The job of uncovering the global food waste scandal started for me when I was 15 years old. I bought some pigs. I was living in Sussex. And I started to feed them in the most traditional and environmentally friendly way. I went to my school kitchen, and I said, "Give me the scraps that my school friends have turned their noses up at." I went to the local baker and took their stale bread. I went to the local greengrocer, and I went to a farmer who was throwing away potatoes because they were the wrong shape or size for supermarkets. This was great. My pigs turned that food waste into delicious pork. I sold that pork to my school friends' parents, and I made a good pocket money addition to my teenage allowance.
Mon travail pour dévoiler le scandale du gaspillage alimentaire a commencé quand j'avais 15 ans. J'ai acheté des cochons. Je vivais dans le Sussex. Et j'ai commencé à les nourrir de la façon la plus traditionnelle et respectueuse de l'environnement. Je suis allé voir ma cantine scolaire, et j'ai dit : « Donnez-moi les restes que mes camarades ne veulent pas manger. » Je suis allé voir le boulanger local et j'ai pris le pain rassis. Je suis allé voir le marchand de légumes, l'agriculteur qui jetait des pommes de terre parce qu'elles avaient la mauvaise forme ou la mauvaise taille pour les supermarchés. C'était génial. Mes cochons ont transformé ce gaspillage de nourriture en une délicieuse viande de porc. J'ai vendu ce porc aux parents de mes camarades d'écoles, et j'ai bien augmenté mon argent de poche d'adolescent.
But I noticed that most of the food that I was giving my pigs was in fact fit for human consumption, and that I was only scratching the surface, and that right the way up the food supply chain, in supermarkets, greengrocers, bakers, in our homes, in factories and farms, we were hemorrhaging out food. Supermarkets didn't even want to talk to me about how much food they were wasting. I'd been round the back. I'd seen bins full of food being locked and then trucked off to landfill sites, and I thought, surely there is something more sensible to do with food than waste it.
Mais j'ai remarqué que la majorité de la nourriture que je donnais à mes cochons était en fait adaptée à la consommation humaine, et que je ne faisais qu'effleurer du bout des doigts le problème, et que tout le long de la chaîne d'approvisionnement alimentaire, dans les supermarchés, chez les primeurs, les boulangers, chez nous, dans les usines et les fermes, nous répandions une hémorragie alimentaire. Les supermarchés ne voulaient même pas me parler de la quantité de nourriture qu'ils gaspillaient. J'avais été dans les coulisses, où des ordures pleines de nourriture étaient enfermées puis transportées jusqu'à des décharges, et je me disais qu'il y avait sûrement quelque chose de plus sensé à faire avec cette nourriture que de la gaspiller.
One morning, when I was feeding my pigs, I noticed a particularly tasty-looking sun-dried tomato loaf that used to crop up from time to time. I grabbed hold of it, sat down, and ate my breakfast with my pigs. (Laughter) That was the first act of what I later learned to call freeganism, really an exhibition of the injustice of food waste, and the provision of the solution to food waste, which is simply to sit down and eat food, rather than throwing it away. That became, as it were, a way of confronting large businesses in the business of wasting food, and exposing, most importantly, to the public, that when we're talking about food being thrown away, we're not talking about rotten stuff, we're not talking about stuff that's beyond the pale. We're talking about good, fresh food that is being wasted on a colossal scale.
Un matin, alors que j'étais en train de nourrir mes cochons, j'ai remarqué une miche de pain aux tomates séchées particulièrement appétissante qui surgissait de temps en temps. Je l'ai saisie, je me suis assis, et j'ai pris mon petit déjeuner avec mes cochons. (Rires) C'était le premier acte de ce que j'ai plus tard appris à appeler le freeganisme, une démonstration de l'injustice du gaspillage alimentaire, et la mise à disposition de la solution du gaspillage alimentaire, qui consiste simplement à s'asseoir et à manger, au lieu de jeter. C'est devenu une façon d'affronter les grandes compagnies du milieu du gâchis alimentaire, et, plus important encore, de montrer au public, que lorsqu'on parle de nourriture que l'on jette, on ne parle pas d'aliments pourris, on ne parle pas d'aliments impropres. Nous parlons d'aliments frais et bons qui sont gaspillés à une échelle colossale.
Eventually, I set about writing my book, really to demonstrate the extent of this problem on a global scale. What this shows is a nation-by-nation breakdown of the likely level of food waste in each country in the world. Unfortunately, empirical data, good, hard stats, don't exist, and therefore to prove my point, I first of all had to find some proxy way of uncovering how much food was being wasted. So I took the food supply of every single country and I compared it to what was actually likely to be being consumed in each country. That's based on diet intake surveys, it's based on levels of obesity, it's based on a range of factors that gives you an approximate guess as to how much food is actually going into people's mouths. That black line in the middle of that table is the likely level of consumption with an allowance for certain levels of inevitable waste. There will always be waste. I'm not that unrealistic that I think we can live in a waste-free world. But that black line shows what a food supply should be in a country if they allow for a good, stable, secure, nutritional diet for every person in that country. Any dot above that line, and you'll quickly notice that that includes most countries in the world, represents unnecessary surplus, and is likely to reflect levels of waste in each country.
Par la suite, j'ai décidé d'écrire mon livre, pour démontrer l'étendue de ce problème à l'échelle mondiale. Voici la répartition nation par nation du niveau probable de gaspillage alimentaire dans tous les pays du monde. Malheureusement, les données empiriques, les statistiques fermes et justes, n'existent pas. Par conséquent, pour prouver ce que je dis, je devais avant toute chose trouver une façon détournée de révéler la quantité de nourriture qui était gaspillée. J'ai donc pris les provisions alimentaires de chaque pays et je les ai comparées à la quantité vraisemblable de consommation par chaque pays. C'est basé sur des sondages sur les habitudes alimentaires, sur les niveaux d'obésité, sur un ensemble de facteurs qui vous donnent une estimation approchée de la quantité de nourriture qui passe dans la bouche des gens. Cette ligne noire au centre de ce graphe est le niveau de consommation vraisemblable avec une tolérance pour certains niveaux de gaspillages inévitables. Il y aura toujours du gaspillage. Je ne suis pas irréaliste au point de penser que nous pouvons vivre dans un monde sans gâchis. Mais cette ligne noire montre ce que les provisions alimentaires devraient être dans un pays qui permet une alimentation saine, stable, et assurée pour toutes les personnes de ce pays. N'importe quel point au-dessus de cette ligne -- et vous remarquerez rapidement que cela inclut la plupart des pays du monde -- représente les surplus inutiles et reflète vraisemblablement les niveaux de gaspillage de chaque pays.
As a country gets richer, it invests more and more in getting more and more surplus into its shops and restaurants, and as you can see, most European and North American countries fall between 150 and 200 percent of the nutritional requirements of their populations. So a country like America has twice as much food on its shop shelves and in its restaurants than is actually required to feed the American people.
Quand la richesse d'un pays s'accroît, il accumule de plus en plus d'excédents dans les magasins et les restaurants, et comme vous pouvez le voir, la plupart des pays européens et nord-américains se situent entre 150% et 200% des apports nutritionnels conseillés de leur population. Donc un pays comme les États-Unis a deux fois plus de nourriture dans ses magasins et ses restaurants qu'il n'en faut pour nourrir le peuple américain.
But the thing that really struck me, when I plotted all this data, and it was a lot of numbers, was that you can see how it levels off. Countries rapidly shoot towards that 150 mark, and then they level off, and they don't really go on rising as you might expect. So I decided to unpack that data a little bit further to see if that was true or false. And that's what I came up with. If you include not just the food that ends up in shops and restaurants, but also the food that people feed to livestock, the maize, the soy, the wheat, that humans could eat but choose to fatten livestock instead to produce increasing amounts of meat and dairy products, what you find is that most rich countries have between three and four times the amount of food that their population needs to feed itself. A country like America has four times the amount of food that it needs.
Mais la chose qui m'a vraiment frappé quand je compilais ces données - et ça faisait beaucoup de chiffres - est que vous pouvez voir la façon dont ça se stabilise. Les pays atteignent rapidement ces 150%, et puis ils se stabilisent, sans augmenter de nouveau comme on pourrait s'y attendre. J'ai donc décidé de déballer ces données davantage pour voir si c'était vrai ou faux. Et voilà ce que j'ai trouvé. Si vous prenez en compte non seulement la nourriture qui termine dans les magasins et les restaurants, mais aussi la nourriture avec laquelle nous nourrissons le bétail -- le maïs, le soja, le blé, que les humains pourraient manger mais décident d'utiliser pour engraisser le bétail et produire de plus en plus de viande et de produits laitiers -- vous vous apercevez que la plupart des pays riches possèdent entre 3 et 4 fois la quantité de nourriture nécessaire pour nourrir leur propre population. Un pays comme les États-Unis a quatre fois la quantité de nourriture dont il a besoin.
When people talk about the need to increase global food production to feed those nine billion people that are expected on the planet by 2050, I always think of these graphs. The fact is, we have an enormous buffer in rich countries between ourselves and hunger. We've never had such gargantuan surpluses before. In many ways, this is a great success story of human civilization, of the agricultural surpluses that we set out to achieve 12,000 years ago. It is a success story. It has been a success story. But what we have to recognize now is that we are reaching the ecological limits that our planet can bear, and when we chop down forests, as we are every day, to grow more and more food, when we extract water from depleting water reserves, when we emit fossil fuel emissions in the quest to grow more and more food, and then we throw away so much of it, we have to think about what we can start saving.
Quand on parle du besoin d'augmenter la production globale pour nourrir les 9 milliards de personnes attendues sur la planète d'ici 2050, je pense toujours à ces graphiques. Le fait est que, dans les pays riches, nous avons un tampon énorme entre nous-mêmes et la faim. Nous n'avons jamais eu d'excédents aussi gargantuesques auparavant. De bien des façons, c'est une grande histoire de la réussite de la civilisation humaine, des excédents agricoles, que nous avons entamée il y a 12 000 ans. C'est une histoire de réussite. Ça a été une réussite. Mais maintenant nous devons reconnaître que nous atteignons les limites écologiques que notre planète peut supporter, et lorsque nous abattons des forêts, comme nous le faisons tous les jours, pour cultiver de plus en plus les terres, quand nous extrayons l'eau des réserves d'eau qui s'amoindrissent, quand nous émettons des combustibles fossiles pour produire de plus en plus de nourriture et ensuite en jeter tout autant, nous devons penser à ce que nous pouvons commencer à préserver.
And yesterday, I went to one of the local supermarkets that I often visit to inspect, if you like, what they're throwing away. I found quite a few packets of biscuits amongst all the fruit and vegetables and everything else that was in there. And I thought, well this could serve as a symbol for today.
Hier, je suis allé à l'un des supermarchés locaux où je me rends souvent pour « inspecter » ce qu'ils jettent. J'ai trouvé pas mal de paquets de biscuits parmi tous les fruits et légumes et toute la nourriture qu'il y avait là-bas. Je me suis dit que ça pourrait servir de symbole aujourd'hui.
So I want you to imagine that these nine biscuits that I found in the bin represent the global food supply, okay? We start out with nine. That's what's in fields around the world every single year. The first biscuit we're going to lose before we even leave the farm. That's a problem primarily associated with developing work agriculture, whether it's a lack of infrastructure, refrigeration, pasteurization, grain stores, even basic fruit crates, which means that food goes to waste before it even leaves the fields. The next three biscuits are the foods that we decide to feed to livestock, the maize, the wheat and the soya. Unfortunately, our beasts are inefficient animals, and they turn two-thirds of that into feces and heat, so we've lost those two, and we've only kept this one in meat and dairy products. Two more we're going to throw away directly into bins. This is what most of us think of when we think of food waste, what ends up in the garbage, what ends up in supermarket bins, what ends up in restaurant bins. We've lost another two, and we've left ourselves with just four biscuits to feed on. That is not a superlatively efficient use of global resources, especially when you think of the billion hungry people that exist already in the world.
Je veux que vous vous représentiez ces 9 biscuits que j'ai trouvés dans la poubelle comme l'ensemble de la nourriture dans le monde. Nous commençons avec 9 biscuits. C'est la production des champs dans le monde tous les ans. Nous allons perdre le premier biscuit avant même que nous ne quittions la ferme. C'est un problème principalement lié au développement de la profession agricole, que ce soit par un manque d'infrastructures, de moyens de réfrigération et de pasteurisation, de réserves de céréales, même de simples cageots de fruits. Les aliments sont gaspillés avant même qu'ils ne quittent leur champ. Les trois biscuits suivants représentent les aliments avec lesquels nous décidons de nourrir le bétail : le maïs, le blé, et le soja. Malheureusement, nos bêtes ne sont pas des animaux très rentables, car elles en transforment les deux-tiers en excréments et en chaleur. Nous avons donc perdu deux biscuits. Il nous en reste un pour la viande et les produits laitiers. Nous allons en jeter deux de plus à la poubelle. C'est ce à quoi la plupart d'entre nous pense quand on parle de gaspillage alimentaire, ce qui finit dans les poubelles des supermarchés et des restaurants. Nous avons perdu deux autres biscuits, et il ne nous reste plus que quatre biscuits pour nous nourrir. Ce n'est pas la meilleure façon d'utiliser les ressources mondiales, en particulier quand on pense aux milliards de personnes affamées qui sont déjà présentes dans le monde.
Having gone through the data, I then needed to demonstrate where that food ends up. Where does it end up? We're used to seeing the stuff on our plates, but what about all the stuff that goes missing in between?
Après avoir parcouru les données, je devais ensuite montrer où cette nourriture se retrouvait. Où est-ce qu'elle se retrouve ? Nous voyons les choses dans notre assiette, mais qu'en est-il de tout le reste qui se perd entretemps ?
Supermarkets are an easy place to start. This is the result of my hobby, which is unofficial bin inspections. (Laughter) Strange you might think, but if we could rely on corporations to tell us what they were doing in the back of their stores, we wouldn't need to go sneaking around the back, opening up bins and having a look at what's inside. But this is what you can see more or less on every street corner in Britain, in Europe, in North America. It represents a colossal waste of food, but what I discovered whilst I was writing my book was that this very evident abundance of waste was actually the tip of the iceberg. When you start going up the supply chain, you find where the real food waste is happening on a gargantuan scale.
On peut facilement commencer par les supermarchés. Voici le fruit de ma passion, l'inspection officieuse de poubelles. (Rires) Bizarre, peut-être, mais si nous pouvions compter sur les entreprises pour nous dire ce qu'elles font à l'arrière de leurs magasins, nous n'aurions pas à nous faufiler derrière, en ouvrant des poubelles et en regardant leur contenu. Mais c'est ce que vous pouvez voir plus ou moins à tous les coins de rues en Grande-Bretagne, en Europe, et en Amérique du Nord. Ça représente un gâchis colossal de nourriture, mais ce que j'ai découvert pendant que j'écrivais mon livre c'est que cette quantité exubérante de gâchis n'était que la partie émergée de l'iceberg. Quand vous remontez la chaine d'approvisionnement, vous découvrez que le réel gâchis de nourriture survient à une échelle gargantuesque.
Can I have a show of hands if you have a loaf of sliced bread in your house? Who lives in a household where that crust -- that slice at the first and last end of each loaf -- who lives in a household where it does get eaten? Okay, most people, not everyone, but most people, and this is, I'm glad to say, what I see across the world, and yet has anyone seen a supermarket or sandwich shop anywhere in the world that serves sandwiches with crusts on it? (Laughter) I certainly haven't. So I kept on thinking, where do those crusts go? (Laughter) This is the answer, unfortunately: 13,000 slices of fresh bread coming out of this one single factory every single day, day-fresh bread. In the same year that I visited this factory, I went to Pakistan, where people in 2008 were going hungry as a result of a squeeze on global food supplies. We contribute to that squeeze by depositing food in bins here in Britain and elsewhere in the world. We take food off the market shelves that hungry people depend on.
Pouvez-vous lever la main si vous avez du pain de mie tranché chez vous ? Qui vit dans une maison où cette partie croutée -- cette tranche à chaque extrémité du pain de mie -- qui vit dans une maison où on la mange ? Ok, la plupart d'entre vous, pas tout le monde, mais la plupart, et c'est ce que je vois partout dans le monde. Pourtant avez-vous déjà vu un supermarché ou une sandwicherie n'importe où dans le monde qui sert des sandwichs avec la tranche croûtée ? (Rires) Je n'en ai assurément pas vu. J'ai donc poursuivi ma réflexion : Où cette croûte se retrouve-t-elle ? (Rires) Voici la réponse, malheureusement : 13 000 tranches de pain de mie frais qui sortent de cette unique usine tous les jours. La même année de ma visite dans cette usine, je suis allé au Pakistan, où les gens en 2008 souffraient de la faim à cause d'une restriction des provisions mondiales de nourriture. Nous avons participé à cette restriction en laissant de la nourriture dans des poubelles ici en Grande-Bretagne et ailleurs dans le monde. Nous enlevons la nourriture des rayons sur lesquels les gens affamés dépendent.
Go one step up, and you get to farmers, who throw away sometimes a third or even more of their harvest because of cosmetic standards. This farmer, for example, has invested 16,000 pounds in growing spinach, not one leaf of which he harvested, because there was a little bit of grass growing in amongst it. Potatoes that are cosmetically imperfect, all going for pigs. Parsnips that are too small for supermarket specifications, tomatoes in Tenerife, oranges in Florida, bananas in Ecuador, where I visited last year, all being discarded. This is one day's waste from one banana plantation in Ecuador. All being discarded, perfectly edible, because they're the wrong shape or size.
Remontez encore d'un cran, et vous avez les agriculteurs qui jettent parfois un-tiers ou même plus de leur récolte à cause de normes esthétiques. Cet agriculteur, par exemple, a investi 16 000 £ dans la culture des épinards, sans en récolter une feuille, parce qu'il y avait un peu d'herbe qui poussait au milieu. Les pommes de terre qui sont esthétiquement imparfaites sont données aux cochons. Les panais qui sont trop petits pour les spécifications des supermarchés, les tomates de Tenerife, les oranges de Floride, les bananes d’Équateur, où je suis allé l'an dernier, Tout est jeté. Voici le gâchis sur un jour d'une plantation de bananes en Équateur. Elles sont toutes jetées, pourtant parfaitement comestibles, parce qu'elles ont la mauvaise forme ou la mauvaise taille.
If we do that to fruit and vegetables, you bet we can do it to animals too. Liver, lungs, heads, tails, kidneys, testicles, all of these things which are traditional, delicious and nutritious parts of our gastronomy go to waste. Offal consumption has halved in Britain and America in the last 30 years. As a result, this stuff gets fed to dogs at best, or is incinerated. This man, in Kashgar, Xinjiang province, in Western China, is serving up his national dish. It's called sheep's organs. It's delicious, it's nutritious, and as I learned when I went to Kashgar, it symbolizes their taboo against food waste. I was sitting in a roadside cafe. A chef came to talk to me, I finished my bowl, and halfway through the conversation, he stopped talking and he started frowning into my bowl. I thought, "My goodness, what taboo have I broken? How have I insulted my host?" He pointed at three grains of rice at the bottom of my bowl, and he said, "Clean." (Laughter) I thought, "My God, you know, I go around the world telling people to stop wasting food. This guy has thrashed me at my own game." (Laughter)
Si on fait ça avec les fruits et les légumes, on peut faire ça avec les animaux aussi. Le foie, les poumons, la tête, la queue, les reins, les testicules, tous ces aliments qui sont des parties traditionnelles, délicieuses, et nutritives de notre gastronomie, vont à la poubelle. La consommation d'abats s'est réduite de moitié en Grande-Bretagne et en Amérique au cours des 30 dernières années. Par conséquent, on donne ces aliments aux chiens dans le meilleur des cas, ou bien on les incinère. Cet homme, au Kachgar, dans la région du Xinjiang, à l'ouest de la Chine, sert le plat national. Ça s'appelle les organes de mouton. C'est délicieux, c'est nourrissant, et, comme je l'ai appris quand je suis allé au Kachgar, ce plat symbolise leur tabou à l'égard du gâchis de nourriture. J'étais assis dans un café au bord de la route. Un chef cuisinier est venu me voir, j'avais terminé mon bol, et au milieu de la conversation, il s'est arrêté de parler et il a commencé à froncer les sourcils en regardant mon bol. Je me suis dit : « Bonté divine, quel tabou ais-je bafoué ? De quelle manière ais-je pu insulter mon hôte ? » Il a pointé du doigt trois grains de riz au fond de mon bol, et il a dit : « Nettoie. » (Rires) Je me suis dit : « Mon Dieu, je parcours le monde pour dire aux gens d'arrêter de gaspiller la nourriture. Ce gars m'a battu à mon propre jeu. » (Rires)
But it gave me faith. It gave me faith that we, the people, do have the power to stop this tragic waste of resources if we regard it as socially unacceptable to waste food on a colossal scale, if we make noise about it, tell corporations about it, tell governments we want to see an end to food waste, we do have the power to bring about that change.
Mais ça m'a donné foi. Ça m'a donné foi en le pouvoir que nous avons tous d'arrêter ce gâchis tragique de ressources si on considère comme socialement inacceptable de gaspiller la nourriture à une échelle colossale, si on proteste, si on en parle aux entreprises, si on dit aux gouvernements qu'on veut en voir la fin, nous avons réellement le pouvoir d'amener ce changement.
Fish, 40 to 60 percent of European fish are discarded at sea, they don't even get landed. In our homes, we've lost touch with food. This is an experiment I did on three lettuces. Who keeps lettuces in their fridge? Most people. The one on the left was kept in a fridge for 10 days. The one in the middle, on my kitchen table. Not much difference. The one on the right I treated like cut flowers. It's a living organism, cut the slice off, stuck it in a vase of water, it was all right for another two weeks after this.
40 à 60% des poissons européens sont jetés à la mer. Ils n'arrivent même pas sur la terre ferme. Dans nos maisons, nous avons perdu le contact avec la nourriture. Voici une expérience que j'ai faite sur trois laitues. Qui conserve la laitue au réfrigérateur ? La plupart des gens. Celle à gauche a été conservée 10 jours au réfrigérateur. Celle au centre est restée sur ma table de cuisine. Pas vraiment de différence. Celle à droite, je l'ai traitée comme une fleur. C'est un organisme vivant : retirez le bout, laissez-là dans un vase d'eau, et elle était encore bonne deux semaines après cette photo.
Some food waste, as I said at the beginning, will inevitably arise, so the question is, what is the best thing to do with it? I answered that question when I was 15. In fact, humans answered that question 6,000 years ago: We domesticated pigs to turn food waste back into food. And yet, in Europe, that practice has become illegal since 2001 as a result of the foot-and-mouth outbreak. It's unscientific. It's unnecessary. If you cook food for pigs, just as if you cook food for humans, it is rendered safe. It's also a massive saving of resources. At the moment, Europe depends on importing millions of tons of soy from South America, where its production contributes to global warming, to deforestation, to biodiversity loss, to feed livestock here in Europe. At the same time we throw away millions of tons of food waste which we could and should be feeding them. If we did that, and fed it to pigs, we would save that amount of carbon. If we feed our food waste which is the current government favorite way of getting rid of food waste, to anaerobic digestion, which turns food waste into gas to produce electricity, you save a paltry 448 kilograms of carbon dioxide per ton of food waste. It's much better to feed it to pigs. We knew that during the war. (Laughter)
Une partie du gâchis de nourriture, comme je l'ai dit, va inévitablement augmenter, donc la question est : quelle est la meilleure chose à faire ? J'ai répondu à cette question quand j'avais 15 ans. En fait, les humains y ont répondu il y a 6000 ans : nous avons domestiqué les cochons pour transformer les aliments gaspillés en nourriture. Et pourtant, en Europe, cette pratique est devenue illégale depuis 2001 à la suite de la fièvre aphteuse. Ce n'est pas scientifique. Ce n'est pas nécessaire. Si vous cuisinez la nourriture pour les cochons, comme si vous cuisiniez pour les humains, ça devient sans danger. C'est aussi une façon d'épargner massivement les ressources. En ce moment, l'Europe dépend sur l'importation de millions de tonnes de soja d'Amérique du Sud, où sa production participe au réchauffement climatique, à la déforestation, à la destruction de la biodiversité, afin de nourrir le bétail ici en Europe. Simultanément, nous jetons des millions de tonnes de nourriture gâchée qui pourrait et devrait les nourrir. Si nous faisions ça, et si nous la donnions aux cochons, nous pourrions économiser cette quantité de carbone. Si on traite les déchets alimentaires par la façon usuelle de se débarrasser d'eux, avec la digestion anaérobique, qui transforme les restes de nourriture en gaz pour produire de l'électricité, nous économisons piètrement 448 kg de dioxyde de carbone par tonne de nourriture jetée. C'est bien mieux de la donner aux cochons. Nous savions cela pendant la guerre. (Rires)
A silver lining: It has kicked off globally, the quest to tackle food waste. Feeding the 5,000 is an event I first organized in 2009. We fed 5,000 people all on food that otherwise would have been wasted. Since then, it's happened again in London, it's happening internationally, and across the country. It's a way of organizations coming together to celebrate food, to say the best thing to do with food is to eat and enjoy it, and to stop wasting it. For the sake of the planet we live on, for the sake of our children, for the sake of all the other organisms that share our planet with us, we are a terrestrial animal, and we depend on our land for food. At the moment, we are trashing our land to grow food that no one eats. Stop wasting food. Thank you very much. (Applause) (Applause)
Le bon côté : la lutte contre le gâchis de nourriture a démarré partout dans le monde. J'ai organisé "Feeding the 5000" pour la première fois en 2009. Nous avons nourri 5000 personnes avec de la nourriture qui aurait été gaspillée autrement. Depuis, il y a eu un autre événement à Londres, il y en a dans le monde entier, et à travers le pays. C'est une façon pour les organisations de se réunir pour célébrer la nourriture, pour dire que la meilleure chose à faire avec la nourriture, c'est de la manger et d'en prendre plaisir, et d'arrêter de la gaspiller. Au nom de la planète sur laquelle nous vivons, au nom de nos enfants, au nom de tous les autres organismes vivants avec qui nous partageons notre planète -- nous sommes des animaux terrestres, et nous dépendons de notre terre pour nous nourrir. En ce moment, nous gaspillons nos terres pour y cultiver de la nourriture que personne ne mange. Arrêtez de gaspiller la nourriture. Merci beaucoup. (Applaudissements)