problem; this problem touches the whole of the Western world. And it's even more acute in countries like China, where a process of rapid urbanization, mass migration, has left older people alone in the villages. And so the services that Beveridge designed and exported -- they can't address this kind of problem. Loneliness is like a collective relational challenge, and it can't be addressed by a traditional bureaucratic response.
Voici une deuxième histoire. Qu'est-ce qui est pour vous aujourd'hui plus meurtrier qu'une vie entière à fumer ? La solitude. Selon des statistiques du gouvernement, une personne de plus 60 ans sur trois ne parle pas, et ne rencontre personne dans la semaine. Une personne sur 10, soit, 850 000 personnes, ne parle à personne pendant un mois. Nous ne sommes pas les seuls à avoir ce problème ; tout le monde occidental est touché. Il est encore plus frappant dans des pays comme la Chine, où un processus d'urbanisation rapide, de migration de masse, a laissé les seniors seuls dans leur village. Les services que Beveridge a conçus et exportés ne peuvent donc résoudre ce type de problème. La solitude est un challenge relationnel collectif, qui ne peut être résolu par une réponse traditionnelle bureaucratique.
So some years ago, wanting to understand this problem, I started to work with a group of about 60 older people in South London, where I live. I went shopping, I played bingo, but mainly I was just observing and listening. I wanted to know what we could do differently. And if you ask them, people tell you they want two things. They want somebody to go up a ladder and change a light bulb, or to be there when they come out of hospital. They want on-demand, practical support. And they want to have fun. They want to go out, do interesting things with like-minded people, and make friends like we've all made friends at every stage of our lives. So we rented a phone line, hired a couple of handymen, and started a service we called "Circle." And Circle offers its local membership a toll-free 0 800 number that they can call on demand for any support. And people have called us for so many reasons. They've called because their pets are unwell, their DVD is broken, they've forgotten how to use their mobile phone, or maybe they are coming out of hospital and they want someone to be there. And Circle also offers a rich social calendar -- knitting, darts, museum tours, hot air ballooning -- you name it. But here's the interesting thing, the really deep change: over time, the friendships that have formed have begun to replace the practical offer.
Il y a quelques années, voulant résoudre ce problème, j'ai commencé à travailler avec un groupe de personnes de plus de 60 ans au sud de Londres, où j'habite. Je faisais mes courses, jouais au bingo, mais surtout, j'observais et écoutais. Je voulais savoir ce que nous pouvions faire différemment. Quand vous le leur demandez, les gens souhaitent deux choses : quelqu'un pour monter sur une échelle et changer une ampoule, et quelqu'un qui sera là, à leur sortie de l'hôpital. Ils veulent du soutien pratique et sur mesure. Et ils veulent s'amuser, sortir, faire des choses intéressantes avec des gens qui leur ressemblent, se faire des amis comme nous nous sommes tous fait au cours de notre vie. Nous avons donc loué une ligne téléphonique, engagé des bricoleurs, et avons commencé un service appelé « Cercle ». C'est un numéro gratuit pour les membres de Cercle. Ils peuvent appeler pour tout type d'aide. Les gens nous appellent pour plein de raisons : leur animal de compagnie n'est pas bien, le lecteur DVD est cassé, ils ont oublié comment marche leur mobile, lorsqu'ils sortent de l'hôpital, et veulent quelqu'un pour les accueillir. Cercle offre aussi un calendrier de sorties complet : tricot, fléchettes, visites au musée, tour en montgolfière, ce que vous voulez. Mais voilà un détail intéressant, le profond et réel changement : au fur et à mesure, les amitiés qui se sont créées ont commencé à remplacer les offres pratiques.
So let me tell you about Belinda. Belinda's a Circle member, and she was going into hospital for a hip operation, so she called her local Circle to say they wouldn't see her for a bit. And Damon, who runs the local Circle, calls her back and says, "How can I help?" And Belinda says, "Oh no, I'm fine -- Jocelyn is doing the shopping, Tony's doing the gardening, Melissa and Joe are going to come in and cook and chat." So five Circle members had organized themselves to take care of Belinda. And Belinda's 80, although she says that she feels 25 inside, but she also says that she felt stuck and pretty down when she joined Circle. But the simple act of encouraging her to come along to that first event led to a process where natural friendships formed, friendships that today are replacing the need for expensive services. It's relationships that are making the difference.
Je vais vous présenter Belinda. Belinda est membre du Cercle, et elle a appelé pour prévenir qu'elle allait être hospitalisée, et ne viendrait pas au Cercle un certain temps. Damon, qui gère le Cercle local, la rappelle : « Comment puis-je aider ? » Belinda répond : « Oh, tout va bien, Jocelyn est en train de faire les courses, Tony le jardinage, Melissa et Joe vont venir pour cuisiner et discuter. » Donc cinq membres du Cercle se sont organisés pour s'occuper de Belinda. Belinda qui a 80 ans, même si elle affirme qu'elle se sent comme à 25, reconnaissait se sentir à bout et triste quand elle a rejoint le Cercle. Mais le simple fait de l'encourager à venir à ce premier événement l'a menée dans un processus où les amitiés naturelles se forment, des amitiés qui aujourd'hui remplacent le besoin pour des services coûteux. Ce sont les relations qui font la différence.
So I think that three factors have converged that enable us to put relationships at the heart and center of how we solve social problems today. Firstly, the nature of the problems -- they've changed, and they require different solutions. Secondly, the cost, human as much as financial, of doing business as usual. And thirdly, technology.
Donc je pense que 3 facteurs ont convergé et nous ont permis de trouver un moyen de résoudre nos problèmes actuels en nous focalisant sur ces relations, et en les rendant centrales. Premièrement, la nature de ces problèmes : ils ont changé, et requièrent des solutions différentes. Deuxièmement, le coût humain et financier, de gestion classique des sujets. Et troisièmement, la technologie.
I've talked about the first two factors. It's technology that enables these approaches to scale and potentially now support thousands of people. So the technology we've used is really simple, it's made up of available things like databases, mobile phones. Circle has got this very simple system that underpins it, enables a small local team to support a membership of up to a thousand. And you can contrast this with a neighborhood organization of the 1970s, when this kind of scale just wasn't possible, neither was the quality or the longevity that the spine of technology can provide.
J'ai parlé des deux premiers facteurs. C'est la technologie qui permet ces approches d'échelle, et soutient virtuellement des milliers de personnes. La technologie utilisée est vraiment simple. Elle est composée d'outils comme des bases de données, des portables. Cercle est basé sur un système très simple qui le renforce, qui permet à une petite équipe locale de soutenir jusqu'à 1000 membres. C'est comparable à une organisation de voisinage des années 70, quand ce type d'échelle était impossible, tout autant que la qualité ou la longévité que la technologie peut offrir.
So it's relationships underpinned by technology that can turn the Beveridge models on their heads. The Beveridge models are all about institutions with finite resources, anonymously managing access. In my work at the front line, I've seen again and again how up to 80 percent of resource is spent keeping people out. So professionals have to administer these increasingly complex forms of administration that are basically about stopping people accessing the service or managing the queue. And Circle, like the relational services that we and others have designed, inverts this logic. What it says is, the more people, the more relationships, the stronger the solution. So I want to tell you my third and final story, which is about unemployment. In Britain, as in most places in the world, our welfare states were primarily designed to get people into work, to educate them for this, and to keep them healthy. But here, too, the systems are failing. And so the response has been to try and make these old systems even more efficient and transactional -- to speed up processing times, divide people into ever-smaller categories, try and target services at them more efficiently -- in other words, the very opposite of relational.
Ce sont donc les relations, soutenues par la technologie, qui inversent le modèle de Beveridge. Les modèles de Beveridge traitent d'institutions aux ressources limitées, qui gèrent cet accès de façon anonyme. Dans mon travail sur le front, j'ai constaté encore et encore que jusqu'à 80% des ressources sont dépensées pour exclure les personnes. Les professionnels doivent administrer des formulaires de plus en plus complexes, qui consistent en fait à empêcher les gens d'avoir accès aux services, ou de gérer la file d'attente. Cercle, comme les services relationnels que d'autres et moi avons créés, inverse cette logique. Ce qu'elle dit c'est, plus il y a de gens, plus il y a de relations, plus forte est la solution. Je voudrais partager avec vous ma troisième et dernière histoire, qui traite du chômage. En Grande-Bretagne, comme dans la plupart des pays du monde, nos États-Providence ont d'abord été imaginés afin de faire travailler les gens, de les éduquer à cette fin, et pour les maintenir en bonne santé. Mais ici, encore, les systèmes échouent. La réaction à cette situation tente de rendre ces vieux systèmes plus efficaces et transactionnels, afin d'accélérer les temps de gestion, en divisant les gens en sous-catégories, en les dirigeant vers ces services plus efficacement, bref, le strict opposé du relationnel.
But guess how most people find work today? Through word of mouth. It turns out that in Britain today, most new jobs are not advertised. So it's friends that tell you about a job, it's friends that recommend you for a job, and it's a rich and diverse social network that helps you find work. Maybe some of you here this evening are thinking, "But I found my job through an advert," but if you think back, it was probably a friend that showed you the ad and then encouraged you to apply. But not surprisingly, people who perhaps most need this rich and diverse network are those who are most isolated from it.
Devinez comment la plupart des gens trouvent du travail aujourd'hui ! À travers le bouche-à-oreille. Aujourd'hui, en Grande-Bretagne, nombre des nouveaux emplois sont tenus secrets. Ce sont des amis qui vous parlent de ce boulot, qui vous recommandent pour ce poste, et c'est un réseau social riche et divers qui vous aide à trouver du travail. Certains d'entre vous pensent peut-être avoir trouvé leur travail grâce à une annonce. N'est-ce pas un ami qui vous a montré une annonce, et vous a ensuite encouragé à y postuler. Sans surprise, ceux qui sans doute ont le plus besoin de ce réseau riche et divers sont ceux qui en sont les plus éloignés.
So knowing this, and also knowing about the costs and failure of current systems, we designed something new with relationships at its heart. We designed a service that encourages people to meet up, people in and out of work, to work together in structured ways and try new opportunities. And, well, it's very hard to compare the results of these new systems with the old transactional models, but it looks like, with our first 1,000 members, we outperformed existing services by a factor of three, at a fraction of the cost. And here, too, we've used technology, but not to network people in the way that a social platform would do. We've used it to bring people face to face and connect them with each other, building real relationships and supporting people to find work.
Alors, sachant cela, et aussi sachant les coûts et échecs de nos systèmes actuels, nous avons créé quelque chose qui met les relations en son cœur. Nous avons créé un service qui encourage les gens à se rencontrer, des gens avec ou sans emploi, pour travailler ensemble de manière structurée, et essayer de nouvelles possibilités. C'est très difficile de comparer les résultats de ces nouveaux systèmes avec les anciens modèles, mais il semble, qu'avec nos 1000 premiers membres, nous surpassions les services existants par un facteur de 3, en étant beaucoup moins chers. Nous avons utilisé la technologie, mais pas pour mettre en relation les gens comme le ferait une plateforme sociale. Nous l'utilisons pour rapprocher les gens et les connecter entre eux, en construisant de réelles relations, en aidant les gens à trouver un emploi.
At the end of his life, in 1948, Beveridge wrote a third report. And in it he said he had made a dreadful mistake. He had left people and their communities out. And this omission, he said, led to seeing people, and people starting to see themselves, within the categories of the bureaucracies and the institutions. And human relationships were already withering. But unfortunately, this third report was much less read than Beveridge's earlier work.
À la fin de sa vie, en 1948, Beveridge a écrit un troisième rapport, dans lequel il dit qu'il avait fait une terrible erreur : il avait omis les gens et leur communauté. Cette omission, a-t-il dit, a mené les gens à voir les autres, et à se voir eux-mêmes, au sein de catégories bureaucratiques et institutionnelles. Les relations humaines étaient déjà en train de dépérir. Malheureusement, ce troisième rapport fut beaucoup moins lu que les précédents.
But today, we need to bring people and their communities back into the heart of the way we design new systems and new services, in an approach that I call "Relational Welfare." We need to leave behind these old, transactional, unsuitable, outdated models, and we need to adopt instead the shared collective relational responses that can support a family like Ella's, that can address an issue like loneliness, that can support people into work and up the skills curve in a modern labor market, that can also address challenges of education, of health care systems, and so many more of those problems that are pressing on our societies. It is all about relationships. Relationships are the critical resource we have.
Aujourd'hui, nous devons ramener les personnes et leur communauté au centre des nouveaux systèmes et services que nous imaginons, dans ce que j'appelle les « Relations providentielles ». Nous devons laisser derrière nous les anciens modèles, inappropriés et dépassés, nous devons les remplacer par des réponses collectives relationnelles partagées, qui peuvent soutenir une famille comme celle d'Ella, ou s'occuper de problématiques comme la solitude, ou aider les gens à travailler, et adapter leurs compétences au marché du travail moderne, qui peuvent aussi s'occuper des défis d'éducation, de systèmes de santé, et bien d'autres de ces problèmes qui font pression sur nos sociétés. Tout n'est que relations. Les relations sociales sont la ressource critique que nous avons.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)