Pat Mitchell: I know you don't like that "legend" business.
Pat Mitchell : Vous n'aimez pas qu'on parle de « légende »…
Marian Wright Edelman: I don't.
Marian Wright Edelman : Non, en effet.
(Laughter)
(Rires)
PM: Why not, Marian? Because you are somewhat of a legend. You've been doing this for a long time, and you're still there as founder and president.
PM : Pourquoi, Marian ? Car c'est vrai que vous êtes un peu une légende. Vous faites ça depuis longtemps, et vous êtes toujours là en tant que fondatrice et présidente.
MWE: Well, because my daddy raised us and my mother raised us to serve, and we are servant-leaders. And it is not about external things or labels, and I feel like the luckiest person in the world having been born at the intersection of great needs and great injustices and great opportunities to change them. So I just feel very grateful that I could serve and make a difference.
MWE : Eh bien, mon père et ma mère nous ont élevés pour servir, et nous sommes des leaders-serviteurs. Il ne s'agit pas de choses extérieures ou d'étiquettes, et je me considère la plus chanceuse au monde, d'être née à une époque où coexistaient des injustices et des besoins criants et aussi de belles opportunités pour les changer. Je suis donc très reconnaissante d'avoir pu servir et changer le cours des choses.
PM: What a beautiful way of saying it.
PM : Quelle belle façon de le dire !
(Applause)
(Applaudissements)
You grew up in the American South, and like all children, a lot of who you became was molded by your parents. Tell me: What did they teach you about movement-building?
Vous avez grandi dans le sud des États-Unis, et comme tous les enfants, vos parents ont joué un rôle important dans ce que vous êtes devenue. Dites-moi, que vous ont-ils enseigné sur la création d'un mouvement social ?
MWE: I had extraordinary parents. I was so lucky. My mother was the best organizer I ever knew. And she always insisted, even back then, on having her own dime. She started her dairy so that she could have her penny, and that sense of independence has certainly been passed on to me. My daddy was a minister, and they were real partners. And my oldest sibling is a sister, I'm the youngest, and there are three boys in between. But I always knew I was as smart as my brothers. I always was a tomboy. I always had the same high aspirations that they had. But most importantly, we were terribly blessed, even though we were growing up in a very segregated small town in South Carolina -- we knew it was wrong. I always knew, from the time I was four years old, that I wasn't going to accept being put into slots. But Daddy and Mama always had the sense that it was not us, it was the outside world, but you have the capacity to grow up to change it, and I began to do that very early on. But most importantly, they were the best role models, because they said: if you see a need, don't ask why somebody doesn't do it. See what you can do.
MWE : Mes parents étaient formidables, j'ai eu beaucoup de chance. Ma mère savait organiser comme personne. Elle a toujours tenu, même à l'époque, à être financièrement indépendante. Elle a ouvert une laiterie pour gagner sa vie, et c'est évident qu'elle m'a transmis son sens de l'indépendance. Mon père était pasteur et ils étaient de véritables partenaires. Ma sœur est l'aînée de ma fratrie, moi, je suis la benjamine, et entre nous deux, il y a trois garçons. Mais j'ai toujours su que j'étais aussi intelligente que mes frères. J'ai toujours été garçon manqué. J'ai toujours eu les mêmes grandes envies qu'eux. Mais surtout, nous étions tous bénis, et même si nous avons grandi dans une petite ville de Caroline du Sud où régnait la ségrégation, on savait que c'était mal. J'ai toujours su, depuis l'âge de quatre ans, que je n'accepterais pas qu'on me mette dans une case. Papa et maman ont toujours cru que ce n'était pas nous, mais le monde extérieur, et qu'en grandissant, on pouvait le changer, ce que j'ai fait très tôt dans la vie. Mais surtout, ils étaient les meilleurs modèles. Ils disaient : « Si tu constates un manque, ne te demande pas pourquoi personne n'agit, vois ce que toi tu peux faire. »
There was no home for the aged in our hometown. And Reverend Reddick, who had what we know now, 50 years later, as Alzheimer's, and he began to wander the streets. And so Daddy and Mama figured out he needed a place to go, so we started a home for the aged. Children had to cook and clean and serve. We didn't like it at the time, but that's how we learned that it was our obligation to take care of those who couldn't take care of themselves. I had 12 foster sisters and brothers. My mother took them in after we left home, and she took them in before we left home. And again, whenever you see a need, you try to fulfill it. God runs, Daddy used to say, a full employment economy.
Les maisons de retraite n'existaient pas dans la ville. Le Révérend Reddick, atteint de ce qu'on appelle Alzheimer, 50 ans après, a commencé à errer dans la rue. Papa et maman ont compris qu'il lui fallait un lieu où vivre. On a ouvert une maison de retraite. Les enfants devaient cuisiner, nettoyer et servir. Nous n'aimions pas ça, mais c'est comme ça que nous avons appris que c'était notre devoir de prendre soin de ceux qui ne pouvaient pas le faire eux-mêmes. J'avais 12 frères et sœurs adoptives. Ma mère les a accueillis avant et après que nous avons quitté la maison. Là encore, dès qu'on identifie un besoin, on essaie d'y répondre. Papa disait que Dieu dirige une économie de plein emploi.
(Laughter)
(Rires)
And so if you just follow the need, you will never lack for something to do or a real purpose in life.
Et si vous vous laissez guider par les besoins, vous aurez toujours quelque chose à faire et un vrai but dans la vie.
And every issue that the Children's Defense Fund works on today comes out of my childhood in a very personal way. Little Johnny Harrington, who lived three doors down from me, stepped on a nail; he lived with his grandmother, got tetanus, went to the hospital, no tetanus shots, he died. He was 11 years old. I remember that.
Tous les problèmes sur lesquels travaille le Children's Defense Fund, sont ceux qui m'ont touchée intimement dans mon enfance. Le petit Johnny Harrington, qui vivait à trois maisons de chez nous, a marché sur un clou ; il vivait avec sa grand-mère, il a attrapé le tétanos, est allé à l'hôpital où on ne l'a pas vacciné. Il est mort. Il avait 11 ans. Je m'en souviens.
An accident in front of our highway, turns out to have been two white truck drivers and a migrant family that happened to be black. We all ran out to help. It was in the front of a church, and the ambulance came, saw that the white truck drivers were not injured, saw the black migrant workers were, turned around and left them. I never forgot that.
Un accident a eu lieu sur la route devant chez nous, entre deux camionneurs blancs et une famille d'immigrants qui se trouvait être noire. On s'est tous précipités pour les aider. C'était devant une église ; l'ambulance est arrivée, ils ont vu que les camionneurs blancs n'étaient pas blessés, vu que les immigrés noirs l'étaient ; ils ont fait demi-tour en les laissant là. Je ne l'ai jamais oublié.
And immunizations was one of the first things I worked on at the Children's Defense Fund to make sure that every child gets immunized against preventable diseases. Unequal schools ...
La vaccination est l'une des premières choses dont je me suis occupée à la Fondation, pour m'assurer que chaque enfant soit immunisé contre les maladies évitables. Les écoles inégalitaires…
(Applause)
(Applaudissements)
Separate and unequal, hand-me-downs from the white schools. But we always had books in our house. Daddy was a great reader. He used to make me read every night with him. I'd have to sit for 15 or 20 minutes. One day I put a "True Confessions" inside a "Life Magazine" and he asked me to read it out loud. I never read a "True Confessions" again.
… discriminantes et inégalitaires, des fournitures refilées par les écoles des Blancs. Mais on a toujours eu des livres. Papa lisait énormément. Il me faisait lire avec lui tous les soirs pendant 15 à 20 minutes. Un jour, j'ai caché « Vraies Confessions » dans un magazine « Life », et il m'a demandé de le lire à voix haute. Je n'ai plus jamais lu « Vraies Confessions ».
(Laughter)
(Rires)
But they were great readers. We always had books before we had a second pair of shoes, and that was very important. And although we had hand-me-down books for the black schools and hand-me-down everythings, it was a great need. He made it clear that reading was the window to the outside world, and so that was a great gift from them. But the reinforced lesson was that God runs a full employment economy, and that if you just follow the need, you will never lack for a purpose in life, and that has been so for me.
Mais ils lisaient beaucoup. On a toujours eu des livres avant une deuxième paire de chaussures, ce qui était très important. Et même si on avait des livres d'occasion à l'école et que tout était d'occasion, c'était un vrai besoin. D'après mon père, la lecture était une fenêtre sur le monde extérieur, c'était donc un beau cadeau de leur part. Mais la vraie leçon, c'était que Dieu dirige une économie de plein emploi, et que si on se laisse guider par les besoins, on aura toujours un but dans la vie -- ce qui a été le cas pour moi.
We had a very segregated small town. I was a rebel from the time I was four or five. I went out to a department store and there was "white" and "black" water signs, but I didn't know that and didn't pay much attention to that, and I was with one of my Sunday school teachers. I drank out of the wrong water fountain, and she jerked me away, and I didn't know what had happened, and then she explained to me about black and white water. I didn't know that, and after that, I went home, took my little wounded psyche to my parents, and told them what had happened, and said, "What's wrong with me?" And they said, "It wasn't much wrong with you. It's what's wrong with the system." And I used to go then secretly and switch water signs everywhere I went.
Notre ville connaissait une ségrégation forte. Je me suis rebellée dès l'âge de quatre, cinq ans. Je suis allée dans un grand magasin, qui avait des fontaines étiquetées « blanc » et « noir », ce que je ne savais pas et je n'y ai pas fait attention. J'étais avec une enseignante de catéchisme, et j'ai bu dans la mauvaise fontaine. Elle m'a écartée brusquement, sans que je comprenne pourquoi, puis elle m'a expliqué l'histoire de l'eau pour Noirs et Blancs. Mortifiée, je suis rentrée dire ce qui s'était passé à mes parents et leur ai demandé : « Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? » Et ils m'ont dit : « Ça n'a rien à voir avec toi. C'est le système qui ne va pas. » Après, j'allais en cachette échanger les pancartes des fontaines partout où je passais. (Rires)
(Laughter)
Ça me faisait tellement de bien.
And it felt so good.
(Applause)
(Applaudissements)
PM: There is no question that this legend is a bit of a rebel, and has been for a long time. So you started your work as an attorney and with the Civil Rights Movement, and you worked with Dr. King on the original Poor People's Campaign. And then you made this decision, 45 years ago, to set up a national advocacy campaign for children. Why did you choose that particular service, to children?
PM : Ça ne fait aucun doute que cette femme légendaire est une rebelle, et qu'elle l'est depuis longtemps. Alors vous avez commencé à travailler comme procureur et avec le mouvement des Droits civiques. Vous avez travaillé avec Martin Luther King sur la première campagne pour les pauvres. Et puis vous avez décidé, il y a 45 ans, d'organiser une campagne nationale pour la défense des enfants. Pourquoi avoir choisi cette cause en particulier ?
MWE: Well, because so many of the things that I saw in Mississippi and across the South had to do with children. I saw children with bloated bellies in this country who were close to starvation, who were hungry, who were without clothes, and nobody wanted to believe that there were children who were starving, and that's a slow process. And nobody wanted to listen. Every congressman that would come to Mississippi, I'd say, "Go see," and most of them didn't want to do anything about it. But I saw grinding poverty. The state of Mississippi wanted, during voter registration efforts -- and with outside white kids coming in to help black citizens register to vote -- they wanted everybody to leave the state, so they were trying to starve them out. And they switched from free food commodities to food stamps that cost two dollars. People had no income, and nobody in America wanted to believe that there was anybody in America without any income. Well, I knew hundreds of them, thousands of them. And malnutrition was becoming a big problem.
MWE : Parce que tant de choses que j'ai vues, dans le Mississippi et dans le Sud, concernaient les enfants. J'ai vu des enfants le ventre gonflé, dans ce pays, au bord de la famine, qui avaient faim, qui n'avaient pas de vêtements, et personne ne voulait croire qu'il y avait des enfants qui mouraient de faim, et c'est un processus lent. Personne ne voulait écouter. Je disais aux membres du Congrès qui venaient dans notre État : « Allez voir », mais la plupart ne voulaient pas s'en occuper. Mais j'ai vu de l'extrême pauvreté. Pendant qu'il dressait les listes électorales, quand de jeunes blancs venaient d'ailleurs pour aider les Noirs à s'inscrire, l'État du Mississippi voulait que tout le monde parte et essayait donc de les affamer. A la place des produits alimentaires gratuits, ils vendaient des bons qui coûtaient deux dollars. Les gens n'avaient aucun revenu, et personne ne voulait croire qu'aux États-Unis, il existait des gens sans aucun revenu, alors que j'en connaissais des centaines, des milliers. Et la malnutrition devenait un problème de fond.
And so one of these days came Dr. King down on a number of things we were fighting to get the Head Start program -- which the state of Mississippi turned down -- refinanced. And he went into a center that the poor community was running without any help, and he saw a teacher carve up an apple for eight or 10 children, and he had to run out, because he was in tears. He couldn't believe it. But only when Robert Kennedy decided he would come -- I had gone to testify about the Head Start program, because they were attacking. And I asked, please, come and see yourself, and when you come and see, see hungry people and see starving children. And they came, and he brought the press, and that began to get the movement going. But they wanted to push all the poor people to go north and to get away from being voters. And I'm proud of Mike Espy. Even though he lost last night, he'll win one of these days.
Donc un jour Martin Luther King est venu, on se battait pour plusieurs choses, pour refinancer le programme Head Start que l'État de Mississippi avait refusé. Et il est entré dans un foyer géré par la communauté pauvre sans aucune aide extérieure, et il a vu un professeur découper une pomme pour 8 ou 10 enfants, et il a dû sortir en vitesse, parce qu'il était en larmes. Il ne pouvait pas y croire. Mais ce n'est que quand Robert Kennedy a décidé de venir -- j'avais témoigné sur le programme Head Start, parce qu'ils attaquaient -- et j'avais demandé, s'il vous plaît, venez voir par vous-même, et quand vous venez, venez voir les gens affamés, les enfants qui meurent de faim. Et ils sont venus, il a amené la presse, et cela a commencé à faire avancer le mouvement. Mais ils voulaient pousser les pauvres vers le nord et les empêcher de voter. Et je suis fière de Mike Espy. Bien qu'il ait perdu hier soir, un jour il gagnera.
(Applause)
(Applaudissements)
But you wouldn't have seen such grinding poverty, and the outside white kids who'd come in to help register voters in the 1964 Summer Project where we lost those three young men. But once they left, the press left, and there was just massive need, and people were trying to push the poor out. And so, you know, Head Start came, and we applied for it, because the state turned it down. And that's true of a lot of states that don't take Medicaid these days. And we ran the largest Head Start program in the nation, and it changed their lives. They had books that had children who looked like them in it, and we were attacked all over the place.
Mais vous n'auriez pas vu une si grande pauvreté, et les gamins blancs qui venaient aider les électeurs à s'enregistrer pendant la campagne de l'été 1964 où on a perdu trois jeunes hommes. Mais une fois qu'ils sont partis, la presse est partie, et il y avait juste un immense besoin, et on essayait de faire partir les pauvres. Donc, vous voyez, Head Start est arrivé, et nous l'avons demandé, car l'État l'avait refusé. Et cela est vrai de beaucoup d'États qui refusent Medicaid aujourd'hui. Et nous avons géré le plus grand programme Head Start du pays, ce qui a changé leur vie. Ils avaient des livres figurant des enfants qui leur ressemblaient… On s'est vu attaquer de tout part.
But the bottom line was that Mississippi gave birth to the Children's Defense Fund in many ways, and it also occurred to me that children and preventive investment, and avoiding costly care and failure and neglect, was a more strategic way to proceed. And so the Children's Defense Fund was born out of the Poor People's Campaign. But it was pretty clear that whatever you called black independent or brown independent was going to have a shrinking constituency. And who can be mad at a two-month-old baby or at a two-year-old toddler? A lot of people can be. They don't want to feed them, neither, from what we've seen.
Mais ce qu'il faut retenir, c'est que, à bien des égards, le Mississippi a donné naissance au fonds de protection de l'enfance. Et je me suis rendu compte que pour les enfants les investissements préventifs qui évitent des soins coûteux, l'échec et la négligence, étaient une façon plus stratégique de procéder. Et donc le Children's Defense Fund est né de la Poor People's Campaign. Mais il était évident que tout ce qui s'appelait noir indépendant ou brun indépendant allait voir une diminution du nombre des électeurs. Et qui peut être fâché contre un bébé de deux mois ou de deux ans ? Beaucoup de gens peuvent l'être. Ils ne veulent pas les nourrir non plus, d'après ce que nous avons vu.
But it was the right judgment to make. And so out of the privilege of serving as the Poor People's Campaign coordinator for policy for two years, and there were two of them, and it was not a failure, because the seeds of change get planted and have to have people who are scut workers and follow up. And I'm a good scut worker and a persistent person. And you know, as a result, I would say that all those people on food stamps today ought to thank those poor people in the mud in Resurrection City. But it takes a lot of follow-up, detailed work -- and never going away.
Mais c'était le bon jugement à porter. Donc par privilège de servir comme coordinatrice de la politique de la Poor People's Campaign pendant deux ans, et il y en avait deux, et ce n'était pas un échec, parce que les graines du changement sont semées, et il faut des gens qui continuent le travail. Et je suis bonne travailleuse subalterne et une personne persévérante. Et par conséquent, tous ceux qui vivent de bons alimentaires aujourd'hui devraient remercier les pauvres dans la boue du camp de Resurrection City. Il faut un travail précis et un vrai suivi et il ne faut jamais abandonner.
PM: And you've been doing it for 45 years, and you've seen some amazing outcomes. What are you proudest of out of the Children's Defense Fund?
PM : Et vous le faites depuis 45 ans, et vous avez vu des résultats incroyables. Qu'est-ce qui vous rend le plus fière dans le Children's Defense Fund ?
MWE: Well, I think the children now have sort of become a mainstream issue. We have got lots of new laws. Millions of children are getting food. Millions of children are getting a head start. Millions of children are getting Head Start and have gotten a head start, and the Child Health Insurance Program, CHIP, Medicaid expansions for children. We've been trying to reform the child welfare system for decades. We finally got a big breakthrough this year, and it says, be ready with the proposals when somebody's ready to move, and sometimes it takes five years, 10 years, 20 years, but you're there. I've been trying to keep children out of foster care and out of institutions and with their families, with preventive services. That got passed.
MWE : Je pense que le problème des enfants est devenu une question sociale majeure. Il y a beaucoup de nouvelles lois. Des millions d'enfants sont nourris. Des millions d'enfants démarrent bien dans la vie. Des millions d'enfants ont accès à Head Start et ont pu en tirer les bénéfices. Puis il y a CHIP, l'assurance maladie infantile, et l'extension de l'assurance Medicaid pour les enfants. Nous essayons de reformer le système de protection infantile depuis longtemps. Nous avons enfin connu une vraie avancée cette année, ce qui nous dit : soyez prêts à faire des propositions dès que quelqu'un est prêt à agir. Ça peut prendre 5, 10, 20 ans, mais il faut être prêt. Je ne veux pas que les enfants soient placés, mais qu'ils restent en famille, avec des services préventifs. Et ça a été voté.
But there are millions of children who have hope, who have access to early childhood. Now, we are not finished, and we are not going to ever feel finished until we end child poverty in the richest nation on earth. It's just ridiculous that we have to be demanding that.
Mais il y a des millions d'enfants qui ont de l'espoir, qui ont accès à la petite enfance. Nous n'avons pas fini, et nous n'aurons jamais l'impression d'avoir fini jusqu'à ce qu'on abolisse la pauvreté infantile dans le pays le plus riche au monde. (Applaudissements)
(Applause)
C'est totalement absurde qu'on soit obligés de le réclamer. (Applaudissements)
PM: And there are so many of the problems in spite of the successes, and thank you for going through some of them, Marian -- the Freedom Schools, the generations of children now who have gone through Children's Defense Fund programs. But when you look around the world, in this country, the United States, and in other countries, there are still so many problems. What worries you the most?
PM : Et il reste tant de problèmes malgré les avancées, et je vous remercie d'en avoir parlé, Marian -- des Freedom Schools, des générations d'enfants qui ont profité des programmes du Children's Defense Fund. Mais quand vous regardez à travers le monde, dans ce pays, les États-Unis, et dans d'autres pays, il reste encore tant de problèmes. Qu'est-ce qui vous préoccupe le plus ?
MWE: What worries me is how irresponsible we adults in power have been in passing on a healthier earth. And it worries me when I read the "Bulletin of Atomic Scientists" and see now that we are two minutes from midnight, and that's gotten closer. We have put our future and our children's future and safety at risk in a world that is still too much governed by violence. We must end that. We must stop investing in war and start investing in the young and in peace, and we are really so far away from doing that.
MWE : Ce qui m'inquiète, c'est à quel point, nous, les adultes au pouvoir, avons été irresponsables quand il s'agit de transmettre une Terre plus saine. Et je m'inquiète quand je lis le « Bulletin of Atomic Scientists » et que je vois que nous sommes à deux minutes de la fin, plus près que jamais. Nous avons compromis notre avenir, et l'avenir et la sécurité de nos enfants dans un monde qui est encore trop dominé par la violence. Nous devons y mettre fin. Il faut investir non pas dans la guerre mais dans la jeunesse et la paix, et nous sommes si loin de le faire.
(Applause)
(Applaudissements)
And I don't want my grandchildren to have to fight these battles all over again, and so I get more radical. The older I get, the more radical I get, because there are just some things that we as adults have to do for the next generations. And I looked at the sacrifices of Mrs. Hamer and all those people in Mississippi who risked their lives to give us a better life. But the United States has got to come to grips with its failure to invest in its children, and it's the Achilles' heel of this nation. How can you be one of the biggest economies in the world and you let 13.2 million children go live in poverty, and you let children go homeless when you've got the means to do it?
Et je ne veux pas que mes petits-enfants soient obligés de recommencer les mêmes luttes. Et donc je deviens plus radicale. Plus je vieillis, plus je me radicalise, parce qu'il y a des choses que nous, les adultes, devons faire pour les générations futures. J'ai pensé aux sacrifices de Fannie Lou Hamer, et à tous ces gens du Mississippi qui ont risqué leur vie pour améliorer la nôtre. Mais les États-Unis doivent adresser leur incapacité à investir dans la jeunesse, car c'est là le talon d'Achille de cette nation. Comment peut-on être une des économies les plus riches au monde et laisser 13,2 millions d'enfants vivre dans la pauvreté, laisser des enfants vivre sans abri, quand on a les moyens de faire autrement ?
We've got to rethink who we are as a people, be an example for the world. There should be no poverty. In fact, we want to say we're going to end poverty in the world. Just start at home. And we've made real progress, but it's such hard work, and it's going to be our Achilles' heel. We should stop giving more tax cuts, sorry folks, to billionaires rather than to babies and their health care. We should get our priorities straight.
Nous devons redéfinir qui nous sommes en tant que peuple, nous devons être un modèle pour le monde. La pauvreté ne devrait pas exister. Nous voulons dire que nous allons abolir la pauvreté dans le monde. Commençons chez nous. Nous avons bien progressé, mais le travail est si dur, et ce sera notre perte. Désolée, mais on doit arrêter d'accorder des réductions d'impôts aux milliardaires plutôt qu'aux bébés et à leur santé. Il nous faut revoir nos priorités. (Applaudissements)
(Applause)
Ce n'est ni moral ni rentable.
That's not right, and it's not cost-effective. And the key to this country is going to be an educated child population, and yet we've got so many children who cannot read or write at the most basic levels. We're investing in the wrong things, and I wouldn't be upset about anybody having one billion, 10 billion [US dollars], if there were no hungry children, if there were no homeless children, if there were no uneducated children. And so it's really about what does it mean to live and lead this life. Why were we put on this earth? We were put on this earth to make things better for the next generations. And here we're worrying about climate change and global warming. And we're looking at, again, I constantly cite -- I look at that "Bulletin of Atomic Scientists" every year. And it says now: "Two minutes to midnight." Are we out of our minds, adults, about passing on a better a world to our children? That's what our purpose is, to leave a better world for everybody, and the concept of enough for everybody. There should be no hungry children in this world with the rich wealth that we have. And so I can't think of a bigger cause, and I think that I'm driven by my faith. And it's been a privilege to serve, but I always had the best role models in the world. Daddy always said God runs a full employment economy, and that if you just follow the need, you'll never lack for a purpose in life. And I watched the partnership -- because my mother was a true partner. I always knew I was as smart as my brothers, at least. And we always knew that we were not just to be about ourselves, but that we were here to serve.
Et la solution pour ce pays sera une population d'enfants instruits. Pourtant il y en a tant qui ne maîtrisent pas les rudiments de la lecture et de l'écriture. Nous n'investissons pas là où il faut, et ça ne me gênerait pas que quelqu'un possède un milliard, dix milliards de dollars, s'il n'y avait pas d'enfants qui ont faim, s'il n'y avait pas d'enfants sans abri, s'il n'y avait pas d'enfants analphabètes. L'important, c'est ce que cela signifie de vivre, de vivre cette vie. Pourquoi sommes-nous sur Terre ? Nous sommes sur Terre pour améliorer les choses pour les générations futures. Et nous voilà en train de nous inquiéter à propos du changement climatique et du réchauffement. Et nous regardons -- je le cite à chaque fois -- je regarde chaque année le « Bulletin of Atomic Scientists » qui dit : « Deux minutes avant la fin ». Sommes-nous fous, nous les adultes, quand il s'agit de léguer à nos enfants un monde meilleur -- voire même un monde ? C'est notre raison d'être : léguer un monde meilleur pour tous, et le concept qu'il y en a assez pour tout le monde. Il ne devrait pas exister d'enfants affamés dans ce monde, avec toute notre richesse. Je ne vois pas de cause plus importante, et je crois que c'est la foi qui me guide. Ce fut un privilège de servir, mais j'ai toujours bénéficié des meilleurs modèles au monde. Papa a toujours dit que Dieu mène une économie du plein emploi, et que si vous êtes guidé par les besoins, vous ne manquerez jamais d'un but dans la vie. Et j'ai observé leur partenariat, car ma mère était une vraie partenaire. Je savais que j'étais au moins aussi intelligente que mes frères. Et nous avons toujours su qu'il ne s'agissait pas que de nous, mais que nous étions là pour servir.
PM: Well, Marian, I want to say, on behalf of all the world's children, thank you for your passion, your purpose and your advocacy.
PM : Eh bien, Marian, au nom de tous les enfants au monde, je voudrais vous dire un grand merci pour votre passion, votre combat et votre engagement.
(Applause)
(Applaudissements)