Pat Mitchell: Your first time back on the TEDWomen stage.
Pat Mitchell : C’est votre retour sur la scène de TEDWomen.
Sheryl Sandberg: First time back. Nice to see everyone. It's always so nice to look out and see so many women. It's so not my regular experience, as I know anyone else's.
Sheryl Sandberg : Oui, je reviens. Je suis contente de vous voir. C’est toujours tellement agréable de voir tant de femmes autour de moi. Comme tout le monde, ce n’est pas vraiment mon expérience habituelle.
PM: So when we first started talking about, maybe the subject wouldn't be social media, which we assumed it would be, but that you had very much on your mind the missing leadership positions, particularly in the sector of technology and social media. But how did that evolve for you as a thought, and end up being the TED Talk that you gave?
PM : Lorsque nous avons commencé à parler de votre conférence, le sujet ne devait pas être les médias sociaux, comme nous l’avions supposé, mais ce qui vous importait plus, les postes de direction manquants, notamment dans le secteur des technologies et des médias sociaux. Comment votre réflexion a-t-elle abouti à la conférence TED que vous avez donnée ?
SS: So I was really scared to get on this stage and talk about women, because I grew up in the business world, as I think so many of us did. You never talk about being a woman, because someone might notice that you're a woman, right? They might notice. Or worse, if you say "woman," people on the other end of the table think you're asking for special treatment, or complaining. Or worse, about to sue them. And so I went through -- (Laughter) Right? I went through my entire business career, and never spoke about being a woman, never spoke about it publicly. But I also had noticed that it wasn't working.
SS : J’ai vraiment eu peur de monter sur scène et de parler des femmes, parce que j’ai grandi dans le monde de l'entreprise, comme beaucoup. Vous n'en parlez jamais, parce qu'on pourrait remarquer que vous êtes ... ... une femme... Ils pourraient vous remarquer. Ou pire encore, si vous dites « femme », les gens de l’autre côté de la table pensent que vous demandez une faveur, ou que vous vous plaignez, ou pire, que vous allez les poursuivre en justice. Et donc je suis passé par là. (Rires) N’est-ce pas ? J’ai fait toute ma carrière en entreprise sans jamais parler des femmes, jamais publiquement. Mais j’avais aussi remarqué que cela ne fonctionnait pas.
I came out of college over 20 years ago, and I thought that all of my peers were men and women, all the people above me were all men, but that would change, because your generation had done such an amazing job fighting for equality, equality was now ours for the taking. And it wasn't. Because year after year, I was one of fewer and fewer, and now, often the only woman in a room. And I talked to a bunch of people about, should I give a speech at TEDWomen about women, and they said, oh no, no. It will end your business career. You cannot be a serious business executive and speak about being a woman. You'll never be taken seriously again.
Je suis sortie du lycée il y a plus de 20 ans. J’ai vu que toute ma classe était mixte, et que mes supérieurs étaient des hommes. Mais cela allait changer, parce que votre génération avait tellement lutté pour l'égalité qu'elle était maintenant acquise. Mais elle ne l’était pas. Parce que, année après année, nous étions de moins en moins nombreuses, et que maintenant, je suis souvent la seule femme de la salle. J’ai demandé à tout un tas de personnes : « Dois-je prononcer un discours sur les femmes à TEDWomen ? » Ils ont répondu : « Oh non, non ! Votre carrière en entreprise sera finie. Vous ne pouvez pas être une dirigeante sérieuse et parler des femmes.
But fortunately, there were the few, the proud -- like you -- who told me I should give the speech, and I asked myself the question Mark Zuckerberg might -- the founder of Facebook and my boss -- asks all of us, which is, what would I do if I wasn't afraid? And the answer to what would I do if I wasn't afraid is I would get on the TED stage, and talk about women, and leadership. And I did, and survived. (Applause)
Vous ne serez jamais prise de nouveau au sérieux. » Heureusement, quelques personnes, fières (comme vous) m'ont incitée à donner la conférence. Je me suis posé la question que Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook et mon patron, pourrait poser à nous tous : « Que ferais-je si je n’avais pas peur ? » La réponse est que je monterais sur la scène de TED et que je parlerais des femmes et du leadership. Je l’ai fait et j’ai survécu. (Applaudissements)
PM: I would say, not only survived. I'm thinking of that moment, Sheryl, when you and I were standing backstage together, and you turned to me, and you told me a story. And I said -- very last minute -- you know, you really should share that story.
PM : Je dirais, pas seulement survécu. Je pense à ce moment, Sheryl, lorsque nous étions dans les coulisses, que vous vous êtes tournée vers moi, et que vous m’avez raconté une histoire. Et j’ai dit (à la dernière minute) : « Vous savez, vous devez vraiment partager cette histoire. »
SS: Oh, yeah. PM: What was that story?
SS : Ah, oui. PM : Quelle était cette histoire ?
SS: Well, it's an important part of the journey. So I had -- TEDWomen -- the original one was in D.C. -- so I live here, so I had gotten on a plane the day before, and my daughter was three, she was clinging to my leg: "Mommy, don't go." And Pat's a friend, and so, not related to the speech I was planning on giving, which was chock full of facts and figures, and nothing personal, I told Pat the story. I said, well, I'm having a hard day. Yesterday my daughter was clinging to my leg, and "Don't go."
SS : Eh bien, c’est un moment important du parcours. Le premier TEDWomen était à Washington et moi, je vis ici. Je devais prendre un avion la veille. Ma fille de 3 ans s’accrochait à moi : « Maman, ne t'en va pas. » Pat est une amie, et donc, sans rapport avec mon discours plein de faits et de chiffres, rien de personnel, j’ai lui ai raconté l'histoire en ajoutant que j'allais avoir une journée difficile. Hier ma fille s'accrochait à ma jambe.
And you looked at me and said, you have to tell that story. I said, on the TED stage? Are you kidding? I'm going to get on a stage and admit my daughter was clinging to my leg? And you said yes, because if you want to talk about getting more women into leadership roles, you have to be honest about how hard it is. And I did. And I think that's a really important part of the journey.
Vous m’avez regardée et dit : « Il faut raconter cette histoire. » J’ai demandé : « Sur scène ? Vous plaisantez ? Je vais monter sur une scène et admettre que ma fille s'accrochait à ma jambe ? » Vous m'avez répondu : « Oui, parce que si vous voulez faire entrer plus de femmes dans des rôles de direction, il faut être honnête sur les difficultés. » Je l’ai fait et je pense que c’était un moment très important du parcours.
The same thing happened when I wrote my book. I started writing the book. I wrote a first chapter, I thought it was fabulous. It was chock-full of data and figures, I had three pages on matrilineal Maasai tribes, and their sociological patterns. My husband read it and he was like, this is like eating your Wheaties. (Laughter) No one -- and I apologize to Wheaties if there's someone -- no one, no one will read this book. And I realized through the process that I had to be more honest and more open, and I had to tell my stories. My stories of still not feeling as self-confident as I should, in many situations. My first and failed marriage. Crying at work. Felling like I didn't belong there, feeling guilty to this day. And part of my journey, starting on this stage, going to "Lean In," going to the foundation, is all about being more open and honest about those challenges, so that other women can be more open and honest, and all of us can work together towards real equality.
La même chose s’est produite quand j’ai écrit mon livre. J’ai commencé à l’écrire. J’ai écrit un premier chapitre, j’ai pensé qu’il était fabuleux. Il était bourré de données et de chiffres, j’avais 3 pages sur les tribus Masaï matrilinéaires et leurs profils sociologiques. Mon mari l’a lu et il a fait une tête comme quand on mange des Kellog’s. (Rires) Je m’excuse auprès des gens de Kellog’s s’il y en a dans cette salle. Personne, personne ne lira ce livre ! j’ai réalisé tout au long du processus que je devais être plus honnête, ouverte, que je devais raconter mes histoires. Que je ne me sens pas toujours aussi sûre de moi que je le devrais, dans de nombreuses situations. Que mon premier mariage a échoué. De mes pleurs au travail. Que je ne me sens parfois pas faire partie de l’entreprise, que je me sens encore coupable. Une partie de mon parcours, depuis ce stade, pour aller « En avant toutes » vers la base, consiste à être plus ouverte et honnête sur ces défis, pour que les autres femmes puissent l'être elles aussi, et que tout le monde puisse travailler ensemble vers l’égalité réelle.
PM: I think that one of the most striking parts about the book, and in my opinion, one of the reasons it's hit such a nerve and is resonating around the world, is that you are personal in the book, and that you do make it clear that, while you've observed some things that are very important for other women to know, that you've had the same challenges that many others of us have, as you faced the hurdles and the barriers and possibly the people who don't believe the same. So talk about that process: deciding you'd go public with the private part, and then you would also put yourself in the position of something of an expert on how to resolve those challenges.
PM : Je pense que l’un des éléments les plus frappants de votre livre, et à mon avis, l’une des raisons pour lesquelles il nous a secoués et qu’il a un écho dans le monde entier, est que vous y êtes personnelle. Vous précisez bien que, même si vous avez observé certaines choses très importantes à connaître pour les autres femmes, vous avez eu les mêmes difficultés que beaucoup d’autres, en faisant face aux obstacles et aux barrières et éventuellement, aux personnes qui ne pensent pas comme vous. Parlons maintenant de ce processus : parler en public de sa vie privée, et se placer en position d’expert sur la façon de résoudre ces difficultés. SS : Après avoir donné la conférence TED, ce qui m’est arrivé a été…
SS: After I did the TED Talk, what happened was -- you know, I never really expected to write a book, I'm not an author, I'm not a writer, and it was viewed a lot, and it really started impacting people's lives. I got this great --- one of the first letters I got was from a woman who said that she was offered a really big promotion at work, and she turned it down, and she told her best friend she turned it down, and her best friend said, you really need to watch this TED Talk. And so she watched this TED Talk, and she went back the next day, she took the job, she went home, and she handed her husband the grocery list. (Laughter) And she said, I can do this.
Vous savez, je ne me suis jamais vraiment imaginée écrire un livre, je ne suis pas auteure, je ne suis pas écrivain. La conférence a beaucoup été vue et elle a vraiment commencé à avoir un impact sur la vie des gens. J’ai eu ce grand… L’une des premières lettres reçues était celle d'une femme écrivant qu’on lui a offert une promotion vraiment très importante au travail, qu’elle a refusée. Quand elle l’a raconté à sa meilleure amie, celle-ci a dit : « Tu as vraiment besoin de visionner cette conférence TED. » Elle la regarda, et le lendemain, elle accepta le poste, elle rentra chez elle et elle confia la liste des courses à son mari. (Rires) Elle s'est dit : j’en suis capable.
And what really mattered to me -- it wasn't only women in the corporate world, even though I did hear from a lot of them, and it did impact a lot of them, it was also people of all different circumstances. There was a doctor I met who was an attending physician at Johns Hopkins, and he said that until he saw my TED Talk, it never really occurred to him that even though half the students in his med school classes were women, they weren't speaking as much as the men as he did his rounds. So he started paying attention, and as he waited for raised hands, he realized the men's hands were up. So he started encouraging the women to raise their hands more, and it still didn't work. So he told everyone, no more hand raising, I'm cold-calling. So he could call evenly on men and women. And what he proved to himself was that the women knew the answers just as well or better, and he was able to go back to them and tell them that. And then there was the woman, stay-at-home mom, lives in a really difficult neighborhood, with not a great school, she said that TED Talk -- she's never had a corporate job, but that TED Talk inspired her to go to her school and fight for a better teacher for her child. And I guess it was part of was finding my own voice. And I realized that other women and men could find their voice through it, which is why I went from the talk to the book.
Ce qui est vraiment important pour moi, c'est que ce n’était pas seulement destiné aux femmes du monde de l’entreprise, même si j’ai entendu parler de beaucoup d’entre elles et que cela a eu un impact sur bon nombre d’entre elles, il s’agissait aussi de femmes dans toute sorte de circonstances. J’ai rencontré un médecin à Johns Hopkins, disant qu'avant d'avoir vu ma conférence, il n’avait jamais vraiment remarqué que même si la moitié des élèves dans ses cours de médecine étaient des femmes, elles ne parlaient pas autant que les hommes pendant ses visites. Il a commencé à faire attention, et quand qu’il attendait que les mains se lèvent, il comprit qu’il n’y avait que des mains d’homme levées. Il a commencé à encourager les femmes à plus lever la main mais cela ne fonctionnait toujours pas. Alors il a dit à tout le monde : « Ne levez plus la main, je vais vous désigner. » Ainsi, il pouvait appeler également des hommes ou des femmes. Il s'est prouvé que les femmes connaissaient les réponses aussi bien voire mieux et il leur fit un commentaire en leur raconta cela. Il y a eu cette femme, mère au foyer, vivant dans un quartier très difficile, sans école correcte. Elle n’a jamais travaillé en entreprise, mais elle a dit que la conférence TED lui a inspiré de revenir vers son école et de se battre pour que son enfant ait de meilleurs professeurs. Je suppose que cela m'a permis de trouver ma propre parole. J’ai réalisé que d'autres pourraient trouver leur parole à travers la mienne, c’est pourquoi je suis passée de la conférence au livre.
PM: And in the book, you not only found your voice, which is clear and strong in the book, but you also share what you've learned -- the experiences of other people in the lessons. And that's what I'm thinking about in terms of putting yourself in a -- you became a sort of expert in how you lean in. So what did that feel like, and become like in your life? To launch not just a book, not just a best-selling, best-viewed talk, but a movement, where people began to literally describe their actions at work as, I'm leaning in.
PM : Dans votre livre, vous avez trouvé non seulement votre parole, claire et forte, mais vous avez aussi partagé ce que vous avez appris (des expériences des autres). C’est ce que je veux dire par experte, vous êtes devenue une sorte d’experte de la façon d’aller « En avant toutes ». Donc, qu’est-ce qui vous a motivé ? Pour lancer non seulement un livre, mais un best-seller, la conférence la plus regardée, mais un mouvement où les gens ont commencé à décrire littéralement leurs actions au travail sous la forme « En avant toutes ».
SS: I mean, I'm grateful, I'm honored, I'm happy, and it's the very beginning. So I don't know if I'm an expert, or if anyone is an expert. I certainly have done a lot of research. I have read every study, I have pored over the materials, and the lessons are very clear. Because here's what we know: What we know is that stereotypes are holding women back from leadership roles all over the world. It's so striking. "Lean In" is very global, I've been all over the world, talking about it, and -- cultures are so different. Even within our own country, to Japan, to Korea, to China, to Asia, Europe, they're so different. Except for one thing: gender. All over the world, no matter what our cultures are, we think men should be strong, assertive, aggressive, have voice; we think women should speak when spoken to, help others.
SS : Je suis reconnaissante, honorée, je suis heureuse et c’est le tout début. Je ne sais pas si je suis une experte, ni si quelqu’un l'est. J’ai certainement fait beaucoup de recherches. J’ai lu toutes les études, j’ai étudié de près les documents et les leçons sont très claires. Voici ce que nous savons : Partout, les stéréotypes éloignent les femmes des rôles de leadership C’est si frappant. « En avant toutes » est très global, j’ai été partout pour en parler et, les cultures sont tellement différentes. Même dans notre pays, au Japon, en Corée, en Chine, en Asie, en Europe, elles sont si différentes. Sauf sur une chose : l’égalité des sexes. Partout dans le monde, quelles que soient nos cultures, nous pensons que les hommes doivent être forts, autoritaires, agressifs, prendre la parole ; que les femmes ne doivent parler que lorsqu'on les y autorise,
Now we have, all over the world, women are called "bossy." There is a word for "bossy," for little girls, in every language there's one. It's a word that's pretty much not used for little boys, because if a little boy leads, there's no negative word for it, it's expected. But if a little girl leads, she's bossy.
qu'elles doivent aider les autres. Dans le monde entier, certaines femmes sont dites « autoritaires ». Dans toutes les langues, une expression existe qui signifie « autoritaire » pour les petites filles. Elle n’est presque pas utilisée pour les petits garçons, parce que quand un petit garçon dirige, il n’y a aucun mot négatif pour ça, c’est ce qui est attendu. Mais quand une petite fille dirige, c’est une « Mademoiselle J’ordonne ».
Now I know there aren't a lot of men here, but bear with me. If you're a man, you'll have to represent your gender. Please raise your hand if you've been told you're too aggressive at work. (Laughter) There's always a few, it runs about five percent. Okay, get ready, gentlemen. If you're a woman, please raise your hand if you've ever been told you're too aggressive at work. (Laughter) That is what audiences have said in every country in the world, and it's deeply supported by the data.
Maintenant, je sais qu’il n’y a pas beaucoup d’hommes ici, mais restez avec moi. Quand vous êtes un homme, vous devez représenter votre sexe. Merci de lever la main si on vous a dit que vous êtes trop agressif au travail. (Rires) Il y en a toujours quelques-uns, qui représentent environ 5%. Mesdames, merci de lever la main si on vous a dit que vous êtes trop agressive au travail. (Rires) C’est ce que le public a répondu dans tous les pays du monde, et c’est fortement étayé par les données. Maintenant, pensons-nous que les femmes
Now, do we think women are more aggressive than men? Of course not. It's just that we judge them through a different lens, and a lot of the character traits that you must exhibit to perform at work, to get results, to lead, are ones that we think, in a man, he's a boss, and in a woman, she's bossy. And the good news about this is that we can change this by acknowledging it.
soient plus agressives que les hommes ? Bien sûr que non. C’est juste que nous les jugeons à travers un filtre différent. Beaucoup des traits de caractère dont il faut faire preuve pour réussir au travail, pour obtenir des résultats, pour diriger, sont ceux desquels nous pensons, chez les hommes, « C’est un chef », chez les femmes, « Elle est autoritaire ». La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons changer cela en le reconnaissant.
One of the happiest moments I had in this whole journey is, after the book came out, I stood on a stage with John Chambers, the CEO of Cisco. He read the book. He stood on a stage with me, he invited me in front of his whole management team, men and women, and he said, I thought we were good at this. I thought I was good at this. And then I read this book, and I realized that we -- my company -- we have called all of our senior women too aggressive, and I'm standing on this stage, and I'm sorry. And I want you to know we're never going to do it again.
L’un des moments les plus heureux de ce parcours fut, après la sortie du livre, lorsque je me suis trouvée sur scène avec John Chambers, le PDG de Cisco. Il avait lu le livre et se tenait sur scène, il m’avait invitée devant son équipe dirigeante entière, hommes et femmes. Il a regretté : « Je pensai que nous étions justes. Je pensai que je l'étais. Puis j’ai lu ce livre, et j’ai réalisé que nous (mon entreprise) avions jugé toutes nos femmes aînées comme trop agressives, je m'en excuse devant vous. Je veux que vous sachiez que nous ne recommencerons jamais. » PM : Peut-on raconter cela à tout le monde ?
PM: Can we send that to a lot of other people that we know? (Applause)
SS: And so John is doing that because he believes it's good for his company, and so this kind of acknowledgement of these biases can change it. And so next time you all see someone call a little girl "bossy," you walk right up to that person, big smile, and you say, "That little girl's not bossy. That little girl has executive leadership skills." (Laughter)
(Applaudissements) SS : Il s’est excusé parce qu’il croit que c’est bon pour son entreprise. Ce genre de reconnaissance des disparités peut les changer. La prochaine fois que vous verrez quelqu’un appeler une petite fille « Mademoiselle J’ordonne », vous marcherez vers cette personne, grand sourire et vous direz : « Cette fillette n’est pas autoritaire. Elle a des compétences de dirigeante. » (Rires)
PM: I know that's what you're telling your daughter. SS: Absolutely.
Je suis sûre que c'est ce que vous dites à votre fille ! SS : Absolument.
PM: And you did focus in the book -- and the reason, as you said, in writing it, was to create a dialogue about this. I mean, let's just put it out there, face the fact that women are -- in a time when we have more open doors, and more opportunities -- are still not getting to the leadership positions. So in the months that have come since the book, in which "Lean In" focused on that and said, here are some of the challenges that remain, and many of them we have to own within ourselves and look at ourselves. What has changed? Have you seen changes?
PM : Le but de votre livre était de créer un dialogue à ce sujet, comme vous l’avez dit : faisons face au fait que les femmes, alors qu’elles ont plus de portes ouvertes et d’occasions, n’obtiennent toujours pas de positions de leadership. « En avant toutes » y est consacré et il présente quelques-uns des défis restants, que nous devons résoudre par et en nous-mêmes. Qu’y a-t'il de changé depuis sa parution ? Avez-vous vu des changements ?
SS: Well, there's certainly more dialogue, which is great. But what really matters to me, and I think all of us, is action. So everywhere I go, CEOs, they're mostly men, say to me, you're costing me so much money because all the women want to be paid as much as the men. And to them I say, I'm not sorry at all. (Laughter) At all. I mean, the women should be paid as much as the men.
SS : Il y a certainement plus de dialogue, ce qui est très bien. Ce qui compte vraiment pour moi, je crois pour nous tous, c’est l’action. Partout où que je vais, les dirigeants pour la plupart des hommes, me disent : « Vous me coûtez si cher : les femmes veulent être payées autant que les hommes. » Je leur réponds que je ne regrette rien. (Rires) Rien du tout. Je veux dire, les femmes devraient être payées autant que les hommes.
Everywhere I go, women tell me they ask for raises. Everywhere I go, women say they're getting better relationships with their spouses, asking for more help at home, asking for the promotions they should be getting at work, and importantly, believing it themselves. Even little things. One of the governors of one of the states told me that he didn't realize that more women were, in fact, literally sitting on the side of the room, which they are, and now he made a rule that all the women on his staff need to sit at the table.
Partout, les femmes me disent qu’elles demandent des augmentations, qu’elles ont de meilleures relations avec leur conjoint, en leur demandant plus d’aide à la maison, en réclamant les promotions qu’elles devraient obtenir au travail et ce qui est important, en croyant en elles. Même pour de petites choses. Le gouverneur de l’un des États m’a dit qu’il n’avait pas réalisé que plus de femmes se mettaient littéralement de côté dans leur salle. Il a maintenant établi une règle pour que toutes les femmes de son équipe s’assoient à la table.
The foundation I started along with the book "Lean In" helps women, or men, start circles -- small groups, it can be 10, it can be however many you want, which meet once a month. I would have hoped that by now, we'd have about 500 circles. That would've been great. You know, 500 times roughly 10. There are over 12,000 circles in 50 countries in the world.
La base, posée avec « En avant toutes », aide les femmes, ou les hommes, à commencer des cercles, de petits groupes de 10 ou plus, qui se réunissent une fois par mois. J’avais espéré atteindre environ 500 cercles, cela aurait été bien, 500 x 10. Il y a plus de 12 000 cercles dans 50 pays du monde entier.
PM: Wow, that's amazing.
PM : C’est incroyable. SS : Et ils se réunissent chaque mois.
SS: And these are people who are meeting every single month. I met one of them, I was in Beijing. A group of women, they're all about 29 or 30, they started the first Lean In circle in Beijing, several of them grew up in very poor, rural China. These women are 29, they are told by their society that they are "left over," because they are not yet married, and the process of coming together once a month at a meeting is helping them define who they are for themselves. What they want in their careers. The kind of partners they want, if at all. I looked at them, we went around and introduced ourselves, and they all said their names and where they're from, and I said, I'm Sheryl Sandberg, and this was my dream. And I kind of just started crying. Right, which, I admit, I do. Right? I've talked about it before. But the fact that a woman so far away out in the world, who grew up in a rural village, who's being told to marry someone she doesn't want to marry, can now go meet once a month with a group of people and refuse that, and find life on her own terms. That's the kind of change we have to hope for.
J’ai rencontré le premier groupe sur Pékin, un groupe de femmes dans la trentaine. Plusieurs d’entre elles ont grandi en Chine rurale et très pauvre. Leur société dit qu’à 29 ans, elles sont « laissées pour compte » car pas mariées. Se réunir une fois par mois les aide à définir qui elles sont pour elles-mêmes, ce qu’elles veulent dans leur carrière, le genre de partenaires qu’elles veulent, Nous nous sommes présentées, elles ont décliné leur nom, leur origine. J’ai dit : je suis Sheryl Sandberg et ceci était mon rêve. Je crois que je me suis mise à pleurer. Bon, ok, j’ai pleuré. J’en ai déjà parlé. Mais le fait qu’une femme si éloignée, qui a grandi dans un village rural, que l'on force à se marier, puisse aller à une réunion mensuelle, refuser cela et mener sa vie selon ses propres modalités, c’est le genre de changement que nous devons souhaiter.
PM: Have you been surprised by the global nature of the message? Because I think when the book first came out, many people thought, well, this is a really important handbook for young women on their way up. They need to look at this, anticipate the barriers, and recognize them, put them out in the open, have the dialogue about it, but that it's really for women who are that. Doing that. Pursuing the corporate world. And yet the book is being read, as you say, in rural and developing countries. What part of that has surprised you, and perhaps led to a new perspective on your part?
PM : Avez-vous été surprise par la nature globale du message ? Je crois qu'à la parution du livre, beaucoup ont pensé qu'il s'agissait d'un guide vraiment important pour les jeunes femmes en progression. Elles doivent lire ce livre, anticiper les obstacles, les détecter, les sauter, mais il est destiné à des femmes dans la course au monde de l’entreprise. Désormais, votre livre est lu dans les pays ruraux et en développement. Qu’est-ce qui vous a surpris et conduit à un nouveau point de vue ?
SS: The book is about self-confidence, and about equality. And it turns out, everywhere in the world, women need more self-confidence, because the world tells us we're not equal to men. Everywhere in the world, we live in a world where the men get "and," and women get "or." I've never met a man who's been asked how he does it all. (Laughter)
SS : Le sujet de mon livre est la confiance en soi et l’égalité. Il s’avère que, partout, les femmes ont besoin de plus de confiance en elles, parce que le monde entier nous dit que nous ne sommes pas égales aux hommes. Nous vivons dans un monde où les hommes obtiennent « et » et les femmes « ou ». Je ne connais pas d'homme à qui l’on ait demandé comment il arrive à tout faire.
Again, I'm going to turn to the men in the audience: Please raise your hand if you've been asked, how do you do it all? (Laughter) Men only. Women, women. Please raise your hand if you've been asked how you do it all? We assume men can do it all, slash -- have jobs and children. We assume women can't, and that's ridiculous, because the great majority of women everywhere in the world, including the United States, work full time and have children.
Les hommes : levez la main si on vous a demandé : « comment arrivez-vous à tout concilier ? » Maintenant les femmes ! Les hommes pourraient tout gérer, un job et des enfants, mais pas les femmes. C’est ridicule, car la plupart des femmes travaille à temps plein et a des enfants.
And I think people don't fully understand how broad the message is. There is a circle that's been started for rescued sex workers in Miami. They're using "Lean In" to help people make the transition back to what would be a fair life, really rescuing them from their pimps, and using it. There are dress-for-success groups in Texas which are using the book, for women who have never been to college. And we know there are groups all the way to Ethiopia. And so these messages of equality -- of how women are told they can't have what men can have -- how we assume that leadership is for men, how we assume that voice is for men, these affect all of us, and I think they are very universal. And it's part of what TEDWomen does. It unites all of us in a cause we have to believe in, which is more women, more voice, more equality.
On ne perçoit pas complètement l’universalité du message. Un cercle a démarré avec des prostituées secourues à Miami. Il utilise « En avant toutes » pour aider ces femmes à revenir vers ce qui serait une vie juste, en les sauvant vraiment de leurs souteneurs. Des groupes font fureur au Texas et se basent sur mon livre, pour des femmes qui n’ont jamais été au lycée. Nous savons qu’il existe des groupes jusqu’en Éthiopie. Ainsi ces messages d’inégalité, qui disent aux femmes qu’elles ne peuvent pas obtenir autant que les hommes où nous supposons que le leadership est pour les hommes, comme la parole, nous affectent tous et je pense qu’ils sont très universels. L'action de TEDWomen est de rassembler autour d'une cause à laquelle nous devons croire : « Plus de femmes, plus de prise de parole, plus d’égalité. »
PM: If you were invited now to make another TEDWomen talk, what would you say that is a result of this experience, for you personally, and what you've learned about women, and men, as you've made this journey?
PM : Si vous étiez invitée à donner une autre conférence TEDWomen, que nous raconteriez-vous comme résultat de cette expérience, pour vous--même, qu'avez-vous avez appris sur les femmes et les hommes, SS : Je pense que je dirais, j'ai déjà essayé de le dire,
SS: I think I would say -- I tried to say this strongly, but I think I can say it more strongly -- I want to say that the status quo is not enough. That it's not good enough, that it's not changing quickly enough. Since I gave my TED Talk and published my book, another year of data came out from the U.S. Census. And you know what we found? No movement in the wage gap for women in the United States. Seventy-seven cents to the dollar. If you are a black woman, 64 cents. If you are a Latina, we're at 54 cents. Do you know when the last time those numbers went up? 2002. We are stagnating, we are stagnating in so many ways. And I think we are not really being honest about that, for so many reasons. It's so hard to talk about gender. We shy away from the word "feminist," a word I really think we need to embrace. We have to get rid of the word bossy and bring back -- (Applause) I think I would say in a louder voice, we need to get rid of the word "bossy" and bring back the word "feminist," because we need it. (Applause)
mais je pense que je peux le dire encore plus fort, que le statu quo n’est pas suffisant. Que rien ne change assez vite. Depuis ma première conférence TED et la parution de mon livre, de nouvelles statistiques ont été publiées par le recensement américain. Savez-vous ce que nous avons trouvé ? L’écart salarial entre hommes et femmes aux États-Unis n'a pas bougé. Soixante-sept cents contre un dollar. Si vous êtes une femme noire, 64 cents. Pour une Latino, nous sommes à 54 cents. Savez-vous à quand remonte la dernière augmentation de ces chiffres ? À 200...2 ! Nous sommes en stagnation, nous stagnons à bien des égards. Nous ne sommes pas vraiment honnêtes à ce propos, pour tellement de raisons. Il est si difficile de parler d’égalité. Nous avons peur du mot « féministe », un mot que nous avons besoin d’adopter, je le pense vraiment. Je dirais plus fort qu'il faut se débarrasser du mot « autoritaire » (Applaudissements) et ramener le mot « féministe », car nous en avons besoin. (Applaudissements) PM : Nous avons besoin aussi d'aller « En avant toutes ».
PM: And we all need to do a lot more leaning in.
SS: A lot more leaning in.
SS : Beaucoup plus en avant.
PM: Thank you, Sheryl. Thanks for leaning in and saying yes.
PM : Je vous remercie, Sheryl. Merci d’aller « En avant toutes » et de dire oui.
SS: Thank you.
SS : Merci.
(Applause)
(Applaudissements)