This one's personal. I know what it's like to have the government say, "We're going to kill you in the morning." I know what it's like to leave a country on six hours' notice and land on someone's couch. Because of that, I wrote a book on why countries do well and why they don't. Let me summarize 250 pages.
Tout ça me tient à cœur. Je sais ce que c'est quand un gouvernement dit : « On va vous tuer demain matin. » Je sais ce que c'est de devoir quitter son pays en moins six heures et d'être hébergé à l'arrache. De ce fait, j'ai écrit un livre sur les raisons qui font qu'un pays prospère ou pas. Laissez-moi vous résumer 250 pages.
Countries have to be compassionate, they have to be kind, they have to be smart, they have to be brave. Want to know what doesn't work? When you govern through fear and you govern through cruelty, it just doesn't work. You can play Genghis Khan for a while, you can play Stalin for a while, you can play Pinochet for a while. It does not work in the long run.
Les pays doivent être compatissants, aimables, intelligents et courageux. Qu'est-ce qui ne marche pas ? Gouverner par la peur et la cruauté. Ça ne fonctionne pas. Vous pouvez être Gengis Khan, être Staline pour un moment, être Pinochet pour un moment, ça ne fonctionne pas à long terme.
And it doesn't work in the long run because to govern through fear and cruelty, you have to create a division. You have to take big chunks of the country and convince them that they're not like them. That they shouldn't associate with them, they shouldn't talk to them. That those people are nasty, those people are criminals, those people are rapists. And the country is in danger because of them. And if you spend millions of dollars doing that in your country, you will make enemies abroad, and you will create divisions within. And that has consequences.
Ça ne fonctionne pas à long terme parce que pour gouverner par la peur et la cruauté, il faut créer la division. Il faut prendre de grands morceaux du pays et les convaincre qu'ils sont différents, de ne pas s'associer avec eux, ni leur adresser la parole, que ces gens sont méchants, ces gens sont des criminels, ces gens sont des violeurs, que le pays est en danger à cause d'eux. Et si vous y consacrez des millions dans votre pays, vous créerez des ennemis à l'étranger et des divisions à l'intérieur. Et cela a des conséquences.
Three quarters of the flags and the borders and the anthems around the United Nations today, they were not there a few decades ago. Those lines that are there today, those flags were created because somebody said, "the Scotts are not like us," "the Welsh are not like us," "the Basques are not like us," "the northern Italians are not like us," "the Muslims are not like us," the blacks, the whites, the Christians. You create "us versus them" ... you destroy nations.
Les trois quarts des drapeaux, des frontières et des hymnes à l'ONU aujourd'hui n'étaient pas là il y a quelques décennies. Ces lignes tracées aujourd'hui, ces drapeaux créés parce que quelqu'un a dit : « Les Écossais sont différents, les Gallois sont différents. Les Basques sont différents. Les Italiens du Nord sont différents. Les Musulmans sont différents. Les Noirs, les Blancs, les Chrétiens. » Vous créez « nous contre eux »... Vous détruisez des nations.
Part of the problem from creating us versus them is it's hard to do. What you have to do is you have to make people believe absurdities. And once people believe absurdities, then they start to commit atrocities. That's the dynamic of this thing. You can't create "us versus them" -- you can't have the massacres you had in Rwanda, you can't have the massacres you had in Yugoslavia -- unless if you create this dynamic.
Le problème c'est que créer « nous contre eux », c'est difficile à faire. Ce que vous devez faire, c'est faire croire des absurdités aux gens. Et quand ils croient ces absurdités, ils commencent à commettre des atrocités. Voilà quelle est la dynamique. Sans créer « nous contre eux » -- il n'y aurait pas de massacres au Rwanda, ni de massacres en Yougoslavie -- à moins de créer cette dynamique.
Let me summarize current immigration policy. Let's deter "Them" by being as cruel as we can possibly be, and let's target their children. They are going after the children. You have US lawyers arguing that kids do not need soap or hugs or showers, adult help or a release date. Somebody gets pulled over for a broken tail light, who's worked here for 20 years, gets thrown into jail, maybe for life, with no legal representation. The terrorists that blew up the World Trade Center get lawyers. These kids, these parents, they don't get lawyers. Governments are telling some of the most desperate, hurt people on earth, "I took your child, pay me 800 dollars for a DNA test before you get it back." Three-year-olds are appearing in court.
La politique d'immigration actuelle consiste à « les » décourager en étant le plus cruel possible, et en ciblant leurs enfants. Ils s'en prennent aux enfants. Les avocats affirment que les enfants n'ont pas besoin de savon, de câlins, de douches, de soutien adulte, de date de sortie. On arrête quelqu'un pour un feu cassé, quelqu'un qui travaille ici depuis 20 ans, il se fait jeter en prison, peut-être à vie, sans représentant légal. Les terroristes qui ont détruit le World Trade Center ont des avocats. Ces enfants, ces parents n'ont pas d'avocat. Les gouvernements disent aux plus désespérés, aux plus blessés sur Terre : « J'ai pris votre enfant, payez-moi 800$ de test d'ADN avant de le reprendre ». Des enfants de trois ans paraissent devant un tribunal.
Look, we've all watched these courtroom dramas. And it's exciting, because the wise judge sits up there, and the defense lawyer attacks and the prosecutor counterattacks, and then you figure out how it's going to happen. I want you to understand what is happening right now. Prosecutor's there -- it's the tough prosecutor. Accusing, attacking, on behalf of we the people. The judge is up there, Judge Muckety-muck, with his black robes, and he's questioning the defendant from up there. And the defendant is three years old and the eyes don't reach the side of the table. The defendant does not speak the language. The earphones for the translator have fallen off the defendant's head, because there are no headphones for three-year-olds in US courtrooms, because they are not supposed to defend themselves. This makes a mockery of justice, it makes a mockery of the prosecution system, it makes a mockery of who we are as a nation.
Nous avons tous regardé ces drames judiciaires. Et c'est excitant, parce que le juge siège là-haut, et l'avocat de la défense attaque, et le procureur contre-attaque, et puis on devine ce qui va se passer. Sachez ce qui se passe en ce moment. Le procureur est là -- le procureur dur à cuire. Il accuse, il attaque en notre nom à nous le peuple. Le juge est là-haut, Juge Cador, avec sa robe noire, et il interroge l'accusé, de là-haut. Et l'accusé a trois ans. Ses yeux n'arrivent pas au bord de la table. L'accusé ne parle pas la langue. Ses écouteurs pour la traduction lui sont tombés de la tête parce qu'il n'y a pas d'écouteurs pour enfant dans les tribunaux, parce qu'ils ne sont pas censés se défendre eux-mêmes. C'est une parodie de justice, c'est une parodie du système de poursuite, on se moque de qui nous sommes en tant que nation.
These are absurdities. These are atrocities. This is unbelievable. And we're looking at a bunch of statistics, but I want you to understand, this is happening to the housekeeper who brought up your kids. This is happening to the gardener who took care of your house. This is happening to the guy who washed the dishes in the fancy restaurant you went to last week. This is happening to the people who deliver the newspaper in the mornings. This is your community, these are the people who have lived side by side with you. Treated you well, treated you with respect, taken care of your kids, taken care of your grandparents. This is Luis, this is Laura, this is Jaime. This isn't some abstract, "Oh, it's happening at the border" -- this is happening in our community, right now.
Ce sont des absurdités. Ce sont des atrocités. C'est incroyable. Et on parle de statistiques mais je veux que vous compreniez : cela arrive à la gouvernante qui a élevé vos enfants, cela arrive au jardinier qui s'est occupé de votre maison, cela arrive au gars qui fait la vaisselle dans le resto chic où vous êtes allé dernièrement, cela arrive aux livreurs de journaux. C'est votre communauté. Ce sont les gens qui ont vécu à vos côtés, vous ont bien traité, respecté, pris soin de vos enfants, pris soin de vos grands-parents. C'est Luis, c'est Laura, c'est Jaime. Ce n'est pas un abstrait : « Oh, ça arrive à la frontière » -- ça se passe aujourd'hui dans notre communauté.
And the danger in this stuff is once you start normalizing absurdities and atrocities, people think that those instruments are legitimate. So you get school boards sending out letters like this: "Dear Parent, because your kid owes lunch money to the cafeteria, the result may be that your child will be taken away and put in foster care." This is going out from school boards because people think, "Well, that seems to be an instrument of deterrence."
Et le danger c'est que, quand on commence à normaliser les absurdités et les atrocités, les gens pensent que ce sont des instruments légitimes. Et alors, un conseil scolaire envoie cette lettre : « Cher parent, Votre enfant doit de l'argent pour les repas à la cantine, en conséquence, sa garde pourrait vous être retirée pour le placer en foyer. » Cela vient de commissions scolaires, car les gens pensent : « Bon, il semble que ce soit un outil de dissuasion. »
When you board an airplane, before kids, before first class, soldiers in uniform board. Some of them are immigrants. Here's a contract: join the army, serve your term, be honorably discharged, get citizenship. We are rescinding those contracts after they have been signed. And if those soldiers are killed in action, we are deporting their wives, and sometimes, their children. These are the people who protect us. These are the people that we honor. These are the brave. And this is how we're treating them. These are not the people who cross the border illegally.
Quand vous prenez l'avion, avant les enfants, avant la première classe, ce sont les soldats qui embarquent. Parmi eux certains sont des immigrants. Voilà le contrat : rejoignez l'armée, faites votre service, soyez déchargé de façon honorable, obtenez la citoyenneté. Nous résilions ces contrats après leur signature. Et quand ces soldats meurent au combat, leur femme et parfois, leurs enfants sont déportés. Ce sont les gens qui nous protègent. Ce sont les gens que nous honorons. Ce sont les braves. Voilà comment on les traite. Ce ne sont pas ceux qui ont franchi la frontière illégalement.
Once you start allowing this kind of behavior, it normalizes into a society, and it rips the society apart. Countries are built on the hard work and grit of immigrants; we are all immigrants. We just came at different times.
Dès que vous autorisez ce genre de comportement, il devient la norme et il déchire la société. Les pays sont bâtis par le dur labeur et le cran des immigrants ; nous sommes tous des immigrés. Nous sommes juste arrivés à une autre époque.
Fifty-five percent of this country's main businesses, the most successful businesses in this country, the unicorns, are built by people who came as foreign students or as immigrants, and they're the founders or the cofounders. Well, here's what's happened over the last three years to the best brains in the world. Forty-two percent of them did not get visas or chose not to get visas. This is how you wipe out an economy.
55% des principales entreprises de ce pays, les entreprises les plus prospères de ce pays, les licornes, ont été bâties par des gens venus en tant qu'étudiants étrangers ou immigrés, et ils en sont les fondateurs ou cofondateurs. Et voilà ce qui arrive ces trois dernières années, aux meilleurs cerveaux au monde : 42% d'entre eux n'ont pas obtenu leur visa ou n'ont pas voulu le demander. Voilà comment anéantir une économie.
This isn't about kids and borders. It's about us. This is about who we are, who we the people are, as a nation and as individuals. This is not an abstract debate.
Il ne s'agit pas ici d'enfants et de frontières, il s'agit de nous. Il s'agit de savoir qui nous sommes, nous le peuple, en tant que nation et en tant qu'individus. Ce n'est pas un débat abstrait.
A lot of us like to think if we had been back when Hitler was rising to power, we would have been out in the street, we would have opposed him, we would have stopped Mengele. A lot of us like to think, if we had been around during the '60s, we would have been with the Freedom Riders. We would have been at that bridge in Selma. Well, guess what? Here's your chance. It's now.
Nous sommes nombreux à penser que si nous avions été là à l'arrivée au pouvoir d'Hitler, nous serions sortis dans la rue, nous nous serions opposés à lui et aurions arrêté Mengele. Nous sommes nombreux à penser que dans les années 60, nous aurions rejoint les Freedom Riders. Nous serions allés sur le pont de Selma. Eh bien, devinez quoi ? Voici votre opportunité. C'est maintenant.
And as you're thinking about this stuff, it's not just the giant acts, it's not just go and block the bridge or chain yourself to something. It's what you do in your daily lives. The Harvard Art Museum just opened a show on how artists think about immigration and building a home somewhere else. And people come out of that show and they're pretty shaken. There was a blank wall at the end. And the curators did something that usually doesn't happen -- they improvised. They drew four lines, and put in two words: "I belong." So you come out of this exhibit, and you can take a picture in front of it. I can't tell you the impact that has on people -- I watched people come out of this, and some of them sat in front of that picture, took a picture, and they had a great, big grin on their face, and some people just had tears. Some people hugged and brought in strangers, others brought in their family.
Et quand vous y pensez, les petits actes comptent, pas que bloquer le pont ou s'enchaîner quelque part. Il s'agit de ce que vous faites au quotidien. Le musée d'art de Harvard vient d'ouvrir une exposition sur la vision des artistes de l'immigration et de la reconstruction du foyer. Et les spectateurs sortaient assez bouleversés. Il y avait un mur blanc à la fin. Et les conservateurs ont fait quelque chose d'inhabituel -- ils ont improvisé. Ils ont tracé 4 lignes et ont inscrit ces mots : « Je suis à ma place ». Donc, en sortant de l'exposition, les visiteurs se photographiaient devant. Imaginez l'impact que cela a eu sur les gens -- j'ai regardé les gens sortir et certains se sont assis devant ce cadre, ont pris une photo avec un grand sourire sur le visage et d'autres ont juste fondu en larmes. Les uns ont embrassé et invité des inconnus, les autres ont amené leur famille.
Small acts of kindness go a long, long, long way. There is pain going on in your community like you cannot believe. So next time you're with a cab driver who may be one of "Them," according to certain people, give that person an extra five bucks. Next time you see a hotel maid, thank her and tip her double. Next time you see your gardener, you see your nanny, you see somebody like this, give them a great, big hug, and tell them they belong. Make them feel like they belong. It's time for big policies, but it's also time for big acts of kindness. Because we have to reclaim who we are, we have to reclaim this nation.
Les petits actes de gentillesse comptent énormément. Votre communauté est dans une souffrance au-delà de votre imagination. Donc si votre chauffeur de taxi est l'un d'entre « eux », comme disent certains, donnez-lui cinq dollars supplémentaires. A l'hôtel, quand vous voyez une femme de chambre, remerciez-la avec un double pourboire. La prochaine fois que vous verrez votre jardinier, votre nounou ou quelqu'un comme ça, embrassez-les et dites-leur qu'ils sont à leur place. Faites-leur ressentir. Il faut agir en grand et il faut aussi de grands actes de bonté. Nous devons revendiquer qui nous sommes et récupérer cette nation.
(Voice breaking) And we cannot sit there and watch this shit going on.
(Voix étouffée) Et on ne peut pas rester là, à regarder cette merde continuer.
This has got to stop, it's got to stop now.
Ça doit s'arrêter de suite.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)