As an Indian, and now as a politician and a government minister, I've become rather concerned about the hype we're hearing about our own country, all this talk about India becoming a world leader, even the next superpower. In fact, the American publishers of my book, "The Elephant, The Tiger and the Cell Phone," added a gratuitous subtitle saying, "India: The next 21st-century power." And I just don't think that's what India's all about, or should be all about.
En tant qu'Indien, et maintenant homme politique et ministre j'ai fini par me soucier de tout ce bruit que l'on fait à propos de notre pays, tous ces discours sur l'Inde devenant un leader mondial, et même la prochaine super-puissance. De fait, l'éditeur américain de mon livre, "L'Eléphant, le Tigre et le Portable", a ajouté un sous-titre un peu superflu qui dit, "L'Inde: la prochaine puissance du XXIème siècle." Et en fait je ne pense pas que ce soit ça l'Inde, ni que ce doive être ça.
Indeed, what worries me is the entire notion of world leadership seems to me terribly archaic. It's redolent of James Bond movies and Kipling ballads. After all, what constitutes a world leader? If it's population, we're on course to top the charts. We will overtake China by 2034. Is it military strength? Well, we have the world's fourth largest army. Is it nuclear capacity? We know we have that. The Americans have even recognized it, in an agreement. Is it the economy? Well, we have now the fifth-largest economy in the world in purchasing power parity terms. And we continue to grow. When the rest of the world took a beating last year, we grew at 6.7 percent.
En fait, ce qui m'inquiète est que toute cette notion de conduite du monde me semble terriblement archaïque. Cela a un parfum de films de James Bond et de ballades de Kipling. Après tout, qu'est-ce qui fait un leader mondial ? Si c'est la population, nous sommes bien partis. Nous dépasserons la Chine vers 2034. Est-ce la force militiare ? Bon, nous avons la 4ème armée du monde. Est-ce la puissance nucléaire ? Nous savons que nous l'avons. Même les Américains l'ont reconnu dans un traité. Est-ce l'économie ? Nous avons maintenant la cinquième plus grande économie du monde en pouvoir d'achat équivalent. Et nous continuons à croître. Quand le reste du monde a plongé l'an dernier, nous avons crû de 6,7%.
But, somehow, none of that adds up to me, to what I think India really can aim to contribute in the world, in this part of the 21st century. And so I wondered, could what the future beckons for India to be all about be a combination of these things allied to something else, the power of example, the attraction of India's culture, what, in other words, people like to call "soft power."
Mais d'une certaine manière, rien de tout cela ne participe à la contribution au monde que devrait pour moi viser l'Inde, en ce début du XXIème siècle. Et je me suis demandé : se pourrait-il que ce que le futur appelle l'Inde à être soit une combinaison de ces choses alliées à quelque chose d'autre, la puissance de l'exemple, l'attraction de la culture indienne, ce qu'en d'autres termes on aime à appeler "puissance douce".
Soft power is a concept invented by a Harvard academic, Joseph Nye, a friend of mine. And, very simply, and I'm really cutting it short because of the time limits here, it's essentially the ability of a country to attract others because of its culture, its political values, its foreign policies. And, you know, lots of countries do this. He was writing initially about the States, but we know the Alliance Francaise is all about French soft power, the British Council. The Beijing Olympics were an exercise in Chinese soft power. Americans have the Voice of America and the Fulbright scholarships. But, the fact is, in fact, that probably Hollywood and MTV and McDonalds have done more for American soft power around the world than any specifically government activity.
La puissance douce est un concept inventé par un professeur de Harvard, Joseph Nye, un de mes amis. Et, très simplement, et j'élague beaucoup à cause des contraintes de temps, c'est essentiellement la capacité d'un pays à attirer les autres par sa culture, ses valeurs politiques, sa politiques étrangère. Et, vous savez, beaucoup de pays le font. Il décrivait à l'origine les Etats-Unis, mais nous savons que l'Alliance Française est l'expression de la puissance douce française, le British Council, les jeux de Pékin étaient un exercice de puissance douce chinoise. Les Américains ont La Voix de l'Amérique et les bourses Fullbright. Mais à dire la vérité, il est probable que Hollywood, MTV et les MacDonalds ont fait davantage pour la puissance douce Américaine dans le monde qu'aucune initiative gouvernementale spécifique.
So soft power is something that really emerges partly because of governments, but partly despite governments. And in the information era we all live in today, what we might call the TED age, I'd say that countries are increasingly being judged by a global public that's been fed on an incessant diet of Internet news, of televised images, of cellphone videos, of email gossip. In other words, all sorts of communication devices are telling us the stories of countries, whether or not the countries concerned want people to hear those stories.
Et donc la puissance douce est quelque chose qui émerge en partie grâce aux gouvernements, mais en partie malgré les gouvernements. Et en cette ère de l'information où nous vivons tous, que nous pourrions appeler l'âge de TED, Je dirais que les pays sont de plus en plus jugés par un public global, nourri d'un régime permanent de nouvelles sur Internet, d'images télévisées, de vidéos sur mobile, de ragots par email, en d'autres termes, toutes sortes de moyens de communication nous racontent les histoires des pays que ces pays souhaitent ou non que ces histoires circulent.
Now, in this age, again, countries with access to multiple channels of communication and information have a particular advantage. And of course they have more influence, sometimes, about how they're seen. India has more all-news TV channels than any country in the world, in fact in most of the countries in this part of the world put together.
Maintenant, en cet âge encore une fois, les pays qui accèdent à de multiples canaux de communication et d'information sont avantagés. Et bien sûr ils ont parfois plus d'influence sur comment ils sont vus. L'Inde a davantage de chaînes TV exclusivement d'actualités que n'importe quel pays du monde, en fait que l'ensemble de la plupart des pays de cette partie du monde.
But, the fact still is that it's not just that. In order to have soft power, you have to be connected. One might argue that India has become an astonishingly connected country. I think you've already heard the figures. We've been selling 15 million cellphones a month. Currently there are 509 million cellphones in Indian hands, in India. And that makes us larger than the U.S. as a telephone market. In fact, those 15 million cellphones are the most connections that any country, including the U.S. and China, has ever established in the history of telecommunications.
Mais en fait ce n'est pas que ça. Pour avoir la puissance douce il faut être connecté. On peut soutenir que l'Inde est devenue un pays étonnamment connecté. Je pense que vous connaissez les chiffres. Nous avons vendu 15 millions de portables par mois. Il y a en ce moment 509 millions de portables dans des mains indiennes, en Inde. Et cela fait de nous un marché du téléphone plus gros que celui des US. En fait, ces 15 millions de portables sont le plus grand nombre de connexions qu'aucun pays, Etats-Unis et Chine compris, ait jamais établi dans l'histoire des télécommunications.
But, what perhaps some of you don't realize is how far we've come to get there. You know, when I grew up in India, telephones were a rarity. In fact, they were so rare that elected members of Parliament had the right to allocate 15 telephone lines as a favor to those they deemed worthy. If you were lucky enough to be a wealthy businessman or an influential journalist, or a doctor or something, you might have a telephone. But sometimes it just sat there.
Mais peut-être que certains d'entre vous ne réalisent pas combien on vient de loin. Vous savez, quand j'ai grandi en Inde, les téléphones étaient une rareté. En fait, ils étaient si rare que les membres élus du Parlement avaient le droit d'attribuer 15 lignes de téléphone à ceux qu'ils voulaient favoriser. Si vous aviez la chance d'être un riche homme d'affaires ou un journaliste influent, un docteur, ou quelque chose, vous pouviez avoir un téléphone Mais parfois il traînait juste là.
I went to high school in Calcutta. And we would look at this instrument sitting in the front foyer. But half the time we would pick it up with an expectant look on our faces, there would be no dial tone. If there was a dial tone and you dialed a number, the odds were two in three you wouldn't get the number you were intending to reach. In fact the words "wrong number" were more popular than the word "Hello." (Laughter) If you then wanted to connect to another city, let's say from Calcutta you wanted to call Delhi, you'd have to book something called a trunk call, and then sit by the phone all day, waiting for it to come through. Or you could pay eight times the going rate for something called a lightning call. But, lightning struck rather slowly in our country in those days, so, it was like about a half an hour for a lightning call to come through.
Je suis allé au lycée à Calcutta. Et nous regardions cet instrument trônant à l'accueil. Mais la moitié du temps quand nous le décrochions le visage illuminé d'espoir, il n'y avait pas de tonalité. S'il y avait une tonalité et que vous faisiez un numéro, il y avait deux chances sur trois que vous n'obtieniez pas le numéro voulu De fait les mots "mauvais numéro" étaient plus populaires que "Allo". (Rires) Et quand vous vouliez l'interurbain, disons que de Calcultta vous vouliez appeler Delhi, vous deviez réserver quelque chose appelé "appel principal" puis attendre toute la journée à côté du téléphone qu'il passe, ou vous pouviez payer huit fois le tarif normal pour quelque chose appelé "appel éclair". Mais l'éclair frappait plutôt lentement dans notre pays à cette époque, et ça prenait environ une demi-heure pour qu'un appel éclair passe.
In fact, so woeful was our telephone service that a Member of Parliament stood up in 1984 and complained about this. And the Then-Communications Minister replied in a lordly manner that in a developing country communications are a luxury, not a right, that the government had no obligation to provide better service, and if the honorable Member wasn't satisfied with his telephone, could he please return it, since there was an eight-year-long waiting list for telephones in India.
En fait, notre service téléphonique était si lamentable qu'un député est intervenu en 1984 au parlement pour s'en plaindre. Et le Ministre des Communications de l'époque a répondu majestueusement que dans un pays en voie de développement les communications étaient un luxe, pas un droit, que le gouvernement n'était pas obligé de fournir un meilleur service, et que si Monsieur le Député n'était pas satisfait de son téléphone, pouvait-il le rendre, puisqu'il y avait une liste d'attente de huit ans pour les téléphones en Inde.
Now, fast-forward to today and this is what you see: the 15 million cell phones a month. But what is most striking is who is carrying those cell phones. You know, if you visit friends in the suburbs of Delhi, on the side streets you will find a fellow with a cart that looks like it was designed in the 16th century, wielding a coal-fired steam iron that might have been invented in the 18th century. He's called an isthri wala. But he's carrying a 21st-century instrument. He's carrying a cell phone because most incoming calls are free, and that's how he gets orders from the neighborhood, to know where to collect clothes to get them ironed.
Maintenant avance rapide jusqu'à aujourd'hui et nous sommes à 15 millions de portables par mois. Mais le plus frappant est qui se promène avec ces portables. Vous savez, si vous rendez visite à des amis dans la banlieue de Delhi, dans les petites rues vous trouverez un type avec une carriole qui aura l'air de sortir tout droit du XVIème siècle brandissant un fer chauffé au charbon qui pourrait bien avoir été inventé au XVIIIème siècle. On l'appelle un "ishtri wallah". Mais il transporte un outil du XXIème siècle. Il a un portable parce que la plupart des appels entrants sont gratuits, et c'est comme ça qu'il reçoit les commandes du voisinage, pour savoir où prendre les vêtements à repasser.
The other day I was in Kerala, my home state, at the country farm of a friend, about 20 kilometers away from any place you'd consider urban. And it was a hot day and he said, "Hey, would you like some fresh coconut water?" And it's the best thing and the most nutritious and refreshing thing you can drink on a hot day in the tropics, so I said sure. And he whipped out his cellphone, dialed the number, and a voice said, "I'm up here." And right on top of the nearest coconut tree, with a hatchet in one hand and a cell phone in the other, was a local toddy tapper, who proceeded to bring down the coconuts for us to drink.
L'autre jour j'étais au Kérala, mon état d'origine, dans la ferme d'un ami, à environ 20 kilomètres de la ville la plus proche. Il faisait très chaud et il me dit, "Que dirais-tu d'un lait de coco bien frais ?" Et c'est la boisson la meilleure, la plus nourrissante et la plus rafraîchissante que l'on peut prendre sous les tropiques, j'ai dit ok. Alors il a sorti son portable et composé le numéro, et une voix répondit, "Je suis là-haut." Et au sommet du cocotier le plus proche, une serpe dans une main, un portable dans l'autre se trouvait le collecteur de sève de palmier local, qui nous a descendu des noix de coco pour boire.
Fishermen are going out to sea and carrying their cell phones. When they catch the fish they call all the market towns along the coast to find out where they get the best possible prices. Farmers now, who used to have to spend half a day of backbreaking labor to find out if the market town was open, if the market was on, whether the product they'd harvested could be sold, what price they'd fetch. They'd often send an eight year old boy all the way on this trudge to the market town to get that information and come back, then they'd load the cart. Today they're saving half a day's labor with a two minute phone call.
Les pêcheurs partent en mer avec leur portable. Quand ils attrapent le poisson ils appellent toutes les villes le long de la côte pour trouver où ils peuvent obtenir les meilleurs prix. Les fermiers maintenant, qui devaient autrefois sacrifier une demi-journée épuisante pour trouver si au bourg le marché était ouvert et si c'était le cas si le produit récolté pouvait être vendu, et à quel prix. Ils envoyaient souvent un garçonnet de huit ans dans cette marche pénible jusqu'au bourg pour obtenir cette information et revenir, avant de charger la carriole. Aujourd'hui un appel de deux minutes leur économise une demi-journée de travail.
So this empowerment of the underclass is the real result of India being connected. And that transformation is part of where India is heading today. But, of course that's not the only thing about India that's spreading. You've got Bollywood. My attitude to Bollywood is best summarized in the tale of the two goats at a Bollywood garbage dump -- Mr. Shekhar Kapur, forgive me -- and they're chewing away on cans of celluloid discarded by a Bollywood studio. And the first goat, chewing away, says, "You know, this film is not bad." And the second goat says, "No, the book was better." (Laughter)
Et ce pouvoir dévolu aux classes laborieuses est le vrai résultat de la connexion de l'Inde. Et cette transformation fait partie de là où se dirige l'Inde aujourd'hui. Mais bien sûr ce n'est pas la seule chose indienne qui se répande. Il y a Bollywood. Le meilleur résumé de mon attitude envers Bollywood est l'histoire des deux chèvres dans le dépotoir de Bollywood -- M. Shekhar Kapur, excusez moi -- et elles mâchonnent des rebuts de pellicule jetés par un studio de Bollywood. Et la première chèvre, en mâchonnant, dit, "Tu sais, ce film n'est pas mauvais." Et l'autre chèvre répond, "Non, le livre était meilleur." (Rires)
I usually tend to think that the book is usually better, but, having said that, the fact is that Bollywood is now taking a certain aspect of Indian-ness and Indian culture around the globe, not just in the Indian diaspora in the U.S. and the U.K., but to the screens of Arabs and Africans, of Senegalese and Syrians. I've met a young man in New York whose illiterate mother in a village in Senegal takes a bus once a month to the capital city of Dakar, just to watch a Bollywood movie. She can't understand the dialogue. She's illiterate, so she can't read the French subtitles. But these movies are made to be understood despite such handicaps, and she has a great time in the song and the dance and the action. She goes away with stars in her eyes about India, as a result.
D'habitude je trouve le livre meilleur, mais, ceci étant dit, la vérité c'est qu'aujourd'hui Bollywood propage un certain aspect de la culture indienne autour du globe. pas seulement vers la diaspora indienne aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, mais vers les écrans arabes et africains, des Sénégalais et des Syriens. J'ai rencontré à New York un jeune homme dont la mère illettrée qui habite un village au Sénégal prend le car une fois par mois pour Dakar, rien que pour voir un film de Bollywood. Elle ne comprend pas les dialogues. Elle est illettrée et ne peut pas lire les sous-titres français. Mais ces films sont faits pour être compris malgré ces handicaps, et les chansons, les danses et l'action la ravissent et le résultat est qu'elle rentre chez elle avec une vision éblouie de l'Inde.
And this is happening more and more. Afghanistan, we know what a serious security problem Afghanistan is for so many of us in the world. India doesn't have a military mission there. You know what was India's biggest asset in Afghanistan in the last seven years? One simple fact: you couldn't try to call an Afghan at 8:30 in the evening. Why? Because that was the moment when the Indian television soap opera, "Kyunki Saas Bhi Kabhi Bahu Thi," dubbed into Dari, was telecast on Tolo T.V. And it was the most popular television show in Afghan history. Every Afghan family wanted to watch it. They had to suspend functions at 8:30. Weddings were reported to be interrupted so guests could cluster around the T.V. set, and then turn their attention back to the bride and groom. Crime went up at 8:30. I have read a Reuters dispatch -- so this is not Indian propaganda, a British news agency -- about how robbers in the town of Musarri Sharif* stripped a vehicle of its windshield wipers, its hubcaps, its sideview mirrors, any moving part they could find, at 8:30, because the watchmen were busy watching the T.V. rather than minding the store. And they scrawled on the windshield in a reference to the show's heroine, "Tulsi Zindabad": "Long live Tulsi." (Laughter)
Et ceci arrive de plus en plus. En Afghanistan, nous savons quel sérieux problème de sécurité pose l'Afghanistan à tant d'entre nous dans le monde. L'Inde n'y a pas de troupes. Vous savez quel fut le plus gros atout de l'Inde en Afghanistan ces sept dernières années ? Un fait tout simple: Vous ne pouviez pas appeler un Afghan à 20:30. Pouquoi ? Parce qu'à cette heure là la série télévisée indienne "Kyunki Saas Bhi Kabhi Bahu Thi", doublée en Dhurrie, était diffusée sur Todo TV. Et c'était l'émission la plus populaire de l'histoire Afghane. Toutes les familles afghanes la regardaient. A 20:30, tout s'arrêtait. On raconte qu'on interrompait les mariages pour que les invités puissent s'attrouper autour de la télé, avant de reporter leur attention vers les mariés. La criminalité augmentait à 20:30. J'ai lu une dépêche de Reuters -- ce n'est pas de la propagande indienne, agence de presse britannique -- sur des voleurs dans la ville de Musarri Sharif qui ont dépouillé un véhicule de ses essuie-glaces, ses enjoliveurs, ses miroirs latéraux, tout ce qu'ils pouvaient enlever, à 20:30, parce que les vigiles étaient collés devant la télévision plutôt que de surveiller. Et ils ont gribouillé sur le pare-brise en référence à l'héroïne de la série, "Tulsi Zindabad", "Vive Tulsi." (Rires)
That's soft power. And that is what India is developing through the "E" part of TED: its own entertainment industry. The same is true, of course -- we don't have time for too many more examples -- but it's true of our music, of our dance, of our art, yoga, ayurveda, even Indian cuisine. I mean, the proliferation of Indian restaurants since I first went abroad as a student, in the mid '70s, and what I see today, you can't go to a mid-size town in Europe or North America and not find an Indian restaurant. It may not be a very good one. But, today in Britain, for example, Indian restaurants in Britain employ more people than the coal mining, ship building and iron and steel industries combined. So the empire can strike back. (Applause)
C'est la puissance douce. Et c'est ce que l'Inde développe à travers la partie "E" de TED [NdT: Entertainment]: sa propre industrie du divertissement. On peut dire la même chose -- le temps nous manque pour les exemples -- de notre musique, de nos danses, de notre art, du yoga, ayurveda, même la cuisine indienne. Vraiment, les restaurants indiens ont proliféré depuis que je suis allé à l'étranger étudier, dans les années 70, aujourd'hui, dans n'importe quelle ville moyenne européenne ou nord-américaine vous trouvez un restaurant indien. Pas forcément un très bon. Mais en Grande-Bretagne aujourd'hui par exemple, les restaurants indiens de Grande-Bretagne emploient davantage de monde que les mines, les chantiers maritimes et les aciéries réunis. et donc l'Empire peut contre-attaquer. (Applaudissements)
But, with this increasing awareness of India, with yoga and ayurveda, and so on, with tales like Afghanistan, comes something vital in the information era, the sense that in today's world it's not the side of the bigger army that wins, it's the country that tells a better story that prevails. And India is, and must remain, in my view, the land of the better story. Stereotypes are changing. I mean, again, having gone to the U.S. as a student in the mid '70s, I knew what the image of India was then, if there was an image at all.
Mais avec cette présence accrue de l'Inde, avec vous et avec moi et ainsi de suite avec des histoires comme l'Afghanistan vient quelque chose de vital à l'ère de l'information, le sentiment que dans le monde d'aujourd'hui ce n'est pas le côté avec la plus grosse armée qui gagne, c'est le pays qui raconte une meilleure histoire qui prévaut. Et l'Inde est, et doit rester, à mes yeux, le pays de la meilleure histoire. Les stéréotypes changent. Encore une fois, étant parti étudier aux Etats-Unis au milieu des années 70, je savais quelle était l'image de l'Inde quand il y en avait une.
Today, people in Silicon Valley and elsewhere speak of the IITs, the Indian Institutes of Technology with the same reverence they used to accord to MIT. This can sometimes have unintended consequences. OK. I had a friend, a history major like me, who was accosted at Schiphol Airport in Amsterdam, by an anxiously perspiring European saying, "You're Indian, you're Indian! Can you help me fix my laptop?" (Laughter)
Aujourd'hui, les gens de la Silicon Valley et ailleurs parlent des IITs, les Instituts Indiens de Technologie avec la même révérence qu'ils accordaient au MIT. Cela peut parfois avoir des conséquences inattendues. Bon. J'ai un ami, diplômé en histoire comme moi, qui s'est fait aborder à l'aéroport de Schiphol à Amsterdam, par un Européen suant d'angoisse qui lui a dit, "Vous êtes Indien, vous êtes Indien ! Vous pouvez m'aider avec mon ordinateur portable ?" (Rires)
We've gone from the image of India as land of fakirs lying on beds of nails, and snake charmers with the Indian rope trick, to the image of India as a land of mathematical geniuses, computer wizards, software gurus. But that too is transforming the Indian story around the world. But, there is something more substantive to that. The story rests on a fundamental platform of political pluralism. It's a civilizational story to begin with. Because India has been an open society for millennia. India gave refuge to the Jews, fleeing the destruction of the first temple by the Babylonians, and said thereafter by the Romans.
Nous sommes passés d'une image de l'Inde pays de fakirs allongés sur des planches à clous, de charmeurs de serpents, du coup de la corde indienne, à une image de l'Inde pays de génies mathématiques, d'informaticiens brillants, de gourous du logiciel. Mais ceci aussi change l'histoire indienne dans le monde. Mais il y a quelque chose de plus solide que cela. L'histoire s'appuie sur une plate-forme fondamentale de pluralisme politique. C'est tout d'abord une histoire de civilisation. Parce que l'Inde a été une société ouverte pendant des millénaires. L'Inde a été le refuge de Juifs fuyant après la destruction du premier Temple par les Babyloniens, puis celle qui a suivi par les Romains.
In fact, legend has is that when Doubting Thomas, the Apostle, Saint Thomas, landed on the shores of Kerala, my home state, somewhere around 52 A.D., he was welcomed on shore by a flute-playing Jewish girl. And to this day remains the only Jewish diaspora in the history of the Jewish people, which has never encountered a single incident of anti-semitism. (Applause) That's the Indian story. Islam came peacefully to the south, slightly more differently complicated history in the north. But all of these religions have found a place and a welcome home in India.
La légende raconte que quand Thomas l'Apôtre sceptique, Saint Thomas a abordé les côtes du Kérala, mon état d'origine, aux environs de 52 après Jésus-Christ, une Juive jouant de la flûte l'a accueilli à terre. Et jusqu'à ce jour on y trouve la seule diaspora juive de l'histoire du peuple juif, qui n'a jamais rencontré le moindre incident d'anti-sémitisme. (Applaudissements) C'est ça l'histoire de l'Inde. L'Islam est venu paisiblement dans le sud, histoire légèrement différente et plus compliquée dans le nord. Mais toutes ces religions ont trouvé une place et ont été bien accueillies en Inde.
You know, we just celebrated, this year, our general elections, the biggest exercise in democratic franchise in human history. And the next one will be even bigger, because our voting population keeps growing by 20 million a year. But, the fact is that the last elections, five years ago, gave the world extraordinary phenomenon of an election being won by a woman political leader of Italian origin and Roman Catholic faith, Sonia Gandhi, who then made way for a Sikh, Mohan Singh, to be sworn in as Prime Minister by a Muslim, President Abdul Kalam, in a country 81 percent Hindu. (Applause)
Vous savez, nous venons juste d'avoir, cette année, nos élections générales, le plus grand exercices des droits démocratiques de l'histoire humaine. Et les prochaines seront encore plus grosses, parce que notre électorat continue de croître de 20 millions chaque année. Mais la vérité c'est que les dernières élections, il y a cinq ans, ont donné au monde le spectacle extraordinaire d'une élection gagnée par une femme d'origine italienne et de foi catholique, Sonia Gandhi, qui a cédé la place à un sikh, Mohan Singh, pour être nommé Premier Ministre par un musulman, le Président Abdul Kalam, dans un pays hindou à 81%. (Applaudissements)
This is India, and of course it's all the more striking because it was four years later that we all applauded the U.S., the oldest democracy in the modern world, more than 220 years of free and fair elections, which took till last year to elect a president or a vice president who wasn't white, male or Christian. So, maybe -- oh sorry, he is Christian, I beg your pardon -- and he is male, but he isn't white. All the others have been all those three. (Laughter) All his predecessors have been all those three, and that's the point I was trying to make. (Laughter)
C'est ça l'Inde, et bien sûr c'est d'autant plus frappant que c'est quatre ans plus tard que nous avons tous applaudi les Etats-Unis, la plus vieille démocratie du monde moderne, après plus de 220 ans d'élections libres et justes, qui a attendu jusqu'à l'an dernier pour élire un président ou vice-président, qui ne soit pas blanc, mâle ou chrétien. Donc, peut-être, -- oh excusez moi, il est chrétien, je vous demande pardon -- et il est mâle, mais il n'est pas blanc. Tous les autres étaient les trois. (Rires) Tout ses prédécesseurs étaient ces trois choses, et c'est où je voulais en venir. (Rires)
But, the issue is that when I talked about that example, it's not just about talking about India, it's not propaganda. Because ultimately, that electoral outcome had nothing to do with the rest of the world. It was essentially India being itself. And ultimately, it seems to me, that always works better than propaganda. Governments aren't very good at telling stories. But people see a society for what it is, and that, it seems to me, is what ultimately will make a difference in today's information era, in today's TED age.
Mais le problème est que quand j'ai pris cet exemple, ce n'est pas juste pour parler de l'Inde, ce n'est pas de la propagande. Parce qu'au bout du compte, ce résultat électoral n'a rien à voir avec le reste du monde. C'était juste l'Inde conforme à elle-même. Et au bout du compte il me semble que cela marche toujours mieux que la propagande. Les gouvernments ne sont pas très bons pour raconter des histoires. Mais les gens voient une société pour ce qu'elle est, et cela, me semble-t-il, est ce qui, en fin de compte fera une différence dans notre ère de l'information, dans l'âge de TED d'aujourd'hui.
So India now is no longer the nationalism of ethnicity or language or religion, because we have every ethnicity known to mankind, practically, we've every religion know to mankind, with the possible exception of Shintoism, though that has some Hindu elements somewhere. We have 23 official languages that are recognized in our Constitution. And those of you who cashed your money here might be surprised to see how many scripts there are on the rupee note, spelling out the denominations. We've got all of that. We don't even have geography uniting us, because the natural geography of the subcontinent framed by the mountains and the sea was hacked by the partition with Pakistan in 1947. In fact, you can't even take the name of the country for granted, because the name "India" comes from the river Indus, which flows in Pakistan.
Et donc l'Inde n'est plus un nationalisme lié à l'ethnie, au langage ou la religion, parce qu'en pratique nous avons toutes les ethnies humaines nous avons toutes les religions de l'humanité, à l'exception peut-être du shintoisme bien qu'il ait des éléments hindous quelque part. 23 langages officiels sont reconnus par notre constitution. Et ceux d'entre vous qui ont changé de l'argent ici ont pu être surpris par le nombre d'écritures qu'on trouve sur un billet en roupies, pour donner la dénomination. Nous avons tout ça. Même la géographie ne nous unit pas. Parce que la géographie naturelle du sous-continent encadré par les montagnes et la mer a été mise en pièces par la partition du Pakistan en 1947. De fait, vous ne pouvez même pas tenir le nom du pays pour acquis. Parce que le nom "Inde" vient du fleuve Indus, qui coule au Pakistan.
But, the whole point is that India is the nationalism of an idea. It's the idea of an ever-ever-land, emerging from an ancient civilization, united by a shared history, but sustained, above all, by pluralist democracy. That is a 21st-century story as well as an ancient one. And it's the nationalism of an idea that essentially says you can endure differences of caste, creed, color, culture, cuisine, custom and costume, consonant, for that matter, and still rally around a consensus. And the consensus is of a very simple principle, that in a diverse plural democracy like India you don't really have to agree on everything all the time, so long as you agree on the ground rules of how you will disagree. The great success story of India, a country that so many learned scholars and journalists assumed would disintegrate, in the '50s and '60s, is that it managed to maintain consensus on how to survive without consensus.
Mais la chose importante est que l'Inde est le nationalisme d'une idée. C'est l'idée d'un pays où l'on arrive toujours, qui émerge d'une civilisation ancienne, uni par une histoire commune, mais soutenu, avant tout, par une démocratie pluraliste. C'est une histoire autant du XXIème siècle qu'ancienne. Et c'est le nationalisme d'une idée qui dit essentiellement que vous pouvez supporter des différences de caste, credo, couleur, culture, cuisine, coutume et costume, consonnes, tout ça, et quand même vous unir autour d'un consensus. Et le consensus est un principe très simple, que dans une démocratie plurielle et diverse comme l'Inde vous n'avez pas besoin d'être d'accord sur tout tout le temps, tant que vous êtes d'accord sur les règles du jeu de comment ne pas être d'accord. Le grand succès de l'Inde, un pays que tant d'éminents spécialistes et de journalistes voyaient se désintégrer, dans les années 50 et 60, c'est qu'elle a réussi à maintenir le consensus sur comment survivre sans consensus.
Now, that is the India that is emerging into the 21st century. And I do want to make the point that if there is anything worth celebrating about India, it isn't military muscle, economic power. All of that is necessary, but we still have huge amounts of problems to overcome. Somebody said we are super poor, and we are also super power. We can't really be both of those. We have to overcome our poverty. We have to deal with the hardware of development, the ports, the roads, the airports, all the infrastructural things we need to do, and the software of development, the human capital, the need for the ordinary person in India to be able to have a couple of square meals a day, to be able to send his or her children to a decent school, and to aspire to work a job that will give them opportunities in their lives that can transform themselves.
Maintenant, voilà l'Inde qui émerge au début du XXIème siècle. Et je veux souligner que s'il y a quelque chose digne d'être célébré en Inde, ce n'est pas le muscle militaire, la puissance économique. Tout ceci est nécessaire mais nous avons toujours d'énormes problèmes à surmonter. Quelqu'un a dit que nous sommes super pauvres, et aussi une super puissance. On ne peut pas vraiment être les deux à la fois. Nous devons surmonter notre pauvreté. Nous devons traiter le côté matériel du développement, les ports, les routes, les aéroports, toute cette infrastructure que nous devons mettre en place, et l'autre côté du développement, le capital humain, le besoin pour l'Indien ordinaire d'avoir deux bons repas par jour, d'être capable d'envoyer ses enfants à une école décente, ses aspirations à un travail qui lui donne des opportunités et lui permette de se transformer.
But, it's all taking place, this great adventure of conquering those challenges, those real challenges which none of us can pretend don't exist. But, it's all taking place in an open society, in a rich and diverse and plural civilization, in one that is determined to liberate and fulfill the creative energies of its people. That's why India belongs at TED, and that's why TED belongs in India. Thank you very much. (Applause)
Mais cela arrive, la grande aventure d'affronter ces défis, ces défis réels que nul d'entre nous ne peut ignorer. Mais cela arrive dans uen société ouverte, dans une civilisation riche, diverse et plurielle, qui est déterminée à libérer et satisfaire les énergies créatrices de ses enfants. Voilà pourquoi l'Inde a sa place à TED et voilà pourquoi TED a sa place en Inde. Merci beaucoup. (Applaudissements)