I have to say that I'm very glad to be here. I understand we have over 80 countries here, so that's a whole new paradigm for me to speak to all of these countries.
Je dois dire que je suis très heureux d'être ici. On m'a dit qu'il y a plus de 80 pays présents, c'est donc un paradigme totalement nouveau pour moi de parler à tous ces pays.
In each country, I'm sure you have this thing called the parent-teacher conference. Do you know about the parent-teacher conference? Not the ones for your kids, but the one you had as a child, where your parents come to school and your teacher talks to your parents, and it's a little bit awkward. Well, I remember in third grade, I had this moment where my father, who never takes off from work, he's a classical blue collar, a working-class immigrant person, going to school to see his son, how he's doing, and the teacher said to him, he said, "You know, John is good at math and art." And he kind of nodded, you know? The next day I saw him talking to a customer at our tofu store, and he said, "You know, John's good at math." (Laughter)
Dans chaque pays, je suis sûr que vous avez ce qu'on appelle la réunion parents-professeurs. Vous connaissez la réunion parents-professeurs ? Pas celles pour vos enfants, mais celle que vous avez eue quand vous étiez enfant, lorsque vos parents viennent à l'école, et votre professeur parle à vos parents, et c'est un peu délicat. Eh bien, je me souviens qu'en CE 2, j'ai vécu ce moment, où mon père, qui ne quittait jamais son travail, c'était un col bleu classique, un immigré de la classe ouvrière, est allé à l'école pour voir son fils, comment il se débrouille, et le professeur s'est adressé à lui, il a dit, "Vous savez, John est bon en maths et en dessin." Et il a semblé approuver, vous voyez ? Le jour suivant, je l'ai vu parler à un client dans notre magasin de tofu, et il a dit, "Vous savez, John est bon en maths." (Rires)
And that always stuck with me all my life. Why didn't Dad say art? Why wasn't it okay? Why? It became a question my entire life, and that's all right, because being good at math meant he bought me a computer, and some of you remember this computer, this was my first computer. Who had an Apple II? Apple II users, very cool. (Applause) As you remember, the Apple II did nothing at all. (Laughter) You'd plug it in, you'd type in it and green text would come out. It would say you're wrong most of the time. That was the computer we knew. That computer is a computer that I learned about going to MIT, my father's dream. And at MIT, however, I learned about the computer at all levels, and after, I went to art school to get away from computers, and I began to think about the computer as more of a spiritual space of thinking. And I was influenced by performance art -- so this is 20 years ago. I made a computer out of people. It was called the Human Powered Computer Experiment. I have a power manager, mouse driver, memory, etc., and I built this in Kyoto, the old capital of Japan. It's a room broken in two halves. I've turned the computer on, and these assistants are placing a giant floppy disk built out of cardboard, and it's put into the computer. And the floppy disk drive person wears it. (Laughter) She finds the first sector on the disk, and takes data off the disk and passes it off to, of course, the bus. So the bus diligently carries the data into the computer to the memory, to the CPU, the VRAM, etc., and it's an actual working computer. That's a bus, really. (Laughter) And it looks kind of fast. That's a mouse driver, where it's XY. (Laughter) It looks like it's happening kind of quickly, but it's actually a very slow computer, and when I realized how slow this computer was compared to how fast a computer is, it made me wonder about computers and technology in general.
Et ça m'est toujours resté, toute ma vie. Pourquoi Papa n'a pas dit "Dessin" ? Pourquoi n'était-ce pas bien ? Pourquoi ? Je me suis posé cette question tout le reste de ma vie, et c'est bien ainsi, parce qu'être bon en maths l'a conduit à m'acheter un ordinateur, et certains d'entre vous se souviennent de cet ordinateur, c'était mon tout premier. Qui a eu un Apple II ? Les utilisateurs d'Apple II, super. (Applaudissements) Comme vous le savez, l'Apple II ne faisait strictement rien. (Rires) On le branchait, on frappait le clavier, et un texte apparaissait en vert. La plupart du temps, il vous disait que vous vous étiez trompé. C'était l'ordinateur tel qu'on le connaissait alors. C'est un ordinateur que j'ai étudié, quand je suis allé au MIT, le rêve de mon père. Et pourtant, au MIT, j'ai étudié les ordinateurs à tous les niveaux, et ensuite je suis allé à l'école des beaux-arts pour m'éloigner des ordinateurs, et j'ai commencé à les voir plutôt comme des lieux spirituels de réflexion. J'étais influencé par les performances artistiques - c'était il y a 20 ans. J'ai fabriqué un ordinateur fait de gens. Ça s'appelait le Projet d'Ordinateur Humain. J'avais un gestionnaire de l'alimentation, un gestionnaire de la souris, de la mémoire, etc, et j'ai réalisé ça à Kyoto, l'ancienne capitale du Japon. C'est une pièce divisée en deux parties. J'ai allumé l'ordinateur, et ces assistants mettent une disquette géante, faite en carton, elle est introduite dans l'ordinateur. Et la personne gestionnaire de disquettes l'enfile. (Rires) Elle trouve le premier secteur sur la disquette, elle prends des données sur la disquette, et les transmets évidemment au bus. Le bus s'emploie à apporter les données à la mémoire de l’ordinateur, à l'UC, la VRAM, etc, et ça fait un vrai ordinateur qui marche. C'est un bus, vraiment. (Rires) Ça a l'air assez rapide. Voici un gestionnaire de souris, qui est en XY. (Rires) Ça a l'air d'aller assez vite, mais en réalité, c'est un ordinateur très lent, et quand j'ai réalisé à quel point il était lent, comparé à la rapidité habituelle d'un ordinateur, cela m'a fait réfléchir sur les ordinateurs, et la technologie en général.
And so I'm going to talk today about four things, really. The first three things are about how I've been curious about technology, design and art, and how they intersect, how they overlap, and also a topic that I've taken on since four years ago I became the President of Rhode Island School of Design: leadership. And I'll talk about how I've looked to combine these four areas into a kind of a synthesis, a kind of experiment.
Je vais vous parler aujourd'hui de quatre choses, en définitive. Les trois premières parlent de ma curiosité pour de la technologie, le design et l'art, et comment ils se croisent, comment ils se rencontrent ; et la dernière parle d'un sujet auquel je m'intéresse depuis que je suis devenu le Président de l'Ecole du Design de Rhode Island : la direction. Je vais vous raconter comment j'ai cherché à combiner ces quatre domaines dans une sorte de synthèse, une sorte d'expérience.
So starting from technology, technology is a wonderful thing. When that Apple II came out, it really could do nothing. It could show text and after we waited a bit, we had these things called images. Remember when images were first possible with a computer, those gorgeous, full-color images? And then after a few years, we got CD-quality sound. It was incredible. You could listen to sound on the computer. And then movies, via CD-ROM. It was amazing. Remember that excitement? And then the browser appeared. The browser was great, but the browser was very primitive, very narrow bandwidth. Text first, then images, we waited, CD-quality sound over the Net, then movies over the Internet. Kind of incredible. And then the mobile phone occurred, text, images, audio, video. And now we have iPhone, iPad, Android, with text, video, audio, etc. You see this little pattern here? We're kind of stuck in a loop, perhaps, and this sense of possibility from computing is something I've been questioning for the last 10 or so years, and have looked to design, as we understand most things, and to understand design with our technology has been a passion of mine. And I have a small experiment to give you a quick design lesson.
Pour commencer par la technologie, la technologie est une chose merveilleuse. Quand cet Apple II est sorti, il ne pouvait vraiment rien faire. Il pouvait afficher du texte, après avoir attendu un peu, on a eu ces chose appelées des images. Vous vous rappelez, quand on a pu enfin avoir des images sur un ordinateur, ces magnifiques images pleines de couleurs ? Puis, après quelques années, on a eu du son de qualité CD. C'était incroyable. On pouvait écouter du son sur un ordinateur. Puis des films, par les CD-ROM. C'était époustouflant. Vous vous rappelez de cet enthousiasme ? Puis le navigateur est apparu. Le navigateur était bien, mais il était très primitif, avec une bande passante très étroite. D'abord du texte, puis des images, on a attendu, puis du son de qualité CD sur Internet, puis des films sur Internet. Plutôt incroyable. Et puis le téléphone mobile est apparu, textes, images, audio, vidéo. Et maintenant, nous avons l'iPhone, l'iPad, Android, avec du texte, de la vidéo, de l'audio, etc. Vous voyez le schéma, là ? Nous tournons en rond, peut-être, et la question de ce qu'il est possible de faire avec un ordinateur est quelque chose que j'explore depuis une dizaine d'années, et je me suis intéressé au design, puisque nous comprenons tant de choses, comprendre le design au travers de notre technologie a été l'une de mes passions. J'ai une petite expérience pour vous donner une rapide leçon de design.
Designers talk about the relationship between form and content, content and form. Now what does that mean? Well, content is the word up there: fear. It's a four-letter word. It's a kind of a bad feeling word, fear. Fear is set in Light Helvetica, so it's not too stressful, and if you set it in Ultra Light Helvetica, it's like, "Oh, fear, who cares?" Right? (Laughter) You take the same Ultra Light Helvetica and make it big, and like, whoa, that hurts. Fear. So you can see how you change the scale, you change the form. Content is the same, but you feel differently. You change the typeface to, like, this typeface, and it's kind of funny. It's like pirate typeface, like Captain Jack Sparrow typeface. Arr! Fear! Like, aww, that's not fearful. That's actually funny. Or fear like this, kind of a nightclub typeface. (Laughter) Like, we gotta go to Fear. (Laughter) It's, like, amazing, right? (Laughter) (Applause) It just changes the same content. Or you make it -- The letters are separated apart, they're huddled together like on the deck of the Titanic, and you feel sorry for the letters, like, I feel the fear. You feel for them. Or you change the typeface to something like this. It's very classy. It's like that expensive restaurant, Fear. I can never get in there. (Laughter) It's just amazing, Fear. But that's form, content.
Les designers parlent de la relation entre la forme et le fond, le fond et la forme. Qu'est-ce que cela veut dire au juste ? Eh bien, le fond, c'est ce mot, là : FEAR (PEUR) C'est un mot de quatre lettres. C'est plutôt un mot négatif, PEUR. PEUR est écrit en Helvetica maigre, alors il n'est pas trop inquiétant, et si vous l'écrivez en Helvetica ultra maigre, ça donne, "Oh, la peur, on s'en fiche. " Non ? (Rires) Vous prenez les mêmes Helvetica ultra maigres, et vous les grossissez, et c'est genre, "Whaou, ça fait mal." La peur. Comme vous le voyez, si on change l'échelle, on change la forme. Le fond est le même, mais on le perçoit différemment. Vous changez les caractères pour, par exemple, ces caractères, et c'est plutôt drôle. C'est comme une écriture de pirates, comme l'écriture du capitaine Jack Sparrow. Arrgh ! La peur ! Genre, "Oh, ça n'est pas effrayant. C'est drôle, en fait." Ou alors la peur de cette façon, comme une écriture de boîte de nuit (Rires) Genre, "Il faut absolument aller à La Peur." (Rires) C'est assez stupéfiant, non ? (Rires) (Applaudissements) Ça modifie complètement le contenu de départ. Ou encore, à votre guise - On sépare les lettres, puis on les serre les unes contre les autres, comme sur le pont du Titanic, et vous avez pitié de ces lettres, genre, "J'ai peur pour elles." Vous avez pitié d'elles. Ou alors on change les caractères pour ce genre là. C'est très classe. On dirait un restaurant de luxe, La Peur. Je ne pourrais jamais y entrer. (Rires) C'est juste stupéfiant, la peur. Mais c'est le fond et la forme.
If you just change one letter in that content, you get a much better word, much better content: free. "Free" is a great word. You can serve it almost any way. Free bold feels like Mandela free. It's like, yes, I can be free. Free even light feels kind of like, ah, I can breathe in free. It feels great. Or even free spread out, it's like, ah, I can breathe in free, so easily. And I can add in a blue gradient and a dove, and I have, like, Don Draper free. (Laughter) So you see that -- form, content, design, it works that way. It's a powerful thing. It's like magic, almost, like the magicians we've seen at TED. It's magic. Design does that.
Si on change juste une lettre dans ce contenu, on obtient un bien meilleur mot, un bien meilleur contenu : FREE (libre). "Libre" est un super mot. On peut le servir à toutes les sauces. Libre en gras fait penser à Mandela libre. C'est genre, "Oui, je peux être libre". Même en maigre, libre donne l'impression de, "Ah, je peux respirer librement." Ça a l'air super. Ou même, libre étalé, c'est genre, "Ah, je peux respirer librement, si facilement." Et je peux ajouter un dégradé bleu, et une colombe, et j'obtiens, genre, libre à la Don Draper. (Rires) Vous voyez : la forme, le fond, le design, c'est comme ça que ça marche. C'est une chose puissante. C'est presque comme de la magie, comme le magicien que nous avons vu à TED. C'est magique. C'est le design qui fait ça.
And I've been curious about how design and technology intersect, and I'm going to show you some old work I never really show anymore, to give you a sense of what I used to do. So -- yeah. So I made a lot of work in the '90s. This was a square that responds to sound. People ask me why I made that. It's not clear. (Laughter) But I thought it'd be neat for the square to respond to me, and my kids were small then, and my kids would play with these things, like, "Aaah," you know, they would say, "Daddy, aaah, aaah." You know, like that. We'd go to a computer store, and they'd do the same thing. And they'd say, "Daddy, why doesn't the computer respond to sound?" And it was really at the time I was wondering why doesn't the computer respond to sound? So I made this as a kind of an experiment at the time.
Je me suis interrogé sur la façon dont le design et la technologie se rencontrent, et je vais vous montrer un ancien travail que je ne montre plus vraiment, pour vous donner une idée de ce que je faisais autrefois. Alors... Oui. J'ai réalisé beaucoup de travaux dans les années 90. Voici un carré qui réponds au son. Les gens me demandent pourquoi j'ai fait ça. Ce n'est pas évident. (Rires) Mais j'ai pensé que ce serait chouette si le carré me répondait, et mes enfants étaient petits à cette époque, et ils jouaient avec ces trucs, en faisant "Aaah", vous voyez, ils disaient "Papa, Aaah, Aaah". Vous voyez, comme ça. Si on allait dans une boutique d'informatique, ils faisaient la même chose. Et ils me demandaient :"Papa, pourquoi l'ordinateur ne réponds pas au son ? " C'était justement à l'époque où je me demandais pourquoi les ordinateurs ne répondaient pas au son. J'ai donc fait ça comme une sorte d'expérience, à l'époque.
And then I spent a lot of time in the space of interactive graphics and things like this, and I stopped doing it because my students at MIT got so much better than myself, so I had to hang up my mouse. But in '96, I made my last piece. It was in black and white, monochrome, fully monochrome, all in integer mathematics. It's called "Tap, Type, Write." It's paying a tribute to the wonderful typewriter that my mother used to type on all the time as a legal secretary. It has 10 variations. (Typing noise) (Typing noise) There's a shift. Ten variations. This is, like, spin the letter around. (Typing noises) This is, like, a ring of letters. (Typing noises) This is 20 years old, so it's kind of a -- Let's see, this is — I love the French film "The Red Balloon." Great movie, right? I love that movie. So, this is sort of like a play on that. (Typing noises) (Typewriter bell) It's peaceful, like that. (Laughter) I'll show this last one. This is about balance, you know. It's kind of stressful typing out, so if you type on this keyboard, you can, like, balance it out. (Laughter) If you hit G, life's okay, so I always say, "Hit G, and it's going to be all right. Thank you. (Applause) Thank you.
J'ai ensuite passé beaucoup de temps dans le domaine des graphiques interactifs, et des choses du même genre, et je me suis arrêté d'en faire parce que mes étudiants au MIT sont devenus tellement meilleurs que moi, que j'ai dû raccrocher ma souris. Mais en 96, j'ai fait ma dernière œuvre. Elle était en noir et blanc, monochrome, intégralement monochrome, toute en mathématiques intégrales. Elle s'appelle "Tapoter, Taper, Écrire". C'est un hommage à la merveilleuse machine à écrire sur laquelle ma mère tapait sans arrêt quand elle était secrétaire juridique. Elle a 10 variations. (Bruit de clavier) (Bruit de clavier) Il y a une touche majuscule. Dix variations. Voici, genre, faire tourner les lettres. (Bruit de clavier) Voici, genre, un anneau de lettres. (Bruit de clavier) C'est vieux de 20 ans, alors c'est plutôt... Voyons, c'est ... J'adore le film français "Le Ballon Rouge". Grand film, non ? J'adore ce film. Alors, c'est comme une sorte de jeu avec ça. (Bruits de clavier) (Sonnerie de machine à écrire) C'est paisible, comme ceci. (Rires) Je vous en montre un dernier. Ça traite d'équilibre, vous voyez. C'est plutôt stressant d'écrire à la machine, alors si vous tapez sur ce clavier, vous pouvez, genre, équilibrer. (Rires) Si vous touchez "G", la vie est belle, c'est ce que je dis toujours, "Touchez G, et tout ira bien." Merci. (Applaudissements) Merci.
So that was 20 years ago, and I was always on the periphery of art. By being President of RISD I've gone deep into art, and art is a wonderful thing, fine art, pure art. You know, when people say, "I don't get art. I don't get it at all." That means art is working, you know? It's like, art is supposed to be enigmatic, so when you say, like, "I don't get it," like, oh, that's great. (Laughter) Art does that, because art is about asking questions, questions that may not be answerable.
C'était il y a 20 ans, et j'étais toujours à la périphérie de l'art. En devenant président de RISD, je suis profondément entré dans l'art, et l'art est une chose merveilleuse, les beaux arts, l'art pur. Vous voyez, quand les gens disent, "Je ne comprends pas l'art. Je n'y comprends rien.", cela signifie que l'art fonctionne, vous voyez ? C'est à dire, l'art est supposé être énigmatique, alors quand on dit, genre, "Je n'y comprends rien", eh bien, c'est super ! (Rires) L'art provoque cela, parce que l'art consiste à poser des questions, des questions qui n'ont peut-être pas de réponse.
At RISD, we have this amazing facility called the Edna Lawrence Nature Lab. It has 80,000 samples of animal, bone, mineral, plants. You know, in Rhode Island, if an animal gets hit on the road, they call us up and we pick it up and stuff it.
A RISD, nous avons cet incroyable équipement, le Labo Naturel Edna Lawrence. Il recèle 80 000 échantillons d'animaux, d'os, de minéraux, de plantes. Vous voyez, à Rhode Island, si un animal est tué par une voiture, on nous appelle, et on vient le ramasser pour l'empailler.
And why do we have this facility? Because at RISD, you have to look at the actual animal, the object, to understand its volume, to perceive it. At RISD, you're not allowed to draw from an image. And many people ask me, John, couldn't you just digitize all this? Make it all digital? Wouldn't it be better? And I often say, well, there's something good to how things used to be done. There's something very different about it, something we should figure out what is good about how we did it, even in this new era. And I have a good friend, he's a new media artist named Tota Hasegawa. He's based in London, no, actually it's in Tokyo, but when he was based in London, he had a game with his wife. He would go to antique shops, and the game was as such: When we look at an antique we want, we'll ask the shopkeeper for the story behind the antique, and if it's a good story, we'll buy it. So they'd go to an antique shop, and they'd look at this cup, and they'd say, "Tell us about this cup." And the shopkeeper would say, "It's old." (Laughter) "Tell us more." "Oh, it's really old." (Laughter) And he saw, over and over, the antique's value was all about it being old. And as a new media artist, he reflected, and said, you know, I've spent my whole career making new media art. People say, "Wow, your art, what is it?" It's new media. And he realized, it isn't about old or new. It's about something in between. It isn't about "old," the dirt, "new," the cloud. It's about what is good. A combination of the cloud and the dirt is where the action is at. You see it in all interesting art today, in all interesting businesses today. How we combine those two together to make good is very interesting.
Pourquoi avons nous cet équipement ? Parce qu'à RISD, vous devez observer le vrai animal, l'objet, pour comprendre son volume, pour le percevoir. A RISD, vous n'êtes pas autorisé à dessiner à partir d'une image. Beaucoup de gens me demandent, John, est-ce que vous ne pourriez pas simplement numériser tout ça ? Tout transférer en numérique ? Est-ce que ce ne serait pas mieux ? Et je réponds souvent, eh bien, il y a du bon dans la façon dont on faisait les choses autrefois. Il y a là quelque chose de très différent, quelque chose que nous devrions comprendre quant à ce qui est bon dans la façon dont nous le faisions avant, même à notre époque nouvelle. J'ai un bon ami, c'est un artiste qui utilise les nouveaux médias, il s'appelle Tota Hasegawa. Il est basé à Londres. Non, en fait c'est à Tokyo, mais quand il était basé à Londres, il avait un jeu avec sa femme. Il allait chez des antiquaires, et le jeu était le suivant : Quand il voyait une antiquité dont il avait envie, il demandait à l'antiquaire l'histoire cachée derrière l'objet, et si c'était une bonne histoire, il l'achetait. Ils allaient donc chez un antiquaire, ils regardaient une tasse, et ils disaient : "Parlez-nous de cette tasse." Et l'antiquaire disait : "Elle est ancienne." (Rires) "Dites-nous en plus." "Oh, elle est vraiment très ancienne". (Rires) Et il s'est aperçu, à force, que la valeur de l'antiquité était entièrement liée à son ancienneté. Et en tant qu'artiste utilisant les nouveaux médias, il a réfléchi, et il a dit, vous savez, j'ai passé toute ma carrière à faire de l'art avec les nouveaux médias. Les gens disent, "Waouh, vos œuvres, qu'est-ce que c'est ?" Ce sont les nouveaux médias. Et il a réalisé que ce n'est pas une question d'ancienneté ou de nouveauté. Il s'agit de quelque chose entre les deux. Il ne s'agit pas de "l'ancien", la poussière, "le nouveau", le nuage. Il s'agit de ce qui est bon. Une combinaison du nuage et de la poussière, c'est vers quoi on essaie de tendre. On voit cela dans tout l'art intéressant d'aujourd'hui, dans toutes les entreprises intéressantes d'aujourd'hui. La façon dont on combine ces deux choses là pour bien faire est très intéressante.
So art makes questions, and leadership is something that is asking a lot of questions. We aren't functioning so easily anymore. We aren't a simple authoritarian regime anymore. As an example of authoritarianism, I was in Russia one time traveling in St. Petersburg, at a national monument, and I saw this sign that says, "Do Not Walk On The Grass," and I thought, oh, I mean, I speak English, and you're trying to single me out. That's not fair. But I found a sign for Russian-speaking people, and it was the best sign ever to say no. It was like, "No swimming, no hiking, no anything." My favorite ones are "no plants." Why would you bring a plant to a national monument? I'm not sure. And also "no love." (Laughter) So that is authoritarianism. And what is that, structurally? It's a hierarchy. We all know that a hierarchy is how we run many systems today, but as we know, it's been disrupted. It is now a network instead of a perfect tree. It's a heterarchy instead of a hierarchy. And that's kind of awkward.
L'art fabrique des questions, et l'art de gouverner est quelque chose qui pose beaucoup de questions. On ne fonctionne plus si facilement qu'autrefois. Nous ne sommes plus un simple régime autoritaire. En parlant d'autoritarisme, je suis allé une fois en Russie, en voyage à St-Petersbourg, j'ai visité un monument national, et j'ai vu ce panneau qui disait, "Interdiction de marcher sur l'herbe", et j'ai pensé, oh, je veux dire, je parle anglais, et on essaie de me discriminer. Ce n'est pas juste. Mais j'ai trouvé un panneau pour les russophones, et c'était le champion toutes catégories des panneaux pour dire non. C'était genre, "Défense de nager, défense de se promener, défense de tout." Mes préférés sont "Interdit aux plantes". Pourquoi voudrait on apporter une plante dans un monument national ? Je n'en sais rien. Et aussi "Défense d'aimer". (Rires) C'est cela l'autoritarisme. Et en quoi cela consiste-t-il, structurellement ? C'est une hiérarchie. Nous savons tous que c'est ainsi que fonctionnent beaucoup de nos systèmes aujourd'hui, mais, comme on le sait, il y a eu une rupture. C'est maintenant un réseau plutôt qu'une pyramide parfaite. C'est une hétérarchie plutôt qu'une hiérarchie. Et c'est assez compliqué.
And so today, leaders are faced with how to lead differently, I believe. This is work I did with my colleague Becky Bermont on creative leadership. What can we learn from artists and designers for how to lead? Because in many senses, a regular leader loves to avoid mistakes. Someone who's creative actually loves to learn from mistakes. A traditional leader is always wanting to be right, whereas a creative leader hopes to be right. And this frame is important today, in this complex, ambiguous space, and artists and designers have a lot to teach us, I believe.
Aujourd'hui, les dirigeants sont confrontés à la question de comment diriger différemment, je crois. Voici un travail que j'ai réalisé avec ma collègue Becky Bermont sur le thème de la direction créative. Que pouvons-nous apprendre des artistes et des designers sur l'art de diriger ? Parce que, en général, un dirigeant classique aime éviter les erreurs. Quelqu'un de créatif aime effectivement apprendre de ses erreurs. Un dirigeant traditionnel veut toujours avoir raison, alors qu'un dirigeant créatif espère avoir raison. Ce cadre est important aujourd'hui, dans ce domaine complexe, ambigu, et les artistes et les designers ont beaucoup à nous apprendre, je crois.
And I had a show in London recently where my friends invited me to come to London for four days to sit in a sandbox, and I said great. And so I sat in a sandbox for four days straight, six hours every day, six-minute appointments with anyone in London, and that was really bad. But I would listen to people, hear their issues, draw in the sand, try to figure things out, and it was kind of hard to figure out what I was doing. You know? It's all these one-on-one meetings for like four days. And it felt kind of like being president, actually. I was like, "Oh, this my job. President. I do a lot of meetings, you know?" And by the end of the experience, I realized why I was doing this. It's because leaders, what we do is we connect improbable connections and hope something will happen, and in that room I found so many connections between people across all of London, and so leadership, connecting people, is the great question today. Whether you're in the hierarchy or the heterarchy, it's a wonderful design challenge.
J'ai donné une performance récemment à Londres, où mes amis m'ont invité à venir pendant quatre jours pour rester assis dans un bac à sable, et j'ai dit, super. Je suis donc resté assis dans un bac à sable quatre jours d'affilé, six heures par jour, pour des rendez-vous de six minutes avec n'importe qui à Londres, et ça a été vraiment terrible. Mais j'ai écouté les gens, j'ai entendu leurs problèmes, dessiné dans le sable, essayé de comprendre, et c'était assez dur de comprendre ce que je faisais. Vous voyez ? Tous ces tête-à-têtes pendant quatre jours. En fait, ça ressemblait un peu à être président. J'étais genre, "Oh, c'est mon travail. Président. J'ai beaucoup de rendez-vous, vous voyez ?" Et à la fin de l'expérience, j'ai réalisé pourquoi je faisais ça. C'est parce que nous les dirigeants, ce que nous faisons, c'est de créer des connexions improbables, et d'espérer que quelque chose se produise, et dans cette pièce, j'ai découvert tant de connexions entre les gens à travers tout Londres. L'art de diriger, en connectant les gens, est la grande question de notre époque. Que vous soyez dans la hiérarchie ou dans l'héterarchie, c'est un merveilleux défi de design.
And one thing I've been doing is doing some research on systems that can combine technology and leadership with an art and design perspective. Let me show you something I haven't shown anywhere, actually. So what this is, is a kind of a sketch, an application sketch I wrote in Python. You know how there's Photoshop? This is called Powershop, and the way it works is imagine an organization. You know, the CEO isn't ever at the top. The CEO's at the center of the organization. There may be different subdivisions in the organization, and you might want to look into different areas. For instance, green are areas doing well, red are areas doing poorly. You know, how do you, as the leader, scan, connect, make things happen? So for instance, you might open up a distribution here and find the different subdivisions in there, and know that you know someone in Eco, over here, and these people here are in Eco, the people you might engage with as CEO, people going across the hierarchy. And part of the challenge of the CEO is to find connections across areas, and so you might look in R&D, and here you see one person who crosses the two areas of interest, and it's a person important to engage. So you might want to, for instance, get a heads-up display on how you're interacting with them. How many coffees do you have? How often are you calling them, emailing them? What is the tenor of their email? How is it working out? Leaders might be able to use these systems to better regulate how they work inside the heterarchy. You can also imagine using technology like from Luminoso, the guys from Cambridge who were looking at deep text analysis. What is the tenor of your communications?
L'une de mes activités est de faire des recherches sur des systèmes qui peuvent combiner la technologie et la direction avec le point de vue de l'art et du design. Je vais vous montrer quelque chose que je n'ai jamais montré nulle part, en fait. C'est une sorte de schéma, une application sous forme de schéma, que j'ai écrit sous Python. Vous connaissez Photoshop ? Ceci est appelé Powershop, et ça fonctionne comme ça : imaginez une organisation. Vous savez, le PDG n'est pas toujours au sommet. Le PDG est au centre de l'organisation. Il peut y avoir différentes subdivisions dans l'organisation, et vous pouvez vouloir observer différents secteurs. Par exemple, les secteurs en vert marchent bien, alors que ceux en rouge ne marchent pas. Comment faites-vous, en tant que dirigeant, pour analyser, pour connecter, pour faire que des choses se produisent ? Par exemple, vous pouvez ouvrir une répartition là, et voir les différentes subdivisions qui s'y trouvent, et découvrir que vous connaissez quelqu'un en Eco, ici, et ces gens là sont en Eco, les gens que vous devriez contacter en tant que PDG, des gens présents à tous les échelons de la hiérarchie. Une part de la difficulté pour un PDG, c'est de trouver des connexions d'un secteur à l'autre, alors vous pouvez regarder dans le secteur R&D, et vous y voyez une personne qui couvre les deux champs d'intérêt, et avec qui il est donc important de discuter. Vous pouvez avoir envie, par exemple, d'avoir un tableau de bord de la façon dont vous interagissez avec ces personnes. Combien de fois prenez-vous un café avec elles ? A quelle fréquence est-ce que vous les appelez, leur envoyez des mails ? Quelle est la teneur générale de leurs mails ? Comment est-ce que cela se règle ? Les dirigeants pourraient utiliser ces systèmes pour mieux contrôler la façon dont ils fonctionnent au sein de la hiérarchie. On peut aussi imaginer d'utiliser une technologie du genre de celle de Luminoso, les gars de Cambridge qui ont étudié l'analyse de texte approfondie. Quelle est la teneur générale de vos communications ?
So these kind of systems, I believe, are important. They're targeted social media systems around leaders. And I believe that this kind of perspective will only begin to grow as more leaders enter the space of art and design, because art and design lets you think like this, find different systems like this, and I've just begun thinking like this, so I'm glad to share that with you. So in closing, I want to thank all of you for your attention. Thanks very much. (Applause) (Applause)
Les systèmes de ce genre sont importants, je crois. Ce sont des systèmes de médias sociaux qui sont définis pour les dirigeants. Et je crois que cette façon d'aborder les choses ne fera que se généraliser, au fur et à mesure que de nouveaux dirigeants rejoindront le monde de l'art et du design, parce que l'art et le design vous conduisent à penser de cette manière, à inventer de nouveaux systèmes comme celui-ci. Je viens seulement de commencer à penser de cette manière, et c'est pourquoi je suis heureux de partager cela avec vous. Pour conclure, je voudrais remercier chacun de vous pour son attention. Merci beaucoup. (Applaudissements) (Applaudissements)