I just want to share with you what I have been experiencing over the last five years in having the great privilege of traveling to many of the poorest countries in the world.
J'aimerais partager avec vous ce que j'ai vécu durant les cinq dernières années en ayant le privilège de voyager dans nombre des pays les plus pauvres du monde.
This scene is one I see all the time everywhere, and these young children are looking at a smartphone, and the smartphone is having a huge impact in even the poorest countries. I said to my team, you know, what I see is a rise in aspirations all over the world. In fact, it seems to me that there's a convergence of aspirations. And I asked a team of economists to actually look into this. Is this true? Are aspirations converging all around the world? So they looked at things like Gallup polls about satisfaction in life and what they learned was that if you have access to the internet, your satisfaction goes up. But another thing happens that's very important: your reference income, the income to which you compare your own, also goes up. Now, if the reference income of a nation, for example, goes up 10 percent by comparing themselves to the outside, then on average, people's own incomes have to go up at least five percent to maintain the same level of satisfaction. But when you get down into the lower percentiles of income, your income has to go up much more if the reference income goes up 10 percent, something like 20 percent. And so with this rise of aspirations, the fundamental question is: Are we going to have a situation where aspirations are linked to opportunity and you get dynamism and economic growth, like that which happened in the country I was born in, in Korea? Or are aspirations going to meet frustration?
Cette scène est une scène que je vois constamment, partout, et ces jeunes enfants regardent un smartphone ; les smartphones ont un impact énorme, même dans les pays les plus pauvres. J'ai dit à mon équipe que je voyais une hausse des aspirations à travers le monde. En fait, il me semble qu'il y ait une convergence des aspirations. J'ai demandé à une équipe d'économistes de se pencher sur la question. Est-ce vrai ? Est-ce que les aspirations convergent à travers le monde ? Ils ont considéré les sondages de Gallup sur la satisfaction dans la vie et ils ont appris que si vous avez accès à internet, vous satisfaction augmente. Mais une chose importante se produit : votre revenu de référence, le revenu auquel vous comparez le vôtre, augmente également. Par exemple, si le revenu de référence d'une nation augmente de 10% en se comparant à l'extérieur, alors en moyenne, les revenus des gens doivent augmenter d'au moins 5% pour maintenir le même niveau de satisfaction. Mais quand vous allez dans les percentiles de revenus les plus bas, votre revenu doit augmenter bien plus si le revenu de référence augmente de 10%, il doit augmenter d'environ 20%. Avec la hausse des aspirations, la question fondamentale est : allons-nous avoir une situation où les aspirations sont liées aux opportunités et où l'on obtient dynamisme et croissance économique, comme ce qu'il s'est produit dans mon pays natal, la Corée ? Ou est-ce que les aspirations génèreront de la frustration ?
This is a real concern, because between 2012 and 2015, terrorism incidents increased by 74 percent. The number of deaths from terrorism went up 150 percent. Right now, two billion people live in conditions of fragility, conflict, violence, and by 2030, more than 60 percent of the world's poor will live in these situations of fragility, conflict and violence. And so what do we do about meeting these aspirations? Are there new ways of thinking about how we can rise to meet these aspirations? Because if we don't, I'm extremely worried. Aspirations are rising as never before because of access to the internet. Everyone knows how everyone else lives. Has our ability to meet those aspirations risen as well?
C'est un vrai problème parce qu'entre 2012 et 2015, les incidents terroristes ont augmenté de 74%. Le nombre de morts dues au terrorisme a augmenté de 150%. Deux milliards de personnes vivent dans des conditions de fragilité, conflit, violence et d'ici à 2030, plus de 60% des pauvres du monde vivront dans ces situations de fragilité, conflit et violence. Que faire pour satisfaire ces aspirations ? Y a-t-il de nouvelles idées pour arriver à satisfaire ces aspirations ? Car si nous n'y arrivions pas, je serais extrêmement inquiet. Les aspirations croissent plus que jamais du fait de l'accès à internet. Tout le monde sait comment les autres vivent. Est-ce que notre capacité à satisfaire ces aspirations a également augmenté ?
And just to get at the details of this, I want to share with you my own personal story. This is not my mother, but during the Korean War, my mother literally took her own sister, her younger sister, on her back, and walked at least part of the way to escape Seoul during the Korean War. Now, through a series of miracles, my mother and father both got scholarships to go to New York City. They actually met in New York City and got married in New York City. My father, too, was a refugee. At the age of 19, he left his family in the northern part of the country, escaped through the border and never saw his family again. Now, when they were married and living in New York, my father was a waiter at Patricia Murphy's restaurant. Their aspirations went up. They understood what it was like to live in a place like New York City in the 1950s.
Pour rentrer dans les détails, je veux partager avec vous mon histoire personnelle. Ce n'est pas ma mère mais durant la guerre de Corée, ma mère a littéralement pris sa propre sœur, sa sœur cadette, sur son dos et a marché au moins un bout du chemin pour fuir Séoul durant la guerre de Corée. Grâce à une série de miracles, ma mère et mon père ont tous deux obtenu une bourse pour aller à New York. Ils se sont rencontrés à New York et s'y sont mariés. Mon père était aussi un réfugié. A l'âge de 19 ans, il a quitté sa famille vivant dans le Nord du pays, a passé la frontière et n'a jamais revu sa famille. Quand ils se sont mariés, ils vivaient à New York, mon père était serveur dans le restaurant de Patricia Murphy. Leurs aspirations se sont accrues. Ils comprenaient ce que c'était de vivre dans un endroit comme New York dans les années 1950.
Well, my brother was born and they came back to Korea, and we had what I remember as kind of an idyllic life, but what was happening in Korea at that time was the country was one of the poorest in the world and there was political upheaval. There were demonstrations just down the street from our house all the time, students protesting against the military government. And at the time, the aspirations of the World Bank Group, the organization I lead now, were extremely low for Korea. Their idea was that Korea would find it difficult without foreign aid to provide its people with more than the bare necessities of life. So the situation is Korea is in a tough position, my parents have seen what life is like in the United States. They got married there. My brother was born there. And they felt that in order to give us an opportunity to reach their aspirations for us, we had to go and come back to the United States.
Mon frère est né et ils sont retournés en Corée, nous avons eu une vie idyllique, d'après mes souvenirs, mais à cette époque, la Corée était un des pays les plus pauvres du monde. Il y avait une crise politique. Il y avait constamment des manifestations dans notre rue, des étudiants manifestant contre le gouvernement militaire. A l'époque, les aspirations du groupe de la Banque mondiale, que je dirige aujourd'hui, étaient extrêmement basses pour la Corée. Leur idée était que, sans aide internationale, la Corée aurait du mal à assurer autre chose que les premières nécessités de son peuple. La situation en Corée est difficile, mes parents avaient vu ce qu'était la vie aux États-Unis. Ils s'y sont mariés. Mon frère y est né. Ils pensaient que pour nous donner l'opportunité d'atteindre les aspirations qu'ils avaient pour nous, il nous fallait partir et revenir aux États-Unis.
Now, we came back. First we went to Dallas. My father did his dental degree all over again. And then we ended up moving to Iowa, of all places. We grew up in Iowa. And in Iowa, we went through the whole course. I went to high school, I went to college. And then one day, something that I'll never forget, my father picked me up after my sophomore year in college, and he was driving me home, and he said, "Jim, what are your aspirations? What do you want to study? What do you want to do?" And I said, "Dad," -- My mother actually was a philosopher, and had filled us with ideas about protest and social justice, and I said, "Dad, I'm going to study political science and philosophy, and I'm going to become part of a political movement." My father, the Korean dentist, slowly pulled the car over to the side of the road --
Nous sommes revenus. Nous sommes allés à Dallas. Mon père a repassé son diplôme de dentiste. Puis nous avons emménagé en Iowa. Nous avons grandi en Iowa. Et en Iowa, nous avons suivi tout le cursus scolaire. J'ai été au lycée, j'ai été à l'université. Et puis un jour, quelque chose que je n'oublierai jamais, mon père est venu me chercher après ma deuxième année à l'université, il me ramenait à la maison et il a dit : « Quelles sont tes aspirations ? Que veux-tu étudier ? Que veux-tu faire ? » Et j'ai dit : « Papa » -- ma mère était une philosophe et nous avait nourris d'idées sur la protestation et la justice sociale et j'ai dit : « Papa, je vais étudier les sciences politiques et la philosophie et je vais faire partie d'un mouvement politique. » Mon père, le dentiste coréen, s'est doucement rangé sur le bord de la route.
(Laughter)
(Rires)
He looked back at me, and he said, "Jim, you finish your medical residency, you can study anything you want."
Il m'a regardé et a dit : « Jim, tu finis ta résidence en médecine et tu peux étudier ce que tu veux. »
(Laughter)
(Rires)
Now, I've told this story to a mostly Asian audience before. Nobody laughs. They just shake their head. Of course.
J'ai raconté cette histoire à un public majoritairement asiatique. Personne ne rigole. Ils ne font que hocher la tête. Bien sûr.
(Laughter)
(Rires)
(Applause)
(Applaudissements)
So, tragically, my father died at a young age, 30 years ago at the age of 57, what happens to be how old I am right now, and when he died in the middle of my medical and graduate studies -- You see, I actually got around it by doing medicine and anthropology. I studied both of them in graduate school.
Tragiquement, mon père est mort jeune, il y a 30 ans, à l'âge de 57 ans. Il s'avère que c'est mon âge actuel et quand il est mort au milieu de mes études de médecine... J'avais contourné cela en étudiant la médecine et l'anthropologie. J'étudiais les deux à l'université.
But then right about that time, I met these two people, Ophelia Dahl and Paul Farmer. And Paul and I were in the same program. We were studying medicine and at the same time getting our PhD's in anthropology. And we began to ask some pretty fundamental questions. For people who have the great privilege of studying medicine and anthropology -- I had come from parents who were refugees. Paul grew up literally in a bus in a swamp in Florida. He liked to call himself "white trash." And so we had this opportunity and we said, what is it that we need to do? Given our ridiculously elaborate educations, what is the nature of our responsibility to the world? And we decided that we needed to start an organization. It's called Partners in Health. And by the way, there's a movie made about that.
Mais à cette période-là, j'ai rencontré deux personnes, Ophelia Dahl et Paul Farmer. Paul et moi étions dans le même programme. Nous étudiions la médecine et en même temps obtenions notre doctorat en anthropologie. Nous avons commencé à poser des questions fondamentales. Pour les gens ayant le privilège d'étudier la médecine et l'anthropologie -- mes parents étaient des réfugiés. Paul a littéralement grandi dans un bus dans un marais en Floride. Il aimait s'appeler « blanc pauvre ». Nous avions cette opportunité et nous avons dit : « Que devons-nous faire ? » Étant donnée notre éducation ridiculement élaborée, quelle est la nature de notre responsabilité envers le monde ? Nous avons décidé que nous devions lancer une organisation. Elle s'appelle Partners in Health. Et il y a eu un film à ce sujet.
(Applause)
(Applaudissements)
There's a movie that was just a brilliant movie they made about it called "Bending the Arc." It launched at Sundance this past January. Jeff Skoll is here. Jeff is one of the ones who made it happen. And we began to think about what it would take for us to actually have our aspirations reach the level of some of the poorest communities in the world.
Il y a un film brillant sur ce sujet : « Bending the Arc ». Il a été lancé à Sundance en janvier dernier. Jeff Skoll est ici. Jeff Skoll est l'un de ceux qui ont réalisé cela. Nous avons commencé à réfléchir à ce qu'il nous faudrait pour que nos aspirations atteignent le niveau des communautés les plus pauvres du monde.
This is my very first visit to Haiti in 1988, and in 1988, we elaborated a sort of mission statement, which is we are going to make a preferential option for the poor in health. Now, it took us a long time, and we were graduate students in anthropology. We were reading up one side of Marx and down the other. Habermas. Fernand Braudel. We were reading everything and we had to come to a conclusion of how are we going to structure our work? So "O for the P," we called it, a preferential option for the poor.
C'est ma toute première visite à Haïti en 1988 et en 1988, nous avons élaboré une définition de mission qui était de créer une option préférentielle pour les pauvres en termes de santé. Cela nous a pris beaucoup de temps et nous étions étudiants en anthropologie. D'un côté nous lisions Marx, de l'autre Habermas, Fernand Braudel. Nous lisions tout et nous étions arrivés à une conclusion sur la manière de structurer notre action. Nous l'avons appelé « O pour les P », une option préférentielle pour les pauvres.
The most important thing about a preferential option for the poor is what it's not. It's not a preferential option for your own sense of heroism. It's not a preferential option for your own idea about how to lift the poor out of poverty. It's not a preferential option for your own organization. And the hardest of all, it's not a preferential option for your poor. It's a preferential option for the poor.
La chose la plus importante à ce sujet est ce que ce n'est pas. Ce n'est pas une option préférentielle pour votre propre sens de l'héroïsme, ni une option préférentielle pour votre idée sur la manière de sortir les pauvres de la pauvreté, ni une option préférentielle pour votre propre organisation. Et le plus dur, ce n'est pas une option préférentielle pour vos pauvres. C'est une option préférentielle pour les pauvres.
So what do you do? Well, Haiti, we started building -- Everyone told us, the cost-effective thing is just focus on vaccination and maybe a feeding program. But what the Haitians wanted was a hospital. They wanted schools. They wanted to provide their children with the opportunities that they'd been hearing about from others, relatives, for example, who had gone to the United States. They wanted the same kinds of opportunities as my parents did. I recognized them. And so that's what we did. We built hospitals. We provided education. And we did everything we could to try to give them opportunities.
Que faire ? Haïti, nous avons commencé à bâtir -- Tout le monde nous a dit que ce qui était rentable était la vaccination et un programme alimentaire. Mais les Haïtiens voulaient un hôpital. Ils voulaient des écoles. Ils voulaient offrir à leurs enfants les opportunités dont ils avaient entendu parler via d'autres, des parents par exemple, qui étaient partis aux États-Unis. Ils voulaient le même genre d'opportunités que celles que voulaient mes parents. Je les reconnaissais. C'est ce que nous avons fait : bâtir des hôpitaux, assurer l'éducation. Nous avons fait tout notre possible pour leur offrir des opportunités.
Now, my experience really became intense at Partners in Health in this community, Carabayllo, in the northern slums of Lima, Peru. And in this community, we started out by really just going to people's homes and talking to people, and we discovered an outbreak, an epidemic of multidrug-resistant tuberculosis. This is Melquiades. Melquiades was a patient at that time, he was about 18 years old, and he had a very difficult form of drug-resistant tuberculosis. All of the gurus in the world, the global health gurus, said it is not cost-effective to treat drug-resistant tuberculosis. It's too complicated. It's too expensive. You just can't do it. It can't be done. And in addition, they were getting angry at us, because the implication was if it could be done, we would have done it. Who do you think you are? And the people that we fought with were the World Health Organization and probably the organization we fought with most was the World Bank Group.
Mon expérience est devenue très intense à Partners in Health dans cette communauté, Carabayllo, dans les bidonvilles du nord de Lima, au Pérou. Dans cette communauté, nous avons commencé par aller parler aux gens chez eux et avons découvert une épidémie de tuberculose résistante aux médicaments. Voici Melquiades. Melquiades était un patient à l'époque, il avait environ 18 ans et il avait une forme très difficile de tuberculose résistante aux médicaments. Tous les gourous de la santé mondiale ont dit que ce n'était pas rentable de soigner une tuberculose résistante aux médicaments. C'est trop compliqué. C'est trop cher. Vous n'y arriverez pas. C'est impossible. En plus de cela, ils s'énervaient contre nous car l'implication était que si c'était possible, nous l'aurions fait. Pour qui vous prenez-vous ? Nous nous battions contre l'Organisation Mondiale de la Santé et l'organisation contre laquelle nous nous battions le plus était la Banque mondiale.
Now, we did everything we could to convince Melquiades to take his medicines, because it's really hard, and not once during the time of treatment did Melquiades's family ever say, "Hey, you know, Melquiades is just not cost-effective. Why don't you go on and treat somebody else?"
Nous avons fait tout notre possible pour convaincre Melquiades de prendre ses médicaments car c'est très difficile, et pas une fois durant le traitement la famille de Melquiades a dit : « Hey, vous savez, Melquiades n'est pas rentable. Pourquoi ne pas aller soigner quelqu'un d'autre ? »
(Laughter)
(Rires)
I hadn't seen Melquiades for about 10 years and when we had our annual meetings in Lima, Peru a couple of years ago, the filmmakers found him and here is us getting together.
Je n'avais pas revu Melquiades en 10 ans et quand nous avons tenu nos réunions annuelles à Lima, au Pérou, il y a deux ans, les cinéastes l'ont trouvé et nous voilà réunis.
(Applause)
(Applaudissements)
He has become a bit of a media star because he goes to the film openings, and he knows how to work an audience now.
Il est devenu une star des médias car il va aux avant-premières et sait comment se comporter avec le public.
(Laughter)
(Rires)
But as soon as we won -- We did win. We won the argument. You should treat multidrug-resistant tuberculosis -- we heard the same arguments in the early 2000s about HIV. All of the leading global health people in the world said it is impossible to treat HIV in poor countries. Too expensive, too complicated, you can't do it. Compared to drug-resistant TB treatment, it's actually easier. And we were seeing patients like this. Joseph Jeune. Joseph Jeune also never mentioned that he was not cost-effective. A few months of medicines, and this is what he looked like.
Mais dès que nous avons gagné -- Nous avons remporté le débat. Il fallait soigner la tuberculose résistante aux médicaments -- nous avons entendu la même chose au début des années 2000 pour le VIH. Toutes les personnes éminentes en santé mondiale ont dit qu'il était impossible de soigner le VIH dans les pays pauvres. Trop cher, trop compliqué, c'est impossible. Comparé au traitement de la TB résistante, c'est plus facile. Nous voyions des patients ainsi. Joseph Jeune. Joseph Jeune n'a jamais évoqué le fait de ne pas être rentable. Quelques mois de médicaments et voici ce à quoi il ressemblait.
(Applause)
(Applaudissements)
We call that the Lazarus Effect of HIV treatment. Joseline came to us looking like this. This is what she looked like a few months later.
Nous appelons cela l'effet Lazare du traitement du VIH. Joseline est venue nous voir ainsi. Voici ce à quoi elle ressemblait quelques mois plus tard.
(Applause)
(Applaudissements)
Now, our argument, our battle, we thought, was with the organizations that kept saying it's not cost-effective. We were saying, no, preferential option for the poor requires us to raise our aspirations to meet those of the poor for themselves. And they said, well, that's a nice thought but it's just not cost-effective. So in the nerdy way that we have operated Partners in Health, we wrote a book against, basically, the World Bank. It says that because the World Bank has focused so much on just economic growth and said that governments have to shrink their budgets and reduce expenditures in health, education and social welfare -- we thought that was fundamentally wrong. And we argued with the World Bank. And then a crazy thing happened. President Obama nominated me to be President of the World Bank.
Nous pensions que notre dispute, notre combat était contre les organisations qui disaient que ce n'était pas rentable. Nous disions non, l'option préférentielle pour les pauvres nécessitait une rehausse de nos aspirations pour satisfaire celles des pauvres. Ils disaient que c'était une pensée sympathique mais pas rentable. De la même façon dont nous avons dirigé Partners in Health, nous avons écrit un livre contre la Banque mondiale. Il dit cela : la Banque mondiale s'est tant concentrée uniquement sur la croissance économique et a dit que les gouvernements devaient diminuer leurs budgets et réduire les dépenses en santé, éducation et aide sociale -- nous pensions que c'était fondamentalement mauvais. Nous avons débattu avec la Banque mondiale. Puis une chose folle est arrivée. Le président Obama m'a nommé pour être président de la Banque mondiale.
(Applause)
(Applaudissements)
Now, when I went to do the vetting process with President Obama's team, they had a copy of "Dying For Growth," and they had read every page. And I said, "OK, that's it, right? You guys are going to drop me?" He goes, "Oh, no, no, it's OK." And I was nominated, and I walked through the door of the World Bank Group in July of 2012, and that statement on the wall, "Our dream is a world free of poverty." A few months after that, we actually turned it into a goal: end extreme poverty by 2030, boost shared prosperity. That's what we do now at the World Bank Group. I feel like I have brought the preferential option for the poor to the World Bank Group.
Lors du processus de validation avec l'équipe du Président Obama, ils avaient une copie de « Dying For Growth » et l'avaient lu. J'ai dit : « C'est fini, hein ? Vous allez me laisser tomber ? » Il a dit : « Non, non, c'est bon. » J'ai été nommé et en juillet 2012, j'ai passé la porte du groupe de la Banque mondiale et cette déclaration sur le mur : « Notre rêve est un monde sans pauvreté ». Quelques mois après cela, nous l'avons transformée en but : mettre un terme à la pauvreté extrême d'ici à 2030, stimuler la prospérité partagée. C'est ce qu'on fait à la Banque mondiale. J'ai l'impression d'avoir apporté l'option préférentielle pour les pauvres à la Banque mondiale.
(Applause)
(Applaudissements)
But this is TED, and so I want to share with you some concerns, and then make a proposal.
Mais nous sommes à TED et je veux partager quelques inquiétudes puis faire une proposition.
The Fourth Industrial Revolution, now, you guys know so much better than I do, but here's the thing that concerns me. What we hear about is job loss. You've all heard that. Our own data suggest to us that two thirds of all jobs, currently existing jobs in developing countries, will be lost because of automation. Now, you've got to make up for those jobs. Now, one of the ways to make up for those jobs is to turn community health workers into a formal labor force. That's what we want to do.
La quatrième révolution industrielle, que vous connaissez bien mieux que moi, mais voilà ce qui m'inquiète. Nous entendons tous parler de perte d'emplois. Nos données suggèrent que deux tiers des emplois existant dans les pays en développement seront perdus face à l'automatisation. Il faudra compenser ces emplois. Une façon d'y arriver est de faire des travailleurs de santé une vraie force de travail. C'est ce que nous voulons faire.
(Applause)
(Applaudissements)
We think the numbers will work out, that as health outcomes get better and as people have formal work, we're going to be able to train them with the soft-skills training that you add to it to become workers that will have a huge impact, and that may be the one area that grows the most.
Nous pensons que c'est une solution, qu'avec l'amélioration de la santé et des gens ayant un travail officiel, nous pourrons les former aux compétences relationnelles nécessaires pour devenir des travailleurs qui auront un fort impact et ce pourrait être le domaine avec le plus de croissance.
But here's the other thing that bothers me: right now it seems pretty clear to me that the jobs of the future will be more digitally demanding, and there is a crisis in childhood stunting. So these are photos from Charles Nelson, who shared these with us from Harvard Medical School. And what these photos show on the one side, on the left side, is a three-month-old who has been stunted: not adequate nutrition, not adequate stimulation. And on the other side, of course, is a normal child, and the normal child has all of these neuronal connections. Now, the neuronal connections are important, because that is the definition of human capital. Now, we know that we can reduce these rates. We can reduce these rates of childhood stunting quickly, but if we don't, India, for example, with 38 percent childhood stunting, how are they going to compete in the economy of the future if 40 percent of their future workers cannot achieve educationally and certainly we worry about achieving economically in a way that will help the country as a whole grow.
Mais voici l'autre chose qui me dérange : actuellement, il me semble clair que les emplois du futur seront plus exigeants numériquement et il y a une crise de croissance. Voici des photos de Charles Nelson qu'il a partagées avec nous de la Harvard Medical School. Ces photos montrent d'un côté, à gauche, un enfant de trois mois ayant une croissance retardée : pas de nutrition adéquate, pas de stimulation adéquate. De l'autre côté, évidemment, il y a un enfant normal et l'enfant normal a toutes ces connexions neuronales. Les connexions neuronales sont importantes car c'est la définition du capital humain. Nous savons que nous pouvons réduire ces taux. Nous pouvons rapidement réduire ces taux de croissance retardée mais si nous ne le faisons pas en Inde par exemple, où il y a 38% de croissances retardées, comment vont-ils rivaliser dans l'économie du futur si 40% de leurs futurs travailleurs ne peuvent pas réussir éducativement, et nous nous inquiétons bien sûr de la réussite économique, d'une façon qui permette à tout le pays de croître.
Now, what are we going to do? 78 trillion dollars is the size of the global economy. 8.55 trillion dollars are sitting in negative interest rate bonds. That means that you give the German central bank your money and then you pay them to keep your money. That's a negative interest rate bond. 24.4 trillion dollars in very low-earning government bonds. And 8 trillion literally sitting in the hands of rich people under their very large mattresses. What we are trying to do is now use our own tools -- and just to get nerdy for a second, we're talking about first-loss risk debt instruments, we're talking about derisking, blended finance, we're talking about political risk insurance, credit enhancement -- all these things that I've now learned at the World Bank Group that rich people use every single day to make themselves richer, but we haven't used aggressively enough on behalf of the poor to bring this capital in.
Qu'allons-nous faire ? L'économie mondiale représente 78 billions de dollars. 8,55 billions sont des obligations à taux d'intérêts négatifs. Cela signifie que vous donnez votre argent à la banque centrale allemande, puis vous les payez pour garder votre argent. C'est un taux d'intérêts négatif. Il y a 24,4 billions de dollars d'obligations à faibles revenus. Et 8 billions se trouvent dans les mains des gens riches, sous leurs très gros matelas. Nous essayons d'utiliser nos propres outils -- pour la jouer intello une seconde, de gestion du risque de première tranche de perte, de diminution des risques, de financements mixtes, d'une assurance risque politique, de rehaussement de crédit -- toutes ces choses que j'ai apprises à la Banque mondiale que les gens riches utilisent au quotidien pour devenir plus riches mais que nous n'avons pas utilisés assez agressivement au nom des pauvres pour attirer ce capital.
(Applause)
(Applaudissements)
So does this work? Can you actually bring private-sector players into a country and really make things work? Well, we've done it a couple of times. This is Zambia, Scaling Solar. It's a box-set solution from the World Bank where we come in and we do all the things you need to attract private-sector investors. And in this case, Zambia went from having a cost of electricity at 25 cents a kilowatt-hour, and by just doing simple things, doing the auction, changing some policies, we were able to bring the cost down. Lowest bid, 25 cents a kilowatt-hour for Zambia? The lowest bid was 4.7 cents a kilowatt-hour. It's possible.
Est-ce que cela fonctionne ? Pouvez-vous vraiment faire intervenir des acteurs du privé dans un pays et faire que ça marche ? Nous l'avons fait quelques fois. Nous sommes en Zambie, Scaling Solar. C'est une solution intégrée de la Banque mondiale où nous venons et faisons tout le nécessaire pour attirer des investisseurs privés. Dans ce cas, la Zambie est passée d'un coût de l'électricité à 25 centimes par kilowatt-heure et, en ne faisant que des choses simples, en vendant aux enchères, en changeant quelques politiques, nous avons pu réduire le prix. Offre la plus basse : 25 centimes le kilowatt-heure pour la Zambie ? L'offre la plus basse était 4,7 centimes par kilowatt-heure. C'est possible.
(Applause)
(Applaudissements)
But here's my proposal for you. This is from a group called Zipline, a cool company, and they literally are rocket scientists. They figured out how to use drones in Rwanda. This is me launching a drone in Rwanda that delivers blood anywhere in the country in less than an hour. So we save lives, this program saved lives --
Mais voici ma proposition. C'est un groupe appelé Zipline, une entreprise sympa et ce sont des spécialistes des fusées. Ils ont trouvé comment utiliser des drones au Rwanda. Me voici lançant un drone au Rwanda, il livre du sang n'importe où dans le pays en moins d'une heure. Nous sauvons des vies, ce programme sauve des vies --
(Applause)
(Applaudissements)
This program made money for Zipline and this program saved huge amounts of money for Rwanda. That's what we need, and we need that from all of you. I'm asking you, carve out a little bit of time in your brains to think about the technology that you work on, the companies that you start, the design that you do. Think a little bit and work with us to see if we can come up with these kinds of extraordinary win-win solutions.
Il a rapporté de l'argent à Zipline et il a permis au Rwanda d'épargner beaucoup d'argent. Nous avons besoin de cela de la part de vous tous. Je vous demande de garder un peu de temps dans votre cerveau pour réfléchir à vos technologies, vos entreprises, votre design. Réfléchissez un peu et travaillez avec nous pour voir si nous pouvons trouver des solutions extraordinaires
I'm going to leave you with one final story.
où tout le monde gagne.
I was in Tanzania, and I was in a classroom. This is me with a classroom of 11-year-olds. And I asked them, as I always do, "What do you want to be when you grow up?" Two raised their hands and said, "I want to be President of the World Bank."
Je vais vous raconter une dernière histoire. J'étais en Tanzanie, dans une salle de classe. Me voici dans une salle de classe d'enfants de 11 ans. Je leur ai demandé : « Vous voulez faire quoi une fois grands ? » Deux ont levé la main et dit : « Je veux être le président de la Banque mondiale. »
(Laughter)
(Rires)
And just like you, my own team and their teachers laughed. But then I stopped them. I said, "Look, I want to tell you a story. When I was born in South Korea, this is what it looked like. This is where I came from. And when I was three years old, in preschool, I don't think that George David Woods, the President of the World Bank, if he had visited Korea on that day and come to my classroom, that he would have thought that the future President of the World Bank was sitting in that classroom. Don't let anyone ever tell you that you cannot be President of the World Bank."
Tout comme vous, mon équipe et leurs professeurs ont rigolé. Mais je les ai arrêtés. J'ai dit : « Je veux vous raconter une histoire. Quand je suis né en Corée du Sud, voilà ce à quoi cela ressemblait. Voilà d'où je viens. Quand j'avais trois ans, en maternelle, je ne pense pas que George David Woods, le président de la Banque mondiale, s'il avait fait une visite en Corée et était venu dans ma classe, qu'il aurait prensé que le futur président de la Banque mondiale était assis dans cette classe. Ne laissez personne vous dire que vous ne pouvez pas être le président de la Banque mondiale. »
Now -- thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
Let me leave you with one thought. I came from a country that was the poorest in the world. I'm President of the World Bank. I cannot and I will not pull up the ladder behind me. This is urgent. Aspirations are going up. Everywhere aspirations are going up. You folks in this room, work with us. We know that we can find those Zipline-type solutions and help the poor leapfrog into a better world, but it won't happen until we work together. The future "you" -- and especially for your children -- the future you will depend on how much care and compassion we bring to ensuring that the future "us" provides equality of opportunity for every child in the world.
Une dernière pensée : je viens d'un pays qui était le plus pauvre du monde. Je suis président de la Banque mondiale. Je ne peux pas et ne veux pas enlever l'échelle après mon passage. C'est urgent. Les aspirations croissent. Partout, les aspirations croissent. Vous dans cette pièce, travaillez avec nous ! Nous savons que nous pouvons trouver des solutions comme Zipline et aider les pauvres à entrer dans un monde meilleur, mais cela n'arrivera que si nous travaillons ensemble. Votre futur « moi » -- en particulier pour vos enfants -- votre futur moi dépendra de l'attention et de la compassion que nous mettons à assurer que le futur nous offre une égalité des chances à tous les enfants du monde.
Thank you very much.
Merci beaucoup.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you. Thank you. Thank you.
Merci. Merci. Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
Chris Anderson: You'd almost think people are surprised to hear a talk like this from the President of the World Bank. It's kind of cool. I'd encourage you to even be a little more specific on your proposal. There's many investors, entrepreneurs in this room. How will you partner with them? What's your proposal?
Chris Anderson : On peut trouver une telle intervention surprenante, venant du président de la Banque mondiale. C'est plutôt cool. Je vous encourage à faire une proposition plus spécifique. Il y a beaucoup d'investisseurs, d'entrepreneurs dans cette pièce. Quels partenariats ferez-vous ? Que proposez-vous ?
Jim Yong Kim: Can I get nerdy for just a second.
Jim Yong Kim : Je peux jouer un peu à l'intello ?
CA: Get nerdy. Absolutely. JYK: So here's what we did. Insurance companies never invest in developing country infrastructure, for example, because they can't take the risk. They're holding money for people who pay for insurance. So what we did was a Swedish International Development Association gave us a little bit of money, we went out and raised a little bit more money, a hundred million, and we took first loss, meaning if this thing goes bad, 10 percent of the loss we'll just eat, and the rest of you will be safe. And that created a 90-percent chunk, tranche that was triple B, investment-grade, so the insurance companies invested. So for us, what we're doing is taking our public money and using it to derisk specific instruments to bring people in from the outside. So all of you who are sitting on trillions of dollars of cash, come to us. Right?
CA : Absolument. JYK : Voici ce qu'on a fait. Les assurances n'investissent pas dans l'infrastructure des pays en développement car c'est trop risqué. Elles gardent leur argent pour les gens qui paient. La Swedish International Development Association nous a donné un peu d'argent, nous avons collecté un peu plus de fonds, cent millions, et nous avons une première perte, si cela tourne mal, nous encaisserons 10% de la perte et le reste sera sécurisé. Cela a créé une tranche de 90%, c'est un investissement triple B, les assurances ont donc investi. Nous prenons de l'argent public et l'utilisons pour diminuer les risques d'obligations spécifiques pour attirer des gens extérieurs. Tous ceux qui sont assis sur un milliard en liquide, venez nous voir.
(Laughter)
(Rires)
CA: And what you're specifically looking for are investment proposals that create employment in the developing world.
CA : Vous cherchez particulièrement des propositions d'investissement qui créent des emplois dans le monde en développement.
JYK: Absolutely. Absolutely. So these will be, for example, in infrastructure that brings energy, builds roads, bridges, ports. These kinds of things are necessary to create jobs, but also what we're saying is you may think that the technology you're working on or the business that you're working on may not have applications in the developing world, but look at Zipline. And that Zipline thing didn't happen just because of the quality of the technology. It was because they engaged with the Rwandans early and used artificial intelligence -- one thing, Rwanda has great broadband -- but these things fly completely on their own. So we will help you do that. We will make the introductions. We will even provide financing. We will help you do that.
JYK : Absolument. Ce sera, par exemple, des infrastructures qui apportent de l'énergie, créent des routes, des ponts, des ports. Ce genre de choses nécessaires à la création d'emplois, mais nous disons aussi que la technologie ou l'entreprise sur laquelle vous travaillez pourrait, à votre avis, ne pas s'appliquer au monde en développement mais regardez Zipline. Zipline n'est pas arrivée juste du fait de la qualité de la technologie. Ils se sont intéressés aux Rwandais tôt, ont utilisé l'intelligence artificielle -- le Rwanda a une super bande passante -- mais ces choses volent toutes seules. Nous vous aiderons à le faire. Nous ferons les présentations. Nous fournirons un financement. Nous vous aiderons.
CA: How much capital is the World Bank willing to deploy to back those kinds of efforts?
CA : Quel capital la Banque mondiale souhaite-t-elle affecter au soutien de ces efforts ?
JYK: Chris, you're always getting me to try to do something like this.
JYK : Chris, vous essayez toujours quelque chose comme ça.
CA: I'm trying to get you in trouble. JYK: So here's what we're going to do. We have 25 billion a year that we're investing in poor countries, the poorest countries. And as we invest over the next three years, 25 billion a year, we have got to think with you about how to use that money more effectively. So I can't give you a specific number. It depends on the quality of the ideas. So bring us your ideas, and I don't think that financing is going to be the problem.
CA : Je vous attire des problèmes. JYK : Voici ce que nous allons faire. Nous investissons chaque année 25 milliards dans les pays pauvres, les pays les plus pauvres. En investissant les trois prochaines années, 25 milliards par an, nous devons penser avec vous et comment utiliser cet argent plus efficacement. Je n'ai pas de chiffre précis. Cela dépend de la qualité des idées. Venez nous voir avec vos idées et je ne pense pas que le financement sera un problème.
CA: All right, you heard it from the man himself.
CA : Très bien, vous avez l'info à la source.
Jim, thanks so much. JYK: Thank you. Thank you.
Jim, merci beaucoup. JYK : Merci. Merci.
(Applause)
(Applaudissements)