So the other morning I went to the grocery store and an employee greeted me with a "Good morning, sir, can I help you with anything?" I said, "No, thanks, I'm good." The person smiled and we went our separate ways. I grabbed Cheerios and I left the grocery store. And I went through the drive-through of a local coffee shop. After I placed my order, the voice on the other end said, "Thank you, ma'am. Drive right around." Now, in the span of less than an hour, I was understood both as a "sir" and as a "ma'am." But for me, neither of these people are wrong, but they're also not completely right.
L'autre matin, je suis allé dans une épicerie et un employé m'a salué avec un « Bonjour monsieur, puis-je vous aider ? » J'ai dit : « Non merci, ça va ». La personne a souri et chacun a suivi son chemin. J'ai attrapé des céréales et quitté l'épicerie. J'ai été au drive d'un café local. Après avoir commandé, la voix à l'autre bout a dit : « Merci madame. Avancez. » En l'espace de moins d'une heure, j'ai été compris comme étant « monsieur » et « madame ». Pour moi, aucune de ces personnes n'a tort, mais elles n'ont aussi pas entièrement raison.
This cute little human is my almost-two-year-old Elliot. Yeah, alright. And over the past two years, this kid has forced me to rethink the world and how I participate in it. I identify as transgender and as a parent, that makes me a transparent.
Ce petit être humain mignon c'est mon Elliot, presque deux ans. Oui. Les deux dernières années, cet enfant m'a forcé à repenser le monde et ma participation. Je m'identifie comme étant transgenre et parent,
(Laughter)
cela me rend transparent. (Rires)
(Applause)
(Applaudissements)
(Cheering)
(Cris)
(Applause)
(Applaudissements)
As you can see, I took this year's theme super literal.
Vous pouvez voir que j'ai pris le thème de cette année très littéralement.
(Laughter)
(Rires)
Like any good dad joke should. More specifically, I identify as genderqueer. And there are lots of ways to experience being genderqueer, but for me that means I don't really identify as a man or a woman. I feel in between and sometimes outside of this gender binary. And being outside of this gender binary means that sometimes I get "sired" and "ma'amed" in the span of less than an hour when I'm out doing everyday things like getting Cheerios. But this in between lane is where I'm most comfortable. This space where I can be both a sir and a ma'am feels the most right and the most authentic. But it doesn't mean that these interactions aren't uncomfortable. Trust me, the discomfort can range from minor annoyance to feeling physically unsafe. Like the time at a bar in college when a bouncer physically removed me by the back of the neck and threw me out of a woman's restroom. But for me, authenticity doesn't mean "comfortable." It means managing and negotiating the discomfort of everyday life, even at times when it's unsafe. And it wasn't until my experience as a trans person collided with my new identity as a parent that I understood the depth of my vulnerabilities and how they are preventing me from being my most authentic self.
Comme toute bonne blague de papa. Je m'identifie comme étant genderqueer. Il y a beaucoup de façons de vivre en étant genderqueer, mais je ne me considère pas vraiment homme ou femme. Je me sens au milieu et parfois en dehors de cette binarité des genres. Étant en dehors de ces genres binaires, on me dit parfois « monsieur » et « madame » en l'espace de moins d'une heure lors de mes activités quotidiennes, comme faire des courses. C'est sur cette voie au milieu que je me sens le mieux. Cet espace où je peux être un monsieur et une madame semble le plus juste et le plus authentique. Cela ne signifie pas que ces interactions ne sont pas gênantes. Croyez-moi, l'inconfort peut aller d'une gêne mineure à une insécurité physique. Comme quand, dans un bar, un videur m'a physiquement sorti en me tenant par la nuque et m'a chassé des toilettes pour femmes. Mais « authenticité » ne veut pas dire « agréable ». Il s'agit de gérer et négocier l'inconfort de la vie quotidienne, même lorsque cela est dangereux. Et ce n'est qu'une fois que mon vécu de transgenre s'est télescopé avec mon identité de parent que j'ai compris l'ampleur de mes vulnérabilités et comment elles m'empêchent d'être le plus authentique possible.
Now, for most people, what their child will call them is not something that they give much thought to outside of culturally specific words or variations on a gendered theme like "mama," "mommy," or "daddy," "papa." But for me, the possibility is what this child, who will grow to be a teenager and then a real-life adult, will call me for the rest of our lives, was both extremely scary and exciting. And I spent nine months wrestling with the reality that being called "mama" or something like it didn't feel like me at all. And no matter how many times or versions of "mom" I tried, it always felt forced and deeply uncomfortable. I knew being called "mom" or "mommy" would be easier to digest for most people. The idea of having two moms is not super novel, especially where we live.
La majorité des gens ne réfléchissent pas beaucoup à comment leur enfant va les appeler en dehors de mots spécifiques à la culture ou de variations de termes sexospécifiques comme « maman » ou « papa ». Pour moi, la possibilité de comment cet enfant, qui deviendra un adolescent puis un véritable adulte, m'appellera pour le reste de nos vies était à la fois extrêmement effrayante et excitante. J'ai passé 9 mois aux prises avec le fait qu'être appelé « maman » ou une chose similaire ne me ressemblait pas. Peu importe combien de fois ou de versions de « maman » j'essayais, cela semblait forcé et très gênant. Être appelé « moman » ou « m'man » serait plus facile à digérer pour beaucoup. L'idée d'avoir deux mères n'est pas nouvelle, surtout pas où nous vivons.
So I tried other words. And when I played around with "daddy," it felt better. Better, but not perfect. It felt like a pair of shoes that you really liked but you needed to wear and break in. And I knew the idea of being a female-born person being called "daddy" was going to be a harder road with a lot more uncomfortable moments. But, before I knew it, the time had come and Elliot came screaming into the world, like most babies do, and my new identity as a parent began. I decided on becoming a daddy, and our new family faced the world.
Alors j'ai essayé d'autres mots. Quand j'ai joué avec « papa », cela m'a semblé mieux. Mieux, mais pas parfait. C'était comme une paire de chaussures que vous aimez mais que vous devez faire à votre pied. Je savais que l'idée d'être né avec le sexe féminin et appelé « papa », cela serait un chemin plus difficile avec plus de moments gênants. Mais avant que je ne le sache, le temps était venu et Elliot est née en criant, comme la plupart des bébés, et ma nouvelle identité de parent a pris vie. J'ai décidé de devenir un papa
Now one of the most common things that happens when people meet us is for people to "mom" me. And when I get "momed", there are several ways the interaction can go, and I've drawn this map to help illustrate my options.
et notre nouvelle famille a fait face au monde. Une des choses habituelles qui arrivent en rencontrant des gens est qu'ils m'appellent « maman ». L'interaction peut se passer de plusieurs façons et j'ai dessiné cette carte pour illustrer mes options.
(Laughter)
(Rires)
So, option one is to ignore the assumption and allow folks to continue to refer to me as "mom," which is not awkward for the other party, but is typically really awkward for us. And it usually causes me to restrict my interaction with those people. Option one. Option two is to stop and correct them and say something like, "Actually, I'm Elliot's dad" or "Elliot calls me 'daddy.'" And when I do this, one or two of the following things happen. Folks take it in stride and say something like, "Oh, OK." And move on. Or they respond by apologizing profusely because they feel bad or awkward or guilty or weird. But more often, what happens is folks get really confused and look up with an intense look and say something like, "Does this mean you want to transition? Do you want to be a man?" Or say things like, "How can she be a father? Only men can be dads."
La première option est d'ignorer la supposition et permettre aux gens de continuer à m'appeler « maman », ce qui n'est pas gênant pour l'autre partie mais est en général très gênant pour nous. Cela me pousse à limiter mon interaction avec ces gens. Première option. La deuxième option est de les arrêter et de les corriger, de dire : « Je suis le père d'Elliot » ou « Elliot m'appelle « papa » ». Quand je fais cela, une ou deux des choses suivantes se produisent. Les gens ne sont pas dérangés et disent : « Oh, d'accord ». Et passent à autre chose. Ils répondent en s'excusant platement parce qu'ils se sentent mal, embarrassés, coupables ou bizarres. Mais souvent, les gens sont déconcertés, lèvent les yeux, ont un regard intense et disent quelque chose comme : « Tu veux changer de sexe ? Tu veux être un homme ? » Ou disent des choses comme : « Comment peut-elle être un père ? Seuls les hommes le peuvent. »
Well, option one is oftentimes the easier route. Option two is always the more authentic one. And all of these scenarios involve a level of discomfort, even in the best case. And I'll say that over time, my ability to navigate this complicated map has gotten easier. But the discomfort is still there.
La première option est souvent la plus simple. La seconde option est toujours la plus authentique. Tous ces scénarios impliquent une certaine gêne, même dans le meilleur des cas. Avec le temps, ma capacité à naviguer cette carte complexe a gagné en aisance. Mais la gêne est toujours là.
Now, I won't stand here and pretend like I've mastered this, it's pretty far from it. And there are days when I still allow option one to take place because option two is just too hard or too risky. There's no way to be sure of anyone's reaction, and I want to be sure that folks have good intentions, that people are good. But we live in a world where someone's opinion of my existence can be met with serious threats to me or even my family's emotional or physical safety. So I weigh the costs against the risks and sometimes the safety of my family comes before my own authenticity. But despite this risk, I know as Elliot gets older and grows into her consciousness and language skills, if I don't correct people, she will. I don't want my fears and insecurities to be placed on her, to dampen her spirit or make her question her own voice. I need to model agency, authenticity and vulnerability, and that means leaning into those uncomfortable moments of being "momed" and standing up and saying, "No, I'm a dad. And I even have the dad jokes to prove it."
Je ne vais pas prétendre que je maîtrise cela, j'en suis assez loin. Certains jours, je permets encore à la première option d'arriver car la seconde option est trop difficile ou risquée. Il n'y a pas moyen d'être certain de la réaction de quiconque et je veux m'assurer que les gens ont de bonnes intentions, que ce sont des gens biens. Nous vivons dans un monde où l'opinion de quelqu'un sur mon existence peut être avancée par des menaces envers ma sécurité émotionnelle, physique ou celle de ma famille. Alors je soupèse les coûts en fonction des risques et parfois, la sécurité de ma famille passe avant mon authenticité. Mais malgré ce risque, Elliot, en grandissant et sa conscience, ses compétences linguistiques croissant, si je ne corrige pas les gens, elle le fera. Je ne veux pas que mes peurs et insécurités reposent sur elle, entament son moral ou la fassent remettre sa voix en question. Je dois être un exemple de force, d'authenticité, de vulnérabilité et aller vers ces moments gênants, être appelée « maman » et m'exprimer et dire : « Non, je suis un papa. Et j'ai même les blagues de papa pour le prouver. »
(Laughter)
(Rires)
Now, there have already been plenty of uncomfortable moments and even some painful ones. But there's also been, in just two short years, validating and at times transformative moments on my journey as a dad and my path towards authenticity. When we got our first sonogram, we decided we wanted to know the sex of the baby. The technician saw a vulva and slapped the words "It's a girl" on the screen and gave us a copy and sent us on our way. We shared the photo with our families like everyone does and soon after, my mom showed up at our house with a bag filled -- I'm not exaggerating, it was like this high and it was filled, overflowing with pink clothes and toys. Now I was a little annoyed to be confronted with a lot of pink things, and having studied gender and spent countless hours teaching about it in workshops and classrooms, I thought I was pretty well versed on the social construction of gender and how sexism is a devaluing of the feminine and how it manifests both explicitly and implicitly. But this situation, this aversion to a bag full of pink stuff, forced me to explore my rejection of highly feminized things in my child's world.
Il y a déjà eu beaucoup de moments gênants voire même douloureux. Mais il y a aussi eu, en deux courtes années, des moments de validation et de transformation sur mon chemin en tant que père et vers l'authenticité. Lors de notre première échographie, nous voulions connaître le sexe du bébé. Le technicien a vu une vulve, a affiché les mots « C'est une fille » à l'écran, nous a donné une copie et renvoyés chez nous. Nous avons partagé la photo avec nos familles et, peu après, ma mère est arrivée chez nous avec un sac plein -- je n'exagère pas, il était haut comme ça et débordait de vêtements et de jouets roses. J'étais un peu contrarié d'être confronté à beaucoup de choses roses et, ayant étudié le genre et passé d'innombrables heures à enseigner ce sujet en séminaire et en classe, je pensais être initié à la construction sociale du genre, comment le sexisme dévalue le féminin et comment il se manifeste explicitement et implicitement. Mais cette situation, cette aversion pour un sac plein de choses roses, m'a forcé à explorer mon rejet des choses très féminines dans le monde de mon enfant.
I realized that I was reinforcing sexism and the cultural norms I teach as problematic. No matter how much I believed in gender neutrality in theory, in practice, the absence of femininity is not neutrality, it's masculinity. If I only dress my baby in greens and blues and grays, the outside world doesn't think, "Oh, that's a cute gender-neutral baby." They think, "Oh, what a cute boy." So my theoretical understanding of gender and my parenting world collided hard. Yes, I want a diversity of colors and toys for my child to experience. I want a balanced environment for her to explore and make sense of in her own way. We even picked a gender-neutral name for our female-born child. But gender neutrality is much easier as a theoretical endeavor than it is as a practice. And in my attempts to create gender neutrality, I was inadvertently privileging masculinity over femininity. So, rather than toning down or eliminating femininity in our lives, we make a concerted effort to celebrate it. We have pinks among the variety of colors, we balance out the cutes with handsomes and the prettys with strongs and smarts and work really hard not to associate any words with gender. We value femininity and masculinity while also being highly critical of it. And do our best to not make her feel limited by gender roles. And we do all this in hopes that we model a healthy and empowered relationship with gender for our kid.
J'ai réalisé que je renforçais le sexisme et les normes culturelles que je dis problématiques. Peu importe combien je croyais en la théorie de la neutralité du genre, en pratique, l'absence de féminité n'est pas la neutralité, c'est la masculinité. Si je n'habille mon bébé qu'en vert, en bleu et en gris, le monde extérieur ne pense pas : « C'est un beau bébé de genre neutre ». Ils pensent : « Quel beau garçon ». Ma compréhension théorique du genre et mon monde de parent se sont télescopés. Oui, je veux que mon enfant connaisse une diversité de couleurs et de jouets. Je veux qu'elle ait un environnement équilibré à explorer et comprendre. Nous avons un nom non sexospécifique pour notre bébé né fille. Mais la neutralité du genre est plus simple en théorie qu'elle ne l'est en pratique. En essayant de créer une neutralité du genre, par inadvertance, je privilégiais la masculinité à la féminité. Au lieu de modérer ou d'éliminer la féminité dans nos vies, nous faisons un effort concerté pour la célébrer. Nous avons du rose dans notre variété de couleurs, nous équilibrons le mignon et le beau, le joli et le fort et intelligent et travaillons très dur à ne pas associer un mot à un genre. Nous valorisons la féminité et la masculinité tout en nous montrant très critiques. Nous faisons de notre mieux pour qu'elle ne soit pas limitée par les rôles de genre. Nous le faisons en espérant montrer l'exemple d'une relation saine, responsable avec le genre à notre enfant.
Now this work to develop a healthy relationship with gender for Elliot made me rethink and evaluate how I allowed sexism to manifest in my own gender identity. I began to reevaluate how I was rejecting femininity in order to live up to a masculinity that was not healthy or something I wanted to pass on. Doing this self-work meant I had to reject option one. I couldn't ignore and move on. I had to choose option two. I had to engage with some of my most uncomfortable parts to move towards my most authentic self. And that meant I had to get real about the discomfort I have with my body. It's pretty common for trans people to feel uncomfortable in their body, and this discomfort can range from debilitating to annoying and everywhere in between. And learning my body and how to be comfortable in it as a trans person has been a lifelong journey. I've always struggled with the parts of my body that can be defined as more feminine -- my chest, my hips, my voice. And I've made the sometimes hard, sometimes easy decision to not take hormones or have any surgeries to change it to make myself more masculine by society's standards. And while I certainly haven't overcome all the feelings of dissatisfaction, I realized that by not engaging with that discomfort and coming to a positive and affirming place with my body, I was reinforcing sexism, transphobia and modeling body shaming. If I hate my body, in particular, the parts society deems feminine or female, I potentially damage how my kid can see the possibilities of her body and her feminine and female parts. If I hate or am uncomfortable with my body, how can I expect my kid to love hers?
Ce travail pour développer une relation saine avec le genre pour Elliot m'a fait repenser et réévaluer comment le sexisme se manifeste dans mon identité de genre. J'ai réévalué comment je rejetais la féminité afin d'être à la hauteur d'une masculinité malsaine ou d'une chose que je voulais transmettre. Avec ce travail sur moi, je devais rejeter la première option : ignorer, passer à autre chose. Je devais choisir la seconde option. Je devais renouer avec des parties de moi gênantes pour aller vers un moi plus authentique. Je devais me confronter vraiment à la gêne que j'avais avec mon corps. Il est assez commun pour les transgenres d'être mal à l'aise dans leur corps et ce malaise peut être incapacitant ou embêtant et tout ce qu'il y a entre. Apprendre mon corps et comment être à l'aise en tant que transgenre est un chemin qui dure une vie. J'ai du mal avec les parties de mon corps pouvant être plus féminines -- ma poitrine, mes hanches, ma voix. J'ai pris la décision parfois difficile, parfois facile de ne pas prendre d'hormones ni d'avoir d'opération pour me rendre plus masculin d'après les standards sociétaux. Si je n'ai pas surmonté tous les sentiments d'insatisfaction, j'ai réalisé qu'en ne confrontant pas ce malaise et en ayant une position positive, affirmative de mon corps, je renforçais le sexisme, la transphobie et montrais un exemple de honte de son corps. Si je déteste mon corps, en particulier, les parties que la société estime féminines, je dégrade potentiellement comment mon enfant voit les possibilités de son corps et de ses parties féminines. Si je déteste ou suis mal à l'aise avec mon corps, comment puis-je attendre de mon enfant qu'elle aime le sien ?
Now it would be easier for me to choose option one: to ignore my kid when she asks me about my body or to hide it from her. But I have to choose option two every day. I have to confront my own assumptions about what a dad's body can and should be. So I work every day to try and be more comfortable in this body and in the ways I express femininity. So I talk about it more, I explore the depths of this discomfort and find language that I feel comfortable with. And this daily discomfort helps me build both agency and authenticity in how I show up in my body and in my gender. I'm working against limiting myself. I want to show her that a dad can have hips, a dad doesn't have to have a perfectly flat chest or even be able to grow facial hair. And when she's developmentally able to, I want to talk to her about my journey with my body. I want her to see my journey towards authenticity even when it means showing her the messier parts.
Il serait plus facile pour moi de choisir la première option : ignorer mon enfant qui me questionne sur mon corps ou le lui cacher. Mais je dois choisir la seconde option chaque jour. Je dois confronter mes suppositions quant à ce que le corps d'un père peut et devrait être. Je travaille chaque jour pour être plus à l'aise dans ce corps et avec mes façons d'exprimer ma féminité. J'en parle plus, j'explore les profondeurs de cette gêne et trouve des mots avec lesquels je suis à l'aise. Cette gêne quotidienne m'aide à bâtir de la force et de l'authenticité sur ma représentation dans mon corps et mon genre. Je travaille à ne pas me limiter. Je veux lui montrer qu'un père peut avoir des hanches, n'a pas à avoir une poitrine parfaitement plate ni même la capacité à avoir une barbe. Quand elle en sera capable, je veux lui parler de mon voyage avec mon corps. Je veux qu'elle voit mon voyage vers l'authenticité même si cela implique de lui montrer les parties compliquées.
We have a wonderful pediatrician and have established a good relationship with our kid's doctor. And as you all know, while your doctor stays the same, your nurses and nurse practitioners change in and out. And when Elliot was first born, we took her to the pediatrician and we met our first nurse -- we'll call her Sarah. Very early in in our time with Sarah, we told her how I was going to be called "dad" and my partner is "mama." Sarah was one of those folks that took it in stride, and our subsequent visits went pretty smoothly. And about a year later, Sarah switched shifts and we started working with a new nurse -- we'll call her Becky. We didn't get in front of the dad conversations and it didn't actually come up until Sarah, our original nurse, walked in to say hi. Sarah's warm and bubbly and said hi to Elliot and me and my wife and when talking to Elliot said something like, "Is your daddy holding your toy?" Now out of the corner of my eye, I could see Becky swing around in her chair and make daggers at Sarah. And as the conversation shifted to our pediatrician, I saw Sarah and Becky's interaction continue, and it went something like this. Becky, shaking her head "no" and mouthing the word "mom." Sarah, shaking her head "no" and mouthing the word "no, dad."
Nous avons un pédiatre génial et avons une bonne relation avec le médecin de notre enfant. Comme vous le savez, si votre médecin reste le même, vos infirmiers et infirmiers praticiens vont et viennent. Quand Elliot est née, nous l'avons amenée chez le pédiatre et avons rencontré notre première infirmière, Sarah. Très tôt durant notre période avec Sarah, nous lui avons dit que j'allais être « papa » et ma partenaire était « maman ». Sarah était de ceux que ça ne dérangeait pas et nos visites suivantes se sont bien passées. Environ un an plus tard, Sarah a changé de garde et nous avons travaillé avec une nouvelle infirmière, Becky. Nous n'avons pas devancé les conversations et ne l'avons pas abordé jusqu'à ce que Sarah, notre infirmière, vienne dire bonjour. Sarah est chaleureuse, joviale et a dit bonjour à Elliot, moi et ma femme et, en parlant à Elliot, a dit : « Ton père a ton jouet ? » Du coin de l’œil, je pouvais voir Becky pivoter dans sa chaise et fusiller Sarah du regard. Le sujet de conversation est passé à notre pédiatre et j'ai vu l'interaction de Sarah et Becky continuer, quelque chose comme : Becky, faisant non de la tête et murmurant le mot « maman » ; Sarah, faisant non de la tête et murmurant : « Non, papa ».
(Laughter)
(Rires)
Awkward, right? So this went back and forth in total silence a few more times until we walked away.
Embarrassant, non ? Cela a continué dans un silence complet quelques fois jusqu'à ce que nous partions.
Now, this interaction has stuck with me. Sarah could have chosen option one, ignored Becky, and let her refer to me as mom. It would have been easier for Sarah. She could have put the responsibility back on me or not said anything at all. But in that moment, she chose option two. She chose to confront the assumptions and affirm my existence. She insisted that a person who looks and sounds like me can in fact be a dad. And in a small but meaningful way, advocated for me, my authenticity and my family.
Cette interaction m'est restée. Sarah aurait pu choisir la première option, ignorer Becky et la laisser m'appeler « maman ». Cela aurait été plus facile pour Sarah. Elle aurait pu rejeter la faute sur moi ou ne rien dire du tout. Mais à ce moment-là, elle a choisi la seconde option. Elle a choisi de confronter les suppositions et d'affirmer mon existence. Elle a insisté qu'une personne me ressemblant pouvait être un père. De façon modeste mais significative, elle m'a défendu, mon authenticité et ma famille.
Unfortunately, we live in a world that refuses to acknowledge trans people and the diversity of trans people in general. And my hope is that when confronted with an opportunity to stand up for someone else, we all take action like Sarah, even when there's risk involved.
Malheureusement, nous vivons dans un monde refusant d'accepter les transgenres et la diversité des transgenres en général. Mon espoir est que confronté à une opportunité de défendre quelqu'un d'autre, nous agissions tous comme Sarah, même quand cela implique un risque.
So some days, the risk of being a genderqueer dad feels too much. And deciding to be a dad has been really hard. And I'm sure it will continue to be the hardest, yet the most rewarding experience of my life. But despite this challenge, every day has felt 100 percent worth it. So each day I affirm my promise to Elliot and that same promise to myself. To love her and myself hard with forgiveness and compassion, with tough love and with generosity. To give room for growth, to push beyond comfort in hopes of attaining and living a more meaningful life.
Certains jours, le risque d'être un père genderqueer semble trop grand. Décider d'être un père a été très difficile. Je suis sûr que cela continuera d'être l'expérience la plus difficile et enrichissante de ma vie. Malgré ce défi, chaque jour a semblé valoir entièrement le coup. Alors chaque jour j'affirme ma promesse envers Elliot et cette même promesse envers moi-même. De l'aimer fort et de m'aimer fort en faisant preuve de pardon et de compassion, de fermeté et de générosité. De laisser de la place pour grandir, aller au-delà du confort dans l'espoir d'atteindre et de vivre une vie ayant encore plus de sens.
I know in my head and in my heart that there are hard and painful and uncomfortable days ahead. My head and my heart also know that all of it will lead to a more rich, authentic life that I can look back on without regrets.
Je sais dans ma tête et mon cœur qu'il y a des jours difficiles, douloureux et inconfortables à venir. Ma tête et mon cœur savent aussi que tout cela mènera à une vie plus riche et authentique à laquelle je pourrai repenser sans regrets.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)