I used to be a Malthusian. This was my mental model of the world: exploding population, small planet; it's going to lead to ugly things. But I'm moving past Malthus, because I think that we just might be about 150 years from a kind of new enlightenment.
Avant, j’étais malthusien. Ceci était mon modèle mental du monde : une démographie galopante, une petite planète; ça va mal tourner. Mais je me distancie de Malthus, parce que peut-être sommes-nous à environ 150 ans d’une sorte de nouveau Siècle des lumières.
Here's why. This is the U.N.'s population data, you may have seen, for the world. And the world's population expected to top out at something hopefully a bit less than 10 billion, late this century. And after that, most likely it's going to begin to decline. So what then? Most of the economic models are built around scarcity and growth. So a lot of economists look at declining population and expect to see stagnation, maybe depression. But a declining population is going to have at least two very beneficial economic effects.
Voici pourquoi. Ce sont les données démographiques mondiales des Nations Unies, vous les connaissez peut-être. Et on s’attend à ce que la population mondiale culmine à un peu moins de 10 milliards, on l’espère, à la fin de ce siècle. Et après, elle va très probablement décliner. Et alors? La plupart des modèles économiques sont construits autour de la rareté et de la croissance. Donc beaucoup d’économistes envisagent le déclin de la population et s’attendent à une stagnation, peut-être à une dépression. Mais un déclin de la population aura au moins deux effets économiques bénéfiques.
One: fewer people on a fixed amount of land make investing in property a bad bet. In the cities, a lot of the cost of property is actually wrapped up in its speculative value. Take away land speculation, price of land drops. And that begins to lift a heavy burden off the world's poor.
Un : moins de gens sur une superficie donnée de terre rend l’investissement immobilier inintéressant. Dans les villes, le coût des propriétés est surtout attribuable à leur valeur spéculative. Supprimez la spéculation foncière et le prix des terrains chute. Et cela commence à soulager le lourd fardeau qui pèse sur les pauvres du monde.
Number two: a declining population means scarce labor. Scarce labor drives wages. As wages increase that also lifts the burden on the poor and the working class. Now I'm not talking about a radical drop in population like we saw in the Black Death. But look what happened in Europe after the plague: rising wages, land reform, technological innovation, birth of the middle class; and after that, forward-looking social movements like the Renaissance, and later the Enlightenment.
Numéro deux : une population qui décline signifie une main-d’œuvre rare. Une main-d’œuvre rare fait augmenter les salaires. Les salaires qui augmentent soulage aussi le fardeau qui pèse sur les pauvres et la classe ouvrière. Et je ne parle pas d’une chute brutale de la population comme ce fut le cas avec la peste noire. Mais regardons ce qui s’est passé en Europe après la peste : des salaires qui augmentent, des réformes agraires, des innovations technologiques, la naissance de la classe moyenne; et ensuite, des mouvements sociaux tournés vers l’avenir comme la Renaissance, et ensuite le Siècle des lumières.
Most of our cultural heritage has tended to look backward, romanticizing the past. All of the Western religions begin with the notion of Eden, and descend through a kind of profligate present to a very ugly future. So human history is viewed as sort of this downhill slide from the good old days.
Notre héritage culturel a surtout eu tendance à se tourner vers le passé, à conférer au passé un air romantique. Toutes les religions occidentales commencent avec la notion de l’Éden, et tombent dans une sorte de présent immoral vers un avenir très sombre. L’histoire de l’humanité est donc perçue comme une sorte de chute continue depuis le bon vieux temps.
But I think we're in for another change, about two generations after the top of that curve, once the effects of a declining population start to settle in. At that point, we'll start romanticizing the future again, instead of the nasty, brutish past.
Mais j’anticipe un autre changement, environ deux générations après le sommet de la courbe, une fois que les effets d’une population en déclin commencent à s’installer. À ce stade, nous recommencerons à trouver l’avenir romantique plutôt que le passé, affreux et sauvage.
So why does this matter? Why talk about social-economic movements that may be more than a century away? Because transitions are dangerous times. When land owners start to lose money, and labor demands more pay, there are some powerful interests that are going to fear for the future. Fear for the future leads to some rash decisions. If we have a positive view about the future then we may be able to accelerate through that turn, instead of careening off a cliff.
Alors pourquoi est-ce important? Pourquoi parler de mouvements sociaux-économiques qui auront lieu dans peut-être plus d’un siècle? Parce que les transitions sont des périodes dangereuses. Quand les propriétaires fonciers se mettent à perdre de l’argent, et que la main-d’œuvre exige des hausses de salaires, de puissants participants vont s’inquiéter pour l’avenir. Les craintes vis-à-vis de l’avenir entraînent des décisions imprudentes. Si nous percevons l’avenir de façon positive, nous pourrons peut-être accélérer ce virage, plutôt que de tomber d’une falaise.
If we can make it through the next 150 years, I think that your great great grandchildren will forget all about Malthus. And instead, they'll be planning for the future and starting to build the 22nd Century Enlightenment. Thank you. (Applause)
Si nous pouvons traverser les 150 prochaines années, je pense que vos arrières-arrières-petits-enfants oublieront tout de Malthus. Ils feront plutôt des projets pour l’avenir et se mettront à façonner les Lumières du 22e siècle. Merci. (Applaudissements)