If I should have a daughter, instead of "Mom," she's going to call me "Point B," because that way she knows that no matter what happens, at least she can always find her way to me.
Si j'avais une fille, Au lieu de Maman, elle m’appelera Point B, car de cette façon elle saura que quoi qu’il arrive au moins elle pourra toujours trouver son chemin jusqu'à moi.
And I'm going to paint solar systems on the backs of her hands so she has to learn the entire universe before she can say, "Oh, I know that like the back of my hand."
Et je vais peindre les systèmes solaires sur le dos de ses mains, pour qu’elle apprenne ainsi l’univers tout entier. avant qu’elle puisse dire: « Oh, je connais ça comme ma poche. »
And she's going to learn that this life will hit you hard in the face, wait for you to get back up just so it can kick you in the stomach. But getting the wind knocked out of you is the only way to remind your lungs how much they like the taste of air. There is hurt, here, that cannot be fixed by Band-Aids or poetry.
Et elle apprendra que cette vie te frappera fort en plein visage, et attendra que tu te redresses pour te donner un coup de pied dans le ventre. Mais avoir le souffle coupé est la seule façon de rappeler à tes poumons combien ils aiment le goût de l'air. Il y a de la peine qui ne peut être guérie avec des bandages ou de la poésie.
So the first time she realizes that Wonder Woman isn't coming, I'll make sure she knows she doesn't have to wear the cape all by herself, because no matter how wide you stretch your fingers, your hands will always be too small to catch all the pain you want to heal. Believe me, I've tried. "And, baby," I'll tell her, don't keep your nose up in the air like that. I know that trick; I've done it a million times. You're just smelling for smoke so you can follow the trail back to a burning house, so you can find the boy who lost everything in the fire to see if you can save him. Or else find the boy who lit the fire in the first place, to see if you can change him. But I know she will anyway, so instead I'll always keep an extra supply of chocolate and rain boots nearby, because there is no heartbreak that chocolate can't fix. Okay, there's a few that chocolate can't fix.
Donc la première fois qu’elle se rendra compte que Wonder Woman n’arrivera pas, je ferai en sorte qu’elle sache qu’elle ne doit pas porter la cape toute seule. Parce que peu importe combien tu ouvres les mains, elles seront toujours trop petites pour saisir toute la douleur que tu voudras soulager. Crois-moi, j'ai essayé. "Et, bébé," je lui dirai, ne reste pas le nez en l'air comme ça, je sais ce que c'est: je l'ai fait un million de fois. Tu es seulement en train de flairer la fumée pour que tu puisses suivre la piste jusqu'à une maison en feu, pour que tu puisses trouver le garçon qui a tout perdu dans l'incendie pour voir si tu peux le sauver. Ou alors pour trouver le garçon qui a commencé à mettre le feu, pour voir si tu peux le changer." Mais je sais qu'elle le fera de toute façon, donc je garderai toujours une réserve de chocolat et de bottes de pluie tout près de moi, parce qu'il n'existe pas de cœur brisé que le chocolat ne puisse réparer. Ok, il y a certaines peines de cœurs que le chocolat ne peut pas réparer.
But that's what the rain boots are for, because rain will wash away everything, if you let it. I want her to look at the world through the underside of a glass-bottom boat, to look through a microscope at the galaxies that exist on the pinpoint of a human mind, because that's the way my mom taught me. That there'll be days like this.
Mais c'est là qu'interviennent les bottes de pluie. Parce que la pluie emporte tout, si on laisse faire. Je veux qu'elle regarde le monde à travers la vitre d'un bateau à fond de verre, qu'elle regarde dans un microscope les galaxies qui existent sur la pointe d'épingle de l'esprit humain, parce que c'est ce que ma mère m'a appris. Il y aura des jours comme cela.
(Singing) There'll be days like this, my momma said. When you open your hands to catch and wind up with only blisters and bruises; when you step out of the phone booth and try to fly and the very people you want to save are the ones standing on your cape; when your boots will fill with rain, and you'll be up to your knees in disappointment. And those are the very days you have all the more reason to say thank you.
♫ Il y aura des jours comme cela, disait ma mère ♫ Quand tu ouvres tes mains pour attraper et finis avec des blessures et des égratignures quand tu sors de la cabine téléphonique et essaies de voler et les personnes que tu veux sauver sont celles qui se tiennent debout sur ta cape; quand tes bottes se rempliront de pluie, et que tu te seras mise à genoux à cause de ta déception. Et ce seront les jours où tu auras encore plus de raison d'être reconnaissante.
Because there's nothing more beautiful than the way the ocean refuses to stop kissing the shoreline, no matter how many times it's sent away. You will put the wind in win some, lose some. You will put the star in starting over, and over. And no matter how many land mines erupt in a minute, be sure your mind lands on the beauty of this funny place called life. And yes, on a scale from one to over-trusting, I am pretty damn naive. But I want her to know that this world is made out of sugar. It can crumble so easily, but don't be afraid to stick your tongue out and taste it.
Car il n'y a rien de plus beau que la façon dont l'océan refuse d'arrêter d'embrasser le rivage, peu importe combien de fois il est repoussé. Tu séduiras le vent, aussitôt il s'en ira. Tu décrocheras les étoiles en en décrochant encore et encore. Et peu importe combien de mines explosent en une minute, assure-toi que ton esprit atteigne la beauté de ce drôle d'endroit qu'on appelle la vie. Et oui, sur une échelle allant de un à trop confiante, je suis carrément naïve. Mais je veux qu'elle sache que ce monde est fait de sucre. Il peut s'éffriter si facilement, mais n'aie pas peur de tirer la langue et d'y goûter.
"Baby," I'll tell her, "remember, your momma is a worrier, and your poppa is a warrior, and you are the girl with small hands and big eyes who never stops asking for more." Remember that good things come in threes and so do bad things. Always apologize when you've done something wrong, but don't you ever apologize for the way your eyes refuse to stop shining. Your voice is small, but don't ever stop singing. And when they finally hand you heartache, when they slip war and hatred under your door and offer you handouts on street-corners of cynicism and defeat, you tell them that they really ought to meet your mother.
"Bébé," je lui dirai, "souviens-toi, ta maman est une anxieuse, ton papa un guerrier, et tu es la fille aux petites mains et aux grands yeux qui n'arrête jamais d'en redemander." Souviens-toi que les bonnes choses viennent par trois et les mauvaises choses aussi. Et demande toujours pardon quand tu as fait quelque chose de mal. Mais ne demande jamais pardon parce que tes yeux refusent d'arrêter de briller. Tu as une petite voix, mais n'arrête jamais de chanter. Et quand on t'apportera enfin des maux de cœur, quand on glissera sous ta porte la guerre et la haine et quand on te donnera des prospectus au coin des rues de cynisme et de défaite, dis-leur qu'ils devraient vraiment rencontrer ta mère.
(Applause)
Merci. Merci.
Thank you. Thank you.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
Thanks.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
All right, so I want you to take a moment, and I want you to think of three things that you know to be true. They can be about whatever you want -- technology, entertainment, design, your family, what you had for breakfast. The only rule is don't think too hard. Okay, ready? Go. Okay.
D'accord, j'aimerais prendre quelques instants, et j'aimerais que vous réfléchissiez à trois choses dont vous savez qu'elles sont vraies Il peut s'agir de n'importe quoi -- de technologie, de divertissement, de design, de votre famille, de ce que vous avez eu au petit déjeuner. La seule règle est de ne pas trop réfléchir. Okay, prêts? Allons-y. Okay.
So here are three things I know to be true. I know that Jean-Luc Godard was right when he said that, "A good story has a beginning, a middle and an end, although not necessarily in that order." I know that I'm incredibly nervous and excited to be up here, which is greatly inhibiting my ability to keep it cool.
Bon, voici trois choses que je sais être véridiques. Je sais que Jean-Luc Godard avait raison quand il a dit que, "une bonne histoire a un début, un milieu et une fin, bien que pas nécessairement dans cet ordre." Je sais que je suis incroyablement nerveuse et excitée d'être ici, ce qui entrave beaucoup ma capacité à rester calme.
(Laughter)
(Rires)
And I know that I have been waiting all week to tell this joke.
Et je sais que j'attends depuis une semaine pour raconter cette blague.
(Laughter)
(Rires)
Why was the scarecrow invited to TED? Because he was out standing in his field.
Pourquoi a-t-on invité l'épouvantail à TED? Parce qu'il domine son champ.
(Laughter)
(Rires)
I'm sorry. Okay, so these are three things I know to be true. But there are plenty of things I have trouble understanding. So I write poems to figure things out. Sometimes the only way I know how to work through something is by writing a poem. Sometimes I get to the end of the poem, look back and go, "Oh, that's what this is all about," and sometimes I get to the end of the poem and haven't solved anything, but at least I have a new poem out of it.
Désolée. Ok, donc voici les trois choses dont je sais qu'elles sont vraies. Mais il y a plein de choses que j'ai du mal à comprendre. Donc j'écris des poèmes pour comprendre. Parfois le seul moyen que j'ai de m'en sortir c'est en écrivant un poème. Et parfois j'arrive à la fin du poème et je regarde en arrière et je me dis, "Oh, c'était ça." Et parfois j'arrive à la fin d'un poème sans avoir rien résolu, mais au moins j'en tire un nouveau poème.
Spoken-word poetry is the art of performance poetry. I tell people it involves creating poetry that doesn't just want to sit on paper, that something about it demands it be heard out loud or witnessed in person.
La poésie orale, c'est l'art de la performance poétique. Je dis aux gens qu'il s'agit de créer de la poésie qui ne veut pas seulement rester couchée sur du papier, mais qui demande à être entendue ou à ce qu'on y assiste en personne.
When I was a freshman in high school, I was a live wire of nervous hormones. And I was underdeveloped and over-excitable. And despite my fear of ever being looked at for too long, I was fascinated by the idea of spoken-word poetry. I felt that my two secret loves, poetry and theater, had come together, had a baby, a baby I needed to get to know. So I decided to give it a try. My first spoken-word poem, packed with all the wisdom of a 14-year-old, was about the injustice of being seen as unfeminine. The poem was very indignant, and mainly exaggerated, but the only spoken-word poetry that I had seen up until that point was mainly indignant, so I thought that's what was expected of me.
Quand j'étais au lycée, j'étais une boule d'hormones en fusion. Et j'étais sous-développée et très irritable. Mais malgré ma peur d'être regardée pendant trop longtemps, j'étais fascinée par l'idée de poésie orale. Je sentais que mes deux amours secrets, la poésie et le théâtre, s'étaient unis et avaient fait un enfant, un enfant que je devais connaître. Donc j'ai décidé de tenter le coup. Mon premier poème, rempli de toute la sagesse d'une ado de 14 ans, était à propos de l'injustice d'être vue comme peu féminine. Le poème était très revendicateur, et en grande partie exagéré, mais la seule poésie orale que j'avais connu jusque là était en grande partie revendicatrice, donc j'ai pensé que c'était ce qu'on attendait de moi.
The first time that I performed, the audience of teenagers hooted and hollered their sympathy, and when I came off the stage, I was shaking. I felt this tap on my shoulder, and I turned around to see this giant girl in a hoodie sweatshirt emerge from the crowd. She was maybe eight feet tall and looked like she could beat me up with one hand, but instead she just nodded at me and said, "Hey, I really felt that. Thanks." And lightning struck. I was hooked.
Lors de ma première prestation le public d'adolescents m'a acclamée et m'a démontré sa sympathie, et quand je suis descendue de la scène, je tremblais. j'ai senti que quelqu'un me tapais sur l'épaule et je me suis retournée et j'ai vu cette fille géante dans un pull à capuche sortir de la foule. Elle mesurait dans les 2m40 on aurait dit qu'elle pouvait m'écraser d'une seule main, mais au lieu de ça elle s'est contentée de me faire un signe de tête et a dit, "Hey, ça m'a beaucoup touchée. Merci." Et c'était le coup de foudre. J'étais accro.
I discovered this bar on Manhattan's Lower East Side that hosted a weekly poetry open Mic, and my bewildered, but supportive, parents took me to soak in every ounce of spoken word that I could. I was the youngest by at least a decade, but somehow the poets at the Bowery Poetry Club didn't seem bothered by the 14-year-old wandering about. In fact, they welcomed me.
J'ai découvert ce bar du Manhattan's Lower East Side qui accueillait toutes les semaines une scène libre de poésie, et mes parents déconcertés mais encourageants m'y ont emmenée afin que je m’imprègne de chaque parole, de chaque mot autant que je pouvais. J'étais de loin la plus jeune, d'au moins une décennie, pourtant les autres poètes du Bowery Poetry Club ne semblaient pas gênés par mes 14 ans -- au contraire, ils m'ont souhaité la bienvenue.
And it was here, listening to these poets share their stories, that I learned that spoken-word poetry didn't have to be indignant, it could be fun or painful or serious or silly. The Bowery Poetry Club became my classroom and my home, and the poets who performed encouraged me to share my stories as well. Never mind the fact that I was 14. They told me, "Write about being 14." So I did and stood amazed every week when these brilliant, grown-up poets laughed with me and groaned their sympathy and clapped and told me, "Hey, I really felt that too."
Et c'est là, écoutant ces poètes partager leurs histoires que j'ai appris que la poésie orale n'était pas forcément revendicatrice, qu'elle pouvait être drôle ou douloureuse ou sérieuse ou idiote. Le Bowery Poetry Club est devenu ma salle de classe et mon chez moi. Et les poètes qui montaient sur scène m'ont encouragée à partager mes histoires aussi. Peu importe si j'avais 14 ans -- ils m'ont dit, "Écris à propos de tes 14 ans." C'est ce que j'ai fait et je restais bouche bée chaque semaine alors que ces brillants poètes accomplis riaient avec moi et murmuraient leur sympathie et applaudissaient et me disaient, "Hey, ça m'a beaucoup touché aussi."
Now I can divide my spoken-word journey into three steps. Step one was the moment I said, "I can. I can do this." And that was thanks to a girl in a hoodie. Step two was the moment I said, "I will. I will continue. I love spoken word. I will keep coming back week after week." And step three began when I realized I didn't have to write indignant poems, if that's not what I was. There were things that were specific to me, and the more that I focused on those things, the weirder my poetry got, but the more that it felt like mine. It's not just the adage "Write what you know." It's about gathering up all of the knowledge and experience you've collected up to now to help you dive into the things you don't know. I use poetry to help me work through what I don't understand, but I show up to each new poem with a backpack full of everywhere else that I've been.
Maintenant je peux diviser mon expérience de la poésie orale en trois étapes. La première étape c'était le moment où j'ai dit, "Je peux le faire. J'en suis capable." Et ça c'était grâce à la fille sous sa capuche. La deuxième étape c'était le moment où j'ai dit, "Je vais le faire. Je vais continuer. J'aime la poésie orale. Je vais revenir encore et encore, de semaine en semaine." Et la troisième étape a commencé quand j'ai réalisé que je n'avais pas besoin d'écrire des poèmes revendicateurs, si ce n'est pas ce que j'étais. Il y avait des choses qui m'étaient propres, et plus je me concentrais sur ces choses, plus ma poésie devenait étrange, mais c'est d'autant plus qu'elle se faisait mienne. Il ne s'agit pas seulement de l'adage "écris ce que tu sais," il s'agit de réunir toutes les connaissances et l'expérience que vous avez accumulées jusqu'à présent pour vous aider à plonger dans ces choses inconnues. J'utilise la poésie pour m'aider à me saisir de ce que je ne comprends pas, mais je me retrouve face à chaque nouveau poème avec un sac à dos plein de tous les autres endroits où j'ai été.
When I got to university, I met a fellow poet who shared my belief in the magic of spoken-word poetry. And actually, Phil Kaye and I coincidentally also share the same last name. When I was in high school I had created Project V.O.I.C.E. as a way to encourage my friends to do spoken word with me. But Phil and I decided to reinvent Project V.O.I.C.E., this time changing the mission to using spoken-word poetry as a way to entertain, educate and inspire. We stayed full-time students, but in between we traveled, performing and teaching nine-year-olds to MFA candidates, from California to Indiana to India to a public high school just up the street from campus.
Quand je suis entrée à l'université, j'ai rencontré un camarade poète qui partageait ma foi en la magie de la poésie orale. Et en fait, Phil Kaye et moi par coïncidence nous partageons aussi le même nom de famille. Quand j'étais au lycée j'ai imaginé le projet V.O.I.C.E. comme une façon d'encourager mes amis à faire de la poésie orale avec moi. Mais Phil et moi, avons décidé de réinventer le projet V.O.I.C.E. -- en changeant de mission en faisant de la poésie orale un moyen d'amuser, d'éduquer et d'inspirer. Nous étions restés étudiants à temps plein, mais nous voyagions entre-temps, à la fois sur scène et en enseignant à des enfants de 9 ans ou à des étudiants en arts de la Californie, à l'Indiana, à l'Inde, jusqu'au lycée public plus haut sur la rue du campus.
And we saw over and over the way that spoken-word poetry cracks open locks. But it turns out sometimes, poetry can be really scary. Turns out sometimes, you have to trick teenagers into writing poetry. So I came up with lists. Everyone can write lists. And the first list that I assign is "10 Things I Know to be True." And here's what happens, you would discover it too if we all started sharing our lists out loud. At a certain point, you would realize that someone has the exact same thing, or one thing very similar, to something on your list. And then someone else has something the complete opposite of yours. Third, someone has something you've never even heard of before. Fourth, someone has something you thought you knew everything about, but they're introducing a new angle of looking at it. And I tell people that this is where great stories start from -- these four intersections of what you're passionate about and what others might be invested in.
Et nous avons vu à maintes et maintes reprises la façon dont la poésie orale fait céder les verrous. Mais on se rend parfois compte que la poésie peut être vraiment effrayante. on se rend parfois compte qu'il faut amadouer les adolescents pour qu'il se mettent à écrire de la poésie. C'est alors que j'ai imaginé les listes. Tout le monde peut écrire des listes. Et la première liste que je donne à faire est "10 choses que je sais être vraies." Et voilà ce qui arrive, et voilà ce que vous découvririez aussi si nous commencions à partager nos listes haut et fort. A un moment donné, vous réaliseriez que quelqu'un a exactement la même chose, ou une chose très semblable, à quelque chose sur votre liste. Et alors quelqu'un d'autre a quelque chose de complètement opposé à la vôtre. Troisièmement, quelqu'un a quelque chose dont vous n'avez jamais entendu parler. enfin quatrièmement, quelqu'un a quelque chose dont vous croyiez tout savoir, mais il vous présente les choses sous un angle tout à fait nouveau. Et je dis aux gens que c'est là que les grandes histoires commencent -- ces quatre intersections entre ce qui vous passionne et les choses dans lesquelles les autres s'investissent.
And most people respond really well to this exercise. But one of my students, a freshman named Charlotte, was not convinced. Charlotte was very good at writing lists, but she refused to write any poems. "Miss," she'd say, "I'm just not interesting. I don't have anything interesting to say." So I assigned her list after list, and one day I assigned the list "10 Things I Should Have Learned by Now." Number three on Charlotte's list was, "I should have learned not to crush on guys three times my age." I asked her what that meant, and she said, "Miss, it's kind of a long story." And I said, "Charlotte, it sounds pretty interesting to me." And so she wrote her first poem, a love poem unlike any I had ever heard before. And the poem began, "Anderson Cooper is a gorgeous man."
Et la plupart des gens réagissent vraiment bien à cet exercice. Mais une de mes étudiantes, une première année du nom de Charlotte, n'était pas convaincue. Charlotte était très forte pour écrire des listes, mais elle refusait d'écrire des poèmes. "Madame," disait-elle, "je ne suis tout simplement pas intéressante. Je n'ai rien d'intéressant à raconter." Alors je lui ai donné des listes à faire, encore et encore, et un jour je lui ai donné la liste "10 choses que je devrais avoir déjà apprises." Le numéro trois de la liste de Charlotte était, "Je devrais savoir qu'il ne faut pas que je tombe amoureuse de mecs qui ont trois fois mon âge." Je lui ai demandé ce que ça voulait dire, et elle m'a dit, "Madame, c'est toute une histoire." Et j'ai dit, "Charlotte, ça me semble être une histoire drôlement intéressante." Et c'est ainsi qu'elle a écrit son premier poème, un poème d'amour, comme je n'en avais jamais entendu. Et le poème débutait comme ceci, "Anderson Cooper est un homme magnifique."
(Laughter)
(Rires)
"Did you see him on 60 Minutes, racing Michael Phelps in a pool -- nothing but swim trunks on -- diving in the water, determined to beat this swimming champion? After the race, he tossed his wet, cloud-white hair and said, 'You're a god.' No, Anderson, you're the god."
"L'avez-vous vu dans 60 Minutes, coursant Michael Phelps dans une piscine -- avec rien d'autre qu'un maillot de bain -- plongeant dans l'eau, déterminé à battre ce champion de natation? Après la course, il rabattît ses cheveux argentés et mouillés et dit, 'Tu es un dieu.' Non, Anderson, c'est toi le dieu."
(Laughter)
(Rires)
(Applause)
(Applaudissements)
Now, I know that the number one rule to being cool is to seem unfazed, to never admit that anything scares you or impresses you or excites you. Somebody once told me it's like walking through life like this. You protect yourself from all the unexpected miseries or hurt that might show up. But I try to walk through life like this. And yes, that means catching all of those miseries and hurt, but it also means that when beautiful, amazing things just fall out of the sky, I'm ready to catch them. I use spoken word to help my students rediscover wonder, to fight their instincts to be cool and unfazed and, instead, actively pursue being engaged with what goes on around them, so that they can reinterpret and create something from it.
Maintenant je sais que la règle d'or pour être "cool" c'est de sembler imperturbable, de ne jamais admettre que quoique ce soit vous fasse peur vous impressionne ou vous énerve. Quelqu'un m'a dit un jour que c'est de traverser la vie comme ça. Vous vous protégez contre toutes les misères et la souffrance qui peuvent se présenter. Mais j'essaie de traverser la vie comme ça. Et bien sûr, cela signifie recevoir toutes ces misères et cette souffrance, mais cela signifie aussi que lorsque de belles choses, des choses exceptionnelles me tombent littéralement du ciel, je suis prête à les recevoir. j'utilise la poésie orale pour aider mes étudiants à redécouvrir l'étonnement, à combattre leurs instincts qui les poussent à être "cools" et distants pour à la place, poursuivre activement leur implication dans ce qui se passe autour d'eux, afin qu'ils puissent à partir de cela, réinterpréter et créer quelque chose.
It's not that I think that spoken-word poetry is the ideal art form. I'm always trying to find the best way to tell each story. I write musicals; I make short films alongside my poems. But I teach spoken-word poetry because it's accessible. Not everyone can read music or owns a camera, but everyone can communicate in some way, and everyone has stories that the rest of us can learn from. Plus, spoken-word poetry allows for immediate connection. It's not uncommon to feel like you're alone or that nobody understands you, but spoken word teaches that if you have the ability to express yourself and the courage to present those stories and opinions, you could be rewarded with a room full of your peers, or your community, who will listen. And maybe even a giant girl in a hoodie who will connect with what you've shared. And that is an amazing realization to have, especially when you're 14. Plus, now with YouTube, that connection's not even limited to the room we're in. I'm so lucky that there's this archive of performances that I can share with my students. It allows for even more opportunities for them to find a poet or a poem that they connect to.
Ce n'est pas que je crois que la poésie orale soit la forme d'art idéale. J'essaie toujours de trouver le meilleur moyen de raconter chaque histoire. J'écris des comédies musicales, je fais des courts-métrages à côté de mes poèmes. Mais j'enseigne la poésie orale parce que c'est accessible. Tout le monde ne peut pas lire une partition ou posséder une caméra mais tout le monde peut communiquer d'une façon ou d'autre, et tout le monde connaît des histoires desquelles nous autres pouvons apprendre. De plus, la poésie orale permet une connexion immédiate. Ce n'est pas inhabituel pour les gens de se sentir seuls ou d'avoir l'impression que personne ne les comprend, mais la poésie orale enseigne que si vous avez l'aptitude à vous exprimer et le courage de présenter ces histoires et ces opinions, vous pourriez être récompensés par une pièce remplie par vos pairs, ou par votre communauté, qui vous écouteront. Et peut-être même une fille géante sous une capuche va être touchée par ce que vous avez partagé. et c'est une prise de conscience inouïe , surtout si vous avez 14 ans. En plus, maintenant avec YouTube, cette connexion n'est même plus limitée à la pièce où nous nous trouvons. J'ai tellement de chance qu'il y ait ces archives de prestations que je peux partager avec mes étudiants. Ça leur donne encore plus d'occasions de trouver un poète ou un poème
Once you've figured this out,
qui les touche.
it is tempting to keep writing the same poem, or keep telling the same story, over and over, once you've figured out that it will gain you applause. It's not enough to just teach that you can express yourself. You have to grow and explore and take risks and challenge yourself. And that is step three: infusing the work you're doing with the specific things that make you you, even while those things are always changing. Because step three never ends. But you don't get to start on step three, until you take step one first: "I can."
C'est tentant -- dès que vous avez compris ceci -- c'est tentant de toujours écrire le même poème, ou de toujours raconter la même histoire, encore et encore, dès que vous savez que cela vous vaudra des applaudissements. Ce n'est pas assez de seulement apprendre que l'on peut s'exprimer; il faut grandir et explorer et prendre des risques et se dépasser. Et voici la troisième étape: insuffler le travail que vous faites avec ces choses mêmes qui font de vous ce que vous êtes, même si ces choses changent constamment. Parce que la troisième étape n'a pas de fin. Mais vous ne pouvez pas commencer la troisième étape, sans avoir franchi le premier pas: je peux le faire. Je voyage beaucoup quand j'enseigne,
I travel a lot while I'm teaching, and I don't always get to watch all of my students reach their step three, but I was very lucky with Charlotte, that I got to watch her journey unfold the way it did. I watched her realize that, by putting the things that she knows to be true into the work she's doing, she can create poems that only Charlotte can write, about eyeballs and elevators and Dora the Explorer. And I'm trying to tell stories only I can tell -- like this story. I spent a lot of time thinking about the best way to tell this story, and I wondered if the best way was going to be a PowerPoint, a short film -- And where exactly was the beginning, the middle or the end? I wondered whether I'd get to the end of this talk and finally have figured it all out, or not.
et je vois pas toujours tous mes étudiants atteindre leur troisième étape, mais avec Charlotte, j'ai eu la chance de pouvoir observer la façon dont son voyage s'est déroulé. Je l'ai regardée realiser qu'en mettant les choses qu'elle sait comme étant vrai, dans son travail, elle peut créer des poèmes que seule Charlotte peut écrire -- à propos de globes oculaires et d'ascenseurs et de Dora l'exploratrice. Et j'essaie de raconter des histoires, que seul moi peux raconter -- comme cette histoire. j'ai passé beaucoup de temps à réfléchir à comment raconter cette histoire le mieux possible, et je me demandais si le meilleur moyen allait être un Powerpoint ou un court-métrage -- et où exactement allait être le début le milieu et la fin? Et je me demandais si j'allais arriver à la fin de cette conférence en ayant enfin soit tout compris, soit rien.
And I always thought that my beginning was at the Bowery Poetry Club, but it's possible that it was much earlier. In preparing for TED, I discovered this diary page in an old journal. I think December 54th was probably supposed to be 24th. It's clear that when I was a child, I definitely walked through life like this. I think that we all did. I would like to help others rediscover that wonder -- to want to engage with it, to want to learn, to want to share what they've learned, what they've figured out to be true and what they're still figuring out.
Et j'ai toujours pensé que mon début se situait au Bowery Poetry Club, mais il est possible que ce soit bien plus tôt. En préparant TED, J'ai pu découvrir cette vieille page de journal intime. Je pense que le 54 décembre était sûrement censé être le 24. Il est clair que quand j'étais enfant, je traversais la vie comme ceci, pour sûr. Je pense que nous l'avons tous fait. J'aimerais aider les autres à redécouvrir cet étonnement -- vouloir s'y impliquer, vouloir apprendre, vouloir partager ce qu'ils ont appris, ce dont ils se sont aperçu comme étant véridique et ce dont ils ne sont pas encore sûrs.
So I'd like to close with this poem.
Alors j'aimerais conclure avec ce poème.
When they bombed Hiroshima, the explosion formed a mini-supernova, so every living animal, human or plant that received direct contact with the rays from that sun was instantly turned to ash. And what was left of the city soon followed. The long-lasting damage of nuclear radiation caused an entire city and its population to turn into powder. When I was born, my mom says I looked around the whole hospital room with a stare that said, "This? I've done this before." She says I have old eyes. When my Grandpa Genji died, I was only five years old, but I took my mom by the hand and told her, "Don't worry, he'll come back as a baby." And yet, for someone who's apparently done this already, I still haven't figured anything out yet. My knees still buckle every time I get on a stage. My self-confidence can be measured out in teaspoons mixed into my poetry, and it still always tastes funny in my mouth. But in Hiroshima, some people were wiped clean away, leaving only a wristwatch or a diary page. So no matter that I have inhibitions to fill all my pockets, I keep trying, hoping that one day I'll write a poem I can be proud to let sit in a museum exhibit as the only proof I existed. My parents named me Sarah, which is a biblical name. In the original story, God told Sarah she could do something impossible, and -- she laughed, because the first Sarah, she didn't know what to do with impossible. And me? Well, neither do I, but I see the impossible every day. Impossible is trying to connect in this world, trying to hold onto others while things are blowing up around you, knowing that while you're speaking, they aren't just waiting for their turn to talk -- they hear you. They feel exactly what you feel at the same time that you feel it. It's what I strive for every time I open my mouth -- that impossible connection. There's this piece of wall in Hiroshima that was completely burnt black by the radiation. But on the front step, a person who was sitting there blocked the rays from hitting the stone. The only thing left now is a permanent shadow of positive light. After the A-bomb, specialists said it would take 75 years for the radiation-damaged soil of Hiroshima City to ever grow anything again. But that spring, there were new buds popping up from the earth. When I meet you, in that moment, I'm no longer a part of your future. I start quickly becoming part of your past. But in that instant, I get to share your present. And you, you get to share mine. And that is the greatest present of all. So if you tell me I can do the impossible -- I'll probably laugh at you. I don't know if I can change the world yet, because I don't know that much about it -- and I don't know that much about reincarnation either, but if you make me laugh hard enough, sometimes I forget what century I'm in. This isn't my first time here. This isn't my last time here. These aren't the last words I'll share. But just in case, I'm trying my hardest to get it right this time around.
Quand ils bombardèrent Hiroshima, l'explosion forma une mini-supernova, alors chaque être vivant, animal, humain ou plante qui fut directement touché par les rayons de ce soleil fut instantanément changé en cendre. Et ce qui resta de la ville, connut rapidement le même sort. Les dégâts de longue durée des radiations nucléaires fît qu'une ville tout entière et sa population se changèrent en poudre. Quand je suis née, ma mère dit que j'ai examiné la chambre d'hôpital d'un regard qui disait, "Ah ça? Je suis déjà passée par là." Elle dit que j'ai des yeux qui ont vécu. Quand mon grand-père Genji est mort, je n'avais que cinq ans, mais j'ai pris ma mère par la main et j'ai dit, "Ne t'inquiète pas, il reviendra dans le corps d'un bébé." Et pourtant, pour quelqu'un qui est apparemment déjà passé par là, je n'ai toujours rien compris. Mes genoux tremblent toujours quand je monte sur scène. Ma confiance en moi peut être mesurée avec des cuillères à café mélangées à ma poésie, et j'ai toujours ce goût bizarre dans ma bouche. Mais à Hiroshima, certaines personnes ont été proprement balayées laissant uniquement une montre ou une page de journal intime. Alors peu importe si je suis assez innihibée pour en remplir mes poches. Je continue d'essayer, espérant qu'un jour j'écrirai un poème dont je peux être fière qu'il soit exposé dans un musée comme unique preuve que j'ai existé. Mes parents m'ont prénommée Sarah, ce qui est un nom biblique. Dans l'histoire d'origine, Dieu annonça à Sarah qu'elle pouvait faire l'impossible et elle en rit, parce que la première Sarah, ne savait pas quoi faire de l'impossible. Moi? Et bien, je ne sais pas non plus, mais je vois l'impossible tous les jours. L'impossible c'est d'essayer de communiquer dans ce monde, essayer de s'accrocher aux autres alors que tout vole en éclats, savoir que pendant que vous parlez, ils n'attendent pas seulement leur tour de parler -- mais ils vous écoutent. Ils ressentent exactement ce que vous ressentez au moment même où vous le ressentez. C'est ce vers quoi je tends à chaque fois que j'ouvre la bouche -- cette impossible connexion. Il y a ce pan de mur dans Hiroshima qui fut complètement carbonisé par les radiations. Mais juste devant, quelqu'un qui était assis là empêcha les rayons d'atteindre la pierre. La seule chose qui reste maintenant c'est cette ombre indélébile de lumière positive. Après la bombe A, les spécialistes dirent que cela devait prendre 75 ans avant que sur les terres d'Hiroshima, souillées par les radiations, ne puisse pousser quoique ce soit à nouveau. Mais à ce printemps-là, des bourgeons surgiront à nouveau de la terre. Alors que je vous rencontre, à cet instant, je ne fais plus partie de votre futur. Je deviens rapidement une partie de votre passé. Mais en cet instant, je suis autorisée à partager votre présent. Et vous, vous l'êtes à partager le mien. Et c'est le plus beau cadeau de tous les cadeaux. Alors si vous me dites que je peux faire l'impossible, je vous rirais probablement au nez. Je ne sais pas encore si je peux changer le monde, parce que je ne m'y connais pas tellement -- et je ne connais pas grand chose de la réincarnation non plus, mais si vous me faites rire assez fort, parfois j'oublie dans quel siècle je vis. Ce n'est pas ma première fois ici. Ce ne sera pas ma dernière. Ce ne sont pas les derniers mots que je vais partager. Mais juste au cas où, je fais tout ce que je peux pour y arriver cette fois-ci.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you.
(Applause)
Merci.
Thank you.
(Applaudissements)
(Applause)
Merci.
Thank you.
(Applaudissements)
(Applause)