Amongst all the troubling deficits we struggle with today -- we think of financial and economic primarily -- the ones that concern me most is the deficit of political dialogue -- our ability to address modern conflicts as they are, to go to the source of what they're all about and to understand the key players and to deal with them. We who are diplomats, we are trained to deal with conflicts between states and issues between states. And I can tell you, our agenda is full. There is trade, there is disarmament, there is cross-border relations.
Parmi tous les déficits que nous accusons aujourd'hui, et même si l'on pense qu'ils sont surtout d'ordre financier et économique, celui qui me préoccupe le plus, c'est le déficit du dialogue politique; C'est-à-dire notre capacité à gérer les conflits modernes tels qu'ils sont, de pouvoir comprendre leur source même et les acteurs clés qui les composent, pour ensuite s'en occuper. Nous, qui sommes diplomates, sommes formés pour gérer les conflits et problèmes qui éclatent entre différents États. Et laissez-moi vous dire que nous avons un programme bien rempli. Il est question d'échanges commerciaux, de désarmement et de relations transfrontalières.
But the picture is changing, and we are seeing that there are new key players coming onto the scene. We loosely call them "groups." They may represent social, religious, political, economic, military realities. And we struggle with how to deal with them. The rules of engagement: how to talk, when to talk, and how to deal with them.
La situation est cependant en train de changer. De nouveaux acteurs clés font maintenant leur entrée sur scène. Nous les appelons assez librement des «groupes». Ils peuvent représenter une multitude de réalités : sociales, religieuses, politiques, économiques ou militaires. Et nous arrivons difficilement à dialoguer avec eux. Les règles d'engagement : comment et quand nous leur parlons, et la manière dont nous traitons avec eux.
Let me show you a slide here which illustrates the character of conflicts since 1946 until today. You see the green is a traditional interstate conflict, the ones we used to read about. The red is modern conflict, conflicts within states. These are quite different, and they are outside the grasp of modern diplomacy. And the core of these key actors are groups who represent different interests inside countries. And the way they deal with their conflicts rapidly spreads to other countries. So in a way, it is everybody's business.
Permettez-moi de vous montrer une diapositive qui illustre bien la nature des conflits depuis 1946 jusqu'à aujourd'hui. La partie en vert représente les conflits interétatiques typiques : ceux au sujet desquels nous avions l'habitude de lire. La partie en rouge représente le conflit moderne, des conflits à l'intérieur même des États. Ces derniers sont complètement différents et ils sont hors de portée de la diplomatie moderne. Au coeur de ces acteurs clés se trouvent des groupes qui représentent divers intérêts à l'intérieur des pays. Puisque la façon dont ils gèrent leurs conflits s'étend rapidement à d'autres pays, cela devient, dans un sens, l'affaire de tous.
Another acknowledgment we've seen during these years, recent years, is that very few of these domestic interstate, intrastate conflicts can be solved militarily. They may have to be dealt with with military means, but they cannot be solved by military means. They need political solutions. And we, therefore, have a problem, because they escape traditional diplomacy. And we have among states a reluctance in dealing with them. Plus, during the last decade, we've been in the mode where dealing with groups was conceptually and politically dangerous. After 9/11, either you were with us or against us. It was black or white. And groups are very often immediately label terrorists. And who would talk to terrorists? The West, as I would see it, comes out of that decade weakened, because we didn't understand the group. So we've spent more time on focusing on why we should not talk to others than finding out how we talk to others.
Une autre découverte que nous avons faite pendant cette période, surtout ces dernières années, c'est que peu de ces conflits internes, qu'ils soient nationaux ou internationaux, peuvent se régler par la voie militaire. Il pourrait être nécessaire de s'en occuper militairement, mais ils ne pourront être résolus de cette façon. Il faudra faire appel à des solutions politiques. C'est là, donc, notre problème puisqu'ils échappent à la diplomatie traditionnelle. Il règne parmi nos chefs d'États une certaine réticence à gérer ces conflits. De plus, nous avons fonctionné durant la dernière décennie dans un mode où avoir affaire à des groupes devenait dangereux sur le plan conceptuel et politique. Après le 11 septembre 2001, vous étiez soit avec nous, soit contre nous. Noir ou blanc. Très souvent, les groupes sont immédiatement étiquetés comme terroristes. Et qui discuterait avec des terroristes? L'Occident, à mon avis, est sorti affaibli de cette décennie, parce que nous ne comprenions pas la nature du groupe. Nous avons ainsi passé plus de temps à nous justifier pour ne pas parler aux autres qu'à trouver une façon de leur parler.
Now I'm not naive. You cannot talk to everybody all the time. And there are times you should walk. And sometimes military intervention is necessary. I happen to believe that Libya was necessary and that military intervention in Afghanistan was also necessary. And my country relies on its security through military alliance, that's clear. But still we have a large deficit in dealing with and understanding modern conflict.
Mais voilà, je ne suis pas naïf. Il est impossible de discuter tout le temps avec tout le monde. Il y a des fois où il faut plutôt s'éloigner. Et une intervention militaire est parfois nécessaire. Il se trouve que je crois que l'intervention en Libye était nécessaire et que l'intervention militaire en Afghanistan l'était aussi. Mon pays ne peut garantir sa sécurité que par des alliances militaires, c'est clair. Sauf que nous avons un gros manque à combler lorsque vient le temps de gérer et de comprendre le conflit moderne.
Let us turn to Afghanistan. 10 years after that military intervention, that country is far from secure. The situation, to be honest, is very serious. Now again, the military is necessary, but the military is no problem-solver. When I first came to Afghanistan in 2005 as a foreign minister, I met the commander of ISAF, the international troops. And he told me that, "This can be won militarily, minister. We just have to persevere." Now four COM ISAF's later, we hear a different message: "This cannot be won militarily. We need military presence, but we need to move to politics. We can only solve this through a political solution. And it is not us who will solve it; Afghans have to solve it." But then they need a different political process than the one they were given in 2001, 2002. They need an inclusive process where the real fabric of this very complicated society can deal with their issues.
Venons-en maintenant à l'Afghanistan. Dix ans après l'intervention militaire, le pays est loin d'être sécuritaire. La situation est franchement très critique. Encore une fois, la voie militaire est ici nécessaire, mais elle ne résoudra rien. La première fois que j'y suis allé en 2005 à titre de ministre des Affaires étrangères, j'ai rencontré le commandant de la FIAS, les forces internationales. Cet homme m'a dit : « Monsieur le ministre, nous pouvons gagner militairement. Il faut juste persévérer. » Après quatre différents commandements de la FIAS, on nous lance un message différent : Nous ne gagnerons pas militairement. Il faut une présence militaire, mais il faut passer à la politique. La seule solution à ce conflit sera politique, et ce n'est pas à nous de le résoudre, mais bien aux Afghans. » Il leur faut alors un processus politique différent de celui qu'on leur a donné en 2001 et en 2002. Ils ont besoin d'un processus inclusif selon lequel le tissu social de cette société très complexe pourra aborder ses propres enjeux.
Everybody seems to agree with that. It was very controversial to say three, four, five years ago. Now everybody agrees. But now, as we prepare to talk, we understand how little we know. Because we didn't talk. We didn't grasp what was going on. The International Committee of the Red Cross, the ICRC, is talking to everyone, and it is doing so because it is neutral. And that's one reason why that organization probably is the best informed key player to understand modern conflict -- because they talk.
Tout le monde s'entend sur cette question. L'affirmer il y a trois, quatre ou cinq ans semait la controverse. Mais tout le monde est d'accord aujourd'hui. Sauf qu'au moment où nous nous préparons à dialoguer, nous prenons conscience du peu que nous savons. Parce que nous avons refusé de leur parler. Nous ne saisissions pas ce qui se passait. Le CICR, le Comité international de la Croix-Rouge, converse avec tout le monde parce que leurs membres sont neutres. C'est une des raisons pour lesquelles cet organisme est probablement l'acteur clé le mieux informé pour comprendre les conflits modernes; ils discutent.
My point is that you don't have to be neutral to talk. And you don't have to agree when you sit down with the other side. And you can always walk. But if you don't talk, you can't engage the other side. And the other side which you're going to engage is the one with whom you profoundly disagree. Prime Minister Rabin said when he engaged the Oslo process, "You don't make peace with your friends, you make peace with your enemies." It's hard, but it is necessary.
Ce que je veux dire, c'est qu'on peut parler sans être neutre. Qu'on n'a pas à être d'accord lorsqu'on s'assoit en face de l'autre. On pourra toujours prendre ses distances. Si on ne parle pas, il sera impossible d'engager notre opposant. Et cet opposant qu'on tentera d'inciter à discuter, c'est la personne avec laquelle on est en profond désaccord. Le premier ministre Yitzhak Rabin a déclaré au moment de s'engager dans le processus d'Oslo : « On ne fait pas la paix avec ses amis, mais avec ses ennemis. » C'est dur, mais essentiel.
Let me go one step further. This is Tahrir Square. There's a revolution going on. The Arab Spring is heading into fall and is moving into winter. It will last for a long, long time. And who knows what it will be called in the end. That's not the point. The point is that we are probably seeing, for the first time in the history of the Arab world, a revolution bottom-up -- people's revolution. Social groups are taking to the streets. And we find out in the West that we know very little about what's happening. Because we never talk to the people in these countries. Most governments followed the dictate of the authoritarian leaders to stay away from these different groups, because they were terrorists. So now that they are emerging in the street and we salute the democratic revolution, we find out how little we know.
Permettez-moi d'aller encore plus loin. Voici une photo de la place Tahrir, où se produit en ce moment une révolution. Le printemps arabe s'étend jusqu'à l'automne et se prolonge à l'hiver. Il va durer encore très, très longtemps. Qui sait comment on devra l'appeler quand tout sera terminé. Mais là n'est pas la question. Le plus surprenant c'est que nous assistons, pour la première fois dans l'histoire du monde arabe, à une révolution qui vient du peuple : une révolution populaire. Les groupes sociaux descendent dans la rue. Et nous, en Occident, nous rendons compte que nous en savons très peu sur ce qui se passe parce que nous ne parlons jamais aux peuples de ces pays. La plupart des gouvernements ont choisi de suivre le dictat des chefs autoritaires, soit de s'éloigner de tous ces groupes parce qu'ils étaient des terroristes. Maintenant qu'ils sortent dans la rue et que nous saluons cette révolution démocratique, nous sommes conscients du peu que nous savons.
Right now, the discussion goes, "Should we talk to the Muslim Brotherhood? Should we talk to Hamas? If we talk to them, we may legitimize them." I think that is wrong. If you talk in the right way, you make it very clear that talking is not agreeing. And how can we tell the Muslim Brotherhood, as we should, that they must respect minority rights, if we don't accept majority rights? Because they may turn out to be a majority. How can we escape [having] a double-standard, if we at the same time preach democracy and at the same time don't want to deal with the groups that are representative? How will we ever be interlocutors? Now my diplomats are instructed to talk to all these groups. But talking can be done in different ways. We make a distinction between talking from a diplomatic level and talking at the political level. Now talking can be accompanied with aid or not with aid. Talking can be accompanied with inclusion or not inclusion.
La direction que prend actuellement la discussion est la suivante : « Doit-on discuter avec les Frères musulmans? Doit-on discuter avec le Hamas? Si on discute avec eux, on risque de justifier leurs gestes. » C'est là une réflexion erronée, à mon avis. En discutant de la bonne façon, on peut très clairement signifier qu'une discussion n'équivaut pas à un accord. Et comment pouvons-nous dire aux Frères musulmans, comme nous nous devons de le faire, qu'ils doivent respect les droits des minorités si nous n'acceptons pas les droits de la majorité? Parce qu'ils deviendront peut-être la majorité. Comment pouvons-nous éviter d'avoir deux poids, deux mesures alors que nous nous faisons défendeurs de la démocratie, mais que nous refusons en même temps de traiter avec les groupes qui sont représentatifs? Comment serons-nous alors un jour des interlocuteurs? Mes diplomates sont tenus de parler à tous ces groupes. On peut engager la discussion de différentes manières. Il faut faire une distinction entre le dialogue diplomatique et le dialogue politique. Une discussion peut s'accompagner d'une aide ou non. Une discussion peut encourager l'inclusion ou non.
There's a big array of the ways of dealing with this. So if we refuse to talk to these new groups that are going to be dominating the news in years to come, we will further radicalization, I believe. We will make the road from violent activities into politics harder to travel. And if we cannot demonstrate to these groups that if you move towards democracy, if you move towards taking part in civilized and normal standards among states, there are some rewards on the other side. The paradox here is that the last decade probably was a lost decade for making progress on this.
Il y a tout un éventail de façons dont on peut mener la discussion. Par conséquent, si nous refusons de parler à ces nouveaux groupes qui monopoliseront les médias dans les années à venir, nous encouragerons leur radicalisation. C'est ce que je crois. Nous serons une entrave sur la voie menant des actes de violence vers la politique. Si nous sommes incapables de prouver à ces groupes que prendre le chemin de la démocratie, que prendre le chemin de la participation selon les normes établies par les États du monde civilisé, conduit à certaines récompenses une fois qu'ils sont de l'autre côté. Le paradoxe ici, c'est que la dernière décennie a probablement été une décennie perdue pour avancer dans cette direction.
And the paradox is that the decade before the last decade was so promising -- and for one reason primarily. And the reason is what happened in South Africa: Nelson Mandela. When Mandela came out of prison after 27 years of captivity, if he had told his people, "It's time to take up the arms, it's time to fight," he would have been followed. And I think the international community would have said, "Fair enough. It's their right to fight." Now as you know, Mandela didn't do that. In his memoirs, "Long Road to Freedom," he wrote that he survived during those years of captivity because he always decided to look upon his oppressor as also being a human being, also being a human being. So he engaged a political process of dialogue, not as a strategy of the weak, but as a strategy of the strong. And he engaged talking profoundly by settling some of the most tricky issues through a truth and reconciliation process where people came and talked. Now South African friends will know that was very painful.
Il est tout aussi paradoxal de remarquer que l'avant-dernière décennie était pleine de promesses, et pour une raison principalement : ce qui s'est produit en Afrique du Sud. Nelson Mandela. Si monsieur Mandela avait dit à son peuple, lorsqu'il est sorti de prison après 27 ans de captivité : « Il est temps de prendre les armes, il est temps de nous battre », on l'aurait suivi. Et je crois que la communauté internationale aurait dit : « Très bien. C'est leur doit de se battre. » Cela dit, comme vous le savez, ce n'est pas ce que Mandela a fait. Dans ses mémoires intitulés « Un long chemin vers la liberté », il raconte qu'il a survécu toutes ces années en captivité parce qu'il avait décidé de voir son oppresseur aussi comme un être humain, un être humain. Il a donc entamé un processus politique favorisant le dialogue; pas une stratégie du plus faible, mais une stratégie du plus fort. Il a entamé une profonde discussion en dénouant les enjeux les plus complexes par l'entremise d'un processus de vérité et de réconciliation, où les gens venaient discuter. Nos amis sud-africains vous diront que cela a été un processus très douloureux.
So what can we learn from all of this? Dialogue is not easy -- not between individuals, not between groups, not between governments -- but it is very necessary. If we're going to deal with political conflict-solving of conflicts, if we're going to understand these new groups which are coming from bottom-up, supported by technology, which is available to all, we diplomats cannot be sitting back in the banquets believing that we are doing interstate relations. We have to connect with these profound changes.
Quelles leçons pouvons-nous donc tirer de tout cela? Le dialogue, ce n'est pas facile : ni entre les individius, ni entre les groupes, ni entre les gouvernements, mais il est primordial de le faire. Si nous voulons gérer les conflits grâce à la politique, si nous voulons comprendre ces nouveaux groupes qui émergent du peuple, soutenus par des technologies qui sont accessibles à tous, nous, diplomates, ne pouvons rester assis lors des banquets croyant que nous entretenons des relations interétatiques. Nous devons nous mettre en contact avec ces profonds changements.
And what is dialogue really about? When I enter into dialogue, I really hope that the other side would pick up my points of view, that I would impress upon them my opinions and my values. I cannot do that unless I send the signals that I will be open to listen to the other side's signals. We need a lot more training on how to do that and a lot more practice on how that can take problem-solving forward. We know from our personal experiences that it's easy sometimes just to walk, and sometimes you may need to fight. And I wouldn't say that is the wrong thing in all circumstances. Sometimes you have to. But that strategy seldom takes you very far. The alternative is a strategy of engagement and principled dialogue. And I believe we need to strengthen this approach in modern diplomacy, not only between states, but also within states.
En quoi consiste vraiment le dialogue? Lorsque j'engage un dialogue, j'espère réellement que mon opposant prendra bonne note de mes points de vue, que je saurai les imprégner de mes opinions et de mes valeurs. Je ne peux y parvenir que si je leur envoie le signal que je suis moi-même ouvert à recevoir leur signal. Nous avons besoin de beaucoup plus d'entraînement, de beaucoup plus de pratique pour pouvoir faire avancer la résolution de problèmes. Nos expériences personnelles nous ont appris qu'il est parfois facile de seulement s'éloigner et qu'il est parfois nécessaire de nous battre. Et je ne dirai pas que se battre soit la mauvaise solution en toutes circonstances. Il faut parfois se battre. Mais c'est une stratégie qui nous mène rarement bien loin. L'autre option est celle d'une stratégie de l'engagement et du dialogue fondé sur les principes. Et je crois que nous devons renforcer cette approche dans la diplomatie moderne, pas seulement entre les États, mais aussi à l'intérieur de ceux-ci.
We are seeing some new signs. We could never have done the convention against anti-personnel landmines and the convention that is banning cluster munitions unless we had done diplomacy differently, by engaging with civil society. All of a sudden, NGOs were not only standing in the streets, crying their slogans, but they were taking [them] into the negotiations, partly because they represented the victims of these weapons. And they brought their knowledge. And there was an interaction between diplomacy and the power coming bottom-up. This is perhaps a first element of a change. In the future, I believe, we should draw examples from these different illustrations, not to have diplomacy which is disconnected from people and civil society.
Nous observons de nouveaux signes. Nous n'aurions jamais pu ratifier la convention sur les mines antipersonnel ni la convention sur les armes à sous-munitions si nous n'avions pas opté pour une diplomatie différente, en faisant participer la société civile. Soudainement, les ONG n'étaient pas seulement descendus dans la rue, scandant leurs slogans, mais ils prenaient aussi part aux négociations, en partie parce qu'ils représentaient les victimes de ces armes. Ils ont aussi apporté leur expertise à la table de négociations. Il y avait une interaction entre la diplomatie et le pouvoir populaire. Il s'agit là peut-être d'un premier élément de changement. À l'avenir, selon moi, il faudrait prendre exemple sur ces différents événements pour éviter une diplomatie qui soit déconnectée du peuple et de la société civile.
And we have to go also beyond traditional diplomacy to the survival issue of our times, climate change. How are we going to solve climate change through negotiations, unless we are able to make civil society and people, not part of the problem, but part of the solution? It is going to demand an inclusive process of diplomacy very different from the one we are practicing today as we are heading to new rounds of difficult climate negotiations, but when we move toward something which has to be much more along a broad mobilization. It's crucial to understand, I believe, because of technology and because of globalization, societies from bottom-up.
Il nous faut aussi aller au-delà de la diplomatie traditionnelle pour aborder la question de survie de notre époque : le changement climatique. Comment pourrons-nous résoudre le problème du changement climatique par des négociations autrement qu'en faisant du peuple et de la société civile non pas une partie du problème, mais une partie de la solution? Cela exigera un processus diplomatique inclusif, très différent de celui que nous utilisons actuellement, au moment où nous nous dirigeons vers de nouvelles rondes de négociations sur le climat. Nous nous dirigeons cependant vers quelque chose qui doit ressembler beaucoup plus à une mobilisation générale. Il est crucial de comprendre, à mon avis, en raison des technologies et de la mondialisation, les sociétés de leur base à leur sommet.
We as diplomats need to know the social capital of communities. What is it that makes people trust each other, not only between states, but also within states? What is the legitimacy of diplomacy, of the the solution we devise as diplomats if they cannot be reflected and understood by also these broader forces of societies that we now very loosely call groups?
Nous, à titre de diplomates, devons connaître le capital social des collectivités. Qu'est-ce qui incite les peuples à se faire confiance, non seulement entre les différents États, mais aussi au sein même de ces États? Quelle est la légitimité de la diplomatie, de la solution que nous élaborons en tant que diplomates, si elle ne peut pas être reflétée et comprise par ces forces sociales plus larges que nous qualifions maintenant très librement de « groupes »?
The good thing is that we are not powerless. We have never had as many means of communication, means of being connected, means of reaching out, means of including. The diplomatic toolbox is actually full of different tools we can use to strengthen our communication. But the problem is that we are coming out of a decade where we had a fear of touching it. Now, I hope, in the coming years, that we are able to demonstrate through some concrete examples that fear is receding and that we can take courage from that alliance with civil society in different countries to support their problem-solving, among the Afghans, inside the Palestinian population, between the peoples of Palestine and Israel.
Soulignons le fait que nous ne sommes pas impuissants. Jamais n'avons-nous eu autant de moyens de communication, de moyens d'être connectés, de s'ouvrir sur les autres, d'outils d'inclusion. La boîte à outils diplomatique est en fait remplie d'outils mis à notre disposition pour renforcer cette communication. Le problème, c'est que nous sortons d'une décennie au cours de laquelle nous avions peur de toucher à cette boîte. J'espère maintenant qu'à l'avenir, nous serons en mesure de démontrer, par des exemples concrets, que cette peur s'estompe, que cette alliance avec la société civile de différents pays nous a donné le courage d'appuyer leur résolution de problèmes, que ce soit chez les Afghans, au sein de la population palestinienne, aussi entre les peuples israélien et palestinien.
And as we try to understand this broad movement across the Arab world, we are not powerless. We need to improve the necessary skills, and we need the courage to use them. In my country, I have seen how the council of Islamist groups and Christian groups came together, not as a government initiative, but they came together on their own initiative to establish contact and dialogue in times where things were pretty low-key tension. And when tension increased, they already had that dialogue, and that was a strength to deal with different issues.
Et pendant que nous tentons de comprendre ce vaste mouvement qui s'active partout dans le monde arabe, nous ne sommes pas impuissants. Il faut perfectionner les aptitudes nécessaires et encourager leur utilisation. J'ai vu, dans mon pays, de quelle façon le conseil des groupes islamistes et le conseil des groupes chrétiens se sont réunis, non pas à l'initiative du gouvernement, mais bien de leur propre initiative, pour établir un contact et un dialogue à un moment où il n'y avait pourtant à peu près pas de tensions. Lorsque les tensions ont augmenté, ils avaient déjà engagé un dialogue, ce qui leur donnait un avantage pour aborder différentes questions.
Our modern Western societies are more complex than before, in this time of migration. How are we going to settle and build a bigger "We" to deal with our issues if we don't improve our skills of communication? So there are many reasons, and for all of these reasons, this is time and this is why we must talk.
Nos sociétés occidentales modernes sont plus complexes que jamais, en cette époque de migration. Comment allons-nous établir et construire un « Nous » plus grand pour résoudre nos problèmes si nous n'améliorons pas nos aptitudes à communiquer? Il existe une multitude de raisons et pour toutes ces raisons, le temps est maintenant venu et voilà pourquoi nous devons discuter.
Thank you for your attention.
Je vous remercie de votre attention.
(Applause)
(applaudissements)