I grew up in a family of social scientists, but I was the weird child who drew.
J'ai grandi dans une famille de sociologues, où j'étais un enfant étrange qui faisait des dessins.
(Laughter)
(Rires)
From making sketches of the models in my mom's Sears catalog ... to a bedroom so full of my craft projects that it was like my own personal art gallery, I lived to make. I don't think anyone in my family was surprised when I became an architect. But to be honest with you, the real foundation of the architect I became was not laid in that bedroom art gallery but by the conversations around my family's dinner table. There were stories of how people lived and connected to one another, from the impact of urban migration on a village in Zambia to the complex health care needs of the homeless in the streets of San Francisco.
Des croquis des modèles des catalogues Sears de ma mère à une chambre remplie de projets artistiques, qui formaient comme ma galerie d'art personnelle, je vivais pour créer. Personne dans ma famille n'a été surpris que je devienne architecte. Mais pour être honnête, la vraie origine de ma vocation d'architecte, ce n'est pas ma chambre-musée. Ça vient des conversations familiales au dîner. On parlait de gens qui vivaient connectés les uns aux autres : de l'impact de l'exode rural sur un village en Zambie aux complexes besoins sanitaires des sans-abris des rues de San Francisco.
Now, it would be fair if you're looking over at your seatmate and wondering, "What the hell does that have to do with architecture?" Well, all of these stories involved space and how it did or didn't accommodate us. The fact is, we share some of our deepest connections in physical space. And our stories play out, even in this crazy age of texting and tweeting, in physical space. Unfortunately, architecture hasn't done a great job of telling all of our stories equally. Too often, we see the building of monuments like the Gherkin or even Trump Tower ...
Je comprendrais que vous regardiez votre voisin en vous disant : « Mais quel est le lien avec l'architecture ? » Eh bien, tous ces récits étaient liés à un espace et à la façon dont cet espace répond à nos besoins. C'est un fait, nos relations les plus étroites se nouent dans un espace physique. Nos vies se déroulent – même à notre folle époque des SMS et des tweets – dans un espace physique. Malheureusement, l'architecture n'a pas bien réussi à dépeindre tous nos récits de vie équitablement. Trop souvent, on construit de monuments comme le Gherkin ou même la Trump Tower ...
(Laughter)
(Rires)
that tell the story of the haves rather than the have-nots. Throughout my career, I've actively resisted the practice of building monuments to certain peoples' stories -- usually white, male, rich -- and bulldozing other peoples' stories -- usually people of color from low-income communities. I've tried to create a practice that is rooted in elevating the stories of those who have most often been silenced. That work -- it's been a mission in spatial justice.
qui représentent les possédants plutôt que les démunis. Tout au long de ma carrière, j'ai activement résisté à l'idée de construire de monuments dédiés aux récits d'une minorité – souvent des hommes blancs fortunés – tout en détruisant au bulldozer les autres récits – souvent ceux des gens de couleur à faibles revenus. J'ai créé une discipline, qui rend hommage à ceux qui ont très souvent été réduits au silence. Ce travail, c'était une mission pour la justice spatiale.
(Applause)
(Applaudissements)
Now, spatial justice means that we understand that justice has a geography, and that the equitable distribution of resources, services and access is a basic human right. So what does spatial justice look like? Well, I'd like to share a story with you.
La justice spatiale, c'est comprendre que l'égalité a une géographie et que la répartition juste des ressources, des services et des accès, est un droit fondamental. A quoi ressemble la justice spatiale ? J'aimerais partager une histoire avec vous.
For years, I've been working in the historically African-American neighborhood of Bayview Hunters Point in San Francisco, on a plot of land that once held a power plant. Back in the '90s, a community group led by mothers who lived in the public housing on the hill above the plant fought for its closure. They won. The utility company finally tore it down, cleaned the soil and capped most of the site with asphalt so that the clean soil wouldn't blow away.
Depuis des années, je travaille dans un quartier historiquement afro-américain, Bayview Hunters Point à San Francisco, sur un terrain autrefois occupé par une centrale électrique. Dans les années 90, un groupe, dirigé par des mères habitant les logements sociaux surplombant la centrale, s'est battu pour sa fermeture. Et elles ont gagné. La compagnie d'électricité a fini par la raser, a décontaminé le sol et a fait goudronner presque tout le site pour protéger le sol décontaminé de l'érosion.
Sounds like a success story, right? Well, not so fast. You see, because of various issues like land entitlements, lease agreements, etc., the land actually couldn't be redeveloped for at least five to 10 years. What that meant is that this community that had been living near a power plant for decades, now had 30 acres of asphalt in their backyard. To put that in context for you, 30 acres is equal to about 30 football fields. Now, the utility company didn't want to be the bad guy here. Recognizing that they owed the community, they actually put out a call for designers to propose temporary uses for this site, hoping to turn it into a community benefit rather than blight.
Ça a tout l'air d'une réussite, non ? Pas si vite. A cause de plusieurs problèmes liés aux droits fonciers, aux baux locatifs, etc. le terrain ne pouvait pas être réaménagé pendant au moins cinq à dix ans. Ce qui voulait dire que les habitants, qui avaient vécu des dizaines d'années près d'une centrale électrique, se retrouvaient avec plus de 12 hectares goudronnés en bas de chez eux. Pour vous donner une idée, ça correspond à peu près à 30 terrains de football. Le fournisseur d'électricité n'a pas voulu avoir le mauvais rôle. Reconnaissant sa dette envers les habitants, il a fait appel à des designers pour proposer des solutions temporaires, afin que les habitants puissent bénéficier du site plutôt que de le subir.
I'm part of the diverse team of designers that responded to that call, and for the last four years, we've been collaborating with those mothers and other residents, as well as local organizations and the utility company. We've been experimenting with all types of events to try and address issues of spatial justice. Everything from job training workshops to an annual circus to even a beautiful, new shoreline trail. In the four years that we've been operational, over 12,000 people have come and done something on this site that we hope has transformed their relationship to it. But lately, I'm starting to realize that events are not enough.
Une équipe multidisciplinaire de designers dont je fais partie y a répondu. Depuis quatre ans, nous travaillons avec ces mères, les autres habitants, les associations locales et le fournisseur d'électricité. Nous avons expérimenté tous les types d'actions possibles pour répondre aux problèmes de justice spatiale. Des ateliers de formation professionnelle, un cirque une fois par an et même la création d'un beau sentier côtier. Pendant les quatre années de notre intervention, plus de 12 000 personnes sont venues faire une activité sur ce site, ce qui – nous l'espérons – a transformé leur lien avec cet endroit. Mais récemment, j'ai compris que ces événements ne suffisaient pas.
A few months ago, there was a community meeting in this neighborhood. The utility company was finally ready to talk concretely about long-term redevelopment. That meeting was kind of a disaster. There was a lot of yelling and anger. People asked things like, "If you're going to sell it to a developer, wouldn't they just build luxury condos like everyone else?" And "Where has the city been?" "Why aren't there more jobs and resources in this neighborhood?"
Il y a quelques mois, une réunion publique s'est tenue dans le quartier. Le fournisseur d'électricité était enfin prêt à parler concrètement de réaménagement à long terme. Cette réunion fut un désastre. Avec beaucoup de cris et de colère. Les gens disaient : « Si vous vendez le terrain à un promoteur, va-t-il bâtir des résidences de luxe comme ils le font tous ? - Que fait la municipalité ? - Pourquoi n'y a-t-il pas plus d'emplois et de services dans le quartier ? »
It was not that our events had failed to bring joy. But in spite of that, there was still pain here. Pain from a history of environmental injustice that left many industrial uses in this neighborhood, leaving residents living near toxic waste and, literally, shit. There's pain from the fact that this zip code still has one of the lowest per capita income, highest unemployment and highest incarceration rates in a city which tech giants like Twitter, Airbnb and Uber call home. And those tech companies -- hm -- they've actually helped to trigger a gentrification push that is rapidly redefining this neighborhood, both in terms of identity and population.
Nos actions n'avaient pas manqué d'apporter de la joie. Mais la douleur restait présente malgré tout. A cause des injustices environnementales du passé qui avaient favorisé la multiplication des industries dans ce quartier, ils étaient condamnés à vivre près des déchets toxiques et, disons-le, de la merde. La douleur vient aussi de ce que le quartier affiche toujours les plus faibles revenus par habitant, les taux de chômage et d'incarcération les plus élevés dans une ville abritant des géants de la technologie comme Twitter, Airbnb et Uber. Ces entreprises de technologie – hum – elles ont contribué à déclencher une gentrification qui recompose très vite ce quartier, tant son identité que sa démographie.
Now let me pause for a moment to talk about gentrification. I suspect for a lot of us, it's kind of like a dirty word. It's become synonymous with the displacement of poor residents from their neighborhood by wealthier newcomers. If you've ever been displaced, then you know the agony of losing a place that held your story. And if you haven't experienced this, then I'm going to ask you to try and imagine your way into it right now. Think about what it would be like to find your favorite local spot, a place where you often went and hung out with the old-timers or your friends, had vanished. And then you get home, and you find a letter from your landlord, saying that your rent's been doubled. The choice to stay -- it's not yours to make. You no longer belong in your home. And know that this feeling you're feeling right now, it would be the same regardless of whether or not the person who harmed you meant to do so. Developer Majora Carter once said to me, "Poor people don't hate gentrification. They just hate that they rarely get to hang around long enough to enjoy its benefits."
Laissez-moi faire un aparté pour vous parler de gentrification. Je soupçonne que c'est un gros mot, pour beaucoup d'entre nous. Il est devenu synonyme de remplacement des habitants pauvres du quartier par des nouveaux venus plus riches. Si vous avez déjà été délogé, vous savez quelle douleur c'est de perdre un lieu où on a vécu. Si vous ne l'avez pas vécu, je vous demande d'essayer de l'imaginer maintenant. Imaginez que vous découvriez que votre endroit préféré, un lieu où vous alliez souvent avec vos parents ou vos amis, ait disparu. Puis, à la maison, il y a une lettre de votre propriétaire vous annonçant que votre loyer a doublé. Le choix de rester ne dépend pas de vous. Vous n'avez plus votre place chez vous. Vos sentiments à ce moment précis seront les mêmes qu'on vous ait fait du tort intentionnellement ou non. La promotrice Majora Carter m'a dit un jour : « Les pauvres ne détestent pas la gentrification. Ils détestent seulement ne pas pouvoir rester assez longtemps pour profiter de ses avantages. »
Why is it that we treat culture erasure and economic displacement as inevitable? We could approach development with an acknowledgment of past injustices -- find value not only in those new stories but the old ones, too. And make a commitment to build people's capacity to stay -- to stay in their homes, to stay in their communities, to stay where they feel whole.
Pourquoi effacement culturel et délogement économique nous semblent-ils inévitables ? On pourrait construire en reconnaissant les injustices passées – valoriser autant les nouveaux récits que les anciens. Et nous engager à aider les gens à rester – à rester chez eux, dans leur quartier, là où ils se sentent pleinement eux-mêmes.
But to do this rethink, it requires looking at those past injustices and the pain and grief that is interwoven into them. And as I started to reflect on my own work, I realized that pain and grief have been recurring themes. I heard it early on in the Bayview Hunters Point project when a man named Daryl said, "We've always been set aside like an island -- a no-man's-land." I also heard it in Houston, when I was working on a project with day laborers. And as Juan told me stories of being robbed of his wages many times on the corner in which he stood every day to earn a living to support his family, he asked, "Why can't anyone see the sacredness of this site?"
Mais pour changer notre approche, nous devons réexaminer les injustices passées, la douleur et la peine qui y sont entrelacées. Quand j'ai commencé à réfléchir à mon propre travail, j'ai compris que la douleur et la peine étaient des thèmes récurrents. J'en ai eu l'écho très vite à Bayview Hunters Point quand un homme, Daryl, m'a dit : « On a toujours été mis de côté comme sur une île ou un no man's land. » Je l'ai aussi entendu à Houston en travaillant avec des journaliers. Quand Juan me racontait s'être fait voler plusieurs fois son salaire dans le coin d'où il se levait chaque jour pour gagner de quoi subvenir aux besoins de sa famille. Il m'a demandé : « Pourquoi personne ne voit la dimension sacrée de ce lieu ? »
You know, you've seen the pain, too. From campaigns around statue removals in Charlottesville and New Orleans ... to towns that have lost their industrial lifeblood and are now dying, like Lorain, Ohio and Bolton, England. We often rush to remake these places, thinking that we can ease their pain. But in our boundless desire to do good, to get past all of our mistakes, to build places that hold possibility, we often maintain a blissful ignorance of a landscape filled with a very long trail of broken promises and squelched dreams. We are building on top of brokenness. Is it any wonder that the foundations cannot hold?
Vous aussi avez observé la douleur. La campagne pour le retrait des statues à Charlottesville et la Nouvelle-Orléans, les villes qui ont perdu leur moteur industriel et dépérissent aujourd'hui, comme Lorain dans l'Ohio et Bolton en Angleterre. Souvent, on se dépêche de réhabiliter ces lieux en pensant soulager la douleur de leurs habitants. Mais dans notre désir infini de bien faire, de surmonter toutes nos erreurs, de construire des lieux qui ouvrent des opportunités, nous restons souvent ignorants et naïfs pour reconnaître la très longue liste de promesses brisées et de rêves étouffés. Nous bâtissons sur des ruines. Est-ce surprenant que les fondations ne tiennent pas ?
Holding space for pain and grief was never part of my job description as an architect -- after all, it's not expedient, focused on beauty, and hell, even requested by my clients. But I've seen what happens when there's space for pain. It can be transformational.
Exprimer la douleur et la peine n'a jamais fait partie de mes missions en tant qu'architecte – après tout, ce n'est ni très utile, ni esthétique, ni même demandé par mes clients. Mais j'ai observé ce qui arrive quand on exprime la douleur. Ça peut changer les choses.
Returning to our story, when we first started working in the neighborhood, one of the first things we did was go out and interview the activists who had led the fight to close the plant. We consistently heard and felt from them a sense of impending loss. The neighborhood was already changing, even back then. People were leaving or dying of old age, and with those departures, stories were being lost. To those activists, no one was going to know the amazing things that had happened in this community, because to everyone on the outside, it was the ghetto. At worst, a place of violence; at best, a blank slate. Neither was true, of course. So my colleagues and I, we reached out to StoryCorps. And with their support, and that of the utility company, we built a listening booth on our site. And we invited the residents to come and have their stories recorded for posterity. After a few days of recording, we held a listening party where we played clips, much like what you hear on NPR every Friday morning.
Pour en revenir à mon histoire, quand on a commencé à travailler dans le quartier, une de nos premières actions a été d'interviewer les militants qui ont mené la lutte pour fermer la centrale. Nous avons à chaque fois perçu un sentiment de perte à venir. Le quartier changeait déjà, même à l'époque. Les gens partaient ou mouraient de vieillesse. Avec ces départs, des histoires se perdaient. Pour ces militants, personne n'allait se rappeler les choses incroyables qui étaient arrivées dans ce quartier. Car, pour tous ceux qui vivaient ailleurs, c'était un ghetto. Au pire, un lieu dangereux, au mieux, une toile vierge. Rien de tout ça n'était vrai, bien sûr. Mes collègues et moi avons contacté StoryCorps. Grâce à leur aide et à celle du fournisseur d'électricité, on a créé un lieu d'écoute sur le terrain. On a invité les habitants à venir et à enregistrer leurs récits de vie pour la postérité. Après quelques jours d'enregistrement, on a organisé une soirée d'écoute avec des extraits, comme ce qui passe à la radio le vendredi matin.
That party -- it was one of the most amazing community meetings I've ever been a part of. In part because we didn't just talk about joy but also pain. Two stories that I remember well -- AJ talked about what it was like to grow up in the neighborhood. There was always a kid to play with. But he also spoke with sadness of what it was like to first be stopped and questioned by a police officer when he was 11. GL also talked about the kids, and the ups and downs of the experience of living in this neighborhood, but he also spoke with pride of some of the organizations that had sprung up to provide support and empowerment. He wanted to see more of that. By holding space to first express pain and grief, we were then able to brainstorm ideas for a site -- amazing ideas that then became the seeds of what we did over the next four years.
Cette soirée fut l'une des réunions de quartier les plus incroyables auxquelles j'ai pu participer. En partie parce qu'on n'a pas seulement parlé de joie, mais aussi de douleur. Je me souviens bien de deux histoires – AJ a parlé de ce que c'était de grandir dans le quartier. On trouvait toujours avec qui jouer. Il a aussi parlé avec tristesse de ce que c'était que d'être arrêté et interrogé par un policier à 11 ans. GL a aussi parlé des enfants, des hauts et des bas de la vie dans le quartier, et il a évoqué avec fierté les organisations qui se sont formées pour offrir du soutien et de l'autonomie aux gens. Il voulait qu'il y en ait plus. En faisant s'exprimer d'abord leur douleur et leur peine, on a pu réfléchir ensemble à des idées pour le terrain – des idées formidables à l'origine de nos actions les quatre années suivantes.
So why the radically different meeting now? Well ... the pain and grief woven into these spaces was not created in a day. Healing also takes time. After all, who here thinks you can go to therapy just once and be cured?
Pourquoi cette réunion était-elle radicalement différente ? Eh bien... la douleur et la peine imprégnant ces lieux ne sont pas nées la veille. Guérir prend aussi du temps. Ici, qui pense pouvoir aller chez le psy une seule fois et en revenir guéri ?
(Laughter)
(Rires)
Anyone? I didn't think so. In retrospect, I wish that we had held more listening sessions, not just joyful events. My work's taken me all over the world, and I have yet to set foot in a place where pain didn't exist and the potential for healing was absent. So while I've spent my career honing my skills as an architect, I realize that I'm now also a healer.
Personne ? je m'en doutais. Avec le recul, j'aurais aimé qu'on ait plus de sessions d'écoute et pas que des événements joyeux. Mon travail m'a fait voyager dans le monde. Je n'ai pas encore mis le pied à un endroit où la douleur n'existe pas et où aucune guérison n'est possible. J'ai passé ma carrière à perfectionner mes compétences en architecture, mais je comprends que je suis aussi une guérisseuse.
I suppose this is the point in the talk where I should be telling you those five steps to healing, but I don't have the solution -- yet. Just a path. That being said, there are a few things I have learned along the way.
C'est le moment où je devrais vous décrire les cinq étapes vers la guérison, mais je n'ai pas la solution – pas encore. Seulement une piste. Ceci étant dit, voici plusieurs choses que j'ai apprises au fil du temps.
First -- we cannot create cities for everyone unless we're first willing to listen to everyone. Not just about what they hope to see built in the future but also about what has been lost or unfulfilled. Second -- healing is not just for "those people." For those of us with privilege, we have to have a reckoning with our own guilt, discomfort and complicity. As non-profit leader Anne Marks once observed, "Hurt people hurt people; healed people heal people." And third -- healing is not about the erasure of pain. We often have a tendency to want to put a clean slate over our pain, much like that asphalt on the soil in Bayview Hunters Point. But it doesn't work that way. Healing is about acknowledging pain and making peace with it.
Premièrement : nous ne pouvons pas construire des villes inclusives si nous ne sommes pas prêts à écouter les gens. Pas que sur les aménagements qu'ils espèrent voir un jour mais aussi sur ce qui a été perdu ou inaccompli. Deuxièmement : la guérison ne concerne pas que les autres. Nous qui sommes privilégiés, devons juger notre propre responsabilité, notre gêne et notre implication. Dirigeante d'association, Anne Marks a observé que « les gens blessés blessent les gens, les gens guéris guérissent les gens. » Troisièmement : la guérison, ce n'est pas effacer la douleur. On a tendance à vouloir faire table rase de notre douleur, comme on goudronne la terre de Bayview Hunters Point. Ça ne fonctionne pas comme ça. La guérison, c'est admettre la douleur et se réconcilier avec elle.
One of my favorite quotes says that healing renews our faith in the process of becoming. I stand here before you as an architect-healer because I'm ready to see what I can become, what my community and those that I work with can become, and what this country, and frankly, this world can become. And I was not meant to take that journey alone. I believe that many of you are unhappy with the way that things are now. Believe that it can be different. I believe that you all are far more resilient than you think. But the first step requires courage. The courage to see each other's pain, and to be willing to stay in the presence of it, even when it gets uncomfortable. Just imagine the change that we can make together if we all committed to that.
L'une de mes citations préférées dit que la guérison renouvelle la foi dans le processus de devenir. Je suis devant vous, architecte-guérisseuse, car je suis prête à voir ce que je peux devenir, ce que mes relations et mes collègues peuvent devenir, ce que ce pays et, simplement, ce monde peuvent devenir. Je n'étais pas censée suivre ce chemin seule. Beaucoup parmi vous ne sont pas satisfaits de la façon dont les choses se passent. Croyez bien que des changements sont possibles. Je pense que vous êtes tous plus résistants que vous ne l'imaginez. La première étape demande du courage. Le courage de voir la douleur de l'autre et d'être prêt à rester avec lui, même quand cela devient pesant. Imaginez les changements que nous pouvons apporter ensemble si nous nous y engageons tous.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)