Tonight, I want to have a conversation about this incredible global issue that's at the intersection of land use, food and environment, something we can all relate to, and what I've been calling the other inconvenient truth.
Ce soir, je voudrais vous parler de cette préoccupation mondiale incroyable qui est au croisement de l'utilisation des sols, de l'alimentation, et de l'environnement, une chose dans laquelle nous nous reconnaissons tous, et que j'appelle l'autre vérité qui dérange.
But first, I want to take you on a little journey. Let's first visit our planet, but at night, and from space. This is what our planet looks like from outer space at nighttime, if you were to take a satellite and travel around the planet. And the thing you would notice first, of course, is how dominant the human presence on our planet is. We see cities, we see oil fields, you can even make out fishing fleets in the sea, that we are dominating much of our planet, and mostly through the use of energy that we see here at night. But let's go back and drop it a little deeper and look during the daytime. What we see during the day is our landscapes.
Mais d'abord, je voudrais vous faire voyager. D'abord, visitons notre planète, mais de nuit, et vue de l'espace. Voilà à quoi ressemble notre planète vue de l'espace la nuit, si vous deviez voyager à bord d'un satellite autour de la planète. La première chose que vous remarqueriez, bien entendu, c'est la prédominance de la présence humaine sur notre planète. Nous voyons des villes, nous voyons des champs pétrolifères, on peut même distinguer les flottes de pêche au large, on voit que nous dominons la majeure partie de notre planète, et essentiellement via l'utilisation des énergies qu'on voit ici de nuit. Mais revenons en arrière, creusons un peu et regardons notre planète de jour. Ce qu'on voit de jour, ce sont les paysages.
This is part of the Amazon Basin, a place called Rondônia in the south-center part of the Brazilian Amazon. If you look really carefully in the upper right-hand corner, you're going to see a thin white line, which is a road that was built in the 1970s. If we come back to the same place in 2001, what we're going to find is that these roads spurt off more roads, and more roads after that, at the end of which is a small clearing in the rainforest where there are going to be a few cows. These cows are used for beef. We're going to eat these cows. And these cows are eaten basically in South America, in Brazil and Argentina. They're not being shipped up here. But this kind of fishbone pattern of deforestation is something we notice a lot of around the tropics, especially in this part of the world.
Voici une région du bassin de l'Amazone, un endroit appelé Rondônia dans le centre sud de l'Amazonie brésilienne. Si vous faites vraiment attention, vous apercevrez dans le coin supérieur droit une fine ligne blanche, qui est une route construite dans les années 70. Si nous revenons à cet endroit en 2001, nous découvrirons que ces routes débouchent sur plus de routes, et encore plus de routes plus loin, au bout desquelles se trouve une petite clairière dans la forêt tropicale où il y aura quelques vaches. Ces vaches sont élevées pour leur viande. Nous mangerons ces vaches. Ces vaches sont consommées principalement en Amérique du Sud, au Brésil et en Argentine. Elles ne sont pas transportées jusqu'ici. Mais ce schéma de déforestation en forme de squelette de poisson est un phénomène qu'on remarque beaucoup autour des tropiques, surtout dans cette région du monde.
If we go a little bit further south in our little tour of the world, we can go to the Bolivian edge of the Amazon, here also in 1975, and if you look really carefully, there's a thin white line through that kind of seam, and there's a lone farmer out there in the middle of the primeval jungle. Let's come back again a few years later, here in 2003, and we'll see that that landscape actually looks a lot more like Iowa than it does like a rainforest. In fact, what you're seeing here are soybean fields. These soybeans are being shipped to Europe and to China as animal feed, especially after the mad cow disease scare about a decade ago, where we don't want to feed animals animal protein anymore, because that can transmit disease. Instead, we want to feed them more vegetable proteins. So soybeans have really exploded, showing how trade and globalization are really responsible for the connections to rainforests and the Amazon -- an incredibly strange and interconnected world that we have today.
Si on va un peu plus vers le Sud dans notre petit tour du monde, on peut aller à la frontière bolivienne de l'Amazonie, ici aussi en 1975, si vous faites vraiment attention, vous verrez une fine ligne blanche traverser le canevas, et une ferme isolée au milieu de la jungle primitive. Revenons une nouvelle fois quelques années plus tard, ici en 2003, et nous verrons que ce paysage ressemble en fait beaucoup plus à l'Iowa qu'à une forêt tropicale. En réalité, ce que vous voyez ici ce sont des champs de soja. Ce soja est transporté vers l'Europe et la Chine pour nourrir les animaux, surtout après la frayeur causée par la maladie de la vache folle, il y a environ 10 ans, qui fait qu'on ne veut plus donner à des animaux des protéines animales, parce que ça transmet la maladie. Au lieu de ça, nous voulons les nourrir avec plus de protéines végétales. Donc le soja est en pleine expansion, ce qui montre à quel point le commerce et la mondialisation sont réellement responsables des liens entre les forêts tropicales et l'Amazonie -- un monde incroyablement étrange et interconnecté que nous avons aujourd'hui.
Well, again and again, what we find as we look around the world in our little tour of the world is that landscape after landscape after landscape have been cleared and altered for growing food and other crops.
Bon, encore une fois, ce que nous constatons quand nous regardons autour du monde pendant notre petit tour, c'est que les paysages les uns après les autres ont été vidés et modifiés pour faire pousser de la nourriture et d'autres récoltes.
So one of the questions we've been asking is, how much of the world is used to grow food, and where is it exactly, and how can we change that into the future, and what does it mean? Well, our team has been looking at this on a global scale, using satellite data and ground-based data kind of to track farming on a global scale. And this is what we found, and it's startling. This map shows the presence of agriculture on planet Earth. The green areas are the areas we use to grow crops, like wheat or soybeans or corn or rice or whatever. That's 16 million square kilometers' worth of land. If you put it all together in one place, it'd be the size of South America. The second area, in brown, is the world's pastures and rangelands, where our animals live. That area's about 30 million square kilometers, or about an Africa's worth of land, a huge amount of land, and it's the best land, of course, is what you see. And what's left is, like, the middle of the Sahara Desert, or Siberia, or the middle of a rain forest. We're using a planet's worth of land already. If we look at this carefully, we find it's about 40 percent of the Earth's land surface is devoted to agriculture, and it's 60 times larger than all the areas we complain about, our suburban sprawl and our cities where we mostly live. Half of humanity lives in cities today, but a 60-times-larger area is used to grow food. So this is an amazing kind of result, and it really shocked us when we looked at that.
Une des questions que l'on a posées est : quelle part de ce monde est utilisée pour faire pousser de la nourriture, et où exactement, et comment peut-on changer ça dans l'avenir, et qu'est-ce que cela signifie ? Eh bien, notre équipe a étudié la question à une échelle mondiale, en utilisant des données satellite et des données de terrain pour essayer de suivre l'agriculture à une échelle mondiale. Voilà ce que nous avons trouvé, et c'est effrayant. Cette carte montre la présence d'agriculture sur la planète Terre. Les zones vertes sont les zones utilisées pour faire pousser des cultures, comme le blé, le soja, le maïs ou le riz, etc. C'est l'équivalent de 16 millions de km² de terres.. Si on rassemblait tout en un seul endroit, ça ferait la taille de l'Amérique du Sud. La seconde zone, en marron, représente les pâturages mondiaux où les animaux vivent. Ça représente environ 30 millions de km², ou environ la surface de l'Afrique, une quantité monstrueuse de terres, ce sont les meilleures terres, bien entendu, c'est ce que vous voyez. Et ce qui reste, est, disons, le milieu du désert du Sahara, ou la Sibérie, ou le milieu d'une forêt tropicale. Nous utilisons déjà l'équivalent d'une planète. Si on examine ça attentivement, on découvre que c'est environ 40% de la surface des sols de la Terre qui sont consacrés à l'agriculture, et c'est 60 fois plus grand que toutes les zones dont nous nous plaignons, les zones de banlieues et les villes dans lesquelles nous vivons essentiellement. La moitié de l'humanité vit dans les villes de nos jours, mais une zone 60 fois plus grande est consacrée à la culture d'aliments. C'est un résultat étonnant, et ça nous a vraiment choqués quand nous nous en sommes rendu compte.
So we're using an enormous amount of land for agriculture, but also we're using a lot of water. This is a photograph flying into Arizona, and when you look at it, you're like, "What are they growing here?" It turns out they're growing lettuce in the middle of the desert using water sprayed on top. Now, the irony is, it's probably sold in our supermarket shelves in the Twin Cities. But what's really interesting is, this water's got to come from some place, and it comes from here, the Colorado River in North America. Well, the Colorado on a typical day in the 1950s, this is just, you know, not a flood, not a drought, kind of an average day, it looks something like this. But if we come back today, during a normal condition to the exact same location, this is what's left. The difference is mainly irrigating the desert for food, or maybe golf courses in Scottsdale, you take your pick. Well, this is a lot of water, and again, we're mining water and using it to grow food, and today, if you travel down further down the Colorado, it dries up completely and no longer flows into the ocean. We've literally consumed an entire river in North America for irrigation.
Nous utilisons donc une énorme quantité de terres pour l'agriculture, mais nous utilisons aussi énormément d'eau. Voici une photographie de l'Arizona, prise d'avion, et quand vous la regardez, votre réaction est "Qu'est-ce qu'ils font pousser là-bas ?" En réalité, ils font pousser des laitues au beau milieu du désert en vaporisant de l'eau dessus. L'ironie est qu'elles sont probablement vendues dans nos supermarchés à Minneapolis et St Paul, nos Villes Jumelles. Mais ce qui nous intéresse vraiment, c'est que cette eau doit venir de quelque part, et elle vient d'ici, du fleuve Colorado en Amérique du Nord. Bon, le Colorado, un jour type dans les années 50, n'était simplement ni en crue, ni en période de sécheresse, un jour plutôt normal, il ressemblait à quelque chose comme ça. Mais si nous revenons à nos jours, dans des conditions normales, au même endroit exactement, voilà ce qu'il reste. La différence est principalement qu'il sert à irriger le désert pour les cultures, ou peut-être les terrains de golf à Scottsdale, comme vous voulez. Ça représente beaucoup d'eau, et encore une fois, nous puisons de l'eau et l'utilisons pour faire pousser des aliments, et aujourd'hui, si vous allez vers l'aval du Colorado, il s'assèche complètement et ne s'écoule plus dans l'océan. Nous avons littéralement consommé une rivière entière d'Amérique du Nord pour des besoins d'irrigation.
Well, that's not even the worst example in the world. This probably is: the Aral Sea. Now, a lot you will remember this from your geography classes. This is in the former Soviet Union in between Kazakhstan and Uzbekistan, one of the great inland seas of the world. But there's kind of a paradox here, because it looks like it's surrounded by desert. Why is this sea here? The reason it's here is because, on the right-hand side, you see two little rivers kind of coming down through the sand, feeding this basin with water. Those rivers are draining snowmelt from mountains far to the east, where snow melts, it travels down the river through the desert, and forms the great Aral Sea. Well, in the 1950s, the Soviets decided to divert that water to irrigate the desert to grow cotton, believe it or not, in Kazakhstan, to sell cotton to the international markets to bring foreign currency into the Soviet Union. They really needed the money. Well, you can imagine what happens. You turn off the water supply to the Aral Sea, what's going to happen? Here it is in 1973, 1986, 1999, 2004, and about 11 months ago. It's pretty extraordinary. Now a lot of us in the audience here live in the Midwest. Imagine that was Lake Superior. Imagine that was Lake Huron. It's an extraordinary change.
Mais ce n'est même pas le pire exemple au monde. Le pire exemple est probablement la Mer d'Aral. Beaucoup d'entre vous ont étudié ça en cours de géographie. Elle se trouve dans l'ancienne Union Soviétique entre le Kazakhstan et l'Ouzbekistan, une des plus grandes mers intérieures du monde. Mais il y a ici un paradoxe, parce que l'on dirait qu'elle est entourée de déserts. Pourquoi donc y a-t-il une mer à cet endroit ? La raison de sa présence ici est que sur la rive droite, vous voyez 2 petites rivières qui descendent au travers du sable, et alimentent le bassin en eau. Ces rivières drainent la neige fondue qui vient des montagnes très loin à l'Est, où la neige fond, et descend jusqu'à la rivière en traversant le désert, ce qui forme la grande Mer d'Aral. Eh bien, dans les années 50, les Soviétiques ont décidé de dévier cette eau pour irriguer des plantations de coton dans le désert, croyez-le ou non, au Kazakhstan, pour ensuite vendre le coton sur le marché international et attirer les devises étrangères en Union Soviétique. Ils avaient vraiment besoin d'argent. Vous imaginez ce qui s'est passé. Vous coupez l'arrivée d'eau de la Mer d'Aral, que va-t-il se passer ? Ici nous sommes en 1973, 1986, 1999, 2004, et il y a 11 mois environ. C'est assez extraordinaire. Une grande partie d'entre nous dans le public aujourd'hui vit dans le Midwest. Imaginez si c'était le Lac Supérieur. Imaginez si c'était le Lac Huron. C'est un changement incroyable.
This is not only a change in water and where the shoreline is, this is a change in the fundamentals of the environment of this region. Let's start with this. The Soviet Union didn't really have a Sierra Club. Let's put it that way. So what you find in the bottom of the Aral Sea ain't pretty. There's a lot of toxic waste, a lot of things that were dumped there that are now becoming airborne. One of those small islands that was remote and impossible to get to was a site of Soviet biological weapons testing. You can walk there today. Weather patterns have changed. Nineteen of the unique 20 fish species found only in the Aral Sea are now wiped off the face of the Earth. This is an environmental disaster writ large.
Ce n'est pas seulement un changement par rapport à l'eau et à son niveau, c'est un changement dans les fondamentaux de l'environnement de cette région. Commençons par ceci. L'Union Soviétique n'avait pas vraiment de Sierra Club. Disons-le de cette manière. Ce que vous trouvez au fond de la Mer d'Aral n'est pas joli. Il y a beaucoup de déchets toxiques, beaucoup de choses qui ont été jetées là et qui sont maintenant en suspension dans l'air. Une de ces petites îles qui était isolée et impossible à rejoindre était un lieu de test des armes biologiques soviétiques. Vous pouvez y aller à pied aujourd'hui. Les modèles météorologiques ont changé. 19 des 20 espèces uniques de poissons que l'on trouvait uniquement dans la Mer d'Aral ont désormais disparu de la surface de la Terre. C'est un véritable désastre environnemental.
But let's bring it home. This is a picture that Al Gore gave me a few years ago that he took when he was in the Soviet Union a long, long time ago, showing the fishing fleets of the Aral Sea. You see the canal they dug? They were so desperate to try to, kind of, float the boats into the remaining pools of water, but they finally had to give up because the piers and the moorings simply couldn't keep up with the retreating shoreline. I don't know about you, but I'm terrified that future archaeologists will dig this up and write stories about our time in history, and wonder, "What were you thinking?" Well, that's the future we have to look forward to.
Mais revenons chez nous. Voici une photo qu'Al Gore m'a donnée il y a quelques années qu'il a prise quand il était en URSS il y a très très longtemps, et qui montre les flottes de pêche dans la Mer d'Aral. Vous voyez le canal qu'ils creusent ? Ils voulaient tellement faire flotter les bateaux dans ce qu'il restait d'eau, mais ils ont finalement dû abandonner parce que les piles d'amarrage ne correspondaient jamais avec les rives qui reculaient. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je suis terrifié à l'idée que les futurs archéologues creuseront là et écriront des histoires sur notre époque dans l'Histoire et se demanderont, "Mais à quoi pensiez-vous ?" C'est pourtant ce qui nous attend.
We already use about 50 percent of the Earth's fresh water that's sustainable, and agriculture alone is 70 percent of that. So we use a lot of water, a lot of land for agriculture. We also use a lot of the atmosphere for agriculture. Usually when we think about the atmosphere, we think about climate change and greenhouse gases, and mostly around energy, but it turns out agriculture is one of the biggest emitters of greenhouse gases too. If you look at carbon dioxide from burning tropical rainforest, or methane coming from cows and rice, or nitrous oxide from too many fertilizers, it turns out agriculture is 30 percent of the greenhouse gases going into the atmosphere from human activity. That's more than all our transportation. It's more than all our electricity. It's more than all other manufacturing, in fact. It's the single largest emitter of greenhouse gases of any human activity in the world. And yet, we don't talk about it very much.
Nous utilisons déjà environ 50% de l'eau douce sur Terre qui est durable, et l'agriculture à elle seule utilise 70% de cette quantité. Nous utilisons donc beaucoup d'eau, beaucoup de terres pour l'agriculture. Nous utilisons aussi beaucoup de l'atmosphère pour l'agriculture. Généralement quand nous pensons à l'atmosphère, nous pensons au changement climatique et aux gaz à effet de serre, et surtout à tout ce qui tourne autour de l'énergie, mais il se trouve que l'agriculture est l'un des plus gros producteurs de gaz à effet de serre. Si vous regardez le dioxyde de carbone qui provient des forêt tropicales qu'on brûle, ou au méthane qui provient des vaches et du riz, ou aux oxydes nitreux qui proviennent de l'usage excessif d'engrais, il s'avère que l'agriculture représente 30% des gaz à effet de serre produits par l'activité humaine et qui vont dans l'atmosphère. C'est plus que ce que produisent les moyens de transport. C'est plus que ce que produit l'électricité. C'est plus que ce produisent toutes les autres industries, en fait. A elle seule, c'est le plus grand émetteur de gaz à effet de serre parmi toutes les activités humaines au monde. Et pourtant, nous n'en parlons pas beaucoup.
So we have this incredible presence today of agriculture dominating our planet, whether it's 40 percent of our land surface, 70 percent of the water we use, 30 percent of our greenhouse gas emissions. We've doubled the flows of nitrogen and phosphorus around the world simply by using fertilizers, causing huge problems of water quality from rivers, lakes, and even oceans, and it's also the single biggest driver of biodiversity loss. So without a doubt, agriculture is the single most powerful force unleashed on this planet since the end of the ice age. No question. And it rivals climate change in importance. And they're both happening at the same time.
Nous avons cette incroyable prééminence de l'agriculture aujourd'hui qui domine notre planète, que ce soit 40% de la surface de nos terres, 70% de l'eau que nous utilisons, 30% de l'émission des gaz à effet de serre. Nous avons doublé les flux d'azote et de phosphore dans le monde rien qu'en utilisant des engrais, ce qui entraîne d'énormes problèmes de qualité de l'eau des rivières, des lacs, et même des océans ; et c'est aussi le plus grand moteur de destruction de la biodiversité. Sans l'ombre d'un doute, l'agriculture est l'unique plus grande puissance déchaînée sur cette planète depuis la fin de l'ère glacière. Aucun doute là-dessus. Elle est aussi importante que le changement climatique. Et tout cela se passe au même moment.
But what's really important here to remember is that it's not all bad. It's not that agriculture's a bad thing. In fact, we completely depend on it. It's not optional. It's not a luxury. It's an absolute necessity. We have to provide food and feed and, yeah, fiber and even biofuels to something like seven billion people in the world today, and if anything, we're going to have the demands on agriculture increase into the future. It's not going to go away. It's going to get a lot bigger, mainly because of growing population. We're seven billion people today heading towards at least nine, probably nine and a half before we're done. More importantly, changing diets. As the world becomes wealthier as well as more populous, we're seeing increases in dietary consumption of meat, which take a lot more resources than a vegetarian diet does. So more people, eating more stuff, and richer stuff, and of course having an energy crisis at the same time, where we have to replace oil with other energy sources that will ultimately have to include some kinds of biofuels and bio-energy sources. So you put these together. It's really hard to see how we're going to get to the rest of the century without at least doubling global agricultural production.
Mais ce dont il faut vraiment se rappeler, c'est que tout n'est pas négatif. Je ne dis pas que l'agriculture est une mauvaise chose. En fait, nous en sommes complètement dépendants. Ce n'est pas une option. Ce n'est pas un luxe. C'est une nécessité absolue. Nous devons produire de la nourriture et nourrir, produire des textiles et même des biocarburants pour quelque 7 milliards de personnes dans le monde aujourd'hui, et nous allons voir plutôt une augmentation de la demande concernant l'agriculture dans l'avenir. Elle ne disparaîtra pas. Elle va même grossir, principalement à cause de l'augmentation de la population. Nous sommes 7 milliards aujourd'hui probablement au moins 9 demain, et 9 et demi avant de disparaitre. Plus important, le changement de régimes. Alors que le monde s'enrichit et que sa population s'accroit, on constate des augmentations dans la consommation de viande, ce qui nécessite beaucoup plus de ressources qu'un régime végétarien. Résumons : plus de gens, qui mangeant plus, et plus riche, et évidemment, une crise de l'énergie qui survient au même moment, quand on doit remplacer le pétrole par d'autres sources d'énergie qui devront au final intégrer des biocarburants sous une forme ou une autre et des sources de bio-énergie. Vous combinez tout ça. Il est vraiment difficile de voir comment nous allons pouvoir finir ce siècle sans au moins doubler la production mondiale agricole.
Well, how are we going to do this? How are going to double global ag production around the world?
Comment allons-nous faire ? Comment allons-nous réussir à doublier la production agricole dans le monde ?
Well, we could try to farm more land. This is an analysis we've done, where on the left is where the crops are today, on the right is where they could be based on soils and climate, assuming climate change doesn't disrupt too much of this, which is not a good assumption. We could farm more land, but the problem is the remaining lands are in sensitive areas. They have a lot of biodiversity, a lot of carbon, things we want to protect. So we could grow more food by expanding farmland, but we'd better not, because it's ecologically a very, very dangerous thing to do.
Eh bien, nous pourrions essayer de cultiver plus de terres. Voici une analyse que nous avons réalisée : sur la gauche vous voyez où sont les cultures aujourd'hui, et sur la droite, où elles pourraient être en nous basant sur la composition des sols, du climat, en partant du principe que le changement climatique ne modifie pas trop tout ça, ce qui n'est pas une hypothèse correcte. On pourrait cultiver plus de terres, mais le problème est que les terres restantes sont des zones sensibles. Elles ont une grande biodiversité, beaucoup de carbone, des choses que nous voulons protéger. On pourrait alors obtenir plus de nourriture en étendant les zones cultivées, mais il ne vaudrait mieux pas, parce que c'est une chose très, très dangereuse sur le plan écologique.
Instead, we maybe want to freeze the footprint of agriculture and farm the lands we have better. This is work that we're doing to try to highlight places in the world where we could improve yields without harming the environment. The green areas here show where corn yields, just showing corn as an example, are already really high, probably the maximum you could find on Earth today for that climate and soil, but the brown areas and yellow areas are places where we're only getting maybe 20 or 30 percent of the yield you should be able to get. You see a lot of this in Africa, even Latin America, but interestingly, Eastern Europe, where Soviet Union and Eastern Bloc countries used to be, is still a mess agriculturally. Now, this would require nutrients and water. It's going to either be organic or conventional or some mix of the two to deliver that. Plants need water and nutrients. But we can do this, and there are opportunities to make this work.
En revanche, on pourrait geler les effets de l'agriculture et mieux cultiver les terres dont nous disposons. Voilà le travail que nous faisons pour essayer de mettre en évidence les endroits dans le monde où on pourrait améliorer le rendement sans nuire à l'environnement. Les zones vertes ici montrent où les rendements de maïs, le maïs étant juste un exemple, sont déjà élevés, probablement au maximum de ce qu'on peut trouver sur Terre de nos jours avec ce climat et ces sols, mais les zones marrons et jaunes sont des endroits où on ne récolte peut-être que 20 ou 30% du rendement qu'on pourrait espérer obtenir. Vous voyez beaucoup de ces zones en Afrique, même en Amérique latine, mais, et c'est intéressant, en Europe de l'Est, où étaient l'URSS et les membres du Bloc de l'Est, au niveau agricole, rien n'est fait. Mais cela nécessiterait l'utilisation de nutriments et d'eau. Cela sera bio, traditionnel ou un mélange des deux. Les plantes ont besoin d'eau et de nutriments. Mais nous pouvons y arriver, il existe des opportunités pour que ça fonctionne.
But we have to do it in a way that is sensitive to meeting the food security needs of the future and the environmental security needs of the future. We have to figure out how to make this tradeoff between growing food and having a healthy environment work better.
Mais nous devons le faire d'une manière censée pour répondre aux besoins alimentaires de base pour l'avenir et aux besoins environnementaux de base pour l'avenir Nous devons trouver le compromis entre cultiver la nourriture et avoir un environnement sain.
Right now, it's kind of an all-or-nothing proposition. We can grow food in the background -- that's a soybean field — and in this flower diagram, it shows we grow a lot of food, but we don't have a lot clean water, we're not storing a lot of carbon, we don't have a lot of biodiversity. In the foreground, we have this prairie that's wonderful from the environmental side, but you can't eat anything. What's there to eat? We need to figure out how to bring both of those together into a new kind of agriculture that brings them all together.
En ce moment, c'est plutôt "tout ou rien". On peut faire pousser des aliments en arrière-plan -- voyez ici un champ de soja -- dans ce diagramme en fleur, vous voyez que nous faisons pousser beaucoup de nourriture, mais nous n'avons pas beaucoup d'eau potable, nous ne stockons pas beaucoup de carbone, nous n'avons pas beaucoup de biodiversité. Au premier plan, nous avons cette prairie qui est merveilleuse du point de vue environnemental, mais vous ne pouvez rien en tirer. Qu'y a-t-il à manger là ? Nous devons trouver un moyen de cumuler les deux fonctions, dans un nouveau genre d'agriculture qui les réunirait.
Now, when I talk about this, people often tell me, "Well, isn't blank the answer?" -- organic food, local food, GMOs, new trade subsidies, new farm bills -- and yeah, we have a lot of good ideas here, but not any one of these is a silver bullet. In fact, what I think they are is more like silver buckshot. And I love silver buckshot. You put it together and you've got something really powerful, but we need to put them together.
Quand je parle de tout ça, les gens me disent souvent : "Eh bien, doit-on choisir ?" -- nourriture bio, aliments locaux, OGMs, produits de substitution, lois sur l'agriculture -- et oui, il y a là beaucoup de bonnes idées, mais aucune d'entre elles n'est un remède miracle. En réalité, je pense que c'est surtout un tir groupé J'adore le principe du tir groupé. Si vous en combinez les effets, vous obtenez quelque chose de vraiment puissant, mais vous devez les combiner.
So what we have to do, I think, is invent a new kind of agriculture that blends the best ideas of commercial agriculture and the green revolution with the best ideas of organic farming and local food and the best ideas of environmental conservation, not to have them fighting each other but to have them collaborating together to form a new kind of agriculture, something I call "terraculture," or farming for a whole planet.
Ce qu'il nous reste à faire, je pense, c'est inventer un nouveau genre d'agriculture qui mixe les meilleures idées de l'agriculture commerciale et de la révolution écologique avec les meilleures idées de la culture bio et locale et les meilleures idées de la protection de l'environnement, afin qu'elles ne s'opposent pas, mais qu'elles collaborent pour former une nouvelle agriculture, quelque chose que j'appelle la "terraculture", ou l'agriculture pour toute une planète.
Now, having this conversation has been really hard, and we've been trying very hard to bring these key points to people to reduce the controversy, to increase the collaboration. I want to show you a short video that does kind of show our efforts right now to bring these sides together into a single conversation. So let me show you that. (Music) ("Institute on the Environment, University of Minnesota: Driven to Discover") (Music) ("The world population is growing by 75 million people each year. That's almost the size of Germany. Today, we're nearing 7 billion people. At this rate, we'll reach 9 billion people by 2040. And we all need food. But how? How do we feed a growing world without destroying the planet? We already know climate change is a big problem. But it's not the only problem. We need to face 'the other inconvenient truth.' A global crisis in agriculture. Population growth + meat consumption + dairy consumption + energy costs + bioenergy production = stress on natural resources. More than 40% of Earth's land has been cleared for agriculture. Global croplands cover 16 million km². That's almost the size of South America. Global pastures cover 30 million km². That's the size of Africa. Agriculture uses 60 times more land than urban and suburban areas combined. Irrigation is the biggest use of water on the planet. We use 2,800 cubic kilometers of water on crops every year. That's enough to fill 7,305 Empire State Buildings every day. Today, many large rivers have reduced flows. Some dry up altogether. Look at the Aral Sea, now turned to desert. Or the Colorado River, which no longer flows to the ocean. Fertilizers have more than doubled the phosphorus and nitrogen in the environment. The consequence? Widespread water pollution and massive degradation of lakes and rivers. Surprisingly, agriculture is the biggest contributor to climate change. It generates 30% of greenhouse gas emissions. That's more than the emissions from all electricity and industry, or from all the world's planes, trains and automobiles. Most agricultural emissions come from tropical deforestation, methane from animals and rice fields, and nitrous oxide from over-fertilizing. There is nothing we do that transforms the world more than agriculture. And there's nothing we do that is more crucial to our survival. Here's the dilemma... As the world grows by several billion more people, We'll need to double, maybe even triple, global food production. So where do we go from here? We need a bigger conversation, an international dialogue. We need to invest in real solutions: incentives for farmers, precision agriculture, new crop varieties, drip irrigation, gray water recycling, better tillage practices, smarter diets. We need everyone at the table. Advocates of commercial agriculture, environmental conservation, and organic farming... must work together. There is no single solution. We need collaboration, imagination, determination, because failure is not an option. How do we feed the world without destroying it? Yeah, so we face one of the greatest grand challenges in all of human history today: the need to feed nine billion people and do so sustainably and equitably and justly, at the same time protecting our planet for this and future generations. This is going to be one of the hardest things we ever have done in human history, and we absolutely have to get it right, and we have to get it right on our first and only try. So thanks very much. (Applause)
Cette discussion a été très difficile, et nous faisosn le maximum pour présenter ces points-clefs aux gens pour limiter la controverse, et augmenter la collaboration. Je veux vous montrer une courte vidéo qui présente les efforts que nous faisons en ce moment même pour rapprocher ces deux partis autour d'une même discussion. Laissez-moi vous le montrer. (Musique) ("Institut de l'Environnement, Université du Minnesota : Vers la Découverte") (Musique) ("La population mondiale augmente de 75 millions de personnes chaque année. Cela représente presque la taille de l'Allemagne. Aujourd'hui, nous approchons des 7 milliards de personnes. A ce rythme, nous atteindrons les 9 milliards d'ici 2040. Nous avons tous besoin de nourriture. Mais comment faire ? Comment allons-nous nourrir un monde en expansion sans détruire notre planète ? Nous savons déjà que le changement climatique est un gros problème. Mais ce n'est pas le seul. Nous devons faire face à "l'autre vérité qui dérange." Une crise agricole mondiale. Augmentation de la population + consommation de viande + consommation de produits laitiers + coûts de l'énergie + production de bioénergie = tensions sur les ressources naturelles. Plus de 40% des terres de la planète ont été défrichées pour l'agriculture. Les terres cultivées recouvrent 16 millions de km² dans le monde. C'est presque la taille de l'Amérique latine. Les pâturages couvrent 30 millions de km² dans le monde. C'est la taille de l'Afrique. L'agriculture utilise 60 fois plus de terres que les zones urbaines et suburbaines combinées. L'irrigation est le plus gros utilisateur d'eau sur Terre. Nous utilisons 2 800 km cubes d'eau pour des récoltes chaque année. C'est assez pour remplir 7305 fois l'Empire State Building chaque jour. Aujourd'hui, de nombreux fleuves ont un débit réduit. Certains s'assèchent tout simplement. Regardez la Mer d'Aral, devenue un désert. Ou le Colorado, qui ne se déverse plus dans l'océan. Les engrais ont plus que doublé la quantité de phosphore et d'azote dans l'environnement. Quelles sont les conséquences ? Une pollution de l'eau à grande échelle et une dégradation massive des lacs et des rivières. C'est surprenant, mais l'agriculture est ce qui contribue le plus au changement climatique. Elle génère 30% des émissions de gaz à effet de serre. C'est plus que les émissions provenant de l'électricité ou de l'industrie, ou des avions, des trains et des voitures du monde entier. La plupart des émissions agricoles viennent de la déforestation tropicale, du méthane des animaux et des champs de riz, et les oxydes nitreux liés à l'usage intensif d'engrais. Rien de ce que nous faisons ne transforme plus le monde que l'agriculture. Rien de ce que nous faisons n'est plus crucial pour notre survie. Voilà le dilemme... Alors que le monde grossit de plusieurs milliards de gens, nous allons devoir doubler, peut-être même tripler, la production mondiale de nourriture. Que faisons-nous à partir de ce constat ? Nous avons besoin d'une plus grande conversation, d'un dialogue international. Nous devons investir dans de vraies solutions ; des mesures incitatives pour les agriculteurs, de l'agriculture de précision, de nouvelles variétés de cultures, l'irrigation au goutte à goutte, le recyclage des eaux usées, de meilleures façons de labourer, des régimes plus intelligents. Nous avons besoin que tout le monde se mette autour de cette table. Les représentants de l'agriculture commerciale, de la préservation de l'environnement, et de l'agriculture bio... doivent travailler main dans la main. Il n'existe pas de solution unique. Nous devons collaborer, imaginer, rester déterminés, parce que nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer. Comment allons-nous nourrir le monde sans le détruire ?" Nous somme confrontés aujourd'hui à l'un des plus grands défis de toute l'histoire de l'Humanité : le besoin de nourrir 9 milliards de personnes et ce, de manière durable, équitable et juste, et en protégeant en même temps notre planète pour cette génération et les suivantes. Ce sera une des choses les plus difficiles que nous ayons faites dans l'histoire de l'Humanité, nous devons absolument le faire correctement, et dès le premier et unique essai. Merci beaucoup. (Applaudissements)