(Music)
(Musique)
(Music) (Music ends)
(Sons de skateboard) (Musique)
(Applause)
(Applaudissements)
So, that's what I've done with my life.
Donc, voilà ce que j'ai fait de ma vie. (Rires)
(Laughter)
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you.
Merci. (Applaudissements)
(Applause)
As a kid, I grew up on a farm in Florida, and I did what most little kids do. I played a little baseball, did a few other things like that, but I always had the sense of being an outsider, and it wasn't until I saw pictures in the magazines that a couple other guys skate, I thought, "Wow, that's for me," you know? Because there was no coach standing directly over you, and these guys, they were just being themselves. There was no opponent directly across from you. And I loved that sense, so I started skating when I was about 10 years old, in 1977, and when I did, I picked it up pretty quickly. In fact, here's some footage from about 1984. It wasn't until 79 I won my first amateur championship, and then, by 81, I was 14, and I won my first world championship, which was amazing to me, and in a very real sense, that was the first real victory I had.
Enfant, j'ai grandi dans une ferme en Floride, et j'ai fait ce que font la plupart des gamins, j'ai joué un peu au baseball, j'ai fait d'autres trucs comme ça, mais j'ai toujours eu le sentiment d'être différent. Et ce n'est que lorsque j'ai vu ces photos de magazines où on voit des mecs sur leur skate, que je me suis dit, « Wow, ça c'est pour moi », vous voyez? Ça voulait dire pas d'entraîneur dans les parages pour vous surveiller, et ces mecs, ils étaient juste eux-mêmes. Ça voulait dire aussi, pas d'adversaire en face de vous. J'ai adoré l'idée. Donc j'ai commencé à faire du skate quand j'avais à peu près 10 ans, en 1977, et j'ai capté le truc assez vite. Ça c'est une bande qu'on a tournée en 1984. J'ai remporté ma 1ère compétition amateur en 79, et ensuite à 14 ans, en 1981, j'ai gagné mon premier championnat du monde, ce qui était incroyable pour moi. En fait, ça a été la première vraie victoire que j'ai remportée.
Oh, watch this. This is a Casper slide, where the board's upside down. Mental note on that one.
Oh, regardez ça. C'est un "casper slide", on prend le skate à l'envers. Faut que j'y repense à celui-là. (Rires)
(Laughter)
Et celui-là ? Un ollie.
And this one here? An ollie. So, as she mentioned, that is overstated for sure, but that's why they called me the godfather of modern street skating. Here's some images of that.
Alors, comme elle l'a dit, c'est clairement exagéré, mais, c'est la raison pour laquelle ils m'ont appelé le parrain du skateboard de rue moderne. Voilà à quoi ça ressemble.
Now, I was about halfway through my pro career in, I would say, the mid-'80s. Freestyle itself -- we developed all these flat ground tricks, as you saw, but there was evolving a new kind of skateboarding, where guys were taking it to the streets, and they were using that ollie, like I showed you. They were using it to get up onto stuff like bleachers and handrails and over stairwells and all kinds of cool stuff. So it was evolving upwards. In fact, when someone tells you they're a skater today, they pretty much mean a street skater, because freestyle, it took about five years for it to die, and at that stage, I'd been a "champion" champion for 11 years, which -- Phew! And suddenly, it was over for me, that's it -- it was gone. They took my pro model off the shelf, which was essentially pronouncing you dead, publicly. That's how you make your money, you know? You have a signature board and wheels and shoes and clothes. I had all that stuff, and it's gone.
Là, ma carrière pro battait son plein, je dirais, au milieu des années 80. On a développé toutes ces techniques sur sol plat, le Freestyle, comme ce que vous venez de voir. Mais un autre mouvement était en train de voir le jour. Des mecs commençaient à faire la même chose, mais dans la rue! Ils utilisaient cet ollie - celui je vous ai montré - ils l'utilisaient pour escalader des trucs : des gradins, des rampes d'accès, des escaliers, et plein d'autres trucs cools. Donc, le mouvement était en pleine expansion. En fait, si aujourd'hui quelqu'un vous dit qu'il est skater, il veut dire skater de rue, parce-que le freestyle, il a fallu à peu près 5 ans pour qu'il meurt, et à ce stade, j'avais été un "champion" entre guillements depuis 11 ans, ce qui... ouah! Et soudain c'était fini pour moi. C'est tout. Ça n'existait plus. Ils ont repris mon modèle pro, ce qui revenait à vous déclarer mort publiquement. C'est comme ça que vous gagnez votre vie, vous savez ? Vous avez une planche sponsorisée, ils vous filent des roues, des chaussures, des vêtements. J'ai eu tout ça, et d'un seul coup c'est fini.
The crazy thing was, there was a really liberating sense about it, because I no longer had to protect my record as a champion. "Champion," again. Champion sounds so goofy, but it's what it was, right? What drew me to skateboarding, the freedom, was now restored, where I could just create things, because that's where the joy was for me, always, was creating new stuff. The other thing that I had was a deep well of tricks to draw from that were rooted in these flat ground tricks. Stuff the normal guys were doing was very much different.
Ce qui est fou, c'est que je me suis vraiment senti libéré, parce-que je n'avais plus à protéger mon titre de champion. "Champion" entre guillemets. Champion, ça sonne bizarre, mais c'est ce que c'était, non ? Et j'ai dû -- Ce qui m'a attiré dans le skateboard, la liberté. La mienne était maintenant rétablie, je pouvais juste créer des choses, parce-que c'est toujours là que s'est trouvé le plaisir pour moi, toujours, dans le fait de créer de nouvelles choses. L'autre truc que j'avais, c'était des TONNES de techniques en réserve, basées sur ces figures sur terrain plat. Ce que les autres mecs faisaient était très différent.
So, as humbling and rotten as it was — And believe me, it was rotten. I would go to skate spots, and I was already "famous guy," right? And everyone thought I was good, but in this new terrain, I was horrible. So people would go, "Oh, what happened to Mullen?"
Donc, aussi humiliant et pourri que ça l'était — et croyez-moi, c'était plus que pourri ! Je serais allé sur place, et j'étais déjà, comment dire, un "mec connu", non? Et tout le monde pensait que j'étais bon. Mais sur ce nouveau terrain, je ne valais rien! Les gens auraient dit: "« Oh, il est tout... Oh, qu'est-ce qui est arrivé à Mullen ? » (Rires) (Rit)
(Laughter)
So, humbling as it was, I began again. Here are some tricks that I started to bring to that new terrain. And again, there's this undergirding layer of influence of freestyle -- Oh, that one? That's, like, the hardest thing I've ever done. OK, look at that, it's a Darkslide. See how it's sliding on the backside? Those are super fun, and, actually, not that hard. You know, at the very root of that, see, Caspers, see how you throw it? Simple as that, right? No biggie. And your front foot, the way it grabs it -- I'd seen someone slide on the back of the board like that, and I was like, "How can I get it over?" Because that had not yet been done. And then it dawned on me, and here's part of what I'm saying. I had an infrastructure. I had this deep layer, where it was like, oh my gosh, it's just your foot. It's just the way you throw your board over. Just let the ledge do that, and it's easy, and the next thing you know, there's 20 more tricks based out of the variations.
Donc, j'ai mis ma fierté dans ma poche et j'ai recommencé à zéro. Voici quelques figures que j'ai commencé à travailler sur ce nouveau terrain. (Bruits de skateboard) Encore une fois, on remarque l'influence déterminante du freestyle qui m'a fait — Oh, celui-là ? Je crois que c'est la chose la plus difficile que j'aie jamais faite. Bon, regardez ça. C'est un darkslide. Vous voyez comme on glisse sur le dos du skate ? C'est trop cool. (Rires) Et, en réalité, pas si difficile. Vous savez, les caspers sont à l'origine de cette figure, vous voyez comment il faut le jeter ? (Bruits de skateboard) Simple comme bonjour, non ? Rien de compliqué. (Rires) Et votre pied avant, la façon dont il s'accroche à la planche, est -- J'avais vu quelqu'un glisser sur le dos de sa planche comme ça, et j'étais là, « Comment je pourrais faire ça ? » Parce-que ça n'avait encore jamais été fait. Et tout d'un coup j'ai réalisé, et c'est en partie ce que je veux dire. J'avais une infrastructure. J'avais cette sorte de pressentiment, qui me faisait me dire, la vache, c'est juste ton pied ! C'est juste la façon dont tu retournes ta planche. Appuie toi juste sur le rebord, c'est facile, Voilà. Et après il y a 20 figures qui découlent de ces variations.
So that's the kind of thing -- here, check this out, here's another way, and I won't overdo this. A little indulgent, I understand. There's something called a Primo slide. It is the funnest trick ever to do. It's like skimboarding.
Donc c'est le genre de chose qui -- hey, regardez ça, ça c'est une autre façon de le faire. Bon, je vais pas abuser. Un peu indulgent, je comprends. Il y a ce qu'on appelle un 'primo slide'. (Bruits de skateboard) C'est le truc plus drôle à faire. (Bruits de skateboard) C'est comme du skinboarding.
And this one, look how it slides sideways, every which way? OK, so when you're skating, and you take a fall, the board slips that way or that way; it's kind of predictable. This? It goes every which way -- it's like a cartoon, the falls, and that's what I love the most about it. It's so much fun to do. In fact, when I started doing them, I remember, because I got hurt. I had to get a knee surgery, right? So there were a couple of weeks where I couldn't skate at all. It would give out on me, and I would watch the guys, I'd go to this warehouse where a lot of the guys were skating, my friends, and I was like, "I've got to do something new, I want to do something new. I want to start fresh." And so the night before my surgery, I'd watched, and I was like, "How am I going to do this?" So I ran up, and I jumped on my board, and I Cavemanned, and I flipped it down, and I remember thinking, I landed so light-footed, thinking, if my knee gives, they'll just have more work to do in the morning.
Et celui là, regardez comment il glisse sur les côtés, dans tous les sens ? OK, donc quand vous faites du skateboard et que vous tombez, la planche glisse de ce côté ou de celui-là. C'est assez prévisible. Ça? Ça part dans tous les sens. C'est comme dans un dessin animé, les chutes, et c'est ce que j'aime le plus. C'est tellement amusant à faire. En fait, quand je m'y suis mis je m'en souviens parce que je me suis blessé, j'ai du être opéré du genou. Donc, pendant quelques jours, en fait quelques semaines, je dû complètement laisser mon skate de côté. Ça m'a tué. J'allais regarder les mecs, j'allais dans cet entrepôt où les mecs s'entraînaient, mes potes, et j'étais là, « Mec, faut que je trouve un nouveau truc. Il faut que je crée quelque chose. Je veux prendre un nouveau départ. Je veux innover. » Et donc, la nuit précédant mon opération, je les avais regardé, et j'ai là à me dire, « Comment je vais faire ça ? » Alors je me suis élancé, j'ai sauté sur ma planche, j'ai sauté en homme des cavernes, j'ai retourné ma planche, et je me souviens, j'ai atterri si légèrement, je me suis dit, si mon genou lâche, ils auront juste plus de réparations à faire demain matin. (Rit) (Rires)
(Laughter)
Et donc, quand ce truc fou est arrivé.
And so, when it was the crazy thing. I don't know how many of you guys have had surgery, but --
Je sais pas combien d'entre vous se sont déjà fait opérer,
(Laughter)
mais -- (Rires) -- on se sent totalement impuissant, non ?
you are so helpless, right? You're on this gurney and you're watching the ceiling go by, every time, it's always that, and right when they're putting the mask on you before you go to sleep, all I was thinking is, "Man, when I wake up and I get better, the first thing I'm going to do is film that trick." And indeed I did, it was the very first thing I filmed, which was awesome.
Vous êtes sur ce brancard et vous regardez le plafond défiler, c'est tout le temps comme ça, et juste au moment où ils vous mettent le masque pour vous endormir, tout ce que je me disais, c'était, « Dès que je me réveille et que ça va mieux, la première chose que je fais c'est filmer cette figure. » (Rires) Et c'est ce que j'ai fait. C'est la toute première chose que j'ai filmée, et c'était génial.
I told you a little bit about the evolution of the tricks. Consider that content, in a sense. What we do as street skaters is, you have these tricks -- Say I'm working on Darkslides, or a Primo, that you guys know this stuff now.
Maintenant, permettez-moi -- Je vous ai un peu parlé de l'évolution des figures. Visualisez tout ça. Ce qu'on fait en tant que skater de rue, c'est de travailler plein de figures. Disons que je m'entraîne aux darkslides, ou au primo, vous connaissez tout ça maintenant. (Rires) (Rit)
(Laughter)
Ce que vous faites c'est évoluer dans des rues que
What you do is, you cruise around the same streets that you've seen a hundred times, but suddenly, because you already have something in this fixed domain of this target, it's like, what will match this trick? How can I expand, how can the context, how can the environment change the very nature of what I do? So you drive and drive and drive, and, actually I've got to admit, just because I was struggling with this because I'm here, but I'll just say it, is, I cannot tell you, not only to be here in front of you, but what a privilege it is to be at US campus, because I have been escorted off of this campus so many times.
vous connaissez par coeur, mais tout à coup, parce-que vous avez déjà en tête tout ce que vous pourriez faire sur ce terrain, vous vous dites, qu'est-ce qui pourrait aller avec cette figure? Comment je peux varier, comment le contexte, comment l'environnement change la nature même de ce que je fais? Donc vous conduisez pendant des heures, et -- En fait je dois vous dire un truc, je lutte depuis tout à l'heure parce-que je suis là, je vais juste le dire -- Vous ne savez pas à quel point, non-seulement d'être ici en face de vous, mais le privilège que c'est d'être sur le campus USC, parce-que j'ai été escorté hors de ce campus tellement de fois! (Rires)
(Laughter)
(Applaudissements)
(Applause)
So let me give you another example of how context shapes content. This is a place not that far from here, It's a rotten neighborhood. Your first consideration is, am I going to get beat up? You go out and -- See this wall? It's fairly mellow, and it's beckoning to do bank tricks, right? But there's this other aspect of it for wheelies, so check this out. There's a few tricks, again, how environment changes the nature of your tricks. Freestyle oriented, manual down -- wheelie down. Watch, this one? Oh, I love this, it's like surfing, this one, the way you catch it. This one, a little sketchy going backwards, and watch the back foot. Oops --
Donc, laissez-moi vous donner un autre exemple sur la manière dont le contexte forme le contenu. Il s'agit d'un endroit pas très loin d'ici. C'est un quartier pourri. Votre première pensée est, est-ce que je me faire tabasser ? Vous sortez et -- Vous avez vu ce mur? Ça donne trop envie de se le remonter, non ? Mais il a une une différence au niveau des roues arrières, alors regardez ça. Quelques figures, à nouveau, comment l'environnement influe sur la nature de nos figures. Orienté Freestyle, mains en bas -- roues arrières sur le sol. Vous avez vu celui là ? Oh, je l'adore. C'est comme si vous surfiez, la façon dont vous l'attrapez. Celui-là, un peu brouillon au retour et regardez le pied arrière, regardez le pied arrière. Oops (Rires) Je le note. Nous y reviendrons.
(Laughter)
Mental note right there. Again, we'll get back to that.
(Laughter)
Here, back foot, back foot. OK, up there? That was called a 360 flip. Notice how the board flipped and spun this way, both axes.
Ici. Pied arrière, pied arrière. Okay. Ça ? Ça s'appelle un flip 360. Vous voyez comment la planche se retourne et pivote de cette façon, dans les deux axes.
And another example of how the context changed, and the creative process for me and for most skaters, is, you go, you get out of the car, you check for security, you check for stuff.
Et un autre exemple sur la manière dont le contexte a changé, et le processus créatif pour moi et pour la plupart des skaters, ça veut dire ça : tu y vas, tu sors de la voiture, tu vérifies la sécurité, tu vérifies des trucs. (Rires)
(Laughter)
C'est drôle, on finit par connaître leur rythme, vous savez,
It's funny, you get to know their rhythms, you know, the guys that cruise around --
à ces mecs qui font leur rondes, et faire du skateboard est une telle leçon d'humilité !
(Laughter)
Skateboarding is such a humbling thing, man. No matter how good you are, you've still got to deal with -- So you hit this wall, and when I hit it, the first thing you do is you fall forward, and I'm like, all right, all right. As you adjust ... you punch it up, and then when I would do that, it was throwing my shoulder this way ... which as I was doing it, I was like, "Oh wow, that's begging for a 360 flip," because that's how you load up for a 360 flip.
Peu importe que vous soyez bon, ok ? Vous devrez toujours gérer — Donc vous percutez ce mur, et quand je l'ai percuté, la première chose qui se passe c'est que vous tombez en avant, et je me disais, ça va, ça va. Quand vous vous ajustez, vous donnez un grand coup, et ensuite, quand je fais ça, ça emporte mon épaule de ce côté, et au moment où je le faisais, je me disais, « Wow, ça appelle un flip 360 », parce-que c'est comme ça que vous chargez un flip 360.
And so this is what I want to emphasize that, as you can imagine, all of these tricks are made of submovements, executive motor functions, more granular to the degree to which I can't quite tell you, but one thing I do know is, every trick is made of combining two or three or four or five movements. And so, as I'm going up, these things are floating around, and you have to sort of let the cognitive mind rest back, pull it back a little bit, and let your intuition go as you feel these things. And these submovements are kind of floating around, and as the wall hits you, they connect themselves to an extent, and that's when the cognitive mind: "Oh, 360 flip, I'm going to make that." So that's how that works to me, the creative process, the process itself, of street skating.
Et donc, ce que je que je veux souligner, c'est que, comme vous pouvez l'imaginer, toutes ces figures sont composées de sous-mouvements, de fonctions motrices directrices, de tellement de ramifications qu'il est difficile pour moi de vous expliquer. Ce que je sais, c'est que chaque figure est faite de 2, 3, 4, ou 5 mouvements combinés. Et quand je m'élance, toutes ces choses rentrent en action, et vous devez laisser l'esprit cognitif à l'arrière-plan, le laisser un tout petit peu en arrière, et laisser votre intuition vous guider, en ressentant toutes ces choses. Et ces sous-mouvements sont juste là, flottants, et, quand vous rentrez en contact avec le mur, ils se connectent entre eux jusqu'à un certain point, et c'est là que l'esprit cognitif ressurgit et que vous vous dites: « Oh, un flip 360, c'est ce que je vais faire » Donc, voilà comment ça fonctionne pour moi, le processus créatif, le processus créatif du skateboard de rue.
So, next -- Oh, mind you ...
Donc, la suite — Oh, vous permettez. (Rires) Ça c'est la tribu.
(Laughter)
Those are the community. These are some of the best skaters in the world. These are my friends -- oh my gosh, they're such good people. And the beauty of skateboarding is that, no one guy is the best. In fact, I know this is rotten to say, they're my friends, but a couple of them actually don't look that comfortable on their board. What makes them great is the degree to which they use their skateboarding to individuate themselves. Every single one of these guys, you look at them, you can see a silhouette of them, and you realize, "Oh, that's him, that's Haslam, that's Koston, there's these guys, these are the guys."
Quelques-uns des meilleurs skateboarders au monde. Ce sont mes amis. Des gens tellement bien. Et la beauté du skaterboard c'est que, aucun n'est supérieur à l'autre. En fait, je sais que c'est pourri de le dire, ce sont mes amis, mais 2 ou 3 d'entre eux n'ont pas l'air si à l'aise sur leur skate. Ce qui les rend géniaux, c'est le degré auquel ils utilisent le skate pour devenir uniques. Chacun de ces gars, vous les regardez, rien qu'à leur silhouette, vous pouvez vous dire, « Oh, c'est lui, c'est Haslam, c'est Koston », Il y a les autres mecs, et puis il y a CES mecs.
And skaters, I think they tend to be outsiders who seek a sense of belonging, but belonging on their own terms. And real respect is given by how much we take what other guys do, these basic tricks, 360 flips, we take that, we make it our own, and then we contribute back to the community the inner way that edifies the community itself. The greater the contribution, the more we express and form our individuality, which is so important to a lot of us who feel like rejects to begin with. The summation of that gives us something we could never achieve as an individual. I should say this. There's some sort of beautiful symmetry that the degree to which we connect to a community is in proportion to our individuality, which we are expressing by what we do.
Et les skaters, je pense que ce sont souvent des gens différents qui cherchent un sentiment d'appartenance, mais qui refusent d'être ce qu'il ne sont pas, et le vrai respect vient du fait qu'on s'échange tous des trucs, toutes ces figures de base, les flips 360, on prend tout ça, on se l'approprie, et ensuite le repasse aux autres, ce qui construit la tribu elle-même. Plus nous contribuons, plus nous exprimons et formons notre individualité, chose si importante pour beaucoup d'entre nous qui nous sommes sentis rejetés à l'origine. La somme de tout ça nous donne quelque chose que nous ne pourrions jamais atteindre individuellement. Je devrais dire ça, il ya une sorte de symétrie superbe : le degré auquel nous nous connectons à une communauté est proportionnel à notre individualité, que nous exprimons par ce que nous faisons.
Next, these guys, very similar community that's extremely conducive to innovation.
Ensuite. Ces gars-là. Une communauté très similaire, extrêmement favorable à l'innovation.
(Laughter)
Remarquez les quelques photos prises au commissariat, par la police.
Notice a couple of these shots from the police department. But it is quite similar, I mean, what is it to hack, right? It's knowing a technology so well that you can manipulate it and steer it to do things it was never intended to do, right? And they're not all bad. You can be a Linux kernel hacker, make it more stable, right? More safe, more secure. You can be an iOS hacker, make your iPhone do stuff it wasn't supposed to. Not authorized, but not illegal. And then, you've got some of these guys, right? What they do is very similar to our creative process. They connect disparate information, and they bring it together in a way that a security analyst doesn't expect. It doesn't make them good people, but it's at the heart of engineering, at the heart of a creative community, an innovative community, and the open source community, the basic ethos of it is, take what other people do, make it better, give it back so we all rise further. Very similar communities, very similar.
Mais ça revient au même. Je veux dire, qu'est-ce que programmer? C'est maîtriser une technologie, pouvoir manipuler ses éléments et les amener dans une direction pour laquelle elle n'avait pas été pensée, non? Et toutes ces directions ne sont pas mauvaises. Vous pouvez être programmateur sous Linux, et travailler sur la stabilité du noyau, non? Pour rendre Linux plus sûr, plus sécurisé. Vous pouvez coder sous iOS, et permettre à votre iPhone de faire des choses qu'il n'était pas censé faire. Pas autorisé, mais pas illégal. Et donc vous avez quelques-uns de ces mecs, ok ? Ce qu'ils font ressemble beaucoup à ce que nous faisons. Ils connectent des informations disparates, et ils les rassemblent d'une manière qu'un analyste en sécurité n'avait pas prévu. Ok ? Ça ne fait pas d'eux de bonnes personnes mais c'est au cœur de l'ingénierie, au cœur de la communauté créative, une communauté innovante, et la communauté Open Source, son éthique fondamentale est de mettre les projets en commun, les améliorer, et les remettre à disposition de la communauté, pour que tous puissent s'élever. Des communautés très similaires, vraiment.
We have our edgier sides, too.
On a aussi un petit côté provocateur. C'est drôle, mon père avait raison.
(Laughter)
It's funny, my dad was right. These are my peers. But I respect what they do, and they respect what I do, because they can do things, it's amazing what they can do. In fact, one of them, he was Ernst & Young's Entrepreneur of the Year for San Diego County, so they're not -- you never know who you're dealing with.
Ce sont mes camarades de classe. Mais je respecte ce qu'ils font, et ils respectent ce que je fais, parce qu'ils peuvent faire des choses. C'est incroyable ce qu'ils peuvent faire. En fait, l'un d'entre eux travaillait pour Ernst & Young et il a été élu Entrepreneur de l'année pour le comté de San Diego, donc vous ne savez jamais avec qui vous faites affaire.
We've all had some degree of fame. In fact, I've had so much success that I strangely always feel unworthy of. I've had a patent, and that was cool, and we started a company, and it grew, and it became the biggest, and then it went down, and then it became the biggest again, which is harder than the first time, and then we sold it, and then we sold it again. So I've had some success. And in the end, when you've had all of these things, what is it that continues to drive you? As I mentioned, the knee stuff and these things, what is it that will punch you? Because it's not just the mind. What is it that will punch you and make you do something and bring it to another level, and when you've had it all, sometimes, guys, they die on the vine with all of that talent, and one of the things we've had, all of us, is fame -- I think the best kind of fame, because you can take it off. I've been all around the world, and there will be a thousand kids crying out your name, and it's such a weird, visceral experience. It's like, it's disorienting. And you get in a car, and you drive away, and 10-minute drive, and you get out, and no one gives a rat's who you are.
Nous avons tous eu une certaine renommée. En fait, j'ai eu tellement de succès que bizarrement je m'en suis toujours senti indigne. J'ai eu un brevet, c'était cool et on a lancé une entreprise qui s'est développée, c'est devenue la plus importante, et puis ça a commencé à décliner, et c'est redevenu l'entreprise la plus importante, ce qui s'est avéré plus difficile que la première fois, et ensuite nous l'avons vendue, et nous l'avons vendue à nouveau. Donc j'ai plutôt bien réussi. En fin de compte, quand vous avez eu toutes ces choses, qu'est-ce qui continue à vous faire aller de l'avant ? Comme je le disais, par rapport à mon opération et tout ça, qu'est-ce qui va vous retourner? Parce ce n'est pas que l'esprit qui rentre en jeu. Qu'est-ce qui va vous transporter, et vous faire faire des choses pour les amener à un autre niveau, et quand vous aurez tout eu, parfois, les mecs dépérissent juste avec tout ce talent gâché, et une des choses que nous avons eu, nous tous, c'est la célébrité. Le meilleur type de célébrité je crois, parce-que vous pouvez vous en extirper. Je suis allé aux quatre coins monde, il peut y avoir des milliers de gamins à crier votre nom, c'est une expérience bizarre, et viscérale. C'est comme, c'est déstabilisant. Et puis vous montez dans une voiture, vous vous en allez, et après 10 minutes de trajet, vous sortez de la voiture, et personne n'a la moindre idée de qui vous êtes! (Rires)
(Laughter)
And it gives you that clarity of perspective of, man, I'm just me, and popularity, what does that really mean again? Not much. It's peer respect that drives us. That's the one thing that makes us do what we do. I've had over a dozen bones, this guy, over, eight, 10 concussions, to the point where it's comedy, right? It is actually comedy, they mess with him.
Ça vous rend immédiatement lucide, et, mec, je suis juste moi et, être populaire, encore une fois ça veut dire quoi ? Pas grand chose. C'est le respect de nos pairs qui nous guide. C'est la seule chose qui nous fait faire ce que nous faisons. J'ai eu plus d'une douzaine de fractures, ces gars, ce mec, plus de quoi, 8 ou 10 commotions au point où ça devient presque une comédie, non ? Il s'agit bien d'une comédie, ils le charrient tout le temps.
(Laughter)
Next, and this is something deeper. I think I was on tour when I was reading one of the Feynman biographies. It was the red one or the blue one. And he made this statement that was so profound to me. It was that the Nobel Prize was the tombstone on all great work, and it resonated because I had won 35 out of 36 contests that I'd entered over 11 years, and it made me bananas. In fact, winning isn't the word, I won it once. The rest of the time, you're just defending, and you get into this, turtle posture, you know? Where you're not doing -- it usurped the joy of what I loved to do because I was no longer doing it to create and have fun, and when it died out from under me, that was one of the most liberating things, because I could create.
Suivante. Quelque chose de plus profond, et c'est là où je suis -- Je pense que j'étais en tournée quand je lisais l'une des biographies de Feynman. C'était la rouge ou la bleue. Et il a fait cette déclaration qui m'est apparue si profonde. Il disait que le prix Nobel était la pierre tombale de toute oeuvre, et ça me parlait, parce-que j'avais gagné 35 compétitions sur 36 en l'espace de 11 ans, et ça m'a fait une belle jambe. En fait, gagner n'est pas le bon mot. J'ai vraiment gagné une fois. Le reste du temps, vous êtes juste là pour défendre le titre, et vous vous repliez dans cette posture digne d'une tortue, vous voyez ? Où vous ne faites rien. Le prix a usurpé la joie de faire ce que j'aimais, parce-que je ne le faisais plus pour créer et pour m'amuser, et quand tout ça s'est éteint sous mes yeux, ça a été l'un des moments les plus libérateurs parce-que je pouvais créer à nouveau. Et bon, je sais que je suis au bord du discours
And look, I understand that I am on the very edge of preachy, here. I'm not here to do that. It's just that I'm in front of a very privileged audience. If you guys aren't already leaders in your community, you probably will be, and if there's anything I can give you that will transcend what I've gotten from skateboarding, the only things of meaning, I think, and of permanence, it's not fame, it's not all these things. What it is, is that there's an intrinsic value in creating something for the sake of creating it, and better than that, because I'm 46 years old, or I'll be 46, and how pathetic is that I'm still skateboarding, but there is -- there is this beauty in dropping it into a community of your own making, and seeing it dispersed, and seeing younger, more talented, just different talent, take it to levels you can never imagine, because that lives on. So thank you for your time.
moralisateur, là. Je ne suis pas là pour ça. C'est juste que je suis devant un public très privilégié. Si vous les gars n'êtes pas déjà leaders dans votre communauté, vous le serez sans doute un jour... et si il y a quoi que ce soit que je puisse vous donner, qui transcendrait ce que j'ai tiré du skateboarding, c'est que les seules choses qui ont du sens, je crois, et qui restent, ne sont ni la renommée, ni toutes ces choses. Ce qui importe, c'est la valeur intrinsèque de la création pour la création, et, encore mieux, parce-que, mec, j'ai 46 ans, je vais avoir 46 ans, et, c'est pathétique que je fasse encore du skateboard ! Mais voilà -- (Rires) -- il y a une beauté incroyable dans le fait de bâtir un peu une communauté de vos propres mains, à la voir s'étendre, et à voir des gens plus jeunes, plus talentueux, juste des talents différents, la faire évoluer à un niveau que vous n'auriez jamais imaginé, parce que les choses perdurent. Donc, merci pour le temps que vous m'avez accordé.
(Applause)
(Applaudissements)
Kristina Holly: I have a question for you.
Krisztina Holly : J'ai une question pour vous.
(Applause)
Donc, dans le passé vous vous êtes vraiment réinventé,
So you've really reinvented yourself in the past, from freestyle to street, and, I think it was about four years ago you officially retired. Is that it? What's next?
du Freestyle au skateboard de rue et, je crois qu'il y a environ 4 ans, vous êtes mis officiellement à la retraite. C'est bien ça? Quelle sera la suite pour vous ?
Rodney Mullen: That's a good question. KG: Something tells me it's not the end.
Rodney Mullen : C'est une bonne question.
KH : Quelque chose me dit que ce n'est pas la fin.
RM: Yeah. Every time you think you've chased something down, it's funny, no matter how good you are, and I know guys like this, it feels like you're polishing a turd, you know?
RM: Ouais. Chaque fois que vous croyez avoir fait le tour de quelque chose, c'est drôle, qu'importe votre maîtrise, - et je connais des gars comme ça - c'est comme si vous étiez en train de polir un étron.
(Laughter)
Vous voyez ? (Rires)
And I thought, the only way I can extend this is to change something infrastructural. And so that's what I proceeded to do, through a long story, one of desperation, so if I do it, rather than talk about it, if I do it, you'll be the first to know.
Et j'ai pensé, la seule façon pour moi de rebondir ce serait de changer quelque chose d'infrastructurel, et donc c'est ce que je me suis mis à faire, à travers une longue histoire, faite de désespoir, donc si je le fais, plutôt que d'en parler, si je le fais, vous serez les premiers informés. KH : bien, nous ne vous en demandrons pas plus.
KG: All right, we won't ask you any more. RM: You'll get a text.
RM: Je vous enverrai un texto
KG: Right, thank you, good job. RM: Thank you. Thank you.
KH: (Rires) Bien. Merci. Beau travail. (Applaudissements) RM: Merci. Merci. (Applaudissements)
(Applause)
(Applaudissements)