I am very, very happy to be amidst some of the most -- the lights are really disturbing my eyes and they're reflecting on my glasses. I am very happy and honored to be amidst very, very innovative and intelligent people. I have listened to the three previous speakers, and guess what happened? Every single thing I planned to say, they have said it here, and it looks and sounds like I have nothing else to say.
Je suis très très heureux, d'être parmi -- les lumières me font mal aux yeux et se reflètent sur mes lunettes. Je suis très heureux et très honoré d'être parmi des personnes très, très innovantes et intelligentes. J'ai écouté les trois présentateurs précédents, et devinez quoi ? Toutes les choses que j'avais prévues de dire, ils les ont dites ici, et il semble que je n'ai plus rien à dire.
(Laughter)
(Rires)
But there is a saying in my culture that if a bud leaves a tree without saying something, that bud is a young one. So, I will -- since I am not young and am very old, I still will say something.
Mais il y a une expression dans ma culture qui dit que, si un bourgeon quitte un arbre sans rien dire, ce bourgeon est un jeune bourgeon. Donc je vais -- puisque je ne suis pas jeune, mais très vieux -- je vais dire quelque chose.
We are hosting this conference at a very opportune moment, because another conference is taking place in Berlin. It is the G8 Summit. The G8 Summit proposes that the solution to Africa's problems should be a massive increase in aid, something akin to the Marshall Plan. Unfortunately, I personally do not believe in the Marshall Plan. One, because the benefits of the Marshall Plan have been overstated. Its largest recipients were Germany and France, and it was only 2.5 percent of their GDP. An average African country receives foreign aid to the tune of 13, 15 percent of its GDP, and that is an unprecedented transfer of financial resources from rich countries to poor countries.
Nous organisons cette conférence, à un moment très opportun parce qu'une autre conférence se déroule en ce moment à Berlin. C'est le sommet du G8. Le sommet du G8 suggère que la solution aux problèmes de l'Afrique serait une aide massive de l'aide humanitaire, quelque chose similaire au plan Marshall. Malheureusement, personnellement, je ne crois pas au plan Marshall. Un, parce que les bénéfices du plan Marshall ont été surestimés. Ses principaux bénéficiaires ont été l'Allemagne et la France, et c'était seulement 2,5 % de leur PIB. Un pays africain moyen reçoit une aide de l'étranger de l'ordre de 13 à 15 % de son PIB, et ceci est un transfert de ressources financières sans précédent des pays riches vers les pays pauvres.
But I want to say that there are two things we need to connect. How the media covers Africa in the West, and the consequences of that. By displaying despair, helplessness and hopelessness, the media is telling the truth about Africa, and nothing but the truth. However, the media is not telling us the whole truth. Because despair, civil war, hunger and famine, although they're part and parcel of our African reality, they are not the only reality. And secondly, they are the smallest reality.
Mais je veux dire qu'il y a deux choses qu'il nous faut relier. La manière dont les médias occidentaux traitent de l'Afrique, et les conséquences que cela engendre. En exposant la détresse, l'impuissance et le désespoir, les médias disent la vérité sur l'Afrique, et rien que la vérité. Cependant, les médias ne nous disent pas toute la vérité. Car la détresse, la guerre civile, la faim et la famine, même si elles font partie intégrante de la réalité africaine, elles ne sont pas la seule réalité. Et deuxièmement, elles sont la plus petite réalité.
Africa has 53 nations. We have civil wars only in six countries, which means that the media are covering only six countries. Africa has immense opportunities that never navigate through the web of despair and helplessness that the Western media largely presents to its audience. But the effect of that presentation is, it appeals to sympathy. It appeals to pity. It appeals to something called charity. And, as a consequence, the Western view of Africa's economic dilemma is framed wrongly. The wrong framing is a product of thinking that Africa is a place of despair. What should we do with it? We should give food to the hungry. We should deliver medicines to those who are ill. We should send peacekeeping troops to serve those who are facing a civil war. And in the process, Africa has been stripped of self-initiative.
L'Afrique comprend 53 nations. Nous avons des guerres civiles dans six pays seulement, ce qui veut dire que les médias traitent seulement de six pays. L'Afrique a des opportunités immenses qui ne traversent jamais le tissu de détresse et désespoir que les médias occidentaux présentent généralement à leur audience. Mais l'effet de cette présentation est que cela fait appel à la sympathie. Cela fait appel à la pitié, cela fait appel à quelque chose qui se nomme charité. Et, en conséquence, la vue occidentale du dilemme économique africain est mal cadrée. Le mauvais cadrage est le résultat de l’idée que l'Afrique est un endroit de détresse. Que devrions-nous faire pour ça ? Nous devrions donner à manger à ceux qui ont faim. Nous devrions distribuer des médicaments à ceux qui sont malades. Nous devrions envoyer des troupes de maintien de la paix pour aider ceux qui endurent la guerre civile Et faisant cela, l'Afrique a été dénuée d'initiative propre.
I want to say that it is important to recognize that Africa has fundamental weaknesses. But equally, it has opportunities and a lot of potential. We need to reframe the challenge that is facing Africa, from a challenge of despair, which is called poverty reduction, to a challenge of hope. We frame it as a challenge of hope, and that is worth creation. The challenge facing all those who are interested in Africa is not the challenge of reducing poverty. It should be a challenge of creating wealth.
Je veux dire qu'il est important de reconnaitre que l'Afrique a des faiblesses fondamentales. Mais également, elle a des opportunités et beaucoup de potentiel. Nous avons besoin de recadrer le défit auquel l'Afrique fait face d'un défi de détresse, détresse qui s'appelle réduction de la pauvreté, à un défi d'espoir. Nous le cadrons comme un défi d'espoir, qui est la création de richesses. Le défi qui se présente à tous ceux qui sont intéressés par l'Afrique n'est pas un défit de réduction de la pauvreté. Ce devrait être un défit de création de richesse.
Once we change those two things -- if you say the Africans are poor and they need poverty reduction, you have the international cartel of good intentions moving onto the continent, with what? Medicines for the poor, food relief for those who are hungry, and peacekeepers for those who are facing civil war. And in the process, none of these things really are productive because you are treating the symptoms, not the causes of Africa's fundamental problems. Sending somebody to school and giving them medicines, ladies and gentlemen, does not create wealth for them. Wealth is a function of income, and income comes from you finding a profitable trading opportunity or a well-paying job.
Une fois que l'on change ces deux choses -- si vous dites que les africains sont pauvres et qu'ils ont besoin qu'on réduise leur pauvreté vous avez le cartel international des bonnes intentions qui débarque sur le continent, avec quoi ? Des médicaments pour les pauvres, de la nourriture pour ceux qui ont faim, des troupes de maintien de la paix pour ceux endurent la guerre civile. Et en faisant cela, aucune de ces choses n'est vraiment productive parce que vous traitez les symptômes, pas les causes des problèmes fondamentaux de l'Afrique. Envoyer quelqu'un à l'école et lui donner des médicaments, mesdames et messieurs, ne crée pas de la richesse pour eux. La richesse est fonction du revenu, et le revenu vient si vous trouvez une opportunité commerciale profitable ou un travail bien payé.
Now, once we begin to talk about wealth creation in Africa, our second challenge will be, who are the wealth-creating agents in any society? They are entrepreneurs. [Unclear] told us they are always about four percent of the population, but 16 percent are imitators. But they also succeed at the job of entrepreneurship. So, where should we be putting the money? We need to put money where it can productively grow. Support private investment in Africa, both domestic and foreign. Support research institutions, because knowledge is an important part of wealth creation.
Maintenant, une fois qu'on commence à parler de la création de richesse en Afrique, notre deuxième défi sera, qui sont les agents créateurs de richesse dans n'importe quelle société ? Ce sont les entrepreneurs. [Incompréhensible] nous dit qu'ils sont toujours environ 4 % dans une population, mais 16 % les imitent ensuite. Mais leur entreprenariat porte ses fruits. Alors où devrions nous mettre cet argent ? Nous devrions mettre de l'argent là où il peut se développer de manière productive. Encourager l'investissement privé en Afrique, à la fois domestique et étranger. Soutenir les institutions de recherche, parce que la connaissance est une partie importante de la création de richesse.
But what is the international aid community doing with Africa today? They are throwing large sums of money for primary health, for primary education, for food relief. The entire continent has been turned into a place of despair, in need of charity. Ladies and gentlemen, can any one of you tell me a neighbor, a friend, a relative that you know, who became rich by receiving charity? By holding the begging bowl and receiving alms? Does any one of you in the audience have that person? Does any one of you know a country that developed because of the generosity and kindness of another? Well, since I'm not seeing the hand, it appears that what I'm stating is true.
Mais que fait la communauté internationale pour l’aide humanitaire en Afrique aujourd'hui ? Ils transfèrent de grosses sommes d'argent pour les soins de base, pour l'éducation de base, pour la lutte contre la faim. Le continent entier a été transformé en un endroit de détresse, en attente de charité. Mesdames et messieurs, est-ce que l'un d'entre vous peut me parler d'un voisin, d'un ami, d'un membre de votre famille, qui est devenu riche en faisant appel à la charité ? En tenant la sébile et recevant l'aumône ? Est-ce que l'un d'entre vous dans le public connaît cette personne ? Est-ce que l'un d'entre vous connait un pays qui s'est développé grâce à la générosité et la gentillesse d'un autre? Hé bien, comme je ne vois pas de main se lever, il semble que ce que je déclare est vrai.
(Bono: Yes!)
Bono : Oui!
Andrew Mwenda: I can see Bono says he knows the country. Which country is that?
Andrew Mwenda : Je vois que Bono dit qu'il connaît le pays. De quel pays s'agit-il?
(Bono: It's an Irish land.)
Bono: C'est un nom irlandais.
(Laughter)
(Rires)
(Bono: [unclear])
Bono: [incompréhensible]
AM: Thank you very much. But let me tell you this. External actors can only present to you an opportunity. The ability to utilize that opportunity and turn it into an advantage depends on your internal capacity. Africa has received many opportunities. Many of them we haven't benefited much. Why? Because we lack the internal, institutional framework and policy framework that can make it possible for us to benefit from our external relations. I'll give you an example.
Merci beaucoup. Mais laissez-moi vous dire ceci. Des acteurs externes peuvent seulement vous présenter une opportunité. La capacité d'utiliser cette opportunité et de la tourner en un avantage dépend de votre capacité interne. L'Afrique a reçu de nombreuses opportunités, nombre d'entre elles ne nous ont pas beaucoup profité. Pourquoi ? Parce que nous manquons de structures institutionnelles et de structures politiques qui peuvent faire en sorte qu'il soit possible pour nous de profiter de nos relations extérieures. Je vais vous donner un exemple.
Under the Cotonou Agreement, formerly known as the Lome Convention, African countries have been given an opportunity by Europe to export goods, duty-free, to the European Union market. My own country, Uganda, has a quota to export 50,000 metric tons of sugar to the European Union market. We haven't exported one kilogram yet. We import 50,000 metric tons of sugar from Brazil and Cuba. Secondly, under the beef protocol of that agreement, African countries that produce beef have quotas to export beef duty-free to the European Union market. None of those countries, including Africa's most successful nation, Botswana, has ever met its quota.
Selon les termes de l'accord de Cotonou, qu'on appelait autrefois Convention de Lomé, l'Europe a donné l'opportunité à des pays d'Afrique d'exporter des biens, hors taxes, sur le marché de l'Union Européenne. Mon propre pays, l'Ouganda, a un quota pour exporter 50 000 tonnes de sucre sur le marché de l'Union Européenne. Nous n'avons pas encore exporté un seul kilogramme. Nous importons 50 000 tonnes de sucre du Brésil et de Cuba. Deuxièmement, selon les termes du protocole d'accord sur le bœuf, Les pays africains qui produisent du bœuf ont des quotas pour exporter du bœuf, hors taxes, vers les marchés de l'Union Européenne. Aucun de ces pays, y compris le plus prospère d'entre eux, le Botswana, n'a jamais atteint son quota.
So, I want to argue today that the fundamental source of Africa's inability to engage the rest of the world in a more productive relationship is because it has a poor institutional and policy framework. And all forms of intervention need support, the evolution of the kinds of institutions that create wealth, the kinds of institutions that increase productivity. How do we begin to do that, and why is aid the bad instrument? Aid is the bad instrument, and do you know why? Because all governments across the world need money to survive. Money is needed for a simple thing like keeping law and order. You have to pay the army and the police to show law and order. And because many of our governments are quite dictatorial, they need really to have the army clobber the opposition. The second thing you need to do is pay your political hangers-on. Why should people support their government? Well, because it gives them good, paying jobs, or, in many African countries, unofficial opportunities to profit from corruption.
Alors je veux soutenir aujourd'hui que la cause fondamentale de l'incapacité de l'Afrique à entrainer le reste du monde dans une relation plus productive est la pauvreté des structures institutionnelles et politiques. Et toutes les formes d'intervention ont besoin de support, l'évolution des types d'institutions qui crée de la richesse, les types d'institutions qui augmentent la productivité. Comment commencer cela, et pourquoi l'aide humanitaire est un mauvais moyen d’y parvenir ? L'aide humanitaire est un mauvais moyen, et vous savez pourquoi ? Parce que tous les gouvernements à travers le monde ont besoin d'argent pour survivre. L'argent est nécessaire pour des choses simples comme maintenir l’ordre public. Vous devez payer l'armée, et la police pour maintenir l’ordre public. Et, parce que nombre de nos gouvernements sont plutôt dictatoriaux, ils ont en fait besoin d'une armée pour tabasser l'opposition. La seconde chose dont vous avez besoin, c'est payer les parasites politiques. Pourquoi est-ce que les gens devraient soutenir leur gouvernement ? Hé bien, parce qu'il leur donne des emplois rémunérés. Ou, dans de nombreux pays africains, des opportunités non officielles de profiter de la corruption.
The fact is no government in the world, with the exception of a few, like that of Idi Amin, can seek to depend entirely on force as an instrument of rule. Many countries in the [unclear], they need legitimacy. To get legitimacy, governments often need to deliver things like primary education, primary health, roads, build hospitals and clinics. If the government's fiscal survival depends on it having to raise money from its own people, such a government is driven by self-interest to govern in a more enlightened fashion. It will sit with those who create wealth. Talk to them about the kind of policies and institutions that are necessary for them to expand a scale and scope of business so that it can collect more tax revenues from them. The problem with the African continent and the problem with the aid industry is that it has distorted the structure of incentives facing the governments in Africa. The productive margin in our governments' search for revenue does not lie in the domestic economy, it lies with international donors.
Le fait est qu'aucun gouvernement dans le monde, à l'exception d'un petit nombre, comme celui d'Idi Amin Dada, ne peut dépendre entièrement de la force comme instrument de règne. De nombreux pays dans le [incompréhensible], ils ont besoin de légitimité. Pour obtenir une légitimité, les gouvernements ont souvent besoin de fournir des choses comme l'éducation de base, les soins de base, des routes, construire des hôpitaux et des cliniques. Si la survie fiscale du gouvernement dépend du fait qu'il doive collecter de l'argent de son propre peuple, alors un tel gouvernement est motivé pour son propre intérêt à gouverner d'une manière plus éclairée. Il va s'entretenir avec ceux qui créent la richesse. Leur parler des politiques et institutions qui sont nécessaires pour étendre l'envergure des entreprises pour collecter plus de taxes de leur part. Le problème avec le continent africain et le problème avec l'aide humanitaire c'est que qu'elle a déformé les formes d'incitations qui se présentent aux gouvernements en Afrique. La marge productive dans la recherche de revenu de notre gouvernement ne repose pas dans l'économie intérieure, elle repose sur les donateurs internationaux.
Rather than sit with Ugandan --
Plutôt que de rencontrer des entrepreneurs ougandais --
(Applause) --
(Applaudissements)
rather than sit with Ugandan entrepreneurs, Ghanaian businessmen, South African enterprising leaders, our governments find it more productive to talk to the IMF and the World Bank. I can tell you, even if you have ten Ph.Ds., you can never beat Bill Gates in understanding the computer industry. Why? Because the knowledge that is required for you to understand the incentives necessary to expand a business -- it requires that you listen to the people, the private sector actors in that industry.
Plutôt que de rencontrer des entrepreneurs ougandais, des hommes d'affaires ghanéens, des chefs d'entreprise sud-africains, nos gouvernements trouvent plus productif de parler au FMI et à la Banque Mondiale. Je peux vous dire, même avec 10 doctorats, vous ne battrez jamais Bill Gates pour ce qui est de comprendre l'industrie informatique. Pourquoi ? Parce que la connaissance requise pour comprendre les incitations nécessaires pour faire croitre une entreprise requiert l’écoute des gens, des acteurs du secteur privé dans ce domaine.
Governments in Africa have therefore been given an opportunity, by the international community, to avoid building productive arrangements with your own citizens, and therefore allowed to begin endless negotiations with the IMF and the World Bank, and then it is the IMF and the World Bank that tell them what its citizens need. In the process, we, the African people, have been sidelined from the policy-making, policy-orientation, and policy- implementation process in our countries. We have limited input, because he who pays the piper calls the tune. The IMF, the World Bank, and the cartel of good intentions in the world has taken over our rights as citizens, and therefore what our governments are doing, because they depend on aid, is to listen to international creditors rather than their own citizens.
En conséquence, la communauté internationale a donné aux gouvernements d'Afrique une opportunité d’éviter des ententes productives avec vos propres citoyens, et de ce fait a permis de commencer des négociations interminables avec le FMI et la Banque mondiale, et alors c'est le FMI et la Banque mondiale qui leur disent de quoi leurs citoyens ont besoin. De cette manière, le peuple africain a été écarté des prises de décisions politiques, des orientations politiques, et du processus de mise en oeuvre des politiques de nos pays. Nous avons des moyens limités, car " Qui paie les violons choisit la musique. " Le FMI, la Banque mondiale et le cartel mondial des bonnes intentions se sont emparés de nos droits de citoyens, et de ce fait, ce que font nos gouvernements, puisqu'ils dépendent de leur aide, c'est écouter leurs créanciers internationaux plutôt que leurs propres citoyens.
But I want to put a caveat on my argument, and that caveat is that it is not true that aid is always destructive. Some aid may have built a hospital, fed a hungry village. It may have built a road, and that road may have served a very good role. The mistake of the international aid industry is to pick these isolated incidents of success, generalize them, pour billions and trillions of dollars into them, and then spread them across the whole world, ignoring the specific and unique circumstances in a given village, the skills, the practices, the norms and habits that allowed that small aid project to succeed -- like in Sauri village, in Kenya, where Jeffrey Sachs is working -- and therefore generalize this experience as the experience of everybody.
Mais je veux aussi mettre en garde, car il n'est pas vrai de dire que l'aide humanitaire est toujours destructrice. Certaines aides ont pu permettre de construire un hôpital, nourrir un village affamé. Elles ont pu construire une route, et cette route a pu avoir un rôle positif important. L'erreur de l'aide humanitaire de masse est de choisir des succès isolés, de les généraliser, et verser des milliards et des milliards de dollars, et de reproduire les mêmes choses à travers le monde, en ignorant les circonstances uniques et spécifiques d'un village particulier, les compétences, les pratiques, les normes et les habitudes qui ont permis à des petits projets d’aide de réussir -- comme dans le village nommé Sauri au Kenya où Jeffrey Sachs travaille -- et de ce fait généralisent cette expérience comme l'expérience de tous.
Aid increases the resources available to governments, and that makes working in a government the most profitable thing you can have, as a person in Africa seeking a career. By increasing the political attractiveness of the state, especially in our ethnically fragmented societies in Africa, aid tends to accentuate ethnic tensions as every single ethnic group now begins struggling to enter the state in order to get access to the foreign aid pie. Ladies and gentlemen, the most enterprising people in Africa cannot find opportunities to trade and to work in the private sector because the institutional and policy environment is hostile to business. Governments are not changing it. Why? Because they don't need to talk to their own citizens. They talk to international donors. So, the most enterprising Africans end up going to work for government, and that has increased the political tensions in our countries precisely because we depend on aid.
L'aide humanitaire augmente les ressources disponibles aux gouvernements, ce qui rend un emploi au gouvernement la chose la plus rentable pour une personne africaine qui cherche à faire carrière. En augmentant l'attrait politique de l'Etat, surtout dans les sociétés aux groupes ethniques fragmentés, l'aide tend à accentuer les tensions ethniques, car chaque groupe ethnique commence maintenant à lutter pour faire partie de l'Etat, pour avoir une part du gâteau de l'aide internationale. Mesdames et messieurs, en Afrique, les plus entrepreneurs ne trouvent pas d'opportunités de faire du commerce et travailler dans le secteur privé parce que les politiques institutionnelles et l'environnement sont hostiles aux entreprises. Les gouvernements ne changent pas cela. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas besoin de parler à leurs propres citoyens. Ils parlent aux donateurs internationaux. Et les entrepreneurs africains finissent par travailler pour le gouvernement, et cela augmente les tensions politiques dans nos pays précisément parce que nous dépendons de l'aide internationale.
I also want to say that it is important for us to note that, over the last 50 years, Africa has been receiving increasing aid from the international community, in the form of technical assistance, and financial aid, and all other forms of aid. Between 1960 and 2003, our continent received 600 billion dollars of aid, and we are still told that there is a lot of poverty in Africa. Where has all the aid gone?
Je veux aussi dire qu'il est important pour nous de noter que sur les 50 dernières années, l'Afrique a reçu une aide croissante de la part de la communauté internationale sous la forme d'assistance technique, d'aide financière, et toutes les autres formes d'aides possibles. Entre 1960 et 2003, notre continent a reçu 600 milliards de dollars d'aide, et on nous dit encore qu'il y a beaucoup de pauvreté en Afrique. Où est passé toute cette aide ?
I want to use the example of my own country, called Uganda, and the kind of structure of incentives that aid has brought there. In the 2006-2007 budget, expected revenue: 2.5 trillion shillings. The expected foreign aid: 1.9 trillion. Uganda's recurrent expenditure -- by recurrent what do I mean? Hand-to-mouth is 2.6 trillion. Why does the government of Uganda budget spend 110 percent of its own revenue? It's because there's somebody there called foreign aid, who contributes for it. But this shows you that the government of Uganda is not committed to spending its own revenue to invest in productive investments, but rather it devotes this revenue to paying structure of public expenditure. Public administration, which is largely patronage, takes 690 billion. The military, 380 billion. Agriculture, which employs 18 percent of our poverty-stricken citizens, takes only 18 billion. Trade and industry takes 43 billion. And let me show you, what does public expenditure -- rather, public administration expenditure -- in Uganda constitute? There you go. 70 cabinet ministers, 114 presidential advisers, by the way, who never see the president, except on television.
Je veux utiliser comme exemple mon propre pays, l'Ouganda et le type de motivations que l'aide internationale y a amené. Le budget 2006-2007 prévoyait un revenu de 2 500 milliards de shillings. L'aide internationale attendue : 1 900 milliards. Les dépenses récurrentes de l'Ouganda -- par récurrentes qu'est-ce que je veux dire ? Au jour le jour -- 2600 milliards. Pourquoi le gouvernement ougandais dépense-t-il 110% de ses propres revenus ? C'est parce qu'il y a quelqu'un qui s'appelle l’aide internationale qui y contribue. Mais cela montre que le gouvernement ougandais ne se consacre pas à dépenser ses propres revenus pour les investir de manière productive, au lieu de cela, il alloue ce revenu aux dépenses publiques. L'administration publique, qui est pour une grande part du favoritisme en échange de support politique, prend 690 milliards. L'armée, 380 milliards. L'agriculture, qui emploie 18% de nos citoyens frappés par la pauvreté, prend seulement 18 milliards. Le commerce et industrie prennent 43 milliards. Et laissez-moi vous montrer ce que constituent les dépenses publiques -- ou plutôt, les dépenses d'administration publique. Voilà. 70 chefs de cabinets, 114 conseillers présidentiels -- qui en fait, ne voient jamais le président, à part à la télévision.
(Laughter)
(Rires)
(Applause)
(Applaudissements)
And when they see him physically, it is at public functions like this, and even there, it is him who advises them.
Et quand ils le voient physiquement, c'est pour une réception publique comme ici, et même là, c'est lui qui les conseille.
(Laughter)
(Rires)
We have 81 units of local government. Each local government is organized like the central government -- a bureaucracy, a cabinet, a parliament, and so many jobs for the political hangers-on. There were 56, and when our president wanted to amend the constitution and remove term limits, he had to create 25 new districts, and now there are 81. Three hundred thirty-three members of parliament. You need Wembley Stadium to host our parliament. One hundred thirty-four commissions and semi-autonomous government bodies, all of which have directors and the cars. And the final thing, this is addressed to Mr. Bono. In his work, he may help us on this.
Nous avons 81 gouvernements locaux ; chaque gouvernement local est organisé comme le gouvernement central -- une bureaucratie, un cabinet, un parlement, et tellement d'emplois pour les parasites politiques. Il y en avait 56, et quand notre président a voulu amender la constitution et supprimer les limites de renouvellement de mandats, il a dû créer 25 nouveaux districts, et maintenant il y en a 81. 333 membres du parlement. Il faut le stade de Wembley pour faire siéger notre parlement. 134 commissions et des organismes du gouvernement semi-autonomes, qui ont tous des directeurs avec des voitures et -- et la dernière chose, ceci s'adresse à M. Bono. Il pourrait nous aider sur ce sujet dans son travail.
A recent government of Uganda study found that there are 3,000 four-wheel drive motor vehicles at the Minister of Health headquarters. Uganda has 961 sub-counties, each of them with a dispensary, none of which has an ambulance. So, the four-wheel drive vehicles at the headquarters drive the ministers, the permanent secretaries, the bureaucrats and the international aid bureaucrats who work in aid projects, while the poor die without ambulances and medicine.
Une étude récente du gouvernement ougandais montre qu'il y a 3 000 véhicules 4 roues motrices aux quartiers généraux du Ministère de la Santé. L'Ouganda a 961 cantons, chacun d'un a un dispensaire, mais aucun d'eux n'a d'ambulance. Les quatre-quatre aux quartiers généraux conduisent les ministres, les secrétaires permanents, les bureaucrates et les bureaucrates de l'aide internationale qui travaillent sur leurs projets pendant que les pauvres meurent sans ambulance ou médicament.
Finally, I want to say that before I came to speak here, I was told that the principle of TEDGlobal is that the good speech should be like a miniskirt. It should be short enough to arouse interest, but long enough to cover the subject. I hope I have achieved that.
Pour finir, je voudrais dire qu'avant de venir parler ici, on m'a dit que le principe de TEDGlobal est qu'un bon discours devrait être comme une mini-jupe -- assez courte pour éveiller l'intérêt, mais assez long pour couvrir le sujet. J'espère y être arrivé.
(Laughter)
(Rires)
Thank you very much.
Merci beaucoup.
(Applause)
(Applaudissements)