You're looking at a woman who was publicly silent for a decade. Obviously, that's changed, but only recently.
Vous êtes face à une femme qui ne s'est pas exprimée en public pendant dix ans. Comme vous le voyez, ça a changé, mais c'est tout récent.
It was several months ago that I gave my very first major public talk, at the Forbes "30 Under 30 Summit" -- 1,500 brilliant people, all under the age of 30. That meant that in 1998, the oldest among the group were only 14, and the youngest, just four. I joked with them that some might only have heard of me from rap songs. Yes, I'm in rap songs.
Ce n'est qu'il y a quelques mois que j'ai donné ma première conférence en public, au sommet Forbes 30 Under 30: 1 500 personnalités brillantes de moins de trente ans. Ce qui voulait dire qu'en 1998, les plus âgés du groupe avaient 14 ans, les plus jeunes, juste quatre. J'ai plaisanté en disant qu'ils avaient peut-être entendu parler de moi dans des morceaux de rap.
(Laughter)
Oui, je suis dans des morceaux rap.
Almost 40 rap songs.
Quelque quarante morceaux. (Rires)
(Laughter)
But the night of my speech, a surprising thing happened. At the age of 41, I was hit on by a 27-year-old guy.
Mais ce soir-là, il s'est passé quelque chose de surprenant.
(Laughter)
A 41 ans, je me suis fait draguer par un gars qui en avait 27.
I know, right? He was charming, and I was flattered, and I declined. You know what his unsuccessful pickup line was? He could make me feel 22 again.
Dingue, je sais. Il était charmant, j'étais flattée, et je l'ai éconduit. Parce que sa malheureuse approche était... qu'il pouvait me faire retrouver mes 22 ans !
(Laughter)
(Rires) (Applaudissements)
(Applause)
I realized, later that night, I'm probably the only person over 40 who does not want to be 22 again.
Plus tard, je me suis rendu compte que je devais être la seule quadra à ne pas vouloir avoir de nouveau 22 ans.
(Laughter)
(Rires) (Applaudissements)
(Applause)
At the age of 22, I fell in love with my boss. And at the age of 24, I learned the devastating consequences.
A 22 ans, je suis tombée amoureuse de mon patron. A 24 ans, j'en ai souffert les conséquences dévastatrices.
Can I see a show of hands of anyone here who didn't make a mistake or do something they regretted at 22? Yep. That's what I thought. So like me, at 22, a few of you may have also taken wrong turns and fallen in love with the wrong person, maybe even your boss. Unlike me, though, your boss probably wasn't the president of the United States of America.
Je voudrais voir lever la main à ceux qui n'ont pas commis d'erreur à 22 ans ? Je m'en doutais... Donc, comme moi, certains d'entre vous ont pris le mauvais chemin, sont tombés amoureux de la mauvaise personne, peut-être même de leur patron. Mais le vôtre n'était probablement pas, comme le mien, le président des États-Unis.
(Laughter)
Of course, life is full of surprises.
Quoique, on ne peut jurer de rien...
Not a day goes by that I'm not reminded of my mistake, and I regret that mistake deeply.
Il ne se passe pas un jour sans qu'on me rappelle mon erreur, que je regrette profondément.
In 1998, after having been swept up into an improbable romance, I was then swept up into the eye of a political, legal and media maelstrom like we had never seen before. Remember, just a few years earlier, news was consumed from just three places: reading a newspaper or magazine, listening to the radio or watching television. That was it. But that wasn't my fate. Instead, this scandal was brought to you by the digital revolution. That meant we could access all the information we wanted, when we wanted it, anytime, anywhere. And when the story broke in January 1998, it broke online. It was the first time the traditional news was usurped by the internet for a major news story -- a click that reverberated around the world.
En 1998, après avoir été entraînée dans une romance improbable, j'ai été entraînée dans un ouragan légal, politique et médiatique comme on n'en avait jamais vu. Rappelez-vous, quelques années en arrière, on apprenait les infos par seulement trois sources : la presse écrite, la radio, la télévision. C'était tout. Mon destin était autre. Le scandale vous a été servi par la révolution numérique, grâce à laquelle on pouvait suivre l'actu quand et où on voulait. Et quand le scandale a éclaté, en janvier 1998, il a éclaté en ligne. Pour la première fois, les médias traditionnels étaient devancés par l'Internet sur une affaire d'envergure, un simple clic qui s'est répercuté partout dans le monde.
What that meant for me personally was that overnight, I went from being a completely private figure to a publicly humiliated one, worldwide. I was patient zero of losing a personal reputation on a global scale almost instantaneously.
Pour moi, cela a impliqué passer du jour au lendemain, de l'anonymat absolu à l'humiliation internationale. J'étais le patient zéro de la perte de réputation instantanée à l'échelle mondiale.
This rush to judgment, enabled by technology, led to mobs of virtual stone-throwers. Granted, it was before social media, but people could still comment online, e-mail stories, and, of course, e-mail cruel jokes. News sources plastered photos of me all over to sell newspapers, banner ads online, and to keep people tuned to the TV. Do you recall a particular image of me, say, wearing a beret?
Les jugements hâtifs, facilités par la technologie, ont poussé les foules à me lapider virtuellement. Certes, c'était avant les réseaux sociaux, mais on pouvait déjà commenter en ligne, envoyer par e-mail des articles et bien sûr des blagues cruelles. La presse utilisait mon image à tout bout de champ pour vendre des journaux, des bandeaux publicitaires, et garder l'audience collée à la télé. Vous rappelez-vous, concrètement une photo de moi, où je portais... un béret ?
Now, I admit I made mistakes -- especially wearing that beret.
J'admets avoir commis des erreurs, notamment en portant ce béret.
(Laughter)
But the attention and judgment that I received -- not the story, but that I personally received -- was unprecedented. I was branded as a tramp, tart, slut, whore, bimbo, and, of course, "that woman." I was seen by many, but actually known by few. And I get it: it was easy to forget that that woman was dimensional, had a soul and was once unbroken.
Mais l'attention, les jugements portés sur moi - pas sur les faits, ceux que j’ai personnellement reçus, étaient sans précédent. On m'a traitée de traînée, pétasse, salope, pute, bimbo, et bien sûr, j'étais « cette femme ». Tout le monde me regardait, mais très peu me connaissaient en réalité. Je comprends : c'était facile d’oublier que « cette femme » était réelle, avait une âme, et avait autrefois une vie à elle.
When this happened to me 17 years ago, there was no name for it. Now we call it "cyberbullying" and "online harassment." Today, I want to share some of my experience with you, talk about how that experience has helped shape my cultural observations, and how I hope my past experience can lead to a change that results in less suffering for others.
Quand cela m'est arrivé il y a 17 ans, il n'y avait pas un nom pour ça. A présent, on parle de cyberintimidation et de harcèlement en ligne. Aujourd'hui, je veux partager une partie de mon expérience, parler de la façon dont elle a façonné mes observations sociétales et de comment j'entends mettre mon vécu au service d'un changement qui empêchera que d'autres souffrent.
In 1998, I lost my reputation and my dignity. I lost almost everything. And I almost lost my life.
En 1998, j'ai perdu ma réputation et ma dignité. J'ai presque tout perdu, j'ai failli même perdre la vie.
Let me paint a picture for you. It is September of 1998. I'm sitting in a windowless office room inside the Office of the Independent Counsel, underneath humming fluorescent lights. I'm listening to the sound of my voice, my voice on surreptitiously taped phone calls that a supposed friend had made the year before. I'm here because I've been legally required to personally authenticate all 20 hours of taped conversation. For the past eight months, the mysterious content of these tapes has hung like the sword of Damocles over my head. I mean, who can remember what they said a year ago? Scared and mortified, I listen, listen as I prattle on about the flotsam and jetsam of the day; listen as I confess my love for the president, and, of course, my heartbreak; listen to my sometimes catty, sometimes churlish, sometimes silly self being cruel, unforgiving, uncouth; listen, deeply, deeply ashamed, to the worst version of myself, a self I don't even recognize.
Laissez-moi décrire une scène : septembre 1998, je suis assise dans un bureau sans fenêtre au Bureau du Procureur Indépendant, sous l'éclairage des néons bourdonnants. J'écoute le son de ma propre voix, sur des bandes magnétiques enregistrées sournoisement l'année précédente par une soi-disant amie. J'y suis parce que j'ai l'obligation légale d'authentifier personnellement les vingt heures d'enregistrements. Pendant les huit mois précédents, le mystérieux contenu de ces bandes pendait sur ma tête comme une épée de Damoclès. Qui se rappelle une conversation vieille d'un an ? Effrayée et mortifiée, j'écoute, je m'écoute raconter les anecdotes de la journée, je m'entends avouer mon amour pour le Président, et bien sûr, mon chagrin. Je m'écoute être parfois vache, parfois vulgaire, ou bête, cruelle aussi, implacable, méchante... J'écoute, honteuse, très honteuse, la pire version de moi, un « moi » que j'ai du mal à reconnaître.
A few days later, the Starr Report is released to Congress, and all of those tapes and transcripts, those stolen words, form a part of it. That people can read the transcripts is horrific enough. But a few weeks later, the audiotapes are aired on TV, and significant portions made available online. The public humiliation was excruciating. Life was almost unbearable.
Quand le rapport Starr est remis au Congrès, les bandes et leur transcription, tous ces mots volés, en font partie. C'était déjà assez terrifiant que les gens puissent les lire, mais quelques semaines plus tard, les bandes passaient à la TV, des passages considérables se retrouvent sur Internet. L'humiliation publique était une torture. La vie, presque insupportable.
This was not something that happened with regularity back then in 1998, and by "this," I mean the stealing of people's private words, actions, conversations or photos, and then making them public -- public without consent, public without context and public without compassion.
Ce n'était pas quelque chose qui arrivait habituellement en 1998. Je veux dire, on ne volait pas comme ça les propos, actions, conversation ou photos privés des gens, pour les publier ensuite, sans leur consentement, sans les remettre dans le contexte, et sans aucune pitié.
Fast-forward 12 years, to 2010, and now social media has been born. The landscape has sadly become much more populated with instances like mine, whether or not someone actually made a mistake, and now, it's for both public and private people. The consequences for some have become dire, very dire.
Avance rapide sur douze ans. On est en 2010, les réseaux sociaux sont nés. Les cas comme le mien sont, malheureusement, beaucoup plus courants, que les gens aient fait quelque chose ou pas, et cela affecte aussi bien les célébrités que le citoyen lambda. Les conséquences pour certains ont été terriblement néfastes.
I was on the phone with my mom in September of 2010, and we were talking about the news of a young college freshman from Rutgers University, named Tyler Clementi. Sweet, sensitive, creative Tyler was secretly webcammed by his roommate while being intimate with another man. When the online world learned of this incident, the ridicule and cyberbullying ignited. A few days later, Tyler jumped from the George Washington Bridge to his death. He was 18.
Je parlais au téléphone avec ma mère en septembre 2010, on discutait à propos de l'étudiant de première année à l'Université de Rutgers Tyler Clementi. Tyler, sensible, doux, créatif, avait été filmé à son insu par son camarade de chambre alors qu'il embrassait un autre garçon. La cybersphère s'est emparée de l'incident et le persiflage et le harcèlement en ligne se sont déchaînés. Quelques jours plus tard, Tyler sautait du George Washington Bridge et mourait. Il avait 18 ans.
My mom was beside herself about what happened to Tyler and his family, and she was gutted with pain in a way that I just couldn't quite understand. And then eventually, I realized she was reliving 1998, reliving a time when she sat by my bed every night, reliving -- (Chokes up)
Ma mère était très affectée par le drame de Tyler et de sa famille, en proie à un chagrin qui m'échappait, jusqu'à ce que je comprenne, finalement, qu'elle revivait 1998, la période où elle passait chaque nuit à mon chevet, où elle ne me laissait pas fermer la porte de la salle de bains,
sorry -- reliving a time when she made me shower with the bathroom door open, and reliving a time when both of my parents feared that I would be humiliated to death, literally.
la période où elle et mon père craignaient que l'humiliation ne me tue littéralement.
Today, too many parents haven't had the chance to step in and rescue their loved ones. Too many have learned of their child's suffering and humiliation after it was too late. Tyler's tragic, senseless death was a turning point for me. It served to recontextualize my experiences, and I then began to look at the world of humiliation and bullying around me and see something different.
Aujourd'hui, trop de parents n'ont même pas la chance d'essayer de sauver leurs enfants. Trop nombreux sont ceux qui apprennent leur souffrance quand il est trop tard. La mort tragique et absurde de Tyler a marqué un tournant pour moi. Elle a servi à remettre en contexte mes expériences. J'ai commencé à observer l'humiliation à notre époque, et à voir quelque chose de différent.
In 1998, we had no way of knowing where this brave new technology called the internet would take us. Since then, it has connected people in unimaginable ways -- joining lost siblings, saving lives, launching revolutions ... But the darkness, cyberbullying, and slut-shaming that I experienced had mushroomed. Every day online, people -- especially young people, who are not developmentally equipped to handle this -- are so abused and humiliated that they can't imagine living to the next day. And some, tragically, don't. And there's nothing virtual about that.
En 1998, on ne pouvait savoir où cette invention incroyable, l'Internet, allait nous mener. Depuis, le Web a connecté des gens des façons les plus incroyables, réunissant des frères perdus de vue, sauvant des vies, lançant des révolutions, mais le côté néfaste - le harcèlement, la lapidation verbale que j'ai subis- s'est démultiplié. Chaque jour, en ligne, des gens, des jeunes surtout qui n'ont pas eu le temps de mûrir assez pour gérer ça, sont victimes d’abus, humiliés à tel point qu’ils n’imaginent pas vivre un jour de plus, et certains, tristement, n'y arrivent pas. Et il n'y a rien de virtuel là-dedans.
Childline, a UK nonprofit that's focused on helping young people on various issues, released a staggering statistic late last year: from 2012 to 2013, there was an 87 percent increase in calls and e-mails related to cyberbullying. A meta-analysis done out of the Netherlands showed that for the first time, cyberbullying was leading to suicidal ideations more significantly than offline bullying. And you know, what shocked me -- although it shouldn't have -- was other research last year that determined humiliation was a more intensely felt emotion than either happiness or even anger.
ChildLine, organisation britannique à but non lucratif pour les jeunes, a publié l'année dernière des statistiques glaçantes : entre 2012 et 2013, il y a eu une augmentation de 87 % d'appels et e-mails concernant le cyberharcèlement. Une méta-analyse faite aux Pays-Bas, montre que pour la première fois, la cyberintimidation éveillait plus de pensées suicidaires que le harcèlement « classique ». Aussi, j'ai été choquée, pourtant j'aurais dû le savoir, par une étude de l'année dernière montrant qu'on ressent l'humiliation plus intensément que le bonheur ou même la colère.
Cruelty to others is nothing new. But online, technologically enhanced shaming is amplified, uncontained and permanently accessible. The echo of embarrassment used to extend only as far as your family, village, school or community. But now, it's the online community too. Millions of people, often anonymously, can stab you with their words, and that's a lot of pain. And there are no perimeters around how many people can publicly observe you and put you in a public stockade. There is a very personal price to public humiliation, and the growth of the internet has jacked up that price.
La cruauté n'a rien de nouveau, mais sur le Web, les brimades amplifiées par la technologie n'ont pas de limites et sont accessibles en permanence. Avant, l'écho de la honte s'arrêtait aux limites de la famille, de l'école, du village, de la communauté. A présent, la limite, c'est le Web. Des millions de gens, souvent anonymes, peuvent te poignarder avec leurs mots, la douleur est insoutenable. Et il n'y a pas de clôture pour limiter le nombre de personnes qui peuvent vous observer et vous mettre au pilori. Il y a un prix très personnel à payer pour l'humiliation publique, et l'essor d'Internet a multiplié ce prix.
For nearly two decades now, we have slowly been sowing the seeds of shame and public humiliation in our cultural soil, both on- and offline. Gossip websites, paparazzi, reality programming, politics, news outlets and sometimes hackers all traffic in shame. It's led to desensitization and a permissive environment online, which lends itself to trolling, invasion of privacy and cyberbullying. This shift has created what Professor Nicolaus Mills calls "a culture of humiliation." Consider a few prominent examples just from the past six months alone. Snapchat, the service which is used mainly by younger generations and claims that its messages only have the life span of a few seconds. You can imagine the range of content that that gets. A third-party app which Snapchatters use to preserve the life span of the messages was hacked, and 100,000 personal conversations, photos and videos were leaked online, to now have a life span of forever. Jennifer Lawrence and several other actors had their iCloud accounts hacked, and private, intimate, nude photos were plastered across the internet without their permission. One gossip website had over five million hits for this one story. And what about the Sony Pictures cyberhacking? The documents which received the most attention were private e-mails that had maximum public embarrassment value.
Depuis deux décennies, on sème les graines de l'humiliation et la honte publiques dans notre sol culturel, aussi bien en ligne qu'ailleurs. Sites de ragots, paparazzis, télé-réalité, politique, médias et parfois hackers font de la honte leur fonds de commerce. Cela a mené à la désensibilisation, à la permissivité en ligne, qui a mené aux insultes, aux violations de vie privée, au cyberharcèlement. Ce changement a produit ce que le Pr Nicolaus Mills appelle la culture de l'humiliation. Quelques exemples juste sur les six derniers mois. Snapchat, cette appli utilisée surtout par des jeunes où les messages sont censés avoir une durée de vie de seulement quelques secondes. Vous pouvez imaginer le genre de contenu qu'on y trouve. Une appli tierce servant à garantir la courte durée de vie des messages, a été hackée, et cent mille conversations, images et vidéos privés ont filtré, et resteront accessibles en ligne pour toujours. Les comptes iCloud de Jennifer Lawrence et d'autres stars ont été piratés, et des photos privées déshabillées ont été diffusées sur Internet sans leur autorisation. Un site people a atteint 5 millions de clics, grâce à cette histoire. Que dire du piratage de Sony Pictures ? L'attention s'est portée surtout sur les mails privés à potentiel embarrassant maximal.
But in this culture of humiliation, there is another kind of price tag attached to public shaming. The price does not measure the cost to the victim, which Tyler and too many others -- notably, women, minorities and members of the LGBTQ community -- have paid, but the price measures the profit of those who prey on them. This invasion of others is a raw material, efficiently and ruthlessly mined, packaged and sold at a profit. A marketplace has emerged where public humiliation is a commodity, and shame is an industry. How is the money made? Clicks. The more shame, the more clicks. The more clicks, the more advertising dollars. We're in a dangerous cycle. The more we click on this kind of gossip, the more numb we get to the human lives behind it. And the more numb we get, the more we click. All the while, someone is making money off of the back of someone else's suffering. With every click, we make a choice. The more we saturate our culture with public shaming, the more accepted it is, the more we will see behavior like cyberbullying, trolling, some forms of hacking and online harassment. Why? Because they all have humiliation at their cores. This behavior is a symptom of the culture we've created. Just think about it.
Mais dans cette culture de l'humiliation, il y a un autre prix attaché à l'humiliation publique. Un prix qui ne mesure pas les coûts pour la victime, le prix que Tyler et d'autres, notamment des femmes, des minorités, des membres de la communauté LGBT ont payé, et ce prix est le profit pour ceux qui pillent leurs vies. La razzia sur les autres est une matière première, utilisée avec une efficacité impitoyable pour être emballée et vendue à profit. C'est un nouveau marché, où l'humiliation est un produit et la honte, une industrie. La monnaie d'échange ? Les clics. Plus grande est la honte plus nombreux sont les clics. Plus nombreux sont les clics, plus l'argent est engrangé via la publicité. Un cycle très dangereux. Plus on clique sur ce genre de contenus, plus notre indifférence aux vies des concernés grandit, et quand l'indifférence grandit, le nombre de clics aussi. Entre-temps, certains se remplissent les poches, sur la douleur des victimes. Quand on clique, on fait un choix. Si on laisse se banaliser l'humiliation publique, elle semblera plus acceptable, et incitera au cyberharcèlement, les insultes, certains piratages et l'intimidation en ligne. Pourquoi ? Parce l'humiliation est au cœur de ces pratiques. Ce comportement est un symptôme de la culture qu'on a créée. Juste pensez-y.
Changing behavior begins with evolving beliefs. We've seen that to be true with racism, homophobia
Un changement de comportement naît avec un changement dans les croyances.
and plenty of other biases, today and in the past. As we've changed beliefs about same-sex marriage, more people have been offered equal freedoms. When we began valuing sustainability, more people began to recycle. So as far as our culture of humiliation goes, what we need is a cultural revolution. Public shaming as a blood sport has to stop, and it's time for an intervention on the internet and in our culture.
Nous l'avons vu avec le racisme, l'homophobie, et plein d'autres préjugés tout au long de l'histoire. Le changement des principes sur le mariage homosexuel, a permis à un plus grand nombre de jouir des droits fondamentaux. La prise de conscience écologique a poussé plus de gens à recycler. En ce qui concerne la culture de l'humiliation, nous avons besoin d'une révolution culturelle. Il faut arrêter cette mise à mort qui est le cyberharcèlement, une intervention s'impose, sur Internet et dans la société.
The shift begins with something simple, but it's not easy. We need to return to a long-held value of compassion, compassion and empathy. Online, we've got a compassion deficit, an empathy crisis.
La mutation commence avec quelque chose de simple, ce qui ne veut pas dire facile. Nous devons revenir aux valeurs de compassion et empathie. Il y a un déficit de compassion, une crise de l'empathie en ligne.
Researcher Brené Brown said, and I quote, "Shame can't survive empathy." Shame cannot survive empathy. I've seen some very dark days in my life. It was the compassion and empathy from my family, friends, professionals and sometimes even strangers that saved me. Even empathy from one person can make a difference. The theory of minority influence, proposed by social psychologist Serge Moscovici, says that even in small numbers, when there's consistency over time, change can happen. In the online world, we can foster minority influence by becoming upstanders. To become an upstander means instead of bystander apathy, we can post a positive comment for someone or report a bullying situation. Trust me, compassionate comments help abate the negativity. We can also counteract the culture by supporting organizations that deal with these kinds of issues, like the Tyler Clementi Foundation in the US; in the UK, there's Anti-Bullying Pro; and in Australia, there's PROJECT ROCKIT.
Brené Brown, une chercheuse, a dit : « La honte ne survit pas à l'empathie. » La honte ne survit pas à l'empathie. J’ai vécu des jours noirs dans ma vie, et c'est grâce à l'empathie et la compassion de ma famille et de mes amis, des professionnels qui m'ont aidée, et parfois des inconnus, qui m'a sauvée. L'empathie d'une seule personne peut tout changer. La théorie de l'influence minoritaire du psychologue social Serge Moscovici dit que, même en petit nombre, lorsqu'on persévère, on peut créer le changement. On peut favoriser l'influence minoritaire sur Internet si on tient nos positions. Tenir nos positions implique ne pas observer passivement mais poster un commentaire positif ou dénoncer une situation de harcèlement. Croyez-moi, un commentaire aimable aide à abattre la négativité. On peut contrecarrer cette tendance en soutenant des organisations qui s'occupent de ces questions, comme la fondation Tyler Clementi aux États-Unis, Anti-Bullying Pro au Royaume-Uni, ou Project Rockit en Australie.
We talk a lot about our right to freedom of expression. But we need to talk more about our responsibility to freedom of expression. We all want to be heard, but let's acknowledge the difference between speaking up with intention and speaking up for attention. The internet is the superhighway for the id. But online, showing empathy to others benefits us all and helps create a safer and better world. We need to communicate online with compassion, consume news with compassion and click with compassion. Just imagine walking a mile in someone else's headline.
On parle beaucoup du droit à la liberté d'expression, il faudrait parler davantage de la responsabilité qui accompagne ce droit. Nous voulons tous être entendus, mais on doit faire la différence entre parler à bon escient et dire n'importe quoi pour attirer l'attention. Internet est l'autoroute de l'inconscient primitif, mais montrer de l'empathie en ligne bénéficie à tous et aide à créer un monde meilleur et plus sûr. Nous devons communiquer en ligne avec compassion, suivre la presse avec compassion, cliquer avec compassion, nous mettre juste dans la peau de la personne qui fait les gros titres.
I'd like to end on a personal note. In the past nine months, the question I've been asked the most is "Why?" Why now? Why was I sticking my head above the parapet? You can read between the lines in those questions, and the answer has nothing to do with politics. The top-note answer was and is "Because it's time." Time to stop tiptoeing around my past, time to stop living a life of opprobrium and time to take back my narrative.
Je voudrais finir sur une note personnelle. Au cours de ces derniers mois, la question qu'on m'a le plus posée c'est « pourquoi ? ». Pourquoi maintenant ? Pourquoi sortir du bois maintenant ? On peut lire l'arrière-pensée derrière la question, mais ma réponse n'a aucun rapport avec la politique. Ma réponse est, et reste, qu'il était temps : temps de cesser de prendre des pincettes avec mon passé, temps d'arrêter de vivre dans la honte, temps de me réapproprier mon histoire.
It's also not just about saving myself. Anyone who is suffering from shame and public humiliation needs to know one thing: You can survive it. I know it's hard. It may not be painless, quick or easy, but you can insist on a different ending to your story. Have compassion for yourself. We all deserve compassion and to live both online and off in a more compassionate world.
Il ne s'agit pas juste de sauver ma peau. Quiconque subissant la honte et l'humiliation publiques, doit savoir quelque chose : on peut survivre, je sais que c'est dur, ce ne sera ni indolore, ni rapide, ni facile, mais si on s'accroche, on peut changer la fin de l'histoire. Traitez-vous avec compassion. On mérite tous la compassion, et vivre dans un monde plus compatissant
Thank you for listening.
aussi bien en ligne que dans la réalité.
Merci pour votre attention.
(Applause and cheers)
(Applaudissements)