A public, Dewey long ago observed, is constituted through discussion and debate. If we are to call the tyranny of assumptions into question, and avoid doxa, the realm of the unquestioned, then we must be willing to subject our own assumptions to debate and discussion. It is in this spirit that I join into a discussion of one of the critical issues of our time, namely, how to mobilize different forms of capital for the project of state building.
Un public, observait déjà Dewey, est formé au travers de la discussion et du débat. Si nous devons questionner la tyrannie des idées préconçues, et éviter la doxa, le domaine de l'incontesté, alors nous devons accepter de soumettre nos propres hypothèses au débat et à la discussion. C'est dans cet état d'esprit que j'ai rejoint une discussion sur l'un des plus sensibles problèmes actuels : comment mobiliser différentes formes de capital afin de construire un État.
To put the assumptions very clearly: capitalism, after 150 years, has become acceptable, and so has democracy. If we looked in the world of 1945 and looked at the map of capitalist economies and democratic polities, they were the rare exception, not the norm. The question now, however, is both about which form of capitalism and which type of democratic participation. But we must acknowledge that this moment has brought about a rare consensus of assumptions. And that provides the ground for a type of action, because consensus of each moment allows us to act. And it is necessary, no matter how fragile or how provisional our consensus, to be able to move forward.
Enonçons clairement nos hypothèses : le capitalisme, après 150 ans, est devenu acceptable, au même titre que la démocratie. Si nous prenons le monde tel qu'il était en 1945, et nous regardons sur la carte les économies capitalistes et les systèmes démocratiques, ces pays étaient l'exception, et non la norme. Toutefois, la question actuelle se porte à la fois sur la forme du capitalisme et sur le type de participation démocratique. Mais nous devons reconnaître que la période contemporaine a vu la naissance d'un consensus rare sur les hypothèses, et que ce consensus fournit la base de l'action, puisque le consensus nous permet d'agir. Et il est nécessaire, aussi provisoire et fragile que puisse sembler le consensus, d'être capable d'agir pour avancer. Mais la majorité du monde ne bénéficie ni du capitalisme ni de l'organisation démocratique. La plupart des habitants du globe considère l'État comme une institution répressive, une structure qui nie leurs droits, la justice, au lieu de
But the majority of the world neither benefits from capitalism nor from democratic systems. Most of the globe experiences the state as repressive, as an organization that is concerned about denial of rights, about denial of justice, rather than provision of it. And in terms of experience of capitalism, there are two aspects that the rest of the globe experiences. First, extractive industry. Blood diamonds, smuggled emeralds, timber, that is cut right from under the poorest. Second is technical assistance. And technical assistance might shock you, but it's the worst form of -- today -- of the ugly face of the developed world to the developing countries. Tens of billions of dollars are supposedly spent on building capacity with people who are paid up to 1,500 dollars a day, who are incapable of thinking creatively, or organically.
de les garantir. En termes d'expérience du capitalisme, il y a deux aspects que cette partie du monde connaît. Tout d'abord, les industries extractives. Les diamants de conflits, les émeraudes de contrebande, le bois, qui ne bénéficient pas aux plus pauvres. Le deuxième élément est l'assistance technique. Et l'assistance technique, cela peut vous choquer, est actuellement la pire forme de cette face sombre du monde développé envers les pays en voie de développement. Des dizaines de milliards de dollars sont supposées être dépensées pour la formation avec des consultants touchant jusqu'à 1 500 dollars par jour, qui sont incapables de penser de façon créative, ou organique. L'hypothèse suivante -- et j'exprime ma profonde compassion envers les victimes des événements du 7 juillet 2005 et du 11 septembre -- est que nous ne vivons pas dans trois mondes différents. Nous vivons dans un seul monde. C'est simple à dire, mais nous ne tirons pas les conséquences de ce monde unique dans lequel nous vivons. Cela signifie que si nous voulons avoir un monde unifié, celui-ci ne peut être divisé en considérables poches d'exclusion, d'une part et en zones d'inclusion, d'autre part. Nous devons désormais en venir à réfléchir aux conditions de réalisation d'un monde véritablement global, que ce soit en terme de droits, de devoirs et de responsabilité qui auraient une portée vraiment globale. Dans le cas contraire nous
Next assumption -- and of course the events of July 7, I express my deep sympathy, and before that, September 11 -- have reminded us we do not live in three different worlds. We live in one world. But that's easily said. But we are not dealing with the implications of the one world that we are living in. And that is that if we want to have one world, this one world cannot be based on huge pockets of exclusion, and then inclusion for some. We must now finally come to think about the premises of a truly global world, in relationship to the regime of rights and responsibilities and accountabilities that are truly global in scope. Otherwise we will be missing this open moment in history, where we have a consensus on both the form of politics and the form of economics.
allons manquer cette occasion unique dans l'histoire, où il existe un consensus sur les formes actuelles de la politique et de l'économie. Quelle organisation choisir ? Nous avons trois paramètres essentiels : l'économie, la société civile et l'État. Je ne parlerai pas des deux premiers, sauf pour souligner que la transposition aveugle des hypothèses, d'un contexte à un autre, ne peut qu'aboutir au désastre. L'économie, telle qu'elle est enseignée dans les plus grandes universités, est quasiment inutile dans mon contexte. Mon pays est dominé par le trafic de drogue et la mafia. Les manuels d'économie ne peuvent rien m'apprendre dans ce contexte, et j'ai très peu de conseils, de qui que ce soit, en ce qui concerne la mise en place d'une économie légale. La pauvreté de notre savoir doit être la base de notre capacité à agir, et non pas la transposition d'une structure fondée sur une modélisation mathématique, pour laquelle j'ai un énorme respect. Mes collègues de Johns Hopkins sont parmi les meilleurs dans ce domaine. Puis, au lieu de débattre à l'infini sur la structure de l'État, pourquoi ne pas simplifier et dire, quelles sont les fonctions essentielles qu'un État, au XXIè siècle, doit assurer ?
What is one of these organizations to pick? We have three critical terms: economy, civil society and the state. I will not deal with those first two, except to say that uncritical transfer of assumptions, from one context to another, can only make for disaster. Economics taught in most of the elite universities are practically useless in my context. My country is dominated by drug economy and a mafia. Textbook economics does not work in my context, and I have very few recommendations from anybody as to how to put together a legal economy. The poverty of our knowledge must become the first basis of moving forward, and not imposition of the framework that works on the basis of mathematical modeling, for which I have enormous respect. My colleagues at Johns Hopkins were among the best.
Clare Lockhart et moi-même écrivons un livre à ce sujet, et nous espérons en partager le contenu très largement avec -- et, enfin, il faudrait pouvoir créer un index pour comparer dans quelle mesure ces fonctions, sur lesquelles nous nous sommes mis d'accord, sont assurées dans différents pays. Quelles sont, ces fonctions ? Nous en proposons 10. Il s'agit du monopole de la violence, du contrôle administratif, de l'administration des finances publiques, de l'investissement dans le capital humain, de l'octroi de la citoyenneté, du financement des infrastructures, de la gestion des actifs matériels et immatériels de l'État par la régulation, la création du marché, les accords internationaux -- emprunts publics compris -- et enfin, le plus important, de l'État de droit. Je n'irai pas plus en détails. J'espère que les questions m'en donneront l'opportunité. C'est un objectif faisable, simplement parce que contrairement à une croyance répandue, je pense que nous savons comment l'accomplir. Qui aurait pu imaginer, en 1943 à Oxford, que l'Allemagne serait unifiée ou démocratique ? Mais les décideurs à Oxford avaient prévu une Allemagne démocratique et ont planifié en conséquence.
Second, instead of debating endlessly about what is the structure of the state, why don't we simplify and say, what are a series of functions that the state in the 21st century must perform? Clare Lockhart and I are writing a book on this; we hope to share that much widely with -- and third is that we could actually construct an index to measure comparatively how well these functions that we would agree on are being performed in different places.
De nombreux exemples similaires à celui-ci existent. Désormais, afin de parvenir à ce but -- et ceci me ramène à notre groupe -- nous devons repenser la notion de capital. La composante la moins importante du capital, dans ce projet est le capital financier -- l'argent. L'argent n'est pas un capital dans la plupart des pays en développement. Il n'est qu'une facilité de paiement. Et ceci parce qu'il manque les formes institutionnelles, organisationnelles, et manageriales pour en faire un capital. Et ce qui est nécessaire, c'est la combinaison d'un capital physique, d'un capital institutionnel, d'un capital humain -- la sécurité est également fondamentale, bien sûr, tout comme l'information.
So what are these functions? We propose 10. And it's legitimate monopoly of means of violence, administrative control, management of public finances, investment in human capital, provision of citizenship rights, provision of infrastructure, management of the tangible and intangible assets of the state through regulation, creation of the market, international agreements, including public borrowing, and then, most importantly, rule of law.
Le problème qui nous concerne ici, et c'est un défi que j'aimerais vous poser, est qu'encore une fois il faut 16 ans d'études dans vos pays pour former une personne avec une licence. Il en faut 20 pour former une personne avec un doctorat. Le premier défi est de repenser, fondamentalement, le problème du temps. Avons-nous besoin de reprendre les modalités que nous avons héritées ? Nos systèmes éducatifs proviennent du XIXe siècle. Que devons-nous absolument faire pour nous ré-engager
I won't elaborate. I hope the questions will give me an opportunity. This is a feasible goal, basically because, contrary to widespread assumption, I would argue that we know how to do this. Who would have imagined that Germany would be either united or democratic today, if you looked at it from the perspective of Oxford of 1943? But people at Oxford prepared for a democratic Germany and engaged in planning. And there are lots of other examples.
dans un projet où la formation du capital est rapide ? La majorité absolue de la population mondiale a moins de 20 ans, et elle augmente sans cesse. Il faut des façons différentes d'approcher cette population. Des façons différentes de l'affranchir, de lui donner des capacités. C'est le premier élément. Deuxièmement, vous trouvez des solutions, mais vous n'engagez pas votre responsabilité globale. Vous êtes restés à l'écart des problèmes de corruption. Vous ne souhaitez que des environnements propres dans lesquels fonctionner.
Now in order to do this -- and this brings this group -- we have to rethink the notion of capital. The least important form of capital, in this project, is financial capital -- money. Money is not capital in most of the developing countries. It's just cash. Because it lacks the institutional, organizational, managerial forms to turn it into capital. And what is required is a combination of physical capital, institutional capital, human capital -- and security, of course, is critical, but so is information.
Mais si vous ne réfléchissez pas aux problèmes de corruption, qui le fera ? Vous demeurez loin des questions de développement. Vous êtes de grands inventeurs, mais vos inventions sont égoïstes. Elles ne sont que pour votre usage immédiat. Le monde dans lequel j'agis utilise des schémas de routes, de barrages, ou d'acheminement d'électricité qui n'ont pas été revus depuis 60 ans. Ce n'est pas juste. Il faut y réfléchir. Mais ce dont nous avons particulièrement besoin de votre part, c'est que votre imagination soit amenée à se concentrer sur les problèmes liés au fonctionnement des mèmes. Comme l'ont montré, depuis longtemps, les recherches sur les paradigmes -- les travaux de Thomas Kuhn -- c'est à l'intersection des idées que de nouveaux développements
Now, the issue that should concern us here -- and that's the challenge that I would like to pose to this group -- is again, it takes 16 years in your countries to produce somebody with a B.S. degree. It takes 20 years to produce somebody with a Ph.D. The first challenge is to rethink, fundamentally, the issue of the time. Do we need to repeat the modalities that we have inherited? Our educational systems are inherited from the 19th century. What is it that we need to do fundamentally to re-engage in a project, that capital formation is rapid? The absolute majority of the world's population are below 20, and they are growing larger and faster. They need different ways of being approached, different ways of being enfranchised, different ways of being skilled. And that's the first thing.
-- les réelles avancées -- se réalisent. Et j'espère que ce groupe sera capable de réfléchir aux problèmes de l'État, du développement, et du renforcement du pouvoir de la majorité des populations pauvres, de cette façon. Merci. Chris Anderson : Donc, Ashraf, jusqu'à il y a peu vous étiez le ministre des finances Afghan, un pays qui se trouve actuellement au centre des préoccupations mondiales. Le pays va-t-il s'en sortir ? La démocratie va-t-elle se répandre ? Qu'est ce qui vous fait le plus peur ? Ashraf Ghani : Ce qui me fait le plus peur, c'est -- c'est vous. Votre manque d'engagement. (Rires) Vous me demandez, vous savez que je donne toujours des réponses inattendues. Mais, sérieusement, le premier problème est qu'il faut considérer l'Afghanistan dans une perspective d'au moins 10 à 20 ans. De nos jours, la mondialisation accélère la marche du monde. Le temps a été compressé. Et l'espace n'existe plus pour la plupart des gens. Mais dans mon monde, dans cet Afghanistan où je suis revenu après 23 ans, l'espace s'est au contraire dilaté. Chaque infrastructure imaginable a été détruite. J'ai parcouru -- voyagé -- un chemin entre deux villes qui prenait auparavant 3 heures et en prend maintenant 12. Lorsque nous sommes dans cette échelle, il faut simplement reconnaître les caractéristiques de l'infrastructure --
Second is, you're problem solvers, but you're not engaging your global responsibility. You've stayed away from the problems of corruption. You only want clean environments in which to function. But if you don't think through the problems of corruption, who will? You stay away from design for development. You're great designers, but your designs are selfish. It's for your own immediate use. The world in which I operate operates with designs regarding roads, or dams, or provision of electricity that have not been revisited in 60 years. This is not right. It requires thinking.
il faut 6 ans pour fournir de l'infrastructure. Dans notre monde. Toutes sortes de choses essentielles comme celle-ci. Mais c'est la modalité de l'attention, ou "ce qui se produit aujourd'hui, et ce que se produit demain". Le deuxième problème concerne le fait que mon pays a été soumis a l'une des plus immense et brutale forme d'exercice du pouvoir -- nous avons été occupés par l'Armée Rouge, forte de 110,000 hommes, pendant 10 ans. C'était terrorisant. Le ciel. Chaque, je dis bien chaque, Afghan craint le ciel. Nous sommes bombardés. Nous ne pouvons plus vivre. Et il y a des dizaines de milliers de personnes entrainées aux techniques terroristes. De tous côtés. Les États-Unis, la Grande-Bretagne, ont coopéré, par exemple, avec les services secrets égyptiens pour former des milliers de personne à la guerilla urbaine et aux techniques terroristes. Comment faire exploser une bombe, comment transformer un vélo, un âne, un cheval de trait,
But, particularly, what we need more than anything else from this group is your imagination to be brought to bear on problems the way a meme is supposed to work. As the work on paradigms, long time ago showed -- Thomas Kuhn's work -- it's in the intersection of ideas that new developments -- true breakthroughs -- occur. And I hope that this group would be able to deal with the issue of state and development and the empowerment of the majority of the world's poor, through this means. Thank you. (Applause)
n'importe quoi, en instrument de terreur. Les Russes ont fait de même. Donc, quand la violence surgit dans un pays comme l'Afghanistan, c'est en raison de cet héritage. Mais nous devons aussi comprendre que nous avons été incroyablement chanceux. Je veux dire, je ne peux vraiment croire la chance que j'ai de me trouver ici, devant vous, à parler. Lorsque j'ai accepté le poste de Ministre des Finances, j'ai pensé que mes chances de survivre plus de 3 ans ne dépassaient pas 5%. C'étaient les risques. L'enjeu était à la hauteur. Je pense que nous pouvons y arriver, et ceci grâce à la population. Pour l'illustrer, je vous donne une statistique. 91% des hommes en Afghanistan, 86% des femmes, écoutent au moins trois stations de radio par jour. Si l'on compare ce fait à leur discours, à la sophistication de leur
Chris Anderson: So, Ashraf, until recently, you were the finance minister of Afghanistan, a country right at the middle of much of the world's agenda. Is the country gonna make it? Will democracy flourish? What scares you most?
connaissance du monde, je pense que -- j'ose même affirmer qu'ils sont bien plus sophistiqués que les citoyens américains ruraux sortant de l'université, et que la majorité des Européens. Parce que le monde les intéresse. Et quelle est leur principale préoccupation ? L'abandon. Les Afghans sont devenus profondément
Ashraf Ghani: What scares me most is -- is you, lack of your engagement. (Laughter) You asked me. You know I always give the unconventional answer. No. But seriously, the issue of Afghanistan first has to be seen as, at least, a 10- to 20-year perspective. Today the world of globalization is on speed. Time has been compressed. And space does not exist for most people. But in my world -- you know, when I went back to Afghanistan after 23 years, space had expanded. Every conceivable form of infrastructure had broken down. I rode -- traveled -- travel between two cities that used to take three hours now took 12. So the first is when the scale is that, we need to recognize that just the simple things that are infrastructure -- it takes six years to deliver infrastructure. In our world. Any meaningful sort of thing. But the modality of attention, or what is happening today, what's happening tomorrow.
internationalistes. Vous savez, lorsque je suis revenu en Décembre 2001, je n'avais absolument aucun désir de travailler avec le gouvernement Afghan. Parce que j'avais vécu en tant que nationaliste. Et je leur ai dit -- mon peuple, avec les Américains ici, le -- séparés. Oui, je suis conseiller pour les Nations Unies. J'ai traversé 10 provinces Afghanes très rapidement. Et tout le monde me répétait, -- c'était un monde différent. Vous savez, ils s'engagent -- ils voient l'engagement, l'engagement international, comme une condition nécessaire au futur du peuple. Et l'aspect qui inquiète le plus le peuple Afghan est -- Clare Lockhart est ici, elle -- je vais donc vous répéter une discussion qu'elle a eu avec une femme illettrée du Nord de l'Afghanistan. Et cette femme lui a dit qu'elle ne s'inquiétait pas d'avoir ou non à manger sur sa table. Elle s'inquiétait de savoir s'il y avait un plan pour le futur du pays. Savoir si ses enfants pourraient ou non avoir une vie réellement différente. Ces discussions me donnent espoir. CA : Comment le gouvernement afghan va-t-il fournir des moyens de subsistance alternatifs aux nombreuses personnes qui vivent du trafic de drogue ? AG : Bien, la première chose, c'est, au lieu d'envoyer des milliards de dollars en programmes d'éradication et en entreprises de sécurité, ils devraient envoyer
Second is, when a country has been subjected to one of the most immense, brutal forms of exercise of power -- we had the Red Army for 10 continuous years, 110,000 strong, literally terrorizing. The sky: every Afghan sees the sky as a source of fear. We were bombed practically out of existence. Then, tens of thousands of people were trained in terrorism -- from all sides. The United States, Great Britain, joined for instance, Egyptian intelligence service to train thousands of people in resistance and urban terrorism. How to turn a bicycle into an instrument of terror. How to turn a donkey, a carthorse, anything. And the Russians, equally. So, when violence erupts in a country like Afghanistan, it's because of that legacy. But we have to understand that we've been incredibly lucky. I mean, I really can't believe how lucky I am here, standing in front of you, speaking. When I joined as finance minister, I thought that the chances of my living more than three years would not be more than five percent. Those were the risks. They were worth it.
cette centaine de milliards de dollars aux 50 entreprises les plus innovantes dans le monde pour les inciter à créer un million d'emplois. La clé de la suppression de la drogue, c'est l'emploi. Il y a un fait très peu connu : les pays qui ont un revenu moyen légal par tête de 1000 dollars ne produisent pas de drogue. Le deuxième levier, c'est le textile. La commerce est la solution, pas l'aide. Les États-Unis et l'Europe devraient supprimer les droits de douane pour l'Afghanistan. Le textile est une industrie très mobile. Si vous souhaitez que nous puissions nous mesurer à la Chine et attirer des investissements, nous pourrions certainement attirer entre 4 et 6 milliards de dollars assez facilement avec l'industrie textile, si les tarifs douaniers étaient supprimés. Cela créerait le type d'emploi dont nous avons besoin. La culture du coton ne peut pas lutter avec celle de l'opium. Mais la fabrication d'un T-shirt, elle, le peut. C'est la chaîne de valeur. Et, aussi, l'Afghan ordinaire est fatigué d'entendre parler de micro-crédit. C'est important, bien sûr. Mais les hommes et femmes ordinaires qui s'engagent dans la micro-production veulent un accès global au marché. Ils ne veulent pas vendre dans les bazars pour touristes, vous savez, et vendre toujours la même chemise brodée. Nous voulons un partenariat avec les entreprises de design en Italie. Oui, nous avons les meilleurs brodeurs dans le monde ! Pourquoi ne pouvons-nous pas recréer ce qui s'est produit en Italie du Nord ? Avec le système de production à domicile ? Je pense qu'économiquement la question cruciale est de maintenant tout penser en détails. Et je veux ajouter que l'aide ne fonctionne pas. Le système d'aide est cassé. Le système d'aide n'a pas de savoir, de vision, ni de capacité. Je suis pour bien sûr -- après tout j'ai récolté
I think we can make it, and the reason we can make it is because of the people. You see, because, I mean -- I give you one statistic. 91 percent of the men in Afghanistan, 86 percent of the women, listen to at least three radio stations a day. In terms of their discourse, in terms of their sophistication of knowledge of the world, I think that I would dare say, they're much more sophisticated than rural Americans with college degrees and the bulk of Europeans -- because the world matters to them. And what is their predominant concern? Abandonment. Afghans have become deeply internationalist.
beaucoup de fonds -- oui, pour être exact, j'ai réussi à persuader les États de donner à l'Afghanistan 27,5 milliards de dollars. Ils ne voulaient pas nous donner cet argent. CA : Et le système n'a pas fonctionné ? AG : Non. Non. Ce n'est pas que ce n'a pas fonctionné. C'est que, dans mon opinion, un dollar d'investissement privé, équivaut au moins à 20 dollars d'aide. En termes de dynamique créée. Deuxièmement, un dollar d'aide peut correspondre à 10 cents, 20 cents, ou 4 dollars. Cela dépend de la forme de l'aide, des degrés de conditionnalité qui sont attachés à l'aide fournie -- vous savez que le système de l'aide a été construit, au départ, pour bénéficier aux entrepreneurs des pays développés, et non pas pour générer de la croissance dans les pays pauvres. Et ceci constitue, encore, une de ces idées préconçues,
You know, when I went back in December of 2001, I had absolutely no desire to work with the Afghan government because I'd lived as a nationalist. And I told them -- my people, with the Americans here -- separate. Yes, I have an advisory position with the U.N. I went through 10 Afghan provinces very rapidly. And everybody was telling me it was a different world. You know, they engage. They see engagement, global engagement, as absolutely necessary to the future of the ordinary people. And the thing that the ordinary Afghan is most concerned with is -- Clare Lockhart is here, so I'll recite a discussion she had with an illiterate woman in Northern Afghanistan. And that woman said she didn't care whether she had food on her table. What she worried about was whether there was a plan for the future, where her children could really have a different life. That gives me hope. CA: How is Afghanistan going to provide alternative income to the many people who are making their living off the drugs trade?
que nous avons héritées des gouvernements. On pourrait penser que le gouvernement américain n'imaginerait pas subventionner ses entreprises fonctionnant dans les pays en voie de développement. Mais ils le font. Il y a tout le poids historique vis-à-vis de l'aide qui doit aujourd'hui être réexaminé. Si notre but est de parvenir à la construction d'États qui peuvent se prendre en charge, -- et je fais cette proposition d'égal à égal -- je tiens à ce que vous sachiez que je suis très sévère avec mes homologues, et l'aide doit s'achever dans chaque pays sous une période définie. Et il aura des progrès chaque année. Que ce soit sur le revenu domestique, ou sur la génération d'une économie. A moins que ce type d'entente ne soit concrétisée, vous ne pourrez être capable de maintenir le consensus.
AG: Certainly. Well, the first is, instead of sending a billion dollars on drug eradication and paying it to a couple of security companies, they should give this hundred billion dollars to 50 of the most critically innovative companies in the world to ask them to create one million jobs. The key to the drug eradication is jobs. Look, there's a very little known fact: countries that have a legal average income per capita of 1,000 dollars don't produce drugs.
Second, textile. Trade is the key, not aid. The U.S. and Europe should give us a zero percent tariff. The textile industry is incredibly mobile. If you want us to be able to compete with China and to attract investment, we could probably attract four to six billion dollars quite easily in the textile sector, if there was zero tariffs -- would create the type of job. Cotton does not compete with opium; a t-shirt does. And we need to understand, it's the value chain. Look, the ordinary Afghan is sick and tired of hearing about microcredit. It is important, but what the ordinary women and men who engage in micro-production want is global access. They don't want to sell to the charity bazaars that are only for foreigners -- and the same bloody shirt embroidered time and again. What we want is a partnership with the Italian design firms. Yeah, we have the best embroiderers in the world! Why can't we do what was done with northern Italy? With the Put Out system? So I think economically, the critical issue really is to now think through.
And what I will say here is that aid doesn't work. You know, the aid system is broken. The aid system does not have the knowledge, the vision, the ability. I'm all for it; after all, I raised a lot of it. Yeah, to be exact, you know, I managed to persuade the world that they had to give my country 27.5 billion. They didn't want to give us the money.
CA: And it still didn't work?
AG: No. It's not that it didn't work. It's that a dollar of private investment, in my judgment, is equal at least to 20 dollars of aid, in terms of the dynamic that it generates. Second is that one dollar of aid could be 10 cents; it could be 20 cents; or it could be four dollars. It depends on what form it comes, what degrees of conditionalities are attached to it. You know, the aid system, at first, was designed to benefit entrepreneurs of the developed countries, not to generate growth in the poor countries. And this is, again, one of those assumptions -- the way car seats are an assumption that we've inherited in governments, and doors. You would think that the US government would not think that American firms needed subsidizing to function in developing countries, provide advice, but they do. There's an entire weight of history vis-a-vis aid that now needs to be reexamined. If the goal is to build states that can credibly take care of themselves -- and I'm putting that proposition equally; you know I'm very harsh on my counterparts -- aid must end in each country in a definable period. And every year there must be progress on mobilization of domestic revenue and generation of the economy. Unless that kind of compact is entered into, you will not be able to sustain the consensus.