Just over a mile away from here, in Edinburgh's Old Town, is Panmure House. Panmure House was the home of the world-renowned Scottish economist Adam Smith. In his important work "The Wealth of Nations," Adam Smith argued, amongst many other things, that the measurement of a country's wealth was not just its gold and silver reserves. It was the totality of the country's production and commerce. I guess it was one of the earliest descriptions of what we now know today as gross domestic product, GDP.
A presque deux kilomètres d'ici, dans la vieille ville d’Édimbourg, se trouve Panmure House. Panmure House était la maison de l'économiste écossais mondialement connu, Adam Smith. Dans son œuvre majeure « La Richesse des nations », Adam Smith affirme, parmi beaucoup d'autres choses, que la prospérité d'un pays ne se mesure pas seulement par ses réserves d'or et d'argent, mais en prenant en compte la totalité de la production et du commerce du pays. C'est l'une des premières descriptions de ce que nous connaissons aujourd'hui comme le produit intérieur brut ou PIB.
Now, in the years since, of course, that measurement of production and commerce, GDP, has become ever more important, to the point that today -- and I don't believe this is what Adam Smith would have intended -- that it is often seen as the most important measurement of a country's overall success. And my argument today is that it is time for that to change.
Ces dernières années, bien sûr, cette mesure de la production et du commerce, le PIB, est devenue encore plus importante au point qu'aujourd'hui – et je ne crois pas que ce soit ce qu'Adam Smith aurait voulu – il est souvent considéré comme l'indicateur le plus important de la réussite globale d'un pays. Et mon sujet aujourd'hui, c'est qu'il est temps que ça change.
You know, what we choose to measure as a country matters. It really matters, because it drives political focus, it drives public activity. And against that context, I think the limitations of GDP as a measurement of a country's success are all too obvious. You know, GDP measures the output of all of our work, but it says nothing about the nature of that work, about whether that work is worthwhile or fulfilling. It puts a value, for example, on illegal drug consumption, but not on unpaid care. It values activity in the short term that boosts the economy, even if that activity is hugely damaging to the sustainability of our planet in the longer term.
Le choix de l'indicateur mesurant le succès d'un pays est important. C'est important en particulier car c'est ce qui oriente l'attention politique, ce qui guide l'action publique. Et dans ce contexte, je pense que les limites du PIB comme indicateur de la réussite d'un pays ne sont que trop évidentes. Le PIB mesure le rendement de l'ensemble de notre travail, mais il ne dit rien de la nature de ce travail, si ce travail est utile ou épanouissant. Il attribue une valeur à, par exemple, la consommation illégale de drogues, mais pas aux activités de soin bénévoles. Il valorise l'activité sur le court terme qui stimule l'économie, même si cette activité nuit grandement à la viabilité à long terme de notre planète.
And we reflect on the past decade of political and economic upheaval, of growing inequalities, and when we look ahead to the challenges of the climate emergency, increasing automation, an aging population, then I think the argument for the case for a much broader definition of what it means to be successful as a country, as a society, is compelling, and increasingly so.
Et en réfléchissant à ces dix dernières années de bouleversements politiques et économiques, d'inégalités grandissantes, en anticipant les défis de l'urgence climatique, de l'accroissement de la robotisation, du vieillissement de la population, je pense que les arguments plaidant pour une définition plus large de ce que signifie la réussite d'un pays, d'une société, sont de plus en plus convaincants.
And that is why Scotland, in 2018, took the lead, took the initiative in establishing a new network called the Wellbeing Economy Governments group, bringing together as founding members the countries of Scotland, Iceland and New Zealand, for obvious reasons. We're sometimes called the SIN countries, although our focus is very much on the common good. And the purpose of this group is to challenge that focus on the narrow measurement of GDP. To say that, yes, economic growth matters -- it is important -- but it is not all that is important. And growth in GDP should not be pursued at any or all cost. In fact, the argument of that group is that the goal, the objective of economic policy should be collective well-being: how happy and healthy a population is, not just how wealthy a population is.
C'est pourquoi, en 2018, l’Écosse a joué un rôle moteur, a pris l'initiative de fonder un nouveau réseau baptisé le groupe des États pour une économie du bien-être, rassemblant comme membres fondateurs l’Écosse, l'Islande et la Nouvelle-Zélande pour des raisons évidentes. On nous appelle les « pays du péché », [NdT : SIN par leurs initiales en anglais] mais notre objectif est pourtant bien centré sur le bien commun. Et le but de ce groupe est de remettre en cause la focalisation sur une mesure étriquée, le PIB. Je tiens à dire que oui, la croissance économique compte – c'est important – mais il y a d'autres choses importantes. Et la croissance du PIB ne devrait pas être recherchée à tout prix. En fait, le point de vue de ce groupe, c'est que le but, l'objectif, de la politique économique devrait être le bien-être collectif : que la population soit heureuse et en bonne santé, pas seulement élever son niveau de richesse.
And I'll touch on the policy implications of that in a moment. But I think, particularly in the world we live in today, it has a deeper resonance. You know, when we focus on well-being, we start a conversation that provokes profound and fundamental questions. What really matters to us in our lives? What do we value in the communities we live in? What kind of country, what kind of society, do we really want to be? And when we engage people in those questions, in finding the answers to those questions, then I believe that we have a much better chance of addressing the alienation and disaffection from politics that is so prevalent in so many countries across the developed world today.
Et je vais aborder les implications politiques dans un instant. Mais je pense que, notamment dans le monde où nous vivons, cette opinion a une forte résonance. Quand nous nous focalisons sur le bien-être, nous lançons un débat qui suscite des questions profondes et essentielles. Qu'est-ce qui compte vraiment pour nous dans la vie ? A quoi attachons-nous de l'importance dans les sociétés où nous vivons ? Quelle sorte de pays, quel type de société, voulons-nous vraiment être ? Et quand nous impliquons les gens dans ces discussions, pour trouver des réponses à ces questions, alors je crois que nous avons bien plus de possibilités de répondre au désintérêt et à la désaffection pour la politique qui sont si répandus dans tellement de pays avec une économie développée.
In policy terms, this journey for Scotland started back in 2007, when we published what we call our National Performance Framework, looking at the range of indicators that we measure ourselves against. And those indicators are as varied as income inequality, the happiness of children, access to green spaces, access to housing. None of these are captured in GDP statistics, but they are all fundamental to a healthy and a happy society.
Sur le plan politique, ce processus a commencé en 2007 en Écosse, quand nous avons publié notre Cadre national de performance, en examinant la gamme d'indicateurs avec lesquels nous nous mesurons. Ces indicateurs sont variés et vont des inégalités de revenus au bonheur des enfants, à l'accès aux espaces verts ou au logement. Aucun d'entre eux n'est pris en compte dans l'établissement du PIB, même s'ils sont essentiels pour une société heureuse et prospère.
(Applause)
(Applaudissements)
And that broader approach is at the heart of our economic strategy, where we give equal importance to tackling inequality as we do to economic competitiveness. It drives our commitment to fair work, making sure that work is fulfilling and well-paid. It's behind our decision to establish a Just Transition Commission to guide our path to a carbon zero economy. We know from economic transformations of the past that if we're not careful, there are more losers than winners. And as we face up to the challenges of climate change and automation, we must not make those mistakes again.
Cette approche élargie est au cœur de notre stratégie économique, dans laquelle la lutte contre les inégalités a autant d'importance que la compétitivité économique. Elle guide notre engagement pour un travail juste, en garantissant qu'il soit épanouissant et bien payé. Elle a motivé notre décision de créer une Commission de Transition Juste afin de nous accompagner vers une économie zéro carbone. Nous savons des transformations économiques du passé que si nous n'y prenons pas garde, il y a plus de perdants que de gagnants. Et face aux défis du changement climatique et de la robotisation, nous ne devons pas répéter ces erreurs.
The work we're doing here in Scotland is, I think, significant, but we have much, much to learn from other countries. I mentioned, a moment ago, our partner nations in the Wellbeing network: Iceland and New Zealand. It's worth noting, and I'll leave it to you to decide whether this is relevant or not, that all three of these countries are currently led by women.
Le travail que nous faisons ici en Écosse est important, je pense, mais nous avons énormément à apprendre des autres pays. J'ai cité, il y a un instant, nos pays partenaires au sein du réseau pour le bien-être : l'Islande et la Nouvelle-Zélande. À noter, et je vous laisse le soin de décider si c'est pertinent ou non, que ces trois pays sont actuellement dirigés par des femmes.
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They, too, are doing great work. New Zealand, in 2019, publishing its first Wellbeing Budget, with mental health at its heart; Iceland leading the way on equal pay, childcare and paternity rights -- not policies that we immediately think of when we talk about creating a wealthy economy, but policies that are fundamental to a healthy economy and a happy society.
Elles aussi font un excellent travail. En 2019 la Nouvelle-Zélande a rendu public son premier budget pour le bien-être, qui repose sur la santé mentale. L'Islande a ouvert la voie sur l'égalité salariale, la garde d'enfants et les droits des pères – des politiques auxquelles on ne pense pas spontanément quand on parle de créer une économie prospère, mais des politiques essentielles pour une économie saine et une société heureuse.
I started with Adam Smith and "The Wealth of Nations." In Adam Smith's earlier work, "The Theory of Moral Sentiments," which I think is just as important, he made the observation that the value of any government is judged in proportion to the extent that it makes its people happy. I think that is a good founding principle for any group of countries focused on promoting well-being. None of us have all of the answers, not even Scotland, the birthplace of Adam Smith. But in the world we live in today, with growing divides and inequalities, with disaffection and alienation, it is more important than ever that we ask and find the answers to those questions and promote a vision of society that has well-being, not just wealth, at its very heart.
J'ai commencé par Adam Smith et « La Richesse des nations ». Dans le premier ouvrage d'Adam Smith, « La Théorie des Sentiments Moraux », qui est aussi important, je pense, il fait remarquer que la valeur d'un État est jugée en fonction de sa capacité à rendre ses habitants heureux. Je pense que c'est un bon principe fondateur pour un groupe de pays qui se concentrent sur la promotion du bien-être. Aucun de nous n'a toutes les réponses, pas même en Écosse, la patrie d'Adam Smith. Mais dans le monde actuel, marqué par des divisions et des inégalités croissantes, par la désaffection et le désintérêt, il est plus que jamais primordial de se poser ces questions, d'en trouver des réponses et d'encourager une vision de la société qui repose sur le bien-être et plus seulement sur la richesse matérielle.
(Applause)
(Applaudissements)
You are right now in the beautiful, sunny capital city ...
Vous êtes actuellement dans la belle capitale ensoleillée –
(Laughter)
(Rires)
of the country that led the world in the Enlightenment, the country that helped lead the world into the industrial age, the country that right now is helping to lead the world into the low carbon age. I want, and I'm determined, that Scotland will also be the country that helps change the focus of countries and governments across the world to put well-being at the heart of everything that we do. I think we owe that to this generation. I certainly believe we owe that to the next generation and all those that come after us. And if we do that, led here from the country of the Enlightenment, then I think we create a better, healthier, fairer and happier society here at home. And we play our part in Scotland in building a fairer, happier world as well.
du pays qui a conduit le monde vers les Lumières, le pays qui contribué à mener le monde vers l'époque industrielle, le pays qui accompagne actuellement le monde vers une économie sobre en carbone. Je veux et je suis résolue à ce que l’Écosse soit aussi le pays qui aide à changer la vision des pays et gouvernements du monde entier pour intégrer le bien-être au cœur de toutes nos actions. Je pense que nous le devons à notre génération. Je crois naturellement que nous le devons à la génération future et à toutes celles qui viendront après nous. Et si nous le faisons, conduit ici du pays des Lumières, alors je pense que nous créerons une société meilleure, plus prospère, plus équitable et plus heureuse dans notre pays. Nous jouons notre rôle en Écosse dans la construction d'un monde plus juste et plus heureux.
Thank you very much.
Merci beaucoup.
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(Applaudissements)