Philosophers, dramatists, theologians have grappled with this question for centuries: what makes people go wrong? Interestingly, I asked this question when I was a little kid. I grew up in the South Bronx, inner-city ghetto in New York, and I was surrounded by evil, as all kids are who grew up in an inner city. And I had friends who were really good kids, who lived out the Dr. Jekyll Mr. Hyde scenario -- Robert Louis Stevenson. That is, they took drugs, got in trouble, went to jail. Some got killed, and some did it without drug assistance.
Philosophes, dramaturges, théologiens ont débattu de cette question pendant des siècles : Qu'est-ce qui rend les gens mauvais ? J'ai posé cette question quand j'étais un petit garçon. Quand je grandissais dans le ghetto déshérité du Bronx Sud à New-York, j'étais entouré par le mal, comme tous les enfants qui grandissent dans une zone difficile. Et j'avais des amis qui étaient vraiment des enfants gentils, mais qui vivaient la vie de Dr. Jekyll et Mr. Hyde, de Robert Louis Stevenson. C'est-à-dire qu'ils se droguaient, avaient des ennuis, allaient en prison. Certains se sont fait tuer, et certains ont fait tout cela sans même l'influence de la drogue.
So when I read Robert Louis Stevenson, that wasn't fiction. The only question is, what was in the juice? And more importantly, that line between good and evil -- which privileged people like to think is fixed and impermeable, with them on the good side, the others on the bad side -- I knew that line was movable, and it was permeable. Good people could be seduced across that line, and under good and some rare circumstances, bad kids could recover with help, with reform, with rehabilitation.
Donc quand j'ai lu Robert Louis Stevenson, ce n'était pas de la fiction. La seule question, c'est : qu'est-ce qu'il y avait dans la potion ? Et plus important, cette ligne entre le bien et le mal -- dont les gens privilégiés aiment à penser qu'elle est fixe et étanche, avec eux du bon côté, et les autres du mauvais côté -- je savais que cette ligne était mobile, et qu'elle était perméable. Des gens biens pouvaient être incités à traverser cette ligne, et dans certaines rares circonstances favorables, de jeunes voyous pouvaient en revenir avec de l'aide, un travail sur soi et de la rééducation.
So I want to begin with this wonderful illusion by [Dutch] artist M.C. Escher. If you look at it and focus on the white, what you see is a world full of angels. But let's look more deeply, and as we do, what appears is the demons, the devils in the world. That tells us several things.
Et donc je vais commencer avec cette merveilleuse illusion par l'artiste hollandais M.C. Escher. Si vous la regardez, et que vous vous concentrez sur les parties blanches, ce que vous voyez, c'est un monde plein d'anges. Mais si nous regardons de plus près, ce qui apparaît ce sont les démons, les diables dans le monde. Et ceci nous dit plusieurs choses.
One, the world is, was, will always be filled with good and evil, because good and evil is the yin and yang of the human condition. It tells me something else. If you remember, God's favorite angel was Lucifer. Apparently, Lucifer means "the light." It also means "the morning star," in some scripture. And apparently, he disobeyed God, and that's the ultimate disobedience to authority. And when he did, Michael, the archangel, was sent to kick him out of heaven along with the other fallen angels. And so Lucifer descends into hell, becomes Satan, becomes the devil, and the force of evil in the universe begins.
Un : le monde est, a toujours été et sera toujours fait du bien et du mal, parce que le bien et le mal sont le Yin et le Yang de la condition humaine. Mais cela me dit également autre chose. Si vous vous souvenez bien, l'ange préféré de Dieu était Lucifer. Apparemment, Lucifer signifie "la lumière". Cela veut aussi dire "l'étoile du matin", dans certains textes. Et apparemment, il a désobéi à Dieu, et c'est la plus grande désobéissance possible à l'autorité. Et lorsque c'est arrivé, l'Archange Michel a été envoyé pour le bannir du paradis avec les autres anges déchus. Et donc Lucifer descend en enfer, devient Satan, devient le diable, et les forces du mal dans l'univers émergent.
Paradoxically, it was God who created hell as a place to store evil. He didn't do a good job of keeping it there though. So, this arc of the cosmic transformation of God's favorite angel into the Devil, for me, sets the context for understanding human beings who are transformed from good, ordinary people into perpetrators of evil.
Paradoxalement, c'est donc Dieu qui créa l'enfer, en tant qu'endroit où contenir le mal. Il n'a pas fait un très bon travail d'isolation, cependant. Donc, cette histoire de la transformation cosmique de l'ange préféré de Dieu, en Diable, à mes yeux, nous donne le contexte nécessaire à la compréhension des êtres humains qui sont transformés, de gens bons et ordinaires en auteurs de crimes.
So the Lucifer effect, although it focuses on the negatives -- the negatives that people can become, not the negatives that people are -- leads me to a psychological definition. Evil is the exercise of power. And that's the key: it's about power. To intentionally harm people psychologically, to hurt people physically, to destroy people mortally, or ideas, and to commit crimes against humanity. If you Google "evil," a word that should surely have withered by now, you come up with 136 million hits in a third of a second.
Et donc cet Effet Lucifer, bien qu'il se concentre sur les négatifs (les négatifs que peuvent devenir les gens, pas les négatifs que sont les gens) me mène à une définition psychologique : le mal, c'est l'exercice du pouvoir. Et là est la clé : il s'agit du pouvoir. De faire intentionnellement du mal aux gens, psychologiquement, physiquement, de détruire mortellement des gens, ou des idées, et de commettre des crimes contre l'humanité. Si vous faites une recherche Google du mot "evil", un mot qui devrait sûrement être en retrait de nos jours vous obtenez 136 millions de réponses en un tiers de seconde.
A few years ago -- I am sure all of you were shocked, as I was, with the revelation of American soldiers abusing prisoners in a strange place in a controversial war, Abu Ghraib in Iraq. And these were men and women who were putting prisoners through unbelievable humiliation. I was shocked, but I wasn't surprised, because I had seen those same visual parallels when I was the prison superintendent of the Stanford Prison Study.
Il y a quelques années -- Je suis certain que vous avez tous été choqués, comme moi, par la révélation que des soldats américains maltraitaient des prisonniers dans un endroit éloigné au milieu d'une guerre controversée : Abu Ghraib en Irak. Il s'agissait d'hommes et de femmes qui procédaient à d'incroyables humiliations sur les prisonniers. J'étais choqué, mais pas surpris, parce que j'avais vu ces même parallèles visuels quand j'étais le directeur de prison dans l'étude sur la prison de Stanford.
Immediately the Bush administration military said what? What all administrations say when there's a scandal: "Don't blame us. It's not the system. It's the few bad apples, the few rogue soldiers." My hypothesis is, American soldiers are good, usually. Maybe it was the barrel that was bad. But how am I going to deal with that hypothesis?
Immédiatement, qu'a dit l'administration militaire du gouvernement Bush ? Ce que toutes les administrations disent quand il y a un scandale. "Ce n'est pas notre faute. Ce n'est pas celle du système. C'est celle de quelques brebis galeuses, de quelques mauvais soldats." Mon hypothèse est que les soldats américains sont bons, en temps normal. Peut-être que c'était le pré qui était mauvais. Mais comment je vais.... comment puis-je développer une telle hypothèse ?
I became an expert witness for one of the guards, Sergeant Chip Frederick, and in that position, I had access to the dozen investigative reports. I had access to him. I could study him, have him come to my home, get to know him, do psychological analysis to see, was he a good apple or bad apple. And thirdly, I had access to all of the 1,000 pictures that these soldiers took. These pictures are of a violent or sexual nature. All of them come from the cameras of American soldiers. Because everybody has a digital camera or cell phone camera, they took pictures of everything, more than 1,000.
Je suis devenu un expert témoin pour l'un des gardes, le sergent Chip Frederick, et dans cette fonction, j'ai eu accès à la dizaine de rapports d'enquêtes, J'a eu accès à lui, j'ai pu l'étudier. le faire venir chez moi, apprendre à le connaitre, faire des analyses psychologiques pour voir s'il était une bonne brebis ou une brebis galeuse. Et enfin, j'ai eu accès à l'intégralité des 1000 photos que ces soldats ont prises. Ces images sont d'une nature violente ou sexuelle. Elles proviennent toutes des appareils de soldats américains parce que tout le monde a un appareil photo, numérique ou sur son téléphone. Ils ont tout photographié. Plus de 1000 photos.
And what I've done is I organized them into various categories. But these are by United States military police, army reservists. They are not soldiers prepared for this mission at all. And it all happened in a single place, Tier 1-A, on the night shift. Why? Tier 1-A was the center for military intelligence. It was the interrogation hold. The CIA was there. Interrogators from Titan Corporation, all there, and they're getting no information about the insurgency. So they're going to put pressure on these soldiers, military police, to cross the line, give them permission to break the will of the enemy, to prepare them for interrogation, to soften them up, to take the gloves off. Those are the euphemisms, and this is how it was interpreted. Let's go down to that dungeon.
Ce que j'ai fait, c'est que je les ai organisées en différentes catégories. Mais celles-ci sont prises par la police militaire des Etats-Unis, des réservistes de l'armée. Ces soldats ne sont absolument pas préparés pour ce type de mission. Et tout s'est déroulé en un seul endroit, au Niveau 1A, pendant la rotation de nuit. Pourquoi? Le Niveau 1A était le centre de renseignement militaire. C'était le centre d'interrogation. La CIA y était, les interrogateurs de Titan Corporation, ils sont tous là, et ils n'obtiennent aucune information concernant l'insurrection. Alors ils mettent la pression sur ces soldats, la police militaire, pour qu'ils franchissent la ligne, ils leur donnent la permission de briser la volonté de l'ennemi, de les préparer pour les interrogatoires, de les rendre plus malléables, d'enlever les gants. Voilà les euphémismes, et voici comment ils ont été interprétés. Descendons dans ce cachot.
(Typewriting)
(Bruit d'appareil photo)
[Abu Ghraib Iraq Prison Abuses 2008 Military Police Guards' Photos]
[The following images include nudity and graphic depictions of violence]
(Camera shutter sounds)
(Thuds)
(Bruits sourds)
(Camera shutter)
(Bruit d'appareil photo)
(Camera shutter)
(Bruits sourds)
(Breathing)
(Respiration)
(Bells)
(Cloches)
(Bells end)
So, pretty horrific. That's one of the visual illustrations of evil. And it should not have escaped you that the reason I paired the prisoner with his arms out with Leonardo da Vinci's ode to humanity is that that prisoner was mentally ill. That prisoner covered himself with shit every day, they had to roll him in dirt so he wouldn't stink. But the guards ended up calling him "Shit Boy." What was he doing in that prison rather than in some mental institution?
Assez horrible. C'est l'une des illustrations visuelles du mal. Et vous avez surement compris que la raison pour laquelle j'ai surimposé l'image du prisonnier avec ses bras écartés et l'ode à l'humanité de Léonard de Vinci, c'est que le prisonnier était un malade mental. Ce prisonnier se couvrait de merde chaque jour, et ils étaient obligés de le rouler dans la poussière pour qu'il ne pue pas. Mais les gardiens ont fini par le surnommer Petit Merdeux. Pourquoi était-il dans cette prison plutôt que dans un asile?
In any event, here's former Secretary of Defense Rumsfeld. He comes down and says, "I want to know, who is responsible? Who are the bad apples?" Well, that's a bad question. You have to reframe it and ask, "What is responsible?" "What" could be the who of people, but it could also be the what of the situation, and obviously that's wrongheaded.
Quoiqu'il en soit, voici l'ancien ministre de la Défense, M. Rumsfeld. Il arrive et dit : "Je veux savoir qui est responsable ? Qui sont les brebis galeuses ?" Mais c'est une mauvaise question. Il faut la recadrer et demander "Qu'est-ce qui est responsable ?" Parce que ce "Qu'est-ce que" pourrait être le "qui" des gens mais pourrait aussi être le "quoi" de la situation et manifestement sa question va dans le mauvais sens. Alors comment les psychologues font-ils pour comprendre
How do psychologists try to understand such transformations of human character, if you believe that they were good soldiers before they went down to that dungeon? There are three ways. The main way is called dispositional. We look at what's inside of the person, the bad apples.
de telles transformations de la personnalité humaine, si vous croyez fermement qu'ils étaient de bons soldats avant d'être envoyés dans ce cachot ? Il y a trois méthodes. La principale est appelée pré-disposition. Nous obervons ce qui est à l'intérieur de la personne, les brebis galeuses.
This is the foundation of all of social science, the foundation of religion, the foundation of war. Social psychologists like me come along and say, "Yeah, people are the actors on the stage, but you'll have to be aware of the situation. Who are the cast of characters? What's the costume? Is there a stage director?" And so we're interested in what are the external factors around the individual -- the bad barrel? Social scientists stop there and they miss the big point that I discovered when I became an expert witness for Abu Ghraib. The power is in the system. The system creates the situation that corrupts the individuals, and the system is the legal, political, economic, cultural background. And this is where the power is of the bad-barrel makers.
C'est la base de toutes les sciences sociales, la base de la religion, la base de la guerre. Les psychologues sociaux comme moi débarquent et disent "D'accord, les gens sont les acteurs sur la scène, mais il faut être conscient du contexte de la situation. Quel est l'ensemble des personnages ? Quels sont les costumes ? Y a-t-il un metteur en scène ?" Et donc nous nous intéressons aux facteurs externes autour de l'individu : le mauvais pré ? Et les sociologues s'arrêtent là, et ne voient pas le point crucial que j'ai découvert quand je suis devenu expert témoin pour Abu Ghraib. Le pouvoir est dans le système. Le système crée la situation qui corrompt les individus, et le système, c'est l'arrière-plan légal, politique, économique et culturel. Et c'est là qu'est le pouvoir des créateurs de mauvais prés.
If you want to change a person, change the situation. And to change it, you've got to know where the power is, in the system. So the Lucifer effect involves understanding human character transformations with these three factors. And it's a dynamic interplay. What do the people bring into the situation? What does the situation bring out of them? And what is the system that creates and maintains that situation?
Donc si vous voulez changer une personne, il vous faut changer la situation. Si vous voulez changer la situation, il vous faut savoir où réside le pouvoir dans le système. Et donc l'Effet Lucifer implique la compréhension des modifications de la personalité humaine avec ces trois facteurs. Et ce sont des interactions dynamiques. Qu'est-ce que les gens apportent à la situation ? Qu'est que la situation fait ressortir d'eux? Et quel est le système qui crée et maintient cette situation ?
My recent book, "The Lucifer Effect," is about, how do you understand how good people turn evil? And it has a lot of detail about what I'm going to talk about today. So Dr. Z's "Lucifer Effect," although it focuses on evil, really is a celebration of the human mind's infinite capacity to make any of us kind or cruel, caring or indifferent, creative or destructive, and it makes some of us villains. And the good news that I'm going to hopefully come to at the end is that it makes some of us heroes. This wonderful cartoon in the New Yorker summarizes my whole talk: "I'm neither a good cop nor a bad cop, Jerome. Like yourself, I'm a complex amalgam of positive and negative personality traits that emerge or not, depending on the circumstances."
Et donc le sujet de mon livre, l'Effet Lucifer, publié récemment, c'est de comprendre comment des gens biens deviennent mauvais ? Il contient beaucoup de détails concernant ce dont je vais vous parler aujourd'hui. Donc "L'Effet Lucifer" du Dr. Z, bien qu'il se concentre sur le mal, est en fait une célébration de la capacité infinie de l'esprit humain de rendre n'importe lequel d'entre nous compatissant ou cruel, attentionné ou indifférent, créatif ou destructif, et il transforme certains d'entre nous en criminels. Mais la bonne nouvelle, que j'espère je pourrai évoquer a la fin, c'est qu'il fait de certains d'entre nous des héros. Ceci est un merveilleux dessin du New Yorker, qui résume vraiment toute ma présentation : "Je ne suis ni un bon, ni un mauvais flic, Jérôme. Comme toi, je suis un amalgame complexe de traits de personnalité positifs et négatifs qui émergent, ou non, suivant les circonstances."
(Laughter)
(Rires)
There's a study some of you think you know about, but very few people have ever read the story. You watched the movie. This is Stanley Milgram, little Jewish kid from the Bronx, and he asked the question, "Could the Holocaust happen here, now?" People say, "No, that's Nazi Germany, Hitler, you know, that's 1939." He said, "Yeah, but suppose Hitler asked you, 'Would you electrocute a stranger?' 'No way, I'm a good person.'" He said, "Why don't we put you in a situation and give you a chance to see what you would do?"
Il y a une étude que certains d'entre vous croient connaître mais très peu de gens ont lu l'histoire. Vous avez vu le film. Voici Stanley Milgram, un gamin juif du Bronx, et il a posé la question "Est-ce que l'holocauste pourrait se produire ici, maintenant?" Les gens disent "Non, ça c'est l'Allemagne Nazie, c'est Hitler, c'est 1939." Il a répondu "Oui, mais supposez que Hitler vous demande "Pourriez-vous électrocuter un étranger ?" "Non, pas moi, je suis quelqu'un de bien." Et il a dit "Pourquoi ne pas vous placer dans une situation particulière et vous permettre de voir ce que vous feriez ?"
And so what he did was he tested 1,000 ordinary people. 500 New Haven, Connecticut, 500 Bridgeport. And the ad said, "Psychologists want to understand memory. We want to improve people's memory, because it is the key to success." OK? "We're going to give you five bucks -- four dollars for your time. We don't want college students. We want men between 20 and 50." In the later studies, they ran women. Ordinary people: barbers, clerks, white-collar people.
Et donc ce qu'il a fait, c'est qu'il a testé 1000 personnes ordinaires, 500 de New Haven dans le Connecticut, 500 de Bridgeport. L'annonce disait : "Des psychologues veulent comprendre la mémoire, nous voulons améliorer la mémoire des gens, parce que la mémoire est la clé du succès." D'accord? "Nous allons vous payer cinq dollars -- quatre dollars, pour le temps passé." Et elle disait "Nous ne voulons pas d'étudiants, nous voulons des hommes entre 20 et 50 ans" -- dans une enquête ultérieure ils ont étudié les femmes -- des gens ordinaires : coiffeurs, vendeurs, employés de bureau.
So, you go down, one of you will be a learner, one will be a teacher. The learner's a genial, middle-aged guy. He gets tied up to the shock apparatus in another room. The learner could be middle-aged, could be as young as 20. And one of you is told by the authority, the guy in the lab coat, "Your job as teacher is to give him material to learn. Gets it right, reward. Gets it wrong, you press a button on the shock box. The first button is 15 volts. He doesn't even feel it." That's the key. All evil starts with 15 volts. And then the next step is another 15 volts. The problem is, at the end of the line, it's 450 volts. And as you go along, the guy is screaming, "I've got a heart condition! I'm out of here!"
Donc vous y allez et l'un d'entre vous va être l'étudiant et l'autre sera l'enseignant. L'étudiant est un type sympathique, d'âge moyen. Il est attaché à l'électro-choc dans une autre pièce. L'étudiant peut être d'âge moyen, peut n'avoir que vingt ans. Et des instructions vous sont données par une autorité, l'homme en blouse blanche. "Votre travail d'enseignant est de donner à cet homme des choses à apprendre. S'il répond juste, récompensez-le. S'il se trompe, vous pressez un bouton sur la boite à électro-choc. Le premier bouton est 15 volts. Il ne le sent même pas." Et c'est cela la clé. Toutes les horreurs commencent avec 15 volts. Et l'étape suivante c'est 15 volts de plus. Le problème c'est que, à l'autre bout, c'est 450 volts. Et à mesure que vous progressez, l'homme hurle, "J'ai des problèmes de coeur ! J'abandonne !"
You're a good person. You complain. "Sir, who will be responsible if something happens to him?" The experimenter says, "Don't worry, I will be responsible. Continue, teacher." And the question is, who would go all the way to 450 volts? You should notice here, when it gets up to 375, it says, "Danger. Severe Shock." When it gets up to here, there's "XXX" -- the pornography of power.
Vous êtes quelqu'un de bien. Vous vous plaignez. "Monsieur, qui sera responsable si quelque chose lui arrive ?" Et l'expérimentateur répond "Ne vous inquiétez pas, c'est ma responsabilité. Continuez d'enseigner." Et la question est : qui va aller jusqu'à 450 volts? Remarquez que ici, quand on monte à 375, il est écrit : "Danger: Décharge importante." Et quand on en arrive là, il y a "XXX" : la pornographie du pouvoir.
So Milgram asks 40 psychiatrists,
(Rires)
"What percent of American citizens would go to the end?" They said only one percent. Because that's sadistic behavior, and we know, psychiatry knows, only one percent of Americans are sadistic. OK. Here's the data. They could not be more wrong. Two thirds go all the way to 450 volts. This was just one study. Milgram did more than 16 studies. And look at this. In study 16, where you see somebody like you go all the way, 90 percent go all the way. In study five, if you see people rebel, 90 percent rebel. What about women? Study 13 -- no different than men. So Milgram is quantifying evil as the willingness of people to blindly obey authority, to go all the way to 450 volts. And it's like a dial on human nature. A dial in a sense that you can make almost everybody totally obedient, down to the majority, down to none.
Milgram a demandé à 40 psychiatres, "Quel pourcentage de citoyens américains iront jusqu'au bout ?" Ils ont répondu 1%. Parce que c'est un comportement sadique, et nous savons, la psychiatrie sait, que seulement 1% des Américains sont sadiques. Voilà les résultats. Ils étaient très loin du compte. Les deux-tiers sont allés jusqu'à 450 volts. Ce n'était qu'une seule étude. Milgram en a fait plus de 16 et regardez: dans la seizième étude, où vous voyez quelqu'un dans la même situation aller jusqu'au bout, 90% vont jusqu'au bout. Dans la cinquième étude, si vous voyez des gens se rebeller, 90% se rebellent. Et les femmes ? Etude 13 : pas de différence avec les hommes. Milgram quantifie le mal comme le consentement des gens à obéir aveuglément à l'autorité, à aller jusqu'au bout, à 450 volts. C'est comme un cadran sur la nature humaine. un cadran dans la mesure où vous pouvez rendre presque tous le monde totalement obéissant ou bien la majorité, ou bien personne.
What are the external parallels? For all research is artificial. What's the validity in the real world? 912 American citizens committed suicide or were murdered by family and friends in Guyana jungle in 1978, because they were blindly obedient to this guy, their pastor -- not their priest -- their pastor, Reverend Jim Jones. He persuaded them to commit mass suicide. And so, he's the modern Lucifer effect, a man of God who becomes the Angel of Death. Milgram's study is all about individual authority to control people. Most of the time, we are in institutions, so the Stanford Prison Study is a study of the power of institutions to influence individual behavior. Interestingly, Stanley Milgram and I were in the same high school class in James Monroe in the Bronx, 1954.
Alors quels sont les parallèles extérieurs ? Toute recherche est après tout artificielle. Quelle est la validité dans le monde réel ? 912 citoyens américains se sont suicidés ou ont été tués par des amis ou des membres de leur famille dans la jungle du Guyana en 1978, parce qu'ils obéissaient aveuglément à cet homme, leur pasteur. Pas leur prêtre. Leur pasteur, le révérend Jim Jones. Il les a persuadés de commettre un suicide de masse et il est la représentation moderne de l'Effet Lucifer. Un homme de Dieu qui devient l'Ange de la Mort. L'étude de Milgram concerne l'autorité d'un individu pour contrôler les gens. Cependant la plupart du temps nous sommes dans des institutions et donc l'étude sur la prison de Stanford est une étude du pouvoir des institutions à influencer les comportements individuels. Et, c'est intéressant, Stanley Milgram et moi étions dans la même classe au lycée à James Monroe dans le Bronx en 1954.
I did this study with my graduate students, especially Craig Haney -- and it also began work with an ad. We had a cheap, little ad, but we wanted college students for a study of prison life. 75 people volunteered, took personality tests. We did interviews. Picked two dozen: the most normal, the most healthy. Randomly assigned them to be prisoner and guard. So on day one, we knew we had good apples. I'm going to put them in a bad situation.
Donc cette étude, que j'ai faite avec mes étudiants, en particulier Craig Haney, commençait aussi avec une annonce. Nous n'avions pas d'argent, alors nous avions une toute petite annonce bon marché, mais nous voulions des étudiants en université pour une étude sur la vie en prison. Nous avons eu 75 volontaires, qui ont passé des tests de personnalité. Nous avons fait des entretiens et en avons choisi deux douzaines : les plus normaux, les plus sains. Un rôle leur a été attribué au hasard, prisonnier ou gardien. Donc, le premier jour, nous savions que nous avions de bonne brebis. Je vais les mettre dans une mauvaise situation.
And secondly, we know there's no difference between the boys who will be guards and those who will be prisoners. To the prisoners, we said, "Wait at home. The study will begin Sunday." We didn't tell them that the city police were going to come and do realistic arrests.
Deuxièmement, nous savons qu'il n'y a pas de différence entre les jeunes qui vont être les gardiens et ceux qui vont être les prisonniers. Aux gamins qui allaient être les prisonniers, nous avons dit : "Attendez chez vous dans les dortoirs. L'étude commence dimanche." Nous ne leur avons pas dit que la police municipale viendrait les arrêter de manière réaliste.
(Video) (Music)
[Day 1]
Student: A police car pulls up in front, and a cop comes to the front door, and knocks, and says he's looking for me. So they, right there, you know, they took me out the door, they put my hands against the car. It was a real cop car, it was a real policeman, and there were real neighbors in the street, who didn't know that this was an experiment. And there was cameras all around and neighbors all around. They put me in the car, then they drove me around Palo Alto. They took me to the basement of the police station. Then they put me in a cell. I was the first one to be picked up, so they put me in a cell, which was just like a room with a door with bars on it. You could tell it wasn't a real jail. They locked me in there, in this degrading little outfit. They were taking this experiment too seriously.
(Homme dans la vidéo: une voiture de police s'arrête devant, un flic vient à la porte et frappe et dit qu'il me cherche. Et là, immédiatement, ils m'embarquent, me mettent les mains contre la voiture. C'était une vraie voiture de flics, c'était un vrai policier, et il y avait mes vrais voisins dans la rue qui ne savaient pas que c'était une expérience. Et il y avait ces caméras tout autour et les voisins tout autour. Ils m'ont mis dans la voiture, et ensuite ils ont conduit dans Palo Alto. Il's m'ont emmené au poste de police, dans la cave du poste de police. Et ils m'ont enfermé en cellule. J'étais le premier à être arrêté, donc ils m'ont mis en cellule, qui était exactement comme une chambre avec une porte à barreaux. Ce n'était clairement pas une vraie cellule. Ils m'ont enfermé là-dedans, avec cet uniforme dégradant. Ils prenaient cette expérience trop au sérieux."
Here are the prisoners, who are going to be dehumanized, they'll become numbers. Here are the guards with the symbols of power and anonymity. Guards get prisoners to clean the toilet bowls out with their bare hands, to do other humiliating tasks. They strip them naked. They sexually taunt them. They begin to do degrading activities, like having them simulate sodomy. You saw simulating fellatio in soldiers in Abu Ghraib. My guards did it in five days. The stress reaction was so extreme that normal kids we picked because they were healthy had breakdowns within 36 hours. The study ended after six days, because it was out of control. Five kids had emotional breakdowns.
Voici les prisonniers qui vont être déshumanisés. Ils vont devenir des numéros. Voici les gardes avec les symboles de pouvoir et d'anonymat. Les gardiens obligent les prisonniers à nettoyer les cuvettes des toilettes à mains nues, et à effectuer d'autre travaux humiliants. Ils les mettent nus. Ils les provoquent sexuellement. Ils commencent à pratiquer des activités dégradantes, comme leur faire simuler la sodomie. Vous avez vu une simulation de fellation avec les soldats d'Abu Ghraib. Mes gardiens en sont arrivés là en cinq jours. La réaction de stress était tellement extrême, que des enfants normaux, que nous avions choisis parce qu'ils étaient en bonne santé ont fait des dépressions en l'espace de 36 heures. L'étude s'est terminée après six jours parce qu'elle était devenue incontrôlable. Cinq jeunes ont fait des dépressions.
Does it make a difference if warriors go to battle changing their appearance or not? If they're anonymous, how do they treat their victims? In some cultures, they go to war without changing their appearance. In others, they paint themselves like "Lord of the Flies." In some, they wear masks. In many, soldiers are anonymous in uniform. So this anthropologist, John Watson, found 23 cultures that had two bits of data. Do they change their appearance? 15. Do they kill, torture, mutilate? 13. If they don't change their appearance, only one of eight kills, tortures or mutilates. The key is in the red zone. If they change their appearance, 12 of 13 -- that's 90 percent -- kill, torture, mutilate. And that's the power of anonymity.
Est-ce que cela fait une différence si les guerriers partent en guerre en changeant leur apparence, ou pas ? Est-ce que cela fait une différence s'ils sont anonymes dans la manière dont ils traitent leurs victimes ? Nous savons que dans certaines cultures, ils partent en guerre sans changer leur apparence. Dans d'autres cultures, ils se peignent le corps comme dans "Sa Majesté des Mouches" Dans d'autres, ils portent des masques. Dans beaucoup, les soldats sont anonymes en uniformes. Donc cet anthropologue, John Watson, a étudié 23 cultures qui avaient 2 types de données. Changent-elles leur apparence ? 15. Est-ce qu'elles tuent, torturent, mutilent ? 13. Si elles ne changent pas leur apparence seulement une sur huit tue, torture ou mutile. La clé est dans la zone rouge. Si elles changent leur apparence, 12 sur 13 (soit 90 pourcent) tuent, torturent, mutilent. Et c'est là le pouvoir de l'anonymat.
So what are the seven social processes that grease the slippery slope of evil? Mindlessly taking the first small step. Dehumanization of others. De-individuation of self. Diffusion of personal responsibility. Blind obedience to authority. Uncritical conformity to group norms. Passive tolerance of evil through inaction, or indifference.
Quels sont dont les sept processus sociaux qui huilent la pente glissante vers le mal? Faire le premier petit pas sans réfléchir. Déshumaniser les autres. Se désindividualiser soi-même. Le partage de la responsabilité personnelle. L'obéissance aveugle à l'autorité. Conformité sans réserves aux normes de groupe. Tolérance passive au mal, à travers l'inaction ou l'indifférence.
And it happens when you're in a new or unfamiliar situation. Your habitual response patterns don't work. Your personality and morality are disengaged. "Nothing is easier than to denounce the evildoer; nothing more difficult than understanding him," Dostoyevsky. Understanding is not excusing. Psychology is not excuse-ology.
Et tout cela se produit lorsque vous êtes dans une situation nouvelle ou peu familière. Vos schémas de réponse habituels ne fonctionnent pas. Votre personnalité et moralité ne sont pas engagées. "Rien n'est plus facile que de dénoncer celui qui fait le mal ; rien n'est plus difficile que de le comprendre," nous dit Dostoïevski. Comprendre n'est pas excuser. La psychologie n'est pas l'excus-ologie.
So social and psychological research reveals how ordinary, good people can be transformed without the drugs. You don't need it. You just need the social-psychological processes. Real world parallels? Compare this with this. James Schlesinger -- I'm going to end with this -- says, "Psychologists have attempted to understand how and why individuals and groups who usually act humanely can sometimes act otherwise in certain circumstances." That's the Lucifer effect. And he goes on to say, "The landmark Stanford study provides a cautionary tale for all military operations." If you give people power without oversight, it's a prescription for abuse. They knew that, and let that happen.
Et donc les recherches sociologiques et psychologiques révèlent comment des gens ordinaires peuvent être transformés sans drogues. Vous n'en avez pas besoin. Vous avez seulement besoin des processus socio-psychologiques. Des exemples dans le monde réel ? Comparez avec ceci. James Schlesinger (et je vais devoir conclure là-dessus) dit : "Les psychologues ont tenté de comprendre comment et pourquoi les individus et groupes qui normalement se comportent de manière humaine peuvent parfois se comporter différemment dans certaines circonstances." C'est l'Effet Lucifer. Et il continue en disant "L'étude décisive de Stanford nous fournit un conte moral pour toutes les opérations militaires." Si vous donnez aux gens du pouvoir sans surveillance, c'est une ordonnance pour les abus. Ils le savaient et ont laissé faire. Un autre rapport, un rapport d'enquête du général Fay,
So another report, an investigative report by General Fay, says the system is guilty. In this report, he says it was the environment that created Abu Ghraib, by leadership failures that contributed to the occurrence of such abuse, and because it remained undiscovered by higher authorities for a long period of time. Those abuses went on for three months. Who was watching the store? The answer is nobody, I think on purpose. He gave the guards permission to do those things, and they knew nobody was ever going to come down to that dungeon.
dit que le système est coupable et dans son rapport il dit que c'est l'environnement qui a créé Abu Ghraib du fait de manquements de commandement qui ont contribué à l'avènement de ce type d'abus, et le fait qu'ils soient restés inconnus des autorités supérieures pendant si longtemps. Ces abus se sont produits pendant trois mois. Qui gardait le magasin ? La response est personne et, je pense, de manière voulue. Ils ont donné aux gardiens la permission de faire ces choses, et ils savaient que personne ne descendrait jamais dans ce cachot.
So you need a paradigm shift in all of these areas. The shift is away from the medical model that focuses only on the individual. The shift is toward a public health model that recognizes situational and systemic vectors of disease. Bullying is a disease. Prejudice is a disease. Violence is a disease. Since the Inquisition, we've been dealing with problems at the individual level. It doesn't work. Aleksandr Solzhenitsyn says, "The line between good and evil cuts through the heart of every human being." That means that line is not out there. That's a decision that you have to make, a personal thing.
Il faut donc un changement de paradigme dans tous ces domaines. Ce changement doit se produire en dehors du modèle médical qui se concentre uniquement sur l'individu. Ce changement doit aller vers un modèle de santé publique qui reconnait les vecteurs situationnels et systémiques de la maladie. L'intimidation est une maladie. Le préjugé est une maladie. La violence est une maladie. Et depuis l'Inquisition, nous avons géré ces problèmes au niveau des individus. Et vous savez quoi ? Cela ne fonctionne pas. Alexandre Soljenitsyne dit que la ligne entre le bien et le mal passe au travers du coeur de chaque être humain. Cela signifie que la ligne n'est pas quelque part là-bas. C'est une décision que vous devez prendre. C'est quelque chose de personnel. Mais je voudrais terminer très rapidement sur une note positive :
So I want to end very quickly on a positive note. Heroism as the antidote to evil, by promoting the heroic imagination, especially in our kids, in our educational system. We want kids to think, "I'm a hero in waiting, waiting for the right situation to come along, and I will act heroically. My whole life, I'm now going to focus away from evil -- that I've been in since I was a kid -- to understanding heroes.
l'héroïsme en tant qu'antidote au mal. En promouvant l'imagination héroïque, particulièrement chez nos enfants, dans notre système d'éducation. Nous voulons que nos enfants pensent "Je suis le héros en devenir, attendant la bonne situation pour apparaître, et j'agirai de manière héroïque". Toute ma vie va maintenant se détourner du mal dans lequel j'ai évolué depuis mon enfance, vers la compréhension des héros.
Banality of heroism. It's ordinary people who do heroic deeds. It's the counterpoint to Hannah Arendt's "Banality of Evil." Our traditional societal heroes are wrong, because they are the exceptions. They organize their life around this. That's why we know their names. Our kids' heroes are also wrong models for them, because they have supernatural talents. We want our kids to realize most heroes are everyday people, and the heroic act is unusual. This is Joe Darby. He was the one that stopped those abuses you saw, because when he saw those images, he turned them over to a senior investigating officer. He was a low-level private, and that stopped it. Was he a hero? No. They had to put him in hiding, because people wanted to kill him, and then his mother and his wife. For three years, they were in hiding.
Et leur idée de l'héroïsme maintenant, ce sont des gens ordinaires qui font des choses héroïques. C'est le contrepoint de la banalité du mal de Hannah Arendt. Les héros de notre société traditionnelle sont faux, parce qu'ils sont les exceptions. Ils organisent toute leur vie autour de cela. C'est pour cela que nous connaissons leurs noms. Et les héros de nos enfants sont aussi leurs modèles parce qu'ils ont des talents supernaturels. Nous voulons que nos enfants réalisent que la plupart des héros sont des gens comme vous et moi, et que l'acte héroïque est inhabituel. Voici Joe Darby. C'est lui qui a stoppé ces abus que vous avez vu, parce que lorsqu'il a vu ces images, il les a données à un officier supérieur qui enquêtait. C'était un simple soldat du rang et cela a tout arrêté. Etait-il un héros ? Non. Ils ont dû le mettre sous protection, parce que des gens voulaient le tuer, avec sa mère et sa femme. Ils ont dû rester cachés pendant trois ans.
This is the woman who stopped the Stanford Prison Study. When I said it got out of control, I was the prison superintendent. I didn't know it was out of control. I was totally indifferent. She saw that madhouse and said, "You know what, it's terrible what you're doing to those boys. They're not prisoners nor guards, they're boys, and you are responsible." And I ended the study the next day. The good news is I married her the next year.
Voici la femme qui a stoppé l'étude sur la prison de Stanford. Quand j'ai dit que c'était devenu hors de contrôle, j'étais le directeur de la prison. Je ne savais pas qu'elle n'était plus sous contrôle. J'étais totalement indifférent. Elle est venue, a vu cet asile de fous et m'a dit : "Vous savez, ce que vous faites à ces garçons est terrible. Ce ne sont pas des prisonniers, ce ne sont pas des gardiens, ce sont des garçons, et vous êtes responsable." Et j'ai arrêté l'étude le jour suivant. La bonne nouvelle c'est que je l'ai épousée l'année suivante.
(Laughter)
(Rires)
(Applause)
(Applaudissements)
I just came to my senses, obviously.
J'ai repris mes esprits, manifestement.
So situations have the power to do [three things]. But the point is, this is the same situation that can inflame the hostile imagination in some of us, that makes us perpetrators of evil, can inspire the heroic imagination in others. It's the same situation and you're on one side or the other. Most people are guilty of the evil of inaction, because your mother said, "Don't get involved. Mind your own business." And you have to say, "Mama, humanity is my business."
Donc certaines situations ont le pouvoir de faire, à travers -- mais l'important, c'est que c'est la même situation qui peut enflammer une imagination agressive chez certains d'entre nous, qui nous fait commettre des crimes, qui peut aussi inspirer l'imagination héroïque chez d'autres. C'est la même situation. Et vous êtes soit d'un côté, soit de l'autre. La plupart des gens sont coupables du crime d'inaction, parce que votre mère vous a dit : "Ne t'en mêle pas, occupe-toi de tes affaires." Et vous devez dire : "Maman, l'humanité est mon affaire."
So the psychology of heroism is -- we're going to end in a moment -- how do we encourage children in new hero courses, that I'm working on with Matt Langdon -- he has a hero workshop -- to develop this heroic imagination, this self-labeling, "I am a hero in waiting," and teach them skills. To be a hero, you have to learn to be a deviant, because you're always going against the conformity of the group. Heroes are ordinary people whose social actions are extraordinary. Who act.
Donc la psychologie de l'héroïsme c'est -- nous allons finir dans un moment -- comment encourager nos enfants, dans des cours de héros, sur lesquels je travaille avec Matt Langdon (il a un atelier d'héroïsme), à développer cette imagination héroïque, cette étiquette auto-apposée "Je suis un héros en attente" et leur enseigner des compétences. Pour être un héros, vous devez apprendre à être différent, parce que vous allez toujours à l'encontre de la conformité du groupe. Les héros sont des gens ordinaires dont les actions sociales sont extraordinaires. Qui agissent.
The key to heroism is two things. You have to act when other people are passive. B: You have to act socio-centrically, not egocentrically. And I want to end with a known story about Wesley Autrey, New York subway hero. Fifty-year-old African-American construction worker standing on a subway. A white guy falls on the tracks. The subway train is coming. There's 75 people there. You know what? They freeze. He's got a reason not to get involved. He's black, the guy's white, and he's got two kids. Instead, he gives his kids to a stranger, jumps on the tracks, puts the guy between the tracks, lays on him, the subway goes over him. Wesley and the guy -- 20 and a half inches height. The train clearance is 21 inches. A half an inch would have taken his head off. And he said, "I did what anyone could do," no big deal to jump on the tracks.
La clé de l'héroïsme, ce sont deux choses: A : Il faut agir quand tous les autres sont passifs. B : Il faut agir de manière socio-centrique, pas égocentrique. Et je veux terminer avec cette histoire que certains d'entre vous connaissent, à propos de Wesley Autrey, héros du métro new-yorkais. Un noir américain de 50 ans, employé du bâtiment. Il est là debout sur le quai du métro à New York ; un homme blanc tombe sur les rails. Le métro arrive. Il y a 75 personnes présentes. Vous savez quoi ? Ils sont tous cloués au sol. Il a une bonne raison de ne pas intervenir. Il est noir, cet homme est blanc, et il a deux petits enfants avec lui. Au lieu de cela, il confie ses enfants à un inconnu, saute sur les rails, place l'homme entre les rails, se couche sur lui, le métro passe par-dessus. Wesley et l'homme : 52 centimètres de hauteur. La hauteur sous le train est de 53 centimètres et demi. Un centimètre et demi de plus et il aurait été décapité. Et il a dit: "J'ai fait ce que n'importe qui aurait pu faire" ce n'est pas bien difficile de sauter sur les rails.
And the moral imperative is "I did what everyone should do." And so one day, you will be in a new situation. Take path one, you're going to be a perpetrator of evil. Evil, meaning you're going to be Arthur Andersen. You're going to cheat, or you're going to allow bullying. Path two, you become guilty of the evil of passive inaction. Path three, you become a hero. The point is, are we ready to take the path to celebrating ordinary heroes, waiting for the right situation to come along to put heroic imagination into action? Because it may only happen once in your life, and when you pass it by, you'll always know, I could have been a hero and I let it pass me by. So the point is thinking it and then doing it.
L'impératif moral c'est "J'ai fait ce que tout le monde devrait faire." Et ainsi un jour, vous serez dans une situation nouvelle. Prenez un chemin, vous commettrez le mal. Le mal, c'est-à-dire que vous serez Arthur Anderson. Vous tricherez, ou vous autoriserez l'intimidation. Second chemin : vous devenez coupable de commettre le mal par inaction passive. Troisième voie : vous devenez un héros. La question c'est, sommes-nous prêts à prendre le chemin qui célèbre les héros ordinaires, qui attendent que la bonne situation se présente, pour mettre en action leur imagination héroïque ? Parce qu'il se pourrait que cela n'arrive qu'une fois dans votre vie, et quand vous l'aurez laissé passer, vous vous souviendrez toujours que vous auriez pu être un héros, et que vous n'avez rien fait. Le but est d'y penser, et puis de le faire.
So I want to thank you. Thank you. Let's oppose the power of evil systems at home and abroad, and let's focus on the positive. Advocate for respect of personal dignity, for justice and peace, which sadly our administration has not been doing.
Je veux vous remercier. Merci. Merci. Opposons-nous au pouvoir des systèmes immoraux chez nous et à l'étranger, et concentrons-nous sur le positif. Défendez le respect de la dignité personnelle, la justice et la paix, ce que malheureusement notre gouvernement n'a pas fait.
Thanks so much.
Merci beaucoup.
(Applause)
(Applaudissements)