I love trees, and I'm very lucky, because we live near a wonderful arboretum, and Sundays, usually, I'd go there with my wife and now, with my four-year-old, and we'd climb in the trees, we'd play hide and seek. The second school I was at had big trees too, had a fantastic tulip tree, I think it was the biggest in the country, and it also had a lot of wonderful bushes and vegetation around it, around the playing fields.
J’adore les arbres, et j'ai beaucoup de chance car nous vivons à côté d'un magnifique arboretum, et souvent le dimanche j'y vais avec ma femme et maintenant, avec mon petit de quatre ans on grimpe aux arbres et on joue à cache-cache. Et la deuxième école où j'allais avait de grands arbres aussi. Elle avait un fantastique tulipier, je pense que c'était le plus grand du pays, et il y avait aussi beaucoup de superbes buissons et de la végétation tout autour, autour des terrains de jeux.
One day I was grabbed by some of my classmates, and taken in the bushes -- I was stripped; I was attacked; I was abused; and this came out of the blue. Now, the reason I say that, because, afterwards, I was thinking -- well, I went back into the school -- I felt dirty; I felt betrayed; I felt ashamed, but mainly -- mainly, I felt powerless. And 30 years later I was sitting in an airplane, next to a lady called Veronica, who came from Chile, and we were on a human rights tour, and she was starting to tell me what it was like to be tortured, and, from my very privileged position, this was the only reference point that I had. And it was an amazing learning experience because, for me, human rights have been something in which I had, you know, a part-time interest, but, mainly, it was something that happened to other people over there.
Et un jour des camarades de classe m'ont attrapé, et jeté dans les buissons, j'ai été dépouillé, j'ai été attaqué, j'ai été insulté, et c’est venu de nulle part. La raison pour laquelle je dis ça, c'est parce que, après, j'ai pensé -- donc, je suis retourné à l'école, je me suis senti sale, trahi j'avais honte, mais surtout -- je me sentais surtout impuissant, et 30 ans plus tard j'étais assis dans un avion à côté d'une femme, Veronica, qui venait du Chili et nous étions en tournée pour les droits de l'homme et elle a commencé à me raconter ce que ça faisait d'être torturée, et, de ma place très privilégiée, c'était ma seule référence sur la question. Et c'était une expérience de vie extraordinaire parce que pour moi, les droits de l'homme n'avaient qu'un intérêt partiel, vou voyez, mais surtout, c'était quelque chose qui arrivait aux autres, là-bas..
But I got a phone call from Bono in 1985 and, as you know, he's a great singer, but he's a magnificent hustler, and --
Mais j'ai reçu un appel de Bono en 1985 et, comme vous le savez, c'est un grand chanteur, mais c'est un sacré manipulateur, et --
(Laughter) --
(Rires)
a very hard guy to say no to, and he was saying, you know, just after I'd done the Biko song, we're going to do a tour for Amnesty, you have to be on it, and really that was the first time that I'd been out and started meeting people who'd watched their family being shot in front of them, who'd had a partner thrown out of an airplane into an ocean, and suddenly this world of human rights arrived in my world, and I couldn't really walk away in quite the same way as before.
c'est quelqu'un à qui il est difficile de dire non, et il disait c'était juste après que j'ai fait fait la chanson Biko, nous allons faire une tournée pour Amnesty. tu dois en faire partie, et, vraiment, c'était la première fois que je rencontrais des personnes qui avaient vu leur famille se faire tuer sous leurs yeux, et un proche jeté d'un avion dans l'océan, et soudain, ce monde des droits de l'homme est entré dans mon monde, et je ne pouvais vraiment plus m'en aller comme si de rien n'était.
So I got involved with this tour, which was for Amnesty, and then in '88 I took over Bono's job trying to learn how to hustle. I didn't do it as well, but we managed to get Youssou N'Dour, Sting, Tracy Chapman, and Bruce Springsteen to go 'round the world for Amnesty, and it was an amazing experience. And, once again, I got an extraordinary education, and it was the first time, really, that I'd met a lot of these people in the different countries, and these human rights stories became very physical, and, again, I couldn't really walk away quite so comfortably.
Et donc je me suis impliqué dans cette tournée, qui était pour Amnesty, et, puis, en '88, j'ai repris le travail de Bono en essayant d'apprendre à convaincre. Je n'ai pas aussi bien réussi, mais nous avons quand même obtenu Youssou N'Dour, Sting Tracy Chapman, et Bruce Springsteen pour faire le tour du monde pour Amnesty, et ce fut une expérience extraordinaire. Et, une fois encore, j'ai eu une expérience de vie incroyable, et c'était la première fois, vraiment, que je rencontrais autant de ces personnes dans les différents pays et ces histoires de droits de l'homme sont devenues très concrètes, et, là encore, je ne pouvais plus faire comme si de rien n'était.
But the thing that really amazed me, that I had no idea, was that you could suffer in this way and then have your whole experience, your story, denied, buried and forgotten. And it seemed that whenever there was a camera around, or a video or film camera, it was a great deal harder to do -- for those in power to bury the story. And Reebok set up a foundation after these Human Rights Now tours and there was a decision then -- well, we made a proposal, for a couple of years, about trying to set up a division that was going to give cameras to human rights activists. It didn't really get anywhere, and then the Rodney King incident happened, and people thought, OK, if you have a camera in the right place at the right time, or, perhaps, the wrong time, depending who you are, then you can actually start doing something, and campaigning, and being heard, and telling people about what's going on.
Mais ce qui m'a vraiment surpris, ce dont je n'avais aucune idée c'était qu'on puisse souffrir comme ça et, qu'après, tout ce qu'on a vécu, votre histoire, soit nié enterré et oublié. Et il semblait que dès qu'un appareil photo était présent ou une vidéo ou caméra vidéo, c'était beaucoup plus difficile pour ceux qui étaient au pouvoir d'enterrer l'histoire . Et Reebok a créé une fondation après cette tournée des droits de l'homme et une décision a été prise -- et nous avons fait une proposition, pendant quelques années, pour tenter de créer une filiale qui allait donner des appareils photos aux militants des droits de l'homme. Ca n'a pas donné grand chose et puis il y a eu l'incident Rodney King, et les gens ont pensé, Bon, si on a une caméra au bon endroit au bon moment, ou, peut-être, au mauvais moment, suivant le point de vue qu'on a, alors, on peut vraiment commencer à faire quelque chose. et à militer, et à être entendu, et à informer les gens de ce qu’il se passe.
So, WITNESS was started in '92 and it's since given cameras out in over 60 countries. And we campaign with activist groups and help them tell their story and, in fact, I will show you in a moment one of the most recent campaigns, and I'm afraid it's a story from Uganda, and, although we had a wonderful story from Uganda yesterday, this one isn't quite so good. In the north of Uganda, there are something like 1.5 million internally displaced people, people who are not refugees in another country, but because of the civil war, which has been going on for about 20 years, they have nowhere to live. And 20,000 kids have been taken away to become child soldiers, and the International Criminal Court is going after five of the leaders of the -- now, what's it called? I forget the name of the of the army -- it's Lord's Resistance Army, I believe -- but the government, also, doesn't have a clean sheet, so if we could run the first video.
Donc « Witness » a été créé en '92 et a, depuis, distribué des caméras dans plus de 60 pays. Et nous militons avec des groupes d'activistes, et les aidons à raconter leurs histoires, et, en fait, dans un instant je vais vous montrer une des campagnes les plus récentes, et j'ai peur que ce soit une histoire d'Ouganda, et bien qu'hier nous ayons eu une histoire merveilleuse d'Ouganda celle-ci n'est pas tout à fait aussi bonne. Et, dans le nord de l'Ouganda, il y a quelque chose comme un million et demi de personnes déplacées au sein du pays, des personnes qui ne sont pas des réfugiés d’autres pays, mais à cause de la guerre civile qui dure depuis environ 20 ans, ils n’ont nulle part où vivre. Et 20000 enfants ont été enlevés pour devenir des enfants-soldats, et la cour criminelle internationale est en train de poursuivre cinq des chefs de – comment ça s’appelle ? J’ai oublié le nom de – de l’armée, c’est la Lord’s Resistance Army je crois… – mais le gouvernement n’est pas innocent non plus donc nous allons lancer la première vidéo.
(Music) Woman: Life in the camp is never simple. Even today life is difficult. We stay because of the fear that what pushed us into the camp ... still exists back home. Text: "Between Two Fires: Torture and Displacement in Northern Uganda" Man: When we were at home, it was Kony's [rebel] soldiers disturbing us. At first, we were safe in the camp. But later the government soldiers began mistreating us a lot.
(Musique) Femme : La live dans le camp n'est jamais simple. Même aujourd'hui la vie est difficile Nous restons parce que la peur qui nous a poussée dans ce camp... existe toujours là-bas chez nous. Texte: "Pris entre deux feux: Torture et Déplacement en Ouganda du Nord" Homme: Quand nous étions chez nous, c'était les soldats rebelles de Kony qui nous dérangeaient. Au début, on était en sécurité dans le camp. Mais ensuite les soldats du gouvernement on commencé à nous maltraiter largement.
(Chanting) Jennifer: A soldier walked onto the road, asking where we'd been. Evelyn and I hid behind my mother. Evelyn: He ordered us to sit down, so we sat down. The other soldier also came. Jennifer: The man came and started undressing me. The other one carried Evelyn aside. The one who was defiling me then left me and went to rape Evelyn. And the one who was raping Evelyn came and defiled me also. Man: The soldiers with clubs this long beat us to get a confession. They kept telling us, "Tell the truth!" as they beat us. Woman: They insisted that I was lying. At that moment, they fired and shot off my fingers. I fell. They ran to join the others ... leaving me for dead.
(Chants) Jennifer: Un soldat s'est avancé sur la route en nous demandant d'où on venait. Evelyn et moi nous nous sommes cachées derrière ma mère. Evelyn: Il nous a donné l'ordre de nous assoir, alors on s'est assises. L'autre soldat est venu aussi. Jennifer: L'homme est venu et a commencé à me déshabiller. L'autre a emmené Evelyn à l'écart. Celui qui m'a souillée m'a laissée ensuite pour aller violer Evelyn. Et celui qui violait Evelyn est venu me souiller aussi. Homme: Les soldats nous battent avec des gourdins longs comme ça pour nous faire avouer. Ils nous répètent: "Dis la vérité!" tout en nous frappant. Femme: Ils répétaient que je mentais. A ce moment là, ils ont tiré et ont sectionné mes doigts. Je suis tombée. Ils ont couru rejoindre les autres ... en me laissant pour morte.
(Music) Text: Uganda ratified the Convention Against Torture in 1986. Torture is defined as any act by which severe pain of suffering, whether physical or mental, is intentionally inflicted by a person acting in an official capacity to obtain information or a confession, to punish, coerce or intimidate.
(Musique) Texte: L'Ouganda a ratifé la convention contre la torture en 1986. La torture est définie comme un acte par lequel une douleur sévère qu'elle soit physique ou mentale est intentionnellement infligée par une personne agissant de manière officielle pour obtenir des informations ou une confession, pour punir, contraindre ou intimider.
Peter Gabriel: So torture is not something that always happens on other soil. In my country, it was -- we had been looking at pictures of British soldiers beating up young Iraqis; we've got Abu Ghraib; we've got Guantanamo Bay. I had a driver on my way to Newark Airport, and he told me a story that, in the middle of the night, 4 a.m., he'd been taken out of his home in Queens -- taken to a place in the Midwest, that he was interrogated and tortured and returned to the street four weeks later, because he had the same -- he was Middle Eastern, and he had the same name as one of the 9/11 pilots, and that may or may not be true -- I didn't think he was a liar, though.
Donc, la torture n'arrive pas toujours qu'ailleurs. Dans mon pays, nous avions regardé des images de soldats britanniques passant à tabac de jeunes Irakiens, Nous avons Abou Ghraib, nous avons Guantanamo Bay et j'avais un chauffeur en allant à l'aéroport de Newark et il m'a raconté une histoire : au milieu de la nuit, 4 heures du matin, il a été sorti de force de sa maison dans le Queens – emmené quelque part dans le Midwest, où il a été interrogé et torturé, et remis à la rue, quatre semaines plus tard, parce qu'il avait le même nom, (il était originaire du moyen orient) et il avait le même nom que l'un des pilotes du 11 septembre, et cela peut être vrai ou pas, mais je ne pense pas qu'il m’ait menti.
And, I think, if we look around the world, as well as the polar ice caps melting, human rights, which have been fought for, for many hundreds of years in some cases, are, also, eroding very fast, and that is something that we need to take a look at and, maybe, start campaigning for. I mean, here, too, one of our partners was at Van Jones and the Books Not Bars project -- they have managed, with their footage in California to change the youth correction systems employed, and it's much -- much -- I think, more humane methods are being looked at, how you should lock up young kids, and that's questionable to start off. And as the story of Mr. Morales, just down the road, excuse me, Mr. Gabriel, would you mind if we delayed your execution a little bit? No, not at all, no problem, take your time. But this, surely, whoever that man is, whatever he's done, this is cruel and unusual punishment.
Et je pense que, si nous regardons dans le monde, à l’image de la fonte des calottes glaciaires polaires, les droits de l'homme, pour lesquels on s’est battu, parfois pendant plusieurs centaines d'années, s’effritent également très rapidement, et c'est une chose à laquelle il faut qu’on s’intéresse et peut-être, pour laquelle il faut militer. Je veux dire ici également que l’un de nos partenaires était chez Van Jones et le projet Books Not Bars, ils ont réussi avec leurs images - en Californie, à changer le système correctionnel des jeunes détenus, et je pense que ce sont des méthodes bien plus humaines qui sont envisagées, pour l'emprisonnement des jeunes. et c'est discutable en soi, et comme l’histoire de Mr. Morales juste au bout de la rue : - Excusez-moi, Mr Gabriel, cela vous dérangerait si nous retardions légèrement votre exécution ? - Non pas du tout, sans problème, prenez votre temps. » Mais cela, qui que soit cet homme, quoiqu’il ait fait, ceci est une punition cruelle et inhabituelle.
Anyway, WITNESS has been trying to arm the brave people who often put their lives at risk around the world, with cameras, and I'd like to show you just a little more of that. Thank you.
Quoi qu'il en soit, WITNESS a tenté d'armer les gens courageux, qui mettent souvent leurs vies en danger, partout dans le monde, avec des caméras, et je voudrais vous en montrer un peu plus. Merci.
(Thunder) Text: You can say a story is fabricated.
(Tonnerre)
(Music) Text: You can say a jury is corrupt. You can say a person is lying. You can say you don't trust newspapers. But you can't say what you just saw never happened. Help WITNESS give cameras to the world. Shoot a video; expose injustice; reveal the truth; show us what's wrong with the world; and maybe we can help make it right. WITNESS. All the video you have just seen was recorded by human rights groups working with WITNESS.
(Musique) Texte: Vous pouvez dire qu'un jury est corrompu. Vous pouvez dire qu'une personne ment. Vous pouvez dire que vous ne faites pas confiance aux journaux. Mais vous ne pouvez pas dire que ce que vous venez de voir n'est jamais arrivé. Aidez WITNESS à donner des caméras au monde. Filmez une vidéo, exposez l'injustice, révélez la vérité, montrez-nous ce qui ne va pas dans le monde et peut-être que nous pourrons vous aider à y remédier WITNESS. Toutes les vidéos que vous venez de voir ont été filmées par des groupes de défense des droits de l'homme qui travaillent avec WITNESS
(Applause)
(Applaudissements)
PG: WITNESS was born of technological innovation -- in a sense the small, portable, DV cam was really what allowed it to come into being. And we've also been trying to get computers out to the world, so that groups can communicate much more effectively, campaign much more effectively, but now we have the wonderful possibility, which is given to us from the mobile phone with the camera in it, because that is cheap; it's ubiquitous; and it's moving fast all around the world -- and it's very exciting for us.
PG: WITNESS est né de l’innovation technologique, dans le sens où la petite caméra portative numérique est vraiment ce qui nous a permis d’exister. Et nous essayons aussi de donner des ordinateurs au monde, de sorte que les groupes puissent communiquer beaucoup plus efficacement, faire campagne plus efficacement ; mais, à présent, nous avons une merveilleuse possibilité, grâce au téléphone portable avec caméra intégrée, c’est bon marché, c’est très répandu, et ça évolue rapidement partout dans le monde, et c’est très excitant pour nous.
And so, the dream is that we could have a world in which anyone who has anything bad happen to them of this sort has a chance of getting their story uploaded, being seen, being watched, that they really know that they can be heard, that there would be a giant website, maybe, a little like Google Earth, and you could fly over and find out the realities of what's going, for the world's inhabitants. In a way what this technology is allowing is, really, that a lot of the problems of the world can have a human face, that we can actually see who's dying of AIDS or who's being beaten up, for the first time, and we can hear their stories in a way that the blogger culture -- if we can move that into these sort of fields, I think we can really transform the world in all sorts of ways. There could be a new movement growing up, rising from the ground, reaching for the light, and growing strong, just like a tree. Thank you.
Et donc, le rêve serait de vivre dans un monde où toute personne à qui il arrive quelque chose de mal, de ce genre, ait une chance de voir son histoire téléchargée, vue, regardée, qu'ils sachent vraiment qu'ils peuvent être entendus, qu'il pourrait alors y avoir un site Web géant, peut-être un peu comme Google Earth, et vous pourriez le survoler et découvrir la réalité de ce qui se passe pour les habitants du monde, en un sens – ce que cette technologie permet est – vraiment, que beaucoup des problèmes du monde aient un visage humain, que nous puissions réellement, voir qui est en train de mourir du SIDA, ou qui est battu, pour la première fois, et nous puissions entendre les histoires grâce à la blogosphère - si nous pouvons avancer sur ces terrains-là, je pense que nous pouvons, vraiment, transformer le monde de nombreuses manières, Il pourrait y avoir un nouveau mouvement grandissant, qui s'élèverait de la terre, et irait vers la lumière, et deviendrait solide, exactement comme un arbre. Merci.