If you've been watching this series, you'll know I care about data. But data has its limitations, especially when it comes to language. Basically, if you get your categories wrong, you can wind up with some pretty misleading statistics, and the US Census is a prime example.
Si vous avez vu la série, vous saurez que je m’intéresse aux données. Mais les données ont leurs limites, en particulier quand il s’agit du langage. En fait, si vous vous trompez dans vos catégories, vous pouvez vous retrouver avec des statistiques trompeuses et le recensement américain en est un excellent exemple.
[Am I Normal? with Mona Chalabi]
[ Suis-je normal ? avec Mona Chalabi ]
Taken every 10 years, this survey aims to collect demographic data from each and every resident of the US and its territories. Those responses help the government to determine everything, from the allocation of seats in Congress and the Electoral College, to the allocation of hundreds of billions of dollars in federal funds. And those funds pay for things like new hospitals, road improvements and school lunch programs. And crucially, the statisticians that work there are nonpartisan. They sit at the same desks, applying the same formulas, no matter who is in charge at the White House.
Réalisée tous les 10 ans, cette enquête vise à recueillir les données démographiques de chaque résident des US et ses territoires. Ces réponses aident le gouvernement à tout déterminer, de la répartition des sièges au Congrès et du collège électoral, à l’allocation de centaines de milliards de dollars de fonds fédéraux. Ces fonds financent des choses comme de nouveaux hôpitaux, l’amélioration des routes et les programmes de repas scolaires. Et surtout, les statisticiens qui y travaillent sont impartiaux. Ils sont assis aux mêmes bureaux appliquant les mêmes formules, quel que soit le responsable à la Maison Blanche.
So undoubtedly, the US Census Bureau does important work, but it does have some blind spots. For example, there has been a decades-long effort to add the category Middle Eastern or Northern African or MENA to the census. Currently, the census defines people from these regions, and that includes me, as white. Yeah, that's incorrect. In 2015, the census did test a version of this survey that included MENA. It found that when given the MENA option, the number of people from that region who identified as white dropped from 86 percent to 20 percent. See, when you reconsider language, the numbers can change dramatically. Unfortunately, though, the census still didn't make the change, saying that further tests were necessary to determine if MENA should appear under ethnicity instead of race. That means that those who have rallied for its inclusion will have to wait another decade to see if our community can be recognized.
Sans aucun doute, c’est un travail important, mais il y a des lacunes. Par exemple, il y a eu décennies d’efforts pour ajouter la catégorie Moyen-Orient ou Afrique du Nord, ou MOAN, au recensement. Actuellement, le recensement définit les individus de ces régions, dont je fais partie, comme blancs. Oui, c’est incorrect. En 2015, le recensement a testé une version de cette enquête incluant MOAN. Elle a constaté que lorsqu’on proposait l’option MOAN, le nombre de personnes de cette région qui s’identifiaient comme blanches chutait de 86% à 20%. Vous voyez, quand vous reconsidérez le langage, les chiffres peuvent changer radicalement. Malheureusement, le recensement ne l’a toujours pas modifié, disant que d’autres tests étaient nécessaires pour définir si MOAN est une sous ethnicité plutôt qu’une race. Ceux qui se sont mobilisés pour son inclusion devront attendre une autre décennie pour voir si notre communauté peut être reconnue.
This isn't the first time that language has restricted how people are represented in the census. The very first one, way back in 1790, only had three broad categories, and I quote: "slaves, free white men and women, and all other free persons." It would be another 30 years before distinct categories for free Blacks and another 40 years before American Indians would appear on the census.
Ce n’est pas la première fois que le langage limite comment les personnes sont représentées dans le recensement. La toute première, datant de 1790, n’avait que trois grandes catégories, et je cite : « les esclaves, les hommes et femmes blancs libres, et toutes les autres personnes libres ». Il faudra encore 30 ans avant une catégorie distincte pour les Noirs libres et 40 autres années avant que les Indiens d’Amérique n’entrent dans le recensement.
Since then, more and more categories have been added, but progress has been slow. It wasn't until 2000 that people could choose more than one race to describe themselves, and for the very first time in 2020, people who selected Black or white could go a bit more granular and provide more detail about their origins, like naming France or Somalia or spotlighting their Indigenous identity.
Depuis lors, de plus en plus de catégories ont été ajoutées, mais les progrès ont été lents. Ce n’est qu’en 2000 que les gens pouvaient choisir plus d’une race pour se décrire, et pour la toute première fois en 2020, les personnes qui choisissaient Noir ou Blanc pouvaient aller un peu plus en détail et fournir plus de détails sur leurs origines, comme nommer la France ou la Somalie ou mettant en lumière leur identité autochtone.
Right now, you might be thinking: Why does the wording on a survey even matter? Race and ethnicity are social constructs anyway. But that doesn't change the lived experience of those who aren't truly reflected in these forms. Questionnaires need to ask the right questions if they want to capture what's really happening in the world. A Northern African non-binary person might be misgendered or considered white by the census, but face disproportional discrimination, health disparities or language barriers that are unique to their community. It's no wonder, then, that it's often marginalized and vulnerable communities ones whose identities are missing from these forms that lack access to governmental resources and protections.
En ce moment, vous pensez peut-être : Pourquoi la formulation d’un sondage compte ? La race et l’ethnicité sont des constructions sociales. Mais cela ne change pas l’expérience vécue de ceux qui ne sont pas vraiment reflétés dans ces formulaires. Les questionnaires doivent poser les bonnes questions s’ils veulent saisir ce qui se passe réellement dans le monde. Une personne non binaire d’Afrique du Nord peut être mal genrée ou être blanche par le recensement, mais fait face à une discrimination démesurée, disparités en santé ou barrières linguistiques propres à sa communauté. Il n’est pas étonnant que ce soient souvent les communautés marginalisées et vulnérables dont l’identité manque à ces fiches qui n’ont pas accès aux moyens et protections gouvernementales.
Now, there are some understandable historical reasons why people might not want to engage in this kind of data gathering. But without the data, it’s just easier to deny the inequality is real. If we want a more equitable society, we have to measure our reality, and the best way to start is by using language that recognizes our differences.
Maintenant, il existe des raisons historiques explicables pour lesquelles les gens ne voudraient pas s’engager dans cette collecte de données. Mais sans les données, il est plus facile de nier que l’inégalité est réelle. Si nous voulons une société plus équitable, nous devons mesurer notre réalité, et la meilleure façon de commencer est d’utiliser un langage qui reconnaît nos différences.