I'll never forget that day back in the spring of 2006. I was a surgical resident at The Johns Hopkins Hospital, taking emergency call. I got paged by the E.R. around 2 in the morning to come and see a woman with a diabetic ulcer on her foot. I can still remember sort of that smell of rotting flesh as I pulled the curtain back to see her. And everybody there agreed this woman was very sick and she needed to be in the hospital. That wasn't being asked. The question that was being asked of me was a different one, which was, did she also need an amputation?
Je n'oublierai jamais ce jour au printemps 2006. J'étais interne en chirurgie à l'hôpital Johns Hopkins, et j'étais de garde. J'ai reçu un bip des urgences vers 2h du matin pour une femme avec un ulcère diabétique à son pied. Je me souviens encore de cette odeur de chaire pourrie au moment où je tirais le rideau pour la voir. Personne ne niait que cette femme était très malade et devait être à l'hôpital. Ce n'était pas la question. La question qui m'était posée était autre, à savoir : fallait-il aussi l'amputer ?
Now, looking back on that night, I'd love so desperately to believe that I treated that woman on that night with the same empathy and compassion I'd shown the 27-year-old newlywed who came to the E.R. three nights earlier with lower back pain that turned out to be advanced pancreatic cancer. In her case, I knew there was nothing I could do that was actually going to save her life. The cancer was too advanced. But I was committed to making sure that I could do anything possible to make her stay more comfortable. I brought her a warm blanket and a cup of a coffee. I brought some for her parents. But more importantly, see, I passed no judgment on her, because obviously she had done nothing to bring this on herself. So why was it that, just a few nights later, as I stood in that same E.R. and determined that my diabetic patient did indeed need an amputation, why did I hold her in such bitter contempt?
Quand je me remémore cette nuit-là, j'aimerais tellement pouvoir croire que j'ai traité cette femme, cette nuit-là, avec la même empathie et la même compassion dont j'avais fait preuve envers la jeune mariée de 27 ans qui s'était présentée aux urgences trois jours plus tôt pour une douleur dans le bas du dos qui s'était avérée être un cancer du pancréas avancé. Dans son cas, je savais que je ne pouvais rien faire qui puisse lui sauver la vie. Le cancer était trop avancé. Mais je m'efforçais à faire tout mon possible pour son confort. Je lui avais apporté une couverture et une tasse de café. J'en avais apporté à ses parents aussi. Plus important encore, je ne la jugeais pas. Car à l'évidence elle n'avait rien fait pour se retrouver avec ça. Alors comment se fait-il que, à peine quelques jours plus tard, dans les mêmes urgences du même hôpital, décidé que j'étais que ma patiente devait bel et bien être amputée, l'ai-je traitée avec autant de mépris ?
You see, unlike the woman the night before, this woman had type 2 diabetes. She was fat. And we all know that's from eating too much and not exercising enough, right? I mean, how hard can it be? As I looked down at her in the bed, I thought to myself, if you just tried caring even a little bit, you wouldn't be in this situation at this moment with some doctor you've never met about to amputate your foot.
Contrairement à la patiente précédente, cette femme présentait un diabète de type 2. Elle était grosse. Et nous savons tous qu'on est gros quand on mange trop et qu'on ne fait pas assez d'activité physique, n'est-ce pas ? Je veux dire : est-ce si difficile ? En la regardant dans son lit, je me disais : « si tu faisais ne serait-ce qu'un tout petit peu attention, tu ne serais pas là, ce soir, face à un médecin que tu n'as jamais vu et qui va t'amputer le pied. »
Why did I feel justified in judging her? I'd like to say I don't know. But I actually do. You see, in the hubris of my youth, I thought I had her all figured out. She ate too much. She got unlucky. She got diabetes. Case closed.
Pourquoi est-ce que je me sentais dans mon droit de la juger ? J'aimerais dire que je ne sais pas. Mais je sais. Vous voyez, avec l’orgueil de la jeunesse, je pensais l’avoir entièrement cernée. Elle mangeait trop. Elle n'avait pas eu de chance. Elle avait développé un diabète. Affaire classée.
Ironically, at that time in my life, I was also doing cancer research, immune-based therapies for melanoma, to be specific, and in that world I was actually taught to question everything, to challenge all assumptions and hold them to the highest possible scientific standards. Yet when it came to a disease like diabetes that kills Americans eight times more frequently than melanoma, I never once questioned the conventional wisdom. I actually just assumed the pathologic sequence of events was settled science.
L'ironie, c'est qu'à ce moment de ma vie, je faisais également des recherches sur le cancer, sur le traitement du mélanome par immunothérapies, pour être précis, et dans ce domaine, on m'apprenait à exercer mon esprit critique et à faire preuve de la plus grande rigueur scientifique face à toute conception admise. Et pourtant, face à une maladie comme le diabète qui tue huit fois plus de gens aux Etats-Unis que le mélanome, je n'avais jamais remis en question l'opinion communément admise. Je supposais que la relation séquentielle menant à cette maladie était établie scientifiquement.
Three years later, I found out how wrong I was. But this time, I was the patient. Despite exercising three or four hours every single day, and following the food pyramid to the letter, I'd gained a lot of weight and developed something called metabolic syndrome. Some of you may have heard of this. I had become insulin-resistant.
Trois ans plus tard, je me suis rendu compte de l'ampleur de mon erreur. Mais cette fois, c'était moi le patient. Malgré trois à quatre heures d'activité physique chaque jour et une alimentation correspondant à la lettre à la pyramide alimentaire, j'avais pris beaucoup de poids et développé ce qu'on appelle le syndrome métabolique. Certains en ont peut-être entendu parler. J'étais devenu résistant à l'insuline.
You can think of insulin as this master hormone that controls what our body does with the foods we eat, whether we burn it or store it. This is called fuel partitioning in the lingo. Now failure to produce enough insulin is incompatible with life. And insulin resistance, as its name suggests, is when your cells get increasingly resistant to the effect of insulin trying to do its job. Once you're insulin-resistant, you're on your way to getting diabetes, which is what happens when your pancreas can't keep up with the resistance and make enough insulin. Now your blood sugar levels start to rise, and an entire cascade of pathologic events sort of spirals out of control that can lead to heart disease, cancer, even Alzheimer's disease, and amputations, just like that woman a few years earlier.
On peut voir l'insuline comme une hormone maîtresse qui contrôle ce que le corps fait des aliments que nous mangeons : les brûler ou les emmagasiner. Dans le jargon, on appelle ça le triage du combustible. L'incapacité à produire suffisamment d'insuline est incompatible avec la vie. Et la résistance à l'insuline, comme le nom le laisse entendre, signifie que les cellules deviennent de plus en plus résistantes à l'effet de l'insuline lorsque celle-ci tente de faire son travail. Si vous devenez résistant à l'insuline, cela peut vous conduire à développer un diabète. C'est le cas lorsque le pancréas se fait dépasser par la résistance et n'arrive plus à produire assez d'insuline. Alors, la glycémie commence à augmenter. Suit une série d'épisodes pathologiques qui prennent de l'ampleur et peuvent provoquer des maladies cardiaques, un cancer, voire une maladie d'Alzheimer et des amputations, comme cette femme quelques années plus tôt.
With that scare, I got busy changing my diet radically, adding and subtracting things most of you would find almost assuredly shocking. I did this and lost 40 pounds, weirdly while exercising less. I, as you can see, I guess I'm not overweight anymore. More importantly, I don't have insulin resistance.
Cette crainte m'a fait changer radicalement d'alimentation. J'ai ajouté et enlevé des aliments que la plupart d'entre vous trouverait assurément choquants. Suite à cela, j'ai perdu 20 kg, en faisant moins d'activité physique, étonnamment. Vous conviendrez, je suppose, que je ne suis plus en surpoids. Plus important, je n'ai pas de résistance à l'insuline.
But most important, I was left with these three burning questions that wouldn't go away: How did this happen to me if I was supposedly doing everything right? If the conventional wisdom about nutrition had failed me, was it possible it was failing someone else? And underlying these questions, I became almost maniacally obsessed in trying to understand the real relationship between obesity and insulin resistance.
Mais plus important encore, trois questions me taraudent et ne me quittent plus : comment cela m'est arrivé, si je faisais tout ce qui est censé être bon ? Si l'idée communément admise sur l'alimentation n'avait pas marché pour moi, se pouvait-il qu'elle n'ait pas marché pour d'autres ? Derrière ces questions, j'ai développé une obsession presque maniaque quant à comprendre la véritable relation entre l'obésité et la résistance à l'insuline.
Now, most researchers believe obesity is the cause of insulin resistance. Logically, then, if you want to treat insulin resistance, you get people to lose weight, right? You treat the obesity. But what if we have it backwards? What if obesity isn't the cause of insulin resistance at all? In fact, what if it's a symptom of a much deeper problem, the tip of a proverbial iceberg? I know it sounds crazy because we're obviously in the midst of an obesity epidemic, but hear me out. What if obesity is a coping mechanism for a far more sinister problem going on underneath the cell? I'm not suggesting that obesity is benign, but what I am suggesting is it may be the lesser of two metabolic evils.
La plupart des chercheurs considèrent que l'obésité est la cause de la résistance à l'insuline. En toute logique, donc, si on veut traiter la résistance à l'insuline, on demande aux gens de perdre du poids, n'est-ce pas ? On traite l'obésité. Mais si c'était l'inverse ? Et si l'obésité n'était pas du tout la cause de la résistance à l'insuline ? En fait, si c'était un symptôme d'un problème bien plus profond, la partie émergée de l'iceberg, comme on dit ? Je sais que ça parait insensé, tant nous sommes à l'évidence au milieu d'une épidémie d'obésité, mais entendez ceci : et si l'obésité était un mécanisme de compensation d'un problème bien plus sinistre au niveau subcellulaire ? Je ne suis pas en train de dire que l'obésité est bénigne ; je dis qu'il se pourrait que ce soit la moins grave de deux atteintes du métabolisme.
You can think of insulin resistance as the reduced capacity of our cells to partition fuel, as I alluded to a moment ago, taking those calories that we take in and burning some appropriately and storing some appropriately. When we become insulin-resistant, the homeostasis in that balance deviates from this state. So now, when insulin says to a cell, I want you to burn more energy than the cell considers safe, the cell, in effect, says, "No thanks, I'd actually rather store this energy." And because fat cells are actually missing most of the complex cellular machinery found in other cells, it's probably the safest place to store it. So for many of us, about 75 million Americans, the appropriate response to insulin resistance may actually be to store it as fat, not the reverse, getting insulin resistance in response to getting fat.
On peut considérer la résistance à l'insuline comme la diminution de notre capacité à répartir nous-mêmes le combustible, comme j'y faisais allusion plus tôt, traitant les calories que nous ingérons et décider d'en brûler et d'en emmagasiner de manière appropriée. Lorsque nous devenons résistants à l'insuline, l'homéostasie de cet équilibre dévie de cet état. Du coup, maintenant, lorsque l'insuline dit à une cellule : je veux que tu brûles plus d'énergie que ce que la cellule considère comme sain, cette cellule répond : « Non, merci. Je préfère garder cette énergie de côté. » Et comme la plus grande partie des mécanismes cellulaires complexes qu'on trouve dans les autres cellules sont absentes des cellules graisseuses, c'est sans doute le meilleur endroit pour l’emmagasiner. Donc, pour nombre d'entre nous, environ 75 millions d'Américains, la réaction appropriée à la résistance à l'insuline pourrait être de l’emmagasiner sous forme de graisse, et non l'inverse, la résistance à l'insuline étant le résultat de l'accumulation de graisse.
This is a really subtle distinction, but the implication could be profound. Consider the following analogy: Think of the bruise you get on your shin when you inadvertently bang your leg into the coffee table. Sure, the bruise hurts like hell, and you almost certainly don't like the discolored look, but we all know the bruise per Se is not the problem. In fact, it's the opposite. It's a healthy response to the trauma, all of those immune cells rushing to the site of the injury to salvage cellular debris and prevent the spread of infection to elsewhere in the body. Now, imagine we thought bruises were the problem, and we evolved a giant medical establishment and a culture around treating bruises: masking creams, painkillers, you name it, all the while ignoring the fact that people are still banging their shins into coffee tables. How much better would we be if we treated the cause -- telling people to pay attention when they walk through the living room -- rather than the effect? Getting the cause and the effect right makes all the difference in the world. Getting it wrong, and the pharmaceutical industry can still do very well for its shareholders but nothing improves for the people with bruised shins. Cause and effect.
La distinction est subtile, mais l'implication pourrait en être profonde. Voici une analogie : pensez à l'hématome qui se forme sur votre tibia lorsque vous cognez votre jambe par inadvertance sur la table basse. Bien sûr, l'hématome est très douloureux et il y a très peu de chances que vous appréciez la coloration que ça prend. Mais nous savons tous que l'hématome en lui-même n'est pas le problème. En fait, c'est le contraire. C'est une réaction saine au traumatisme : le système immunitaire se mobilise sur le lieu de la blessure pour sauver les cellules endommagées et empêcher la propagation de l'infection au reste du corps. Maintenant, imaginez que nous pensions que les hématomes sont le problème et que nous créions un gigantesque corps médical et toute une culture du traitement des hématomes : crème masquante, analgésiques, et tout ça, tout en fermant les yeux sur le fait que les gens continuent à se cogner les tibias contre les tables basses. Ne ferions-nous pas beaucoup mieux de traiter la cause (en disant aux gens de faire attention lorsqu'ils traversent leur salon) plutôt que l'effet ? Savoir quelle est la cause et quel est l'effet fait toute la différence. Dans le cas contraire, l'industrie pharmaceutique pourra toujours satisfaire ces actionnaires mais aucune amélioration ne verra le jour pour les personnes avec des hématomes aux tibias. Cause et effet.
So what I'm suggesting is maybe we have the cause and effect wrong on obesity and insulin resistance. Maybe we should be asking ourselves, is it possible that insulin resistance causes weight gain and the diseases associated with obesity, at least in most people? What if being obese is just a metabolic response to something much more threatening, an underlying epidemic, the one we ought to be worried about?
Donc, ce que je cherche à dire est que nous confondons peut-être la cause et l'effet au sujet de l'obésité et de la résistance à l'insuline. Peut-être devrions-nous nous poser la question de savoir s'il est possible que la résistance à l'insuline cause la prise de poids et les maladies qui sont associées à l'obésité, tout du moins chez la plupart des gens ? Et si l'obésité n'était qu'une réaction métabolique à quelque chose de bien plus menaçant, une épidémie sous-jacente, celle qui devrait nous préoccuper ?
Let's look at some suggestive facts. We know that 30 million obese Americans in the United States don't have insulin resistance. And by the way, they don't appear to be at any greater risk of disease than lean people. Conversely, we know that six million lean people in the United States are insulin-resistant, and by the way, they appear to be at even greater risk for those metabolic diseases I mentioned a moment ago than their obese counterparts. Now I don't know why, but it might be because, in their case, their cells haven't actually figured out the right thing to do with that excess energy. So if you can be obese and not have insulin resistance, and you can be lean and have it, this suggests that obesity may just be a proxy for what's going on.
Penchons-nous sur quelques éléments allant dans ce sens. Nous savons que 30 millions d'Américains obèses dans le pays ne sont pas résistants à l'insuline. Au passage, ils ne semblent pas présenter de risques plus élevés de maladie que les personnes minces. A l'inverse, nous savons que 6 millions de personnes minces aux Etats-Unis sont résistantes à l'insuline. Et au passage, ils semblent présenter un risque plus élevé de maladies métaboliques que je viens de mentionner que leurs homologues obèses. Certes, je ne sais pas pourquoi. Mais ça pourrait être parce que, dans leur cas, leurs cellules n'ont pas trouvé quelle est la bonne chose à faire avec ce surplus d'énergie. Donc, si on peut être obèse et ne pas être résistant à l'insuline, et si on peut être mince et résistant, ça laisse à penser que l'obésité pourrait n'être qu'un reflet de ce qui se passe.
So what if we're fighting the wrong war, fighting obesity rather than insulin resistance? Even worse, what if blaming the obese means we're blaming the victims? What if some of our fundamental ideas about obesity are just wrong?
Alors, et si on se trompait d'ennemi : l'obésité plutôt que la résistance à l'insuline ? Pire encore : et si en s'en prenant aux obèses on s'en prenait en fait aux victimes ? Et si certaines de nos idées fondamentales sur l'obésité étaient simplement erronées ?
Personally, I can't afford the luxury of arrogance anymore, let alone the luxury of certainty. I have my own ideas about what could be at the heart of this, but I'm wide open to others. Now, my hypothesis, because everybody always asks me, is this. If you ask yourself, what's a cell trying to protect itself from when it becomes insulin resistant, the answer probably isn't too much food. It's more likely too much glucose: blood sugar. Now, we know that refined grains and starches elevate your blood sugar in the short run, and there's even reason to believe that sugar may lead to insulin resistance directly. So if you put these physiological processes to work, I'd hypothesize that it might be our increased intake of refined grains, sugars and starches that's driving this epidemic of obesity and diabetes, but through insulin resistance, you see, and not necessarily through just overeating and under-exercising.
Personnellement, je ne peux plus me permettre le luxe de l'arrogance, sans parler de celui de la certitude. J'ai mes propres idées sur ce qui pourrait être au cœur de tout ça, mais je suis tout ouvert aux autres. Mon hypothèse, puisque tout le monde me le demande, est celle-ci : si vous vous posez la question, de quoi une cellule tente-t-elle de se protéger lorsqu'elle devient résistante à l'insuline, la réponse n'est sans doute pas d'un excès de nourriture. C'est plus probablement d'un excès de glucose : la glycémie. Nous savons que les amidons et les céréales raffinées font monter la glycémie à court terme, et il y a même des raisons de croire que le sucre puisse entrainer directement une résistance à l'insuline. Si vous mettez en œuvre ces processus physiologiques, mon hypothèse est que l'augmentation de la part de sucres, amidons et céréales raffinés dans notre alimentation pourrait être ce qui conduit à cette épidémie d'obésité et de diabète, mais à travers la résistance à l'insuline, et pas forcément à travers le simple fait de trop manger et de ne pas faire d'activité physique.
When I lost my 40 pounds a few years ago, I did it simply by restricting those things, which admittedly suggests I have a bias based on my personal experience. But that doesn't mean my bias is wrong, and most important, all of this can be tested scientifically. But step one is accepting the possibility that our current beliefs about obesity, diabetes and insulin resistance could be wrong and therefore must be tested. I'm betting my career on this. Today, I devote all of my time to working on this problem, and I'll go wherever the science takes me. I've decided that what I can't and won't do anymore is pretend I have the answers when I don't. I've been humbled enough by all I don't know.
Lorsque j'ai perdu 20 kg il y a quelques années, je m'étais contenté de restreindre ces éléments, ce qui laisse à penser que je suis biaisé, il faut le reconnaître, à travers mon expérience personnelle. Mais cela ne signifie que mon biais est faux. Et plus important encore, tout cela peut être vérifié scientifiquement. Mais il faut tout d'abord accepter la possibilité que nos idées actuelles sur l'obésité, le diabète et la résistance à l'insuline puissent être fausses et doivent donc être vérifiées. Je mise ma carrière là-dessus. Aujourd'hui, je consacre tout mon temps à travailler sur ce problème, et j'irai là où la science me portera. Ce que je ne peux plus faire, et ne ferai plus, est de prétendre avoir les réponses quand je ne les ai pas. L'étendue de mon ignorance m'a enseigné l'humilité.
For the past year, I've been fortunate enough to work on this problem with the most amazing team of diabetes and obesity researchers in the country, and the best part is, just like Abraham Lincoln surrounded himself with a team of rivals, we've done the same thing. We've recruited a team of scientific rivals, the best and brightest who all have different hypotheses for what's at the heart of this epidemic. Some think it's too many calories consumed. Others think it's too much dietary fat. Others think it's too many refined grains and starches. But this team of multi-disciplinary, highly skeptical and exceedingly talented researchers do agree on two things. First, this problem is just simply too important to continue ignoring because we think we know the answer. And two, if we're willing to be wrong, if we're willing to challenge the conventional wisdom with the best experiments science can offer, we can solve this problem.
Depuis un an, j'ai la chance de travailler sur ce problème avec l'équipe de chercheurs spécialisés en diabète et obésité la plus épatante du pays. Et le meilleur est que, comme Abraham Lincoln l'avait fait, nous nous sommes entourés d'une équipe de rivaux. Nous avons recruté une équipe de rivaux scientifiques, les meilleurs et les plus ingénieux, qui ont tous des hypothèses différentes sur ce qui est au cœur de cette épidémie. Certains pensent que c'est la surconsommation de calories. D'autres que c'est un excès de graisse dans l'alimentation. D'autres encore que c'est un excès d'amidons et de céréales raffinés. Mais cette équipe multidisciplinaire de chercheurs aussi talentueux que sceptiques s'accorde sur deux choses. D'abord, ce problème est tout bonnement trop important pour qu'on continue à l'ignorer parce qu'on pense connaître la réponse. Deuxièmement, si on accepte qu'on a tort, si on accepte d'aller contre les idées établies grâce aux meilleures expériences qu'offre la science, on peut trouver la solution.
I know it's tempting to want an answer right now, some form of action or policy, some dietary prescription -- eat this, not that — but if we want to get it right, we're going to have to do much more rigorous science before we can write that prescription.
Je sais qu'il est tentant de vouloir une réponse tout de suite, une action ou une politique publique, une prescription diététique, comme « mangez ci, évitez ça », mais si on veut trouver juste, il va nous falloir faire bien plus d'expériences rigoureuses avant de pouvoir donner cette prescription.
Briefly, to address this, our research program is focused around three meta-themes, or questions. First, how do the various foods we consume impact our metabolism, hormones and enzymes, and through what nuanced molecular mechanisms? Second, based on these insights, can people make the necessary changes in their diets in a way that's safe and practical to implement? And finally, once we identify what safe and practical changes people can make to their diet, how can we move their behavior in that direction so that it becomes more the default rather than the exception? Just because you know what to do doesn't mean you're always going to do it. Sometimes we have to put cues around people to make it easier, and believe it or not, that can be studied scientifically.
En bref, pour aider à cela, notre programme de recherche se centre sur trois méta-thèmes, ou questions. D'abord, comment est-ce que les différents aliments que nous consommons affectent notre métabolisme, nos hormones et nos enzymes, et à travers quels mécanismes moléculaires complexes ? Deuxièmement, sur la base de ces éléments, est-ce qu'il est possible pour chacun de modifier son alimentation d'une manière facile à mettre en œuvre et qui soit sans risque ? Enfin, une fois identifiées ces modifications sûres et faciles de l'alimentation, comment peut-on amener les gens à les adopter, de manière à ce qu'elles deviennent la norme plutôt que l'exception ? Le simple fait de savoir ce qu'on doit faire ne signifie pas qu'on va le faire systématiquement. Il faut parfois installer des rappels pour aider les gens, et, croyez-le ou non, cela peut être étudié scientifiquement.
I don't know how this journey is going to end, but this much seems clear to me, at least: We can't keep blaming our overweight and diabetic patients like I did. Most of them actually want to do the right thing, but they have to know what that is, and it's got to work. I dream of a day when our patients can shed their excess pounds and cure themselves of insulin resistance, because as medical professionals, we've shed our excess mental baggage and cured ourselves of new idea resistance sufficiently to go back to our original ideals: open minds, the courage to throw out yesterday's ideas when they don't appear to be working, and the understanding that scientific truth isn't final, but constantly evolving. Staying true to that path will be better for our patients and better for science. If obesity is nothing more than a proxy for metabolic illness, what good does it do us to punish those with the proxy?
Je ne sais pas où nous mènera ce périple, mais voici ce qui me parait en tout cas très clair : On ne peut pas continuer à jeter la faute sur nos patients obèses et diabétiques comme je l'ai fait. La plupart d'entre eux veulent agir dans le bon sens, mais pour cela ils doivent savoir quoi faire et que ça marche. Je rêve d'un jour où nos patients pourront se débarrasser de leurs kilos en trop et guérir de leur résistance à l'insuline, car, en tant que professionnels de santé, nous nous sommes débarrassés de notre bagage mental en trop et avons guéri de notre résistance aux idées nouvelles de manière à pouvoir revenir aux idéaux d'origine : un esprit ouvert, le courage de jeter par la fenêtre les idées d'hier lorsqu'elles se révèlent inopérantes et la compréhension de ce que la vérité scientifique n'est jamais définitive mais constamment en mouvement. Rester fidèle à cette esprit sera meilleur pour nos patients, meilleur pour la science. Si l'obésité n'est qu'un simple reflet d'une maladie métabolique, quel intérêt y a-t-il à punir ceux qui présentent ce reflet ?
Sometimes I think back to that night in the E.R. seven years ago. I wish I could speak with that woman again. I'd like to tell her how sorry I am. I'd say, as a doctor, I delivered the best clinical care I could, but as a human being, I let you down. You didn't need my judgment and my contempt. You needed my empathy and compassion, and above all else, you needed a doctor who was willing to consider maybe you didn't let the system down. Maybe the system, of which I was a part, was letting you down. If you're watching this now, I hope you can forgive me.
Parfois, je repense à cette nuit aux urgences il y a sept ans. J'aimerais pouvoir parler de nouveau à cette femme. J'aimerais lui dire combien je suis désolé. Je lui dirais qu'en tant que docteur j'ai effectué les meilleurs soins que je pouvais, mais qu'en tant qu'être humain, je n'ai pas été à la hauteur. Vous n'aviez pas besoin de mon jugement et de mon mépris. Vous aviez besoin de mon empathie et de ma compassion. Et par-dessus tout, vous aviez besoin d'un docteur qui soit prêt à envisager que peut-être ce n'est pas vous qui n'étiez pas à la hauteur de ce qu'on attendait de vous. Peut-être que le système, dont je faisais partie, n'était pas à la hauteur. Si vous regardez, j'espère que vous pourrez me pardonner.
(Applause)
(Applaudissements)