TED has already persuaded me to change my life in one small way, by persuading me to change the opening of my speech. I love this idea of engagement. So, when you leave here today, I'm going to ask you to engage or re-engage with some of the most important people in your lives: your brothers and sisters. It can be a profoundly life-affirming thing to do, even if it isn't always easy.
TED m'a déjà persuadé d'apporter un petit changement dans ma vie, en me persuadant de changer l'introduction de mon discours. J'aime cette idée d'engagement. Lorsque vous partirez d'ici, je vais vous demander de prendre ou de reprendre contact avec les personnes les plus importantes de votre vie : vos frères et sœurs. Ça peut être profondément libérateur, même si ce n'est pas toujours facile.
This is a man named Elliot, for whom things were very difficult. Elliot was a drunk. He spent most of his life battling alcoholism, depression, morphine addiction, and that life ended when he was just 34 years old. What made things harder for Elliot is that his last name was Roosevelt. And he could never quite get past the comparisons with his big brother Teddy, for whom things always seemed to come a little bit easier.
Voici un homme qui s'appelle Elliot, pour qui la vie était très difficile. Elliot était alcoolique. Il a passé la plupart de sa vie à lutter contre l'alcoolisme, la dépression, la dépendance à la morphine et sa vie a tourné court lorsqu'il n'avait que 34 ans. Son nom de famille ne lui a pas rendu les choses faciles : Roosevelt. Il n'arrivait jamais à éviter les comparaisons avec son grand frère, Teddy, pour qui tout semblait arriver avec un peu plus de facilité.
It wasn't easy being Bobby, either. He was also the sibling of a president. But he adored his brother, Jack. He fought for him, he worked for him. And when Jack died, he bled for him, too. In the years that followed, Bobby would smile, but it seemed labored. He'd lose himself in his work, but it seemed tortured. Bobby's own death, so similar to John's, seems somehow fitting. John Kennedy was robbed of his young life; Bobby seemed almost to have been relieved of his.
Ce n'était pas facile non plus d'être Bobby. Il était aussi le frère d'un président. Mais il adorait son frère, Jack. Il s'est battu pour lui, il a travaillé pour lui. Et lorsque Jack est mort, il a souffert énormément. Les années qui ont suivi, Bobby affichait un sourire, mais il semblait forcé. Il se réfugiait dans son travail, mais il semblait torturé. La mort de Bobby, tellement similaire à celle de John, n'a presque rien de surprenant. John Kennedy a été privé de sa jeunesse ; Bobby semble avoir été libéré de la sienne.
There may be no relationship that effects us more profoundly, that's closer, finer, harder, sweeter, happier, sadder, more filled with joy or fraught with woe than the relationship we have with our brothers and sisters. There's power in the sibling bond. There's pageantry. There's petulance, too, as when Neil Bush, sibling of both a president and a governor, famously griped, "I've lost patience for being compared to my older brothers," as if Jeb and George W were somehow responsible for the savings and loan scandal and the messy divorce that marked Neil in the public eye.
Aucune relation ne nous affecte plus profondément, aucune relation n'est plus intime, plus subtile, plus difficile, plus douce, plus joyeuse, plus triste, plus remplie de joie ou parsemée de chagrin que la relation que nous entretenons avec nos frères et sœurs. Le lien fraternel est un lien puissant. Un lien cérémonial, un lien capricieux aussi, comme lorsque Neil Bush, frère à la fois d'un président et d'un gouverneur, a répliqué un jour : « J'en ai assez d'être comparé à mes frères aînés », comme si Jeb et George W étaient responsables du scandale de la caisse d'épargne et du divorce compliqué qui l'ont marqué aux yeux du public.
But more important than all of these things, the sibling bond can be a thing of abiding love. Our parents leave us too early, our spouse and our children come along too late. Our siblings are the only ones who are with us for the entire ride. Over the arc of decades, there may be nothing that defines us and forms us more powerfully than our relationship with our sisters and brothers. It was true for me, it's true for your children and if you have siblings, it's true for you, too.
Mais plus important que tous ces événements, le lien fraternel peut être le seul d'un amour constant. Nos parents nous quittent trop tôt, nos conjoints et nos enfants arrivent trop tard. Nos frères et sœurs sont les seuls qui nous accompagnent durant tout le trajet. Décennie après décennie, rien ne nous définit et nous construit de façon plus puissante que notre relation avec nos sœurs et nos frères. Ça a été le cas pour moi, c'est le cas pour vos enfants, et c'est peut-être le cas pour vous aussi.
This picture was taken when Steve, on the left, was eight years old. I was six, our brother Gary was five and my brother Bruce was four. I will not say what year it was taken. It was not this year.
Cette photo a été prise lorsque Steve, à gauche, avait 8 ans. J'avais 6 ans, notre frère Gary en avait 5 et mon frère Bruce avait 4 ans. Je ne dirai pas de quand date cette photo. Ce n'était pas cette année.
(Laughter)
(Rires)
I open my new book, "The Sibling Effect," on a Saturday morning, not long before this picture was taken, when the three older brothers decided that it might be a very good idea to lock the younger brother in a fuse cabinet in our playroom.
Je commence mon dernier livre, « The Sibling Effect » un samedi matin, peu de temps avant que cette photo soit prise, lorsque les trois frères aînés ont décidé que ce serait une très bonne idée d'enfermer le frère cadet dans le disjoncteur de notre salle de jeux.
(Laughter)
(Rires)
We were, believe it or not, trying to keep him safe.
Croyez-le ou non, on essayait de le protéger.
Our father was a hotheaded man, somebody who didn't take kindly to being disturbed on Saturday mornings. I don't know what he thought his life would be like on Saturday mornings when he had four sons, ages four years old or younger when the youngest one was born, but they weren't quiet. He did not take to that well. And he would react to being disturbed on a Saturday morning by stalking into the playroom and administering a very freewheeling form of a corporal punishment, lashing out at whoever was within arms' reach. We were by no means battered children but we did get hit, and we found it terrifying.
Notre père était quelqu'un d'impétueux, quelqu'un qui appréciait mal d'être dérangé un samedi matin. Je ne sais pas comment il avait imaginé ses samedis matins en ayant quatre fils, l'aîné ayant 4 ans à la naissance du dernier, mais ils n'étaient pas silencieux. Il ne le prenait pas très bien. Quand il était dérangé le samedi matin, il déboulait dans la salle de jeux et administrait une version très libre de punition corporelle, en se défoulant sur celui qui se trouvait à portée de main. On était loin d'être des enfants battus mais on se faisait corriger, et ça nous terrifiait.
So we devised a sort of scatter-and-hide drill.
On a donc manigancé une technique de sauve-qui-peut.
(Laughter)
(Rires)
As soon as we saw or heard the footsteps coming, Steve, the oldest, would wriggle under the couch, I would dive into the closet in the playroom, Gary would dive into a window-seat toy chest, but not before we closed Bruce inside the fuse box. We told him it was Alan Shepard's space capsule, and that somehow made it work better.
Dès qu'on le voyait ou l'entendait approcher, Steve, l'aîné, se faufilait sous le canapé, je me jetais dans le placard de la salle de jeux, Gary se précipitait dans la malle à jouets sous la fenêtre, mais avant tout ça, on enfermait Bruce dans le disjoncteur. On lui disait que c'était la capsule spatiale d'Alan Shepard et ça le rendait plus enthousiaste.
(Laughter)
(Rires)
I dare say my father was never fooled by this ruse. And it was only in later years that I began to think perhaps it wasn't a good idea to squeeze a four-year-old up against a panel of old-style, un-screwable high-voltage fuses.
J'ose dire que mon père ne s'est jamais laissé berner par cette ruse. Ce n'était qu'après des années que j'ai commencé à penser que ce n'était pas malin de coincer un enfant de quatre ans contre un vieux panneau de fusibles haute tension pouvant se dévisser.
(Laughter)
(Rires)
But my brothers and I, even through those unhappy times, came through them, with something that was clear and hard and fine: a primal appreciation for the bond we shared. We were a unit -- a loud, messy brawling, loyal, loving, lasting unit. We felt much stronger that way than we ever could as individuals. And we knew that as our lives went on, we could always be able to call on that strength.
Mais mes frères et moi, même durant ces moments difficiles, on a réussi à s'en sortir grâce à une chose évidente, solide et belle : une reconnaissance primordiale du lien que nous partagions. Nous étions une entité — une entité bruyante, désordonnée, bagarreuse, loyale, aimante, et permanente. On se sentait plus forts ensemble qu'on ne l'aurait jamais été seuls. On savait qu'au fil des années, on pourrait toujours compter sur cette force.
We're not alone. Until 15 years ago, scientists didn't really pay much attention to the sibling bond. And with good reason: you have just one mother, you have just one father if you do marriage right, you have one spouse for life. Siblings can claim none of that uniqueness. They're interchangeable, fungible, a kind of household commodity. Parents set up shop and begin stocking their shelves with inventory, the only limitation being sperm, egg and economics.
Nous ne sommes pas seuls. Il y a encore 15 ans, les scientifiques ne s'intéressaient pas vraiment au lien fraternel. Et à juste titre : on a qu'une mère, on a qu'un père, et si on fait ce qu'il faut, on a un conjoint pour la vie. Les frères et sœurs n'ont pas cette unicité. Ils sont interchangeables, fongibles, une sorte de produit de base. Les parents ouvrent un magasin et commencent à remplir leurs rayons, les seules limites étant le sperme, les ovules et les finances.
(Laughter)
(Rires)
As long as you can keep breathing, you may as well keep stocking. Now, nature is perfectly happy with that arrangement, because our primal directive here is to get as many of our genes as possible into the next generation.
Tant qu'on peut respirer, autant continuer à remplir les étagères. La nature s'accommode parfaitement de cet arrangement, parce que l'objectif premier, c'est d'introduire le plus de gènes possibles dans la nouvelle génération.
Animals wrestle with these same issues, too, but they have a more straightforward way of dealing with things. A crested penguin that has laid two eggs will take a good look at them and boot the smaller one out of the nest, the better to focus her attentions on the presumably heartier chick in the bigger shell. A black eagle will allow all of her chicks to hatch and then stand back while the bigger ones fight it out with the little ones, typically ripping them to ribbons and then settling back to grow up in peace. Piglets, cute as they are, are born with a strange little outward set of pointing teeth, that they use to jab at one another as they compete for the choicest nursing spots.
Les animaux font face aux mêmes problèmes, mais leur façon de les aborder est plus directe. Un manchot à aigrettes qui a pondu deux œufs les observe attentivement, et jette le plus petit hors du nid, afin de mieux se concentrer sur le poussin supposément plus résistant dans la plus grosse coquille. Un aigle noir couve tous ses aiglons jusqu'à terme puis se met en retrait tandis que les plus gros attaquent les petits, les réduisant souvent en lambeaux, puis ils se réinstallent pour grandir en paix. Les porcelets, aussi mignons soient-ils, naissent avec une étrange petite rangée de dents pointues sur les côtés qu'ils utilisent pour se batailler lorsqu'ils rivalisent pour les meilleures tétines.
The problem for scientists was that this whole idea of siblings as second-class citizens never really seemed to hold up. After the researchers had learned all they could from the relationships in the family, mothers and other relationships, they still came up with some temperamental dark matter that was pulling at us, exerting a gravity all its own. And that could only be our siblings.
Le problème pour les scientifiques, c'est que cette idée de frères et sœurs comme citoyens de seconde classe n'a jamais vraiment tenu la route. Une fois que les chercheurs ont appris tout ce qu'ils pouvaient sur les relations familiales, maternelles et autres, ils ont quand même découvert une sorte de matière noire capricieuse qui nous attirait vers elle, sous l'effet d'une gravité bien à elle. Ça ne pouvait qu'être nos frères et sœurs.
Humans are no different from animals. After we are born, we do whatever we can to attract the attention of our parents, determining what our strongest selling points are and marketing them ferociously. Someone's the funny one, someone's the pretty one, someone's the athlete, someone's the smart one. Scientists call this "deidentification." If my older brother is a high-school football player -- which, if you saw my older brother, you'd know he was not -- I could become a high-school football player, too and get at most 50 percent of the applause in my family for doing that. Or, I could become student council president or specialize in the arts and get 100 percent of the attention in that area.
Les humains ne sont pas différents des animaux. Après notre naissance, nous faisons tout notre possible pour attirer l'attention de nos parents, exposant nos meilleurs arguments de vente et les commercialisant avec férocité. L'un est le plus drôle, l'un est le plus beau, l'une est l'athlète, l'une est la plus intelligente. Les scientifiques appellent ça la « désidentification ». Si mon frère aîné est un joueur de foot au lycée — et si vous le voyiez, vous verriez que ce n'est pas le cas — je pourrais aussi devenir un joueur de foot et avoir tout au plus 50% de ma famille qui m’applaudirait pour ça. Ou je pourrais devenir le président du conseil des élèves ou me spécialiser dans les arts et avoir droit à 100% de l'attention de ma famille
Sometimes parents contaminate the deidentification process, communicating to their kids subtly or not, that only certain kinds of accomplishments will be applauded in the home. Joe Kennedy was famous for this, making it clear to his nine children that they were expected to compete with one another in athletics and were expected to win, lest they be made to eat in the kitchen with the help, rather than in the dining room with the family. It's no wonder that scrawny second-born Jack Kennedy fought so hard to compete with his fitter firstborn brother, Joe, often at his peril, at one point, engaging in a bicycle race around the house that resulted in a collision costing John 28 stitches. Joe walked away essentially unharmed.
Parfois, les parents contaminent le processus de désidentification, en faisant savoir à leurs enfants, subtilement ou pas, que seules certaines réussites seront applaudies dans cette maison. Joe Kennedy était célèbre pour ça. Il avait clairement dit à ses neuf enfants qu'ils devaient être compétiteurs les uns avec les autres en sport et qu'ils devaient gagner, ou ils seraient obligés de manger dans la cuisine avec le personnel, plutôt que dans la salle à manger avec la famille. Ce n'est pas surprenant que Jack Kennedy, le chétif deuxième né, se soit tant battu pour se mesurer à Joe, son frère aîné qui était plus sportif, souvent à ses risques et périls. Ils se sont un jour lancés dans une course à vélo autour de la maison qui a fini par une collision et 28 points du suture pour John. Joe s'en est tiré pratiquement indemne.
Parents exacerbate this problem further when they exhibit favoritism, which they do overwhelmingly, no matter how much they admit it. A study I cite in this TIME magazine covering in the book "The Sibling Effect," found 70 percent of fathers and 65 percent of mothers exhibit a preference for at least one child. And keep in mind here -- the keyword is "exhibit." The remaining parents may simply be doing a better job of concealing things.
Les parents exacerbent ce problème de plus belle lorsqu'ils font preuve de favoritisme, et ils le font presque tous, peu importe à quel point ils l'admettent. Une étude que je cite dans ce numéro de TIME parlant de mon livre a estimé que 70% des pères et 65% des mères affichent une préférence pour au moins un de leurs enfants. Gardez à l'esprit qu'ici, le mot clé est « afficher ». Les autres parents réussissent peut-être plus facilement à dissimuler les choses.
(Laughter)
(Rires)
I like to say that 95 percent of all parents have a favorite, five percent are lying about it. The exception is my wife and me. Honestly, we do not have a favorite.
J'aime dire que 95% des parents ont un enfant qu'ils préfèrent, et 5% mentent à ce sujet. Sauf ma femme et moi. Honnêtement, nous n'avons pas de préféré.
(Laughter)
(Rires)
It's not parents' fault that they harbor feelings of favoritism. And here, too, our natural wiring is at work. Firstborns are the first products on the familial assembly line. Parents typically get two years of investing dollars, calories and so many other resources in them, so that by the time the second born comes along, the firstborn is already ... it's what corporations call "sunk costs," you don't want to disinvest in this one and launch the R&D on the new product.
Ce n'est pas la faute des parents s'ils favorisent un de leurs enfants. Ici aussi, nos tendances naturelles sont à l'œuvre. Les aînés sont les premiers produits sur la chaîne de montage familiale. Les parents ont en général deux ans d'investissement financier, de calories et de tellement d'autres choses qu'au moment de la naissance du deuxième, le premier est déjà - ce qu'appellent les entreprises un « coût irrécupérable », on ne veut pas désinvestir l'aîné et lancer la R&D sur le nouveau produit.
(Laughter)
(Rires)
So what we begin to do is say, "I'm going to lean to the Mac OS X and let the Mac OS XI come out in a couple of years." So we tend to lean in that direction.
On commence donc à dire : « Je vais me pencher sur le Mac OS X et laisser le Mac OS XI sortir dans quelques années. » On tend à aller dans cette direction.
(Laughter)
(Rires)
But there are other forces at work, too. One of the same studies I looked at both here and in the book found that, improbably, the most common favorite for a father is the last-born daughter. The most common favorite for a mother is the firstborn son. Now, this isn't Oedipal; never mind what the Freudians would have told us a hundred years ago. And it's not just that fathers are habitually wrapped around the fingers of their little girls, though I can tell you that, as the father of two girls, that part definitely plays a role. Rather, there is a certain reproductive narcissism at work. Your opposite-gender kids can never resemble you exactly. But if somehow they can resemble you temperamentally, you'll love them all the more. As the result, the father who is a businessman will just melt at the idea of his MBA daughter with a tough-as-nails worldview. The mother who is a sensitive type will go gooey over her son the poet.
Mais d'autres forces sont à l'œuvre aussi. L'une des études similaires, utilisée ici et dans mon livre, a découvert qu'invraisemblablement, l'enfant préféré d'un père est en général la fille cadette. L'enfant préféré d'une mère est le plus souvent le fils aîné. Ce n'est pas œdipien, quoi qu'auraient pu dire les Freudiens il y a cent ans. Et ce n'est pas juste le fait que les pères soient habitués à être menés par le bout du nez, bien que je puisse vous dire, étant père de deux filles, que cet élément joue assurément un rôle. Il y a plutôt un certain narcissisme de la reproduction en jeu. Les enfants du sexe opposé ne peuvent jamais exactement vous ressembler. Mais s'ils peuvent vous ressembler au niveau du caractère, vous les aimerez d'autant plus. Par conséquent, un homme d'affaires fondra devant la maîtrise en affaires et la vision du monde réaliste de sa fille. La mère hypersensible sera sentimentale face à son fils le poète.
(Laughter)
(Rires)
Birth order, another topic I covered for TIME, and another topic I cover in the book, plays out in other ways as well. Long before scientists began looking at this, parents noticed that there are certain temperamental templates associated with all birth rankings: the serious, striving firstborn; the caught-in-a-thicket's middle born; the wild child of a last born. And once again, when science did crack this field, they found out mom and dad are right.
L'ordre de naissance, un autre sujet que j'ai traité pour TIME et que je traite dans le livre, exerce également une influence. Bien avant que les scientifiques commencent à s'y intéresser, les parents ont remarqué que certains traits de caractère étaient associés à l'ordre de naissance : le premier-né sérieux et appliqué, l'enfant du milieu pris au piège, et le dernier-né au caractère sauvage. Une fois encore, lorsque la science a percé ce mystère, ils ont découvert que les parents avaient raison.
Firstborns across history have tended to be bigger and healthier than later borns, in part, because of the head start they got on food in an area in which it could be scarce. Firstborns are also vaccinated more reliably and tend to have more follow-up visits to doctors when they get sick. And this pattern continues today. This IQ question is, sadly -- I can say this as a second-born -- a very real thing. Firstborns have a three-point IQ advantage over second borns and second borns have a 1.5 IQ advantage over later borns, partly because of the exclusive attention firstborns get from mom and dad, and partly because they get a chance to mentor the younger kids. All of this explains why firstborns are likelier to be CEOs, they are likelier to be senators, they are likelier to be astronauts, and they are likelier to earn more than other kids are.
À travers l'histoire, les premier-nés sont en général plus grands et plus sains que les enfants suivants, en partie grâce à leur avance sur la nourriture là où les ressources peuvent être rares. Les premiers-nés sont aussi vaccinés avec plus de fiabilité et se font davantage suivre par un docteur quand ils tombent malades. Cette tendance se prolonge aujourd'hui. La question du QI est, malheureusement — je peux le dire en tant que deuxième né — une réalité bien présente. Les premiers-nés ont un QI plus élevé de trois points que les deuxièmes nés et les deuxièmes nés ont un QI plus élevé de 1,5 que les derniers nés, en partie à cause de l'attention exclusive donnée aux premiers-nés par leurs parents et en partie parce qu'ils font office de mentor pour les plus jeunes. Tout ceci explique pourquoi les aînés ont plus de chance de devenir PDGs, de devenir sénateurs, de devenir astronautes, et de gagner plus d'argent que les enfants suivants.
Last borns come into the world with a whole different set of challenges. The smallest and weakest cubs in the den, they're at the greatest risk of getting eaten alive, so they have to develop what are called "low-power skills" -- the ability to charm and disarm, to intuit what's going on in someone else's head, the better to duck the punch before it lands.
Les derniers-nés viennent au monde avec un tout autre ensemble de problèmes. Les plus petits et les plus faibles du nid sont ceux qui risquent le plus de se faire manger vivants. Ils doivent donc développer « les capacités à faible puissance » — la capacité à charmer et à désarmer, à pressentir ce qu'il se passe dans la tête de quelqu'un afin d'esquiver les coups avant qu'ils ne tombent.
(Laughter)
(Rires)
They're also flat-out funnier, which is another thing that comes in handy, because a person who's making you laugh is a very hard person to slug.
Ils sont aussi carrément plus drôles, ce qui peut être très utile, parce qu'une personne qui vous fait rire est une personne très difficile à cogner.
(Laughter)
(Rires)
It's perhaps no coincidence that over the course of history, some of our greatest satirists -- Swift, Twain, Voltaire, Colbert --
Ce n'est peut-être pas par hasard qu'à travers l'histoire, certains de nos plus grands satiristes — Swift, Twain, Voltaire, Colbert —
(Laughter)
(Rires)
are either the last borns or among the last in very large families.
sont soit les derniers-nés, soit ils font partie des derniers d'une famille nombreuse.
Most middle borns don't get quite as sweet a deal. I think of us as the flyover states. We are --
Les enfants du milieu n'ont pas les mêmes cartes en main. Je nous imagine comme l'Amérique rurale. Nous sommes —
(Laughter)
(Rires)
we're the ones who fight harder for recognition in the home. We're the ones who are always raising our hands while someone else at the table is getting called on. We're the ones who tend to take a little longer to find their direction in life. And there can be self-esteem issues associated with that, notwithstanding the fact that I've been asked to do TED, so I feel much better about these things right now.
nous sommes ceux qui doivent se battre pour être reconnus à la maison. Nous sommes ceux qui lèvent toujours la main lorsque quelqu'un d'autre est appelé à table. Nous sommes ceux qui prennent plus longtemps à trouver leur but dans la vie. Et ça peut créer des problèmes de confiance en soi, même si j'ai été invité à donner cette conférence, donc je me sens beaucoup mieux maintenant.
(Laughter)
(Rires)
But the upside for middle borns is that they also tend to develop denser and richer relationships outside the home. But that advantage comes also from something of a disadvantage, simply because their needs weren't met as well in the home.
L'avantage des enfants du milieu, c'est qu'ils ont tendance à développer des relations plus denses et plus riches en dehors du cocon familial. Mais cet avantage vient d'un inconvénient : leurs besoins n'étaient simplement pas satisfaits à la maison.
The feuds in the playroom that play out over favoritism, birth order and so many other issues are as unrelenting as they seem. In one study I cite in the book, children in the two-to-four age group engage in one fight every 6.3 minutes, or 9.5 fights an hour. That's not fighting -- that's performance art.
Les querelles de la salle de jeu qui tournaient au favoritisme, l'ordre de naissance et bien d'autres problèmes, ne s'arrêtent jamais. Dans l'une des études que je cite dans le livre, un groupe d'enfants entre 2 et 4 ans se chamaille toutes les 6,3 minutes, soit 9,5 querelles par heure. Ce ne sont pas des disputes mais des performances artistiques.
(Laughter)
(Rires)
That's extraordinary.
C'est extraordinaire.
One reason for this is that there are a lot more people in your home than you think there are, or at least a lot more relationships. Every person in your house has a discrete one-on-one relationship with every other person, and those pairings or dyads add up fast. In a family with two parents and two kids, there are six dyads: Mom has a relationship with child A and B, Dad has a relationship with child A and B. There's the marital relationship, and there is the relationship between the kids themselves. The formula for this looks very chilly but it's real. K equals the number of people in your household, and X equals the number of dyads. In a five-person family, there are ten discrete dyads. The eight-person Brady Bunch -- never mind the sweetness here -- there were 28 dyads in that family. The original Kennedy family with nine kids had 55 different relationships. And Bobby Kennedy, who grew up to have 11 children of his own, had a household with a whopping 91 dyads. This overpopulation of relationships makes fights unavoidable.
L'une des raisons pour ça, c'est qu'il y a plus de gens dans votre maison que vous ne le pensez, ou du moins, plus de relations. Chaque personne dans votre maison a une relation distincte et individuelle avec chaque autre personne, et ces paires se créent rapidement. Dans une famille de 2 parents et 2 enfants, il y a 6 paires : la mère avec les enfants A et B, le père avec les enfants A et B, il y a la relation conjugale, et il y a la relation entre les enfants. Cette formulation semble être simple mais elle est vraie. K représente le nombre de personnes dans votre foyer et X représente le nombre de paires. Dans une famille de 5 personnes, il y a 10 paires. Dans « Sept à la maison » - on oublie la sérénité ici - il y a 21 paires dans la famille. La famille originelle des Kennedy, avec 9 enfants, comptait 55 paires. Et Bobby Kennedy, qui a eu 11 enfants, avait un foyer gigantesque avec 91 paires. Cette multitude de relations rend les querelles inévitables.
And far and away the biggest trigger for all sibling fights is property. Studies have found that over 95 percent of the fights among small children concern somebody touching, playing with, looking at the other person's stuff.
La possession est l'élément qui déclenche les querelles entre frères et sœurs. Des études ont montré que plus de 95% des querelles des enfants en bas âge concernent la possession : toucher, regarder, ou jouer avec le jouet d'un autre.
(Laughter)
(Rires)
This in its own way is healthy if it's very noisy, and the reason is that small children come into the world with absolutely no control. They are utterly helpless. The only way they have of projecting their very limited power is through the objects they can call their own. When somebody crosses that very erasable line, they're going to go nuts, and that's what happens.
C'est un signe que tout va bien si c'est très bruyant, et cela s'explique par le fait que les petits viennent au monde sans aucune expérience. Ils sont complètement désarmés. La seule façon qu'ils ont d'affirmer leur pouvoir très limité, c'est avec des objets qu'ils prétendent être les leurs. Lorsque quelqu'un dépasse cette limite facilement franchissable, ils deviennent dingues, et voilà ce qu'il se passe.
Another very common casus belli among children is the idea of fairness, as any parent who hears 14 times a day, "But that's unfair!" can tell you. In a way this is good, too, though. Kids are born with a very innate sense of right and wrong, of a fair deal versus an unfair one, and this teaches them powerful lessons. Do you want to know how powerfully encoded fairness is in the human genome? We process that phenomenon through the same lobe in our brain that processes disgust, meaning we react to the idea of somebody being cheated the same way we react to putrefied meat.
Un autre élément qui déclenche la guerre entre les enfants, c'est l'idée d'équité, comme tout parent qui entend 14 fois par jour « mais c'est pas juste ! » pourrait vous le dire. D'une certaine manière, c'est normal. Les enfants naissent avec un sens très inné de ce qui est bien ou mal, de ce qui est juste ou non, et cela leur enseigne des leçons utiles. Vous voulez savoir à quel point l'équité est encodée dans les gènes des humains ? On réagit à l'injustice avec le même lobe du cerveau qui produit le dégoût, c'est-à-dire qu'on réagit pareil face à quelqu'un qui s'est fait tromper que face à de la viande putréfiée.
(Laughter)
(Rires)
Any wonder that this fellow, Bernie Madoff, is unpopular?
Une idée pourquoi ce cher Bernie Madoff est impopulaire ?
All of these dramas played out day to day, moment to moment, serve as a real-time, total-immersion exercise for life. Siblings teach each other conflict avoidance and conflict resolution, when to stand up for themselves, when to stand down; they learn love, loyalty, honesty, sharing, caring, compromise, the disclosure of secrets and much more important, the keeping of confidences.
Toutes ces situations jour après jour, à chaque instant, servent d'exercices en immersion totale, et en temps réel, pour la vie. Les frères et sœurs s'enseignent comment éviter un conflit et comment le résoudre, quand il faut se défendre, quand il faut lâcher l'affaire, ils apprennent l'amour, la loyauté, l'honnêteté, le partage, l'attention, le compromis, la révélation des secrets et beaucoup plus important encore, comment garder des confidences.
I listen to my young daughters -- aren’t they adorable? -- I listen to my young daughters talking late into the night, the same way my parents, no doubt, listened to my brothers and me talking, and sometimes I intervene, but usually I don't. They're part of a conversation I am not part of, nobody else in the world is part of, and it's a conversation that can and should go on for the rest of their lives. From this will come a sense of constancy, a sense of having a permanent traveling companion, somebody with whom they road-tested life before they ever had to get out and travel it on their own.
J'écoute mes petites filles - ne sont-elles pas adorables? J'écoute mes petites filles se parler jusque tard dans la nuit, de la même manière que mes parents nous écoutaient, mes frères et moi, il m'arrive parfois d'intervenir mais souvent je ne le fais pas. Elles sont dans une conversation dans laquelle je ne suis pas, dans laquelle personne d'autre n'est, et c'est une conversation qui peut et qui devrait continuer pour le restant de leurs vies. De ces conversations va naître une loyauté, un moyen pour elles de toujours avoir un compagnon de voyage, quelqu'un avec qui emprunter des routes sinueuses avant même qu'elles soient obligées de partir et voyager seules.
Brothers and sisters aren't the sine qua non of a happy life; plenty of adult sibling relationships are fatally broken and need to be abandoned for the sanity of everybody involved. And only-children, throughout history, have shown themselves to be creatively, brilliantly capable of getting their socialization and comradeship skills through friends, through cousins, through classmates. But having siblings and not making the most of those bonds is, I believe, folly of the first order. If relationships are broken and are fixable, fix them. If they work, make them even better. Failing to do so is a little like having a thousand acres of fertile farmland and never planting it. Yes, you can always get your food at the supermarket, but think what you're allowing to lie fallow. Life is short, it's finite, and it plays for keeps. Siblings may be among the richest harvests of the time we have here.
Frères et sœurs ne sont pas la condition sine qua non d'une vie heureuse - beaucoup de relations entre frères et sœurs adultes sont abîmées et ont besoin d'être délaissées pour le bien-être de tout le monde. Et les enfants uniques, à travers l'histoire, se sont montrés capables de manière brillante et créative de se sociabiliser facilement avec des amis, des cousins, ou des camarades de classe. Mais avoir des frères et sœurs et ne pas tirer profit de ces liens est, selon moi, de la pure bêtise. Si les relations sont abîmées mais réparables, réparez-les. Si elles sont bonnes, rendez-les encore meilleures. Échouer à faire ça, c'est un peu comme avoir des milliers d'hectares fertiles et ne pas s'en servir. Oui, vous pouvez toujours avoir de la nourriture au supermarché, mais pensez à ce que vous laissez en jachère. La vie est courte, limitée, il faut la vivre à fond. Les frères et sœurs sont probablement la meilleure récolte que l'on puisse avoir.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)