I was a blue-eyed, chubby-cheeked five-year-old when I joined my family on the picket line for the first time. My mom made me leave my dolls in the minivan. I'd stand on a street corner in the heavy Kansas humidity, surrounded by a few dozen relatives, with my tiny fists clutching a sign that I couldn't read yet: "Gays are worthy of death." This was the beginning.
J'étais une fille de 5 ans joufflue et aux yeux bleus la première fois que j'ai manifesté avec ma famille. Mes poupées étaient dans le minivan. Je me tenais au coin d'une rue, dans l'humidité du Kansas, entourée de quelques dizaines de membres de ma famille, mes petits poings serrant une pancarte que je ne savais pas encore lire : « Les homosexuels méritent de mourir. » C'était le début.
Our protests soon became a daily occurrence and an international phenomenon, and as a member of Westboro Baptist Church, I became a fixture on picket lines across the country. The end of my antigay picketing career and life as I knew it, came 20 years later, triggered in part by strangers on Twitter who showed me the power of engaging the other.
Nos manifestations sont devenues quotidiennes et un phénomène international. En tant que membre de la Westboro Baptist Church, je suis devenue une habituée des manifestations à travers le pays. La fin de ma carrière de manifestation anti-gay et de ma vie de l'époque est arrivée 20 ans plus tard, déclenchée par des inconnus sur Twitter qui m'ont montré le pouvoir de s'intéresser à l'autre.
In my home, life was framed as an epic spiritual battle between good and evil. The good was my church and its members, and the evil was everyone else. My church's antics were such that we were constantly at odds with the world, and that reinforced our otherness on a daily basis. "Make a difference between the unclean and the clean," the verse says, and so we did. From baseball games to military funerals, we trekked across the country with neon protest signs in hand to tell others exactly how "unclean" they were and exactly why they were headed for damnation. This was the focus of our whole lives. This was the only way for me to do good in a world that sits in Satan's lap. And like the rest of my 10 siblings, I believed what I was taught with all my heart, and I pursued Westboro's agenda with a special sort of zeal.
A la maison, la vie était présentée comme un combat spirituel épique entre le bien et le mal. Le bien était mon église et ses membres, le mal était tous les autres. Selon les règles de mon église, nous étions constamment en désaccord avec le monde et cela renforçait notre différence au quotidien. « Faites la différence entre l'impur et le pur » disait le verset et donc nous le faisions. Matchs de base-ball, enterrements militaires, nous parcourions le pays avec des enseignes lumineuses de protestation à la main pour dire aux autres à quel point ils étaient « impurs » et pourquoi ils étaient promis à la damnation. C'était l'objectif de nos vies. C'était ma seule façon de faire du bien dans un monde assis sur les genoux de Satan. Et comme mes 10 frères et sœurs, je croyais ce qu'on m'enseignait de tout mon cœur et nous suivions le programme de Westboro avec un zèle particulier.
In 2009, that zeal brought me to Twitter. Initially, the people I encountered on the platform were just as hostile as I expected. They were the digital version of the screaming hordes I'd been seeing at protests since I was a kid. But in the midst of that digital brawl, a strange pattern developed. Someone would arrive at my profile with the usual rage and scorn, I would respond with a custom mix of Bible verses, pop culture references and smiley faces. They would be understandably confused and caught off guard, but then a conversation would ensue. And it was civil -- full of genuine curiosity on both sides. How had the other come to such outrageous conclusions about the world?
En 2009, ce zèle m'a menée à Twitter. Initialement, les gens rencontrés sur la plateforme étaient aussi hostiles que ce que j'escomptais. C'étaient des versions numériques des hordes hurlantes que j'avais vues, enfant, aux manifestations. Mais au milieu de ce combat en ligne, un schéma étrange s'est développé. Quelqu'un arrivait sur mon profil avec la rage et le mépris habituels, je répondais avec un mélange personnalisé de versets de la Bible, de références populaires et d'émoticônes. De façon compréhensible, la personne était confuse et prise au dépourvu mais une conversation en découlait. C'était civil -- plein d'une vraie curiosité des deux côtés. Comment l'autre était-il arrivé à des conclusions scandaleuses sur le monde ?
Sometimes the conversation even bled into real life. People I'd sparred with on Twitter would come out to the picket line to see me when I protested in their city. A man named David was one such person. He ran a blog called "Jewlicious," and after several months of heated but friendly arguments online, he came out to see me at a picket in New Orleans. He brought me a Middle Eastern dessert from Jerusalem, where he lives, and I brought him kosher chocolate and held a "God hates Jews" sign.
Parfois, la conversation se mêlait à la vie réelle. Les gens rencontrés sur Twitter venaient aux manifestations pour me voir quand j'étais dans leur ville. Un homme appelé David a fait cela. Il gérait un blog appelé « Jewlicious ». Après plusieurs mois de disputes animées mais amicales en ligne, il est venu me voir à une manifestation à la Nouvelle-Orléans. Il m'a apporté un dessert oriental de Jérusalem, où il vit, et je lui ai apporté du chocolat kasher et j'avais une pancarte « Dieu déteste les juifs ».
(Laughter)
(Rires)
There was no confusion about our positions, but the line between friend and foe was becoming blurred. We'd started to see each other as human beings, and it changed the way we spoke to one another.
Il n'y avait aucun doute quant à nos positions mais la ligne entre ami et ennemi devenait plus floue. Nous nous voyions comme des êtres humains et cela a changé notre façon de parler à l'autre.
It took time, but eventually these conversations planted seeds of doubt in me. My friends on Twitter took the time to understand Westboro's doctrines, and in doing so, they were able to find inconsistencies I'd missed my entire life. Why did we advocate the death penalty for gays when Jesus said, "Let he who is without sin cast the first stone?" How could we claim to love our neighbor while at the same time praying for God to destroy them? The truth is that the care shown to me by these strangers on the internet was itself a contradiction. It was growing evidence that people on the other side were not the demons I'd been led to believe.
Cela a pris du temps, mais ces conversations ont fini par planter du doute en moi. Mes amis sur Twitter ont pris le temps de comprendre les doctrines de Westboro et, ce faisant, ils ont pu trouver les incohérences que j'avais loupées toute ma vie. Pourquoi défendions-nous la peine de mort pour les gays quand Jésus avait dit : « Que celui qui n'a pas péché lui jette la première pierre » ? Comment pouvions-nous prétendre aimer notre voisin tout en priant pour que Dieu l'anéantisse ? En vérité, l'attention qu'ont montrée envers mois ces inconnus sur internet était une contradiction. C'était une preuve que les gens de l'autre côté n'étaient pas les démons que l'on m'avait fait croire.
These realizations were life-altering. Once I saw that we were not the ultimate arbiters of divine truth but flawed human beings, I couldn't pretend otherwise. I couldn't justify our actions -- especially our cruel practice of protesting funerals and celebrating human tragedy. These shifts in my perspective contributed to a larger erosion of trust in my church, and eventually it made it impossible for me to stay.
Ces prises de conscience ont changé ma vie. Nous n'étions pas les arbitres ultimes de la vérité divine, mais des êtres humains avec des défauts, je ne pouvais plus prétendre le contraire. Je ne pouvais pas justifier nos actions -- surtout notre pratique cruelle de manifester aux enterrements et de célébrer la tragédie humaine. Ces changements de point de vue ont contribué à une érosion de la confiance envers mon église et rester m'est finalement devenu impossible.
In spite of overwhelming grief and terror, I left Westboro in 2012. In those days just after I left, the instinct to hide was almost paralyzing. I wanted to hide from the judgement of my family, who I knew would never speak to me again -- people whose thoughts and opinions had meant everything to me. And I wanted to hide from the world I'd rejected for so long -- people who had no reason at all to give me a second chance after a lifetime of antagonism. And yet, unbelievably, they did.
Malgré la tristesse et la peur, j'ai quitté Westboro en 2012. Les jours juste après mon départ, l'instinct poussant à me cacher était presque paralysant. Je voulais me cacher du jugement de ma famille qui, je le savais, ne me parlerait plus jamais -- et dont les pensées et opinions étaient tout pour moi. Je voulais me cacher du monde que j'avais si longtemps rejeté -- qui n'avait aucune raison de me donner une seconde chance après une vie entière d'antagonisme. Pourtant, de façon incroyable, il l'a fait.
The world had access to my past because it was all over the internet -- thousands of tweets and hundreds of interviews, everything from local TV news to "The Howard Stern Show" -- but so many embraced me with open arms anyway. I wrote an apology for the harm I'd caused, but I also knew that an apology could never undo any of it. All I could do was try to build a new life and find a way somehow to repair some of the damage. People had every reason to doubt my sincerity, but most of them didn't. And -- given my history, it was more than I could've hoped for -- forgiveness and the benefit of the doubt. It still amazes me.
Le monde avait accès à mon passé car tout était sur internet -- des milliers de tweets, des centaines d'interviews, des informations locales à la radio nationale -- mais tant de gens m'ont accueillie à bras ouverts. Je me suis excusée pour le mal occasionné, mais je savais que des excuses n'effaceraient rien. Je ne pouvais qu'essayer de bâtir une nouvelle vie et trouver une façon de réparer les pots cassés. Malgré des raisons de douter de ma sincérité, la plupart ne l'ont pas fait. Et -- étant donnée mon histoire, c'était plus que ce que j'espérais -- le pardon et le bénéfice du doute. Cela me stupéfie toujours.
I spent my first year away from home adrift with my younger sister, who had chosen to leave with me. We walked into an abyss, but we were shocked to find the light and a way forward in the same communities we'd targeted for so long. David, my "Jewlicious" friend from Twitter, invited us to spend time among a Jewish community in Los Angeles. We slept on couches in the home of a Hasidic rabbi and his wife and their four kids -- the same rabbi that I'd protested three years earlier with a sign that said, "Your rabbi is a whore." We spent long hours talking about theology and Judaism and life while we washed dishes in their kosher kitchen and chopped vegetables for dinner. They treated us like family. They held nothing against us, and again I was astonished.
J'ai passé ma première année loin de la maison à la dérive avec ma sœur cadette qui avait voulu partir avec moi. Nous avons marché vers un gouffre mais avons été surprises de trouver de la lumière et un moyen d'avancer au sein des communautés que nous avions tant prises pour cibles. David, mon ami Jewlicious de Twitter, nous a invitées à passer du temps dans une communauté juive de Los Angeles. Nous dormions sur des canapés chez un rabbin hassidique et sa femme et leurs quatre enfants -- le même rabbin contre lequel j'avais manifesté 3 ans avant avec une pancarte disant : « Votre rabbin est une pute. » Nous avons parlé durant de longues heures de théologie, de judaïsme, de la vie en faisant la vaisselle dans leur cuisine kasher et en coupant les légumes pour le dîner. Ils nous ont traitées comme leur famille. Ils ne nous en voulaient pas et j'étais à nouveau stupéfaite.
That period was full of turmoil, but one part I've returned to often is a surprising realization I had during that time -- that it was a relief and a privilege to let go of the harsh judgments that instinctively ran through my mind about nearly every person I saw. I realized that now I needed to learn. I needed to listen.
Cette période fut bouleversée mais je me retourne souvent vers une réalisation surprenante que j'ai eue à cette époque : c'était un soulagement et un privilège d'abandonner les jugements durs qui me venaient instinctivement à l'esprit pour toute personne que je voyais. J'ai réalisé que je devais apprendre. Je devais écouter.
This has been at the front of my mind lately, because I can't help but see in our public discourse so many of the same destructive impulses that ruled my former church. We celebrate tolerance and diversity more than at any other time in memory, and still we grow more and more divided. We want good things -- justice, equality, freedom, dignity, prosperity -- but the path we've chosen looks so much like the one I walked away from four years ago. We've broken the world into us and them, only emerging from our bunkers long enough to lob rhetorical grenades at the other camp. We write off half the country as out-of-touch liberal elites or racist misogynist bullies. No nuance, no complexity, no humanity. Even when someone does call for empathy and understanding for the other side, the conversation nearly always devolves into a debate about who deserves more empathy. And just as I learned to do, we routinely refuse to acknowledge the flaws in our positions or the merits in our opponent's. Compromise is anathema. We even target people on our own side when they dare to question the party line. This path has brought us cruel, sniping, deepening polarization, and even outbreaks of violence. I remember this path. It will not take us where we want to go.
Cela m'est souvent revenu récemment car je ne peux m'empêcher de voir dans notre discours public tant des pulsions destructrices qui dirigent mon ancienne église. Nous célébrons la tolérance, la diversité plus qu'à tout autre période mais nous nous divisons de plus en plus. Nous voulons de bonnes choses -- justice, égalité, liberté, dignité, prospérité -- mais le chemin choisi ressemble tellement à celui que j'ai quitté il y a 4 ans. Nous avons divisé le monde entre « nous » et « eux », ne sortant de nos bunkers que pour lancer des grenades rhétoriques sur l'autre camp. Nous considérons la moitié du pays comme étant une élite libérale intouchable ou des brutes racistes et misogynes. Pas de nuance, pas de complexité, pas d'humanité. Même quand quelqu'un demande de l'empathie et de la compréhension à l'autre côté, la conversation tourne souvent en un débat quant à qui mérite le plus d'empathie. Comme j'ai appris à le faire, nous refusons usuellement de reconnaître les défauts de nos positions ou les mérites de celles de nos opposants. Le compromis est anathème. Nous visons même les gens de notre côté quand ils questionnent la ligne du parti. Ce chemin nous a menés à une polarisation cruelle, qui divise et s'intensifie ainsi qu'à des poussées de violence. Je me souviens de ce chemin. Il ne nous mènera pas là où nous voulons aller.
What gives me hope is that we can do something about this. The good news is that it's simple, and the bad news is that it's hard. We have to talk and listen to people we disagree with. It's hard because we often can't fathom how the other side came to their positions. It's hard because righteous indignation, that sense of certainty that ours is the right side, is so seductive. It's hard because it means extending empathy and compassion to people who show us hostility and contempt. The impulse to respond in kind is so tempting, but that isn't who we want to be. We can resist. And I will always be inspired to do so by those people I encountered on Twitter, apparent enemies who became my beloved friends. And in the case of one particularly understanding and generous guy, my husband. There was nothing special about the way I responded to him. What was special was their approach. I thought about it a lot over the past few years and I found four things they did differently that made real conversation possible. These four steps were small but powerful, and I do everything I can to employ them in difficult conversations today.
Ce qui me donne espoir, c'est que nous pouvons agir. La bonne nouvelle est que c'est simple, la mauvaise que c'est difficile. Nous devons parler et écouter les gens avec qui nous sommes en désaccord. C'est dur car nous ne comprenons pas comment l'autre parti en est venu à ses positions. C'est dur car cette indignation vertueuse, cette certitude selon laquelle nous sommes du bon côté, est si séduisante. C'est dur car cela signifie avoir de l'empathie et de la compassion envers des gens qui nous manifestent de l'hostilité et du mépris. L'impulsion de répondre de la même façon est tentante mais ce n'est pas qui nous voulons être. Nous pouvons résister. Les gens rencontrés sur Twitter m'inspireront toujours à le faire, des ennemis en apparence qui sont devenus des amis chers. Et dans le cas d'un gars particulièrement compréhensif et généreux, mon mari. Il n'y avait rien de spécial dans ma façon de lui répondre. C'était son approche qui était spéciale. J'y ai beaucoup réfléchi les dernières années et j'ai découvert quatre choses qu'ils faisaient différemment et qui rendaient la conversation possible. Ces quatre étapes étaient petites mais puissantes et je fais tout mon possible pour les employer aujourd'hui
The first is don't assume bad intent.
dans des conversations difficiles.
My friends on Twitter realized that even when my words were aggressive and offensive, I sincerely believed I was doing the right thing. Assuming ill motives almost instantly cuts us off from truly understanding why someone does and believes as they do. We forget that they're a human being with a lifetime of experience that shaped their mind, and we get stuck on that first wave of anger, and the conversation has a very hard time ever moving beyond it. But when we assume good or neutral intent, we give our minds a much stronger framework for dialogue.
La première est de ne pas présumer de mauvaises intentions. Mes amis sur Twitter ont réalisé que même si mes mots étaient agressifs et offensants, je croyais sincèrement que je faisais ce qu'il fallait. Présumer de motivations malveillantes nous empêche souvent de comprendre vraiment pourquoi quelqu'un agit ainsi et croit ceci. Nous oublions que c'est un être humain avec toute une vie d'expériences qui a façonné son esprit, nous restons bloqués sur cette première vague de colère et la conversation a beaucoup de mal à aller de l'avant. Quand nous présumons d'intentions bonnes ou neutres, nous donnons à notre esprit un cadre bien plus solide pour dialoguer.
The second is ask questions. When we engage people across ideological divides, asking questions helps us map the disconnect between our differing points of view. That's important because we can't present effective arguments if we don't understand where the other side is actually coming from and because it gives them an opportunity to point out flaws in our positions. But asking questions serves another purpose; it signals to someone that they're being heard. When my friends on Twitter stopped accusing and started asking questions, I almost automatically mirrored them. Their questions gave me room to speak, but they also gave me permission to ask them questions and to truly hear their responses. It fundamentally changed the dynamic of our conversation.
La deuxième chose est de poser des questions. Pour aller au-delà des divisions idéologiques, cela peut nous aider à établir la différence entre nos points de vue. Nous ne pouvons pas présenter d'arguments efficaces si nous ne comprenons pas le point de vue de l'autre parti et cela leur offre l'opportunité de montrer les défauts de leurs positions. Mais poser des questions sert un autre objectif, cela signale à quelqu'un qu'il est entendu. Quand mes amis sur Twitter ont arrêté d'accuser et ont posé des questions, j'ai presque automatiquement fait de même. En plus de la place pour parler, leurs questions m'ont donné la permission de leur poser des questions et de vraiment entendre leurs réponses. Cela a changé fondamentalement la dynamique de notre conversation.
The third is stay calm. This takes practice and patience, but it's powerful. At Westboro, I learned not to care how my manner of speaking affected others. I thought my rightness justified my rudeness -- harsh tones, raised voices, insults, interruptions -- but that strategy is ultimately counterproductive. Dialing up the volume and the snark is natural in stressful situations, but it tends to bring the conversation to an unsatisfactory, explosive end. When my husband was still just an anonymous Twitter acquaintance, our discussions frequently became hard and pointed, but we always refused to escalate. Instead, he would change the subject. He would tell a joke or recommend a book or gently excuse himself from the conversation. We knew the discussion wasn't over, just paused for a time to bring us back to an even keel. People often lament that digital communication makes us less civil, but this is one advantage that online conversations have over in-person ones. We have a buffer of time and space between us and the people whose ideas we find so frustrating. We can use that buffer. Instead of lashing out, we can pause, breathe, change the subject or walk away, and then come back to it when we're ready.
La troisième chose est de garder son calme. Cela nécessite de l'entraînement et de la patience mais c'est puissant. A Westboro, j'ai appris à ne pas me soucier de l'influence de ma façon de parler sur les autres. Je pensais qu'avoir raison justifiait mon impolitesse -- des tons durs, des voix haussées, des insultes, des interruptions -- mais cette stratégie est contre-productive. Augmenter le volume et le sarcasme est naturel lors de situations stressantes mais cela mène la conversation vers une fin non satisfaisante, explosive. Quand mon mari était encore une connaissance anonyme sur Twitter, nos discussions devenaient souvent difficiles et tranchées mais nous refusions l'escalade. Au lieu de cela, il changeait de sujet. Il racontait une blague, commentait un livre ou trouvait une excuse pour quitter doucement de la conversation. La discussion n'était pas terminée, simplement mise en pause un moment pour que nous retrouvions notre équilibre. Les gens disent que la communication numérique nous rend moins civils mais c'est un avantage des conversations en ligne sur celles en personne. Nous avons un temps et un espace tampons entre nous et les gens dont les idées nous frustrent. Nous pouvons utiliser ce tampon. Au lieu de devenir violents, nous pouvons faire une pause, respirer, changer de sujet ou nous en aller et y revenir quand nous sommes prêts.
And finally ... make the argument. This might seem obvious, but one side effect of having strong beliefs is that we sometimes assume that the value of our position is or should be obvious and self-evident, that we shouldn't have to defend our positions because they're so clearly right and good that if someone doesn't get it, it's their problem -- that it's not my job to educate them. But if it were that simple, we would all see things the same way. As kind as my friends on Twitter were, if they hadn't actually made their arguments, it would've been so much harder for me to see the world in a different way. We are all a product of our upbringing, and our beliefs reflect our experiences. We can't expect others to spontaneously change their own minds. If we want change, we have to make the case for it.
Finalement... donner vos arguments. Cela peut sembler évident mais un effet secondaire des fortes convictions est que nous supposons parfois que la valeur de notre position est ou devrait être logique, évidente, que nous n'avons pas à défendre nos positions car elles sont si clairement correctes et bonnes que si quelqu'un ne comprend pas, c'est son problème -- ce n'est pas mon rôle de l'éduquer. Si c'était aussi simple, nous aurions tous le même point de vue. Aussi gentils qu'étaient mes amis sur Twitter, s'ils n'avaient pas donné leurs arguments, il aurait été plus difficile pour moi de voir le monde différemment. Nous sommes tous le résultat de notre éducation et nos croyances reflètent nos expériences. Nous ne pouvons pas attendre des autres qu'ils changent d'avis spontanément. Si nous voulons du changement, nous devons plaider en sa faveur.
My friends on Twitter didn't abandon their beliefs or their principles -- only their scorn. They channeled their infinitely justifiable offense and came to me with pointed questions tempered with kindness and humor. They approached me as a human being, and that was more transformative than two full decades of outrage, disdain and violence. I know that some might not have the time or the energy or the patience for extensive engagement, but as difficult as it can be, reaching out to someone we disagree with is an option that is available to all of us. And I sincerely believe that we can do hard things, not just for them but for us and our future. Escalating disgust and intractable conflict are not what we want for ourselves, or our country or our next generation.
Mes amis sur Twitter n'ont pas laissé tomber leurs croyances et principes -- uniquement leur mépris. Ils ont redirigé le fait d'être offensés, ce qui était tout à fait justifiable, et m'ont posé des questions tranchées tempérées de gentillesse et d'humour. Ils m'ont vue comme un être humain et c'était plus transformateur que deux décennies de colère, de mépris et de violence. Je sais que certains n'ont pas le temps, l'énergie ou la patience de complètement s'impliquer mais aussi difficile que ce soit, établir un dialogue avec quelqu'un n'ayant pas le même avis est une possibilité pour nous tous. Je crois sincèrement que nous pouvons faire des choses difficiles, pas seulement pour eux mais pour nous et notre avenir. Un dégoût grandissant et un conflit insoluble ne sont pas les choses que nous voulons pour nous, notre pays ou la génération suivante.
My mom said something to me a few weeks before I left Westboro, when I was desperately hoping there was a way I could stay with my family. People I have loved with every pulse of my heart since even before I was that chubby-cheeked five-year-old, standing on a picket line holding a sign I couldn't read. She said, "You're just a human being, my dear, sweet child." She was asking me to be humble -- not to question but to trust God and my elders. But to me, she was missing the bigger picture -- that we're all just human beings. That we should be guided by that most basic fact, and approach one another with generosity and compassion.
Ma maman m'a dit une chose quelques semaines après que j'ai quitté Westboro, alors que j'espérais qu'il y ait un moyen pour que je reste avec ma famille. Les gens que j'avais aimés de tout mon cœur depuis avant que je sois cette petite fille joufflue, à une manifestation tenant une pancarte que je ne savais pas lire. Elle a dit : « Tu n'es qu'un être humain, ma chère enfant. » Elle me demandait d'être humble, de ne pas questionner mais de croire en Dieu et en mes aînés. Pour moi, il lui manquait la perspective plus générale -- nous ne sommes tous que des êtres humains. Nous devrions être guidés par ce fait le plus fondamental et approcher l'autre avec générosité et compassion.
Each one of us contributes to the communities and the cultures and the societies that we make up. The end of this spiral of rage and blame begins with one person who refuses to indulge these destructive, seductive impulses. We just have to decide that it's going to start with us.
Chacun d'entre nous contribue aux communautés, aux cultures, aux sociétés que nous créons. La fin de cette spirale de rage et de reproches débute avec une personne qui refuse de céder à ces impulsions destructrices et séduisantes. Nous n'avons qu'à décider que cela débute avec nous.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)