So that's Johnny Depp, of course. And that's Johnny Depp's shoulder. And that's Johnny Depp's famous shoulder tattoo. Some of you might know that, in 1990, Depp got engaged to Winona Ryder, and he had tattooed on his right shoulder "Winona forever." And then three years later -- which in fairness, kind of is forever by Hollywood standards -- they broke up, and Johnny went and got a little bit of repair work done. And now his shoulder says, "Wino forever."
C'est Johnny Depp, bien sûr. Et voici l'épaule de Johnny Depp. Et voici le célèbre tatouage sur l'épaule de Johnny Depp. Certains d'entre vous savent peut-être que, en 1990, Johnny Depp s'est fiancé avec Winona Ryder, et qu'il avait tatoué sur son épaule droite "Winona pour toujours." Puis, trois ans plus tard - ce qui, en toute équité, est "toujours" selon les normes hollywoodiennes - ils ont rompu, et Johnny est allé faire faire une petite opération. Maintenant son épaule porte "Wino forever." [pochtron pour toujours]
(Laughter)
(Rires)
So like Johnny Depp, and like 25 percent of Americans between the ages of 16 and 50, I have a tattoo. I first started thinking about getting it in my mid-20s, but I deliberately waited a really long time. Because we all know people who have gotten tattoos when they were 17 or 19 or 23 and regretted it by the time they were 30. That didn't happen to me. I got my tattoo when I was 29, and I regretted it instantly. And by "regretted it," I mean that I stepped outside of the tattoo place -- this is just a couple miles from here down on the Lower East Side -- and I had a massive emotional meltdown in broad daylight on the corner of East Broadway and Canal Street. (Laughter) Which is a great place to do it because nobody cares. (Laughter) And then I went home that night, and I had an even larger emotional meltdown, which I'll say more about in a minute.
Donc, comme Johnny Depp, et comme 25 pour cent des Américains entre 16 et 50 ans, j'ai un tatouage. J'ai d'abord commencé à penser à le faire faire vers 25 ans, mais j'ai délibérément attendu très longtemps. Parce que nous connaissons tous des personnes qui se sont fait faire des tatouages à 17 ans, à 19 ou à 23, et l'ont regretté quand ils en ont eu 30. Cela ne m'est pas arrivé. J'ai fait faire mon tatouage quand j'avais 29 ans, et je l'ai regretté instantanément. Et par «regretté», je veux dire que je suis sortie de la boutique de tatouage -- qui n'est qu'à quelques kilomètres d'ici, vers le Lower East Side - je me suis complètement écroulée, en plein jour, au croisement de East Broadway et Canal Street. (Rires) C'est l'endroit parfait pour le faire parce que tout le monde s'en fiche. (Rires) Quand je suis rentrée cette nuit-la, j'ai eu une crise encore plus forte, que je détaillerai dans un instant.
And this was all actually quite shocking to me, because prior to this moment, I had prided myself on having absolutely no regrets. I made a lot of mistakes and dumb decisions, of course. I do that hourly. But I had always felt like, look, you know, I made the best choice I could make given who I was then, given the information I had on hand. I learned a lesson from it. It somehow got me to where I am in life right now. And okay, I wouldn't change it. In other words, I had drunk our great cultural Kool-Aid about regret, which is that lamenting things that occurred in the past is an absolute waste of time, that we should always look forward and not backward, and that one of the noblest and best things we can do is strive to live a life free of regrets.
Tout cela était en fait assez choquant pour moi, car, avant ce moment, j'avais mis toute ma fierté à n'avoir absolument aucun regret. J'ai fait beaucoup d'erreurs et pris des décisions stupides, bien sûr. Je le fais à chaque heure. Mais j'avais toujours eu cette impression, d'avoir fait le meilleur choix que je pouvais faire étant donné qui j'étais alors, compte tenu des informations que j'avais. J'en ai retenu une leçon. Cela m'a en quelque sorte amenée là où j'en suis aujourd'hui. Eh bien, je ne le changerais pas. En d'autres termes, j'avais accepté le grand mantra culturel sur le regret, qui est que se lamenter sur le passé est une perte de temps, que nous devrions toujours regarder en avant et non vers l'arrière, ce que nous pouvons faire de mieux est de s'efforcer de vivre une vie sans regrets.
This idea is nicely captured by this quote: "Things without all remedy should be without regard; what's done is done." And it seems like kind of an admirable philosophy at first -- something we might all agree to sign onto ... until I tell you who said it. Right, so this is Lady MacBeth basically telling her husband to stop being such a wuss for feeling bad about murdering people. And as it happens, Shakespeare was onto something here, as he generally was. Because the inability to experience regret is actually one of the diagnostic characteristics of sociopaths. It's also, by the way, a characteristic of certain kinds of brain damage. So people who have damage to their orbital frontal cortex seem to be unable to feel regret in the face of even obviously very poor decisions. So if, in fact, you want to live a life free of regret, there is an option open to you. It's called a lobotomy. But if you want to be fully functional and fully human and fully humane, I think you need to learn to live, not without regret, but with it.
Une citation résume bien cette idée : «Il ne faut pas tenir compte des choses pour lesquelles on ne peut rien; ce qui est fait est fait." Cela semble d'une philosophie admirable, de prime abord - une chose à laquelle nous pourrions tous adhérer... jusqu'à ce que je vous dise qui l'a dit. OK, c'est Lady MacBeth qui dit en gros à son mari de cesser d'être une mauviette d'avoir des remords à assassiner les gens. Il se trouve que Shakespeare a mis le doigt sur quelque chose ici, comme souvent. Parce que l'incapacité à éprouver du regret est en fait l'une des caractéristiques des sociopathes. C'est aussi, en passant, une caractéristique de certains types de lésions cérébrales. Les gens qui ont des dommages à leur cortex frontal orbital semblent incapables de ressentir le regret face à des décisions, même clairement très mauvaises. Donc, si, en fait, vous voulez vivre une vie sans regret, vous avez une possibilité, c'est ce qu'on appelle une lobotomie. Mais si vous voulez être pleinement fonctionnel et pleinement humain et pleinement humain, je pense que vous devez apprendre à vivre, non sans regret, mais avec.
So let's start off by defining some terms. What is regret? Regret is the emotion we experience when we think that our present situation could be better or happier if we had done something different in the past. So in other words, regret requires two things. It requires, first of all, agency -- we had to make a decision in the first place. And second of all, it requires imagination. We need to be able to imagine going back and making a different choice, and then we need to be able to kind of spool this imaginary record forward and imagine how things would be playing out in our present. And in fact, the more we have of either of these things -- the more agency and the more imagination with respect to a given regret, the more acute that regret will be.
Commençons par définir quelques termes. Qu'est-ce que le regret? Le regret est l'émotion que nous éprouvons quand on pense que notre situation actuelle pourrait être meilleure ou plus heureuse si nous avions fait quelque chose de différent dans le passé. Donc, en d'autres termes, le regret nécessite deux choses. Il nécessite, tout d'abord la capacité d'agir - nous avons dû prendre une décision en premier lieu. Ensuite, il exige de l'imagination. Nous devons être capables d'imaginer revenir en arrière, faire un choix différent, puis être en mesure de faire une marche avant imaginaire et d'imaginer comment les choses se seraient déroulées dans notre présent. En fait, plus nous avons de l'une ou l'autre de ces choses - plus de capacité d'agir et plus d'imagination par rapport à un regret donné, plus le regret sera aigu.
So let's say for instance that you're on your way to your best friend's wedding and you're trying to get to the airport and you're stuck in terrible traffic, and you finally arrive at your gate and you've missed your flight. You're going to experience more regret in that situation if you missed your flight by three minutes than if you missed it by 20. Why? Well because, if you miss your flight by three minutes, it is painfully easy to imagine that you could have made different decisions that would have led to a better outcome. "I should have taken the bridge and not the tunnel. I should have gone through that yellow light." These are the classic conditions that create regret. We feel regret when we think we are responsible for a decision that came out badly, but almost came out well.
Donc, disons, par exemple, que vous êtes en chemin pour le mariage de votre meilleur ami vous essayez d'arriver à l'aéroport et vous êtes coincé dans un embouteillage terrible, vous arrivez enfin à votre porte d'embarquement et vous avez manqué votre vol. Vous allez ressentir plus de regrets dans cette situation si vous avez manqué votre vol de trois minutes que si vous l'avez manqué de 20. Pourquoi ? Eh bien parce que, si vous manquez votre vol de trois minutes, il est douloureusement facile d'imaginer que vous pourriez avoir pris des décisions différentes qui auraient conduit à un meilleur résultat. "J'aurais dû prendre le pont et pas le tunnel. J'aurais dû passer à ce feu orange." Ce sont les conditions classiques qui créent des regrets. Nous ressentons le regret quand on pense que nous sommes responsables d'une décision qui a abouti à un mauvais résultat, mais a failli en avoir un bon.
Now within that framework, we can obviously experience regret about a lot of different things. This session today is about behavioral economics. And most of what we know about regret comes to us out of that domain. We have a vast body of literature on consumer and financial decisions and the regrets associated with them -- buyer's remorse, basically. But then finally, it occurred to some researchers to step back and say, well okay, but overall, what do we regret most in life? Here's what the answers turn out to look like.
Maintenant, dans ce cadre, on peut évidemment ressentir du regret pour beaucoup de choses différentes. Cette session d'aujourd'hui a pour thème l'économie comportementale. La plupart de ce que nous savons du regret nous vient de ce domaine. Nous avons un vaste corpus de littérature sur les décisions consuméristes et financières et les regrets qui leur sont associés - le remords de l'acheteur, essentiellement. Mais finalement, quelques chercheurs ont eu l'idée de prendre du recul et de dire, bien, mais dans l'ensemble, qu'est-ce qu'on regrette le plus dans la vie? Voici à quoi les réponses s'avèrent ressembler.
So top six regrets -- the things we regret most in life: Number one by far, education. 33 percent of all of our regrets pertain to decisions we made about education. We wish we'd gotten more of it. We wish we'd taken better advantage of the education that we did have. We wish we'd chosen to study a different topic. Others very high on our list of regrets include career, romance, parenting, various decisions and choices about our sense of self and how we spend our leisure time -- or actually more specifically, how we fail to spend our leisure time. The remaining regrets pertain to these things: finance, family issues unrelated to romance or parenting, health, friends, spirituality and community.
Ainsi parmi les six premiers regrets - les choses que nous regrettons le plus dans la vie: Numéro un, de loin, l'éducation. 33 pour cent de tous nos regrets ont trait à nos décisions concernant l'éducation. Nous aimerions en avoir plus retiré. Nous aimerions avoir tiré un meilleur parti de l'éducation que nous avons eue. Nous aimerions avoir choisi d'étudier un sujet différent. Parmi les regrets en bonne position sur notre liste on trouve la carrière, l'amour, la parentalité, diverses décisions et choix sur notre perception de nous-mêmes et comment nous passons notre temps de loisir - ou en fait, plus précisément, comment nous n'arrivons pas à passer notre temps de loisir. Les regrets restants se rapportent à ces choses: les finances, les questions familiales sans rapport avec l'amour ou la parentalité, la santé, les amis, la spiritualité et la communauté.
So in other words, we know most of what we know about regret by the study of finance. But it turns out, when you look overall at what people regret in life, you know what, our financial decisions don't even rank. They account for less than three percent of our total regrets. So if you're sitting there stressing about large cap versus small cap, or company A versus company B, or should you buy the Subaru or the Prius, you know what, let it go. Odds are, you're not going to care in five years.
Donc, en d'autres termes, nous savons la plupart de ce que nous savons sur le regret par l'étude de la finance. Mais il s'avère, quand on regarde l'ensemble de ce que les gens regrettent dans la vie, eh bien, nos décisions financières ne sont même pas dans la liste. Elles représentent moins de 3% de nos regrets au total. Donc, si vous êtes assis là en insistant sur les grandes capitalisations par rapport aux petites, ou la société A par rapport à la société B, ou si vous devez acheter la Subaru ou la Prius, eh bien, laissez tomber. Il y a des chances pour que vous n'en ayez plus rien à faire dans cinq ans.
But for these things that we actually do really care about and do experience profound regret around, what does that experience feel like? We all know the short answer. It feels terrible. Regret feels awful. But it turns out that regret feels awful in four very specific and consistent ways. So the first consistent component of regret is basically denial. When I went home that night after getting my tattoo, I basically stayed up all night. And for the first several hours, there was exactly one thought in my head. And the thought was, "Make it go away!" This is an unbelievably primitive emotional response. I mean, it's right up there with, "I want my mommy!" We're not trying to solve the problem. We're not trying to understand how the problem came about. We just want it to vanish.
Mais pour ces choses qui nous tiennent réellement à cœur, et qui nous font ressentir un profond regret, à quoi cela ressemble? Nous connaissons tous une réponse simple. C'est horrible. Le regret c'est une sensation épouvantable. Mais il s'avère que le regret est épouvantable de quatre manières très précises et interdépendantes. Donc, la première composante du regret est en gros le déni. Quand je suis rentrée chez moi ce soir-là après m'être fait tatouer, je n'ai pas dormi de la nuit. Pendant les premières heures, une seule pensée me trottait dans la tête. C'était, "Fais-le disparaître!" Ceci est une réaction émotionnelle incroyablement primitive. En gros, c'est «Je veux ma maman!" Nous n'essayons pas de résoudre le problème. Nous n'essayons pas de comprendre comment le problème est survenu. Nous voulons juste qu'il disparaisse.
The second characteristic component of regret is a sense of bewilderment. So the other thing I thought about there in my bedroom that night was, "How could I have done that? What was I thinking?" This real sense of alienation from the part of us that made a decision we regret. We can't identify with that part. We don't understand that part. And we certainly don't have any empathy for that part -- which explains the third consistent component of regret, which is an intense desire to punish ourselves. That's why, in the face of our regret, the thing we consistently say is, "I could have kicked myself." The fourth component here is that regret is what psychologists call perseverative. To perseverate means to focus obsessively and repeatedly on the exact same thing. Now the effect of perseveration is to basically take these first three components of regret and put them on an infinite loop. So it's not that I sat there in my bedroom that night, thinking, "Make it go away." It's that I sat there and I thought, "Make it go away. Make it go away. Make it go away. Make it go away." So if you look at the psychological literature, these are the four consistent defining components of regret.
La deuxième composante caractéristique du regret est un sentiment d'égarement. L'autre chose à laquelle je pensais dans ma chambre cette nuit-là était: «Comment ai-je pu faire ça? A quoi je pensais?" Cette véritable sensation d'aliénation de la partie de nous qui a pris une décision que nous regrettons. Nous ne pouvons pas nous identifier à cette partie-là. Nous ne comprenons pas cette partie-là. Nous n'avons certainement pas d'empathie pour cette partie-là - ce qui explique la troisième composante cohérente du regret, qui est un désir intense de nous punir nous-mêmes. C'est pourquoi, devant notre grand regret, ce que nous disons constamment est: «Je me ficherais des claques." La quatrième composante est que le regret est ce que les psychologues appellent la persévération. Persévérer signifie se concentrer obsessionnellement et de manière répétée sur une seule chose. L'effet de la persévération est essentiellement de prendre les trois premiers éléments du regret et de les répéter indéfiniment. Je n'étais pas assise là, dans ma chambre cette nuit-là, en pensant, «fais-le disparaître». J'étais assise là en pensant : "Fais-le disparaître. Fais-le disparaître. Fais-le disparaître. Fais-le disparaître." Si vous ouvrez les livres de psychologie, ce sont les quatre composantes majeures qui définissent le regret.
But I want to suggest that there's also a fifth one. And I think of this as a kind of existential wake-up call. That night in my apartment, after I got done kicking myself and so forth, I lay in bed for a long time, and I thought about skin grafts. And then I thought about how, much as travel insurance doesn't cover acts of God, probably my health insurance did not cover acts of idiocy. In point of fact, no insurance covers acts of idiocy. The whole point of acts of idiocy is that they leave you totally uninsured; they leave you exposed to the world and exposed to your own vulnerability and fallibility in face of, frankly, a fairly indifferent universe.
Mais je veux suggérer qu'il y en a aussi une cinquième. J'y pense comme à une sorte de réveil existentiel. Cette nuit-là dans mon appartement, après que je m'en suis voulue et après tout le reste, je suis restée longtemps dans mon lit, et j'ai pensé à des greffes de peau. Puis j'ai pensé au fait que, comme l'assurance voyage ne couvre pas les catastrophes naturelles, mon assurance maladie ne couvre probablement pas les catastrophes de l'idiotie. En fait, aucune assurance ne les couvre. Leur essence même est qu'elles vous laissent totalement non assuré; ils vous laissent exposé au monde et exposé à votre propre vulnérabilité et votre propre faillibilité face à, franchement, un univers assez indifférent.
This is obviously an incredibly painful experience. And I think it's particularly painful for us now in the West in the grips of what I sometimes think of as a Control-Z culture -- Control-Z like the computer command, undo. We're incredibly used to not having to face life's hard realities, in a certain sense. We think we can throw money at the problem or throw technology at the problem -- we can undo and unfriend and unfollow. And the problem is that there are certain things that happen in life that we desperately want to change and we cannot. Sometimes instead of Control-Z, we actually have zero control. And for those of us who are control freaks and perfectionists -- and I know where of I speak -- this is really hard, because we want to do everything ourselves and we want to do it right.
C'est évidemment une expérience incroyablement douloureuse. Je pense que c'est particulièrement pénible pour nous en Occident en proie à ce à quoi je pense parfois comme une culture de Ctrl-Z, Ctrl-Z comme le raccourci clavier, annuler. Nous avons l'incroyable habitude de ne pas avoir à faire face aux dures réalités de la vie, dans un certain sens. Nous pensons pouvoir résoudre le problème avec de l'argent ou avec la technologie - nous pouvons défaire et retirer de la liste d'amis et nous désabonner. Le problème est qu'il se passe certaines choses dans la vie que nous voulons désespérément changer et que nous ne pouvons pas. Parfois au lieu de Ctrl-Z, nous n'avons en fait aucun contrôle. Pour ceux d'entre nous qui sont des maniaques du contrôle et des perfectionnistes - et je sais de quoi je parle -- c'est vraiment dur, parce que nous voulons faire tout nous-mêmes et nous voulons le faire bien.
Now there is a case to be made that control freaks and perfectionists should not get tattoos, and I'm going to return to that point in a few minutes. But first I want to say that the intensity and persistence with which we experience these emotional components of regret is obviously going to vary depending on the specific thing that we're feeling regretful about. So for instance, here's one of my favorite automatic generators of regret in modern life. (Laughter) Text: Relpy to all. And the amazing thing about this really insidious technological innovation is that even just with this one thing, we can experience a huge range of regret. You can accidentally hit "reply all" to an email and torpedo a relationship. Or you can just have an incredibly embarrassing day at work. Or you can have your last day at work.
Il faut aussi avouer que les maniaques du contrôle et les perfectionnistes ne devraient pas se faire tatouer, je vais revenir sur ce point dans quelques minutes. Mais d'abord je tiens à dire que l'intensité et la persistance avec lesquelles nous faisons l'expérience de ces composantes émotionnelles du regret vont évidemment varier en fonction de la chose spécifique pour laquelle nous éprouvons du regret. Ainsi par exemple, voici un de mes générateurs automatiques de regret dans la vie moderne. (Rires) Texte: Répondre à tous. Ce qui est étonnant dans cette innovation technologique très insidieuse est que, rien qu'avec cette seule chose, nous pouvons expérimenter une vaste gamme de regret. Vous pouvez accidentellement "Répondre à tous" à un courriel et torpiller une relation. Ou juste avoir une journée très embarrassante au travail. Ou vivre votre dernière journée de travail.
And this doesn't even touch on the really profound regrets of a life. Because of course, sometimes we do make decisions that have irrevocable and terrible consequences, either for our own or for other people's health and happiness and livelihoods, and in the very worst case scenario, even their lives. Now obviously, those kinds of regrets are incredibly piercing and enduring. I mean, even the stupid "reply all" regrets can leave us in a fit of excruciating agony for days.
Cela ne touche même pas les regrets vraiment profonds d'une vie. Parce que bien sûr, nous prenons parfois bien des décisions qui ont des conséquences irréversibles et terribles, soit pour notre propre santé, notre bonheur, nos moyens de subsistance, ou ceux d'autres personnes, et dans le pire des cas, sur leur vie. Évidemment, les regrets de ce genre sont incroyablement douloureux et durables. Même le regret stupide de «Répondre à tous», peut nous laisser dans une agonie atroce pendant des jours.
So how are we supposed to live with this? I want to suggest that there's three things that help us to make our peace with regret. And the first of these is to take some comfort in its universality. If you Google regret and tattoo, you will get 11.5 million hits. (Laughter) The FDA estimates that of all the Americans who have tattoos, 17 percent of us regret getting them. That is Johnny Depp and me and our seven million friends. And that's just regret about tattoos. We are all in this together.
Alors, comment sommes-nous censés vivre avec cela? Je voudrais suggérer qu'il y a trois choses qui nous aident à faire la paix avec le regret. La première est d'être soulagé par son universalité. Si vous cherchez regret et tatouage dans Google, vous obtenez 11,5 millions de réponses. (Rires) La FDA (Ministère de la Santé américain) estime que 17% des Américains qui ont un tatouage regrettent de les avoir fait faire. C'est Johnny Depp, moi et nos sept millions d'amis. Ce n'est que le regret relatif aux tatouages. Nous sommes tous dans le même bateau.
The second way that we can help make our peace with regret is to laugh at ourselves. Now in my case, this really wasn't a problem, because it's actually very easy to laugh at yourself when you're 29 years old and you want your mommy because you don't like your new tattoo. But it might seem like a kind of cruel or glib suggestion when it comes to these more profound regrets. I don't think that's the case though. All of us who've experienced regret that contains real pain and real grief understand that humor and even black humor plays a crucial role in helping us survive. It connects the poles of our lives back together, the positive and the negative, and it sends a little current of life back into us.
La deuxième façon dont nous pouvons faire la paix avec le regret est de rire de nous-mêmes. Maintenant, dans mon cas, ce n'était pas vraiment un problème, parce que c'est vraiment très facile de rire de soi-même lorsqu'on a 29 ans et qu'on veut sa maman parce qu'on aime pas son nouveau tatouage. Mais cela pourrait sembler une suggestion cruelle ou simpliste quand il s'agit de ces regrets plus profonds. Je ne pense cependant pas que ce soit le cas. Nous tous qui avons connu un regret avec une vraie douleur et un chagrin réel comprenons que l'humour et même l'humour noir joue un rôle crucial en nous aidant à survivre. Il connecte les pôles de notre vie normale, le positif et le négatif et il renvoie un faible courant de vie en nous.
The third way that I think we can help make our peace with regret is through the passage of time, which, as we know, heals all wounds -- except for tattoos, which are permanent. So it's been several years since I got my own tattoo. And do you guys just want to see it? All right. Actually, you know what, I should warn you, you're going to be disappointed. Because it's actually not that hideous. I didn't tattoo Marilyn Manson's face on some indiscreet part of myself or something. When other people see my tattoo, for the most part they like how it looks. It's just that I don't like how it looks. And as I said earlier, I'm a perfectionist. But I'll let you see it anyway.
La troisième voie qui, je pense, peut nous aider à faire la paix avec le regret, c'est le temps qui passe, qui, comme nous le savons, guérit toutes les blessures - sauf pour les tatouages, qui sont permanents. Alors voilà plusieurs années que j'ai fait faire mon propre tatouage. Vous voulez le voir? D'accord. En fait, vous savez quoi, je dois vous avertir, vous allez être déçus. Parce qu'en fait il n'est pas si affreux. Je n'ai pas tatoué le visage de Marilyn Manson sur une partie indiscrète de ma personne. Lorsque d'autres personnes voient mon tatouage, pour la plupart, ils trouvent qu'il est beau. C'est juste que je n'aime pas à quoi il ressemble. Comme je l'ai déjà dit, je suis perfectionniste. Mais je vais vous le faire voir de toute façon.
This is my tattoo. I can guess what some of you are thinking. So let me reassure you about something. Some of your own regrets are also not as ugly as you think they are. I got this tattoo because I spent most of my 20s living outside the country and traveling. And when I came and settled in New York afterward, I was worried that I would forget some of the most important lessons that I learned during that time. Specifically the two things I learned about myself that I most didn't want to forget was how important it felt to keep exploring and, simultaneously, how important it is to somehow keep an eye on your own true north. And what I loved about this image of the compass was that I felt like it encapsulated both of these ideas in one simple image. And I thought it might serve as a kind of permanent mnemonic device.
Voici mon tatouage. Je devine ce que certains d'entre vous pensent. Alors laissez-moi vous rassurer sur quelque chose. Certains de vos propres regrets ne sont pas aussi laids que vous le pensez. J'ai fait faire ce tatouage parce que j'ai passé le plus clair de mes 20 ans à vivre hors du pays et à voyager. Quand je suis venue m'installer à New York, je craignais d'oublier certaines des plus importantes leçons que j'avais apprises durant cette période. Plus précisément les deux choses que j'ai apprises sur moi-même et que je ne voulais absolument pas oublier : à quel point il m'importait de continuer à explorer et, simultanément, combien il est important de garder en quelque sorte un œil sur votre cap personnel. Ce que j'ai aimé dans cette image de boussole était que je me sentais comme si elle encapsulait ces deux idées en une simple image. J'ai pensé qu'elle pourrait servir d'appareil mnémonique permanent.
Well it did. But it turns out, it doesn't remind me of the thing I thought it would; it reminds me constantly of something else instead. It actually reminds me of the most important lesson regret can teach us, which is also one of the most important lessons life teaches us. And ironically, I think it's probably the single most important thing I possibly could have tattooed onto my body -- partly as a writer, but also just as a human being. Here's the thing, if we have goals and dreams, and we want to do our best, and if we love people and we don't want to hurt them or lose them, we should feel pain when things go wrong. The point isn't to live without any regrets. The point is to not hate ourselves for having them.
Eh bien, ce fut le cas. Mais il s'avère, elle ne me rappelle pas ce que je pensais qu'elle me rappellerait. elle me rappelle en permanence autre chose. En fait elle me rappelle la plus importante leçon que le regret peut nous enseigner : l'une des plus importantes leçons que la vie nous enseigne. Ironiquement, je pense que c'est probablement la chose la plus importante que j'aurais pu tatouer sur mon corps - en partie en tant qu'écrivain, mais aussi en tant qu'être humain. Voilà de quoi il s'agit. Si nous avons des objectifs et des rêves, et que nous voulons faire de notre mieux, si on aime les gens et que nous ne voulons pas leur faire du mal ou les perdre, nous devrions ressentir de la douleur quand les choses tournent mal. La question n'est pas de vivre sans aucun regret. La question est de ne pas nous haïr parce qu'on en a.
The lesson that I ultimately learned from my tattoo and that I want to leave you with today is this: We need to learn to love the flawed, imperfect things that we create and to forgive ourselves for creating them. Regret doesn't remind us that we did badly. It reminds us that we know we can do better.
La leçon que j'ai finalement apprise de mon tatouage et avec laquelle je veux vous laisser aujourd'hui est la suivante: Nous avons besoin d'apprendre à aimer l'imparfait, les choses imparfaites que nous créons et de nous pardonner de les avoir créées. Le regret ne nous rappelle pas que nous avons mal fait. Il nous rappelle que nous savons que nous pouvons faire mieux.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)