I'm actually here to make a challenge to people. I know there have been many challenges made to people. The one I'm going to make is that it is time for us to reclaim what peace really means. Peace is not "Kumbaya, my Lord." Peace is not the dove and the rainbow -- as lovely as they are. When I see the symbols of the rainbow and the dove, I think of personal serenity. I think of meditation. I do not think about what I consider to be peace, which is sustainable peace with justice and equality. It is a sustainable peace in which the majority of people on this planet have access to enough resources to live dignified lives, where these people have enough access to education and health care, so that they can live in freedom from want and freedom from fear. This is called human security. And I am not a complete pacifist like some of my really, really heavy-duty, non-violent friends, like Mairead McGuire. I understand that humans are so "messed up" -- to use a nice word, because I promised my mom I'd stop using the F-bomb in public. And I'm trying harder and harder. Mom, I'm really trying.
Je suis ici en vérité pour lancer un défi aux gens. Je sais que beaucoup de défis ont été lancés aux gens. Celui que je m'apprête à lancer est qu'il est temps pour nous de retrouver le vrai sens du mot paix. La paix, ce n'est pas "Kumbaya, my Lord". La Paix, ce n'est pas la colombe et l'arc-en-ciel - aussi ravissants soient-ils. Quand je vois les symboles de l'arc-en-ciel et de la colombe, cela m'évoque la sérénité individuelle. Cela m'évoque la méditation. Cela ne m'évoque pas ce que je considère comme étant la paix, et qui est une paix durable accompagnée de justice et d'égalité. C'est une paix durable dans laquelle la majorité de la population de cette planète a accès à suffisamment de ressources pour vivre dignement, où les gens ont suffisamment accès à l'éducation et aux soins médicaux, pour avoir la liberté de vivre à l'abri du besoin et la liberté de vivre à l'abri de la peur. C'est ce qu'on appelle la sécurité mondiale. Et je ne suis pas une pacifiste achevée comme certains de mes amis non-violents, qui sont vraiment, vraiment résistants, comme Mairead McGuire. Je comprends que les êtres humains sont tellement ratés - pour employer un mot poli, parce que j'ai promis à ma mère de ne plus employer le mot en « f » en public. Et j'essaye de toutes mes forces. Maman, j'essaye vraiment.
We need a little bit of police; we need a little bit of military, but for defense. We need to redefine what makes us secure in this world. It is not arming our country to the teeth. It is not getting other countries to arm themselves to the teeth with the weapons that we produce and we sell them. It is using that money more rationally to make the countries of the world secure, to make the people of the world secure. I was thinking about the recent ongoings in Congress, where the president is offering 8.4 billion dollars to try to get the START vote. I certainly support the START vote. But he's offering 84 billion dollars for the modernizing of nuclear weapons. Do you know the figure that the U.N. talks about for fulfilling the Millennium Development Goals is 80 billion dollars? Just that little bit of money, which to me, I wish it was in my bank account -- it's not, but ... In global terms, it's a little bit of money. But it's going to modernize weapons we do not need and will not be gotten rid of in our lifetime, unless we get up off our ... and take action to make it happen, unless we begin to believe that all of the things that we've been hearing about in these last two days are elements of what come together to make human security. It is saving the tigers. It is stopping the tar sands. It is having access to medical equipment that can actually tell who does have cancer. It is all of those things. It is using our money for all of those things. It is about action.
Nous avons besoin d'un petit peu de police, nous avons besoin d'un petit peu d'armée, mais seulement pour la défense. Nous avons besoin de redéfinir ce qui nous fait nous sentir en sécurité dans ce monde. Ce n'est pas d'armer notre pays jusqu'aux dents. Ce n'est pas de pousser les autres pays à s'armer jusqu'aux dents avec les armes que nous fabriquons et que nous leur vendons. C'est d'utiliser cet argent d'une façon plus rationnelle afin que les pays du monde soient en sécurité, afin que les peuples du monde soient en sécurité. Je réfléchissais aux débats en cours récemment au Congrès, où le Président offre 8,4 milliards de dollars pour essayer de faire voter le traité START. Je suis bien entendu favorable à l'adoption de ce traité. Mais il offre 84 milliards de dollars pour la modernisation des armes nucléaires. Savez-vous que le montant que l'ONU estime nécessaire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement est de 80 milliards de dollars ? Rien que cette petite quantité d'argent - qui pour moi, j'aimerais l'avoir sur mon compte en banque - je ne l'ai pas, mais... À l'échelle mondiale, c'est une petite quantité d'argent. Mais elle est destinée à moderniser des armes dont nous n'avons pas besoin et dont nous n'arriverons pas à nous débarrasser au cours de notre vie, à moins qu'on ne se bouge le... et qu'on n'agisse pour que cela se produise - à moins qu'on ne commence à croire que tout ce dont nous avons entendu parler ces deux derniers jours sont des éléments de ce qui se conjugue pour arriver à la sécurité mondiale. C'est sauver les tigres. C'est arrêter les sables bitumeux. C'est avoir accès à l'équipement médical qui peut réellement détecter les cancers. C'est tout cela à la fois. C'est utiliser notre argent pour tout cela. C'est passer à l'action.
I was in Hiroshima a couple of weeks ago, and His Holiness -- we're sitting there in front of thousands of people in the city, and there were about eight of us Nobel laureates. And he's a bad guy. He's like a bad kid in church. We're staring at everybody, waiting our turn to speak, and he leans over to me, and he says, "Jody, I'm a Buddhist monk." I said, "Yes, Your Holiness. Your robe gives it away." (Laughter) He said, "You know that I kind of like meditation, and I pray." I said, "That's good. That's good. We need that in the world. I don't follow that, but that's cool." And he says, "But I have become skeptical. I do not believe that meditation and prayer will change this world. I think what we need is action." His Holiness, in his robes, is my new action hero.
J'étais à Hiroshima il y a deux semaines, et Sa Sainteté le Dalaï-lama - nous étions assis devant des milliers de gens dans la ville, et nous étions au moins huit Prix Nobel. Et c'est un sale môme ; il est comme un sale môme à l'église. Nous sommes là, fixant le public, en attendant notre tour pour parler, et il se penche vers moi, et il dit : « Jody, je suis un moine bouddhiste. » Et j'ai répondu : « Oui, Votre Sainteté. Votre robe vous trahit. » (Rires) Il a dit : « Vous savez que j'aime la méditation, et que je prie. » J'ai dit : « C'est une bonne chose. C'est une bonne chose. Nous avons besoin de cela dans le monde. Je ne pratique pas cela, mais c'est cool. » Et il a dit : « Mais je suis devenu sceptique. Je ne crois pas que la méditation et la prière vont changer le monde. Je crois que ce dont nous avons besoin c'est d'agir. » Sa Sainteté, dans sa robe, est mon nouveau héros de film d'action.
I spoke with Aung Sun Suu Kyi a couple of days ago. As most of you know, she's a hero for democracy in her country, Burma. You probably also know that she has spent 15 of the last 20 years imprisoned for her efforts to bring about democracy. She was just released a couple of weeks ago, and we're very concerned to see how long she will be free, because she is already out in the streets in Rangoon, agitating for change. She is already out in the streets, working with the party to try to rebuild it. But I talked to her for a range of issues. But one thing that I want to say, because it's similar to what His Holiness said. She said, "You know, we have a long road to go to finally get democracy in my country. But I don't believe in hope without endeavor. I don't believe in the hope of change, unless we take action to make it so."
J'ai parlé avec Aung Sun Suu Kyi il y a deux jours. Comme vous le savez tous, c'est une héroïne de la démocratie dans son pays, la Birmanie. Vous savez sans doute également qu'elle a passé 15 des 20 dernières années en prison pour ses efforts dans le but d'amener la démocratie en Birmanie. Elle vient d'être libérée il y a deux semaines, et nous sommes très inquiets de savoir combien de temps elle va rester libre, parce qu'elle descend déjà dans les rues, à Rangoon, à faire campagne pour le changement. Elle est déjà dans les rues, à travailler avec son parti, pour essayer de le reconstruire. Mais je lui ai parlé de toute une variété de sujets. Mais il y a une chose que je veux dire, parce que c'est analogue à ce que Sa Sainteté a dit. Elle a dit : « Vous savez, nous avons un long chemin à parcourir pour obtenir enfin la démocratie dans mon pays. Mais je ne crois pas à l'espoir sans effort. Je ne crois pas à l'espoir de changement, si nous n'agissons pas pour qu'il advienne. »
Here's another woman hero of mine. She's my friend, Dr. Shirin Ebadi, the first Muslim woman to receive the Nobel Peace Prize. She has been in exile for the last year and a half. You ask her where she lives -- where does she live in exile? She says the airports of the world. She is traveling because she was out of the country at the time of the elections. And instead of going home, she conferred with all the other women that she works with, who said to her, "Stay out. We need you out. We need to be able to talk to you out there, so that you can give the message of what's happening here." A year and a half -- she's out speaking on behalf of the other women in her country.
Voilà une autre de mes héroïnes. C'est mon amie, Maître Shirin Ebadi, la première femme musulmane à recevoir le Prix Nobel de la Paix. Elle est en exil depuis un an et demi. Si vous lui demandez où elle habite - où est-elle exilée ? elle répond dans les aéroports du monde. Elle voyage parce qu'elle était à l'étranger lors des élections. Et au lieu de retourner chez elle, elle a consulté toutes les autres femmes avec qui elle travaille, et qui lui ont dit : « Ne reviens pas. Nous avons besoin de toi à l'extérieur. Nous avons besoin de pouvoir te parler là-dehors, pour que tu puisses transmettre le message de ce qui se passe ici. » Un an et demi - elle est la porte-parole des autres femmes de son pays.
Wangari Maathai -- 2004 Peace laureate. They call her the "Tree Lady," but she's more than the Tree Lady. Working for peace is very creative. It's hard work every day. When she was planting those trees, I don't think most people understand that, at the same time, she was using the action of getting people together to plant those trees to talk about how to overcome the authoritarian government in her country. People could not gather without getting busted and taken to jail. But if they were together planting trees for the environment, it was okay -- creativity. But it's not just iconic women like Shirin, like Aung Sun Suu Kyi, like Wangari Maathai -- it is other women in the world who are also struggling together to change this world.
Wangari Maathai - Prix Nobel de la Paix 2004. On l'appelle la Dame des Arbres mais elle est plus que la Dame des Arbres. Travailler pour la paix est très créatif. Il faut travailler dur, tous les jours. Quand elle plantait ces arbres, je ne pense pas que la plupart des gens comprenait que, au même moment, elle usait du stratagème de rassembler les gens pour planter ces arbres pour parler de la façon de renverser le gouvernement autoritaire de son pays. Les gens ne pouvaient pas se rassembler sans se faire épingler et jeter en prison. Mais s'ils étaient ensemble à planter des arbres pour l'environnement, c'était bon - de la créativité. Mais il n'y a pas que des icônes féminines comme Shirin, comme Aung Sun Suu Kyi, comme Wangari Maathai ; il y a d'autres femmes dans le monde qui luttent également ensemble pour changer ce monde.
The Women's League of Burma, 11 individual organizations of Burmese women came together because there's strength in numbers. Working together is what changes our world. The Million Signatures Campaign of women inside Burma working together to change human rights, to bring democracy to that country. When one is arrested and taken to prison, another one comes out and joins the movement, recognizing that if they work together, they will ultimately bring change in their own country.
La Women's League de Birmanie - 11 organisations différentes de femmes birmanes se sont alliées parce que le nombre fait la force. Travailler ensemble, c'est ce qui change notre monde. La campagne Un Million de Signatures des femmes de Birmanie travaillant ensemble pour les Droits de l'Homme, pour amener la démocratie dans ce pays. Quand l'une d'elles est arrêtée et jetée en prison, une autre s'avance et rejoint le mouvement - percevant que, si elles travaillent ensemble, elles finiront par amener le changement dans leur propre pays.
Mairead McGuire in the middle, Betty Williams on the right-hand side -- bringing peace to Northern Ireland. I'll tell you the quick story. An IRA driver was shot, and his car plowed into people on the side of the street. There was a mother and three children. The children were killed on the spot. It was Mairead's sister. Instead of giving in to grief, depression, defeat in the face of that violence, Mairead hooked up with Betty -- a staunch Protestant and a staunch Catholic -- and they took to the streets to say, "No more violence." And they were able to get tens of thousands of, primarily, women, some men, in the streets to bring about change. And they have been part of what brought peace to Northern Ireland, and they're still working on it, because there's still a lot more to do.
Mairead McGuire, au milieu, Betty Williams, à droite - qui amènent la paix en Irlande du Nord. Je vais vous raconter brièvement l'histoire. Un chauffeur de l'IRA avait été tué par balle, et sa voiture avait foncé dans la foule sur le trottoir. Il y avait une mère et ses trois enfants. Ses enfants ont été tués sur le coup. C'était la sœur de Mairead. Au lieu de plonger dans la douleur, la dépression, la défaite face à cette violence, Mairead fit équipe avec Betty - une fervente protestante et une fervente catholique - et elles descendirent dans la rue pour dire : « Stop à la violence. » Et elles réussirent à faire descendre dans la rue des dizaines de milliers de femmes, d'abord - et quelques hommes - pour amener le changement. Et elles firent partie de ce qui a ramené la paix en Irlande du Nord, et elles y travaillent encore aujourd'hui, parce qu'il y a encore beaucoup à faire.
This is Rigoberta Menchu Tum. She also received the Peace Prize. She is now running for president. She is educating the indigenous people of her country about what it means to be a democracy, about how you bring democracy to the country, about educating, about how to vote -- but that democracy is not just about voting; it's about being an active citizen.
Voici Rigoberta Menchu Tum. Elle a également reçu le Prix Nobel de la Paix. Elle est maintenant candidate à la présidentielle. Elle enseigne aux peuples indigènes de son pays ce que cela signifie de se préoccuper de démocratie, comment amener la démocratie dans leur pays, comment apprendre à exercer son droit de vote - mais que la démocratie ce n'est pas que voter, c'est être un citoyen actif.
That's what I got stuck doing -- the landmine campaign. One of the things that made this campaign work is because we grew from two NGOs to thousands in 90 countries around the world, working together in common cause to ban landmines. Some of the people who worked in our campaign could only work maybe an hour a month. They could maybe volunteer that much. There were others, like myself, who were full-time. But it was the actions, together, of all of us that brought about that change.
Voilà ce que je me suis retrouvée à faire - la campagne contre les mines antipersonnel. L'une des raisons du succès de cette campagne a été qu'à partir de deux ONG, nous avons grandi jusqu'à plusieurs milliers, dans 90 pays autour du monde, travaillant ensemble pour une même cause : l'interdiction des mines antipersonnel. Certaines des personnes qui travaillaient pour cette campagne ne pouvaient le faire que peut-être une heure par mois. Ils ne pouvaient peut-être pas offrir plus. Certains autres, comme moi-même, s'engageaient à plein temps. Mais c'étaient nos actions simultanées, tous ensemble, qui ont amené ce changement.
In my view, what we need today is people getting up and taking action to reclaim the meaning of peace. It's not a dirty word. It's hard work every single day. And if each of us who cares about the different things we care about got up off our butts and volunteered as much time as we could, we would change this world, we would save this world. And we can't wait for the other guy. We have to do it ourselves.
Selon moi, ce qu'il nous faut aujourd'hui, ce sont des gens qui se lèvent et passent à l'action pour retrouver le sens de la paix. Ce n'est pas un gros mot. C'est un dur labeur, tous les jours. Mais si chacun d'entre nous qui nous soucions de toutes ces choses qui comptent pour nous, si nous nous remuons le derrière et nous nous engageons autant de temps que nous le pouvons, nous pourrions changer ce monde, nous pourrions sauver ce monde. Et on ne peut pas attendre qu'un autre le fasse ; nous devons le faire nous-mêmes.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)