About three years ago, I lost my daughter. She was sexually assaulted and murdered. She was my only child and was just 19. As the shock wore off and the all-consuming grief took over, I lost all meaning and purpose in life. Then my daughter spoke to me. She asked me to keep living. If I am not around, she will have one less heart to continue to live in. With that, my partner Susan and I started our desperate climb out of this deep hole of trauma and loss. In the journey back to the land of the living with grief, we unexpectedly found a rather unlikely and very helpful ally: my work.
Il y a trois ans, j’ai perdu ma fille. Elle a été agressée sexuellement et tuée. Elle était mon seul enfant et n’avait que 19 ans. Quand le choc s’est dissipé, le chagrin dévorant a pris le dessus, j’ai perdu tout sens et but dans la vie. Puis ma fille m’a parlé. Elle m’a dit de continuer de vivre. Si je ne suis plus là, elle aura un cœur de moins dans lequel vivre. Ma partenaire Susan et moi avons commencé notre ascension désespérée vers la sortie de ce profond trou de traumatisme et de perte. Durant le voyage vers le monde du chagrin, nous avons inopinément trouvé un allié plutôt improbable mais très utile : le travail.
At first, I wasn't even sure if I should go back to work. I had a lot of self-doubt. As a senior executive, I'm responsible for thousands of employees and billions of dollars. After all that trauma, is my mind still sharp and creative enough for that job? Can I still relate to people? Can I get past the resentment and regret I felt about all the time I spent working instead of being with my daughter? Is it fair to leave Susan home alone, dealing with her own grief and pain? At the end, I made the decision to go back to work, and I am very glad I did.
Au début, je n’étais même pas sûr de pouvoir retourner au travail. J’avais beaucoup de doutes personnels. En tant que cadre exécutif, je suis responsable de milliers d’employés et de millions de dollars. Après tout ce traumatisme, mon esprit était-il encore assez affuté et créatif pour ce travail ? Pouvais-je toujours me fier aux gens ? Pouvais-je passer outre le ressentiment et le regret que je ressentais par-rapport à tout le temps que j’avais passé à travailler au lieu d’être avec ma fille ? Est-ce normal de laisser Susan seule à la maison, à gérer son propre chagrin et sa propre douleur ? A la fin, j’ai pris la décision de retourner au travail, et je suis très heureux de l’avoir fait.
We all experience grief and loss in our lives. For most of us, that means, at some point, getting up and getting back to work while living with the grief. On those days, we will continue to carry the incredible burden of sadness, but also a hope that work itself can restore for us that much-needed feeling of purpose. For me, work started out as just a productive distraction, but evolved to being truly therapeutic and meaningful in so many ways. And my return to work proved to be a good thing for the company as well. I know I'm not indispensable, but retaining my expertise proved to be very beneficial, and my return helped all the teams avoid disruptions and distractions. When you lose the most precious thing in your life, you gain a lot of humility and a very different perspective free of egos and agendas, and I think I'm a better coworker and a leader because of that.
Nous expérimentons tous le chagrin et la perte dans nos vies. Pour la plupart d’entre nous, cela signifie, à un certain point, se lever et retourner au travail, en vivant avec le chagrin. Ces jours-là, nous continuerons de porter l’incroyable fardeau de la tristesse, mais aussi l’espoir que le travail lui-même peut restaurer en nous, ce sentiment très demandé d’objectif. Pour moi, le travail a commencé par être juste une distraction productive, mais il c’est devenu très thérapeutique et signifiant de bien des manières. Et mon retour au travail s’est révélé être une bonne chose pour l’entreprise aussi. Je sais que je ne suis pas indispensable, mais garder mon expertise a été très bénéfique, et mon retour a aidé toutes les équipes à éviter les disruptions et distractions. Quand vous perdez la chose la plus précieuse dans votre vie, vous gagnez beaucoup d’humilité et une perspective très différente, libre d’egos et d’obligations, et je pense être un meilleur collègue et chef à cause de ça.
For all the good that came from it, though, my reentry into work was far from easy. It was very hard. The biggest challenge was having to separate my personal and professional lives completely. You know -- OK to cry early in the morning, but slap a smile on the face promptly at eight o'clock and act as if everything is the same as before until the workday is over. Living in two completely different worlds at the same time, and all the hiding and pretending that went with it, it was -- it was exhausting, and made me feel very alone.
Pour tout le mien qui en est ressorti, toutefois, mon retour au travail fut loin d’être facile. Il fut très dur. Le plus gros défi était de complètement séparer ma vie personnelle et professionnelle. Vous savez -- c’est normal de pleurer tôt le matin mais souriez à huit heures pétantes et agissez comme si tout était comme avant jusqu’à ce que le travail soit fini. Vivre dans deux mondes complètement différents en même temps, et toutes les cachotteries et dissimulations qui vont avec, c’était -- c’était épuisant, et ça me faisait me sentir très seul.
Over time, I worked through those struggles and I gained the confidence and the acceptance to bring my whole self to work. And as a direct result of that, I found joy again in it.
Avec le temps, j’ai travaillé sur ces difficultés et j’ai acquis la confiance et l’acceptation de ramener ma vraie personnalité au travail. Et le résultat direct de cela a été de retrouver à nouveau la joie.
During that hard journey back to work, I learned the power of having a culture of empathy in the workplace. Not sympathy, not compassion, but empathy. I came to believe that a workplace where empathy is a core part of the culture, that is a joyful and productive workplace, and that workplace inspires a great deal of loyalty. I believe there are three things a company can do to create and nurture a culture of empathy in the workplace in general and support a grieving employee like myself in particular. One is to have policies that let an employee deal with their loss in peace, without worrying about administrative logistics. Second, provide return-to-work therapy to the employee as an integral part of the health benefits package. And third, provide training for all employees on how to support each other -- empathy training, as I call it.
Durant ce dur voyage retour au travail, j’ai appris le pouvoir d’avoir une culture de l’empathie. Pas de la sympathie, pas de la compassion, mais de l’empathie/ J’ai appris qu’un lieu de travail où l’empathie est au centre de la culture, est un lieu de travail heureux et productif, et ce lieu de travail inspire beaucoup de loyauté. Je crois qu’il y a trois choses qu’une entreprise peut faire pour créer et nourrir une culture de l’empathie dans un lieu de travail et soutenir un employé dans le deuil comme je l’étais. La première est d’avoir des politiques qui laissent un employé gérer sa perte en paix, sans se soucier de la logistique administrative. Ensuite, permettre une thérapie de retour au travail à un employé comme une part intégrante de ses avantages sociaux. Et enfin, offrir une formations à tous les employés sur comment se soutenir mutuellement -- des formations d’empathie, comme je les appelle.
In the first category of policies to help deal with the loss, the most important policy is regarding time off. It's true that there is no expiration date to grieve and time cannot undo a loss, but time away from work helped me figure out how daily life can coexist with grief. We don't want a grieving employee to have to cobble together vacation days and sick days and unpaid leave and whatever else. A formal time-off policy that also allows the employee to come back to the same role they had before their time off -- that policy will make a real difference. Personally, I was so grateful to come back to my old role. The familiar work, familiar people, provided a lot of comfort.
Dans la première catégorie de politiques pour aider à gérer la perte, la plus importante est celle qui concerne les congés. Il est vrai qu’il n’y a pas de date d’expiration du chagrin et le temps n’efface pas la perte, mais un temps loin du travail aide à comprendre comme la vie quotidienne peut coexister avec le deuil. Nous ne voulons pas qu’un employé en deuil doive prendre ses jours de vacances et de maladie, un congé sans solde, ou autre. Une politique de congé formelle qui permet à l’employé de revenir avec le même rôle qu’il avait avant son congé est une politique qui fera une vraie différence. Personnellement, j’ai été reconnaissant de pouvoir revenir à mon ancien poste. Un travail familier, avec des gens familiers, qui offrent beaucoup de confort.
The second category of help companies can provide to employees is return-to-work therapy. Therapy helped me muster the courage needed to bring my whole self to work and merge the two parallel worlds I was straddling into one, and just have one life. A couple of years ago, I spent a weekend scattering my daughter's ashes in the Pacific. It was a -- it was a horrific time. When I returned to work from that that following Monday, one of the first meetings was to arbitrate a very passionate debate on office wallpaper. I needed therapy to figure out how to be considerate of others' normal lives when my own life is so very different. Therapy helped me give myself permission to be vulnerable. Even if vulnerability is not often seen as a strength in the corporate world, when seemingly unrelated and just trivial things triggered deep feelings of sadness right smack in the middle of the workday, therapy helped me deal with them. And when painful anniversaries and events tried to hijack the day, like when I got a call from Texas Rangers regarding an arrest in my child's death, I was at work. Therapy helped me stay productive while still remaining true to the unique realities and the painful realities of my life.
La seconde catégorie d’aide que les entreprises peuvent offrir aux employés est une thérapie de retour au travail. La thérapie aide à rassembler le courage nécessaire pour mobiliser tout son être à travailler et fusionner les deux mondes parallèles dans lesquels on évolue, en un, et avoir seulement une vie. Il y a quelques années, j’ai passé un weekend à lancer les cendres de ma fille dans le Pacifique. C’était un moment affreux. Quand je suis retourné au travail, le lundi suivant, l’une des premières réunions consistait à arbitrer un débat passionnant sur le papier-peint du bureau. J’avais besoin d’une thérapie pour savoir comment considérer la vie normale des autres, quand la mienne était si différente. La thérapie m’a aidé à me donner la permission d’être vulnérable. Même si la vulnérabilité n’est pas souvent vue comme une force dans une entreprise, quand des choses triviales et apparemment sans rapport déclenchent des grands sentiments de tristesse en plein milieu de la journée, la thérapie aide beaucoup à les gérer. Parfois, les douloureux anniversaires et événements perturbent la journée, par exemple quand j’ai eu un appel des Texas Rangers par-rapport à une arrestation liée à la mort de mon enfant, j’étais au travail. La thérapie m’a aidé à rester plus productif tout en restant fidèle aux seules réalités et aux réalités douloureuses dans ma vie.
During the course of the return-to-work therapy, I had realized something. I had realized that many of those learnings, they would have been very helpful for me at work all along, independent of my loss. And that realization brings me to the final category of things companies can do. Provide empathy training to the employees. Look, I know it sounds odd, but empathy can be a learned behavior. For some, showing empathy comes naturally. A colleague came to see me; I had this electronic photo frame on my desk, rotating through pictures of my daughter. As she was leaving, she simply said, "Tilak, when you're ready, I would love for you to tell me the story behind each of those pictures." She didn't ignore my sadness; she didn't dwell on it. She simply gave me permission to be myself and made a human connection. This was her version of empathy, of which I'm sure there are many.
Durant le cours de la thérapie retour-au-travail, j’ai réalisé quelque chose. J’ai réalisé que beaucoup de ces apprentissages auraient été très utiles au travail, indépendamment de ma perte. Et cette réalité m’amène à la dernière catégorie des choses que les entreprises peuvent faire. Offrir une formation à l’empathie aux employés. Je sais que ça à l’air étrange, mais l’empathie peut être un comportement appris. Pour certains, montrer de l’empathie vient naturellement. Une collègue est venu me voir ; j’avais ce cadre photo électronique sur mon bureau, qui tournait en montrant des photos de ma fille. En partant, elle m’a juste dit : « Tilak, quand tu es prêt, j’aimerais beaucoup que tu me parles de l’histoire derrière chaque photo. » Elle connaissait ma tristesse ; elle ne s’y est pas attardée. Elle m’a simplement donné la permission d’être moi-même et elle a créer une connexion humaine. C’était sa version de l’empathie, dont il existe plusieurs versions.
But not everybody is a natural with empathy, and traditional work cultures don't always emphasize empathy. One person said to me, "I can't believe you made it back to work. I don't think I could have done it." Boy, did that make me feel awful. Is my love for my child not strong? Another person decided to be my spokesperson, guiding other folks on how and when to interact with me, all without my knowledge or consent. A few folks just maintained absolute stoic and deafening silence, which in some ways trivialized my loss. Some spent a ton of water-cooler time speculating if I would be any good at all at work, coming back from such a devastating loss. Time, frankly, would have been better spent in figuring out how to help me instead. And then there was that moment where I had to console someone, very distraught, who said, "I understand your loss. My dog died last year."
Mais tout le monde n’a pas une empathie naturelle, et les cultures du travail traditionnelles ne valorisent pas toujours l’empathie. Une personne m’a dit, un jour, « Je n’arrive pas à croire que tu as réussi à revenir. Je ne pense pas que j’aurais pu. » Qu’est-ce que je me suis senti mal ! Mon amour pour mon enfant n’est-il pas assez fort ? Une autre personne a décidé d’être mon porte-parole, en expliquant aux autres comment interagir avec moi, sans que je le sache ou y consente. Certains sont juste restés stoïques et murés dans le silence, ce qui trivialisait un peu ma perte. Certains ont passé un temps fou à la cafétéria à déterminer si je serais encore bon à travailler, après une perte si dévastatrice. Honnêtement, ce temps aurait été mieux alloué à se demander comme m’aider. Et il y a eu ce moment où j’ai du consoler quelqu’un, très désemparé, qui me disait « Je comprends votre perte. Mon chien est mort l’année dernière. »
Empathy training can help avoid that inherent awkwardness in dealing with loss. It can give people the confidence to bring their whole self to work, and the people around them, the awareness to accept them for who they are. And together, we'll all be better for it. Empathy training can help people acknowledge that a coworker is a very different person after a life-changing loss, and ask that simple and direct question: what would you like me to do differently to help you?
Une formation à l’empathie peut aider à éviter cette étrangeté inhérente à la gestion de la perte. Cela peut donner aux gens la confiance de se remobiliser pour travailler, mais aussi les gens autour d’eux, à prendre conscience de les accepter pour ce qu’ils sont. Et ensemble, nous serons meilleurs. La formation à l’empathie peut aider les gens à reconnnaître qu’un collègue est une personne très différente après une perte colossale, et poser cette question simple et directe : qu’est-ce que tu aimerais que je fasse de différent pour t’aider ?
There will come a day when I finally see my daughter, my little girl, again. And as she always did, she's going to make fun of me for working so much. But she knew. She knew that she was the top priority -- number one priority. And she will be thankful that work helped Dad live a purposeful life after she was gone.
Un jour viendra où je reverrai ma fille, ma petite fille à nouveau. Et comme toujours, elle se moquera de moi parce que je travaille tellement. Mais elle savait. Elle savait qu’elle était ma priorité -- ma priorité numéro un. Et elle sera reconnaissante que le travail ait aidé Papa à mener une vie utile après qu’elle soit partie.
It is such an incredible relief that the loss I experienced is not as common. A child dying ahead of the parent is just absolutely horrific -- the most nightmarish and unnatural thing to happen. But loss in itself is not uncommon. When done right, returning to work can help us survive loss and grief. And companies can help do it right, by fostering a culture of empathy in the workplace. It's not a burden or a lot of effort or expense. And creating such a workplace, where empathy is core to the culture -- it will be one of the best investments a company can make.
C’est un tel soulagement que la perte que j’ai connue ne soit pas si commune. Un enfant mourant avant ses parents est absolument affreux -- le plus grand cauchemar, la chose la moins naturelle. Mais la perte en soi n’est pas peu commune. Quand c’est bien fait, retourner au travail peut nous aider à survivre à la perte et le chagrin. Et les entreprises peuvent aider à le faire bien, en encourageant une culture de l’empathie sur le lieu de travail. Ce n’est pas un fardeau, beaucoup d’efforts ou de dépenses. Et créer un tel lieu de travail, où l’empathie est au cœur de la culture, sera l’un des meilleurs investissements qu’une entreprise puisse faire.
Thank you.
Merci.