Well after many years working in trade and economics, four years ago, I found myself working on the front lines of human vulnerability. And I found myself in the places where people are fighting every day to survive and can't even obtain a meal. This red cup comes from Rwanda from a child named Fabian. And I carry this around as a symbol, really, of the challenge and also the hope. Because one cup of food a day changes Fabian's life completely. But what I'd like to talk about today is the fact that this morning, about a billion people on Earth -- or one out of every seven -- woke up and didn't even know how to fill this cup. One out of every seven people.
Eh bien, après des années de carrière dans le commerce et l'économie, il y a quatre ans, je me suis retrouvée à travailler sur le front de la fragilité humaine. Et je me suis retrouvée dans ces endroits où des gens se battent quotidiennement pour survivre et n'arrivent même pas à trouver un repas. Cette tasse rouge vient du Rwanda d'un enfant qui s'appelle Fabian. Et je l'emporte partout avec moi comme une sorte de symbole de ce problème. et aussi d'espoir. Parce qu'une tasse de nourriture par jour change complètement la vie de Fabian. Mais ce dont je veux parler aujourd'hui est du fait que ce matin environ un milliard de gens sur cette planète -- autrement dit, une personne sur sept -- s'est réveillé sans même savoir comment remplir cette tasse. Une personne sur sept.
First, I'll ask you: Why should you care? Why should we care? For most people, if they think about hunger, they don't have to go far back on their own family history -- maybe in their own lives, or their parents' lives, or their grandparents' lives -- to remember an experience of hunger. I rarely find an audience where people can go back very far without that experience. Some are driven by compassion, feel it's perhaps one of the fundamental acts of humanity. As Gandhi said, "To a hungry man, a piece of bread is the face of God." Others worry about peace and security, stability in the world. We saw the food riots in 2008, after what I call the silent tsunami of hunger swept the globe when food prices doubled overnight. The destabilizing effects of hunger are known throughout human history. One of the most fundamental acts of civilization is to ensure people can get enough food.
D'abord, une question : en quoi est-ce votre problème ? En quoi est-ce notre problème ? La plupart des gens, s'ils réfléchissent à la faim, n'ont pas besoin de remonter très loin dans leur propre histoire familiale -- peut-être dans leur propre vie, ou dans celle de leurs parents, ou dans la vie de leurs grands-parents -- pour retrouver un souvenir lié à la faim. Je rencontre rarement un public où les gens peuvent remonter très loin sans trouver cette expérience. Certains sont motivés par la compassion, trouvent qu'il s'agit sans doute de l'un des gestes humains fondamentaux. Comme le disait Gandhi, "À l'affamé, un morceau de pain est le visage de Dieu." D'autres se préoccupent de paix et de sécurité, de stabilité dans le monde. Nous avons assisté aux émeutes de la faim en 2008, après que ce que j'appelle le tsunami silencieux de la faim a balayé le monde quand les prix des aliments ont doublé du jour au lendemain. Les effets déstabilisateurs de la faim dans l'histoire humaine sont connus. L'un des actes les plus fondamentaux de la civilisation, c'est de garantir que les gens puissent avoir assez à manger.
Others think about Malthusian nightmares. Will we be able to feed a population that will be nine billion in just a few decades? This is not a negotiable thing, hunger. People have to eat. There's going to be a lot of people. This is jobs and opportunity all the way up and down the value chain. But I actually came to this issue in a different way. This is a picture of me and my three children. In 1987, I was a new mother with my first child and was holding her and feeding her when an image very similar to this came on the television. And this was yet another famine in Ethiopia. One two years earlier had killed more than a million people. But it never struck me as it did that moment, because on that image was a woman trying to nurse her baby, and she had no milk to nurse. And the baby's cry really penetrated me, as a mother. And I thought, there's nothing more haunting than the cry of a child that cannot be returned with food -- the most fundamental expectation of every human being. And it was at that moment that I just was filled with the challenge and the outrage that actually we know how to fix this problem.
D'autres font des cauchemars malthusiens. Serons-nous capables de nourrir une population qui sera de neuf milliards de personnes dans quelques décennies à peine ? Ça ne se négocie pas, la faim. Les gens doivent manger. Il va y avoir beaucoup de gens. Ce sont des emplois et des opportunités tout au long de la chaîne de valeur. Mais en fait, je suis venue à ce problème d'une façon différente. Voici une photo de moi et de mes trois enfants. En 1987, j'étais une jeune maman avec mon premier enfant. Elle était dans mes bras et je la nourrissais quand une image très proche de celle-ci est apparue à la télévision. Il y avait une famine de plus en Éthiopie. Une autre, deux ans avant, avait tué plus d'un million de personnes. Mais ça ne m'avait jamais frappée comme à ce moment-là, parce que sur cette photo il y avait une femme qui essayait d'allaiter son enfant, et qui n'avait pas de lait pour ça. Et les pleurs du bébé m'ont transpercée, en tant que mère. Et je me suis dit, il n'y a rien de plus obsédant que les pleurs d'un enfant quand on ne peut pas leur répondre avec de la nourriture -- l'attente la plus fondamentale de chaque être humain. Et c'est à ce moment-là que j'ai été littéralement submergée par ce problème, et par la colère à l'idée qu'en fait, nous savons comment résoudre ce problème.
This isn't one of those rare diseases that we don't have the solution for. We know how to fix hunger. A hundred years ago, we didn't. We actually have the technology and systems. And I was just struck that this is out of place. At our time in history, these images are out of place. Well guess what? This is last week in northern Kenya. Yet again, the face of starvation at large scale with more than nine million people wondering if they can make it to the next day. In fact, what we know now is that every 10 seconds we lose a child to hunger. This is more than HIV/AIDS, malaria and tuberculosis combined. And we know that the issue is not just production of food.
Ce n'est pas l'une de ces maladies rares pour lesquelles nous n'avons pas de traitement. Nous savons comment résoudre la faim. Il y a 100 ans, nous l'ignorions. Nous avons réellement la technologie et les outils. Et j'ai tout simplement été frappée de l'inconvenance de tout ça. À notre époque, ces images sont inconvenantes. Eh bien, devinez quoi ? Ceci s'est produit la semaine dernière au nord du Kenya. Encore une fois, le visage de la famine à grande échelle avec plus de neuf millions de personnes qui se demandent si elles verront le lendemain. En fait, ce que nous savons désormais c'est que toutes les 10 secondes, la faim nous prend un enfant. C'est plus que le SIDA/VIH, le paludisme et la tuberculose réunis. Et nous savons que le problème n'est pas seulement la production alimentaire.
One of my mentors in life was Norman Borlaug, my hero. But today I'm going to talk about access to food, because actually this year and last year and during the 2008 food crisis, there was enough food on Earth for everyone to have 2,700 kilocalories. So why is it that we have a billion people who can't find food? And I also want to talk about what I call our new burden of knowledge. In 2008, Lancet compiled all the research and put forward the compelling evidence that if a child in its first thousand days -- from conception to two years old -- does not have adequate nutrition, the damage is irreversible. Their brains and bodies will be stunted. And here you see a brain scan of two children -- one who had adequate nutrition, another, neglected and who was deeply malnourished. And we can see brain volumes up to 40 percent less in these children. And in this slide you see the neurons and the synapses of the brain don't form. And what we know now is this has huge impact on economies, which I'll talk about later. But also the earning potential of these children is cut in half in their lifetime due to the stunting that happens in early years.
L'un de mes mentors, dans la vie, a été Norman Borlaug, mon héros. Mais aujourd'hui je vais parler d'accès à la nourriture, parce qu'en fait, cette année et l'année dernière et pendant la crise alimentaire de 2008, il y avait assez de nourriture sur cette planète pour que chacun puisse avoir 2 700 calories. Alors pourquoi avons-nous un milliard de personnes qui n'arrivent pas à trouver de la nourriture ? Et je veux aussi parler de ce que j'appelle notre nouveau fardeau de connaissance. En 2008, Lancet a rassemblé toutes les études et en a tiré des preuves convaincantes que si un enfant, pendant ses mille premiers jours -- de la conception à l'âge de deux ans -- n'est pas nourri correctement, les dégâts sont irréversibles. Leurs cerveaux et leurs corps seront sous-développés. Ici, vous voyez les scanners des cerveaux de deux enfants -- l'un a été nourri correctement, l'autre a été négligé et a été profondément malnutri. Et nous voyons des volumes cérébraux jusqu'à 40% inférieurs chez ces enfants. Et sur cette diapo vous voyez que les neurones et les synapses du cerveau ne se forment pas. Et ce que nous savons aujourd'hui, c'est que cela a un impact énorme sur ces économies -- ce dont je parlerai plus tard, Mais aussi, ce que ces enfants pourront gagner au cours de leur vie est divisé par deux au cours de leur vie est divisé par deux à cause de l'affaiblissement qui se produit dans les premières années.
So this burden of knowledge drives me. Because actually we know how to fix it very simply. And yet, in many places, a third of the children, by the time they're three already are facing a life of hardship due to this. I'd like to talk about some of the things I've seen on the front lines of hunger, some of the things I've learned in bringing my economic and trade knowledge and my experience in the private sector. I'd like to talk about where the gap of knowledge is.
Et donc,ce fardeau de connaissance me pousse à agir. Parce ce qu'en réalité, nous savons comment résoudre cela de façon très simple. Et pourtant, dans de nombreux endroits, un tiers des enfants sont dès l'âge de trois ans déjà confrontés à une vie de privations à cause de cela. J'aimerais parler de certaines choses que j'ai vues sur le front de la faim, de certaines des choses que j'ai apprises en apportant mes connaissances économiques et commerciales et mon expérience dans le secteur privé. J'aimerais parler d'où se trouve le déficit de savoir.
Well first, I'd like to talk about the oldest nutritional method on Earth, breastfeeding. You may be surprised to know that a child could be saved every 22 seconds if there was breastfeeding in the first six months of life. But in Niger, for example, less than seven percent of the children are breastfed for the first six months of life, exclusively. In Mauritania, less than three percent. This is something that can be transformed with knowledge. This message, this word, can come out that this is not an old-fashioned way of doing business; it's a brilliant way of saving your child's life. And so today we focus on not just passing out food, but making sure the mothers have enough enrichment, and teaching them about breastfeeding.
Pour commencer, j'aimerais parler de la plus ancienne méthode d'alimentation du monde, l'allaitement. Vous serez peut-être surpris d'apprendre qu'un enfant pourrait être sauvé toutes les 22 secondes si on allaitait pendant les six premiers mois de la vie. Mais au Niger, par exemple, moins de 7% des enfants sont allaités durant les six premiers mois de leur vie, exclusivement. En Mauritanie, moins de 3%. C'est quelque chose qui peut être changé par le savoir. On peut passer le message, le mot, qu'il ne s'agit pas d'une façon démodée de faire les choses ; c'est une façon géniale de sauver la vie de votre enfant. Et donc aujourd'hui, nous faisons attention à ne pas seulement à distribuer de la nourriture, mais à nous assurer que les mères ont une alimentation assez riche, et à les informer à propos de l'allaitement.
The second thing I'd like to talk about: If you were living in a remote village somewhere, your child was limp, and you were in a drought, or you were in floods, or you were in a situation where there wasn't adequate diversity of diet, what would you do? Do you think you could go to the store and get a choice of power bars, like we can, and pick the right one to match? Well I find parents out on the front lines very aware their children are going down for the count. And I go to those shops, if there are any, or out to the fields to see what they can get, and they cannot obtain the nutrition. Even if they know what they need to do, it's not available.
La deuxième chose dont j'aimerais parler c'est que si vous viviez dans un village reculé quelque part, et que votre enfant était affaibli, et que vous étiez pris dans une sécheresse, ou dans une inondation, ou que vous étiez dans une situation sans possibilité d'une alimentation suffisamment variée, que feriez-vous ? Vous croyez que vous pourriez aller au magasin et avoir un choix de barres énergétiques, comme nous, et que vous pourriez choisir celle qui convient ? Et bien, je trouve que les parents sur le terrain sont tout à fait conscients que leurs enfants sont mis KO par la situation. Et je vais dans ces magasins, quand il y en a, ou je vais dans les champs, pour voir ce qu'ils peuvent obtenir, et ils ne peuvent pas obtenir la nutrition nécessaire. Même s'ils savent ce qu'ils doivent faire, ce n'est pas disponible.
And I'm very excited about this, because one thing we're working on is transforming the technologies that are very available in the food industry to be available for traditional crops. And this is made with chickpeas, dried milk and a host of vitamins, matched to exactly what the brain needs. It costs 17 cents for us to produce this as, what I call, food for humanity. We did this with food technologists in India and Pakistan -- really about three of them. But this is transforming 99 percent of the kids who get this. One package, 17 cents a day -- their malnutrition is overcome. So I am convinced that if we can unlock the technologies that are commonplace in the richer world to be able to transform foods. And this is climate-proof. It doesn't need to be refrigerated, it doesn't need water, which is often lacking. And these types of technologies, I see, have the potential to transform the face of hunger and nutrition, malnutrition out on the front lines.
Et cela me passionne, parce que l'une des choses sur lesquelles nous travaillons est l'adaptation de technologies qui sont tout à fait disponibles dans l'industrie alimentaire pour les rendre disponibles pour récoltes traditionnelles. Et ceci est fait avec des pois chiches, du lait en poudre et une variété de vitamines parfaitement adaptées aux besoins du cerveau. Le produire nous revient à 17 cents et c'est ce que j'appelle de la nourriture pour l'humanité. Nous avons fait cela avec des techniciens de l'alimentation en Inde et au Pakistan -- en fait, avec trois d'entre eux environ. Mais ceci transforme 99% des enfants qui le reçoivent. Un sachet, 17 cents par jour -- et leur malnutrition est vaincue. Donc, je suis convaincue que si nous pouvons ouvrir les technologies qui sont si communes dans le monde riche nous pourrions transformer les aliments. Et ceci résiste à tous les climats. Ça n'a pas besoin de réfrigération, pas besoin d'eau, dont on manque souvent. Et ces types de technologies, à mon avis, ont le potentiel de transformer le visage de la faim et de la nutrition, de la malnutrition là-bas, sur le front.
The next thing I want to talk about is school feeding. Eighty percent of the people in the world have no food safety net. When disaster strikes -- the economy gets blown, people lose a job, floods, war, conflict, bad governance, all of those things -- there is nothing to fall back on. And usually the institutions -- churches, temples, other things -- do not have the resources to provide a safety net. What we have found working with the World Bank is that the poor man's safety net, the best investment, is school feeding. And if you fill the cup with local agriculture from small farmers, you have a transformative effect. Many kids in the world can't go to school because they have to go beg and find a meal. But when that food is there, it's transformative. It costs less than 25 cents a day to change a kid's life.
Le prochain sujet dont je veux parler est l'alimentation à l'école. 80% des gens dans le monde n'ont pas de filet de sécurité alimentaire. Lorsqu'une catastrophe se produit -- l'économie s'effondre, les gens perdent leur emploi, des inondations, une guerre, des conflits, une mauvaise gestion politique, toutes ces choses-là -- ils ne peuvent se rabattre sur rien. Et en général les institutions -- églises, temples ou autres -- n'ont pas les ressources pour fournir un filet de sécurité. Nous nous sommes aperçus en travaillant avec la Banque Mondiale que le filet de sécurité du pauvre, le meilleur investissement, c'est l'alimentation à l'école. Et si vous remplissez la tasse avec des produits agricoles locaux de petits paysans, vous changez les choses. Beaucoup d'enfants dans le monde ne peuvent pas aller à l'école parce qu'ils doivent aller mendier pour pouvoir manger. Mais lorsque la nourriture est là, ça change tout. Changer la vie d'un enfant coûte moins de 25 cents par jour.
But what is most amazing is the effect on girls. In countries where girls don't go to school and you offer a meal to girls in school, we see enrollment rates about 50 percent girls and boys. We see a transformation in attendance by girls. And there was no argument, because it's incentive. Families need the help. And we find that if we keep girls in school later, they'll stay in school until they're 16, and won't get married if there's food in school. Or if they get an extra ration of food at the end of the week -- it costs about 50 cents -- will keep a girl in school, and they'll give birth to a healthier child, because the malnutrition is sent generation to generation.
Mais ce qu'il y a de plus fantastique est l'effet pour les filles. Dans les pays où les filles ne vont pas à l'école et où vous offrez un repas aux filles à l'école, nous voyons des taux d'inscription d'environ 50% de garçons et de filles. Nous voyons une transformation de la scolarisation des filles. Et il n'y a pas de contestation, parce que c'est motivant. Les familles ont besoin de cette aide. Et nous voyons que si nous gardons les filles plus longtemps, elles resteront à l'école jusqu'à leurs 16 ans et ne se marieront pas s'il y a de la nourriture à l'école. Ou, si elles reçoivent une ration alimentaire de plus à la fin de la semaine -- cela coûte environ 50 cents -- ça garde une fille à l'école, et elles donneront naissance à des enfants en meilleure santé, parce que la malnutrition se transmet de génération en génération.
We know that there's boom and bust cycles of hunger. We know this. Right now on the Horn of Africa, we've been through this before. So is this a hopeless cause? Absolutely not. I'd like to talk about what I call our warehouses for hope. Cameroon, northern Cameroon, boom and bust cycles of hunger every year for decades. Food aid coming in every year when people are starving during the lean seasons. Well two years ago, we decided, let's transform the model of fighting hunger, and instead of giving out the food aid, we put it into food banks. And we said, listen, during the lean season, take the food out. You manage, the village manages these warehouses. And during harvest, put it back with interest, food interest. So add in five percent, 10 percent more food. For the past two years, 500 of these villages where these are have not needed any food aid -- they're self-sufficient. And the food banks are growing. And they're starting school feeding programs for their children by the people in the village. But they've never had the ability to build even the basic infrastructure or the resources. I love this idea that came from the village level: three keys to unlock that warehouse. Food is gold there. And simple ideas can transform the face, not of small areas, of big areas of the world.
Nous savons qu'il y a des cycles de hausse et de baisse de la faim. Nous le savons. En ce moment-même, dans la corne de l'Afrique, nous sommes déjà passés par là. Est-ce donc une cause perdue ? Absolument pas. J'aimerais parler de ce que j'appelle nos entrepôts de l'espoir. Le Cameroun, le nord du Cameroun, connait des cycles de hausse et de baisse de la faim chaque année depuis des décennies. Chaque année, de l'aide alimentaire arrive pendant les saisons maigres, quand les gens meurent de faim. Et bien, il y a deux ans, nous avons décidé de transformer le modèle de lutte contre la faim, au lieu de distribuer l'aide alimentaire, nous l'avons mise dans des banques alimentaires. Et nous avons dit, "écoutez, pendant la saison maigre, prenez la nourriture. Vous gérez, le village gère ces entrepôts. Et pendant les récoltes, remboursez-la avec intérêts, des intérêts en nourriture. Donc vous rajoutez 5%, 10% de nourriture. Au cours des deux dernières années, 500 des villages dans lesquels nous avons cela n'ont eu besoin d'aucune aide alimentaire -- ils sont autosuffisants. Et les banques alimentaires se développent Et ils sont en train de lancer des programmes d'alimentation scolaire pour leurs enfants, gérés par les gens du village. Mais ils n'avaient jamais eu la possibilité de construire ne serait-ce que l'infrastructure de base ou les ressources. J'adore cette idée qui est née au niveau du village : trois clefs pour ouvrir cet entrepôt. Là-bas, la nourriture vaut de l'or. Et des idées toutes simples peuvent transformer la situation, non de petites régions, mais de vastes régions du monde.
I'd like to talk about what I call digital food. Technology is transforming the face of food vulnerability in places where you see classic famine. Amartya Sen won his Nobel Prize for saying, "Guess what, famines happen in the presence of food because people have no ability to buy it." We certainly saw that in 2008. We're seeing that now in the Horn of Africa where food prices are up 240 percent in some areas over last year. Food can be there and people can't buy it.
J'aimerais parler de ce que j'appelle la nourriture électronique. La technologie est en train de transformer le visage de la vulnérabilité alimentaire dans des endroits où on voit des famines classiques. Amartya Sen a gagné son prix Nobel pour avoir dit, "Devinez quoi, des famines se produisent en présence de nourriture parce que les gens n'ont pas les moyens de l'acheter." On a bien vu ça en 2008. Nous voyons ça en ce moment dans la corne de l'Afrique où les prix alimentaires ont augmenté de 240% dans certaines régions par rapport à l'an dernier. Il peut y avoir de la nourriture, et les gens ne peuvent pas l'acheter.
Well this picture -- I was in Hebron in a small shop, this shop, where instead of bringing in food, we provide digital food, a card. It says "bon appetit" in Arabic. And the women can go in and swipe and get nine food items. They have to be nutritious, and they have to be locally produced. And what's happened in the past year alone is the dairy industry -- where this card's used for milk and yogurt and eggs and hummus -- the dairy industry has gone up 30 percent. The shopkeepers are hiring more people. It is a win-win-win situation that starts the food economy moving. We now deliver food in over 30 countries over cell phones, transforming even the presence of refugees in countries, and other ways.
Et bien, cette image -- j'étais à Hébron, dans un petit magasin, ce magasin, où au lieu d'apporter de la nourriture, nous fournissons de la nourriture électronique, une carte. Ça dit "bon appétit" en arabe. Et les femmes peuvent y aller et passer la carte et obtenir neuf articles alimentaires. Ils doivent être nutritifs, et ils doivent être produits localement. Et ce qui s'est produit rien que dans l'année passée c'est que l'industrie laitière -- là où cette carte est utilisée pour du lait et du yaourt et des œufs, et de l'houmous -- l'industrie laitière s'est développée de 30%. Les marchands embauchent plus de personnel. C'est une situation gagnant-gagnant qui fait démarrer l'économie alimentaire. Nous livrons désormais de la nourriture dans plus de 30 pays via téléphones portables, ce qui change même la présence de réfugiés dans certains pays, et par d'autres moyens.
Perhaps most exciting to me is an idea that Bill Gates, Howard Buffett and others have supported boldly, which is to ask the question: What if, instead of looking at the hungry as victims -- and most of them are small farmers who cannot raise enough food or sell food to even support their own families -- what if we view them as the solution, as the value chain to fight hunger? What if from the women in Africa who cannot sell any food -- there's no roads, there's no warehouses, there's not even a tarp to pick the food up with -- what if we give the enabling environment for them to provide the food to feed the hungry children elsewhere? And Purchasing for Progress today is in 21 countries. And guess what? In virtually every case, when poor farmers are given a guaranteed market -- if you say, "We will buy 300 metric tons of this. We'll pick it up. We'll make sure it's stored properly." -- their yields have gone up two-, three-, fourfold and they figure it out, because it's the first guaranteed opportunity they've had in their life. And we're seeing people transform their lives. Today, food aid, our food aid -- huge engine -- 80 percent of it is bought in the developing world. Total transformation that can actually transform the very lives that need the food.
Ce qui me passionne peut-être le plus est une idée que Bill Gates, Howard Buffett et d'autres ont soutenue avec audace, et qui est de poser cette question : Et si, au lieu de considérer ceux qui ont faim comme des victimes -- et la plupart d'entre eux sont des petits paysans qui ne peuvent pas produire ou vendre assez de nourriture pour s'occuper de leurs propres familles -- et si nous les considérions comme la solution, comme la chaîne de valeur pour combattre la faim ? Que se passerait-il si les femmes d'Afrique qui ne peuvent pas vendre de nourriture -- il n'y a pas de routes, pas d'entrepôts, il n'y a même pas une bâche dans laquelle ramasser la nourriture -- que se passerait-il si nous leur donnions un environnement propice pour qu'elles fournissent la nourriture pour nourrir les enfants affamés ailleurs ? Et Acheter pour le Progrès est aujourd'hui dans 21 pays. Et devinez quoi ? Dans la quasi-totalité des cas, quand on garantit un débouché à des paysans pauvres -- si vous dites, "Nous allons acheter 300 mètres cubes de ceci. Nous viendrons le chercher. Nous garantirons des conditions correctes de stockage." -- leurs rendements sont multipliés par deux, trois, quatre et ils y arrivent parce que c'est la première occasion garantie de leur vie. Et l'on voit des gens qui changent leurs vies. Aujourd'hui, l'aide alimentaire, notre aide alimentaire -- ce dispositif énorme -- nous en achetons 80% dans les pays en voie de développement. C'est une transformation totale qui a le pouvoir de réellement transformer ces vies-mêmes qui ont besoin de nourriture.
Now you'd ask, can this be done at scale? These are great ideas, village-level ideas. Well I'd like to talk about Brazil, because I've taken a journey to Brazil over the past couple of years, when I read that Brazil was defeating hunger faster than any nation on Earth right now. And what I've found is, rather than investing their money in food subsidies and other things, they invested in a school feeding program. And they require that a third of that food come from the smallest farmers who would have no opportunity. And they're doing this at huge scale after President Lula declared his goal of ensuring everyone had three meals a day. And this zero hunger program costs .5 percent of GDP and has lifted many millions of people out of hunger and poverty. It is transforming the face of hunger in Brazil, and it's at scale, and it's creating opportunities. I've gone out there; I've met with the small farmers who have built their livelihoods on the opportunity and platform provided by this.
Là, vous devez vous demander, peut-on faire cela à grande échelle ? Ce sont de super idées au niveau d'un village. Et bien, j'aimerais parler du Brésil, parce que j'ai voyagé au Brésil ces deux dernières années, quand j'ai lu que le Brésil était en train de vaincre la faim plus vite qu'aucune autre nation au monde. Et voici ce que j'ai découvert : au lieu d'investir leur argent dans des subventions alimentaires et dans d'autres choses, ils ont investi dans un programme d'alimentation scolaire. Et ils exigent qu'un tiers de cette nourriture proviennent des plus petits paysans, ceux qui n'auraient pas de débouché. Et ils font ça sur une échelle gigantesque depuis que le président Lula a déclaré son ambition de garantir que chacun ait trois repas par jour. Et ce programme zéro faim coûte 0.5% du PIB et a tiré des millions de personnes de la faim, et de la pauvreté. C'est en train de transformer le visage de la faim au Brésil, et c'est à grande échelle, et cela crée des débouchés. J'y suis allée ; j'ai rencontré les petits paysans qui ont construit leur subsistance sur les débouchés et sur la base que cela constitue.
Now if we look at the economic imperative here, this isn't just about compassion. The fact is studies show that the cost of malnutrition and hunger -- the cost to society, the burden it has to bear -- is on average six percent, and in some countries up to 11 percent, of GDP a year. And if you look at the 36 countries with the highest burden of malnutrition, that's 260 billion lost from a productive economy every year. Well, the World Bank estimates it would take about 10 billion dollars -- 10.3 -- to address malnutrition in those countries. You look at the cost-benefit analysis, and my dream is to take this issue, not just from the compassion argument, but to the finance ministers of the world, and say we cannot afford to not invest in the access to adequate, affordable nutrition for all of humanity.
Si nous regardons maintenant l'impératif économique, il ne s'agit pas seulement de compassion. Le fait est que les études démontrent que le coût de la malnutrition et de la faim -- le coût pour la société, le fardeau qu'elle subit -- est en moyenne de 6%, et dans certains pays jusqu'à 11%, du PIB annuel. Et si vous considérez les 36 pays qui portent le plus lourd fardeau de malnutrition, c'est 260 milliards perdus par rapport à une économie productive chaque année. Et bien, la Banque Mondiale estime que cela nécessiterait environ 10 milliards de dollars -- 10,3 -- pour s'attaquer à la malnutrition dans ces pays. Si vous considérez l'analyse de rentabilité, et mon rêve est que nous abordions ce problème pas seulement du point de vue de la compassion, mais que nous l'abordions avec les ministres des finances du monde, et que nous disions que nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas investir dans l'accès à une nutrition appropriée et abordable pour toute l'humanité.
The amazing thing I've found is nothing can change on a big scale without the determination of a leader. When a leader says, "Not under my watch," everything begins to change. And the world can come in with enabling environments and opportunities to do this. And the fact that France has put food at the center of the G20 is really important. Because food is one issue that cannot be solved person by person, nation by nation. We have to stand together. And we're seeing nations in Africa. WFP's been able to leave 30 nations because they have transformed the face of hunger in their nations.
Une chose incroyable dont je me suis aperçue c'est que rien ne peut changer à grande échelle sans la détermination d'un leader. Quand un leader prend clairement position, tout commence à changer. Et le monde peut venir apporter des environnements motivants et des opportunités pour cela. Et le fait que la France a mis l'alimentation au cœur du G20 est vraiment important, parce que l'alimentation est un problème qu'on ne peut pas résoudre individu par individu, nation par nation. Nous devons nous unir. Et nous voyons des nations en Afrique -- le PAM a pu quitter 30 nations, 30 nations, parce qu'elles ont transformé le visage de la faim dans leurs nations.
What I would like to offer here is a challenge. I believe we're living at a time in human history where it's just simply unacceptable that children wake up and don't know where to find a cup of food. Not only that, transforming hunger is an opportunity, but I think we have to change our mindsets. I am so honored to be here with some of the world's top innovators and thinkers. And I would like you to join with all of humanity to draw a line in the sand and say, "No more. No more are we going to accept this." And we want to tell our grandchildren that there was a terrible time in history where up to a third of the children had brains and bodies that were stunted, but that exists no more.
J'aimerais maintenant lancer ici un défi. Je crois que nous vivons à une époque de l'histoire de l'humanité où il est tout simplement inacceptable que des enfants se réveillent sans savoir où trouver une tasse de nourriture. Et j'irais plus loin, changer le problème de la faim est une opportunité, mais je crois que nous devons changer notre état d'esprit. C'est un tel honneur d'être ici parmi certains des meilleurs innovateurs et penseurs du monde. J'aimerais que vous vous unissiez au reste de l'humanité pour poser une limite et pour dire "Plus jamais. Plus jamais nous n'accepterons ceci." Et nous voulons dire à nos petits-enfants qu'il y a eu une période historique abominable où jusqu'à un tiers des enfants avaient des cerveaux et des corps sous-développés, mais que cela n'existe plus.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)