Well, this is such an honor. And it's wonderful to be in the presence of an organization that is really making a difference in the world. And I'm intensely grateful for the opportunity to speak to you today.
Eh bien, c'est un très grand honneur. Et je suis si heureuse d'être en présence d'une organisation qui fait vraiment une différence en ce monde. Je suis profondément reconnaissante de l'opportunité qui m'est offerte de vous parler aujourd'hui.
And I'm also rather surprised, because when I look back on my life the last thing I ever wanted to do was write, or be in any way involved in religion. After I left my convent, I'd finished with religion, frankly. I thought that was it. And for 13 years I kept clear of it. I wanted to be an English literature professor. And I certainly didn't even want to be a writer, particularly. But then I suffered a series of career catastrophes, one after the other, and finally found myself in television. (Laughter) I said that to Bill Moyers, and he said, "Oh, we take anybody." (Laughter)
Et je suis aussi plutôt surprise, parce que quand j'y repense, la dernière chose que je voulais faire c'était écrire ou avoir un rapport quel qu'il soit avec la religion. Après avoir quitté mon couvent, j'en avais fini avec la religion, franchement. Je pensais que c'était terminé. Et pendant 13 ans, je ne m'en suis plus mêlée. Je voulais être professeur de littérature anglaise. Et je n'ai pas eu soudain l'envie d'être écrivain en particulier. Mais ensuite, j'ai subi une série de catastrophes professionnelles, une après l'autre, et me suis finalement retrouvée dans : la télévision. Je l'ai dit à Bill Moyers, et il a dit : "Oh, on prend n'importe qui."
And I was doing some rather controversial religious programs. This went down very well in the U.K., where religion is extremely unpopular. And so, for once, for the only time in my life, I was finally in the mainstream. But I got sent to Jerusalem to make a film about early Christianity. And there, for the first time, I encountered the other religious traditions: Judaism and Islam, the sister religions of Christianity. And while I found I knew nothing about these faiths at all -- despite my own intensely religious background, I'd seen Judaism only as a kind of prelude to Christianity, and I knew nothing about Islam at all.
Et je faisais des émissions plutôt controversées sur la religion. Ceci au Royaume Uni, où la religion est extrêmement impopulaire. Et donc, pour une fois, pour la seule fois de ma vie, je suivais finalement la majorité. Puis, j'ai été envoyée à Jérusalem pour faire un film sur les débuts du Christianisme. Et là, pour la première fois, j'ai rencontré d'autres traditions religieuses : le Judaïsme et l'Islam, les religion-sœurs du Christianisme. Et dans le même temps, j'ai découvert que je ne savais rien du tout de ces confessions, en dépit de mon propre environnement extrêmement religieux. J'avais vu le Judaïsme uniquement comme une sorte de prélude au Christianisme, et je ne savais rien du tout à propos de l'Islam.
But in that city, that tortured city, where you see the three faiths jostling so uneasily together, you also become aware of the profound connection between them. And it has been the study of other religious traditions that brought me back to a sense of what religion can be, and actually enabled me to look at my own faith in a different light.
Mais dans cette ville, cette ville torturée, où l'on voit ces trois confessions cohabiter si difficilement, on se rend également compte de la connexion profonde entre elles. Et ça a été l'étude d'autres traditions religieuses qui m'a ramené au sens que la religion peut avoir, et qui m'a réellement permis de voir ma propre croyance sous un nouveau jour.
And I found some astonishing things in the course of my study that had never occurred to me. Frankly, in the days when I thought I'd had it with religion, I just found the whole thing absolutely incredible. These doctrines seemed unproven, abstract. And to my astonishment, when I began seriously studying other traditions, I began to realize that belief -- which we make such a fuss about today -- is only a very recent religious enthusiasm that surfaced only in the West, in about the 17th century. The word "belief" itself originally meant to love, to prize, to hold dear. In the 17th century, it narrowed its focus, for reasons that I'm exploring in a book I'm writing at the moment, to include -- to mean an intellectual assent to a set of propositions, a credo. "I believe:" it did not mean, "I accept certain creedal articles of faith." It meant: "I commit myself. I engage myself." Indeed, some of the world traditions think very little of religious orthodoxy. In the Quran, religious opinion -- religious orthodoxy -- is dismissed as "zanna:" self-indulgent guesswork about matters that nobody can be certain of one way or the other, but which makes people quarrelsome and stupidly sectarian. (Laughter)
Et j'ai découvert des choses étonnantes, durant le déroulement de mon étude, qui ne m'avaient jamais traversé l'esprit. Franchement, pendant la période durant laquelle je pensais que la religion c'était fini pour moi, j'ai trouvé tout cela absolument incroyable. Ces doctrines semblaient sans preuves, abstraites. Et à mon plus grand étonnement, quand j'ai commencé à étudier sérieusement d'autres traditions religieuses, j'ai commencé à réaliser que la foi - dont on fait tout une histoire aujourd'hui - n'est qu'un très récent enthousiasme religieux qui est apparu uniquement en Occident au 17ème siècle. Le mot "foi" voulait dire, à l'origine, "aimer", "chérir", "tenir à". Durant le 17ème siècle, il s'est réduit, pour des raisons que j'explore dans un livre que j'écris en ce moment, au passage - à signifier une régression intellectuelle à un ensemble de propositions : un credo. "Je crois" - cela ne signifiait pas " J'accepte des articles fiables du credo de la foi". Cela voulait dire : "Je me soumets, je m'engage". En effet, certaines traditions du monde ont une basse opinion de l'orthodoxie religieuse. Dans le Coran, l'opinion religieuse -l'orthodoxie religieuse- est écartée comme zanna : un travail complaisant d'hypothèses à propos de sujets dont personne ne peut être sûr d'une manière ou d'une autre, mais qui rend les gens belliqueux et stupidement sectaires.
So if religion is not about believing things, what is it about? What I've found, across the board, is that religion is about behaving differently. Instead of deciding whether or not you believe in God, first you do something. You behave in a committed way, and then you begin to understand the truths of religion. And religious doctrines are meant to be summons to action; you only understand them when you put them into practice.
Donc, si la religion ce n'est pas croire des choses, qu'est-ce que c'est ? Ce que j'ai découvert, systématiquement, c'est que la religion c'est agir différemment. Au lieu de décider si on croit en Dieu ou pas, d'abord, on fait quelque chose. On agit de manière soumise, et ensuite on commence à comprendre les vérités de la religion. Les doctrines religieuses ont pour but d'appeler à l'action; on ne les comprend que lorsqu'on les met en pratique.
Now, pride of place in this practice is given to compassion. And it is an arresting fact that right across the board, in every single one of the major world faiths, compassion -- the ability to feel with the other in the way we've been thinking about this evening -- is not only the test of any true religiosity, it is also what will bring us into the presence of what Jews, Christians and Muslims call "God" or the "Divine." It is compassion, says the Buddha, which brings you to Nirvana. Why? Because in compassion, when we feel with the other, we dethrone ourselves from the center of our world and we put another person there. And once we get rid of ego, then we're ready to see the Divine.
Maintenant, une place de choix dans cette pratique est donnée à la compassion. Et c'est un fait saisissant que, à chaque fois, dans chacune des confessions les plus importantes du monde, la compassion - la capacité de compatir d'une manière que nous avons évoquée ce soir - n'est pas seulement le test d'une vraie religiosité, c'est aussi ce qui nous ramène en présence de ce que les Juifs, Chrétiens et Musulmans appellent "Dieu" ou "le Divin". C'est la compassion, dit Bouddha, qui nous mène au Nirvana. Pourquoi ? Parce que dans la compassion, lorsque nous nous soucions d'autrui, nous nous détrônons nous-même du centre de notre monde et nous y mettons une autre personne. Et une fois que nous nous sommes débarrassé de notre ego, et bien, nous sommes prêts a voir le Divin.
And in particular, every single one of the major world traditions has highlighted -- has said -- and put at the core of their tradition what's become known as the Golden Rule. First propounded by Confucius five centuries before Christ: "Do not do to others what you would not like them to do to you." That, he said, was the central thread which ran through all his teaching and that his disciples should put into practice all day and every day. And it was -- the Golden Rule would bring them to the transcendent value that he called "ren," human-heartedness, which was a transcendent experience in itself.
En particulier, chacune des traditions les plus importantes du monde a mis en lumière - disent-elles - et mis au coeur de leur tradition ce qui est connu sous le nom de Règle d'or. Tout d'abord proposée par Confucius, cinq siècles avant le Christ : "Ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas qu'ils te fassent" dont il disait que c'était le fil conducteur de tous ses enseignements et que ses disciples devraient mettre en pratique toute la journée et tous les jours. Et c'était la Règle d'Or qui les mèneraient à la valeur transcendantale qu'il appelait ren, l'humaine bonté, qui était une expérience transcendantale en elle-même.
And this is absolutely crucial to the monotheisms, too. There's a famous story about the great rabbi, Hillel, the older contemporary of Jesus. A pagan came to him and offered to convert to Judaism if the rabbi could recite the whole of Jewish teaching while he stood on one leg. Hillel stood on one leg and said, "That which is hateful to you, do not do to your neighbor. That is the Torah. The rest is commentary. Go and study it." (Laughter)
Or, ceci est aussi absolument crucial au monothéisme. Il existe une histoire connue à propos du grand rabbin, Hillel, un contemporain de Jesus, plus âgé. Un païen vint à lui et offrit de se convertir au Judaïsme si le rabbin pouvait réciter tout l'enseignement Juif en se tenant sur une jambe. Hillel se tint sur une jambe et dit : " Ce qui t'est détestable, ne le fait pas à ton voisin. Ceci est la Torah. Le reste est du commentaire. Va et étudie le"
And "go and study it" was what he meant. He said, "In your exegesis, you must make it clear that every single verse of the Torah is a commentary, a gloss upon the Golden Rule." The great Rabbi Meir said that any interpretation of Scripture which led to hatred and disdain, or contempt of other people -- any people whatsoever -- was illegitimate.
et "va et étudie le" était ce qu'il voulait dire. Il dit, " Dans ton exégèse, tu dois te rappeler que chacun des versés de la Torah est du commentaire, une laque explicative sur la "Règle d'Or." Le grand rabbin Meir dit que toute interprétation de la Sainte Ecriture qui mènerait à la haine et au dédain ou au mépris des autres - peut importe qui - était illégitime.
Saint Augustine made exactly the same point. Scripture, he says, "teaches nothing but charity, and we must not leave an interpretation of Scripture until we have found a compassionate interpretation of it." And this struggle to find compassion in some of these rather rebarbative texts is a good dress rehearsal for doing the same in ordinary life. (Applause)
Saint Augustin était exactement du même avis. L'Écriture, dit-il, "n'apprend rien de plus que la charité, et nous ne devons pas adopter une interprétation de l'Écriture, jusqu'à ce que nous en ayons trouvé une interprétation pleine de compassion. Cette lutte pour trouver de la compassion dans certains de ces textes plutôt rébarbatifs est une répétition en bonne et due forme à son application dans la vie de tous les jours.
But now look at our world. And we are living in a world that is -- where religion has been hijacked. Where terrorists cite Quranic verses to justify their atrocities. Where instead of taking Jesus' words, "Love your enemies. Don't judge others," we have the spectacle of Christians endlessly judging other people, endlessly using Scripture as a way of arguing with other people, putting other people down. Throughout the ages, religion has been used to oppress others, and this is because of human ego, human greed. We have a talent as a species for messing up wonderful things.
Mais maintenant, regardez notre monde. Nous vivons dans un monde qui est - où la religion a été détournée. Où les terroristes citent les versés du Coran pour justifier leurs atrocités. Où, au lieu de suivre les mots de Jésus, "Aime tes ennemis. Ne juge pas les autres", nous voyons un spectacle de Chrétiens jugeant sans cesse les autres, usant sans cesse de l'Écriture comme moyen de se disputer avec les autres, rabaissant les autres. A travers les âges, la religion a été l'instrument de l'oppression, et ceci à cause de l'ego humain, l'avarice humaine. Notre espèce a un talent particulier pour fiche en l'air des choses merveilleuses.
So the traditions also insisted -- and this is an important point, I think -- that you could not and must not confine your compassion to your own group: your own nation, your own co-religionists, your own fellow countrymen. You must have what one of the Chinese sages called "jian ai": concern for everybody. Love your enemies. Honor the stranger. We formed you, says the Quran, into tribes and nations so that you may know one another.
Donc, les traditions ont aussi insisté - et c'est un point important, je pense - qu'on ne pouvait pas et devait pas limiter sa compassion à son propre groupe : sa propre nation, les pratiquants de sa religion, ses propres compatriotes. On doit avoir ce que l'un des sages Chinois appelle "jian ai" : de la sollicitude pour chacun. Aime tes ennemis. Honore l'étranger. Nous vous avons réunis, dit le Coran, en tribus et nation pour que vous puissiez vous connaître les uns, les autres.
And this, again -- this universal outreach -- is getting subdued in the strident use of religion -- abuse of religion -- for nefarious gains. Now, I've lost count of the number of taxi drivers who, when I say to them what I do for a living, inform me that religion has been the cause of all the major world wars in history. Wrong. The causes of our present woes are political.
Ceci, à nouveau - ce rassemblement universel - est soumis à l'usage strident de la religion - l'abus de religion - pour des fin néfastes. Aujourd'hui, j'ai perdu le compte des conducteurs de taxi qui, quand je leur dis ce que je fais dans la vie, m'informent que la religion a été la cause de toutes les guerres les plus importantes dans l'histoire. Faux. La cause de nos malheurs présents est politique.
But, make no mistake about it, religion is a kind of fault line, and when a conflict gets ingrained in a region, religion can get sucked in and become part of the problem. Our modernity has been exceedingly violent. Between 1914 and 1945, 70 million people died in Europe alone as a result of armed conflict. And so many of our institutions, even football, which used to be a pleasant pastime, now causes riots where people even die. And it's not surprising that religion, too, has been affected by this violent ethos.
Mais ne vous y trompez pas, la religion est une sorte de faille, et quand un conflit s'installe dans une région, la religion peut s'y mélanger et devenir partie intégrante du problème. Notre modernité a été extrêmement violente. Entre 1914 et 1645, 70 millions de personnes sont mortes en Europe en résultat d'un conflit armé. Un nombre important de nos institutions, même le football qui était un passe-temps plaisant cause maintenant des émeutes dans lesquelles des gens meurent. Et ce n'est pas surprenant que la religion ait aussi été affectée par cette éthique violente.
There's also a great deal, I think, of religious illiteracy around. People seem to think, now equate religious faith with believing things. As though that -- we call religious people often believers, as though that were the main thing that they do. And very often, secondary goals get pushed into the first place, in place of compassion and the Golden Rule. Because the Golden Rule is difficult. I sometimes -- when I'm speaking to congregations about compassion, I sometimes see a mutinous expression crossing some of their faces because a lot of religious people prefer to be right, rather than compassionate. (Laughter)
Il y a aussi un énorme problème, je pense, d'illettrisme religieux à prendre en compte. Les gens semblent penser de nos jours et assimiler la foi religieuse à croire en des choses. Comme si - nous appelons souvent les personnes religieuses des croyants -, comme si c'était la chose principale qu'ils faisaient. Et très souvent, les but secondaires se retrouvent poussés en première place, à la place de la compassion et de la Règle d'Or parce que la Règle d'Or est difficile à suivre. Parfois quand je parle à des congrégations à propos de la compassion, je vois quelques fois une expression mutine passer sur certain de leurs visages parce que la religion ou beaucoup de religieux préfèrent avoir raison, plutôt qu'avoir de la compassion
Now -- but that's not the whole story. Since September the 11th, when my work on Islam suddenly propelled me into public life, in a way that I'd never imagined, I've been able to sort of go all over the world, and finding, everywhere I go, a yearning for change. I've just come back from Pakistan, where literally thousands of people came to my lectures, because they were yearning, first of all, to hear a friendly Western voice. And especially the young people were coming. And were asking me -- the young people were saying, "What can we do? What can we do to change things?" And my hosts in Pakistan said, "Look, don't be too polite to us. Tell us where we're going wrong. Let's talk together about where religion is failing."
Aujourd'hui - mais ce n'est pas toute l'histoire. Depuis le 11 septembre, quand mon travail sur l'Islam m'a soudain propulsé dans la vie public d'une manière que je n'aurais jamais imaginée, j'ai pu en quelque sorte voyager à travers le monde, et trouver, partout où j'allais, une profonde envie de changement. Je reviens tout juste du Pakistan, où littéralement des milliers de personnes venaient à mes conférences, parce qu'ils avaient terriblement envie, tout d'abord, d'entendre une voix occidentale amicale. Et plus particulièrement les jeunes venaient et ils me demandaient - les jeunes gens disaient : " Que peut-on faire ? Que peut-on faire pour changer les choses ?" Et mes hôtes au Pakistan disaient : " Écoutez, ne soyez pas trop polie avec nous. Dites nous où est-ce qu'on se trompe. Parlons ensemble du pourquoi de l'échec de la religion."
Because it seems to me that with -- our current situation is so serious at the moment that any ideology that doesn't promote a sense of global understanding and global appreciation of each other is failing the test of the time. And religion, with its wide following ... Here in the United States, people may be being religious in a different way, as a report has just shown -- but they still want to be religious. It's only Western Europe that has retained its secularism, which is now beginning to look rather endearingly old-fashioned.
Parce qu'il me semble que - notre situation actuelle est tellement sérieuse - du moment qu'une idéologie ne promeut pas un sens global de compréhension et une globale appréciation des uns et des autres, elle échoue au test du temps. La religion, avec sa large pratique... Or, ici aux États Unis - les gens sont peut-être religieux d'une manière différente, comme une étude vient de le montrer - mais ils veulent toujours être religieux. C'est seulement l'Europe occidentale qui a retenu le sécularisme et qui commence maintenant à avoir l'air plutôt vieux jeu.
But people want to be religious, and religion should be made to be a force for harmony in the world, which it can and should be -- because of the Golden Rule. "Do not do to others what you would not have them do to you": an ethos that should now be applied globally. We should not treat other nations as we would not wish to be treated ourselves.
Mais les gens veulent être religieux, et la religion devrait être faite comme une force qui pousse à l'harmonie dans le monde - ce qui peut et devrait être - si l'on suit la Règle d'Or - . "Ne fait pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'ils te fassent" : une philosophie qui devrait maintenant être appliquée globalement. Nous ne devrions pas traiter les autres nations comme nous n'aimerions pas qu'elles nous traitent.
And these -- whatever our wretched beliefs -- is a religious matter, it's a spiritual matter. It's a profound moral matter that engages and should engage us all. And as I say, there is a hunger for change out there. Here in the United States, I think you see it in this election campaign: a longing for change. And people in churches all over and mosques all over this continent after September the 11th, coming together locally to create networks of understanding. With the mosque, with the synagogue, saying, "We must start to speak to one another." I think it's time that we moved beyond the idea of toleration and move toward appreciation of the other.
Et ceci est une question de religion - peut importe nos croyances - , une question de spiritualité. C'est une question profonde de moralité qui engage et devrait nous engager tous. Et comme je le dis, il y a un désir de changement à prendre en compte. Ici aux États Unis, je pense que vous voyez dans cette campagne électorale : un désir de changement. Et les gens partout dans les églises et mosquées, partout sur ce continent après le 11 septembre, se rassemblent localement pour créer des réseaux de compréhension. Avec la mosquée, avec la synagogue, qui dit "Nous devons commencer à parler entre nous" Je pense qu'il est temps que nous allions outre l'idée de tolérance et vers une appréciation de l'autre.
I'd -- there's one story I'd just like to mention. This comes from "The Iliad." But it tells you what this spirituality should be. You know the story of "The Iliad," the 10-year war between Greece and Troy. In one incident, Achilles, the famous warrior of Greece, takes his troops out of the war, and the whole war effort suffers. And in the course of the ensuing muddle, his beloved friend, Patroclus, is killed -- and killed in single combat by one of the Trojan princes, Hector. And Achilles goes mad with grief and rage and revenge, and he mutilates the body. He kills Hector, he mutilates his body and then he refuses to give the body back for burial to the family, which means that, in Greek ethos, Hector's soul will wander eternally, lost. And then one night, Priam, king of Troy, an old man, comes into the Greek camp incognito, makes his way to Achilles' tent to ask for the body of his son. And everybody is shocked when the old man takes off his head covering and shows himself. And Achilles looks at him and thinks of his father. And he starts to weep. And Priam looks at the man who has murdered so many of his sons, and he, too, starts to weep. And the sound of their weeping filled the house. The Greeks believed that weeping together created a bond between people. And then Achilles takes the body of Hector, he hands it very tenderly to the father, and the two men look at each other, and see each other as divine.
Je - il y a une histoire que j'aimerais juste mentionner - . Ceci vient de "l'Illiade" . Mais ça nous raconte ce que la spiritualité devrait être. Vous connaissez l'histoire de "l'Illiade" : la guerre de 10 ans entre la Grèce et Troie. Dans une action, Achille, le fameux soldat de Grèce, mène ses troupes loin de la guerre, et tout l'effort guerrier en souffre et dans la pagaille qui en a découlé, son ami proche, Patrocle, est tué - tué en combat singulier par un des princes troyen, Hector. Alors Achille devient fou de tristesse, de rage et de revanche, et il mutile le corps - il tue Hector, il mutile son corps et ensuite, il refuse de rendre le corps à la famille pour l'enterrement, ce qui voulait dire, dans la philosophie grecque, que l'âme d'Hector errerait pour l'éternité, perdue. Ensuite, une nuit, Priam, le roi de Troie, un vieil homme, entre incognito dans le camp grecque, et trouve le chemin de la tente d'Achille pour demander le corps de son fils. Tout le monde est choqué quand le vieil homme découvre son visage et se montre. Alors Achille le regarde et pense à son père, puis il commence à pleurer. Priam regarde alors l'homme qui a assassiné beaucoup de ses fils, et lui aussi, commence a pleurer. Le son de leurs pleurs remplissent la maison. Les Grecs croient que pleurer ensemble créer un lien entre les gens. Ensuite Achille prend le corps d'Hector, le tend très tendrement à son père, et les deux hommes se regardent, et voient l'un et l'autre comme divin.
That is the ethos found, too, in all the religions. It's what is meant by overcoming the horror that we feel when we are under threat of our enemies, and beginning to appreciate the other. It's of great importance that the word for "holy" in Hebrew, applied to God, is "Kadosh": separate, other. And it is often, perhaps, the very otherness of our enemies which can give us intimations of that utterly mysterious transcendence which is God.
C'est la philosophie trouvée aussi dans toutes les religions. Cela signifie, en passant outre l'horreur que l'on ressent quand on est sous la menace de nos ennemis, on commence à apprécier l'autre. C'est d'une grande importance que le mot "sacré" en Hébreu, associé à Dieu est "Kadosh" : séparé, autre. C'est souvent, peut être, la seule différence de nos ennemis qui peut nous donner des aperçus de cette totalement mystérieuse transcendance qu'est Dieu.
And now, here's my wish: I wish that you would help with the creation, launch and propagation of a Charter for Compassion, crafted by a group of inspirational thinkers from the three Abrahamic traditions of Judaism, Christianity and Islam, and based on the fundamental principle of the Golden Rule. We need to create a movement among all these people that I meet in my travels -- you probably meet, too -- who want to join up, in some way, and reclaim their faith, which they feel, as I say, has been hijacked. We need to empower people to remember the compassionate ethos, and to give guidelines. This Charter would not be a massive document. I'd like to see it -- to give guidelines as to how to interpret the Scriptures, these texts that are being abused. Remember what the rabbis and what Augustine said about how Scripture should be governed by the principle of charity. Let's get back to that. And the idea, too, of Jews, Christians and Muslims -- these traditions now so often at loggerheads -- working together to create a document which we hope will be signed by a thousand, at least, of major religious leaders from all the traditions of the world.
Et maintenant, voici mon souhait : je souhaite que vous puissiez m'aider à la création, au lancement et à la propagation d'une Charte pour la Compassion réalisée par un groupe de penseurs talentueux à partir des trois traditions abrahamiques du Judaïsme, du Christianisme et de l'Islam, et basée sur le principe fondamental de la Règle d'Or. Nous devons créer un mouvement parmi toutes ces personnes que je rencontre durant mes voyages - que vous avez rencontrés aussi, probablement - qui veulent nous rejoindre, d'une certaine manière, et réclamer leur foi, dont ils ressentent - comme je le dis - qu'elle a été détournée. Nous devons permettre aux gens de se souvenir de l'éthique de la compassion, et ainsi donner des conseils. Cette Charte ne serait pas un document énorme. J'aime l'imaginer - donner des indications sur comment interpréter l'Écriture, ces textes qui ont été abusés. Se souvenir ce que les rabbins et ce que Augustin ont dit à propos de comment l'Écriture devrait être gouvernée par le principe de charité. Revenons à cette idée, de Juifs, Chrétiens et Musulmans, - ces traditions de nos jours si souvent en confrontation - travaillant ensemble à créer un document qui nous l'espérons sera signé par un millier, au moins, des plus importants meneurs religieux de toutes les traditions du monde.
And you are the people. I'm just a solitary scholar. Despite the idea that I love a good time, which I was rather amazed to see coming up on me -- I actually spend a great deal of time alone, studying, and I'm not very -- you're the people with media knowledge to explain to me how we can get this to everybody, everybody on the planet. I've had some preliminary talks, and Archbishop Desmond Tutu, for example, is very happy to give his name to this, as is Imam Feisal Rauf, the Imam in New York City. Also, I would be working with the Alliance of Civilizations at the United Nations. I was part of that United Nations initiative called the Alliance of Civilizations, which was asked by Kofi Annan to diagnose the causes of extremism, and to give practical guidelines to member states about how to avoid the escalation of further extremism.
Vous êtes les gens. Je suis une érudite solitaire. En dépit de l'idée que j'aime le bon temps, ce qui étonne plutôt car je passe vraiment beaucoup de temps seule, à étudier, et je ne suis pas vraiment - vous êtes les gens avec la connaissance des médias, pour m'expliquer comment je peux partager cela avec tout le monde, chaque personne de cette planète. J'ai eu quelques discutions préliminaires, et l'archevêque Desmond Tutu Desmond Tutu, par exemple, est très heureux de donner son nom à ceci, tout comme l'imam Faisal Rauf, l'Imam de la ville de New York. Donc, je voudrais travailler avec l'Alliance des civilisations aux Nations Unies je faisais partie de cette initiative des Nations Unies appelée l'Alliance des Civilisations, qui a été demandée par Kofi Annan pour diagnostiquer les causes de l'extrémisme, et donner des conseils pratiques aux états membre afin d'éviter l'escalade de l'extrémisme.
And the Alliance has told me that they are very happy to work with it. The importance of this is that this is -- I can see some of you starting to look worried, because you think it's a slow and cumbersome body -- but what the United Nations can do is give us some neutrality, so that this isn't seen as a Western or a Christian initiative, but that it's coming, as it were, from the United Nations, from the world -- who would help with the sort of bureaucracy of this.
L'Alliance m'a dit qu'ils étaient très heureux d'y travailler. L'importance de ceci est que c'est - je peux déjà voir certains de vous s'inquiéter, parce que vous pensez c'est un corps lent et encombrant, mais ce que les Nations Unies peuvent faire c'est nous donner un peu de neutralité, ainsi ce ne sera pas vu comme une initiative occidentale ou chrétienne et ça va venir, quand ce sera le cas, des Nation Unies, du monde- qui aidera avec la bureaucratie.
And so I do urge you to join me in making -- in this charter -- to building this charter, launching it and propagating it so that it becomes -- I'd like to see it in every college, every church, every mosque, every synagogue in the world, so that people can look at their tradition, reclaim it, and make religion a source of peace in the world, which it can and should be. Thank you very much. (Applause)
Et donc je vous demande de me rejoindre en fabriquant - dans cette charte - à construire cette charte, à la lancer et à la propager pour qu'elle ait un devenir, j'aime l'imaginer dans chaque université, chaque église, chaque mosquée, chaque synagogue du monde pour que les gens puissent regarder leur tradition, la réclamer, et faire de la religion une source de paix dans le monde, ce qui doit et devrait être. Merci beaucoup.