I've been a journalist now since I was about 17, and it's an interesting industry to be in at the moment, because as you all know, there's a huge amount of upheaval going on in media, and most of you probably know this from the business angle, which is that the business model is pretty screwed, and as my grandfather would say, the profits have all been gobbled up by Google.
Je suis journaliste depuis l'âge de 17 ans, et c'est un secteur intéressant où travailler en ce moment, parce que vous le savez tous, il y a pas mal de bouleversements en cours dans les médias, et la plupart d'entre vous savez probablement du point de vue du business, que le modèle de business est plutôt fichu, et comme dirait mon grand-père Google avale tous les bénéfices.
So it's a really interesting time to be a journalist, but the upheaval that I'm interested in is not on the output side. It's on the input side. It's concern with how we get information and how we gather the news. And that's changed, because we've had a huge shift in the balance of power from the news organizations to the audience. And the audience for such a long time was in a position where they didn't have any way of affecting news or making any change. They couldn't really connect. And that's changed irrevocably.
C'est donc un moment intéressant pour être journaliste, mais le bouleversement qui m'intéresse n'est pas celui des résultats. C'est du côté de la contribution. Ça regarde la façon dont nous obtenons les informations et comment nous les recueillons. Et ça a changé, parce que nous voyons que le pouvoir est largement passé des organisations qui s'occupent de l'actualité au public. Et le public pendant tout ce temps n'était pas en position de pouvoir influencer ou apporter un changement aux actualités Il ne pouvait pas vraiment se connecter. Ça a changé de manière définitive.
My first connection with the news media was in 1984, the BBC had a one-day strike. I wasn't happy. I was angry. I couldn't see my cartoons. So I wrote a letter. And it's a very effective way of ending your hate mail: "Love Markham, Aged 4." Still works. I'm not sure if I had any impact on the one-day strike, but what I do know is that it took them three weeks to get back to me. And that was the round journey. It took that long for anyone to have any impact and get some feedback. And that's changed now because, as journalists, we interact in real time. We're not in a position where the audience is reacting to news. We're reacting to the audience, and we're actually relying on them. They're helping us find the news. They're helping us figure out what is the best angle to take and what is the stuff that they want to hear. So it's a real-time thing. It's much quicker. It's happening on a constant basis, and the journalist is always playing catch up.
Mon premier échange avec les médias remonte à 1984, la BBC faisait un jour de grève. Je n'étais pas content. J'étais furieux. Je ne pouvais pas voir les dessins animés. J'ai donc écrit une lettre. Et c'est un moyen très efficace de terminer une lettre d'insultes : « Bien à vous Markham, 4 ans. ». Ça marche toujours. Je ne suis pas sûr d'avoir eu un impact quelconque sur la grève, mais ce que je sais, c'est qu'il leur a fallu trois semaines pour me répondre. 3 semaines entre ma lettre et la réponse. il fallait tout ce temps à n'importe qui pour avoir un impact et obtenir une réaction. Et maintenant c'est différent parce que, en tant que journalistes, nous interagissons en temps réel. Nous ne sommes pas dans une situation où le public réagit aux actualités. Nous réagissons au public, et en fait nous comptons sur lui.. Il nous aident à trouver les informations. Il nous aide à découvrir quel est le meilleur point de vue et ce qu'il veut entendre. C'est en temps reel, c'est plus rapide. Ça arrive constamment et le journaliste est toujours en train de rattraper.
To give an example of how we rely on the audience, on the 5th of September in Costa Rica, an earthquake hit. It was a 7.6 magnitude. It was fairly big. And 60 seconds is the amount of time it took for it to travel 250 kilometers to Managua. So the ground shook in Managua 60 seconds after it hit the epicenter. Thirty seconds later, the first message went onto Twitter, and this was someone saying "temblor," which means earthquake. So 60 seconds was how long it took for the physical earthquake to travel. Thirty seconds later news of that earthquake had traveled all around the world, instantly. Everyone in the world, hypothetically, had the potential to know that an earthquake was happening in Managua. And that happened because this one person had a documentary instinct, which was to post a status update, which is what we all do now, so if something happens, we put our status update, or we post a photo, we post a video, and it all goes up into the cloud in a constant stream.
Pour donner un exemple la façon dont nous comptons sur le public, le 5 septembre le Costa Rica a été frappé par un tremblement de terre. C'était un séisme de magnitude 7,6, plutôt grand. 60 secondes, c'est le temps qu'il lui a fallu pour se parcourir 250 kilomètres jusqu'à Managua. La terre a tremblé à Managua 60 secondes après le tremblement à l'épicentre, 30 secondes plus tard, le premier message est apparu sur Twitter, et c'était quelqu'un qui disait « temblor» ce qui signifie tremblement de terre. 60 secondes, c'est le temps qu'il a fallu au tremblement de terre réel pour se déplacer. 30 secondes plus tard, la nouvelle tremblement de terre avait fait le tour du monde, instantanément. Tout le monde en théorie, pouvait savoir qu'un tremblement de terre s'était produit à Managua. Et c'est arrivé parce que cette personne avait l'instinct de documenter, c’est-à-dire de poster un message qui est ce que nous faisons tous maintenant, donc s'il arrive quelque chose, nous mettons à jour notre statut, ou nous publions une photo, nous publions une vidéo, et tout va dans le nuage en un flux continu.
And what that means is just constant, huge volumes of data going up. It's actually staggering. When you look at the numbers, every minute there are 72 more hours of video on YouTube. So that's, every second, more than an hour of video gets uploaded. And in photos, Instagram, 58 photos are uploaded to Instagram a second. More than three and a half thousand photos go up onto Facebook. So by the time I'm finished talking here, there'll be 864 more hours of video on Youtube than there were when I started, and two and a half million more photos on Facebook and Instagram than when I started.
Cela signifie un volume énorme et constant de données mises en ligne. C'est stupéfiant, en fait. En regardant ces chiffres, chaque minute 72 heures de vidéos sont publiées sur YouTube. C’est-à-dire que chaque seconde, plus d'une heure de vidéo est publiées. Côté photos, Instagram, 58 photos sont publiées sur Instagram chaque seconde. Plus de 3500 photos vont sur Facebook. Quand j'aurai fini de parler ici, il y aura sur YouTube 864 heures de vidéos de plus, et 2,5 millions de photos de plus sur Facebook et Instagram.
So it's an interesting position to be in as a journalist, because we should have access to everything. Any event that happens anywhere in the world, I should be able to know about it pretty much instantaneously, as it happens, for free. And that goes for every single person in this room.
Les journalistes sont donc dans une position intéressante, parce que nous devrions avoir accès à tout. Chaque événement qui se produit dans le monde, je devrais pouvoir le savoir quasi instantanément, dès qu'il se produit, gratuitement. Et c'est valable pour chaque personne dans cette pièce.
The only problem is, when you have that much information, you have to find the good stuff, and that can be incredibly difficult when you're dealing with those volumes. And nowhere was this brought home more than during Hurricane Sandy. So what you had in Hurricane Sandy was a superstorm, the likes of which we hadn't seen for a long time, hitting the iPhone capital of the universe -- (Laughter) -- and you got volumes of media like we'd never seen before. And that meant that journalists had to deal with fakes, so we had to deal with old photos that were being reposted. We had to deal with composite images that were merging photos from previous storms. We had to deal with images from films like "The Day After Tomorrow." (Laughter) And we had to deal with images that were so realistic it was nearly difficult to tell if they were real at all. (Laughter)
Le seul problème est que quand vous avez autant d'informations, il faut trouver les bonnes et ça peut être incroyablement difficile quand vous avez à faire à une telle quantité. Et cela est vrai plus que jamais dans le cas de l'ouragan Sandy. Dans le cas de l'ouragan Sandy vous aviez une super tempête comme nous n'en avions pas vu depuis très longtemps, qui a frappé la capitale iPhone de l'univers -- (Rires) -- et nous avons vu des quantités de médias jamais vues auparavant. Ça voulait dire que les journalistes ont eu à faire à des faux, nous avons eu à faire à des vielles photos republiées. Nous avons eu à faire à des images recomposées qui mélangeaient des photos de tempêtes précédentes. Nous avons eu à faire à des images de films comme « Le Jour d'Après » (Rires) Nous avons eu à faire à des images tellement réalistes qu'il était plutôt difficile de dire si elles étaient vraies, (Rires)
But joking aside, there were images like this one from Instagram which was subjected to a grilling by journalists. They weren't really sure. It was filtered in Instagram. The lighting was questioned. Everything was questioned about it. And it turned out to be true. It was from Avenue C in downtown Manhattan, which was flooded. And the reason that they could tell that it was real was because they could get to the source, and in this case, these guys were New York food bloggers. They were well respected. They were known. So this one wasn't a debunk, it was actually something that they could prove. And that was the job of the journalist. It was filtering all this stuff. And you were, instead of going and finding the information and bringing it back to the reader, you were holding back the stuff that was potentially damaging.
Blague à part, il y avait des images comme celle-ci sur Instagram qui ont déclenché plein de questions de la part des journalistes. Ils n'étaient pas vraiment sûrs. Elle était filtrée sur Instagram. L'éclairage a été mis en question. Tout a été mis en question. Elle s'est avérée vraie. Elle avait été prise sur l'Avenue C dans le centre de Manhattan, qui était inondé. Ils ont compris qu'elle était vraie parce qu'ils sont parvenus à remonter à la source, et dans ce cas-là, c'était des food bloggers de New York. Ils étaient très respectés. Ils étaient connus. Donc ils n’avaient rien à démonter, c'est quelque chose qu'ils pouvaient prouver. Et c'était le boulot du journaliste. C’est-à-dire filtrer tout ça. Au lieu d'aller chercher les informations et les proposer au lecteur, vous reteniez tout ce qui était potentiellement nuisible.
And finding the source becomes more and more important -- finding the good source -- and Twitter is where most journalists now go. It's like the de facto real-time newswire, if you know how to use it, because there is so much on Twitter.
Trouver la source devient de plus en plus important -- trouver la bonne source -- et beaucoup de journalistes vont sur Twitter désormais. C'est de fait les actualités en temps réel, si vous savez comment l'utiliser, parce qu'il y a tellement de choses sur Twitter.
And a good example of how useful it can be but also how difficult was the Egyptian revolution in 2011. As a non-Arabic speaker, as someone who was looking from the outside, from Dublin, Twitter lists, and lists of good sources, people we could establish were credible, were really important. And how do you build a list like that from scratch? Well, it can be quite difficult, but you have to know what to look for. This visualization was done by an Italian academic. He's called André Pannison, and he basically took the Twitter conversation in Tahrir Square on the day that Hosni Mubarak would eventually resign, and the dots you can see are retweets, so when someone retweets a message, a connection is made between two dots, and the more times that message is retweeted by other people, the more you get to see these nodes, these connections being made. And it's an amazing way of visualizing the conversation, but what you get is hints at who is more interesting and who is worth investigating. And as the conversation grew and grew, it became more and more lively, and eventually you were left with this huge, big, rhythmic pointer of this conversation. You could find the nodes, though, and then you went, and you go, "Right, I've got to investigate these people. These are the ones that are obviously making sense. Let's see who they are."
Un exemple de son utilité mais aussi de ses difficulutés, c'est la révolution égyptienne en 2011. Pour moi qui suis non arabophone, qui cherchait de l'extérieur, de Dublin, les listes Twitter, et les listes de bonnes sources, des gens qu'on pouvait définir crédibles, étaient très importantes. Comment créer de toutes pièces une liste comme ça ? C'est assez difficile, mais il faut savoir quoi chercher. Cette visualisation a été faite par un professeur italien. Il s'appelle André Pannison, et il a simplement pris les conversations Twitter sur la Place Tahrir le jour où Hosni Mubarak a fini par démissionner et les points que vous voyez sont les retweets, donc quand quelqu'un retweete un message, on crée une connexion entre deux points, et plus le message est retweeté par d'autres, plus on voit de nœuds, de connexions se créer. C'est un moyen formidable de visualiser une conversation, mais ce que vous obtenez ce sont des indices sur qui est plus intéressant et vaut la peine d'être étudié. Plus la conversation s'agrandit, plus elle devient animée, pour terminer avec cet énorme pointeur rythmique sur cette conversation. Vous pouviez trouver ces noeuds et ensuite vous y alliez, et vous dites, « Très bien, il faut que j'enquête sur ces personnes. Ce sont celles qui sont manifestement sensées. Voyons voir qui elles sont. »
Now in the deluge of information, this is where the real-time web gets really interesting for a journalist like myself, because we have more tools than ever to do that kind of investigation. And when you start digging into the sources, you can go further and further than you ever could before.
Dans le déluge d'informations, c'est là que le web en temps réel devient intéressant pour un journaliste comme moi, parce que nous avons plus d'instruments que jamais pour faire ce genre d'enquête. Et quand vous commencez à fouiller dans les sources, vous pouvez aller plus loin que jamais.
Sometimes you come across a piece of content that is so compelling, you want to use it, you're dying to use it, but you're not 100 percent sure if you can because you don't know if the source is credible. You don't know if it's a scrape. You don't know if it's a re-upload. And you have to do that investigative work. And this video, which I'm going to let run through, was one we discovered a couple of weeks ago.
Parfois vous tombez sur un contenu qui est tellement irrésistible, vous voulez l'utiliser, vous mourez d'envie de le faire, mais vous n'êtes pas sûrs à 100% de pouvoir le faire parce que vous ne savez pas si la source est fiable. Vous ne savez pas si c'est un faux. Vous ne savez pas si c'est recyclé. Il faut faire ce travail d'enquête. Cette vidéo, que je vous laisse regarder, été découverte il y a deux ou trois semaines.
Video: Getting real windy in just a second.
Vidéo: Un vent violent se lève d'un coup.
(Rain and wind sounds)
(Bruits de pluie et vent)
(Explosion) Oh, shit!
(Explosion) Oh, merde !
Markham Nolan: Okay, so now if you're a news producer, this is something you'd love to run with, because obviously, this is gold. You know? This is a fantastic reaction from someone, very genuine video that they've shot in their back garden. But how do you find if this person, if it's true, if it's faked, or if it's something that's old and that's been reposted?
Markham Nolan: Ok, si vous êtes directeur des actualités, c'est quelque chose que vous adoreriez utiliser, parce qu'évidemment, c'est de l'or. Vous savez ? C'est une réaction formidable de quelqu'un, une vidéo très authentique filmée dans son jardin. Mais comment découvrir si cette personne...si c'est vrai, si c'est faux, ou si c'est quelque chose d'ancien qui a été republié ?
So we set about going to work on this video, and the only thing that we had to go on was the username on the YouTube account. There was only one video posted to that account, and the username was Rita Krill. And we didn't know if Rita existed or if it was a fake name. But we started looking, and we used free Internet tools to do so. The first one was called Spokeo, which allowed us to look for Rita Krills. So we looked all over the U.S. We found them in New York, we found them in Pennsylvania, Nevada and Florida. So we went and we looked for a second free Internet tool called Wolfram Alpha, and we checked the weather reports for the day in which this video had been uploaded, and when we went through all those various cities, we found that in Florida, there were thunderstorms and rain on the day. So we went to the white pages, and we found, we looked through the Rita Krills in the phonebook, and we looked through a couple of different addresses, and that took us to Google Maps, where we found a house. And we found a house with a swimming pool that looked remarkably like Rita's. So we went back to the video, and we had to look for clues that we could cross-reference. So if you look in the video, there's the big umbrella, there's a white lilo in the pool, there are some unusually rounded edges in the swimming pool, and there's two trees in the background. And we went back to Google Maps, and we looked a little bit closer, and sure enough, there's the white lilo, there are the two trees, there's the umbrella. It's actually folded in this photo. Little bit of trickery. And there are the rounded edges on the swimming pool. So we were able to call Rita, clear the video, make sure that it had been shot, and then our clients were delighted because they were able to run it without being worried.
Nous avons donc décidé de travailler sur cette vidéo, et la seule chose sur laquelle travailler c'était ce nom d'utilisateur sur un compte YouTube. Il y avait une seule vidéo publiée sur ce compte, et le nom d'utilisateur était Rita Krill. Nous ne savions pas si Rita existait ou si c'était un faux nom. Mais nous avons commencé à chercher et nous avons utilisé des outils gratuits sur Internet. Le premier s'appelle Spokeo, qui nous a permis de chercher des gens du nom de Rita Krill Nous en avons trouvé partout dans les Etats Unis. Nous en avons trouvé à New York, en Pennsylvanie, au Nevada et en Floride. Nous avons donc utilisé un autre outil gratuit sur Internet qui s'appelle Wolfram Alpha, et nous avons vérifié les bulletins météos le jour où la vidéo avait été publiée, et en regardant toutes ces villes, nous avons découvert qu'en Floride, il y avait eu des orages et de la pluie ce jour-là. Nous sommes donc allés sur les pages blanches et nous avons découvert, nous avons cherché les Rita Krill dans l'annuaire, et nous avons vérifié deux adresses différentes, ce qui nous a amené sur Google Maps, où nous avons trouvé une maison. Nous avons trouvé une maison avec une piscine qui ressemblait remarquablement à celle de Rita. Nous sommes revenus sur la vidéo, et il nous fallait chercher des indices pour vérifier. Si vous regardez la vidéo, il y a ce grand parasol, il y a un matelas blanc dans la piscine, il y a des bords étrangement arrondis dans la piscine, et il y a deux arbres en arrière plan. Nous sommes revenus sur Google Maps, nous avons regardé de plus près, et en effet, il y a le matelas blanc, il y a les deux arbres, il y a le parasol. Il est en fait fermé sur cette photo. Ça pourrait tromper. Et il y a les bords arrondis de la piscine. Nous avons donc pu appeler Rita, valider la vidéo, nous assurer qu'elle avait bien été tournée, et ensuite nos clients étaient ravis parce qu'ils ont pu la faire passer sans s'inquiéter.
Sometimes the search for truth, though, is a little bit less flippant, and it has much greater consequences. Syria has been really interesting for us, because obviously a lot of the time you're trying to debunk stuff that can be potentially war crime evidence, so this is where YouTube actually becomes the most important repository of information about what's going on in the world.
Parfois la recherche de la vérité, est un peu moins facile, et a des conséquences plus importantes. La Syrie nous intéresse beaucoup parce qu'évidemment nous essayons souvent de déboulonner des trucs qui peuvent être potentiellement des preuves de crimes de guerre, donc ici YouTube devient effectivement le plus grand dépôt d'informations sur ce qui se passe dans le monde.
So this video, I'm not going to show you the whole thing, because it's quite gruesome, but you'll hear some of the sounds. This is from Hama. Video: (Shouting) And what this video shows, when you watch the whole thing through, is bloody bodies being taken out of a pickup truck and thrown off a bridge. The allegations were that these guys were Muslim Brotherhood and they were throwing Syrian Army officers' bodies off the bridge, and they were cursing and using blasphemous language, and there were lots of counterclaims about who they were, and whether or not they were what the video said it was.
Cette vidéo, je ne vais pas vous la montrer en entier, parce qu'elle est assez horrible, mais vous entendrez certains bruits. Elle vient de Hama Vidéo: (Cris) Et ce que montre cette vidéo, quand on la visionne en entier, ce sont des corps ensanglantés sortis d'un pick-up et balancés d'un pont. Les allégations étaient que ces hommes étaient des Frères Musulmans et ils étaient en train de balancer du pont les corps d'officiers de l'armée syrienne en les maudissant et en proférant des injures, et il y a eu beaucoup de contre-déclarations sur qui ils étaient, et s’ils étaient ou pas ce que disait la vidéo.
So we talked to some sources in Hama who we had been back and forth with on Twitter, and we asked them about this, and the bridge was interesting to us because it was something we could identify. Three different sources said three different things about the bridge. They said, one, the bridge doesn't exist. Another one said the bridge does exist, but it's not in Hama. It's somewhere else. And the third one said, "I think the bridge does exist, but the dam upstream of the bridge was closed, so the river should actually have been dry, so this doesn't make sense." So that was the only one that gave us a clue. We looked through the video for other clues. We saw the distinctive railings, which we could use. We looked at the curbs. The curbs were throwing shadows south, so we could tell the bridge was running east-west across the river. It had black-and-white curbs. As we looked at the river itself, you could see there's a concrete stone on the west side. There's a cloud of blood. That's blood in the river. So the river is flowing south to north. That's what that tells me. And also, as you look away from the bridge, there's a divot on the left-hand side of the bank, and the river narrows.
Nous avons donc parlé avec des sources à Hama à travers Twitter et nous leur avons posé des questions à ce sujet et le pont était intéressant parce qu'on pouvait l'identifier. Trois sources différentes nous on dit trois choses différentes sur le pont. Elles ont dit, une, que le pont n'existe pas. Une autre a dit que le pont existe, mais il n'est pas à Hama. Il est ailleurs. Et la troisième a dit, « Je crois que le pont existe, mais le barrage en amont était fermé, donc la rivière devait en fait être à sec, ce truc n'est pas logique." C'est donc la seule qui nous a donné un indice. Nous avons cherché d'autres indices dans la vidéo. Nous avons vu des barrières métalliques dont on pouvait se servir. Nous avons regardé les bords. Les bords projetaient une ombre au sud, nous étions donc en mesure de dire que le pont traversait la rivière d'est en ouest. Il avait des bords noirs et blancs. En regardant la rivière-même, nous avons vu un bloc en béton sur le côté ouest. Il y a un nuage de sang. C'est du sang dans la rivière. Donc la rivière s'écoule du sud au nord. C'est ce que ça me dit. De plus, en regardant loin du pont, il y a une motte sur la rive gauche, et la rivière se rétrécit.
So onto Google Maps we go, and we start looking through literally every single bridge. We go to the dam that we talked about, we start just literally going through every time that road crosses the river, crossing off the bridges that don't match. We're looking for one that crosses east-west. And we get to Hama. We get all the way from the dam to Hama and there's no bridge. So we go a bit further. We switch to the satellite view, and we find another bridge, and everything starts to line up. The bridge looks like it's crossing the river east to west. So this could be our bridge. And we zoom right in. We start to see that it's got a median, so it's a two-lane bridge. And it's got the black-and-white curbs that we saw in the video, and as we click through it, you can see someone's uploaded photos to go with the map, which is very handy, so we click into the photos. And the photos start showing us more detail that we can cross-reference with the video. The first thing that we see is we see black-and-white curbing, which is handy because we've seen that before. We see the distinctive railing that we saw the guys throwing the bodies over. And we keep going through it until we're certain that this is our bridge.
Nous allons donc sur Google Maps et nous commençons littéralement à examiner chaque pont. Nous allons au barrage dont nous avons parlé et nous cherchons chaque fois que la route traverse la rivière, en éliminant tous les ponts qui ne correspondent pas. Nous en cherchons un qui traverse d'est en ouest. Nous arrivons à Hama. Du barrage à Hama, aucun pont. Nous allons un peu plus loin. Nous passons à la vue satellite, et nous trouvons un autre pont, et tout commence à s'éclaircir. Le pont parait traverser la rivière d'est en ouest. Ça pourrait être notre pont. Nous zoomons. Nous commençons à voir qu'il a une bande médiane, c'est donc un pont à deux voies. Et il a les bords noirs et blancs que nous avons vu sur la vidéo, et en cliquant vous voyez que quelqu'un a publié des photos sur la carte, ce qui est très pratique, nous cliquons donc sur les photos. Et les photos commencent à montrer plus de détails qui nous renvoient à la vidéo. La première chose que nous voyons ce sont les bords noirs et blancs, ce qui est pratique puisque nous les avons vus auparavant. Nous voyons la rampe par dessus laquelle les hommes balançaient les corps. Et nous continuons à vérifier jusqu'à être certains que c'est notre pont.
So what does that tell me? I've got to go back now to my three sources and look at what they told me: the one who said the bridge didn't exist, the one who said the bridge wasn't in Hama, and the one guy who said, "Yes, the bridge does exist, but I'm not sure about the water levels." Number three is looking like the most truthful all of a sudden, and we've been able to find that out using some free Internet tools sitting in a cubicle in an office in Dublin in the space of 20 minutes. And that's part of the joy of this. Although the web is running like a torrent, there's so much information there that it's incredibly hard to sift and getting harder every day, if you use them intelligently, you can find out incredible information. Given a couple of clues, I could probably find out a lot of things about most of you in the audience that you might not like me finding out.
Qu'est-ce que ça nous dit ? Je dois maintenant revenir à mes trois sources et analyser ce qu'elles m'ont dit : celle qui disait que le pont n'existait pas, celle qui disait que le pont n'était pas à Hama, et l'homme qui a dit, « Oui, le pont existe, mais je ne suis pas sûr du niveau de l'eau. » Tout à coup la troisième parait la plus véridique, et nous avons pu découvrir tout ça en utilisant des instruments Internet gratuits assis dans un box dans un bureau à Dublin en 20 minutes. Et ça fait partie du plaisir. Malgré le web soit comme un torrent, il y a tellement d'informations c'est incroyablement dur de trier et ça devient de plus en plus dur, si vous l'utilisez de manière intelligente, vous pouvez y trouver des informations incroyables. À partir de deux ou trois indices, je pourrais probablement trouver plein de choses sur la plupart de vous dans le public que vous n'aimeriez pas qu'on découvre.
But what it tells me is that, at a time when there's more -- there's a greater abundance of information than there ever has been, it's harder to filter, we have greater tools. We have free Internet tools that allow us, help us do this kind of investigation. We have algorithms that are smarter than ever before, and computers that are quicker than ever before.
Mais ça me dit que, à une époque où il y a plus -- il y a une abondance d'informations comme jamais auparavant, filtrer devient plus difficile, nous avons de meilleurs outils. Nous avons des outils internet gratuits, qui nous aident dans ce genre d'enquête. Nous avons des algorithmes plus intelligents que jamais, et des ordinateurs plus rapides que jamais.
But here's the thing. Algorithms are rules. They're binary. They're yes or no, they're black or white. Truth is never binary. Truth is a value. Truth is emotional, it's fluid, and above all, it's human. No matter how quick we get with computers, no matter how much information we have, you'll never be able to remove the human from the truth-seeking exercise, because in the end, it is a uniquely human trait. Thanks very much. (Applause)
Mais il y a un truc. Les algorithmes sont des règles. Ils sont binaires. C'est oui ou c'est non, c'est noir ou blanc. La vérité n'est jamais binaire. La vérité est une valeur. La vérité est émotionnelle, elle est fluide et surtout, elle est humaine. Peu importe la vitesse des ordinateurs, peu importe la quantité d'informations à disposition, nous ne pourrons jamais supprimer l'humain de l'exercice de recherche de la vérité, parce qu'en fin de compte, c'est un trait exclusivement humain. Merci beaucoup. (Applaudissements)