(Māori) Kia ora koutou, everyone. I want to you today about democracy, about the struggles that it's experiencing, and the fact that all of us together in this room might be the solution. But before I get onto that, I want to take a little detour into the past.
(Maori) Kia ora koutou, tout le monde. Je veux vous parler aujourd’hui de la démocratie, des difficultés qu’elle traverse, et du fait que nous tous, réunis dans cette salle, pourrions en être la solution. Mais avant que je ne commence, je voudrais faire un petit retour dans le passé.
This is a picture from Athens, or more specifically, it's a picture of a place called the Pnyx, which is where, about two and a half thousand years ago, the ancient Greeks, the ancient Athenians, gathered to take all their major political decisions together. I say the ancient Athenians. In fact, it was only the men. Actually, it was only the free, resident, property-owning men. But with all those failings, it was still a revolutionary idea: that ordinary people were capable of dealing with the biggest issues of the time and didn't need to rely on a single supposedly superior ruler. It was, you know, it was a way of doing things, it was a political system. It was, you could say, a democratic technology appropriate to the time.
Voici une photo d’Athènes, ou plus précisément, une photo d’un endroit appelé le Pnyx. C’est là qu’il y a environ 2 500 ans, les Grecs anciens - les Athéniens anciens, prenaient ensemble toutes leurs décisions politiques majeures. Je dis « les Athéniens anciens ». En fait, seulement les hommes. À vrai dire, seulement les hommes libres, résidents et propriétaires. Mais malgré ces défauts, c’était une idée révolutionnaire que les gens ordinaires étaient capables de s’occuper des plus grands problèmes de l’époque sans devoir se reposer sur un seul dirigeant soi-disant supérieur. Vous savez, c’était une façon de faire les choses, c’était un système politique. C’était une technologie démocratique appropriée à son époque.
Fast-forward to the 19th century when democracy was having another flourishing moment and the democratic technology that they were using then was representative democracy. The idea that you have to elect a bunch of people -- gentlemen, in the picture here, all gentlemen, at the time, of course -- you had to elect them to look after your best interests. And if you think about the conditions of the time, the fact that it was impossible to gather everybody together physically, and of course they didn’t have the means to gather everyone together virtually, it was again a kind of democratic technology appropriate to the time.
Avançons au 19ème siècle, quand la démocratie connaissait une autre période prospère et que la technologie démocratique qu’ils utilisaient alors était la démocratie représentative. L’idée selon laquelle il faut élire un groupe de gens, des messieurs ici, seulement des messieurs à l’époque, bien sûr - qu’il fallait les élire pour veiller à vos propres intérêts. Et si on pense aux conditions de l’époque, au fait qu’il leur était impossible de rassembler tout le monde physiquement et évidemment impossible de rassembler tout le monde virtuellement, c’était encore une fois un type de technologie démocratique approprié à son époque.
Fast-forward again to the 21st century. And we're living through what's internationally known as the crisis of democracy. What I would call the crisis of representative democracy, the sense that people are falling out of love with this as a way of getting things done, that it's not fundamentally working. And we see this crisis take many forms in many different countries. So in the UK, you see a country that now at times looks almost ungovernable. In places like Hungary and Turkey, you see very frighteningly authoritarian leaders being elected. In places like New Zealand, we see it in the nearly one million people who could have voted at the last general election, but who chose not to.
Avançons de nouveau au 21ème siècle. Nous vivons à présent ce qui est connu globalement comme la crise de la démocratie. Ce que j’appellerais la crise de la démocratie représentative, le sentiment que les gens ne sont plus si satisfaits de ce moyen de faire les choses, que ça ne fonctionne pas fondamentalement. Et nous voyons cette crise prendre maintes formes dans différents pays. Au Royaume-Uni, on peut voir un pays qui, par moments, semble presque ingouvernable. Dans des endroits comme la Hongrie et la Turquie, on voit des dirigeants effroyablement autoritaires être élus. Dans des lieux comme la Nouvelle-Zélande, on la voit dans le million de personnes qui auraient pu voter aux dernières élections générales mais qui ne l’ont pas fait.
Now these kinds of struggles, these sort of crises of democracy have many roots, of course, but for me, one of the biggest ones is that we haven't upgraded our democratic technology. We're still far too reliant on the systems that we inherited from the 19th and from the 20th century. And we know this because in survey after survey people tell us, they say, “We don’t think that we’re getting a fair share of decision-making power, decisions happen somewhere else." They say, “We don’t think the current systems and our government genuinely deliver on the common good, the interests that we share as citizens." They say, “We’re much less deferential than ever before, and we expect more than ever before, and we want more than ever before to be engaged in the big political decisions that affect us.” And they know that our systems of democracy have just not kept pace with either the expectations or the potential of the 21st century. And for me, what that suggests is that we need a really significant upgrade of our systems of democracy.
Alors, ce genre de problèmes, ce genre de crises de la démocratie, ont de nombreuses racines, mais pour moi, l’une des majeures est que nous n’avons pas adapté notre technologie démocratique. Nous nous reposons encore bien trop sur les systèmes dont nous avons hérité du 19ème et du 20ème siècle. Et nous savons ça car, sondage après sondage, les gens nous le disent : « Nous ne pensons pas avoir une part équitable du pouvoir de décision, les décisions se prennent ailleurs. » Ou : « On ne pense pas que les systèmes actuels permette au gouvernement d’agir réellement pour le bien commun, les intérêts que nous partageons en tant que citoyens. » Ils disent: « On est bien moins déférents que jamais auparavant, et nous exigeons plus que jamais, et nous voulons plus que jamais être impliqués dans les grandes décisions politiques qui nous concernent. » Et ils savent que nos systèmes de démocratie n’ont simplement pas suivi le rythme, que ce soit des attentes ou du potentiel du 21ème siècle. Et selon moi, ce que cela signifie, c’est que nous avons besoin d’une amélioration considérable de nos systèmes de démocratie.
That doesn't mean we throw out everything that's working about the current system, because we will always need representatives to carry out some of the complex work of running the modern world. But it does mean a bit more Athens and a bit less Victorian England. And it also means a big shift towards what's generally called everyday democracy. And it gets this name because it's about finding ways of bringing democracy closer to people, giving us more meaningful opportunities to be involved in it, giving us a sense that we're not just part of government on one day, every few years when we vote, but we're part of it every other day of the year.
Ça ne veut pas dire qu’on doit jeter tout ce qui marche dans le système actuel, nous aurons toujours besoin de représentants pour mener à bien le travail complexe qu’est gérer le monde moderne. Mais cela veut bien dire un peu plus d’Athènes et un peu moins d’Angleterre victorienne. Ça signifie également un grand changement vers ce qu’on appelle généralement la démocratie au quotidien. Et on l’appelle comme ça car elle consiste à trouver des moyens de rapprocher la démocratie du peuple en nous donnant plus d’opportunités concrètes d’y être impliqué, et le sentiment qu’on ne fait pas partie du gouvernement seulement pour un jour, les années de vote, mais qu’on en fait partie tous les autres jours de l’année.
Now that everyday democracy has two key qualities that I've seen prove their worth time and again, in the research that I've done. The first is participation because it's only if we as citizens, as much as possible, get involved in the decisions that affect us, that we'll actually get the kind of politics that we need, that we'll actually get our common good served. The second important quality is deliberation. And that's just a fancy way of saying high-quality public discussion, because its all very well people participating, but it's only when we come together and we listen to each other, we engage with the evidence, and reflect on our own views, that we genuinely bring to the surface the wisdom and the ideas that would otherwise remain scattered and isolated amongst us as a group. It's only then that the crowd really becomes smarter than the individual.
Maintenant, cette démocratie au quotidien a deux qualités essentielles dont j’ai vu le mérite maintes fois dans les recherches que j’ai effectuées. La première est la participation car c’est seulement si nous, citoyens, autant que possible, nous impliquons dans les décisions qui nous concernent, que nous aurons le genre de politique dont nous avons besoin, que notre intérêt général sera servi. La deuxième qualité importante est la délibération. C’est une façon élaborée de dire une discussion publique de qualité, car c’est bien que les gens participent, mais c’est seulement lorsqu’on se rassemble et qu’on s’écoute, qu’on discute des éléments, qu’on s’interroge sur nos opinions, que nous pouvons vraiment faire remonter la connaissance et les idées qui seraient autrement restées éparpillées et isolées parmi nous en tant que groupe. C’est là que la foule devient réellement plus intelligente que l’individu.
So if we ask what could this abstract idea, this everyday democracy actually look like in practice, the great thing is we don't even have to use our imaginations because these things are already happening in pockets around the world. One of my favorite quotes comes from the science fiction writer, William Gibson, who once said, "The future's already here, it's just unevenly spread." So what I want to do is share with you three things from this unevenly spread future that I'm really excited about in terms of upgrading the system of democracy that we work with. Three components of that potential democratic upgrade.
Donc si on demande à quoi ressemblerait cette idée abstraite en pratique, la chose géniale, c’est qu’on n’a même pas besoin d’imaginer car ces choses sont déjà en train de se passer quelque part dans le monde. Une de mes citations préférées vient de l’auteur de science-fiction William Gibson, qui a dit : « Le futur est déjà là, il est juste mal réparti. » Donc ce que je veux faire, c’est vous partager trois choses de ce futur mal réparti pour lequel je suis très impatient en termes d’amélioration du système de démocratie que l’on utilise. Trois composants de cette actualisation démocratique potentielle.
And the first of them is the citizens assembly. And the idea here is that a polling company is contracted by government to draw up, say, a hundred citizens who are perfectly representative of the country as a whole. So perfectly representative in terms of age, gender, ethnicity, income level and so on. And these people are brought together over a period of weekends or a week, paid for their time and asked to discuss an issue of crucial public importance. They're given training on how to discuss issues well with each other, which we'll all know of course, from our experiences of arguing online, if nowhere else, is not an ability that we're all born with innately, more’s the pity. In the citizens assembly, people are also put in front of evidence and the experts, and they're given time to discuss the issue deeply with their fellow citizens and come to a state of consensus recommendations. So these kinds of assemblies have been used in places like Canada, where they were used to draw up a new national action plan on mental health for the whole country. A citizens assembly was used recently in Melbourne to basically lay the foundation of a new 10-year financial plan for the whole city. So these assemblies can have real teeth, real weight.
La première d’entre elles est l’assemblée des citoyens. L’idée ici est qu’une société de sondage est engagée par le gouvernement pour rassembler, disons, cent citoyens qui sont parfaitement représentatifs du pays entier. Donc représentatifs en termes d’âge, de genre, d’ethnicité, de niveau de revenus, etc. Et ces gens sont réunis pendant des week-ends, ou une semaine, payés pour leur temps et invités à discuter d’une question d’importance publique cruciale. On les forme sur comment bien en discuter entre eux, puisqu’on sait tous de par nos expériences à se disputer sur internet, si nulle part ailleurs, que ce n’est pas une compétence avec laquelle on naît, et c’est bien dommage. Dans cette assemblée, on met aussi les gens face à des faits et des experts et on leur donne du temps pour parler du problème en profondeur avec leurs concitoyens, afin d’obtenir des recommandations consensuelles. Ce genre d’assemblées ont été utilisées dans des endroits comme le Canada où elles ont été utilisées pour constituer un nouveau plan d’action national sur la santé mentale sur tout le pays. Une assemblée de citoyens a été utilisée récemment à Melbourne pour essentiellement poser les bases d’un nouveau plan financier sur 10 ans pour la ville entière. Donc ces assemblées peuvent être tangibles, avoir un vrai poids.
The second key element of the democratic upgrade: participatory budgeting. The idea here is that a local council or a city council takes its budget for spending on new buildings, new services, and says, we're going to put a chunk of this up for the public to decide, but only after you've argued the issues over carefully with each other. And so the process starts at the neighborhood level. You have people meeting together in community halls, in basketball courts, making the trade-offs, saying, "Well, are we going to spend that money on a new health center, or are we going to spend it on safety improvements to a local road?" People using their expertise in their own lives. Those discussions are then pushed up to the suburb or ward level, and then again, to the city level and in full view of the public, the public themselves makes the final allocation of that budget. And in the city where this all originated, Porto Alegre in Brazil, a place with about a million inhabitants, as many as 50,000 people get engaged in that process every year.
Le deuxième élément essentiel à l’amélioration démocratique : la budgétisation participative. L’idée est qu’un conseil local ou un conseil municipal prend son budget pour les dépenses sur les nouveaux bâtiments et services et dit : on va en réserver une partie pour laquelle le public décidera, mais seulement après en avoir discuté attentivement entre eux. Le processus commence donc au niveau du voisinage. Des gens se rassemblent dans des salles communautaires, des terrains de basket, ils font les compromis, en disant : « Allons-nous dépenser cet argent sur un nouveau centre médical, ou bien pour améliorer la sécurité d’une route ? » Les gens utilisent l’expertise de leur propre vie. Ces discussions arrivent alors au niveau de la banlieue ou de la circonscription puis encore au niveau de la ville, et à la vue du public, le public lui-même fait l’allocation finale de ce budget. Et dans la ville où tout cela est né, Porto Alegre au Brésil, une ville d’un million d’habitants, jusqu’à 50 000 personnes s’engagent dans ce processus chaque année.
The third element of the upgrade: online consensus forming. In Taiwan a few years ago, when Uber arrived on their shores, the government immediately launched an online discussion process using a piece of software called Polis, which is also coincidentally, or not coincidentally, what the ancient Athenians call themselves when they were making their collective decisions. And the way Polis works is it groups people together, and then using machine learning and a bunch of other techniques, it encourages good discussion amongst those participating. It allows them to put up proposals, which are then discussed, knocked back, refined, until they reach something like 80 percent consensus. And in the time, in this case, within about four weeks, this process had yielded six recommendations for how people wanted to see Uber regulated. And those, almost all of them, were immediately picked up by the government and accepted by Uber.
Le troisième élément de l’amélioration : la formation de consensus en ligne. Il y a quelques années à Taiwan, quand Uber a débarqué, le gouvernement a lancé sur le champ une discussion en ligne en utilisant un logiciel appelé Polis, ce qui est aussi par coïncidence, ou pas, comment les Athéniens anciens s’appelaient quand ils prenaient leurs décisions collectives. Le mode de fonctionnement de Polis est de rassembler des gens et d’utiliser des techniques dont l’apprentissage machine. Ça favorise les bonnes discussions parmi les participants. Ça leur permet de faire des propositions qui sont ensuite discutées, rejetées, affinées, jusqu’à ce qu’ils atteignent un consensus d’à peu près 80%. Et dans le délai, dans ce cas, en environ quatre semaines, ce processus avait donné lieu à six recommandations sur comment les gens souhaitaient qu’Uber soit régulé. Et presque toutes ont été reprises immédiatement par le gouvernement et acceptées par Uber.
Now I find these examples really inspiring. People sometimes ask me why I'm an optimist and a large part of the answer is these kinds of innovations, because I think they, you know, they're really show us that we can have a kind of politics which is deeply responsive to our needs as citizens, but which avoids the peril of the threats to human liberties, the threats to civil liberties that authoritarian populism descends into. They show us that even though we live in what looks like quite a dark time, there are things that act a bit like emergency lighting, guiding us towards something better. And although these are all ideas from the Western tradition, they can also be combined with, adapted by Indigenous traditions that also value turn-taking in speech and consensus decision-making. And the thread that binds all these traditions together is essentially a faith in other people. A faith in people's ability to handle difficult decisions, a faith in people's ability to come together and make political decisions intelligently. In the Polis example, we see that government can be agile and nimble in the face of tech disruption. In the participatory budgeting, we see that we can build systems that are disproportionately used by poor people and which deliver infrastructure that is better quality than the traditional systems. In citizens assemblies, the experts who observed them time and again, say that in those good conditions people's ability to listen to others, to engage with the evidence, and to shift from their entrenched views is consistently astounding.
Je trouve ces exemples vraiment inspirants. On me demande parfois pourquoi je suis un optimiste et une grande partie de la réponse est ce genre d’innovations, car je pense qu’elles, vous savez, elles nous montrent vraiment qu’on peut avoir un type de politique qui est profondément sensible à nos besoins de citoyens, mais qui évite le péril des menaces aux libertés humaines, des menaces aux libertés civiles dans lesquelles le populisme autoritaire descend. Elles nous montrent que même si l’on vit dans une période qui semble sombre, il y a des choses qui servent un peu d’éclairage de secours, qui nous guident vers quelque chose de mieux. Et bien que ce soient des idées provenant de la tradition occidentale, elles peuvent également être mélangées, adaptées par les traditions indigènes qui valorisent aussi la prise de parole à tour de rôle et les prises de décisions par consensus. Et le fil conducteur qui relie toutes ces traditions entre elles est par essence une foi en l’autre. Une foi en la capacité des gens à gérer des décisions difficiles, une foi en la capacité des gens à se rassembler et à prendre des décisions politiques de façon intelligente. Dans l’exemple de Polis, on voit qu’un gouvernement peut être agile et rapide face aux bouleversements technologiques. Dans la budgétisation participative, on voit qu’on peut bâtir des systèmes qui sont disproportionnellement utilisés par les pauvres et qui donnent des infrastructures de meilleure qualité que les systèmes traditionnels. Dans les assemblées citoyennes, les experts qui les ont observées à maintes reprises disent que dans ces bonnes conditions la capacité des gens à écouter les autres, à s’impliquer dans les faits et à modifier leurs points de vue bien ancrés est toujours étonnante.
And that's a really, really hopeful finding, because, you know, I think we live at a time where you see right around the world, huge suspicion of other people, of other citizens, huge doubts about whether people are really able to bear the burden of decision-making that democracy places on them. But if you're worried, for instance, about whether a lot of people out there, you know, are misinformed or fallen prey to online propaganda, what better way to push back against that than by ensuring that they're placed in forums. Forums like the New England town hall meetings shown here. Forums where they have to come face-to-face with other people, or at least be in close virtual contact, where they have to justify their opinions, have to deal with the evidence, and are encouraged to step away from their prejudices.
Et c’est une découverte très, très encourageante, car, vous savez, je pense que l’on vit à une époque où l’on voit partout dans le monde une grande suspicion des autres gens, des autres citoyens, d’énormes doutes sur si les gens sont vraiment capables de porter le poids de la prise de décisions que la démocratie met sur leurs épaules. Mais si vous êtes inquiet, par exemple, qu’un grand nombre de personnes soient mal informées ou aient été victimes de la propagande en ligne, quoi de mieux pour lutter contre ça que de s’assurer qu’ils soient placés dans des forums ? Des forums comme ces réunions dans une mairie de Nouvelle-Angleterre ici. Des forums où ils sont obligés d’être face à d’autres gens, ou au moins d’être en contact virtuel, où ils doivent justifier leurs opinions, faire face aux faits, et où ils sont poussés à s’éloigner de leurs préjugés.
The Canadian philosopher Joseph Heath says that rationality, our ability to make good decisions, isn't something that we achieve as individuals, if we achieve it at all. It's something we achieve in groups. Our best hope of rationality is each other. Or to put the thing a different way, the problem with democracy is not other people, it's not other citizens. The problem is the situations in which they -- in which we all -- have been asked to do our democratic work. The problem is the outdated democratic technology that we've all been forced to use. And so what these examples show to me, the reason I find them inspiring, is that I think they demonstrate that if you get the situations right, if you get the technology upgraded, then actually the things that we do when we come together as citizens can be astounding, and together, we really can build a form of democracy that's genuinely fit for the 21st century.
Le philosophe canadien Joseph Heath dit que la rationalité, notre capacité à prendre de bonnes décisions n’est pas une chose atteignable en tant qu’individus, si nous l’atteignons. C’est quelque chose qu’on atteint en groupes. Notre meilleur espoir de rationalité, c’est les autres. Ou, pour dire les choses autrement, le problème avec la démocratie, ce n’est pas les autres gens, pas les autres citoyens. Le problème, c’est les situations dans lesquelles ils - nous tous - ont dû réaliser un travail démocratique. Le problème, c’est la technologie démocratique dépassée qu’on a tous été forcés d’utiliser. Et donc ce que ces exemples montrent selon moi, la raison pour laquelle je les trouve inspirants, c’est que je pense qu’ils prouvent que si on explique bien la situation, si on met à jour la technologie, alors les choses que l’on fait quand on se rassemble en tant que citoyens peuvent être impressionnantes et qu’ensemble, on peut vraiment construire une forme de démocratie qui est réellement adaptée au 21ème siècle.
Thank you very much.
Merci beaucoup.
(Applause)
(Applaudissements)