Hi. Today I'm going to share my personal journey with female genital mutilation, FGM. Feel free to cry, laugh, cross your legs, or do anything your body feels like doing. I'm not going to name the things your body does.
Bonjour. Aujourd'hui, je vais partager mon expérience de la mutilation génitale féminine, la MGF. N'ayez pas peur de pleurer, de rire, de croiser les jambes, ou de faire tout ce dont votre corps a envie. Je ne vais pas nommer les choses que votre corps fait.
I was born in Sierra Leone. Did anybody watch "Blood Diamond"? If you have any thoughts -- I don't have any diamonds on me, by the way. If you have heard of Ebola, well, that's in Sierra Leone as well. I don't have Ebola. You're all safe. Don't rush to the door. Be seated. You're fine. I was checked before I got here.
Je suis née en Sierra Leone. Avez-vous vu « Blood Diamonds » ? Au cas où vous vous demanderiez — je n'ai pas de diamants sur moi. Si vous avez entendu parler d'Ebola, c'est aussi en Sierra Leone. Je n'ai pas Ebola. Vous êtes en sécurité. Ne vous précipitez pas dehors. Restez assis. Tout va bien. J'ai été examinée avant d'arriver ici.
My grandfather had three wives. Don't ask me why a man needs more than one wife. Men, do you need more than one wife? I don't think so. There you go. He was looking for a heart attack, that's what I say. Oh yeah, he was.
Mon grand-père avait trois épouses. Ne me demandez pas pourquoi. Messieurs, avez-vous besoin de plus d'une femme ? Je ne pense pas. Voilà. Il cherchait la crise cardiaque, voilà ce que j'en dis. Oh oui.
When I was three, war broke out in Sierra Leone in 1991. I remember literally going to bed one night, everything was good. The next day, I woke up, bombs were dropping everywhere, and people were trying to kill me and my family. We escaped the war and ended up in Gambia, in West Africa. Ebola is there as well. Stay away from it. While we were there as refugees, we didn't know what was going to become of us. My mom applied for refugee status. She's a wonderful, smart woman, that one, and we were lucky. Australia said, we will take you in. Good job, Aussies.
En 1991, quand j'avais trois ans, la guerre fut déclarée en Sierra Leone. Je me souviens aller au lit une nuit, et tout allait bien. Le jour suivant, je me suis réveillée, et les bombes tombaient de partout. Des gens ont essayé de nous tuer, moi et ma famille. Nous avons fui la guerre et sommes arrivés en Gambie, en Afrique de l'Ouest. Ebola est là-bas aussi. Éloignez-vous en. Quand nous étions là-bas, des réfugiés, nous ne savions pas ce que nous allions devenir. Ma mère demanda un statut de réfugié. C'est une femme formidable, intelligente, et nous avons été chanceux. L'Australie a dit, on va vous accueillir. Bien joué, l'Australie.
Before we were meant to travel, my mom came home one day, and said, "We're going on a little holiday, a little trip." She put us in a car, and we drove for hours and ended up in a bush in a remote area in Gambia. In this bush, we found two huts. An old lady came towards us. She was ethnic-looking, very old. She had a chat with my mom, and went back. Then she came back and walked away from us into a second hut. I'm standing there thinking, "This is very confusing. I don't know what's going on." The next thing I knew, my mom took me into this hut. She took my clothes off, and then she pinned me down on the floor. I struggled and tried to get her off me, but I couldn't. Then the old lady came towards me with a rusty-looking knife, one of the sharp knives, orange-looking, has never seen water or sunlight before. I thought she was going to slaughter me, but she didn't. She slowly slid down my body and ended up where my vagina is. She took hold of what I now know to be my clitoris, she took that rusty knife, and started cutting away, inch by inch. I screamed, I cried, and asked my mom to get off me so this pain will stop, but all she did was say, "Be quiet." This old lady sawed away at my flesh for what felt like forever, and then when she was done, she threw that piece of flesh across the floor as if it was the most disgusting thing she's ever touched. They both got off me, and left me there bleeding, crying, and confused as to what just happened.
Avant notre voyage, ma mère rentra un jour à la maison et dit : « Nous partons en vacances, pour un petit voyage. » Elle nous a mis dans la voiture, et nous avons roulé pendant des heures pour arriver dans la brousse, dans une zone reculée de Gambie. Là-bas, nous avons trouvé deux huttes. Une vieille dame s'est dirigée vers nous. Elle était d'apparence ethnique, très vieille. Elle discuta avec ma mère et revint. Elle revint et s'éloigna vers la deuxième hutte. Je me tenais là, pensant : « C'est très bizarre. Je ne sais pas ce qui se passe. » Avant de pouvoir réaliser quoi que ce soit, ma mère m'emmena dans cette hutte. Elle retira mes vêtements, et me plaqua au sol. Je me débattis et essayai de me libérer de son emprise, sans succès. Puis la vieille dame vint vers moi avec un couteau rouillé, l'un de ces couteaux tranchants, de couleur orange, qui n'a jamais connu ni l'eau ni la lumière du soleil. Je pensais qu'elle allait me m'égorger, mais non. Elle glissa lentement le long de mon corps et s'arrêta à l'endroit où se trouve mon vagin. Elle s'empara de ce que je sais maintenant être mon clitoris, elle pris le couteau rouillé, et commença à tout couper, petit à petit. J'ai crié, j'ai pleuré. J'ai demandé à ma mère de me laisser pour que la douleur s'arrête, mais elle m'a seulement dit : « Sois tranquille. » Cette vieille femme trancha dans ma chair pendant ce qui me parut une éternité. Lorsqu'elle eut fini, elle jeta ce morceau de chair sur le sol comme si c'était le chose la plus dégoûtante qu'elle ait jamais touchée. Elles m'ont toutes les deux laissée là, en sang, pleurant et abasourdie par ce qui venait de se passer.
We never talked about this again. Very soon, we found that we were coming to Australia, and this is when you had the Sydney Olympics at the time, and people said we were going to the end of the world, there was nowhere else to go after Australia. Yeah, that comforted us a bit. It took us three days to get here. We went to Senegal, then France, and then Singapore. We went to the bathroom to wash our hands. We spent 15 minutes opening the tap like this. Then somebody came in, slid their hand under and water came out, and we thought, is this what we're in for? Like, seriously.
Nous n'en avons jamais reparlé. Bientôt, nous avons appris que nous allions en Australie. C'était l'époque des Jeux Olympiques. On nous disait qu'on allait au bout du monde, il n'y avait nulle part où aller après l'Australie. Ça nous a un peu réconfortés. Nous avons mis trois jours à arriver. Nous sommes allés au Sénégal, en France, puis à Singapour. Nous étions allés laver nos mains dans la salle de bains. Nous avons passé 15 minutes à ouvrir les robinets comme ça. Puis quelqu'un arriva, glissa sa main en dessous et de l'eau sortit. Nous avons pensé : « C'est ça qui nous attend ? ». Vraiment. Nous sommes arrivés à Adélaïde, un petit endroit,
We got to Adelaide, small place, where literally they dumped us in Adelaide, that's what I would say. They dumped us there. We were very grateful. We settled and we liked it. We were like, "We're home, we're here." Then somebody took us to Rundle Mall. Adelaide has only one mall. It's this small place. And we saw a lot of Asian people. My mom said all of a sudden, panicking, "You brought us to the wrong place. You must take us back to Australia." Yeah. It had to be explained to her that there were a lot of Asians in Australia and we were in the right place. So fine, it's all good.
où nous avons été littéralement jetés. Ils nous ont jetés là-bas. Nous étions très reconnaissants. Nous nous sommes installés, ça nous a plu. On pensait : « Nous sommes à la maison. » Puis quelqu'un nous a amenés à Rundle Mall. Adélaïde n'a qu'un centre commercial. C'est ce petit endroit. Et nous avons vu beaucoup d'Asiatiques. Ma mère a dit tout à coup, en panique : « Nous sommes au mauvais endroit. Vous devez nous ramener en Australie. » Ouais. Il a fallu lui expliquer qu'il y avait beaucoup d'Asiatiques en Australie, et que nous étions au bon endroit. Tout allait bien.
My mom then had this brilliant idea that I should go to a girls school because they were less racist. I don't know where she read that publication. (Laughter) Never found evidence of it to this day. Six hundred white kids, and I was the only black child there. No, I was the only person with a bit of a color on me. Let me say that. Chocolate color. There were no Asians, no indigenous. All we had was some tan girls, girls who felt the need to be under the sun. It wasn't the same as my chocolate, though. Not the same. Settling in Australia was quite hard, but it became harder when I started volunteering for an organization called Women's Health Statewide, and I joined their female genital mutilation program without any awareness of what this program was actually about, or that it related to me in any way. I spent months educating nurses and doctors about what female genital mutilation was and where it was practiced: Africa, the Middle East, Asia, and now, Australia and London and America, because, as we all know, we live in a multicultural society, and people who come from those backgrounds come with their culture, and sometimes they have cultural practices that we may not agree with, but they continue to practice them.
Ma mère eut ensuite cette idée formidable de me mettre dans une école de filles car elles étaient moins racistes. Je ne sais pas où elle avait lu ça. (Rires) Je n'en jamais trouvé la preuve jusqu'à ce jour. Six cents enfants blancs, et j'étais la seule noire. Non, j'étais la seule personne un peu colorée. Laissez-moi le dire. Couleur chocolat. Il n'y avait pas d'Asiatiques, pas d'Aborigènes, seulement quelques filles bronzées, des filles qui avaient besoin d'être au soleil. Ce n'était pas la même que mon chocolat. Pas la même. S'établir en Australie était assez difficile, mais ce fut encore plus lorsque je commençai à faire du volontariat pour une organisation appelée Women's Health Statewide. J'ai rejoint leur programme sur la mutilation génitale féminine sans avoir conscience de ce dont ce programme parlait réellement, ou même qu'il me concernait en aucune façon. J'ai passé des mois à sensibiliser les infirmières et les docteurs sur la mutilation génitale féminine et ses lieux de pratique : l'Afrique, le Moyen-Orient, l'Asie, et maintenant, l'Australie, Londres, l'Amérique, parce que, comme nous le savons tous, nous sommes une société multiculturelle et les gens venant de ces milieux viennent avec leur culture. Parfois, nous pouvons ne pas accepter leurs pratiques culturelles, mais ils continuent de les observer.
One day, I was looking at the chart of the different types of female genital mutilation, FGM, I will just say FGM for short. Type I is when they cut off the hood. Type II is when they cut off the whole clitoris and some of your labia majora, or your outer lips, and Type III is when they cut off the whole clitoris and then they sew you up so you only have a little hole to pee and have your period. My eyes went onto Type II. Before all of this, I pretty much had amnesia. I was in so much shock and traumatized by what had happened, I didn't remember any of it. Yes, I was aware something bad happened to me, but I had no recollection of what had happened. I knew I had a scar down there, but I thought everybody had a scar down there. This had happened to everybody else. But when I looked at Type II, it all came back to me. I remembered what was done to me. I remembered being in that hut with that old lady and my mom holding me down.
Un jour, je regardais la carte des différents types de mutilations génitales féminines, les MGF. Je dirais juste MGF pour faire court. Le type I est lorsque le capuchon est retiré. Le type II est lorsque le clitoris entier est retiré, ainsi qu'une partie des grandes lèvres. Le type III est lorsque le clitoris entier est retiré, et la vulve est cousue de façon à ne laisser qu'un petit trou pour faire pipi et pour les règles. Mes yeux se sont posés sur le type II. Avant tout ça, je souffrais carrément d'amnésie. J'étais dans un tel état de choc et traumatisée par les événements que je ne me rappelais de rien. Je savais que quelque chose de terrible m'était arrivé, mais je n'en avais aucun souvenir. Je savais que j'avais une cicatrice en bas, et je pensais que c'était normal. C'était arrivé à tous les autres. Mais lorsque j'ai regardé le type II, tout m'est revenu. Je me suis rappelée de ce que l'on m'avait fait. Je me suis rappelée être dans cette hutte avec cette vieille femme et ma mère me tenant au sol.
Words cannot express the pain I felt, the confusion that I felt, because now I realized that what was done to me was a terrible thing that in this society was called barbaric, it was called mutilation. My mother had said it was called circumcision, but here it was mutilation. I was thinking, I'm mutilated? I'm a mutilated person. Oh my God.
Les mots ne peuvent exprimer la douleur que j'ai ressentie, le trouble que j'ai ressenti, parce que maintenant, je réalisais l'horreur de ce que l'on m'avait fait, qui était appelé barbarisme dans cette société, qui était appelé mutilation. Ma mère m'avait dit que c'était la circoncision, mais ici, c'était la mutilation. Je pensais, je suis mutilée ? Je suis une personne mutilée. Oh mon Dieu.
And then the anger came. I was a black angry woman. (Laughter) Oh yeah. A little one, but angry nevertheless. I went home and said to my mom, "You did something." This is not the African thing to do, pointing at your mother, but hey, I was ready for any consequences. "You did something to me." She's like, "What are you talking about, Khadija?" She's used to me mouthing off. I'm like, "Those years ago, You circumcised me. You cut away something that belonged to me." She said, "Yes, I did. I did it for your own good. It was in your best interest. Your grandmother did it to me, and I did it to you. It's made you a woman." I'm like, "How?" She said, "You're empowered, Khadija. Do you get itchy down there?" I'm like, "No, why would I get itchy down there?" She said, "Well, if you were not circumcised, you would get itchy down there. Women who are not circumcised get itchy all the time. Then they sleep around with everybody. You are not going to sleep around with anybody." And I thought, her definition of empowerment was very strange. (Laughter) That was the end of our first conversation. I went back to school. These were the days when we had Dolly and Girlfriend magazines. There was always the sealed section. Anybody remember those sealed sections? The naughty bits, you know? Oh yeah, I love those. (Laughter) Anyway, there was always an article about pleasure and relationships and, of course, sex. But it always assumed that you had a clitoris, though, and I thought, this doesn't fit me. This doesn't talk about people like me. I don't have a clitoris. I watched TV and those women would moan like, "Oh! Oh!" I was like, these people and their damned clitoris. (Laughter) What is a woman without a clitoris supposed to do with her life? That's what I want to know. I want to do that too -- "Oh! Oh!" and all of that. Didn't happen.
Puis la colère vint. J'étais une femme noire en colère. (Rires) Oh oui. Petite, mais toutefois en colère. Je suis rentrée à la maison et ai dit à ma mère : « Tu as fait quelque chose. » Ce n'est pas correct en Afrique, de montrer sa mère du doigt, mais j'étais prête à assumer les conséquences. « Tu m'as fait quelque chose. » Elle dit : « De quoi tu parles, Khadija ? » Elle avait l'habitude que je réponde. Je dis : « Il y a des années, tu m'as circoncise. Tu as retiré quelque chose qui m'appartenait. » Elle répondit : « Oui, c'est vrai. Je l'ai fait pour ton bien. C'était dans ton intérêt. Ta grand-mère me l'a fait, et je te l'ai fait. Ça t'a fait devenir une femme. » J'ai dit : « Comment ? » Elle dit : « Tu es émancipée, Khadija. Est-ce que ça te démange en bas ? » J'ai dit : « Non, pourquoi ça me démangerait ? » Elle répondit : « Si tu n'étais pas circoncise, ça te démangerait. Les femmes qui ne sont pas circoncises ont tout le temps des démangeaisons. Et alors, elles couchent avec n'importe qui. Tu ne vas pas coucher avec n'importe qui. » Et j'ai songé, sa définition de l'émancipation est très étrange. (Rires) Ce fut la fin de notre première conversation. Je suis retournée à l'école. C'était l'époque des magazines Dolly et Girlfriend. Il y avait toujours une section scellée. Quelqu'un s'en souvient, de ces sections ? Les passages coquins, vous savez ? Oh oui, j'adore ceux-là. (Rires) Il y avait toujours un article sur le plaisir, et les relations, et bien sûr, le sexe. Mais l'existence du clitoris était toujours présumée, et j'ai pensé, ça ne me va pas. Ça ne parle pas des personnes comme moi. Je n'ai pas de clitoris. Je regardais la télévision et ces femmes gémissaient, « Oh ! Oh ! » Je pensais, ces gens et leur foutu clitoris. (Rires) Qu'est-ce qu'une femme sans clitoris est supposée faire de sa vie ? C'est ce que je veux savoir. J'ai envie de faire ça aussi — « Oh ! Oh ! » — et tout le reste. Ça n'est pas arrivé.
So I came home once again and said to my mom, "Dolly and Girlfriend said I deserve pleasure, that I should be having orgasms, and that white men should figure out how to find the clitoris." Apparently, white men have a problem finding the clitoris. (Laughter) Just saying, it wasn't me. It was Dolly that said that. And I thought to myself, I had an inner joke in my head that said, "I will marry a white man. He won't have that problem with me." (Laughter) So I said to my mom, "Dolly and Girlfriend said I deserve pleasure, and do you know what you have taken away from me, what you have denied me? You have invaded me in the most sacred way. I want pleasure. I want to get horny, dammit, as well." And she said to me, "Who is Dolly and Girlfriend? Are they your new friends, Khadija?" I was like, "No, they're not. That's a magazine, mom, a magazine."
Alors je suis rentrée à la maison une fois encore et ait dit à ma mère : « Dolly et Girlfriend ont dit que j'ai le droit au plaisir, que je devrais avoir des orgasmes, et que les hommes blancs devraient apprendre à trouver le clitoris. » Apparemment, les hommes blancs ont des difficultés à trouver le clitoris. (Rires) Juste en passant, ce n'était pas moi. C'est Dolly qui avait dit ça. Et j'avais une blague en tête qui disait : « Je vais épouser un homme blanc. Il n'aura pas ce problème avec moi. » (Rires) Alors j'ai dit à ma mère : « Dolly et Girlfriend ont dit que j'ai le droit au plaisir. Est-ce que tu réalises ce que tu m'as pris, ce que tu m'as déniée ? Tu t'es immiscée dans ma vie de la façon la plus sacrée. Je veux du plaisir. Je veux être excitée aussi, bon sang. » Et elle m'a dit : « Qui sont Dolly et Girlfriend ? Ce sont tes nouvelles amies, Khadija ? » Je lui ai dit : « Non. C'est un magazine, maman, un magazine. »
She didn't get it. We came from two different worlds. When she was growing up, not having a clitoris was the norm. It was celebrated. I was an African Australian girl. I lived in a society that was very clitoris-centric. It was all about the damn clitoris! And I didn't have one! That pissed me off.
Elle n'a pas compris. Nous venions de deux mondes différents. Lorsqu'elle avait grandi, ne pas avoir de clitoris était la norme. C'était célébré. J'étais une fille afro-australienne. Je vivais dans une société très centrée sur le clitoris. Il n'y en avait que pour ce foutu clitoris ! Et je n'en avais pas ! Ça m'enrageait.
So once I went through this strange phase of anger and pain and confusion, I remember booking an appointment with my therapist. Yes, I'm an African who has a therapist. There you go. And I said to her, "I was 13. I was a child. I was settling in a new country, I was dealing with racism and discrimination, English is my third language, and then there it was." I said to her, "I feel like I'm not a woman because of what was done to me. I feel incomplete. Am I going to be asexual?" Because from what I knew about FGM, the whole aim of it was to control the sexuality of women. It's so that we don't have any sexual desire. And I said, "Am I asexual now? Will I just live the rest of my life not feeling like having sex, not enjoying sex?" She couldn't answer my questions, so they went unanswered.
Une fois que j'aie eu fini avec cette phase étrange de colère et de douleur, et de confusion, j'ai pris rendez-vous avec mon thérapeute. Oui, je suis une Africaine qui a un thérapeute. Voilà. Et je lui ai dit : « J'avais 13 ans. J'étais une enfant. J'étais dans un nouveau pays, j'étais confrontée au racisme et à la discrimination, l'anglais est ma troisième langue, et puis il y avait ça. » Je lui ai dit : « J'ai l'impression de ne pas être une femme, à cause de ce que l'on m'a fait. Je me sens incomplète. Est-ce que je vais devenir asexuée ? » De ce que je savais de la MGF, son but entier était de contrôler la sexualité des femmes. Ainsi, nous n'avons aucun désir sexuel. J'ai dit : « Est-ce que je suis asexuée ? Est-ce que je vais vivre le reste de ma vie sans avoir envie de sexe, sans aimer le sexe ? » Elle ne pouvait pas répondre à mes questions, et elles restèrent sans réponse.
When I started having my period around the age of 14, I realized I didn't have normal periods because of FGM. My periods were heavy, they were long, and they were very painful. Then they told me I had fibroids. They're like these little balls sitting there. One was covering one of my ovaries.
Lorsque j'ai commencé à avoir mes règles vers mes 14 ans, j'ai réalisé qu'elles n'étaient pas normales à cause de la MGF. Mes règles étaient abondantes, longues et très douloureuses. Puis on m'a dit que j'avais des fibromes. Ce sont comme des petites boules. L'un d'eux recouvrait l'une de mes ovaires.
And there came then the big news. "We don't think you can have children, Khadija." And once again, I was an angry black woman.
Puis vint la grande nouvelle. « Nous ne pensons pas que vous puissiez avoir des enfants, Khadija. » Une fois de plus, j'étais une femme noire en colère.
I went home and I said to my mom, "Your act, your action, no matter what your may defense may be" -- because she thought she did it out love -- "what you did out of love is harming me, and it's hurting me. What do you have to say for that?" She said, "I did what I had to do as a mother." I'm still waiting for an apology, by the way.
Je suis rentrée à la maison et ai dit à ma mère : « Ton acte, peu importe ce que tu pourrais dire pour ta défense — car elle pensait qu'elle l'avait fait par amour — ce que tu as fait par amour me fait du mal. Qu'est-ce que tu as à dire ? » Elle a dit : « J'ai fait ce que j'avais à faire en tant que mère. » J'attends toujours une excuse, à ce propos.
Then I got married. And once again -- FGM is like the gift that keeps giving. You figure that out very soon. Sex was very painful. It hurt all the time. And of course I realized, they said, "You can't have kids." I thought, "Wow, is this my existence? Is this what life is all about?" I'm proud to tell you, five months ago, I was told I was pregnant. (Applause)
Puis je me suis mariée. Et une fois encore — la MGF est ce cadeau qui n'en finit pas. On s'en rend compte rapidement. Le sexe était très douloureux. Ça faisait tout le temps mal. J'ai réalisé qu'ils m'avaient dit : « Vous ne pouvez pas avoir d'enfants. » J'ai songé : « C'est ça mon existence ? Est-ce que c'est ça, la vie ? » Je suis fière de vous dire, il y a cinq mois, on m'a annoncé que j'étais enceinte. (Applaudissements)
I am the lucky girl. There are so many women out there who have gone through FGM who have infertility. I know a nine-year-old girl who has incontinence, constant infections, pain. It's that gift. It doesn't stop giving. It affects every area of your life, and this happened to me because I was born a girl in the wrong place. That's why it happened to me.
Je suis chanceuse. Il y a tant de femmes qui ont enduré une MGF et qui sont stériles. Je connais une fille de neuf ans qui est incontinente, qui a des infections constantes, des douleurs. C'est ce cadeau. Ça n'arrête jamais. Ça touche chaque partie de votre vie. Ça m'est arrivé car je suis née fille au mauvais endroit. C'est pour ça que ça m'est arrivé.
I channel all that anger, all that pain, into advocacy because I needed my pain to be worth something. So I'm the director of an organization called No FGM Australia. You heard me right. Why No FGM Australia? FGM is in Australia. Two days ago, I had to call Child Protective Services, because somewhere in Australia, there's a four-year old there's a four-year-old whose mom is planning on performing FGM on her. That child is in kindy. I'll let that sink in: four years old. A couple of months ago, I met a lady who is married to a Malaysian man. Her husband came home one day and said he was going to take their daughters back to Malaysia to cut off their clitoris. And she said, "Why?" He said they were dirty. And she said, "Well, you married me." He said, "Oh, this is my cultural belief." They then went into a whole discussion where she said to him, "Over my dead body will you do that to my daughters." But imagine if this woman wasn't aware of what FGM was, if they never had that conversation? Her children would have been flown over to Malaysia and they would have come back changed for the rest of their lives. Do you know the millions of dollars it would take us to deal with an issue like that? [Three children per day] in Australia are at risk of having FGM performed on them. This is an Australian problem, people. It's not an African problem. It's not a Middle Eastern problem. It's not white, it's not black, it has no color, it's everybody's problem. FGM is child abuse. It's violence against women. It's saying that women don't have a right to sexual pleasure. It says we don't have a right to our bodies. Well, I say no to that, and you know what? Bullshit. That's what I have to say to that. (Applause)
Je dirige toute cette colère, toute cette douleur, dans le soutien parce que j'avais besoin que cette douleur vaille quelque chose. Je suis la directrice d'une organisation appelée No FGM Australia. Vous m'avez bien entendue. Pourquoi No FGM Australia ? Les MGF sont en Australie. Il y a deux jours, j'ai dû appeler les services de protection de l'enfance, parce que quelque part en Australie, il y a une fille de quatre ans, dont la mère prévoit de lui faire subir une MGF. Cette enfant est en maternelle. Je vais vous laisser réfléchir. Quatre ans. Il y a quelques mois, j'ai rencontré une dame mariée à un homme malaisien. Son mari est rentré un jour à la maison et dit qu'il allait amener leurs filles en Malaisie pour leur retirer le clitoris. Elle a dit : « Pourquoi ? » Il a dit qu'elles étaient sales. Elle a dit : « Tu m'as bien épousée. » Il a dit : « C'est ma croyance culturelle. » Puis ils ont parlé et elle lui a dit : « Tu devras me passer sur le corps si tu comptes faire ça à mes filles. » Mais imaginez si cette femme ne savait pas ce qu'étaient les MGF, s'ils n'avaient jamais eu cette conversation ? Ses enfants auraient été envoyées en Malaisie et elles seraient revenues changées pour le reste de leurs vies. Savez-vous combien de millions de dollars sont nécessaires pour traiter un tel problème ? [Trois enfants par jour] en Australie courent le risque de subir une MGF. C'est un problème australien. Ce n'est pas un problème africain, ni du Moyen-Orient. Ce n'est pas blanc, ni noir. Ça n'a aucune couleur. C'est un problème qui touche tout le monde. Les MGF sont de la maltraitance des enfants. C'est de la violence contre les femmes. Ça dit que les femmes n'ont pas le droit au plaisir sexuel. Ça dit que nous n'avons pas de droits sur notre corps. Je dis non à ça, et vous savez quoi ? Conneries. C'est ce que j'ai à dire à ce sujet. (Applaudissements)
I am proud to say that I'm doing my part in ending FGM. What are you going to do? There may be a child in your classroom who is at risk of FGM. There may be a patient who comes to your hospital who is at risk of FGM. But this is the reality, that even in our beloved Australia, the most wonderful place in the world, children are being abused because of a culture. Culture should not be a defense for child abuse. I want ever single one of you to see FGM as an issue for you. Make it personal. It could be your daughter, your sister, your cousin.
Je suis fière d'apporter ma contribution pour en finir avec les MGF. Qu'allez-vous faire ? Il existe peut-être un enfant dans votre classe qui est à risque. Il existe peut-être un patient qui vient à votre hôpital qui est à risque. C'est la réalité. Même dans notre chère Australie, l'endroit le plus merveilleux du monde, les enfants sont maltraités à cause d'une culture. La culture ne devrait pas justifier la maltraitance des enfants. Je veux que chacun d'entre vous voie les MGF comme son propre problème. Rendez ce problème personnel. Ça pourrait être votre fille, votre sœur, votre cousine.
I can't fight FGM alone. I could try, but I can't. So my appeal to you is, please join me. Sign my petition on Change.org and type in Khadija, my name, and it'll come up, and sign it. The aim of that is to get support for FGM victims in Australia and to protect little girls growing up here to not have this evil done to them, because every child has a right to pleasure. Every child has a right to their bodies being left intact, and dammit, ever child has a right to a clitoris. So please join me in ending this act.
Je ne peux combattre les MGF toute seule. Je pourrais essayer, mais je ne peux pas. Je vous lance un appel, s'il vous plaît, rejoignez-moi. Signez ma pétition sur Change.org. Tapez Khadija, mon nom, la pétition va apparaître et signez-la. Son but est de venir en aide aux victimes de MGF en Australie, de s'assurer que les petites filles qui grandissent ici soient protégées de cette pratique abominable. Chaque enfant a le droit au plaisir. Chaque enfant mérite que son corps soit laissé intact, et bon sang, chaque enfant a le droit d'avoir un clitoris. S'il vous plaît, rejoignez-moi pour qu'on en finisse avec ça.
My favorite quote is, "All it takes for evil to prevail is for a few good men and women to do nothing." Are you going to let this evil of female genital mutilation to prevail in Australia? I don't think so, so please join me in ensuring that it ends in my generation.
Ma citation préférée est : « Pour que le mal triomphe, seule suffit l'inactivité des gens de bien. » Allez-vous laisser cette abomination qu'est la mutilation génitale féminine triompher en Australie ? Je ne pense pas. Alors, rejoignez-moi pour garantir sa disparition avec ma génération.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)