It's 4am in the morning. I'm waking up in a Boston hotel room and can only think of one thing: tooth pain. One of my ceramic inlays fell off the evening before. Five hours later, I'm sitting in a dentist's chair. But instead of having a repair of my inlay so that I can get rid of my pain, the dentist pitches me on the advantages of a titanium implant surgery. Ever heard of that?
Il est 4 heures du matin. Je me réveille dans une chambre d'hôtel à Boston et ne peux penser qu'à une chose : j'ai mal aux dents. Un de mes inlays en céramique est tombé la veille. Cinq heures plus tard, je suis assis chez le dentiste. Au lieu d'avoir mon inlay réparé pour me débarrasser de ma douleur, le dentiste me présente les avantages d'une chirurgie pour un implant en titane. Vous en avez entendu parler ?
(Laughter)
(Rires)
It essentially means to replace a damaged tooth by an artificial one, that is screwed into your jaw. Estimated costs for the implant surgery may add up to 10,000 US dollars. Replacing the ceramic inlay I had before would come in at 100 US dollars. Was it my health or the money that could be earned with me that was the biggest concern for my dentist?
Cela revient à remplacer une dent abîmée par une dent artificielle qui est vissée dans votre mâchoire. Le coût estimé pour la chirurgie d'implant peut atteindre les 10 000 dollars. Remplacer mon inlay en céramique coûterait 100 dollars. Était-ce ma santé ou l'argent qu'il pourrait gagner avec moi qui intéressait le plus mon dentiste ?
As it turned out, my experience wasn't an isolated case. A study by a US national newspaper estimated that in the United States, up to 30 percent of all surgical procedures -- including stent and pacemaker implantations, hip replacements and uterus removals -- were conducted although other nonsurgical treatment options had not been fully exploited by the physician in charge. Isn't that figure shocking? Numbers may be slightly different in other countries, but what it means is that if you go to a doctor in the US, you have a not-insignificant chance to be subjected to a surgical intervention without there being an immediate need for it. Why is this? Why are some practitioners incentivized to run such unnecessary procedures?
Il s'est avéré que ce que j'ai vécu n'est pas un cas isolé. Une étude d'un journal national américain a estimé qu'aux États-Unis, jusqu'à 30% des procédures chirurgicales -- y compris les endoprothèses et les implants de pacemaker, les remplacements de hanche et les ablations d'utérus -- ont été conduites alors que les options de traitement non chirurgical n'avaient pas été pleinement exploitées par le médecin en charge. N'est-ce pas choquant ? Les nombres diffèrent peut-être dans d'autres pays mais cela signifie que si vous allez chez un médecin aux États-Unis, vous avez un risque non négligeable de faire l'objet d'une intervention chirurgicale sans que cela soit de nécessité immédiate. Pourquoi ? Pourquoi certains praticiens sont-ils encouragés à réaliser
Well, perhaps it is because health care systems themselves
des procédures non nécessaires ?
incentivize in a nonideal way towards applying or not applying certain procedures or treatments. As most health care systems reimburse practitioners in a fee-for-service-based fashion on the number and kind of treatments performed, it may be this economic incentive that tempts some practitioners to rather perform high-profit surgical treatments instead of exploring other treatment options. Although certain countries started to implement performance-based reimbursement, anchored on a quality and efficacy matrix, overall, there's very little in today's health care systems' architecture to incentivize practitioners broadly to actively prevent the appearance of a disease in the first place and to limit the procedures applied to a patient to the most effective options.
Peut-être est-ce parce que les systèmes de soins de santé encouragent de façon non idéale l'application ou la non application de certains traitements et procédures. La plupart des systèmes de soins remboursant les praticiens sur une base de rémunération à l'acte dépendant du nombre et du type de traitements effectués, cette motivation économique tente peut-être certains praticiens à effectuer des traitements chirurgicaux à profit élevé plutôt que d'explorer d'autres options de traitement. Même si certains pays ont instauré un remboursement basé sur la performance, lié à une matrice de qualité et d'efficacité, il y a en général très peu de choses dans l'architecture des systèmes de soins actuels pour encourager largement les praticiens à éviter activement l'apparition d'une maladie et à limiter les procédures appliquées à un patient aux options les plus efficaces.
So how do we fix this? What it may take is a fundamental redesign of our health care system's architecture -- a complete rethinking of the incentive structure. What we may need is a health care system that reimburses practitioners for keeping their customers healthy instead of almost only paying for services once people are already sick. What we may need is a transformation from today's system that largely cares for the sick, to a system that cares for the healthy. To change our current "sick care" approach into a true "health care" approach. It is a paradigm shift from treating people once they have become sick to preserving the health of the healthy before they get sick. This shift may move the focus of all those involved -- from doctors, to hospitals, to pharmaceutical and medical companies -- on the product that this industry ultimately sells: health.
Comment arranger cela ? Cela nécessite peut-être une reconception fondamentale de l'architecture de notre système de soins -- une refonte totale de la structure incitative. Nous aurions besoin d'un système de soins qui rembourse les praticiens pour avoir gardé leurs clients en bonne santé plutôt que de ne payer les services que lorsque les gens sont déjà malades. Nous aurions besoin d'une transformation du système d'aujourd'hui qui prend soin des malades à un système qui prend soin de ceux en bonne santé. De changer notre approche de soins aux malades vers une vraie approche de santé. C'est un changement de paradigme : du traitement des gens tombés malades à la préservation de la santé avant de tomber malade. Ce changement fera porter l'attention de tous ceux qui sont impliqués -- médecins, hôpitaux, entreprises pharmaceutiques et médicales -- sur le produit que cette industrie vend : la santé.
Imagine the following. What if we redesign our health care system into one that does not reimburse practitioners for the actual procedures performed on a patient but rather reimburses doctors, hospitals, pharmaceutical and medical companies for every day a single individual is kept healthy and doesn't develop a disease? In practical terms, we could, for example, use public money to pay a health fee to an insurance company for every day a single individual is kept healthy and doesn't develop a disease or doesn't require any other form of acute medical intervention. If the individual becomes sick, the insurance company will not receive any further monetary compensation for the medical interventions required to treat the disease of that individual, but they would be obliged to pay for every evidence-based treatment option to return the customer back to health. Once the customer's healthy again, the health fee for that individual will be paid again.
Imaginez ceci. Et si nous restructurions notre système de santé pour qu'il ne rembourse pas les praticiens pour les procédures réalisées sur un patient mais qu'il rembourse plutôt les médecins, les hôpitaux, les entreprises pharmaceutiques et médicales pour chaque jour où un individu est maintenu en bonne santé et ne contracte pas de maladie ? En termes pratiques, nous pourrions par exemple utiliser l'argent public pour payer des frais de santé à une compagnie d'assurance pour chaque jour où un individu est en bonne santé et ne contracte pas de maladie ou n'a pas besoin d'autre forme d'intervention médicale critique. Si l'individu tombe malade, la compagnie d'assurance ne recevra pas de compensation monétaire pour les interventions médicales nécessaires au traitement de la maladie de cet individu mais serait obligée de payer pour toute option de traitement pour redonner la santé au client. Une fois le client à nouveau en bonne santé, les honoraires de santé pour cet individu seront à nouveau payés.
In effect, all players in the system are now responsible for keeping their customers healthy, and they're incentivized to avoid any unnecessary medical interventions by simply reducing the number of people that eventually become sick. The more healthy people there are, the less the cost to treat the sick will be, and the higher the economic benefit for all parties being involved in keeping these individuals healthy is.
Toutes les parties du système sont responsables du maintien de la santé de leurs clients et sont encouragées à éviter toute intervention médicale non nécessaire en réduisant le nombre de personnes qui tombent malades. Plus les gens sont en bonne santé, moins cela coûtera de soigner les malades et plus il y aura d'avantages économiques pour toutes les parties occupées à maintenir ces individus en bonne santé.
This change of the incentive structure shifts, now, the attention of the complete health care system away from providing isolated and singular treatment options, towards a holistic view of what is useful for an individual to stay healthy and live long.
Ce changement de la structure incitative détourne l'attention de tout le système de santé des options de traitement isolées et uniques pour l'orienter vers une vision holistique de ce qui est utile pour qu'un individu reste en bonne santé et vive longtemps.
Now, to effectively preserve health, people will need to be willing to share their health data on a constant basis, so that the health care system understands early enough if any assistance with regard to their health is needed. Physical examination, monitoring of lifetime health data as well as genetic sequencing, cardiometabolic profiling and imaging-based technologies will allow customers to make, together with health coaches and general practitioners, optimal and science-guided decisions -- for their diet, their medication and their physical activity -- to diminish their unique probability to fall sick of an identified, individual high-risk disease.
Pour préserver efficacement la santé, les gens devront être enclins à partager leurs données de santé constamment afin que le système de santé comprenne assez tôt si une assistance est nécessaire concernant leur santé. Des examens médicaux, un suivi des données de santé ainsi qu'un séquençage génétique, un profilage cardiométabolique et des technologies d'imagerie permettront aux clients de prendre, avec des coachs de santé et des praticiens généralistes, des décisions optimales et guidées par la science -- pour leur régime, leur traitement et leur activité physique -- pour diminuer leur probabilité d'être atteint d'une maladie identifiée pour laquelle ils sont à risque.
Artificial intelligence-based data analysis and the miniaturization of sensor technologies are already starting to make monitoring of the individual health status possible. Measuring cardiometabolic parameters by devices like this or the detection of circulating tumor DNA in your bloodstream early on after cancer disease onset are only two examples for such monitoring technologies.
L'analyse de données via intelligence artificielle et la miniaturisation des capteurs commencent à rendre possible le suivi de l'état de santé d'un individu. La mesure des paramètres cardiométaboliques avec de tels appareils ou la détection d'un ADN tumoral circulant dans le sang peu après le début d'un cancer sont deux exemples de ces technologies de suivi.
Take cancer. One of the biggest problems in certain oncological diseases is that a large number of patients is diagnosed too late to allow them to be cured, although the drugs and treatments that could potentially have cured them are already existing today, if the disease had only been detected earlier. New technologies allow now, based on a few milliliters of blood, to detect the presence of circulating tumor DNA and thus, the presence of cancer, early on in a really convenient manner. The impact that this early-stage detection can have may be dramatic. The five-year survival rate for non-small cell lung cancer when diagnosed at stage one, which is early, is 49 percent. The same, when diagnosed at stage four, which is late, is below one percent. Being potentially able to prevent a large number of deaths by something as simple as a blood test for circulating tumor DNA could make certain cancer types a manageable disease, as disease onset can be detected earlier and positive treatment outcomes can likely be increased.
Prenez le cancer. L'un des plus gros problèmes dans certaines maladies oncologiques est qu'un grand nombre de patients sont diagnostiqués trop tard pour leur permettre d'être guéris, même si les médicaments et traitements qui auraient pu les guérir existent déjà aujourd'hui, si seulement la maladie avait été détectée plus tôt. Les nouvelles technologies permettent, avec quelques millilitres de sang, de détecter la présence d'un ADN tumoral circulant dans le sang et la présence du cancer, très tôt de façon très pratique. L'incidence de détection précoce peut être spectaculaire. Le taux de survie à cinq ans d'un cancer du poumon non à petites cellules diagnostiqué au stade un, ce qui est tôt, est de 49%. Diagnostiqué au stade quatre, ce qui est tard, ce taux est inférieur à 1%. Être potentiellement capable d'empêcher un grand nombre de morts avec un simple test sanguin pour l'ADN tumoral dans le sang pourrait rendre certains cancers gérables, l'apparition de la maladie pouvant être détectée plus tôt et les résultats positifs du traitement pouvant être augmentés.
In 2012, 50 percent of all Americans had a single chronic disease, resulting in 86 percent of the $3 trillion US health care budget being spent for treating such chronic diseases. Eighty-six percent. If new technologies allow now to reduce this 86 percent, why have health care systems not reacted and changed already?
En 2012, 50% de tous les Américains avaient une maladie chronique, ayant pour conséquence que 86% du budget américain pour la santé, 3 000 milliards de dollars, soit dépensé à traiter de telles maladies chroniques. 86%. Si les nouvelles technologies permettent de réduire ces 86%, pourquoi les systèmes de santé n'ont-ils pas encore réagi et changé ?
Well, a redesign of what today is a sick care system into a true health care system that focuses on prevention and behavioral changes requires every actor in the system to change. It requires the political willingness to shift budgets and policies towards prevention and health education to design a new set of financial and non-financial incentives. It requires creating a regulatory framework for the gathering, using and sharing of personal health data that's at the same time stringent and sensible. It needs doctors, hospitals, insurers, pharmaceutical and medical companies to reframe their approach and, most important, it can't happen without the willingness and motivation of individuals to change their lifestyle in a sustained way, to prioritize staying healthy, in addition to opening up for sharing the health data on a constant basis.
Une refonte de ce qui est aujourd'hui un système de soins aux malades à un vrai système de santé se concentrant sur la prévention et le changement comportemental requiert que tous les acteurs du système changent. Cela requiert une volonté politique de faire évoluer les budgets et politiques vers la prévention et l'éducation sanitaire pour concevoir un nouveau jeu d'incitations financières ou non. Cela requiert la création d'un cadre réglementaire pour la collecte, l'utilisation et le partage de données personnelles de santé à la fois rigoureux et raisonnable. Cela requiert que les médecins, hôpitaux, assureurs, entreprises pharmaceutiques et médicales redéfinissent leur approche et, surtout, cela ne peut pas arriver sans la volonté et la motivation des individus à changer leur style de vie de façon durable, à prioriser le maintien de leur santé, en plus de libéraliser le partage constant des données de santé.
This change may not come overnight. But by refocusing the incentives within the health care industry today to actively keep people healthy, we may not only be able to prevent more diseases in the first place but we may also be able to detect the onset of certain preventable diseases earlier than we do today, which will lead to longer and healthier lives for more people.
Ce changement ne se fera pas du jour au lendemain. Mais en reconcentrant les incitations dans l'industrie des soins de santé pour maintenir les gens en bonne santé, nous pourrions non seulement éviter plus de maladies mais pourrions aussi détecter l'apparition de certaines maladies évitables plus tôt qu'aujourd'hui, ce qui mènera à des vies plus longues et plus saines pour plus de gens.
Most of the technologies that we need to initiate that change are already existing today. But this is not a technology question. It is primarily a question of vision and will.
La plupart des technologies nécessaires à ce changement existent déjà aujourd'hui. Ce n'est pas une question de technologie. C'est une question de vision et de volonté.
Thanks a lot.
Merci beaucoup.
(Applause)
(Applaudissements)