Je vous avertis :
First, a warning. As far as offensive words go, you are now entering a hard-hat area. We're going to be unabashed in this, I am talking to you about a very particular word, a very powerful word, a very "see you next Tuesday" word. A word that is still so offensive that the funders of this event would only let me talk about it if we censored it on the slides,
nous allons entrer dans le saint des saints des injures. Gardez votre sang-froid. Je vous parle d’un petit mot très particulier, très puissant, utilisé pour qualifier les minous. Un mot si injurieux que les organisateurs ne m’ont autorisée à en parler que si on le censurait à l’écran. [C*N] (Rires) CQFD, n’est-ce pas ? J’adore ce mot.
(Laughter)
J’adore vraiment tout à son sujet.
which rather proves my point, don't you think? I love this word. Oh, my God, I love everything about this word, not just what it signifies, but the actual sound of it, the fact that the C and the T just cushion that "nnn" sound into this monosyllabic that you can just spit like a bullet or you can extend it out and roll it round your mouth, "cuuunt."
Pas seulement son sens, mais le son produit quand on le prononce, le fait que je « c » et le « n » enveloppent un « o » moelleux dans une monosyllabe que l’on peut cracher comme une balle ou que l’on peut prolonger et chuchoter : « con ». J’adore son habileté. J’adore le fait qu’en Écosse, c’est un petit mot affectueux,
I love its dexterity. I love the fact that in Scotland it’s a term of endearment, but in America it's horrendously offensive. I love it means something different with your friends than it does if you said it to your boss, it would probably cost you your job. I do not recommend it. I love this word.
mais qu’aux États-Unis, c’est une injure des plus vulgaires, que son sens change entre amis mais que prononcé à votre chef, il vous en coûtera votre emploi. Je ne vous le recommande pas. J’adore ce mot ! (Rires) J’adore que sa première lettre se prolonge langoureusement
(Laughter)
pour se terminer brutalement avec l’explosion du « on »,
I love the fact that the first three letters are still the same chalice shape, all rolling through the word until they're stopped in that plosive T at the end. I think the thing that I love most about it is its status as the nastiest of all the nasty words. Although that title is under some contention now. There are other obvious heavyweight contenders for the most offensive word. The N-word, for example. But here's what I would say to you. I know why that word is offensive. I can look at the history, that word enabled the brutalization and racial genocide of an entire group of people. It played its part in dehumanizing Black people. What did "cunt" do?
la bouche en cœur. Et ce que j’adore par-dessus tout, c’est son statut du plus vilain de toutes les injures en anglais. Même si ce statut est sujet à controverse. D’autres vilains sont en compétition pour le titre de la pire injure. À commencer par « négro », par exemple. Je vais vous donner mon avis. Je sais pourquoi ce mot est injurieux. Il suffit de lire l’histoire. Ce mot a autorisé la maltraitance et le génocide racial d’un peuple entier. Il a joué un rôle pour réifier les personnes de couleur. Mais qu’a bien pu faire le « con » ? (Rires) Cela ne vous semble-t-il pas bizarre
(Laughter)
qu’un mot qui signifie simplement la vulve
Does it not strike anyone else as odd that a word that just means the vulva could even be regarded in the same league of offense as the N-word? Are we saying that vulvas are that offensive? Surely not.
puisse être considéré comme jouant dans la cour des grands, dans la même ligue que négro ? Sommes-nous en train de dire que les vulves sont aussi offensantes ? Certainement pas. Aujourd’hui, je vais vous relater comment nous en sommes arrivés là. Ce mot a-t-il toujours été aussi injurieux
But what I want to talk to you today about is how did we get here? Has it always been this offensive and how did it come to be so? The answer is no, it was not. But let's look at the history of it first of all. Where in the cunt does "cunt" come from?
et par quel exploit l’est-il devenu ? La réponse est non, ce n’était pas une injure. Regardons l’histoire pour commencer. D’où vient le « con » du con ? (Rires) C’est un de ces mots si anciens
(Laughter)
que les étymologistes et les linguistes en ont perdu les origines.
It's one of those words that's so old, etymologists and linguists, they lose sight of it eventually. It's the oldest word for the vulva that we have in the English language. It might even be the oldest in the world. There are some theories. There are also similar cognitions in Germanic languages all across Europe. The Vikings would be talking about "kuntas," the Germans had “kuntō,” Dutch, “kont,” Germanic “kott,” and I think at one point we had "kott," which I think may be due for a revival.
C’est le plus ancien mot de la langue anglaise pour désigner la vulve. Ça pourrait être le plus vieux mot du monde. On a bien quelques théories. On retrouve des similarités dans les langues germaniques en Europe. Les Vikings avaient les « kuntas », les Allemands : « kuntō », les Hollandais : « kont », donc : « kott », et nous l’avons utilisé à une époque, un mot qui mériterait de retrouver ses lettres de noblesse. Ensuite, les choses se corsent quant à sa signification réelle. Une des principales théories est qu’il partage les mêmes racines
After that, it gets a bit confusing as to what this word actually means. One of the leading theories is that it shares this root, this Proto-Indo-European root with this “gen” sound, which you also see in "genetics," "gene," and that means "to create." Another theory is that it comes from this sound, "gune," which gives us “woman,” gynecology. "Create," "woman."
que celle du son proto-indo-européen « gen », que l’on retrouve dans « génétique » et « gène » et qui signifie « créer ». Une autre théorie affirme qu’il est issu du son « gune » qui signifie « femme », comme dans gynécologie. « Créer », « femme ». Mais ce qui fascine vraiment les linguistes, c’est le son « cuu », qui a donné le mot anglais « cunt » mais aussi « cunning » : la clairvoyance.
But what really fascinates linguists is this sound, the “cuu” sound, because that gave us "cunt" also it gave us "cunning." "Cunning" originally didn't mean "sneaky." It meant you knew something. Cunning folk, cunning women were wise women. And in Scotland still today, if you can something, it means you know something. “I ken this.” It also gave us "queen" and "cow," slightly bizarre, which is slightly less highbrow, but -- It turns up again in the Middle Ages in "quaint," which means "knowledge" and also means "cunt." It has a Latin variation as well, "cunnis," which also means "cunt," which turns up all over the Roman world, including in graffiti in Pompeii. Some of my favorite Roman graffiti from the city of Pompeii I won't try and do the Latin, but it's translated to be "A hairy cunt is better fucked than a smooth one."
Il n’a pas toujours signifié la ruse, mais qu’on connaissait quelque chose. Les femmes clairvoyantes étaient des femmes sages. Et en Écosse, encore aujourd’hui, on utilise ce mot pour dire qu’on sait quelque chose. « I ken this », je sais ça. Ce mot nous a donné en anglais « reine » et « vache ». C’est étrange quand on y pense, et moins scandaleux, mais - Au Moyen-Âge, c’est devenu : « quaint », signifiant la connaissance et la clairvoyance. Ce mot a des variantes latines aussi. « cunnis », qui signifie aussi « con » se retrouve partout dans la Rome antique, même sur des graffiti à Pompéi. Un de mes graffiti romains préférés à Pompéi est, je ne me risquerai pas en latin, je vais le traduire : « on baise mieux un con poilu qu’un con lisse ». (Rires) « Il aime les pénis et durcit quand il est chaud ».
(Rires)
(Laughter)
Et voilà !
"It wants cock and holds in steam."
Mais je vous rappelle quand même que ce mot anglais pour « con »
(Laughter)
aussi injurieux soit-il devenu,
There you go. However, I put it to you that the word "cunt," as offensive as it may be today, stems from a root that means "woman," "knowledge," "create," "cow."
émane des termes signifiant « femme », « savoir », « créer » et « vache ». Fut-il toujours aussi grossier ? Non.
Has it always been this offensive? No.
Nous y reviendrons. Quand nous évoquons des mots comme « vulve » ou « vagin »,
But we'll talk about this. So when we talk about these words, "vulva," "vagina," trying to offer more palatable alternatives to "cunt," "vagina," the word turns up in the 17th century. It's taken directly from Latin and it means a scabbard. It means something that a sword goes into. "Vulva" doesn't do much better. That appears in the 14th century, and it means "womb," but some people suggest it comes from the French and means "wrapper." Both these words derive their meaning and their import from the penis, basically. That's what a vagina is. It's something a sword goes into. I say that these words aren't as feminist as "cunt," which comes from a word that means "queen," "create," "wisdom," "cow."
pour trouver des alternatives plus audibles que « con », le mot « vagin » apparaît au 17e siècle. Ça vient d’un mot latin qui signifie fourreau, Ce truc où on range son épée. « Vulve » ne fait pas beaucoup mieux. Le mot apparaît au 14e siècle, et signifie « utérus, ventre ». Certains suggèrent qu’il provient du mot français « emballer ». Ces deux mots dérivent leur signification du pénis, en fait. C’est ça un vagin : un truc où on insère une épée. Ces mots ne sont pas aussi féministes que « con » qui partage des racines en anglais avec « reine », « créer », « sagesse », « vache ». Mais quand a-t-on commencé à l’utiliser en anglais sous sa forme actuelle ? Gropecunte Lane est la première occurrence
But when did it first start being used in English as we recognize it today? Gropecunte Lane, this is the first recorded incident in the Oxford English Dictionary, it turns up in 1230, a street name in London called Gropecunte Lane, which was exactly what it sounds like, this was in the red-light district of Southwark, it was a lane for groping cunts. And there wasn't just one in London, there was one in Bristol, there was one in York. It appears all over the British Isles. Here it is, the one in Bristol. Sorry, Oxford, there it is just in blue.
trouvée dans le dictionnaire. Il apparaît en 1230, c’est un nom de rue à Londres, Gropecunte Lane, qui signifie exactement ce que ça évoque : le quartier chaud de Southwark, une rue où caresser des chattes. Cette rue n’existait pas qu’à Londres, il y en a une à Bristol, et une à York aussi. Il y en a partout en Grande-Bretagne. Voici celle de Bristol. Pardon, Oxford, elle apparaît en bleu. Alors que les Glasvégiens s’appellent entre amis « mon con », les gens du Moyen-Âge semblaient appeler leurs enfants ainsi. En effet, le mot apparaît dans des noms, aussi étrange soit-il.
But whereas Glaswegians might be calling each other and their friends "cunts," it seems that medieval people were calling their children "cunts" because it turns up in a number of names, bizarrely enough. Godwin Clawecunte is recorded in 1066, Gunoka Cuntles in 1219, John Fillecunt in 1246, Robert Clevecunt, 1302, and a Miss Bele Wydecunthe turns up in the Norfolk subsidiary role. We don't know if these are aliases or if they're jokes, but we do have a lot of fun with medieval names. In fact, originally the word "fuck" did not mean what it means today. It means to strike something to hit, which gives us the fabulous name of a dairy farmer in 1290 who’s known as Simon Fuckebotere.
En 1066, il y a Godwin Dentdecon, en 1219, Gunoka Minou, en 1246, John Poussiplein, en 1302, Robert Confendu et même une Miss Bele Grossechatte semble avoir vécu dans le Norfolk. Nous ignorons s’il s’agit de pseudonymes ou de plaisanteries, mais ces noms médiévaux nous amusent énormément. Le mot anglais « niquer » n’avait pas le même sens qu’aujourd’hui. Ça signifiait « frapper pour battre » et ça nous a donné le merveilleux nom d’un fermier en 1290 connu sous le patronyme de Simon Niquelebeurre. (Rires) Alors, ce mot était-il injurieux au Moyen-Âge ? Bien sûr que non.
(Laughter)
On trouve des « cons » partout dans la culture et la littérature médiévales.
So was it this offensive to medieval people? No, it wasn't. "Cunts" turn up all over medieval culture and medieval literature. And they are certainly not offensive, it's just a descriptive term. Here's some examples. The "Proverbs of Hendyng" from 1325 advises women to "give your cunt cunningly and make your demands later," i.e. get a ring on it first before you give it up. There's a Welsh poet called Gwerful Mechain from the 15th century, and she advises male poets to celebrate the fine bright curtain of a cunt that flaps in place of greeting. It might surprise us that medieval culture was this open about cunts, but the truth was, they were more sexually liberated than we actually give them credit for. This idea of them being in a tower with a chastity belt on is largely a hatchet job on their reputation done by the Victorians. Now, it wasn't a sexually liberated utopia. They had their own hang-ups, but they weren't that offended by sex. What will get you in trouble, swearwords in the Middle Ages, was religious ones, blasphemous ones. If you said something like, "God's wounds" or "God's teeth," that’s what you’d say if you caught your soft and danglies in your fly.
Ce n’est pas injurieux du tout, c’est un terme descriptif. Voici quelques exemples. Les « Proverbes de Hendyng », en 1325, invitent les femmes à « offrir leur con avec habileté et obliger plus tard ». Lui passer la bague au doigt avant, par exemple. On a une poétesse galloise, Gwerful Mechain, au 15e siècle, qui recommande aux poètes masculins de célébrer le son du fin voile éclatant d’un con accueillant. L’ouverture de la culture médiévale aux cons peut surprendre mais il y avait une plus grande liberté sexuelle que nous ne le pensions. L’idée de séquestrer les femmes avec des ceintures de chasteté est le fruit d’un travail de sape de leur réputation fait à l’époque victorienne. Ce n’était pas le paradis de la libération sexuelle. Ils avaient leurs tabous. Mais le sexe ne les choquait pas tant. Au Moyen-Âge, on file un mauvais coton avec des injures à caractère religieux, le blasphème. Vous profériez « stigmate de Dieu », ou « dent de Dieu », quand vous aviez coincé Popol dans votre braguette. Le poète médiéval qui a lancé la bombe H avec la précision d’un drone militaire s’appelle Geoffrey Chaucer.
One medieval poet who dropped the C-bomb with the precision of a military drone is this chap, Geoffrey Chaucer, who turns up in GCSEs and A-levels syllabuses, although his cunt jokes are generally not dwelled upon. He doesn't use the word "cunt," he uses the word "queynte" here, which again means "knowledge" and it means "cunt." So this is his joke, “As the clerkes ben ful subtile and ful queynte, And prively he caughte hire by the queynte.” A rough translation means "the clerk was really cunning and he caught her by the cunt."
Bien qu’il eût obtenu son bac avec les honneurs, ses blagues de cons sont vite tombées dans l’oubli. Il ne parle pas de con, mais de chatte, dont le terme anglais signifie aussi sagesse et chat. Voici sa plaisanterie : [anglais médiéval ]« As the clerkes ben ful subtile and ful queynte, « And prively he caughte hire by the queynte. » « Le commis fut perspicace, il la prit par la chatte. » Shakespeare. On dit parfois qu’il utilisa des jeux de mots avec con en anglais,
Shakespeare. It's been suggestion that he uses that play, a quaint - queynte - cunt, in his Sonnet number 20. Here he is. It certainly turns up in a lot of his work. It's a lot ruder than we often give him credit for. In Hamlet, act three, scene two, Hamlet says to Ophelia, he says, "Shall I lie in your lap?" And she says, "Oh, no, my Lord." And then he says, "Do you think I meant country matters?" When David Tennant played that part, he paused "Do you think I meant count-ry matters?" to try and really drive it home. Another one, "Twelfth Night," Malvolio says of his mistress's handwriting, “There be her Cs, her Us, her Ts and thus she makes the very great Ps,” punning on "cunt" and "piss" simultaneously. The immortal Bard's status as a smut peddler is often swept under the cultural rug. In 1807, Thomas Bowdler published "The Family Shakespeare," where he edited out all of these jokes, all of the rude bits, and made it a completely cunt-free affair.
dans le sonnet 20, que voici. Il apparaît sans l’ombre d’un doute souvent dans son œuvre. C’est souvent plus grossier qu’on ne le pense. Dans Hamlet, acte trois, scène deux, Hamlet dit à Ophélie : « M’étendrai-je entre tes cuisses ? » « Non, My Lord. » « Crois-tu que j’ai en tête une affaire de CULture ?» David Tennant en jouant, a fait une pause. « Crois-tu que j’ai en tête une affaire de CULture ? », pour être sûr que ça percute. Dans « La nuit des rois ». Malvolio dit de l’écriture de son amante : « Ses c, ses o, ses n de tous points ; et c’est ainsi qu’elle fait ses P majuscules. » jouant sur les mots « con » et « pipi ». Le statut de barde immortel colporteur de cochonneries est souvent mis sous le tapis de la bienséance culturelle. En 1807, Thomas Bowdler a publié « La famille Shakespeare », où il supprima toutes ces blagues, toutes les grossièretés, pour en faire un texte garanti 100% sans con. Aucune surprise que ce soit à la même époque qu’apparaisse en Angleterre la loi sur la diffamation,
It's no surprise that about this time we start to get the first libel laws in Britain, the first banning of seditious and offensive pamphlets with the rise of Puritanism. For Shakespeare to be veiling his cunt jokes in kind of cheeky double entendres suggests that it's not quite as free and open as Gunoka Cuntles and Gropecunte Lane would once have had.
bannissant tout pamphlet séditieux ou ordurier alors que le puritanisme se répand. Quand Shakespeare voile ses blagues de cons dans des sous-entendus coquins, il suggère qu’il n’a pas la liberté dont ont joui autrefois Gunoka Cuntles et Gropecunte Lane. Les puritains réprimaient la sexualité, c’est bien connu, et la langue est un champ de bataille crucial pour la libération sexuelle.
The Puritans repressed sexuality, we know this, and language is extremely important battleground for sexual liberation. How do you talk about your bodies if the very words you're trying to use are considered to be offensive? How do you do that? And by the time we get to the Restoration period, the early modern period, "cunt" is most certainly offensive. And this chap here, John Wilmot Earl of Rochester, is the absolute poster boy of "fuck you." If the Puritans tried to dam up sexuality, this guy surfed to notoriety on a wave of sexual repression that was unleashed when the plug was pulled on the Puritan rule. He uses "cunt" a lot and he's very naughty about it. He wrote this poem about his mistress and how jealous he was of her other lovers.
Comment parler de nos corps quand les mots que nous voulons utiliser sont considérés grossiers ? Comment faire ? Quand on arrive à la Restauration, à l’aube de la modernité, « con » est très ordurier en anglais. Ce type ici, John Wilmot, Comte de Rochester, est une réclame vivante du « Nique ta mère ». Si les puritains ont tenté d’endiguer la sexualité, ce mec a surfé vers la notoriété sur la vague de la répression sexuelle qui fut déchaînée quand on retira la prise de courant puritain. Il utilisait beaucoup « con » et il était très coquin à son sujet. Il écrivit un poème sur sa maîtresse, sur la jalousie qu’il nourrissait de ses autres amants. « Quand à la maison ta chatte mouillée est rentrée, Humide de la sève de la moitié de la ville, Elle a englouti mes jets de sperme comme un pousse-café.
"When your lewd cunt came spewing home Drenched with the seed of half the town, My dram of sperm was supped up after For the digestive surfeit water. Full gorged at another time With a vast meal of slime Which your devouring cunt had drawn From porters’ backs and footmen’s brawn.”
Débordant d’autres fois, De mets gluants et abondants Attirés par ta chatte affamée Que sont les bras musclés des porteurs et des valets » Pardonnez-moi. Avec ce mot, il veut scandaliser. On peut aisément lire son œuvre et y voir un penseur libre en sexualité.
Sorry, everyone. He uses that word to shock, and it's easy to look at his work and think that he's sexually liberated, but he's actually quite angry at cunts and their owners and that goes all the way through it. From here on out, cunt is an offensive, naughty word.
Mais il en voulait aux cons et à leurs propriétaires et ça continue ainsi. Dès ce moment, le con est une obscénité. Chattes géorgiennes, on arrive ! (Rires) Je vous laisse infuser ça.
Georgian cunts, here we go.
Au 18e siècle, l’industrie de l’imprimerie explose.
(Laughter)
Et nous sommes des humains,
I'll just let that settle. So what happens about the 18th century is the print industry really explodes. And of course, we being humans, we didn't just want to publish nice books. We published porn, yay. There's a huge proliferation of porn that comes out of the 18th century. But oddly enough, most of it shies away from using that word "cunt." In 1785, Francis Grose published his book, "A Dictionary of the Vulgar Tongue," which is basically a dictionary of slang. And he defined "cunt" as a "nasty name for a nasty thing." Such modesty from someone who also uses the word "buccaneer's boot," “lobster pot,” “skut” and “Mrs. Frub’s parlor” for the vulva.
alors on n’a pas fait que publier des livres propets. On a aussi publié du porno. Le 18e siècle est à l’origine d’une pornographie prolifique. Mais très étrangement, il évite pudiquement le mot « con ». En 1785, Francis Grose publie son ouvrage : « Un dictionnaire de la langue vulgaire », un dictionnaire d’argot, en fait. Il définit le « con » comme « un mot obscène pour une chose obscène ». Tant de pudeur de la part de quelqu’un qui ose appelle « botte de flibustier » « casserole de moules »,« suceuse » et « le salon de Ms Cunni » pour la vulve. Voici le bouquin, « La liste de Harri », un almanach, un annuaire des travailleuses rémunérées du sexe à Londres à l’époque.
This book here, "Harris's List," this is an almanac, it's a directory of sex workers in London at the time, who were selling sex. And it lists not only their address and their prices, but very, very intimate descriptions of what they do and their vulvas. But it doesn't use "cunt" very much. This one here, this is an illustration, fabulous illustration from "Fanny Hill," what's often called the first pornographic novel, which was published in 1748 by John Cleland, who famously boasted that he did it without writing any rude words at all. These texts tend to use expressions like "mossy grot," "cupid's coal hole," “Venus’s mound,” but we shy away from "cunt."
On y trouve non seulement leur adresse et leur prix, mais aussi des descriptions très intimes de ce qu’elles font et de leur vulve. Mais on y croise rarement des « cons ». Ici, voici une illustration, une illustration fabuleuse de « Fanny Hill », dont on dit qu’il est le premier roman porno, publié en 1748 par John Cleland, qui se pique de l’avoir écrit sans un seul mot grossier. Ces textes utilisent des expressions comme « grotte mousseuse », « la fosse à charbon de Cupidon », ou « le mont Venus », mais s’éloigne avec pudeur des « cons ». Du temps des Victoriens, en dépit de leur réputation de pudeur sexuelle, la pornographie a fleuri dans la haute société, mais camouflée,
Victorians; so despite their reputation for being sexually prudish, pornography flowed underneath Victoria upper-crust society like a river of slime in "Ghostbusters II." They had pornography all over the place, visual and literary, and they had a lot of fun with "cunt."
telle un torrent de bave dans « Ghostbusters II ». Ils avaient la pornographie partout, visuelle et littéraire, et ils prenaient leur pied avec le « con ». Un de leurs magazines porno, « The Pearl », fut publié de 1879 à 1880. On y trouvait « un poème poupon » tous les mois.
One of their pornographic magazines "The Pearl" was published from 1879 to 1880. and it published in it "nursery rhymes" every month. I've got some here for you to have a look at. "There was a young lady of Hitchin, Who was scrotching her cunt in the kitchen; Her father said, ‘Rose, It’s the crabs, I suppose.’ ‘You’re right, pa, the buggers are itching.’” “There was a young man of Bombay Who fashioned a cunt out of clay; But the heat of his prick Turned it into a brick, And (it) chafed all his foreskin away.”
Je vais vous en montrer un. « La jeune fille de Hitchin dans la cuisine, se frottait le con. Son père lui demanda si elle avait des morpions. ’Oui, papa, ça me donne des démangeaisons’ » « Un jeune homme de Bombay façonnait une chatte dans du grès ; Mais la chaleur de sa bite en a fait une brique, Qui a abrasé son prépuce » (Rires) Bien joué, les Victoriens ! C’est aussi au 19e siècle
(Laughter)
que l’on trouve la première trace de « con » comme injure.
Yeah, well done, Victorians, well done. Interestingly, it's also in the 19th century that we get the first recorded use of "cunt" being used as an insult. As an actual, "You are a cunt." That's the first time that it's used in the 19th century. In the 17th century, it started being used as a kind of a derogatory collective noun for women. Samuel Pepys writes about this aphrodisiac that's going to make all the "cunts" chase after him. Charming. That's when they weren't stabbing him with pins for being too sexually aggressive.
Comme dans « Quel con ! » C’est utilisé ainsi au 19e siècle pour la première fois. Au 17e siècle, on commença à utiliser conne pour désigner collectivement les femmes. Samuel Pepys évoque un aphrodisiaque qui pousse toutes « les connes » à le poursuivre. Charmant ! Ça, c’est quand on ne le dépeçait pas pour sa trop grande agressivité sexuelle. Bref, les Victoriens aimaient leur « con » à leur place. Un des moments historiques les plus importants du « con » est survenu dans une publication
Anyway, the Victorians liked a well-placed "cunt." One of the most important "cunt" moments in history is this. Is the publication and the subsequent obscenity trial of “Lady Chatterley’s Lover.” This book contained 14 "cunts" and 40 "fucks," and it was banned and it had to go on trial in order to be published. And it was shocking, not just because of the graphic scenes of sex and the language used, but because it smashes down class boundaries. If you're not familiar with this, it's about Lady Constance Chatterley, a married woman who embarks on affair with with Sean Bean here but with Mellors the gamekeeper. And the idea is that it doesn't matter all her heirs and graces and titles, she’s got a cunt, she’s a sexual woman and that levels them. But one of the pivotal scenes is where Mellors tries to tell her what "cunt" means. I won't do the accent. “Nay nay! Fuck's only what animals do, but cunt's a lot more than that. It's thee, dost see: there's a lot more beside an animal, aren't ter? Even ter fuck? Cunt! Eh, that’s the beauty of thee lass!” "Cunt. That's the beauty of thee, lass!" I love that. Now, despite a jury that agreed a work stuffed full of cunts does have artistic merit and they allowed it to be published, and you can see the pictures of the people queuing around the streets to get their hands on this book once it was, "cunt" never really made it back into the mainstream.
et le procès pour obscénité de « L’amant de Lady Chatterley ». Le livre contient 14 « chattes » et 40 « niquer ». Il fut censuré et a dû gagner un procès pour être publié. C’était scandalisant, pas seulement pour les scènes explicites de sexe et la langue utilisée, mais parce qu’il transgressait les classes. Si vous ne connaissez pas l’histoire, c’est Lady Constance Chatterley, une femme mariée qui s’embarque dans une affaire avec Sean, ici, avec Mellors, le garde-chasse. L’idée est que peu leur chaut, héritiers, grâce et titres, elle a un con, c’est une femme sexuelle et ça les rend égaux. Une des scènes centrales survient quand Mellors lui explique ce que veut dire « con ». Je n’ai pas l’accent. « Non, non ! Niquer, c’est pour les animaux. Les cons font mieux que ça. C’est toi, tu vois : c’est bien plus qu’un animal, non ? Même pour niquer. Con ! C’est la beauté des jeunes filles ! » « Con ! C’est la beauté des jeunes filles ! » J’adore. Même si un jury a accepté qu’un ouvrage rempli de cons a un mérite artistique et l’a autorisé à être publié, et on constate la queue qui s’allonge autour du pâté de maison pour mettre la main sur ce livre, le « con » n’est jamais revenu à la mode. Les féministes entretiennent une relation inconfortable avec leur « con ». Voici Judy Chicago.
Feminists have maintained a rather uneasy relationship with "cunt." This is Judy Chicago. She led what was called The Cunt Art Movement of the 1970s. It first turned up in a film, a mainstream cinema in 1971 in "Carnal Knowledge" with Jack Nicholson, who screamed at a woman that she is a ball-busting son of a cunt bitch, or words to that effect. And in "The Exorcist" as well. It appears in "The Vagina Monologues," 1996, I think it was, with Eve Ensler when she talks about reclaiming "cunt." But it's still not off the linguistic naughty step,
Elle a mené le Mouvement artistique des cons dans les années 70. C’est apparu dans un film, un film conventionnel de 1972, « Ce plaisir qu’on dit charnel » avec Jack Nicholson, qui crie à une femme : fille de chatte chaude à en éclater les couilles, un truc du genre. Il y a « L’exorciste » et il apparaît aussi dans « les monologues du vagin » en 1996, quand Eve Ensler parle de se réapproprier son « con ». Mais con reste catalogué comme une grossièreté, malgré tous ces efforts. Con un jour.
despite all of this work.
(Rires) Il est finalement entré dans le dictionnaire anglais d’Oxford
Cunts today.
alors qu’il maraudait depuis des milliers d’années,
(Laughter)
It was it was finally admitted to the Oxford English Dictionary, despite having been around for thousands of years, in the '70s. And then in 2014, they relented a little bit more and they added “cunty,” “cuntish,” “cunted” and “cunting.” So we all know exactly what that means.
dans les années 70. Et en 2014, ils ont cédé un peu de territoire en ajoutant des dérivés : connard, connerie... Maintenant, on sait tous exactement ce que ça veut dire. L’Ofcom, le régulateur de la censure de la télévision anglaise
The Ofcom, the regulator for UK TV censorship in 2016 released a poll of what they regarded to be the most offensive words and "cunt" was bang up there. It was on top. It is still regarded as a horrendously offensive word.
a publié en 2016 une liste des mots qu’ils considèrent comme les plus grossiers et « con » en faisait partie. Le premier sur la liste. Cela reste un mot horriblement injurieux. Mais je souhaite vous quitter sur un message. Comment appelez-vous le vôtre ? À ce que je peux voir,
But here's what I want to leave you with. What do you call yours? Because as far as I can see, words for vulva or cunts fall into a few categories. We've got child-like: a tuppence, a Twinkie, a foof, a minky, a Mary. Very medical: a vulva, pudendum, vagina. Slightly detached: down there, it's down there.
il y a peu de catégories de mots pour désigner vulve et con. Les mots enfantins, comme chatte, biscuit, pot de miel, coin de tarte, bouton de rose. Ou les termes médicaux : vulve, pudendum, vagin. Ou les termes plutôt neutres : là-bas, tout en bas. (Rires) le minou, la zone délicate.
(Laughter)
Ou violents : blessure à la hache, attrape-pénis, manche des sorciers.
Bits, special area. Violent: axe wound, penis flytrap, gash or a growler. The taxi driver on my way in told me
Le chauffeur de taxi qui m’a conduite ici m’a dit qu’en argot de Glasgow, un cunni se dit « grogner devant le blaireau »,
that Glaswegian slang for cunnilingus is "growling at the badger," which --
(Rires) Je n’adopterai pas cette expression. Ou ce sont des termes déplaisants,
(Laughter)
des images affreuses de poisson, de viande et de putrescence.
I'll leave that with you. Or they just tend to be unpleasant, horrible images of fish and meat and general putrescence, fish taco, bacon sandwich, badly stuffed kebab, bearded clam, etc. Are these better alternatives to "cunt?"
Taco au thon, sandwich au jambon, kebab mal emballé, moule barbue, etc. Sont-ce de meilleures alternatives à « con » ? Mais si nous ne sommes pas prêts, si nous ne gérons par le « con », c’est parce que nous ne savons pas les gérer.
But I think the reason that we're not prepared and we can't handle "cunt" is because we can't handle cunts generally. While it's been linguistically sanitized, culturally, the only cunts we seem to be OK with are the ones that have been plucked and buffed and waxed and glued and covered in glitter. So, vajazzled by the way. The vaginoplasty business is booming. You can have your labia cut off, you can have your hymen rebuilt, you can have your pelvic floor resprung. Are we this uncomfortable with the cunt actually as it is? It's a seat of enormous and awesome power.
Certes, cela a été aseptisé linguistiquement, culturellement, les seuls cons acceptables sont ceux qui sont épilés, polis, graissés, collés et recouverts de paillettes. Vajazzlisés en quelques sortes. La vaginoplastie est en plein essor. On peut réduire les lèvres, reconstruire votre hymen, renforcer votre paroi pelvienne. Sommes-nous si peu à l’aise que ça avec nos cons au naturel ? C’est le siège d’un pouvoir immense et incroyable. Ça peut absorber un pénis et expulser un bébé, ce n’est pas un bouton de rose.
It can eat a penis and push out a baby, it's not a twinkle.
(Rires) C’est un mot ancien. C’est une injure.
(Laughter)
Néanmoins c’est un mot ancien et honnête et en plus,
It is an old word. It's an offensive word. But it's an ancient and honest one, and this is the thing. This is the original word, everything else came after. So welcome to Team Cunt.
c’est le mot originel. Tout le reste a suivi. Bienvenue dans le club des cons. (Applaudissements)
(Applause)