Allow me to start this talk with a question to everyone. You know that all over the world, people fight for their freedom, fight for their rights. Some battle oppressive governments. Others battle oppressive societies. Which battle do you think is harder? Allow me to try to answer this question in the few coming minutes.
Permettez-moi de commencer par une question que je vous pose à tous. Vous savez que partout dans le monde des gens luttent pour leur liberté, luttent pour leurs droits. Certains combattent des gouvernements oppressifs. D'autres combattent des sociétés oppressives. A votre avis, quel combat est le plus difficile ? Permettez-moi d'essayer de répondre à cette question pendant les prochaines minutes.
Let me take you back two years ago in my life. It was the bedtime of my son, Aboody. He was five at the time. After finishing his bedtime rituals, he looked at me and he asked a question: "Mommy, are we bad people?"
Laissez-moi vous raconter ce qui m'est arrivé il y a deux ans. C'était l'heure pour mon fils, Aboody, d'aller au lit. Il avait cinq ans à l'époque. Après avoir terminé les rituels du coucher, il m'a regardée et m'a posé une question : « Maman, sommes-nous mauvais ? »
I was shocked. "Why do you say such things, Aboody?"
J'étais sous le choc. « Pourquoi dis-tu une chose pareille, Aboody ? »
Earlier that day, I noticed some bruises on his face when he came from school. He wouldn't tell me what happened. [But now] he was ready to tell.
Plus tôt dans la journée, j'avais remarqué des bleus sur son visage quand il était rentré de l'école. Il n'avait pas voulu me dire ce qui s'était passé. Là, il était prêt à me le dire.
"Two boys hit me today in school. They told me, 'We saw your mom on Facebook. You and your mom should be put in jail.'"
« Deux garçons m'ont frappé aujourd'hui à l'école. Ils m'ont dit : 'On a vu ta mère sur Facebook. Toi et ta mère, on devrait vous mettre en prison.' »
I've never been afraid to tell Aboody anything. I've been always a proud woman of my achievements. But those questioning eyes of my son were my moment of truth, when it all came together. You see, I'm a Saudi woman who had been put in jail for driving a car in a country where women are not supposed to drive cars. Just for giving me his car keys, my own brother was detained twice, and he was harassed to the point he had to quit his job as a geologist, leave the country with his wife and two-year-old son. My father had to sit in a Friday sermon listening to the imam condemning women drivers and calling them prostitutes amongst tons of worshippers, some of them our friends and family of my own father. I was faced with an organized defamation campaign in the local media combined with false rumors shared in family gatherings, in the streets and in schools. It all hit me. It came into focus that those kids did not mean to be rude to my son. They were just influenced by the adults around them. And it wasn't about me, and it wasn't a punishment for taking the wheel and driving a few miles. It was a punishment for daring to challenge the society's rules.
Je n'ai jamais eu peur de dire quoi que ce soit à Aboody. J'ai toujours été une femme fière de mes actions. Mais les yeux remplis de questions de mon fils ont été mon moment de vérité, quand toutes les pièces du puzzle se sont assemblées. Voyez-vous, je suis une femme saoudienne qui a été mise en prison pour avoir conduit une voiture dans un pays où les femmes ne sont pas censées conduire des voitures. Juste pour m'avoir donné les clefs de sa voiture, mon propre frère a été détenu deux fois, et harcelé au point qu'il a dû quitter son poste de géologue, quitter le pays avec sa femme et leur fils de deux ans. Mon père a dû assister à un sermon du vendredi et écouter l'imam condamner les femmes qui conduisent et les appeler des prostituées parmi des tas de fidèles, dont des amis à nous et des membres de la famille de mon propre père. J'ai dû faire face à une campagne de diffamation organisée dans les médias locaux, combinée à de fausses rumeurs qui circulaient pendant les réunions de famille, dans la rue et dans les écoles. J'ai compris. J'ai compris que ces enfants n'avaient pas eu l'intention d'être méchants avec mon fils. Ils étaient seulement influencés par les adultes autour d'eux. Et il ne s'agissait pas de moi, ce n'était pas une punition pour avoir pris le volant et conduit quelques kilomètres. C'était une punition pour avoir osé m'opposer aux règles de la société.
But my story goes beyond this moment of truth of mine. Allow me to give you a briefing about my story. It was May, 2011, and I was complaining to a work colleague about the harassments I had to face trying to find a ride back home, although I have a car and an international driver's license. As long as I've known, women in Saudi Arabia have been always complaining about the ban, but it's been 20 years since anyone tried to do anything about it, a whole generation ago.
Mais mon histoire va au-delà de mon moment de vérité. Permettez-moi de vous donner un bref résumé de mon histoire. C'était en mai 2011, et je me plaignais à un collègue de travail des harcèlements que je subissais en essayant de trouver quelqu'un pour me conduire à la maison, alors que j'ai une voiture et un permis de conduire international. Pour autant que je sache, les femmes en Arabie saoudite se sont toujours plaintes de cette interdiction, mais cela fait 20 ans que personne n'a essayé de changer les choses, cela fait une génération.
He broke the good/bad news in my face. "But there is no law banning you from driving."
Il m'a révélé la bonne/mauvaise nouvelle. « Mais il n'y a aucune loi qui vous interdit de conduire. »
I looked it up, and he was right. There wasn't an actual law in Saudi Arabia. It was just a custom and traditions that are enshrined in rigid religious fatwas and imposed on women. That realization ignited the idea of June 17, where we encouraged women to take the wheel and go drive. It was a few weeks later, we started receiving all these "Man wolves will rape you if you go and drive." A courageous woman, her name is Najla Hariri, she's a Saudi woman in the city of Jeddah, she drove a car and she announced but she didn't record a video. We needed proof.
J'ai vérifié, et il avait raison. Il n'y avait aucune loi de ce genre en Arabie saoudite. C'était juste une coutume, des traditions qui sont entérinées par des fatwas religieuses rigides et imposées aux femmes. Cette découverte a donné naissance à l'idée du 17 juin, où nous avons encouragé les femmes à prendre le volant et à conduire. Quelques semaines plus tard, Nous avons commencé à recevoir ces messages qui disaient : « Les hommes-loups vont vous violer si vous partez conduire. » Une femme courageuse, son nom est Najla Hariri, c'est une femme saoudienne de la ville de Jeddah, elle a conduit une voiture et elle l'a annoncé mais elle n'a pas enregistré de vidéo. Nous avions besoin d'une preuve.
So I drove. I posted a video on YouTube. And to my surprise, it got hundreds of thousands of views the first day. What happened next, of course? I started receiving threats to be killed, raped, just to stop this campaign.
Donc j'ai conduit. J'ai posté une vidéo sur YouTube. Et à ma grande surprise, elle a été vue des centaines de milliers de fois le premier jour. Qu'est-ce qui s'est passé ensuite, bien sûr ? J'ai commencé à recevoir des menaces de mort, de viol, juste pour que j'arrête cette campagne.
The Saudi authorities remained very quiet. That really creeped us out. I was in the campaign with other Saudi women and even men activists. We wanted to know how the authorities would respond on the actual day, June 17, when women go out and drive. So this time I asked my brother to come with me and drive by a police car. It went fast. We were arrested, signed a pledge not to drive again, released. Arrested again, he was sent to detention for one day, and I was sent to jail. I wasn't sure why I was sent there, because I didn't face any charges in the interrogation. But what I was sure of was my innocence. I didn't break a law, and I kept my abaya — it's a black cloak we wear in Saudi Arabia before we leave the house — and my fellow prisoners kept asking me to take it off, but I was so sure of my innocence, I kept saying, "No, I'm leaving today." Outside the jail, the whole country went into a frenzy, some attacking me badly, and others supportive and even collecting signatures in a petition to be sent to the king to release me. I was released after nine days.
Les autorités saoudiennes sont restées silencieuses. Ça nous a vraiment fichu la trouille. Je faisais partie de la campagne avec d'autres Saoudiennes et même des hommes activistes. Nous voulions savoir comment les autorités réagiraient le jour J, le 17 juin, quand des femmes sortiraient et conduiraient. Cette fois, j'ai donc demandé à mon frère de venir avec moi conduire près d'une voiture de police. C'est allé vite. Nous avons été arrêtés, nous avons signé un papier nous engageant à ne pas conduire à nouveau, nous avons été relâchés. Arrêtés à nouveau, il a été envoyé en détention pour une journée et j'ai été envoyée en prison. Je n'étais pas sûre de la raison pour laquelle j'avais été envoyée là, parce qu'aucune charge n'avait été retenue contre moi pendant l'interrogatoire. Mais ce dont j'étais sûre, c'était de mon innocence. Je n'ai transgressé aucune loi, j'ai gardé mon abaya -- c'est une cape noire que nous mettons en Arabie saoudite avant de quitter notre maison -- et mes compagnes de cellule n'arrêtaient pas de me demander de l'enlever, mais j'étais tellement sûre de mon innocence que je n'arrêtais pas de dire : « Non, je vais sortir aujourd'hui. » Hors de la prison, le pays tout entier s'est déchaîné, certains m'attaquaient durement, d'autres me soutenaient, et collectaient même des signatures dans une pétition pour l'envoyer au roi et lui demander de me libérer. J'ai été libérée au bout de 9 jours.
June 17 comes. The streets were packed with police cars and religious police cars, but some hundred brave Saudi women broke the ban and drove that day. None were arrested. We broke the taboo.
Arrive le 17 juin. Les rues étaient remplies de voitures de police et de voitures de la police religieuse, mais une centaine de Saoudiennes courageuses ont bravé l'interdiction et ont conduit ce jour-là. Aucune n'a été arrêtée. Nous avons brisé un tabou.
(Applause)
(Applaudissements)
So I think by now, everyone knows that we can't drive, or women are not allowed to drive, in Saudi Arabia, but maybe few know why. Allow me to help you answer this question.
Donc je crois que maintenant, tout le monde sait que nous ne pouvons pas conduire, ou que les femmes n'ont pas le droit de conduire en Arabie saoudite, mais peut-être que peu de personnes savent pourquoi. Permettez-moi de vous aider à répondre à cette question.
There was this official study that was presented to the Shura Council -- it's the consultative council appointed by the king in Saudi Arabia — and it was done by a local professor, a university professor. He claims it's done based on a UNESCO study. And the study states, the percentage of rape, adultery, illegitimate children, even drug abuse, prostitution in countries where women drive is higher than countries where women don't drive.
Il y a eu cette étude officielle qui a été présentée au Conseil de Choura -- c'est le conseil consultatif nommé par le roi en Arabie saoudite -- et elle avait été menée par un professeur du pays, un professeur d'université. Il prétend qu'elle a été faite à partir d'une étude de l'UNESCO. Et l'étude affirme que le pourcentage de viol, d'adultère, d'enfants illégitimes, et même de consommation de drogue, de prostitution dans les pays où les femmes conduisent est plus élevé que dans les pays où les femmes ne conduisent pas.
(Laughter)
(Rires)
I know, I was like this, I was shocked. I was like, "We are the last country in the world where women don't drive." So if you look at the map of the world, that only leaves two countries: Saudi Arabia, and the other society is the rest of the world.
Je sais, moi aussi j'ai été choquée. Je me disais : « Nous sommes le dernier pays au monde où les femmes ne conduisent pas. » Donc si vous regardez une carte du monde, ça ne laisse que deux pays : l'Arabie saoudite, et l'autre société, c'est le reste du monde.
We started a hashtag on Twitter mocking the study, and it made headlines around the world.
Nous avons créé un hashtag sur Twitter pour nous moquer de l'étude, et ça a fait les gros titres partout dans le monde.
[BBC News: 'End of virginity' if women drive, Saudi cleric warns]
[BBC News : Un ecclésiastique saoudien prévient : « Fin de la virginité si les femmes conduisent »]
(Laughter)
(Rires)
And only then we realized it's so empowering to mock your oppressor. It strips it away of its strongest weapon: fear.
Et c'est seulement à ce moment-là que nous avons réalisé à quel point cela rend puissant de se moquer de son oppresseur. Cela lui enlève son arme la plus dangereuse : la peur.
This system is based on ultra-conservative traditions and customs that deal with women as if they are inferior and they need a guardian to protect them, so they need to take permission from this guardian, whether verbal or written, all their lives. We are minors until the day we die. And it becomes worse when it's enshrined in religious fatwas based on wrong interpretation of the sharia law, or the religious laws. What's worst, when they become codified as laws in the system, and when women themselves believe in their inferiority, and they even fight those who try to question these rules.
Ce système est fondé sur des traditions et des coutumes ultra conservatrices qui traitent les femmes comme des êtres inférieurs ayant besoin d'un gardien pour les protéger, pour qu'elles aient l'obligation de demander la permission de ce gardien, orale ou écrite, toute leur vie. Nous sommes mineures jusqu'au jour de notre mort. Et c'est encore pire quand c'est entériné par des fatwas religieuses fondées sur une interprétation erronée de la charia, ou des lois religieuses. Ce qui est pire, c'est quand elles sont codifiées sous la forme de lois dans le système, et quand les femmes elles-mêmes croient à leur infériorité et même luttent contre ceux qui essaient de remettre en question ces règles.
So for me, it wasn't only about these attacks I had to face. It was about living two totally different perceptions of my personality, of my person -- the villain back in my home country, and the hero outside.
Pour moi, il ne s'agissait donc pas que de ces attaques auxquelles j'étais confrontée. Il s'agissait de vivre deux perceptions totalement différentes de ma personnalité, de ma personne -- la méchante dans mon pays natal, et l'héroïne à l'étranger.
Just to tell you, two stories happened in the last two years. One of them is when I was in jail. I'm pretty sure when I was in jail, everyone saw titles in the international media something like this during these nine days I was in jail.
Je veux juste vous dire, deux histoires sont arrivées ces deux dernières années. L'une d'entre elles est arrivée pendant que j'étais en prison. Je suis quasiment sûre que quand j'étais en prison, tout le monde a vu les titres dans les médias internationaux quelque chose comme ça, pendant ces neufs jours que j'ai passés en prison.
But in my home country, it was a totally different picture. It was more like this: "Manal al-Sharif faces charges of disturbing public order and inciting women to drive."
Mais dans mon pays natal, c'était tout autre chose. Ça ressemblait plutôt à ça : « Manal al-Sharif est poursuivie pour avoir porté atteinte à l'ordre public et pour avoir incité les femmes à conduire. »
I know.
Je sais.
"Manal al-Sharif withdraws from the campaign."
« Manal al-Sharif se retire de la campagne. »
Ah, it's okay. This is my favorite.
Ah, très bien. Voici ma préférée.
"Manal al-Sharif breaks down and confesses: 'Foreign forces incited me.'"
« Manal al-Sharif craque et avoue : 'Des puissances étrangères m'ont influencée.' »
(Laughter)
(Rires)
And it goes on, even trial and flogging me in public. So it's a totally different picture.
Et ça continue, on parle même de me juger et de me fouetter en public. Donc c'est une image complètement différente.
I was asked last year to give a speech at the Oslo Freedom Forum. I was surrounded by this love and the support of people around me, and they looked at me as an inspiration. At the same time, I flew back to my home country, they hated that speech so much. The way they called it: a betrayal to the Saudi country and the Saudi people, and they even started a hashtag called #OsloTraitor on Twitter. Some 10,000 tweets were written in that hashtag, while the opposite hashtag, #OsloHero, there was like a handful of tweets written. They even started a poll. More than 13,000 voters answered this poll: whether they considered me a traitor or not after that speech. Ninety percent said yes, she's a traitor. So it's these two totally different perceptions of my personality.
On m'a demandé l'année dernière de faire un discours au Forum Freedom d'Oslo, un forum sur la liberté. J'étais entourée de tout cet amour et du soutien des gens autour de moi, et ils me voyaient comme une source d'inspiration. Au même moment, je suis retournée dans mon pays natal, ils détestaient tellement ce discours. La façon dont ils en parlaient : une trahison envers le pays saoudien, envers le peuple saoudien, et ils ont même créé un hashtag appelé #OsloTraitor [traîtresse d'Oslo] sur Twitter. Environ 10 000 tweets ont été écrits avec ce hashtag, alors que pour le hashtag opposé, #OsloHero [héroïne d'Oslo], il n'y avait qu'une poignée de tweets écrits. Ils ont même lancé un sondage. Plus de 13 000 votants ont répondu à ce sondage : ils devaient dire s'ils me considéraient ou non comme une traîtresse après ce discours. 90% ont répondu « Oui, c'est une traîtresse. » Ce sont donc deux perceptions complètement différentes de ma personnalité.
For me, I'm a proud Saudi woman, and I do love my country, and because I love my country, I'm doing this. Because I believe a society will not be free if the women of that society are not free. (Applause) Thank you. (Applause) Thank you, thank you, thank you, thank you. (Applause)
Pour moi, je suis une femme saoudienne fière, et j'aime mon pays, et c'est parce que j'aime mon pays que je fais cela. Parce que je crois qu'une société ne sera pas libre si les femmes de cette société ne sont pas libres. (Applaudissements) Merci. (Applaudissements) Merci, merci, merci, merci. (Applaudissements)
Thank you.
Merci.
But you learn lessons from these things that happen to you. I learned to be always there. The first thing, I got out of jail, of course after I took a shower, I went online, I opened my Twitter account and my Facebook page, and I've been always very respectful to those people who are opining to me. I would listen to what they say, and I would never defend myself with words only. I would use actions. When they said I should withdraw from the campaign, I filed the first lawsuit against the general directorate of traffic police for not issuing me a driver's license. There are a lot of people also -- very big support, like those 3,000 people who signed the petition to release me. We sent a petition to the Shura Council in favor of lifting the ban on Saudi women, and there were, like, 3,500 citizens who believed in that and they signed that petition. There were people like that, I just showed some examples, who are amazing, who are believing in women's rights in Saudi Arabia, and trying, and they are also facing a lot of hate because of speaking up and voicing their views.
Mais on tire des leçons de ces choses qui nous arrivent. J'ai appris à être toujours là. La première chose, après être sortie de prison, bien sûr après avoir pris une douche, je me suis connectée, j'ai ouvert mon compte Twitter et ma page Facebook, et j'ai toujours été très respectueuse vis-à-vis des gens qui me font part de leur opinion. J'écoutais ce qu'ils disaient, et je ne me défendais jamais qu'avec des mots. Je passais aux actions. Quand ils ont dit que je devais me retirer de la campagne, pour la première fois, j'ai poursuivi en justice le directeur général de la police routière pour ne pas m'avoir délivré un permis de conduire. Il y a aussi beaucoup de gens -- énormément de soutien, comme ces 3000 personnes qui ont signé une pétition pour me faire libérer. Nous avons envoyé une pétition au Conseil de Choura en faveur de la levée de l'interdiction pour les Saoudiennes, et il y avait environ 3500 citoyens qui y croyaient et ils ont signé cette pétition. Il y avait des gens comme ça, je viens de vous montrer quelques exemples, qui sont incroyables, qui croient aux droits des femmes en Arabie saoudite, et qui essaient, et qui sont aussi confrontés à beaucoup de haine parce qu'ils ont pris la parole et exprimé leurs opinions.
Saudi Arabia today is taking small steps toward enhancing women's rights. The Shura Council that's appointed by the king, by royal decree of King Abdullah, last year there were 30 women assigned to that Council, like 20 percent. 20 percent of the Council. (Applause) The same time, finally, that Council, after rejecting our petition four times for women driving, they finally accepted it last February. (Applause) After being sent to jail or sentenced lashing, or sent to a trial, the spokesperson of the traffic police said, we will only issue traffic violation for women drivers. The Grand Mufti, who is the head of the religious establishment in Saudi Arabia, he said, it's not recommended for women to drive. It used to be haram, forbidden, by the previous Grand Mufti.
L'Arabie saoudite aujourd'hui fait de petits pas vers le renforcement des droits des femmes. Le Conseil de Choura qui est nommé par le roi, par décret royal du Roi Abdullah, l'année dernière il y a eu 30 femmes nommées dans ce Conseil, environ 20%. 20% du Conseil. (Applaudissements) Au même moment, finalement, ce Conseil, après avoir rejeté 4 fois notre pétition en faveur des femmes au volant, il l'a finalement acceptée en février dernier. (Applaudissements) Après avoir été envoyée en prison, ou condamnée à être fouettée, ou envoyée devant un tribunal, le porte-parole de la police routière a dit : « Nous allons seulement dresser des infractions au Code de la route pour les femmes qui conduisent. » Le Grand Mufti, qui est à la tête des institutions religieuses d'Arabie saoudite, a dit qu'il n'était pas recommandé que des femmes conduisent. Avant c'était haram, c'est-à-dire interdit, par le Grand Mufti précédent.
So for me, it's not about only these small steps. It's about women themselves.
Donc pour moi, il ne s'agit pas que de ces petits pas. Il s'agit des femmes elles-mêmes.
A friend once asked me, she said, "So when do you think this women driving will happen?"
Une amie m'a demandé un jour, elle a dit : « Alors, quand est-ce que tu penses que les femmes vont se mettre à conduire ? »
I told her, "Only if women stop asking 'When?' and take action to make it now."
Je lui ai répondu : « Seulement si les femmes arrêtent de demander 'Quand ?' et agissent pour que ça arrive maintenant. »
So it's not only about the system, it's also about us women to drive our own life, I'd say.
Donc il ne s'agit pas seulement du système, je dirais qu'il s'agit aussi pour nous, les femmes, de conduire notre propre vie.
So I have no clue, really, how I became an activist. And I don't know how I became one now. But all I know, and all I'm sure of, in the future when someone asks me my story, I will say, "I'm proud to be amongst those women who lifted the ban, fought the ban, and celebrated everyone's freedom."
Je n'ai donc aucune idée, vraiment, de comment je suis devenue une activiste. Et je ne sais pas comment je suis devenue une activiste aujourd'hui. Mais tout ce que je sais, et tout ce dont je suis sûre, c'est qu'à l'avenir, quand quelqu'un me demandera mon histoire, je dirai : « Je suis fière de faire partie des femmes qui ont bravé l'interdiction, qui ont combattu cette interdiction, et qui ont célébré la liberté de tous. »
So the question I started my talk with, who do you think is more difficult to face, oppressive governments or oppressive societies? I hope you find clues to answer that from my speech.
Donc la question avec laquelle j'ai commencé ma présentation, que pensez-vous qu'il est le plus difficile de combattre, les gouvernements oppressifs ou les sociétés oppressives ? J'espère que vous trouverez des pistes de réponse dans mon discours.
Thank you, everyone.
Merci à tous.
(Applause) Thank you. (Applause) Thank you. (Applause)
(Applaudissements) Merci. (Applaudissements) Merci. (Applaudissements)