Father Daniel Berrigan once said that "writing about prisoners is a little like writing about the dead." I think what he meant is that we treat prisoners as ghosts. They're unseen and unheard. It's easy to simply ignore them and it's even easier when the government goes to great lengths to keep them hidden.
Le père Daniel Berrigan a dit un jour qu' « écrire sur les prisonniers est un peu comme écrire sur les morts. » Il voulait sûrement dire que l'on traite les prisonniers comme des fantômes. On ne les voit pas et on ne les entend pas. Il est facile de les ignorer et c'est même plus facile quand le gouvernement s'efforce de les cacher.
As a journalist, I think these stories of what people in power do when no one is watching, are precisely the stories that we need to tell. That's why I began investigating the most secretive and experimental prison units in the United States, for so-called "second-tier" terrorists. The government calls these units Communications Management Units or CMUs. Prisoners and guards call them "Little Guantanamo." They are islands unto themselves. But unlike Gitmo they exist right here, at home, floating within larger federal prisons.
En tant que journaliste, ces histoires sur ce que font les personnes au pouvoir lorsque personne ne regarde sont tout à fait les histoires qu'il faut raconter. J'ai donc commencé à enquêter sur les unités carcérales les plus secrètes et expérimentales des États-Unis, pour les soi-disant terroristes de « seconde classe ». Le gouvernement appelle ces unités, Unités de Gestion des Communications, ou UGC. Les prisonniers et les gardes les appellent « Petites Guantanamo ». Ce sont des unités repliées sur elles-mêmes. Mais contrairement à Gitmo, elles existent ici, chez nous, flottant à l'intérieur de plus grandes prisons fédérales.
There are 2 CMUs. One was opened inside the prison in Terre Haute, Indiana, and the other is inside this prison, in Marion, Illinois. Neither of them underwent the formal review process that is required by law when they were opened. CMU prisoners have all been convicted of crimes. Some of their cases are questionable and some involve threats and violence. I'm not here to argue the guilt or innocence of any prisoner. I'm here because as Supreme Court Justice Thurgood Marshall said, "When the prisons and gates slam shut, prisoners do not lose their human quality."
Il y a deux UGC. L'une a été ouverte dans la prison de Terre Haute, en Indiana, et l'autre est à l'intérieur de cette prison, à Marion, en Illinois. Elles n'ont pas été soumises au processus officiel de revue, requis par la loi, à leur ouverture. Les prisonniers des UGC ont tous été accusés de crimes. Certaines affaires sont discutables et d'autres comportent des menaces et de la violence. Je ne suis pas ici pour débattre de leur culpabilité ou de leur innocence, mais parce que selon Thurgood Marshall, juge de la Cour Suprême : « Lorsque les portes des prisons se referment, les prisonniers ne perdent pas leur humanité. »
Every prisoner I've interviewed has said there are three flecks of light in the darkness of prison: phone calls, letters and visits from family. CMUs aren't solitary confinement, but they radically restrict all of these to levels that meet or exceed the most extreme prisons in the United States. Their phone calls can be limited to 45 minutes a month, compared to the 300 minutes other prisoners receive. Their letters can be limited to six pieces of paper. Their visits can be limited to four hours per month, compared to the 35 hours that people like Olympic Park bomber Eric Rudolph receive in the supermax. On top of that, CMU visits are non-contact which means prisoners are not allowed to even hug their family. As one CMU prisoner said, "We're not being tortured here, except psychologically."
Chaque prisonnier que j'ai interviewé dit qu'il y a trois rayons de lumière dans les ténèbres de la prison : les appels téléphoniques, les lettres et les visites de la famille. Les UGC ne sont pas l'isolement, mais elles limitent ces droits à des niveaux équivalents ou supérieurs aux prisons les plus extrêmes des USA. Leurs appels peuvent être limités à 45 minutes par mois, comparés aux 300 minutes que les autres prisonniers reçoivent. Leurs lettres peuvent être limitées à six feuilles de papier. Leurs visites sont limitées à quatre heures par mois, comparées aux 35 heures que des gens comme Eric Rudolph, l'auteur de l'attentat du parc du Centenaire, reçoivent en prison de sécurité maximale. Pour couronner le tout, les visites en UGC sont sans contact. Les prisonniers n'ont même pas le droit de serrer leur famille dans leurs bras. Comme l'a dit un prisonnier d'UGC : « On n'est pas torturés ici, à part psychologiquement. »
The government won't say who is imprisoned here. But through court documents, open records requests and interviews with current and former prisoners, some small windows into the CMUs have opened.
Le gouvernement ne veut pas dire qui y est détenu. Mais à travers des documents judiciaires, des demandes d'ouverture de dossier et des entretiens avec d'anciens et d'actuels prisonniers, quelques petites fenêtres sur les UGC se sont ouvertes.
There's an estimated 60 to 70 prisoners here, and they're overwhelmingly Muslim. They include people like Dr. Rafil Dhafir, who violated the economic sanctions on Iraq by sending medical supplies for the children there. They've included people like Yassin Aref. Aref and his family fled to New York from Saddam Hussein's Iraq as refugees. He was arrested in 2004 as part of an FBI sting. Aref is an imam and he was asked to bear witness to a loan, which is a tradition in Islamic culture. It turned out that one of the people involved in the loan was trying to enlist someone else in a fake attack. Aref didn't know. For that, he was convicted of conspiracy to provide material support to a terrorist group.
On y estime le nombre de prisonniers entre 60 et 70, et ils sont en très grande majorité musulmans. Elles comportent des gens comme le Dr Rafil Dhafir, qui a violé les sanctions économiques contre l'Irak en envoyant du matériel médical pour les enfants. Elles ont comporté des gens comme Yassin Aref. Aref et sa famille ont fui l'Irak de Saddam Hussein pour New York en tant que réfugiés. Il a été arrêté en 2004 dans une opération d'infiltration du FBI. Aref est un imam et on lui a demandé d'être témoin d'un prêt, une tradition dans la culture islamique. Il s'avère que l'une des personnes impliquées essayait d'enrôler quelqu'un d'autre dans une fausse attaque. Aref n'était pas au courant. Pour ça, il a été reconnu coupable de complot dans le but de fournir un soutien matériel à un groupe terroriste.
The CMUs also include some non-Muslim prisoners. The guards call them "balancers," meaning they help balance out the racial numbers, in hopes of deflecting law suits. These balancers include animal rights and environmental activists like Daniel McGowan.
Les UGC comportent aussi quelques prisonniers non-musulmans. Les gardes les appellent des « équilibreurs », ce qui signifie qu'ils aident à équilibrer les quotas raciaux, dans l'espoir de détourner des poursuites. Ces équilibreurs comprennent des défenseurs des animaux et de l'environnement, comme Daniel McGowan.
McGowan was convicted of participating in two arsons in the name of defending the environment as part of the Earth Liberation Front. During his sentencing, he was afraid that he would be sent to a rumored secret prison for terrorists. The judge dismissed all those fears, saying that they weren't supported by any facts. But that might be because the government hasn't fully explained why some prisoners end up in a CMU, and who is responsible for these decisions. When McGowan was transferred, he was told it's because he is a "domestic terrorist," a term the FBI uses repeatedly when talking about environmental activists. Now, keep in mind there are about 400 prisoners in US prisons who are classified as terrorists, and only a handful of them are in the CMUs. In McGowan's case, he was previously at a low-security prison and he had no communications violations.
Il a été condamné pour avoir participé à deux incendies criminels, au nom de la défense de l'environnement dans le cadre du Front de Libération de la Terre. Pendant sa peine, il craignait d'être envoyé dans une prison secrète pour terroristes. Le juge a rejeté toutes ces craintes, disant qu'elles n'étaient appuyées par aucune preuve. C'est peut-être parce que le gouvernement n'a pas entièrement expliqué pourquoi certains prisonniers finissent en UGC, et qui est responsable de ces décisions. Lorsque McGowan a été transféré, on lui a dit que c'était parce qu'il était un « terroriste local », un terme que le FBI utilise sans cesse en référence aux activistes écologistes. Gardez à l'esprit qu'environ 400 prisonniers dans les prisons américaines sont considérés comme terroristes, et que seule une poignée d'entre eux sont dans les UGC. Dans le cas de McGowan, il était avant dans une prison de basse sécurité, et il n'a commis aucune violation de communications.
So, why was he moved? Like other CMU prisoners, McGowan repeatedly asked for an answer, a hearing, or some opportunity for an appeal. This example from another prisoner shows how those requests are viewed. "Wants a transfer." "Told him no." At one point, the prison warden himself recommended McGowan's transfer out of the CMU citing his good behavior, but the warden was overruled by the Bureau of Prison's Counterterrorism Unit, working with the Joint Terrorism Task Force of the FBI.
Alors pourquoi a-t-il été déplacé ? Comme les autres prisonniers d'UGC, McGowan demandait sans cesse une réponse, une audience, ou n'importe quelle opportunité de faire appel. Cet exemple d'un autre prisonnier montre comment ces requêtes sont perçues. « Veut un transfert. » « Lui ai dit non. » À un moment, le directeur de la prison lui-même recommanda le transfert de McGowen hors de l'UGC, invoquant son bon comportement, mais la décision du directeur fut rejetée par le Bureau de l'Unité Anti-terroriste de la Prison, qui travaille avec l'Équipe Spéciale de Lutte contre le Terrorisme du FBI.
Later I found out that McGowan was really sent to a CMU not because of what he did, but what he has said. A memo from the Counterterrorism Unit cited McGowan's "anti-government beliefs." While imprisoned, he continued writing about environmental issues, saying that activists must reflect on their mistakes and listen to each other. Now, in fairness, if you've spent any time at all in Washington, DC, you know this is really a radical concept for the government.
Puis j'ai découvert que McGowan n'avait pas été envoyé en UGC pour ce qu'il avait fait, mais pour ce qu'il avait dit. Un mémo de l'Unité Antiterroriste avait invoqué les « croyances anti-gouvernementales » de McGowan. Pendant sa peine, il continua d'écrire sur les problèmes environnementaux, disant que les activistes doivent réfléchir à leurs erreurs et s'écouter les uns les autres. En toute franchise, si vous avez passé du temps à Washington, vous savez que c'est un concept vraiment radical pour le gouvernement.
(Laughter)
(Rires)
I actually asked to visit McGowan in the CMU. And I was approved. That came as quite a shock. First, because as I've discussed on this stage before, I learned that the FBI has been monitoring my work. Second, because it would make me the first and only journalist to visit a CMU. I had even learned through the Bureau of Prisons Counterterrorism Unit, that they had been monitoring my speeches about CMUs, like this one. So how could I possibly be approved to visit? A few days before I went out to the prison, I got an answer.
J'ai d'ailleurs demandé à rendre visite à McGowan dans le CMU. Et j'y ai été autorisé. Ça m'a causé un choc. D'abord, parce que comme je l'ai déjà dit sur cette scène, j'avais appris que le FBI surveillait mon travail. Puis parce que je devenais le premier et le seul journaliste à visiter une UGC. J'avais même appris à travers le Bureau de l'Unité Anti-terroriste de la Prison que mes conférences sur les UGC, comme celle-ci, avaient été surveillées. Comment pouvait-on m'autoriser une visite ? Quelques jours avant de me rendre à la prison, j'ai reçu une réponse.
I was allowed to visit McGowan as a friend, not a journalist. Journalists are not allowed here. McGowan was told by CMU officials that if I asked any questions or published any story, that he would be punished for my reporting. When I arrived for our visit, the guards reminded me that they knew who I was and knew about my work. And they said that if I attempted to interview McGowan, the visit would be terminated. The Bureau of Prisons describes CMUs as "self-contained housing units." But I think that's an Orwellian way of describing black holes. When you visit a CMU, you go through all the security checkpoints that you would expect. But then the walk to the visitation room is silent. When a CMU prisoner has a visit, the rest of the prison is on lockdown. I was ushered into a small room, so small my outstretched arms could touch each wall. There was a grapefruit-sized orb in the ceiling for the visit to be live-monitored by the Counterterrorism Unit in West Virginia. The unit insists that all the visits have to be in English for CMU prisoners, which is an additional hardship for many of the Muslim families. There is a thick sheet of foggy, bulletproof glass and on the other side was Daniel McGowan. We spoke through these handsets attached to the wall and talked about books and movies. We did our best to find reasons to laugh. To fight boredom and amuse himself while in the CMU, McGowan had been spreading a rumor that I was secretly the president of a Twilight fan club in Washington, DC
J'étais autorisé à visiter McGowan en tant qu'ami, pas en tant que journaliste. Les journalistes ne sont pas autorisés ici. Des responsables de l'UGC avaient dit à McGowan que si je posais des questions ou publiais une histoire, ce serait lui qui serait puni pour mon compte-rendu. Lorsque je suis arrivé, les gardes m'ont rappelé qu'ils savaient qui j'étais et connaissaient mon travail. Ils dirent que si j'essayais d'interroger McGowan, la visite prendrait fin. Le Bureau des Prisons décrit les UGC comme des « unités de logement autonomes ». Je crois que c'est une façon orwellienne de décrire des trous noirs. Avant une visite d'UGC, vous passez tous les contrôles de sécurité imaginables. Mais la marche jusqu'à la salle de visite est silencieuse. Lorsqu'un prisonnier d'UGC a une visite, le reste de la prison est en isolement. On m'a accompagné dans une petite salle, si petite que je pouvais toucher les deux murs en même temps. Il y avait un globe de la taille d'un pamplemousse au plafond, pour que la visite soit surveillée en direct par l'Unité Anti-terroriste de la Virginie de l'Ouest. L'unité insiste que toutes les visites aux prisonniers soient en anglais, une difficulté supplémentaire pour beaucoup des familles musulmanes. Il y a une vitre épaisse en verre dépoli, pare-balles, et de l'autre côté se trouvait Daniel McGowan. Nous avons parlé à travers ces combinés attachés au mur, et nous avons discuté de livres et de films. Nous avons fait notre possible pour trouver des raisons de rire. Pour combattre l'ennui et pour se divertir dans l'UGC, McGowan avait lancé la rumeur que j'étais secrètement le président d'un fan club de Twilight à Washington.
(Laughter)
(Rires)
For the record, I'm not.
Que ce soit clair, ce n'est pas le cas.
(Laughter) But I kind of the hope the FBI now thinks that Bella and Edward are terrorist code names.
(Rires) Mais j'espère un peu que le FBI croit maintenant que Bella et Edward sont des noms de code terroristes.
(Laughter)
(Rires)
During our visit, McGowan spoke most and at length about his niece Lily, his wife Jenny and how torturous it feels to never be able to hug them, to never be able to hold their hands. Three months after our visit, McGowan was transferred out of the CMU and then, without warning, he was sent back again. I had published leaked CMU documents on my website and the Counterterrorism Unit said that McGowan had called his wife and asked her to mail them. He wanted to see what the government was saying about him, and for that he was sent back to the CMU. When he was finally released at the end of his sentence, his story got even more Kafkaesque. He wrote an article for the Huffington Post headlined, "Court Documents Prove I was Sent to a CMU for my Political Speech."
Pendant ma visite, McGowan a surtout parlé de sa nièce Lily, de sa femme Jenny, et combien c'est difficile de ne jamais pouvoir les serrer dans ses bras, de ne jamais pouvoir leur tenir la main. Trois mois après ma visite, McGowan a été transféré hors de l'UGC, puis, sans avertissement, il y a été renvoyé. J'ai publié des documents secrets de l'UGC sur mon site. L'Unité Anti-terroriste a dit que McGowan avait appelé sa femme et lui avait demandé de les lui envoyer par la poste. Il voulait voir ce que le gouvernement disait sur lui, et pour cette raison, il a été renvoyé en UGC. Lorsqu'il a été enfin libéré à la fin de sa peine, son histoire devint encore plus kafkaïenne. Il écrivit un article titré : « Des documents judiciaires prouvent que j'ai été envoyé en UGC
The next day he was thrown back in jail for his political speech.
à cause de mon discours politique. »
His attorneys quickly secured his release, but the message was very clear: Don't talk about this place.
Le jour suivant, il fut à nouveau jeté en prison pour son discours politique. Ses avocats ont rapidement assuré sa sortie, mais le message était très clair : on ne parle pas de cet endroit.
Today, nine years after they were opened by the Bush administration, the government is codifying how and why CMUs were created. According to the Bureau of Prisons, they are for prisoners with "inspirational significance." I think that is very nice way of saying these are political prisons for political prisoners.
Aujourd'hui, neuf ans après leur ouverture sous l'administration Bush, le gouvernement codifie comment et pourquoi les UGC ont été créées. Selon le Bureau des Prisons, elles sont pour les prisonniers d'une « signification inspirante ». Je crois que c'est une très jolie façon de dire que ce sont des prisons politiques pour prisonniers politiques.
Prisoners are sent to a CMU because of their race, their religion or their political beliefs.
Les prisonniers sont envoyés en UGC à cause de leur ethnie, de leur religion ou de leurs croyances politiques.
Now, if you think that characterization is too strong, just look at some of the government's own documents. When some of McGowan's mail was rejected by the CMU, the sender was told it's because the letters were intended "for political prisoners." When another prisoner, animal rights activist Andy Stepanian, was sent to a CMU, it was because of his anti-government and anti-corporate views.
Si vous pensez que cette caractérisation est trop forte, regardez quelques-uns des documents du gouvernement. Quand le courrier de McGowan a été rejeté par l'UGC, on a dit au destinataire que c'était parce que les lettres étaient « pour prisonniers politiques ». Un autre détenu, Andy Stephanian, activiste pour le droit des animaux, a été envoyé en UGC
Now, I know all of this may be hard to believe,
à cause de ses opinions contre le gouvernement et la mondialisation.
that it's happening right now, and in the United States. But the unknown reality is that the US has a dark history of disproportionately punishing people because of their political beliefs. In the 1960s, before Marion was home to the CMU, it was home to the notorious Control Unit. Prisoners were locked down in solitary for 22 hours a day. The warden said the unit was to "control revolutionary attitudes." In the 1980s, another experiment called the Lexington High Security Unit held women connected to the Weather Underground, Black Liberation and Puerto Rican independent struggles. The prison radically restricted communication and used sleep deprivation, and constant light for so-called "ideological conversion." Those prisons were eventually shut down, but only through the campaigning of religious groups and human rights advocates, like Amnesty International.
Je sais que tout ceci peut être difficile à croire, qu'une telle situation se déroule maintenant, et aux États-Unis. Mais les États-Unis ont un lourd passé de punir les gens de façon disproportionnée à cause de leurs opinions politiques. Dans les années 60, avant que Marion n'accueille l'UGC, elle hébergeait la fameuse Unité de Contrôle. Les prisonniers passaient 22h par jour en isolement. Selon le directeur, le but de l'unité était de « contrôler des comportements révolutionnaires ». Dans les années 80, une autre expérience appelée l'Unité de Haute Sécurité de Lexington détenait des femmes liées au Weather Underground, à Black Liberation et à des groupes indépendantistes porto-ricains. La prison limitait radicalement les communications, utilisait la privation de sommeil et l'éclairage constant pour une soi-disant « conversion idéologique ». Ces prisons ont fini par être fermées, mais seulement grâce aux manifestations de groupes religieux
Today, civil rights lawyers with the Center for Constitutional Rights
et de défenseurs des droits de l'homme, comme Amnesty International.
are challenging CMUs in court for depriving prisoners of their due process rights and for retaliating against them for their protected political and religious speech. Many of these documents would have never come to light without this lawsuit.
Aujourd'hui, les avocats de droit civil et le Centre des Droits Constitutionnels contestent les UGC en justice pour privation du droit à une procédure équitable, et pour exercer des représailles envers les prisonniers pour leurs discours religieux et politique. Beaucoup de ces documents n'auraient jamais été découverts sans ce procès.
The message of these groups and my message for you today is that we must bear witness to what is being done to these prisoners. Their treatment is a reflection of the values held beyond prison walls. This story is not just about prisoners. It is about us. It is about our own commitment to human rights. It is about whether we will choose to stop repeating the mistakes of our past. If we don't listen to what Father Berrigan described as the stories of the dead, they will soon become the stories of ourselves.
Le message de ces groupes et mon message pour vous aujourd'hui, est que nous devons témoigner contre ce qui est fait à ces prisonniers. Leur traitement est un reflet des valeurs prônées au-delà des murs de la prison. Cette histoire ne concerne pas que les prisonniers. Elle nous concerne aussi. Il s'agit de notre engagement pour les droits de l'homme. Il s'agit de faire le choix d'arrêter de répéter les erreurs du passé. Si nous n'écoutons pas ce que le père Berrigan décrivait comme les histoires des morts, elles deviendront bientôt nos histoires à nous.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
(Applause ends)
Tom Rielly: I have a couple questions. When I was in high school, I learned about the Bill of Rights, the Constitution, freedom of speech, due process and about 25 other laws and rights that seem to be violated by this. How could this possibly be happening?
Tom Rielly : J'ai quelques questions. Lorsque j'étais au lycée, j'ai étudié la Déclaration des droits, la Constitution, la liberté d'expression, la procédure équitable et environ 25 autres lois et droits qui semblent être violés ici. Comment est-ce possible ?
Will Potter: I think that's the number one question I get throughout all of my work, and the short answer is that people don't know. I think the solution to any of these types of situations, any rights abuses, are really dependent on two things. They're dependent on knowledge that it's actually happening and then a means and efficacy to actually make a change. And unfortunately with these prisoners, one, people don't know what's happening at all and then they're already disenfranchised populations who don't have access to attorneys, not native English speakers. In some of these cases, they have great representation that I mentioned, but there's just not a public awareness of what's happening.
Will Potter : C'est la première question que l'on me pose tout au long de ce projet, et pour faire court, les gens ne sont pas au courant. Je crois que la solution à tous ces types de situations, à tout abus de droits dépend vraiment de deux éléments. Elle dépend de la connaissance de la vraie situation puis les moyens et l'efficacité de proposer un vrai changement. Malheureusement, avec ces prisonniers, les gens ne savent pas du tout ce qui se passe, puis ils font déjà partie des populations marginales qui n'ont pas accès à des avocats, dont l'anglais n'est pas la langue maternelle. Dans certains de ces cas, ils sont très bien représentés, mais il n'y a pas de conscience publique sur cette situation.
TR: Isn't it guaranteed in prison that you have right to council or access to council?
TR : Le droit à un conseiller ou l'accès à un conseiller n'est-il pas garanti en prison ?
WP: There's a tendency in our culture to see when people have been convicted of a crime, no matter if that charge was bogus or legitimate, that whatever happens to them after that is warranted. And I think that's a really damaging and dangerous narrative that we have, that allows these types of things to happen, as the general public just kind of turns a blind eye to it.
WP : Notre culture a une tendance à penser que, lorsque les gens ont été condamnés pour un crime, peu importe si cette accusation est bidon ou légitime, tout ce qui leur arrive après, est justifié. Je pense que c'est un récit très nocif et dangereux, qui autorise ce genre de choses, tandis que le public ferme les yeux sur la situation.
TR: All those documents on screen were all real documents, word for word, unchanged at all, right?
TR : Tous ces documents sur l'écran étaient de vrais documents, mot pour mot, absolument identiques, n'est-ce pas ?
WP: Absolutely. I've actually uploaded all of them to my website. It's willpotter.com/CMU and it's a footnoted version of the talk, so you can see the documents for yourself without the little snippets. You can see the full version. I relied overwhelmingly on primary source documents or on primary interviews with former and current prisoners, with people that are dealing with this situation every day. And like I said, I've been there myself, as well.
WP : Tout à fait. Je les ai tous téléchargés sur mon site, willpotter.com/CMU et c'est la version de mon discours avec notes. Vous pouvez voir les documents sans les petits fragments. Vous pouvez voir la version complète. Je me suis appuyé sur des documents de source primaire, sur des entretiens avec d'anciens et d'actuels prisonniers, avec des gens qui gèrent cette situation tous les jours. Comme je l'ai dit, je suis passé par là, moi aussi.
TR: You're doing courageous work.
TR : C'est un travail courageux.
WP: Thank you very much. Thank you all.
WP : Merci beaucoup. Merci à tous.
(Applause)
(Applaudissements)