As a culture, we tell ourselves lots of stories about the future, and where we might move forward from this point. Some of those stories are that somebody is just going to sort everything out for us. Other stories are that everything is on the verge of unraveling.
En tant que culture, nous nous racontons beaucoup d'histoires sur l'avenir et sur la direction que nous nous apprêtons à prendre. Certaines de ces histoires racontent que quelqu'un va régler tous nos problèmes. D'autres que tout est sur le point de se désintégrer.
But I want to tell you a different story here today. Like all stories, it has a beginning. My work, for a long time, has been involved in education, in teaching people practical skills for sustainability, teaching people how to take responsibility for growing some of their own food, how to build buildings using local materials, how to generate their own energy, and so on.
Mais je veux vous raconter une histoire différente aujourd'hui. Comme toutes les histoires, elle a un début. Mon travail, depuis longtemps, touche à l'éducation, à l'enseignement de compétences pratiques dans un objectif de durabilité. Enseigner comment prendre la responsabilité de faire pousser une partie de sa propre nourriture; comment construire des bâtiments avec des matériaux locaux; comment produire sa propre électricité, etc.
I lived in Ireland, built the first straw-bale houses in Ireland, and some cob buildings and all this kind of thing. But all my work for many years was focused around the idea that sustainability means basically looking at the globalized economic growth model, and moderating what comes in at one end, and moderating the outputs at the other end. And then I came into contact with a way of looking at things which actually changed that profoundly.
Je vivais en Irlande. J'y ai construit les premières maisons en balles de paille, et des bâtiments en torchis, ce genre de choses. Mais tout mon travail, pendant des années, a été axé sur l'idée que la durabilité signifie fondamentalement prendre le modèle de croissance économique mondialisée et de modérer ce qui entre d'un côté et de modérer ce qui sort de l'autre. Et puis je suis entré en contact avec une manière de voir les choses qui a profondément changé ça.
And in order to introduce you to that, I've got something here that I'm going to unveil, which is one of the great marvels of the modern age. And it's something so astounding and so astonishing that I think maybe as I remove this cloth a suitable gasp of amazement might be appropriate. If you could help me with that it would be fantastic. (Laughter) This is a liter of oil.
Et pour vous présenter cette manière de voir, j'ai quelque chose ici que je vais dévoiler. C'est une des grandes merveilles des temps modernes, quelque chose de tellement étonnant et surprenant que je pense que, au moment où j'enlève ce voile, un cri de surprise serait des plus appropriés. Si vous pouviez me faire ça, ce serait fantastique. (rires) C'est un litre de pétrole.
This bottle of oil, distilled over a hundred million years of geological time, ancient sunlight, contains the energy equivalent of about five weeks hard human manual labor -- equivalent to about 35 strong people coming round and working for you. We can turn it into a dazzling array of materials, medicine, modern clothing, laptops, a whole range of different things. It gives us an energy return that's unimaginable, historically. We've based the design of our settlements, our business models, our transport plans, even the idea of economic growth, some would argue, on the assumption that we will have this in perpetuity.
Cette bouteille de pétrole, distillée sur plus d'une centaine de millions d'années géologiques de lumière solaire, contient une énergie équivalente à environ cinq semaines de dur travail manuel, ce qui équivaut environ à 35 malabars qui viendraient travailler pour vous. Nous pouvons la transformer en un éventail éblouissant de matériaux, de médicaments, de textiles modernes, d'ordinateurs, toute une gamme de choses différentes. Ça nous donne un rendement énergétique qui est inimaginable historiquement. Nous avons basé la conception de nos villes, nos modèles d'entreprise, nos plans de transport et jusqu'à l'idée même de croissance économique, diraient certains, sur l'hypothèse que nous aurons ceci pour toujours.
Yet, when we take a step back, and look over the span of history, at what we might call the petroleum interval, it's a short period in history where we've discovered this extraordinary material, and then based a whole way of life around it. But as we straddle the top of this energy mountain, at this stage, we move from a time where our economic success, our sense of individual prowess and well-being is directly linked to how much of this we consume, to a time when actually our degree of oil dependency is our degree of vulnerability.
Mais quand nous prenons un peu de recul et que nous contemplons dans l'histoire ce que nous pourrions appeler l'intervalle pétrolier, c'est une brève période dans l'histoire au cours de laquelle nous avons découvert cette substance extraordinaire, avant de construire tout un mode de vie autour d'elle. Mais, alors que nous franchissons le sommet de cette montagne d'énergie, nous laissons derrière nous un temps où notre succès économique, notre sentiment de réussite et de bien-être individuel est directement lié à notre consommation de ceci pour entrer dans un temps où notre degré de dépendance au pétrole est notre degré de vulnérabilité.
And it's increasingly clear that we aren't going to be able to rely on the fact that we're going to have this at our disposal forever. For every four barrels of oil that we consume, we only discover one. And that gap continues to widen. There is also the fact that the amount of energy that we get back from the oil that we discover is falling. In the 1930s we got 100 units of energy back for every one that we put in to extract it. Completely unprecedented, historically. Already that's fallen to about 11. And that's why, now, the new breakthroughs, the new frontiers in terms of oil extraction are scrambling about in Alberta, or at the bottom of the oceans.
Et il est de plus en plus clair que nous n'allons pas pouvoir compter sur le fait que nous aurons ceci à notre disposition pour toujours. Pour quatre barils de pétrole que nous consommons nous en découvrons un. Et cet écart continue à grandir. Il y a aussi le fait que la quantité d'énergie que nous tirons du pétrole que nous découvrons est en baisse. Dans les années 30, nous obtenions 100 unités d'énergie pour chaque unité consacrée à l'extraction du pétrole. C'est sans aucun précédent dans l'histoire. Aujourd'hui, ce rapport est proche de 11. Et c'est pour ça que, maintenant, les nouvelles avancées, les frontières dans le domaine de l'extraction du pétrole sont repousssées en Alberta ou au fond des océans.
There are 98 oil-producing nations in the world. But of those, 65 have already passed their peak. The moment when the world on average passes this peak, people wonder when that's going to happen. And there is an emerging case that maybe that was what happened last July when the oil prices were so high.
Il y a 98 pays producteurs de pétrole dans le monde. Parmi ceux-ci, 65 ont déjà dépassé leur pic. Le moment où le monde en moyenne passera ce pic, les gens se demandent quand cela va arriver. Et de plus en plus de gens pensent que c'est peut-être ce qui s'est passé en juillet dernier quand les prix du pétrole étaient tellement élevés.
But are we to assume that the same brilliance and creativity and adaptability that got us up to the top of that energy mountain in the first place is somehow mysteriously going to evaporate when we have to design a creative way back down the other side? No. But the thinking that we have to come up with has to be based on a realistic assessment of where we are.
Mais devons-nous supposer que le génie, la créativité et la capacité d'adaptation qui nous ont amenés au sommet de cette montagne d'énergie vont disparaître mystérieusement quand il s'agira de concevoir un moyen imaginatif pour en descendre? Non. Mais ce que nous devons imaginer doit reposer sur une évaluation réaliste d'où nous en sommes.
There is also the issue of climate change, is the other thing that underpins this transition approach. But the thing that I notice, as I talk to climate scientists, is the increasingly terrified look they have in their eyes, as the data that's coming in, which is far ahead of what the IPCC are talking about. So the IPCC said that we might see significant breakup of the arctic ice in 2100, in their worst case scenario. Actually, if current trends continue, it could all be gone in five or 10 years' time. If just three percent of the carbon locked up in the arctic permafrost is released as the world warms, it would offset all the savings that we need to make, in carbon, over the next 40 years to avoid runaway climate change. We have no choice other than deep and urgent decarbonization.
Il y a aussi la question du changement climatique. C'est l'autre élément qui sous-tend cette approche de la transition. Ce que je constate, en interrogeant des spécialistes du climat, du climat, c'est que leur regard s'emplit de terreur à mesure que les données qu'ils collectent sont bien plus éloquentes que ce dont parle le GIEC. Le GIEC dit que nous risquons de voir la glace de l'Arctique disparaître de manière significative en 2100, dans le pire de leurs scénarios. En fait, si les tendances actuelles continuent, elle pourrait avoir disparu dans 5 ou 10 ans. Si 3% seulement du carbone enfermé dans le permafrost arctique se libère avec le réchauffement de la planète, tous les efforts de réduction des émissions que nous devons faire dans les 40 prochaines années pour éviter que le changement climatique s'emballe seront réduits à néant. Nous n'avons pas d'autre choix qu'une décarbonisation radicale et urgente.
But I'm always very interested to think about what might the stories be that the generations further down the slope from us are going to tell about us. "The generation that lived at the top of the mountain, that partied so hard, and so abused its inheritance." And one of the ways I like to do that is to look back at the stories people used to tell before we had cheap oil, before we had fossil fuels, and people relied on their own muscle, animal muscle energy, or a little bit of wind, little bit of water energy.
Je me demande toujours ce que les générations futures, sur l'autre versant de la montagne, diront de nous, la génération qui a vécu au sommet de la montagne, qui a tellement fait la fête et détruit son héritage. Une de mes sources d'inspiration sont les histoires que les gens racontaient avant le pétrole bon marché, avant l'énergie fossile, quand les gens utilisaient leurs propres muscles, l'énergie musculaire des animaux, la force du vent, la force de l'eau.
We had stories like "The Seven-League Boots": the giant who had these boots, where, once you put them on, with every stride you could cover seven leagues, or 21 miles, a kind of travel completely unimaginable to people without that kind of energy at their disposal.
Nous avions des histoires comme "Les bottes de 7 lieues": le géant qui avait ces bottes, quand il les portait, pouvait franchir 7 lieues à chaque pas, 30 km, un déplacement totalement inimaginable pour des gens qui n'avaient pas à leur disposition une énergie de ce type.
Stories like The Magic Porridge Pot, where you had a pot where if you knew the magic words, this pot would just make as much food as you liked, without you having to do any work, provided you could remember the other magic word to stop it making porridge. Otherwise you'd flood your entire town with warm porridge.
Des histoires comme le pot de porridge magique, un pot qui, si on connaissait la formule magique, donnait autant de nourriture qu'on voulait sans qu'on ait à travailler, à condition de se souvenir de l'autre formule magique, pour l'arrêter, faute de quoi la ville serait submergée de porridge chaud.
There is the story of "The Elves and the Shoemaker." The people who make shoes go to sleep, wake up in the morning, and all the shoes are magically made for them. It's something that was unimaginable to people then.
Il y a l'histoire "Les elfs et le cordonnier": les fabricants de chaussures vont se coucher et, quand ils se réveillent, toutes les chaussures ont été confectionnées comme par magie. C'était inimaginable pour les gens autrefois.
Now we have the seven-league boots in the form of Ryanair and Easyjet. We have the magic porridge pot in the form of Walmart and Tesco. And we have the elves in the form of China. But we don't appreciate what an astonishing thing that has been.
Aujourd'hui, nous avons les bottes de 7 lieues, elles ont pris le nom de Ryanair et Easyjet. Nous avons le pot de porridge magique sous la forme de Walmart et Tesco. Et nous avons les elfes en Chine. Mais nous ne réalisons pas à quel point ça a été étonnant.
And what are the stories that we tell ourselves now, as we look forward about where we're going to go. And I would argue that there are four. There is the idea of business as usual, that the future will be like the present, just more of it. But as we've seen over the last year, I think that's an idea that is increasingly coming into question. And in terms of climate change, is something that is not actually feasible.
Quelles sont les histoires que nous nous racontons maintenant, en regardant devant nous? Je dirais qu'il y en a 4: l'idée qu'il ne se passe rien, que l'avenir sera comme le présent, mais au carré. Mais comme nous l'avons vu l'année dernière, c'est une idée qui est de plus en plus mise en doute. En termes de changement climatique, ce n'est pas faisable.
There is the idea of hitting the wall, that actually somehow everything is so fragile that it might just all unravel and collapse. This is a popular story in some places. The third story is the idea that technology can solve everything, that technology can somehow get us through this completely.
Il y a l'idée que nous fonçons dans le mur, que tout est tellement fragile, que ça va se désintégrer et s'effondrer. C'est une histoire qui a du succès à certains endroits. La troisième idée est que la technologie peut tout résoudre, que la technologie peut nous sortir complètement de l'impasse.
And it's an idea that I think is very prevalent at these TED Talks, the idea that we can invent our way out of a profound economic and energy crisis, that a move to a knowledge economy can somehow neatly sidestep those energy constraints, the idea that we'll discover some fabulous new source of energy that will mean we can sweep all concerns about energy security to one side, the idea that we can step off neatly onto a completely renewable world.
Je crois que c'est une idée très répandue dans les TEDtalks, l'idée que nous pouvons créer une issue pour sortir d'une profonde crise économique et énergétique, que le passage à une économie de la connaissance permettra de contourner proprement ces contraintes énergétiques, l'idée que nous allons découvrir une nouvelle source fabuleuse d'énergie et que nous pourrons oublier tous nos soucis de sécurité énergétique, l'idée que nous pouvons passer sans accroc à un monde entièrement renouvelable.
But the world isn't Second Life. We can't create new land and new energy systems at the click of a mouse. And as we sit, exchanging free ideas with each other, there are still people mining coal in order to power the servers, extracting the minerals to make all of those things. The breakfast that we eat as we sit down to check our email in the morning is still transported at great distances, usually at the expense of the local, more resilient food systems that would have supplied that in the past, which we've so effectively devalued and dismantled.
Mais le monde n'est pas Second Life. Nous ne pouvons pas créer de nouvelles terres et de nouveaux systèmes énergétiques d'un clic de souris. Et pendant que nous sommes ici à échanger des idées librement, il y a des gens qui extraient du charbon pour donner de l'énergie aux serveurs, qui extraient les minerais pour fabriquer tout ça. Le petit-déjeuner que nous prenons en lisant nos e-mails le matin a été transporté sur de longues distances, habituellement aux dépens des systèmes alimentaires locaux, plus résilients, qui l'auraient fourni dans le passé et que nous avons si efficacement dévalorisés et anéantis.
We can be astonishingly inventive and creative. But we also live in a world with very real constraints and demands. Energy and technology are not the same thing. What I'm involved with is the transition response. And this is really about looking the challenges of peak oil and climate change square in the face, and responding with a creativity and an adaptability and an imagination that we really need. It's something which has spread incredibly fast. And it is something which has several characteristics.
Nous pouvons être étonnamment inventifs et créatifs. Mais nous vivons aussi dans un monde qui a des contraintes et des exigences très réelles. L'énergie et la technologie ne sont pas la même chose. Ce qui m'occupe, c'est la réponse de la transition. Il s'agit vraiment de regarder les défis du pic pétrolier et du changement climatique droit dans les yeux et d'y répondre avec la créativité et l'adaptabilité et l'imagination dont nous avons réellement besoin. C'est quelque chose qui s'est répandu à une vitesse incroyable. Et c'est quelque chose qui a plusieurs caractéristiques.
It's viral. It seems to spread under the radar very, very quickly. It's open source. It's something which everybody who's involved with it develops and passes on as they work with it. It's self-organizing. There is no great central organization that pushes this; people just pick up an idea and they run with it, and they implement it where they are. It's solutions-focused. It's very much looking at what people can do where they are, to respond to this. It's sensitive to place and to scale.
C'est viral. On dirait que ça se répand très très vite sous le radar. C'est libre. C'est une chose qui est développée et transmise en passant par toutes les personnes impliquées. C'est auto-organisateur. Il n'y a pas de grande organisation centrale derrière: les gens prennent une idée, la travaillent et la mettent en pratique où ils sont. C'est orienté solutions. L'idée repose sur ce que les gens peuvent faire, là où ils sont, pour relever le défi. C'est une approche qui s'adapte au lieu et à l'échelle.
Transitional is completely different. Transition groups in Chile, transition groups in the U.S., transition groups here, what they're doing looks very different in every place that you go to. It learns very much from its mistakes. And it feels historic. It tries to create a sense that this is a historic opportunity to do something really extraordinary. And it's a process which is really joyful. People have a huge amount of fun doing this, reconnecting with other people as they do it. One of the things that underpins it is this idea of resilience.
Le transitionnel est complètement différent. Les groupes de transition au Chili, aux Etats-unis, ici, font des choses très différentes, partout. Le transitionnel tire les leçons de ses erreurs. Et ressemble à un moment historique. Il essaie de créer le sentiment qu'il s'agit d'une occasion historique de faire quelque chose de réellement extraordinaire. Et c'est un processus réellement joyeux. Les gens s'amusent beaucoup en le faisant, à rétablir le lien avec d'autres personnes comme ils le font. Une des choses qui le sous-tend est l'idée de résilience.
And I think, in many ways, the idea of resilience is a more useful concept than the idea of sustainability. The idea of resilience comes from the study of ecology. And it's really about how systems, settlements, withstand shock from the outside. When they encounter shock from the outside that they don't just unravel and fall to pieces. And I think it's a more useful concept than sustainability, as I said.
Et je pense que, de bien des façons, l'idée de résilience est un concept plus utile que celle de durabilité. L'idée de résilience vient de l'étude de l'écologie. Elle porte sur la manière dont les systèmes, les peuplements résistent à un choc venu de l'extérieur. Lorsqu'ils rencontrent un choc venu de l'extérieur, ils ne se désagrègent pas, ne tombent pas en miettes. Et je pense que c'est un concept plus utile que la durabilité, comme je l'ai dit.
When our supermarkets have only two or three days' worth of food in them at any one time, often sustainability tends to focus on the energy efficiency of the freezers and on the packaging that the lettuces are wrapped up in. Looking through the lens of resilience, we really question how we've let ourselves get into a situation that's so vulnerable. Resilience runs much deeper: it's about building modularity into what we do, building surge breakers into how we organize the basic things that support us.
Alors que nos supermarchés ne renferment de la nourriture que pour deux ou trois jours, la durabilité a souvent tendance à mettre l'accent sur l'efficacité énergétique des systèmes frigorifiques et l'emballage des laitues. En adoptant le point de vue de la résilience, nous nous demandons comment nous sommes arrivés à une telle vulnérabilité. La résilience est beaucoup plus profonde: il s'agit d'intégrer de la modularité dans nos activités, de placer des freins à inertie dans la manière dont nous organisons les fondements de notre subsistance.
This is a photograph of the Bristol and District Market Gardeners Association, in 1897. This is at a time when the city of Bristol, which is quite close to here, was surrounded by commercial market gardens, which provided a significant amount of the food that was consumed in the town, and created a lot of employment for people, as well. There was a degree of resilience, if you like, at that time, which we can now only look back on with envy.
Voici une photo de la Bristol and District Market Gardeners Association, en 1897. C'est à l'époque où la ville de Bristol, qui n'est pas très éloignée d'ici, était entourée de cultures maraîchères qui fournissaient une quantité significative de la nourriture qui était consommée en ville et qui créaient également de nombreux emplois. Il y avait à cette époque une résilience que nous ne pouvons que considérer avec envie.
So how does this transition idea work? So basically, you have a group of people who are excited by the idea. They pick up some of the tools that we've developed. They start to run an awareness-raising program looking at how this might actually work in the town. They show films, they give talks, and so on. It's a process which is playful and creative and informative. Then they start to form working groups, looking at different aspects of this, and then from that, there emerge a whole lot of projects which then the transition project itself starts to support and enable.
Comment cette idée de transition fonctionne-t-elle? Un groupe de personnes trouve l'idée stimulante. Elles choisissent certains des outils que nous avons développés. Elles lancent un programme de sensibilisation en cherchant des applications concrètes dans la ville. Elles montrent des films, donnent des conférences, etc. C'est un processus amusant et créatif. Et informatif. Elles forment ensuite des groupes de travail en examinant la question sous différents aspects et, de cette réflexion, plusieurs projets émergent que le projet de transition lui-même appuie et outille.
So it started out with some work I was involved in in Ireland, where I was teaching, and has since spread. There are now over 200 formal transition projects. And there are thousands of others who are at what we call the mulling stage. They are mulling whether they're going to take it further. And actually a lot of them are doing huge amounts of stuff. But what do they actually do? You know, it's a kind of nice idea, but what do they actually do on the ground?
Tout a commencé avec un travail auquel je participais en Irlande, où j'enseignais. Depuis, ça s'est répandu. Il y a aujourd'hui plus de 200 projets officiels de transition. Et il y en a des milliers d'autres à l'examen. La réflexion est en cours pour décider s'ils verront le jour. Et beaucoup d'entre eux font énormément de choses. Mais que font-ils? C'est une belle idée mais que font-ils réellement sur le terrain?
Well, I think it's really important to make the point that actually you know, this isn't something which is going to do everything on its own. We need international legislation from Copenhagen and so on. We need national responses. We need local government responses. But all of those things are going to be much easier if we have communities that are vibrant and coming up with ideas and leading from the front, making unelectable policies electable, over the next 5 to 10 years.
Je pense qu'il importe vraiment de préciser que ça n'ira pas de soi. Nous avons besoins de normes internationales, de Copenhague, etc. Nous avons besoin de réponses nationales. Nous avons besoin de réponses municipales, mais tout ira beaucoup plus facilement si nous avons des collectivités dynamiques, bouillonnantes d'idées et qui ouvrent la voie, qui rendent éligibles des politiques inéligibles dans les 5 à 10 prochaines années.
Some of the things that emerge from it are local food projects, like community-supported agriculture schemes, urban food production, creating local food directories, and so on. A lot of places now are starting to set up their own energy companies, community-owned energy companies, where the community can invest money into itself, to start putting in place the kind of renewable energy infrastructure that we need. A lot of places are working with their local schools. Newent in the Forest of Dean: big polytunnel they built for the school; the kids are learning how to grow food. Promoting recycling, things like garden-share, that matches up people who don't have a garden who would like to grow food, with people who have gardens they aren't using anymore. Planting productive trees throughout urban spaces. And also starting to play around with the idea of alternative currencies.
Certaines des réalisations qui émergent de tout ça sont des projets alimentaires locaux, des projets agricoles collectifs, de production alimentaire urbaine, la création de répertoires d'aliments locaux, etc. De nombreuses collectivités établissent leur propre compagnie d'électricité dont elles sont elles-mêmes propriétaires, où elles peuvent investir leur argent pour commencer à mettre en place le type d'infrastructure d'énergies renouvelables qu'il nous faut. De nombreuses collectivités ont des projets avec les écoles locales. A Newent, dans le district de Forest of Dean, un grand tunnel en plastique a été installé pour l'école, et les enfants apprennent à faire pousser des légumes. Il y a la promotion du recyclage, des initiatives comme le partage de potagers, qui met en relation des gens qui n'ont pas de jardin et aimeraient faire pousser des légumes et des gens qui n'utilisent plus leur potager, la plantation d'arbres fruitiers dans les espaces urbains. L'idée commence aussi à faire son chemin d'utiliser des monnaies alternatives.
This is Lewes in Sussex, who have recently launched the Lewes Pound, a currency that you can only spend within the town, as a way of starting to cycle money within the local economy. You take it anywhere else, it's not worth anything. But actually within the town you start to create these economic cycles much more effectively.
Lewes, dans le Sussex, a récemment lancé la livre de Lewes, une monnaie qui n'a cours que dans la ville, pour faire tourner l'argent dans l'économie locale. Si vous l'emportez ailleurs, il ne vaut rien. Mais dans la ville, il crée des cycles économiques avec beaucoup plus d'efficacité.
Another thing that they do is what we call an energy descent plan, which is basically to develop a plan B for the town. Most of our local authorities, when they sit down to plan for the next five, 10, 15, 20 years of a community, still start by assuming that there will be more energy, more cars, more housing, more jobs, more growth, and so on. What does it look like if that's not the case? And how can we embrace that and actually come up with something that was actually more likely to sustain everybody? As a friend of mine says, "Life is a series of things you're not quite ready for." And that's certainly been my experience with transition. From three years ago, it just being an idea, this has become something that has virally swept around the world. We're getting a lot of interest from government. Ed Miliband, the energy minister of this country, was invited to come to our recent conference as a keynote listener. Which he did -- (Laughter) (Applause) -- and has since become a great advocate of the whole idea.
Une autre initiative est le plan de descente énergétique, qui consiste au fond à mettre en place un plan B pour la ville. La plupart des municipalités, lorsqu'elles élaborent des plans pour les 5, 10, 15 ou 20 prochaines années, partent encore du principe qu'il y aura davantage d'énergie, davantage de voitures, davantage de logements, davantage d'emplois, davantage de croissance, etc. De quoi ça a l'air si ce n'est pas le cas? Et comment y faire face et trouver une solution mieux à même de subvenir aux besoins de tout le monde? Comme le dit un de mes amis: "La vie est une série de choses pour lesquelles on n'est pas vraiment préparé." J'en ai fait l'expérience avec la transition, qui n'était qu'une idée il y a 3 ans et qui a connu une diffusion virale dans le monde entier. Nous faisons l'objet de beaucoup d'intérêt de la part du gouvernement. Ed Miliband, le ministre de l'Energie de ce pays, a été invité à être auditeur d'honneur à notre récente conférence. Et il est venu. (Rires) (Applaudissements) Et, depuis, il est un grand partisan de l'idée.
There are now two local authorities in this country who have declared themselves transitional local authorities, Leicestershire and Somerset. And in Stroud, the transition group there, in effect, wrote the local government's food plan. And the head of the council said, "If we didn't have Transition Stroud, we would have to invent all of that community infrastructure for the first time." As we see the spread of it, we see national hubs emerging.
Il y deux autorités locales dans ce pays qui se sont déclarées en transition: Leicestershiere et Somerset. Et à Stroud, le groupe de transition a rédigé le plan alimentaire de l'administration municipale. Et le maire a déclaré: "Si nous n'avions pas Transition Stroud, nous devrions inventer toute cette infrastructure collective pour la première fois." A mesure que l'idée se répand, des plateformes régionales apparaissent.
In Scotland, the Scottish government's climate change fund has funded Transition Scotland as a national organization supporting the spread of this. And we see it all over the place as well now. But the key to transition is thinking not that we have to change everything now, but that things are already inevitably changing, and what we need to do is to work creatively with that, based on asking the right questions.
En Ecosse, le fonds du gouvernement écossais contre le changement climatique a financé Transition Scotland en tant qu'organisation nationale de diffusion de l'idée. Et nous voyons sa mise en oeuvre partout maintenant. Mais la clé de la transition est de penser non que nous avons tout à changer, mais que les choses changent déjà inévitablement. Et ce que nous avons à faire, c'est travailler créativement sur ce constat en posant les bonnes questions.
I think I'd like to just return at the end to the idea of stories. Because I think stories are vital here. And actually the stories that we tell ourselves, we have a huge dearth of stories about how to move forward creatively from here. And one of the key things that transition does is to pull those stories out of what people are doing. Stories about the community that's produced its own 21 pound note, for example, the school that's turned its car park into a food garden, the community that's founded its own energy company. And for me, one of the great stories recently was the Obamas digging up the south lawn of the White House to create a vegetable garden. Because the last time that was done, when Eleanor Roosevelt did it, it led to the creation of 20 million vegetable gardens across the United States.
Je voudrais encore revenir pour conclure à l'idée des histoires. Parce que je penses que les histoires sont vitales ici. En fait, à propos des histoires que nous nous racontons, nous avons une manque criant d'histoires sur les moyens d'avancer avec créativité de là où nous sommes. Et une des choses fondamentales que fait la transition, c'est de faire connaître les histoires de ce que font les gens, des histoires au sujet de la collectivité qui a lancé son propre billet de 21 livres, par exemple; l'école qui a transformé son espace de stationnement en potager; la collectivité qui a fondé sa propre compagnie d'électricité. Et pour moi, une des grandes histoires récentes, c'est celle d'Obama qui a retourné la pelouse de la Maison blanche pour créer un potager. Parce que la dernière fois, quand Eleanor Roosevelt l'a fait, ça a entraîné la création de 20 millions de potagers aux Etats-Unis.
So the question I'd like to leave you with, really, is -- for all aspects of the things that your community needs in order to thrive, how can it be done in such a way that drastically reduces its carbon emissions, while also building resilience?
La question à laquelle je voudrais vous laisser répondre, c'est: pour tous les aspects dont votre collectivité a besoin pour prospérer, comment réaliser les choses d'une manière qui réduit radicalemnt les émissions de carbone tout en contruisant de la résilience?
Personally, I feel enormously grateful to have lived through the age of cheap oil. I've been astonishingly lucky, we've been astonishingly lucky. But let us honor what it has bought us, and move forward from this point. Because if we cling to it, and continue to assume that it can underpin our choices, the future that it presents to us is one which is really unmanageable. And by loving and leaving all that oil has done for us, and that the Oil Age has done for us, we are able to then begin the creation of a world which is more resilient, more nourishing, and in which, we find ourselves fitter, more skilled and more connected to each other. Thank you very much. (Applause)
Personnellement, je suis extrêmement reconnaissant d'avoir vécu l'ère du pétrole bon marché. J'ai été incroyablement chanceux, nous avons été incroyablement chanceux. Mais reconnaissons ce qu'elle nous a apporté et allons de l'avant. Si nous nous accrochons à elle et si nous continuons à supposer qu'elle pourra être à la base de nos choix, l'avenir qu'ellle nous présente est totalement ingérable. Et en appréciant et abandonnant tout ce que le pétrole a fait pour nous, tout ce que l'ère du pétrole a fait pour nous, nous pourrons commencer à créer un monde plus résilient, plus nourrissant, et dans lequel nous nous trouverons plus capables, plus talentueux et plus proches les uns des autres. Merci beaucoup. (Applaudissements)