Two twin domes, two radically opposed design cultures. One is made of thousands of steel parts, the other of a single silk thread. One is synthetic, the other organic. One is imposed on the environment, the other creates it. One is designed for nature, the other is designed by her.
Deux dômes jumeaux, deux cultures architecturales radicalement opposées. L'un est fait de milliers de morceaux d'acier, l'autre d'un fil de soie unique. L'un est synthétique, l'autre est organique. L'un est imposé à l'environnement, l'autre crée l'environnement. L'un est créé pour la nature, l'autre est créé par la nature.
Michelangelo said that when he looked at raw marble, he saw a figure struggling to be free. The chisel was Michelangelo's only tool. But living things are not chiseled. They grow. And in our smallest units of life, our cells, we carry all the information that's required for every other cell to function and to replicate.
Michel-Ange disait que quand il regardait du marbre brut, il voyait un personnage luttant pour sa liberté. Le burin était le seul outil de Michel-Ange. Mais les êtres vivants ne sont pas ciselés. Ils grandissent. Et dans les plus petites parcelles vivantes, nos cellules, nous détenons toutes les informations nécessaires au fonctionnement et à la réplication des autres cellules.
Tools also have consequences. At least since the Industrial Revolution, the world of design has been dominated by the rigors of manufacturing and mass production. Assembly lines have dictated a world made of parts, framing the imagination of designers and architects who have been trained to think about their objects as assemblies of discrete parts with distinct functions.
Les outils ont aussi des conséquences. Depuis la Révolution Industrielle, le monde du design est dominé par les rigueurs de la manufacture et de la production de masse. Les chaines de montage ont dicté un monde fait de pièces détachées, encadrant l'imagination des designers et architectes, été entrainés à penser à leurs objets comme des assemblages de morceaux distincts avec des fonctions distinctes.
But you don't find homogenous material assemblies in nature. Take human skin, for example. Our facial skins are thin with large pores. Our back skins are thicker, with small pores. One acts mainly as filter, the other mainly as barrier, and yet it's the same skin: no parts, no assemblies. It's a system that gradually varies its functionality by varying elasticity. So here this is a split screen to represent my split world view, the split personality of every designer and architect operating today between the chisel and the gene, between machine and organism, between assembly and growth, between Henry Ford and Charles Darwin. These two worldviews, my left brain and right brain, analysis and synthesis, will play out on the two screens behind me. My work, at its simplest level, is about uniting these two worldviews, moving away from assembly and closer into growth.
Mais, dans la nature, vous ne trouvez pas d'assemblages homogènes de matériaux. Prenez la peau humaine, par exemple. Notre peau du visage est mince avec des pores larges. Notre peau dans le dos est plus épaisse avec de petits pores. L'une agit principalement comme un filtre, l'autre comme une barrière, et pourtant c'est la même peau : pas de pièces détachées, pas d'assemblage. C'est un système qui fait progressivement varier sa fonctionnalité en modifiant son élasticité. Voici un écran partagé pour représenter ma vue partagée du monde, la personnalité divisée de chaque designer et architecte travaillant aujourd'hui entre le burin et le gène, entre la machine et l'organisme, entre l'assemblage et la croissance, entre Henry Ford et Charles Darwin. Ces deux visions du monde, les hémisphères gauche et droit de mon cerveau, l'analyse et la synthèse, joueront sur les deux écrans derrière moi. Mon travail, en toute simplicité, est d'unir ces deux visions du monde, de s'éloigner de l'assemblage pour se rapprocher de la croissance.
You're probably asking yourselves: Why now? Why was this not possible 10 or even five years ago? We live in a very special time in history, a rare time, a time when the confluence of four fields is giving designers access to tools we've never had access to before. These fields are computational design, allowing us to design complex forms with simple code; additive manufacturing, letting us produce parts by adding material rather than carving it out; materials engineering, which lets us design the behavior of materials in high resolution; and synthetic biology, enabling us to design new biological functionality by editing DNA. And at the intersection of these four fields, my team and I create. Please meet the minds and hands of my students.
Vous vous demandez probablement : Pourquoi maintenant ? Pourquoi cela n'était-il pas possible il y a 10 ans ou même 5 ans ? Nous vivons à une période de l'histoire très spéciale, un moment rare, un moment où la confluence de quatre domaines offre aux designers un accès à des outils auxquels nous n'avons jamais eu accès. Ces domaines sont la conception assistée par ordinateur, nous permettant de créer des formes complexes avec un code simple ; la fabrication additive, nous permettant de produire des éléments en ajoutant de la matière plutôt qu'en découpant ; l'ingénierie des matériaux, nous laissant créer le comportement des matériaux en haute résolution ; et la biologie synthétique, nous permettant de créer de nouvelles fonctionnalités biologiques en modifiant l'ADN. Et à l'intersection de ces quatre domaines, mon équipe et moi créons. Voici les esprits et mains de mes étudiants.
We design objects and products and structures and tools across scales, from the large-scale, like this robotic arm with an 80-foot diameter reach with a vehicular base that will one day soon print entire buildings, to nanoscale graphics made entirely of genetically engineered microorganisms that glow in the dark. Here we've reimagined the mashrabiya, an archetype of ancient Arabic architecture, and created a screen where every aperture is uniquely sized to shape the form of light and heat moving through it.
Nous créons des objets, des produits, des structures et des outils à différentes échelles, d'une grande échelle, comme ce bras robotisé d'une portée de 30 mètres de diamètre ayant une base motorisée qui, bientôt, créera des bâtiments entiers, à des graphiques à l'échelle nanométrique entièrement créés par des micro-organismes issus du génie génétique et qui brillent dans le noir. Nous avons ré-imaginé le moucharabié, un archétype de l'ancienne architecture arabe, et créé un écran où chaque ouverture est taillée de manière unique pour façonner la forme de la lumière et la chaleur qui passent à travers.
In our next project, we explore the possibility of creating a cape and skirt -- this was for a Paris fashion show with Iris van Herpen -- like a second skin that are made of a single part, stiff at the contours, flexible around the waist. Together with my long-term 3D printing collaborator Stratasys, we 3D-printed this cape and skirt with no seams between the cells, and I'll show more objects like it. This helmet combines stiff and soft materials in 20-micron resolution. This is the resolution of a human hair. It's also the resolution of a CT scanner. That designers have access to such high-resolution analytic and synthetic tools, enables to design products that fit not only the shape of our bodies, but also the physiological makeup of our tissues. Next, we designed an acoustic chair, a chair that would be at once structural, comfortable and would also absorb sound. Professor Carter, my collaborator, and I turned to nature for inspiration, and by designing this irregular surface pattern, it becomes sound-absorbent. We printed its surface out of 44 different properties, varying in rigidity, opacity and color, corresponding to pressure points on the human body. Its surface, as in nature, varies its functionality not by adding another material or another assembly, but by continuously and delicately varying material property.
Dans notre prochain projet, nous explorons la possibilité de créer une cape et une jupe -- c'était pour un défilé parisien avec Iris van Herpen -- comme une deuxième peau, en un seul morceau, avec des contours rigides et une taille flexible. Avec Statasys, un imprimeur 3D et un collaborateur de longue durée, nous avons imprimé en 3D cette cape et cette jupe sans coutures entre les cellules, et je vais vous montrer d'autres objets similaires. Ce casque combine des matières rigides et molles avec une précision de 20 microns. Cela correspond à un cheveu humain. C'est aussi la résolution d'un tomodensitomètre. Que les designers aient accès à des outils analytiques et synthétiques de si grande précision nous permet de créer des produits adaptés non seulement à la forme de notre corps, mais aussi à la composition physiologique de nos tissus. Ensuite, nous avons créé une chaise acoustique, une chaise qui serait à la fois structurelle, confortable et qui absorberait également le son. Le professeur Carter, mon collaborateur, et moi avons cherché l'inspiration dans la nature, et en créant ce motif surfacique irrégulier, cela absorbe le son. Nous avons imprimé cette surface à partie de 44 propriétés différentes, ayant différentes rigidités, opacités et couleurs, correspondant à des points de pression du corps humain. Sa surface, comme dans la nature, a une fonctionnalité qui varie non pas en ajoutant un autre matériau ou un autre assemblage, mais en faisant continuellement et délicatement varier
But is nature ideal?
les propriétés de la matière.
Are there no parts in nature? I wasn't raised in a religious Jewish home, but when I was young, my grandmother used to tell me stories from the Hebrew Bible, and one of them stuck with me and came to define much of what I care about. As she recounts: "On the third day of Creation, God commands the Earth to grow a fruit-bearing fruit tree." For this first fruit tree, there was to be no differentiation between trunk, branches, leaves and fruit. The whole tree was a fruit. Instead, the land grew trees that have bark and stems and flowers. The land created a world made of parts. I often ask myself, "What would design be like if objects were made of a single part? Would we return to a better state of creation?"
Mais la nature est-elle idéale ? N'y a-t-il pas de pièces détachées dans la nature ? Je n'ai pas été élevée dans une famille juive pratiquante, mais quand j'étais petite, ma grand-mère me racontait des histoires de la bible hébraïque, et l'une d'entre elles m'est restée et a défini ce à quoi je tiens vraiment. Comme elle raconte : « Le troisième jour de la Création, Dieu ordonne à la Terre de faire pousser un arbre à fruits. » Pour cet arbre à fruits, il n'y avait pas de différence entre le tronc, les branches, les feuilles et les fruits. L'arbre entier était un fruit. Au lieu de cela, la terre a fait pousser un arbre qui a une écorce, des tiges et des fleurs. La terre a créé un monde fait de pièces détachées. Je me demande souvent : « Que serait le design si les objets étaient en un seul morceau ? Retournerions-nous à un stade meilleur de la création ? »
So we looked for that biblical material, that fruit-bearing fruit tree kind of material, and we found it. The second-most abundant biopolymer on the planet is called chitin, and some 100 million tons of it are produced every year by organisms such as shrimps, crabs, scorpions and butterflies. We thought if we could tune its properties, we could generate structures that are multifunctional out of a single part. So that's what we did. We called Legal Seafood --
Nous avons cherché ce matériau biblique, le genre de matériau de l'arbre à fruits, et nous l'avons trouvé. Le second bio-polymère le plus abondant sur la planète s'appelle la chitine, et quelques 100 millions de tonnes en sont produites chaque année par des organismes tels que les crevettes, les crabes, les scorpions, les papillons. Nous pensions que si nous pouvions adapter ses propriétés, nous pourrions générer des structures qui sont multifonctionnelles et en un seul morceau. C'est ce que nous avons fait. Nous avons appelé Legal Seafood --
(Laughter)
(Rires)
we ordered a bunch of shrimp shells, we grinded them and we produced chitosan paste. By varying chemical concentrations, we were able to achieve a wide array of properties -- from dark, stiff and opaque, to light, soft and transparent. In order to print the structures in large scale, we built a robotically controlled extrusion system with multiple nozzles. The robot would vary material properties on the fly and create these 12-foot-long structures made of a single material, 100 percent recyclable. When the parts are ready, they're left to dry and find a form naturally upon contact with air. So why are we still designing with plastics? The air bubbles that were a byproduct of the printing process were used to contain photosynthetic microorganisms that first appeared on our planet 3.5 billion year ago, as we learned yesterday. Together with our collaborators at Harvard and MIT, we embedded bacteria that were genetically engineered to rapidly capture carbon from the atmosphere and convert it into sugar. For the first time, we were able to generate structures that would seamlessly transition from beam to mesh, and if scaled even larger, to windows. A fruit-bearing fruit tree. Working with an ancient material, one of the first lifeforms on the planet, plenty of water and a little bit of synthetic biology, we were able to transform a structure made of shrimp shells into an architecture that behaves like a tree. And here's the best part: for objects designed to biodegrade, put them in the sea, and they will nourish marine life; place them in soil, and they will help grow a tree.
nous avons commandé des carapaces de crevettes, nous les avons écrasées et avons produit une pâte de chitosan. En faisant varier les concentrations chimiques, nous avons réussi à obtenir une grande variété de propriétés -- d'un matériau sombre, rigide et opaque à un clair, mou et transparent. Afin d'imprimer les structures à grande échelle, nous avons construit un système d'extrusion robotisé à orifices multiples. Le robot faisait varier en permanence les propriétés de la matière et créait ces structures de 3 mètres de long faite d'une seule matière, 100% recyclables. Quand les morceaux sont prêts, on les met à sécher et ils prennent forme naturellement au contact de l'air. Pourquoi nous entêtons-nous à fabriquer des objets en plastique ? Les bulles d'air qui étaient un sous-produit du processus d'impression contenaient des micro-organismes photosynthétiques qui sont apparus sur Terre il y a 3,5 milliards d'années, comme nous l'avons appris hier. Avec nos collaborateurs à Harvard et au MIT, nous avons intégré des bactéries issues du génie génétique afin de capturer rapidement le carbone dans l'atmosphère et de le transformer en sucre. Pour la première fois, nous avons été capables de générer des structures ayant une transition parfaite d'un morceau à un maillage, et à une échelle encore plus grande, à une fenêtre. Un arbre à fruits. En travaillant avec un vieux matériau, l'une des premières formes de vie sur la planète, beaucoup d'eau et un peu de biologie synthétique, nous avons pu transformer une structure faite de carapaces de crevettes en une architecture qui se comporte comme un arbre. Et voici le meilleur : des objets conçus pour se bio-dégrader, mettez-les dans la mer et ils nourriront la vie marine ; placez-les dans la terre, et ils aideront à faire pousser un arbre.
The setting for our next exploration using the same design principles was the solar system. We looked for the possibility of creating life-sustaining clothing for interplanetary voyages. To do that, we needed to contain bacteria and be able to control their flow. So like the periodic table, we came up with our own table of the elements: new lifeforms that were computationally grown, additively manufactured and biologically augmented. I like to think of synthetic biology as liquid alchemy, only instead of transmuting precious metals, you're synthesizing new biological functionality inside very small channels. It's called microfluidics. We 3D-printed our own channels in order to control the flow of these liquid bacterial cultures. In our first piece of clothing, we combined two microorganisms. The first is cyanobacteria. It lives in our oceans and in freshwater ponds. And the second, E. coli, the bacterium that inhabits the human gut. One converts light into sugar, the other consumes that sugar and produces biofuels useful for the built environment. Now, these two microorganisms never interact in nature. In fact, they never met each other. They've been here, engineered for the first time, to have a relationship inside a piece of clothing. Think of it as evolution not by natural selection, but evolution by design. In order to contain these relationships, we've created a single channel that resembles the digestive tract, that will help flow these bacteria and alter their function along the way. We then started growing these channels on the human body, varying material properties according to the desired functionality. Where we wanted more photosynthesis, we would design more transparent channels. This wearable digestive system, when it's stretched end to end, spans 60 meters. This is half the length of a football field, and 10 times as long as our small intestines. And here it is for the first time unveiled at TED -- our first photosynthetic wearable, liquid channels glowing with life inside a wearable clothing.
Le cadre de notre prochaine exploration utilisant les mêmes principes de design était le système solaire. Nous avons considéré la possibilité de créer des vêtements de maintien en vie pour des voyages inter-planétaires. Pour faire cela, nous avions besoin de contenir les bactéries et de contrôler leur circulation. Nous avons mis en place un tableau d'éléments, comme le tableau périodique : de nouvelles formes de vie créées par ordinateur, fabriquées additivement et propagées biologiquement. J'aime penser à la biologie synthétique comme étant de l'alchimie liquide, mais au lieu de transformer des métaux précieux, vous synthétisez de nouvelles fonctionnalités biologiques dans de très petits canaux. Cela s'appelle la microfluidique. Nous avons imprimé nos canaux en 3D afin de contrôler le flux de ces cultures bactériennes liquides. Dans notre premier habit, nous avons combiné deux micro-organismes. Le premier est la cyanobactérie. Elle vit dans nos océans et dans les bassins d'eau douce. Et la deuxième, E. Coli, la bactérie qui vit dans les intestins humains. L'une transforme la lumière en sucre, l'autre consomme ce sucre et produit des carburants biologiques utiles pour construire l'environnement. Ces deux micro-organismes n'interagissent jamais dans la nature. En fait, ils ne se sont jamais rencontrés. Ils sont là, conçus pour la première fois pour avoir une relation à l'intérieur d'un vêtement. Voyez ça comme l'évolution pas par la sélection naturelle, mais par le design. Afin de contenir ces relations, nous avons créé un canal unique qui ressemble au tube digestif et qui aidera à faire circuler ces bactéries et à changer leurs fonctions au cours du trajet. Nous avons ensuite fait grandir ces canaux sur le corps humain, faisant varier les propriétés de la matière selon la fonction souhaitée. Quand nous voulions plus de photosynthèse, nous créions des canaux plus transparents. Ce système digestif portable, quand il est étiré, mesure 60 mètres. C'est la moitié d'un terrain de football, et 10 fois plus long que notre intestin grêle. Et le voici dévoilé pour la première fois à TED -- nous premier canal liquide, photosynthétique et portable brillant de vie dans un vêtement.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you.
Merci.
Mary Shelley said, "We are unfashioned creatures, but only half made up." What if design could provide that other half? What if we could create structures that would augment living matter? What if we could create personal microbiomes that would scan our skins, repair damaged tissue and sustain our bodies? Think of this as a form of edited biology. This entire collection, Wanderers, that was named after planets, was not to me really about fashion per se, but it provided an opportunity to speculate about the future of our race on our planet and beyond, to combine scientific insight with lots of mystery and to move away from the age of the machine to a new age of symbiosis between our bodies, the microorganisms that we inhabit, our products and even our buildings. I call this material ecology.
Mary Shelley a dit : « Nous sommes des créatures indémodables, mais seulement à moitié finies. » Et si le design pouvait fournir la deuxième moitié ? Et si nous pouvions créer des structures qui augmenteraient la matière vivante ? Et si nous pouvions créer des micro-biomes personnels qui analyseraient notre peau, répareraient les tissus abimés et nourriraient notre corps ? Pensez-y comme étant une forme de biologie modifiée. Cette collection entière, Wanderers, qui a pris son nom de planètes, ne tenait, pour moi, pas vraiment de la mode en soi, mais donnait une opportunité de spéculer sur le futur de notre race sur notre planète et au-delà, de combiner une vision scientifique à beaucoup de mystères et de s'éloigner de l'âge de la machine pour aller vers un nouvel âge de symbiose entre nos corps, les micro-organismes qui vivent en nous, nos produits et mêmes nos bâtiments. J'appelle cela l'écologie matérielle.
To do this, we always need to return back to nature. By now, you know that a 3D printer prints material in layers. You also know that nature doesn't. It grows. It adds with sophistication. This silkworm cocoon, for example, creates a highly sophisticated architecture, a home inside which to metamorphisize. No additive manufacturing today gets even close to this level of sophistication. It does so by combining not two materials, but two proteins in different concentrations. One acts as the structure, the other is the glue, or the matrix, holding those fibers together. And this happens across scales. The silkworm first attaches itself to the environment -- it creates a tensile structure -- and it then starts spinning a compressive cocoon. Tension and compression, the two forces of life, manifested in a single material.
Pour faire cela, nous avons toujours besoin de retourner à la nature. Vous savez maintenant qu'une imprimante 3D imprime les matériaux par couches. Ce n'est pas le cas de la nature. La nature grandit. Elle ajoute de la sophistication. Le cocon du ver à soie, par exemple, crée une architecture hautement sophistiquée, une maison dans laquelle se métamorphoser. Aucune fabrication additive ne s'approche de ce niveau de sophistication. Il est atteint en combinant non pas deux matières, mais deux protéines en différentes concentrations. L'une agit comme une structure, l'autre est la colle, ou la matrice, maintenant ces fibres ensemble. Cela se produit à différentes échelles. Le ver à soie commence par s'attacher à l'environnement -- cela crée une structure tensostatique -- puis il commence à filer un cocon compressif. La tension et la compression, les deux forces de la vie, s'exprimant dans un seul matériau.
In order to better understand how this complex process works, we glued a tiny earth magnet to the head of a silkworm, to the spinneret. We placed it inside a box with magnetic sensors, and that allowed us to create this 3-dimensional point cloud and visualize the complex architecture of the silkworm cocoon. However, when we placed the silkworm on a flat patch, not inside a box, we realized it would spin a flat cocoon and it would still healthily metamorphisize. So we started designing different environments, different scaffolds, and we discovered that the shape, the composition, the structure of the cocoon, was directly informed by the environment.
Afin de mieux comprendre la complexité du fonctionnement de ce processus, nous avons collé un petit aimant naturel sur la tête d'un ver à soie, à la filière. Nous l'avons mis dans une boite avec des capteurs magnétiques, cela nous a permis de créer ce nuage de points en 3 dimensions et de visualiser l'architecture complexe du cocon du ver à soie. Quand nous avons placé le ver à soie sur une surface plate, pas à l'intérieur d'une boite, nous avons réalisé qu'il filait un cocon plat et qu'il se métamorphoserait sainement. Nous avons commencé à créer différents environnements et échafaudages. Nous avons découvert que la forme, la composition, la structure du cocon étaient directement impactées par l'environnement.
Silkworms are often boiled to death inside their cocoons, their silk unraveled and used in the textile industry. We realized that designing these templates allowed us to give shape to raw silk without boiling a single cocoon.
Les vers à soie sont souvent cuits dans leur cocon jusqu'à leur mort, leur soie est démêlée et utilisée dans l'industrie textile. Nous avons réalisé que créer ces modèles nous permettait de donner une forme à la soie brute sans faire cuire un seul cocon.
(Applause)
(Applaudissements)
They would healthily metamorphisize, and we would be able to create these things.
Ils se métamorphosent sainement et sont capables de créer ces choses.
So we scaled this process up to architectural scale. We had a robot spin the template out of silk, and we placed it on our site. We knew silkworms migrated toward darker and colder areas, so we used a sun path diagram to reveal the distribution of light and heat on our structure. We then created holes, or apertures, that would lock in the rays of light and heat, distributing those silkworms on the structure.
Nous avons redimensionné le processus à l'échelle architecturale. Un robot filait le modèle en soie, et nous le placions sur notre site. Nous savions que les vers à soie migraient vers des zones plus sombres et froides, nous avons donc utilisé le chemin du soleil pour mettre à jour la distribution de la lumière et de la chaleur sur notre structure. Nous avons ensuite créé des trous, ou ouvertures, qui concentreraient les rayons de lumière et de chaleur, distribuant ces vers à soie sur la structure.
We were ready to receive the caterpillars. We ordered 6,500 silkworms from an online silk farm. And after four weeks of feeding, they were ready to spin with us. We placed them carefully at the bottom rim of the scaffold, and as they spin they pupate, they mate, they lay eggs, and life begins all over again -- just like us but much, much shorter.
Nous étions prêts à recevoir les chenilles. Nous avons commandé 6 500 vers à soie à une magnanerie en ligne. Après 4 semaines d'alimentation, ils étaient prêts à filer. Nous les avons prudemment placés sur le bord le plus élevé de l'échafaudage, et, en filant, ils se nymphosent, s'accouplent, pondent des œufs, et la vie recommence -- comme nous mais en beaucoup plus court.
Bucky Fuller said that tension is the great integrity, and he was right. As they spin biological silk over robotically spun silk, they give this entire pavilion its integrity. And over two to three weeks, 6,500 silkworms spin 6,500 kilometers. In a curious symmetry, this is also the length of the Silk Road. The moths, after they hatch, produce 1.5 million eggs. This could be used for 250 additional pavilions for the future.
Bucky Fuller a dit que la tension était la grande intégrité, et il avait raison. Alors qu'ils filent de la soie biologique sur de la soie filée par un robot, ils donnent son intégrité à ce pavillon entier. En 2 ou 3 semaines, 6 500 vers à soie filent 6 500 kilomètres. Avec une symétrie étrange, c'est également la longueur de la Route de la Soie. Les papillons, une fois éclos, produisent 1,5 millions d’œufs. Cela pourrait être utilisé pour 250 autres pavillons.
So here they are, the two worldviews. One spins silk out of a robotic arm, the other fills in the gaps.
Donc les voici, les deux visions du monde. L'une file de la soie avec un bras robotisé, l'autre comble les trous.
If the final frontier of design is to breathe life into the products and the buildings around us, to form a two-material ecology, then designers must unite these two worldviews. Which brings us back, of course, to the beginning. Here's to a new age of design, a new age of creation, that takes us from a nature-inspired design to a design-inspired nature, and that demands of us for the first time that we mother nature.
Si la frontière finale du design est d'amener la vie dans les produits et les bâtiments qui nous entourent, de créer une écologie à deux matières, alors les designers doivent unir ces deux visions du monde. Ce qui, bien sûr, nous ramène au commencement. A un nouvel âge de design, un nouvel âge de création, qui nous amène d'un design inspiré par la nature à une nature inspirée par le design, et qui nous demande pour la première fois d'agir comme mère nature.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you very much. Thank you.
Merci beaucoup. Merci.
(Applause)
(Applaudissements)