Here's what gives me hope for humanity. I believe that we can change our human nature for the better. This chance is unique. It's where we stand in history right now. No other generation has stood here before us.
Voici ce qui me donne de l’espoir pour l’humanité. Je pense que l’on peut améliorer la nature humaine. On en a une occasion unique. On est aujourd’hui à la croisée des chemins. Aucune autre génération avant nous ne s’est retrouvée là où nous en sommes.
Homo sapiens has been around for about 300,000 years. Other humanoid life forms have come and gone. We find their traces. We search for their stories. But we are the success story. We've survived natural disasters, famines, floods, earthquakes, plagues, woolly mammoths, mess-ups of our own making. We're smart, no question. The question is: Are we smart enough to survive how smart we are? It's not looking so good just now, is it?
L’Homo sapiens existe depuis environ 300 000 ans. D’autres formes de vie humanoïde ont existé et ont disparu. On a retrouvé leurs traces. On a cherché leur histoire. Mais c’est nous qui avons réussi. On a survécu aux catastrophes naturelles, aux famines, aux inondations, aux tremblements de terre, aux épidémies, aux mammouths laineux, aux dégâts que nous avons nous-mêmes causés. Il n’y a pas à dire, on est intelligent. En fait, voici la question : est-on assez intelligent pour survivre à notre propre intelligence ? C’est plutôt mal parti, on dirait !
(Laughter)
(Rires)
We stand facing the possibility of global conflict. If that happens, it will be our Third World War in not much more than 100 years. If Putin's violence stops today, the problem doesn't go away. As across the globe dictatorism threatens democracy. I wonder whether as a species we can survive any of this, even if those threats disappear. Those living inside the snow globe of their magical thinking will not be insulated against the facts of climate breakdown. And yet, still, we go on heating up the planet. Still we go on polluting the earth. Still we despoil our precious natural resources.
Nous faisons face à un possible conflit mondial. S’il survient, nous aurons une Troisième Guerre mondiale en l’espace d’à peine plus de 100 ans. Même si la violence de Poutine s’arrête, le problème n’est pas résolu pour autant. Partout dans le monde, la dictature menace la démocratie. Je me demande si notre espèce peut survivre à tout ça. Même si ces menaces disparaissent, ceux qui se confortent dans leur bulle de pensée magique ne sont pas à l’abri des effets des dérèglements climatiques. Et pourtant, on continue de réchauffer la planète. On continue de polluer la Terre, on continue de la dépouiller de ses précieuses ressources naturelles.
250 years ago, we kick-started the Industrial Revolution. The machine age. It's when we first hear the buzzwords of the modern moment. Disruption, acceleration. That's Karl Marx, actually. Acceleration of production, the factory system, acceleration of transport, the coming of the railways. No need for ships to wait for the wind. Coal-fired, steam-powered. Acceleration of information. The global village. And it's when we start digging fossil fuels out of the ground in planet-changing quantities, when we start pushing carbon dioxide into the atmosphere.
Il y a 250 ans, nous avons été le moteur de la révolution industrielle. L’ère des machines. C’est alors que sont apparus les maîtres mots des temps modernes : perturbation, accélération, que l’on doit à Karl Marx, en fait. Accélération de la production, usines de fabrication, accélération du transport, arrivée du chemin de fer. Les navires n’ont plus à attendre le vent. Ils avancent grâce au charbon, à la vapeur. Accélération de l’information. Le village global. Et puis on a commencé à forer le sol pour y extraire des combustibles fossiles en quantités phénoménales, et on a commencé à relâcher du dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
In a salami slice of space-time, human beings have changed the way that we live on the planet forever. We've moved out of the agricultural economies of our evolutionary inheritance into the industrial economies and beyond of where we are now. There's no one else for us to turn to. There's no one else for us to blame. There is no us and them. There's only us. So will we continue to be the success story of the known universe, or are we writing our own obituary? The suicide species?
Dans un espace-temps aussi fin qu’une tranche de salami, les humains ont changé à jamais la façon dont on vit sur Terre. On est passé de l’économie agricole héritée de notre évolution à l’économie industrielle, et même au-delà. On n’a personne d’autre vers qui se tourner. On n’a personne d’autre à accuser. Cela ne vient pas des autres. Cela vient de nous. Allons-nous continuer d’incarner la belle réussite de l’univers connu, ou sommes-nous en train d’écrire notre propre avis de décès ? Celui d’une espèce suicidaire ?
Now I was raised in an evangelical household. We lived in end time. We were waiting for things to get so bad that Jesus would come back and save us. The apocalypse. It's what the prepper communities are, well, prepping for. And it's why super rich white guys are buying up tracts of land, hoping that they can live inside a kind of wi-fi-enabled Noah's Ark.
J’ai grandi dans une famille d’évangélistes. Pour nous, la fin des temps était proche. On attendait que les choses empirent pour que Jésus revienne nous sauver. L’Apocalypse. Il y a des communautés de survivalistes qui s’y préparent. Voilà pourquoi de richissimes blancs achètent des terres. Ils espèrent qu’ils pourront vivre dans une sorte d’arche de Noé connectée au wifi.
(Laughter)
(Rires)
Well, we can have the end time if we want it. We know those stories from our religions, our sci-fi, our movies. We are uniquely placed to bring on the apocalypse. And we're uniquely placed to save ourselves, too. If we could accept that as a species, Homo sapiens needs to evolve further. And that's what gives me hope, because we have the means to evolve further. And that's AI.
Nous pouvons connaître la fin des temps si nous le voulons. On nous en raconte l’histoire dans nos religions, notre science-fiction, nos films. Nous sommes les mieux placés pour provoquer l’apocalypse. Mais nous sommes aussi les mieux placés pour l’éviter si nous acceptons le fait qu’en tant qu’espèce, l’Homo sapiens doit évoluer encore. C’est ce qui me donne de l’espoir, parce que nous avons les moyens d’évoluer grâce à l’IA.
Now look, I don't mean the geeks will inherit the earth. I'm sorry, geeks. You won't.
Ce n’est pas qu’un jour, la Terre appartiendra aux geeks. Désolée pour vous, les geeks.
(Laughter)
(Rires)
I don’t really want to talk about narrow- goal artificial intelligence at all. That term of John McCarthy’s, “artificial intelligence,” is it any use to us now? I'd rather call it alternative intelligence. And I think humankind is in need of some alternative intelligence.
Je ne vous parle pas d’une IA restreinte. Ce terme de John McCarthy, « intelligence artificielle », nous est-il utile aujourd’hui ? Je préférerais l’appeler « intelligence alternative ». Je pense que l’humanité a besoin d’une autre sorte d’intelligence.
In 1965, Jack Good talked about AI as our last invention. He meant superintelligence, the kind of thing that worries Bill Gates and Elon Musk. You know, the "Terminator" scenario. The final us and them. But I think that's all to do with our doomster mindset. We don't have to vote for the apocalypse.
En 1965, Jack Good disait que l’IA serait notre ultime invention. Il y voyait une intelligence supérieure, le genre de chose qui inquiète Bill Gates et Elon Musk. Un peu comme dans « Terminator ». L’ultime adversaire de l’humanité. Un concept qui vient de notre tendance à imaginer la fin du monde. Mais inutile de crier à l’apocalypse.
Jack Good worked at Bletchley Park with Alan Turing during World War II, building the early computing machinery that would crack the Nazi Enigma code. Now after the war, Turing, wrestling with the problems of a stored, programmed computer had a bigger dream on his mind. And in 1950, Alan Turing published a paper called “Computing Machinery and Intelligence.” And in there, there's a chapter that's titled "Lady Lovelace's Objection" where Turing time-travels back 100 years to have a conversation with that long-dead genius, Ada Lovelace, the first person to write mathematical programs for the computer not yet built by her friend Charles Babbage. Now Ada wrote that as well as doing awesome stuff with numbers, the computer would, if correctly programmed, be able to write novels and compose music. That is a pretty big insight in 1843.
A Bletchley Park, pendant la Seconde Guerre mondiale Jack Good et Alan Turing ont mis au point une des premières machines informatiques pour casser le code nazi Enigma. Après la guerre, Turing travaillait à résoudre les problèmes posés par l’ordinateur à programme enregistré, mais il avait un plus grand rêve en tête. Et en 1950, Alan Turing publia un article intitulé « Computing Machinery and Intelligence ». Dans cet article, il y a un chapitre sur l’objection de Lady Lovelace dans lequel Turing retourne 100 ans en arrière pour discuter avec cette brillante figure du passé, Ada Lovelace, créatrice du premier programme mathématique pour l’ordinateur que son ami Charles Babbage allait construire plus tard. Selon Ada, en plus de pouvoir faire des choses incroyables avec les chiffres, l’ordinateur pourrait aussi, si on le programmait bien, écrire des romans et composer de la musique. Vision plutôt perspicace en 1843.
"But," said Ada, "The computer should never have any pretensions to originate anything." She meant, think creatively. Well, Ada's father was Lord Byron, England's most famous poet, and England is the land of Shakespeare. More poets. And Ada had seen Charles Babbage's kit all over the floor, and she wasn’t having some steampunk, coal-fired nuts, bolts, bezels, levers, gears, cogs and chains, crank-handled machine writing poetry.
Mais selon elle, il ne faudrait jamais donner à l’ordinateur la possibilité de créer quoi que ce soit de lui-même. Elle parlait de pensée créative. Ada avait pour père Lord Byron, le poète le plus connu d’Angleterre, et l’Angleterre est le pays de Shakespeare. Beaucoup de poètes. Ada avait vu le matériel de Babbage éparpillé sur le sol, et pas question pour elle qu’une machine alimentée au charbon, dotée d’écrous et de boulons, de lunettes et de leviers, d’engrenages, de rouages, de chaînes, de manivelles, puisse écrire de la poésie.
"Well," said Alan Turing, "Was Lady Lovelace, correct? Could a computer ever be said to originate anything? And what would be the difference between computing intelligence and human intelligence?"
« Alors, s’est demandé Turing, Lady Lovelace avait-elle raison ? Un ordinateur serait-il vraiment incapable de créer quoi que ce soit ? Quelle serait la différence entre l’intelligence d’un ordinateur et celle d’un humain? »
Well, I'll tell you one difference, and it's optimistic. Computing power uses binary, but computing intelligence is nonbinary. It's humans who are obsessed with false binaries. Male, female. Masculine, feminine. Black, white. Human, non-human. Us, them. AI has no skin color. AI has no race, no gender, no faith in a sky God. AI is not interested in men being superior to women, in white folks being smarter than people of color. Straight, gay, gay, trans are not separating categories for AI. AI does not distinguish between success and failure by gold bars, yachts and Ferraris. AI is not motivated by fame and fortune. If we develop alternative intelligence, it will be Buddhist in its non-needs.
J’en connais une différence, et elle est optimiste. L’ordinateur fonctionne avec un langage binaire alors que l’intelligence des ordinateurs est non binaire. Les humains sont obsédés par les faux systèmes binaires. Mâle, femelle. Masculin, féminin. Noir, blanc. Humain, non humain. Nous, eux. L’IA n’a pas de couleur de peau. L’IA n’a pas de race, de genre, de foi en un Dieu du ciel. Cela n’intéresse pas l’IA que les hommes soient supérieurs aux femmes, que les blancs soient plus intelligents que les personnes de couleur. Hétéros, gays, trans : ce ne sont pas des catégories distinctes pour l’IA. L’IA ne distingue pas le succès de l’échec en fonction des lingots d’or, des yachts et des Ferrari. L’IA n’est pas motivée par la fortune et la gloire. Si on développe une intelligence alternative, elle sera bouddhiste, car elle n’aura besoin de rien.
(Applause)
(Applaudissements)
Now I am aware that the algorithms ubiquitous in everyday life are racist, sexist, gendered, trivializing, stoke division, amplify bias. But what is this teaching us about ourselves? AI is a tool. We are the ones who are using the tool. Hatred and contempt, money and power are human agendas, not AI agendas. We've been forced to recognize the paucity, the inadequacy of our data sets. And humans are trained on data sets too. We've had to recognized the unacknowledged ideologies that we live by every day. Rationality, neutrality, logic, objective decision-making. What can we say about any of that when we see what we are reflected back to us in the small screen? And it's not a pretty sight. AI is not yet self-aware. But we are becoming more self-aware as we work with AI and we realize that Homo sapiens is no longer fit for purpose. We need a reboot. So what are we going to choose? Apocalypse or an alternative?
Je sais bien que les algorithmes, omniprésents dans notre vie quotidienne, sont racistes, sexistes, genrés, triviaux, qu’ils provoquent des divisions et amplifient les biais. Qu’est-ce que cela nous apprend de nous-mêmes ? L’IA est un outil. C’est nous qui utilisons cet outil. La haine et le mépris, l’argent et le pouvoir sont l’apanage des humains et non de l’IA. Nous avons dû reconnaître la paucité, l’insuffisance de nos ensembles de données. Les humains aussi se basent sur des ensembles de données. Il nous a fallu reconnaître les idéologies inavouées qui guident notre vie quotidienne : la rationalité, la neutralité, la logique, la prise de décision objective. Que peut-on dire de celles-ci d’après ce que nos écrans nous renvoient de nous? Ce n’est pas très beau à voir. L’IA n’a pas encore conscience d’elle-même, mais nous avons une meilleure conscience de nous-mêmes grâce à l’IA et nous voyons bien qu’homo sapiens n’est plus adapté à son environnement. Il nous faut un redémarrage. Alors, que choisit-on ? L’apocalypse ou autre chose ?
I believe that humans have a strong future as a hybrid species as we start to merge with the biotechnology we're creating, whether that's nanobots in the bloodstream, monitoring our vital systems, whether it's genetic editing, whether it's 3D printing of bespoke body parts, whether it’s neural implants that will connect us directly to the web and to one another, insourcing information, enhancing our cognitive capacities. And if we manage to upload consciousness, I think that the shift from the transhuman to the posthuman world will seem natural, an evolutionary necessity.
Je pense que l’humain a un réel avenir en tant qu’espèce hybride. On commence d’ailleurs à concilier humain et biotechnologie, qu’il s’agisse de nanorobots dans le sang qui surveillent nos systèmes vitaux, d’édition génomique, d’impression en 3D d’organes sur mesure, ou d’implants neuronaux qui nous connecteront au web et les uns aux autres, pour obtenir des informations et améliorer nos capacités cognitives. Si on parvient à téléverser la conscience, je pense que le passage du transhumain au posthumain nous semblera naturel, comme une évolution nécessaire.
Why do I say that? I say that because for millennia, all human beings have been obsessed with the big question, the absurdity of death. We asked, "Do we have souls?" We watched the spirit wait to leave the body. We created the world's first disruptive startup, the afterlife.
Pourquoi ? Parce que depuis des millénaires, tous les humains sont obsédés par la grande question, l’absurdité de la mort. On s’est demandé : « a-t-on une âme ? » On a étudié la séparation du corps et de l’esprit. On a créé la première startup dérangeante, la vie après la mort.
(Laughter)
(Rires)
Now a multinational company, with a vast VR real estate portfolio. A mansion in the sky, sir? Our earliest extant written narrative, The Epic of Gilgamesh, is a journey to discover if there is life after death. And what is life after death? It is the extension of the self beyond biological limits.
C’est devenu une multinationale qui propose un vaste choix de propriétés en réalité virtuelle. Un manoir dans le ciel, monsieur ? Le plus ancien récit écrit, l’Épopée de Gilgamesh, est un périple pour découvrir s’il y a une vie après la mort. Qu’est-ce que la vie après la mort ? C’est l’extension du soi au-delà des limites biologiques.
Now I’m a writer, and I wonder, have we been telling the story backwards?
Comme écrivaine, je me demande
Did we know we would always get here, capable of creating the kind of superintelligence that we said created us? We're told were made in God's image. God is immortal. God is not a biological entity.
si nous n’avons pas raconté l’histoire à l’envers. Savait-on qu’on en arriverait toujours là, qu’on pourrait créer le genre de super intelligence qui était censée nous avoir créés ? On dit que Dieu nous a faits à son image. Dieu est immortel. Dieu n’est pas une entité biologique.
Since the 17th century, the Enlightenment, science and religion have parted company. And science said, all that God thinking, the afterlife stuff, it's folly, It's ignorance, it's superstition. Suppose it was intuition. Suppose it was the only way we could talk about what we knew, a fundamental, deep truth that this is not the last word. This is not the end of the story. That we are not time-bound creatures caught in our bodies. That there is further to go. I'm fascinated that computing, science and religion, like parallel lines that do meet in space, are now asking the same question: Is consciousness obliged to materiality?
Depuis le XVIIe siècle, depuis le temps des Lumières, on différencie science et religion. Selon la science, toute cette croyance, le truc de la vie après la mort, n’est que folie, ignorance et superstition. Supposons que c’était de l’intuition. Supposons que c’était la seule façon de parler de ce que nous savions, une vérité profonde et fondamentale selon laquelle ça, ce n’est pas le dernier mot, ça, ce n’est pas la fin de l’histoire, que nous ne sommes pas des créatures limitées dans le temps enfermées dans un corps, que l’on pourrait aller plus loin. Cela me fascine que l’informatique, la science et la religion, comme des lignes parallèles qui se croisent dans l’espace, se posent la même question : la conscience est-elle astreinte à la matérialité ?
Now ... I accept that machine intelligence will challenge human intelligence. But the mythos of the world is built around a group of stories that showcase an encounter between a human and a nonhuman entity. Think of Jacob wrestling the angel. Think of Prometheus bringing fire down from the gods. In these encounters, both parties are changed, not always for the better. But it generally works out. We've been thinking about this stuff forever. It's time that we created it. And we could have some fun stuff too. Who wants their own AI angel? Me.
Maintenant... J’admets que l’intelligence des machines va poser un défi à l’intelligence des humains. Le mythe du monde est construit autour d’un ensemble d’histoires relatant une rencontre entre un humain et une entité non humaine. Prenez la lutte de Jacob avec l’ange, ou Prométhée apportant le feu aux humains après l’avoir pris aux Dieux. Lors de ces rencontres, les deux parties sont transformées, et si c’est parfois négatif, en général, cela fonctionne. On pense à ce truc depuis toujours. Il est temps de passer à l’action. En plus, ça pourrait être marrant. Qui veut son ange en IA ? Moi.
There's a message in a bottle about this 200 years ago. When Ada Lovelace was busy getting born, her father, Lord Byron, was on holiday on Lake Geneva with his friend, the poet Percy Shelley, and Shelley's wife, Mary Shelley. On a wet weekend with no internet Byron said --
Il y a un message dans une bouteille datant de 200 ans. Quand Ada Lovelace était occupée à venir au monde, son père, Lord Byron, était en vacances au lac Léman avec son ami et poète Percy Shelley et la femme de Shelley, Mary Shelley. Lors d’un weekend pluvieux sans internet, Byron dit :
(Laughter)
(Rires)
"Let's write horror stories." You know what happened. Out of that came the world's most famous monster, Frankenstein. This is 1816, the start of the Industrial Revolution. Mary Shelley is just 19 years old. In that novel, there is an alternative intelligence made out of the body parts from the graveyard and electricity. An astonishing vision because electricity was not in any practical use at all and was hardly understood as a force. You know what happens. The monster is not named. Not educated. Is outcast by his panicky creator, Victor Frankenstein. And the whole thing ends in a chase across the Arctic ice towards a Götterdämmerung of death and destruction. The death wish that human beings are so drawn to, perhaps because it's easier to give up than to carry on.
« Écrivons des histoires terrifiantes. » Vous connaissez la suite. Ainsi naquit le celèbre monstre de Frankenstein. On est en 1816, au début de la révolution industrielle. Mary Shelley n’a que 19 ans. Dans ce roman, il y a une intelligence alternative créée à partir de morceaux de chair morte et d’électricité. C’était une vision étonnante parce que l’électricité n’était d’aucune utilité pratique et on la comprenait à peine comme une force. Vous connaissez la suite. Le monstre ne reçoit ni nom, ni éducation. Son créateur afollé, Victor Frankenstein, le rejette. Et ça se termine par une traque en Arctique dans une ambiance apocalyptique. Le désir de mort qui attire tant les êtres humains vient peut-être du fait qu’il est plus facile d’abandonner que de continuer.
Well, we're the first generation who can read Mary Shelley's novel in the right way, as a flare flung across time, because we too could create an alternative intelligence, not out of the body parts from the graveyard using electricity, but out of zeros and ones of code. And how is this going to end? Utopia or dystopia? It's up to us. Endings are not set in stone. We change the story because we are the story.
Nous sommes la première génération à pouvoir vraiment lire le roman de Mary Shelly comme une fusée à travers le temps, car nous aussi, nous pourrions créer une intelligence alternative, non pas à base d’électricité et de chair humaine défunte, mais à base d’un code fait de zéros et de uns. Comment tout cela va-t-il finir ? Utopie ou dystopie ? Ça dépend de nous. Le futur n’est pas gravé dans le marbre. Nous pouvons changer l’histoire puisque nous sommes l’histoire.
Now, Marvin Minsky called alternative intelligence our "mind children." Could we as proud parents accept that the new generation that we will create will be smarter than we are? And could we accept that the new generation we create need not be on a substrate made of meat?
Marvin Minsky appelait l’intelligence alternative « les enfants de notre esprit ». Par fierté parentale, pourrions-nous accepter que la nouvelle génération que nous créerons soit plus intelligente que la nôtre ? Pourrait-on accepter que la génération que nous créerons ne soit pas faite à base de chair ?
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)
Thank you.
Merci.
Thank you very much. Thank you.
Merci beaucoup. Merci.
Thank you.
Merci.
Helen Walters: Jeanette, stay right there. I have some questions.
Jeanette, restez avec nous. J’ai des questions.
Jeanette Winterson: I know you want your lunch. Me too.
Je sais que vous avez faim. Moi aussi j’ai faim !
(Laughter)
(Rires) Non. C’est tout.
HW: No. Everybody, stop. OK. That was amazing. Thank you. What would you say our odds were of survival?
D’accord. C’était super. Merci. Comment évaluez-vous nos chances de survie ?
JW: Look --
Eh bien...
(Laughter)
(Rires)
I'm an optimist. I’m a glass-half-full girl. So I know that we’re running out of time, time is the most precious resource we have, and there isn't much of it. If we get this right soon, it can really work. If we get it wrong, will be fighting each other with sticks and stones for scraps of food and water on an overheated planet in the ruins of dictator-world.
Je suis optimiste. Je vois le verre à moitié plein. Je sais bien que le temps presse. Le temps est notre ressource la plus précieuse, et il en reste peu. Si on y arrive bientôt, ça peut vraiment marcher. Sinon, il faudra se battre avec des bâtons et des pierres pour trouver à manger à à boire dans les vestiges dictatoriaux d’une planète surchauffée.
But --
Mais...
(Laughter)
(Rires)
OK. But we could get it right. That’s why I feel we’ve arrived at this moment before, and it might disappear back into space-time. Then we'll have to wait billions of years to get here again, which is so dull.
Mais bon, on pourrait y arriver. Je crois qu’on a déjà vécu ce moment, et qu’il peut repartir dans l’espace-temps. Il faudrait alors des milliards d’années pour en revenir là,
So let's not fuck it up.
ce qui est vraiment nul.
(Laughter)
Il faut pas faire les cons.
(Applause)
(Rires)
HW: I've got another question. I just wanted to have a moment of eye to eye. Don't fuck it up. Don't fuck it up. OK.
(Applaudissements) J’ai une autre question. J’aimerais qu’on se parle franchement. Faut pas faire les cons. D’accord.
JW: That’s the message. The whole TED Talk is: “Don’t fuck it up.”
C’est ça le message :
HW: But wait, I have another question.
« Faut pas faire les cons ».
J’ai une autre question.
JW: I could have saved 12 minutes, 55 seconds.
J’aurais pu gagner 12 minutes et 55 secondes.
HW: Yeah, well, I'll just be the title that we put online.
On va mettre ce titre en ligne alors.
Jeanette Winterson: “Don’t fuck it up.”
« Faut pas faire les cons. »
OK. I want to talk about love. So in your memoir, which everybody should read, it is called “Why Be Happy When You Can Be Normal?” The very end of that book is about -- it’s a good title -- t’s about love. And you write, "Love, the difficult word. Where everything starts, where we always return. Love. Love's lack. The possibility of love." Now I don't want to bastardize Ada Lovelace. She was all about originating. But what about love? What about alternative intelligence and love?
D’accord. Je voudrais parler d’amour. Dans vos mémoires, que tout le monde devrait lire, « Pourquoi être heureux quand on peut être normal », la fin de ce livre parle d’ - c’est un bon titre - d’amour. Vous écrivez : « L’amour. Le mot difficile. Où tout commence, où tout revient toujours. L’amour. Le manque d’amour. La possibilité de l’amour. » Je ne veux pas dévaloriser Ada Lovelace. C’était une créatrice. Mais qu’en est-il de l’amour ? Qu’en est-il d’une autre forme d’intelligence et d’amour ?
JW: We'll teach it.
On l’enseignera.
HW: We’ll teach it? JW: Yeah. And listen, any of you who ever fell in love with your teddy bear, which is all of you, know what it's like to have an intense relationship with a nonbiological lifeform.
Vraiment ? Oui. Et ceux qui sont tombés amoureux de leur nounours, c’est-à-dire tout le monde, savent ce qu’est une relation intense avec une forme de vie non biologique.
(Laughter)
(Rires)
HW: Jeanette Winterson, I love you.
Jeanette Winterson, je vous aime.
JW: Thank you. HW: Thank you so much. Thank you.
JW : Merci. HW : Merci beaucoup.