We most certainly do talk to terrorists, no question about it. We are at war with a new form of terrorism. It's sort of the good old, traditional form of terrorism, but it's sort of been packaged for the 21st century. One of the big things about countering terrorism is, how do you perceive it? Because perception leads to your response to it. So if you have a traditional perception of terrorism, it would be that it's one of criminality, one of war. So how are you going to respond to it? Naturally, it would follow that you meet kind with kind. You fight it. If you have a more modernist approach, and your perception of terrorism is almost cause-and-effect, then naturally from that, the responses that come out of it are much more asymmetrical.
Il est certain que nous parlons aux terroristes, pas doute là dessus. Nous sommes en guerre contre une nouvelle forme de terrorisme. Une forme qui ressemble à la bonne vieille forme du terrorisme classique, mais qui a plus ou moins été conçue pour le 21ème siècle. L'une des choses les plus importantes à propos du contre-terrorisme, c'est : comment le percevez-vous? Parce que la perception que vous en avez conditionne la réponse que vous allez lui donner. Donc, si vous avez une perception traditionnelle du terrorisme, c'est probablement que vous le voyez comme une forme de criminalité, de guerre. Et donc qu'allez-vous faire contre ça? Naturellement, vous allez combattre le feu par le feu. Vous allez la combattre. Si vous avez une approche plus moderne de la chose, et si vous pensez que le terrorisme fonctionne principalement comme une relation cause-effet, alors, naturellement, les réponses issues de cela seront plus asymétriques.
We live in a modern, global world. Terrorists have actually adapted to it. It's something we have to, too, and that means the people who are working on counterterrorism responses have to start, in effect, putting on their Google-tinted glasses, or whatever.
Nous vivons dans un monde moderne et global. Les terroristes s'y sont adaptés. C'est quelque chose que nous devons, aussi, faire, et cela signifie que les personnes qui travaillent sur les réponses face au terrorisme, doivent commencer, activement, à mettre leurs Lunettes Google, ou quoi que ce soit.
For my part, what I wanted us to do was just to look at terrorism as though it was a global brand, say, Coca-Cola. Both are fairly bad for your health. (Laughter) If you look at it as a brand in those ways, what you'll come to realize is, it's a pretty flawed product. As we've said, it's pretty bad for your health, it's bad for those who it affects, and it's not actually good if you're a suicide bomber either. It doesn't actually do what it says on the tin. You're not really going to get 72 virgins in heaven. It's not going to happen, I don't think. And you're not really going to, in the '80s, end capitalism by supporting one of these groups. It's a load of nonsense.
Pour ma part, je veux que vous regardiez le terrorisme comme s'il s'agissait d'une marque mondiale, disons, Coca-Cola. Les deux sont plutôt mauvais pour votre santé. (Rires) Si vous le regardez comme une telle marque, ce dont vous allez vous rendre compte, c'est que c'est un produit très imparfait. Comme nous avons dis, c'est un très mauvais produit pour votre santé, c'est mauvais pour ceux qui sont ciblés, et ce n'est pas vraiment bon si vous êtes kamikaze. Il ne fait pas vraiment ce qui est sur le papier. Vous n'aurez pas vraiment 72 vierges au paradis. Cela n'arrivera pas, je ne crois pas. Et dans les années 80, vous n'alliez pas vraiment arrêter le capitalisme en supportant l'un de ces groupes. C'est un concentré de non-sens.
But what you realize, it's got an Achilles' heel. The brand has an Achilles' heel. We've mentioned the health, but it needs consumers to buy into it. The consumers it needs are the terrorist constituency. They're the people who buy into the brand, support them, facilitate them, and they're the people we've got to reach out to. We've got to attack that brand in front of them.
Mais ce dont vous vous rendez compte, c'est qu'il possède un talon d'Achille. La marque a un talon d'Achille. Nous avons mentionné la santé, mais il a besoin que des consommateurs l'achètent. Les consommateurs dont il a besoin sont les adhérant au terrorisme. Ce sont les personnes qui investissent dans la marque, les soutiennent, les aident, et ce sont ces personnes que nous devons atteindre. Nous devons attaquer cette marque en face d'eux.
There's two essential ways of doing that, if we carry on this brand theme. One is reducing their market. What I mean is, it's their brand against our brand. We've got to compete. We've got to show we're a better product. If I'm trying to show we're a better product, I probably wouldn't do things like Guantanamo Bay. We've talked there about curtailing the underlying need for the product itself. You could be looking there at poverty, injustice, all those sorts of things which feed terrorism.
Il y a deux moyens essentiels de faire ça, si nous continuons sur l'idée de la marque. L'un consiste à réduire leur marché. Ce que je veux dire, c'est que c'est leur marque contre la notre. Nous devons être compétitifs. Nous devons montrer que nous sommes un meilleur produit. Si je suis en train de montrer que nous sommes un meilleur produit, Je n'aurais pas probablement à faire de choses comme Guantanamo - Bay -. Nous avons parlé ici de satisfaire les besoins sous-jacents au produit lui-même. Vous pourriez y voir la pauvreté, l'injustice, toutes ces sortes de choses qui alimentent le terrorisme.
The other thing to do is to knock the product, attack the brand myth, as we've said. You know, there's nothing heroic about killing a young kid. Perhaps we need to focus on that and get that message back across. We've got to reveal the dangers in the product. Our target audience, it's not just the producers of terrorism, as I've said, the terrorists. It's not just the marketeers of terrorism, which is those who finance, those who facilitate it, but it's the consumers of terrorism. We've got to get in to those homelands. That's where they recruit from. That's where they get their power and strength. That's where their consumers come from. And we have to get our messaging in there. So the essentials are, we've got to have interaction in those areas, with the terrorists, the facilitators, etc. We've got to engage, we've got to educate, and we've got to have dialogue.
L'autre chose à faire est de s'attaquer au produit, attaquer le mythe de la marque, comme nous l'avons dit. Vous savez, il n'y a rien d'héroïque à tuer un petit enfant. Peut-être faudrait-il se concentrer là-dessus et leur transmettre ce message. Nous devons révéler les dangers du produit. Notre public cible, ce n'est pas seulement les producteurs du terrorisme, comme je l'ai dit, les terroristes. Ce n'est pas juste les partisans du terrorisme, qui sont de ceux qui financent, ceux qui le facilitent, mais c'est le consommateur du terrorisme. Nous devons atteindre ces sanctuaires. C'est là où ils recrutent. Voilà d'où ils tirent leur puissance et leur force. C'est de là que viennent leurs consommateurs. Et nous devons répandre notre message là-bas. Voilà les éléments essentiels; nous devons avoir des échanges dans ces zones, avec les terroristes, les animateurs, etc... Nous devons nous engager, nous devons éduquer, et nous devons dialoguer.
Now, staying on this brand thing for just a few more seconds, think about delivery mechanisms. How are we going to do these attacks? Well, reducing the market is really one for governments and civil society. We've got to show we're better. We've got to show our values. We've got to practice what we preach. But when it comes to knocking the brand, if the terrorists are Coca-Cola and we're Pepsi, I don't think, being Pepsi, anything we say about Coca-Cola, anyone's going to believe us.
Maintenant, en restant quelques instants encore sur cette idée de marque, pensez aux moyens de livrer ce message. Comment allons-nous mener ces attaques ? Eh bien, réduire le marché est vraiment quelque chose dépendant des gouvernements et de la société civile. Nous devons montrer que nous sommes meilleurs. Nous devons montrer nos valeurs. Nous devons mettre en pratique ce que nous prêchons. Mais quand il s'agit d'attaquer la marque, si les terroristes sont Coca-Cola et nous Pepsi, je ne pense pas, qu'en étant Pepsi, quoi que nous disions de Coca-Cola, que quelqu'un va nous croire.
So we've got to find a different mechanism, and one of the best mechanisms I've ever come across is the victims of terrorism. They are somebody who can actually stand there and say, "This product's crap. I had it and I was sick for days. It burnt my hand, whatever." You believe them. You can see their scars. You trust them. But whether it's victims, whether it's governments, NGOs, or even the Queen yesterday, in Northern Ireland, we have to interact and engage with those different layers of terrorism, and, in effect, we do have to have a little dance with the devil.
Nous devons donc trouver un mécanisme différent, et l'un des meilleurs mécanismes que j'ai trouvé est les victimes du terrorisme. Elless sont celles qui peuvent effectivement se tenir là et dire : " Produit de merde. Je l'ai pris et j'ai été malade pendant des jours. Il a brûlé ma main", ou quoi que ce soit. Vous les croirez. Vous pouvez voir leurs cicatrices. Vous leur faites confiance. Mais que ce soient des victimes, que ce soit des gouvernements, O.N.G., ou même la Reine hier, en Irlande du Nord, nous devons interagir et échanger avec ces différents niveaux de terrorisme et, en effet, nous devons avoir une petite danse avec le diable.
This is my favorite part of my speech. I wanted to blow you all up to try and make a point, but — (Laughter) — TED, for health and safety reasons, have told me I've got to do a countdown, so I feel like a bit of an Irish or Jewish terrorist, sort of a health and safety terrorist, and I — (Laughter) — I've got to count 3, 2, 1, and it's a bit alarming, so thinking of what my motto would be, and it would be, "Body parts, not heart attacks." So 3, 2, 1. (Explosion sound) Very good. (Laughter) Now, lady in 15J was a suicide bomber amongst us all. We're all victims of terrorism. There's 625 of us in this room. We're going to be scarred for life. There was a father and a son who sat in that seat over there. The son's dead. The father lives. The father will probably kick himself for years to come that he didn't take that seat instead of his kid. He's going to take to alcohol, and he's probably going to kill himself in three years. That's the stats. There's a very young, attractive lady over here, and she has something which I think's the worst form of psychological, physical injury I've ever seen out of a suicide bombing: It's human shrapnel. What it means is, when she sat in a restaurant in years to come, 10 years to come, 15 years to come, or she's on the beach, every so often she's going to start rubbing her skin, and out of there will come a piece of that shrapnel. And that is a hard thing for the head to take. There's a lady over there as well who lost her legs in this bombing. She's going to find out that she gets a pitiful amount of money off our government for looking after what's happened to her. She had a daughter who was going to go to one of the best universities. She's going to give up university to look after Mum. We're all here, and all of those who watch it are going to be traumatized by this event, but all of you here who are victims are going to learn some hard truths. That is, our society, we sympathize, but after a while, we start to ignore. We don't do enough as a society. We do not look after our victims, and we do not enable them, and what I'm going to try and show is that actually, victims are the best weapon we have against more terrorism.
Ceci est ma partie préférée de mon discours. Je tenais à tous vous faire exploser pour essayer et marquer un point, mais — (rires) — TED, pour des raisons de santé et de sécurité, m'a dit que je devais respecter le compte à rebours, donc je me sens un peu comme un terroriste juif ou irlandais, sorte de terroriste sain et prudent et — (rires) — Je dois compter 3, 2, 1, et c'est un peu inquiétant, alors en pensant à ce que ma devise serait, et ce serait: « Corps en morceaux, pas de crises cardiaques » Donc 3, 2, 1. (Bruit d'explosion) Très bien. (Rires) Maintenant, parmi nous, la dame assise au siège 15-J était une bombe humaine. Nous sommes tous des victimes du terrorisme. Nous sommes 625 dans cette salle. Nous allons être marqués à vie. Il y avait un père et son fils qui était assis à ce siège là-bas. Le fils est décédé. Le père vit. Le père va probablement se détester durant les prochaines années parce qu'il n'a pas pris ce siège à la place de son enfant. Il va commencer à boire, et il va probablement se suicider dans trois ans. Voilà les statistiques. Ici, il y a une dame très jeune et attrayante et elle a quelque chose que je considère comme la pire forme de blessure psychologique, physique que j'ai jamais vu causée par attentat-suicide : il s'agit des shrapnels. Ce que cela signifie c'est que, lorsqu'assise au restaurant dans les années à venir, 10, 15 prochaines années, ou sur la plage, de temps en temps elle va commencer à se frotter la peau et de là sortira un morceau de cette mitraille. Et c'est une chose difficile pour la tête à intégrer. Il y a aussi une dame là-bas qui a perdu ses jambes dans cette explosion. Elle va voir qu'elle reçoit une somme dérisoire d'argent de notre gouvernement pour ce qui lui est arrivé. Elle avait une fille qui allait rentrer dans l'une des meilleures universités. Celle-ci va renoncer à l'université pour prendre soin de sa maman. Nous sommes tous ici et tous ceux qui regardent vont être traumatisés par cet évènement, mais ici chacun d'entre vous victimes va apprendre de dures vérités. Autrement dit, dans notre société, nous compatissons, mais après un certain temps, nous commençons à ignorer. Nous ne faisons pas assez en tant que société. Nous ne prenons plus soin de nos victimes, et nous ne les aidons pas, et ce que je vais essayer de faire et montrer c'est qu'aujourd'hui, les victimes sont la meilleure arme que nous avons contre plus de terrorisme.
How would the government at the turn of the millennium approach today? Well, we all know. What they'd have done then is an invasion. If the suicide bomber was from Wales, good luck to Wales, I'd say. Knee-jerk legislation, emergency provision legislation -- which hits at the very basis of our society, as we all know -- it's a mistake. We're going to drive prejudice throughout Edinburgh, throughout the U.K., for Welsh people.
Comment aurait réagi le gouvernement au tournant du Millénaire face à aujourd'hui ? Eh bien, nous le savons tous. Ce qu'ils auraient fait alors aurait été une invasion. Si le kamikaze avait été du Pays de Galles, je dirais"bonne chance au Pays de Galles". Législation impulsive, prise de dispositions d'urgence... qui frappent à la base même de notre société, comme nous le savons tous; C'est une erreur. Nous allons répandre des préjugés sur les Gallois, à travers Edinburgh, et dans l'ensemble du Royaume-Unis.
Today's approach, governments have learned from their mistakes. They are looking at what I've started off on, on these more asymmetrical approaches to it, more modernist views, cause and effect. But mistakes of the past are inevitable. It's human nature. The fear and the pressure to do something on them is going to be immense. They are going to make mistakes. They're not just going to be smart.
Dans l'approche d'aujourd'hui, les gouvernements ont appris de leurs erreurs. Ils se penchent, et j'ai commencé avec ça, sur ces approches plus asymétriques du sujet, une vision plus moderne, de cause à effet. Mais les erreurs du passé sont inévitables. C'est la nature humaine. La peur et la pression pour faire quelque chose vont être immenses sur eux. Ils vont faire des erreurs. Ils ne vont pas seulement être intelligents.
There was a famous Irish terrorist who once summed up the point very beautifully. He said, "The thing is, about the British government, is, is that it's got to be lucky all the time, and we only have to be lucky once."
Il y as un célèbre terroriste irlandais qui une fois résuma avec finesse ce point. Il dit : "Le fait est que le gouvernement anglais doit être chanceux tout que le temps et nous n'avons besoin d'être chanceux qu'une seule fois."
So what we need to do is we have to effect it. We've got to start thinking about being more proactive. We need to build an arsenal of noncombative weapons in this war on terrorism. But of course, it's ideas -- is not something that governments do very well.
Donc tout ce que nous devons faire, c'est l'appliquer. Nous devons commencer à penser à être plus proactif. Nous devons construire un arsenal d'armes non combatives dans cette guerre contre le terrorisme. Mais bien sûr, ce sont des idées--ce n'est pas quelque chose que les gouvernements font très bien.
I want to go back just to before the bang, to this idea of brand, and I was talking about Coke and Pepsi, etc. We see it as terrorism versus democracy in that brand war. They'll see it as freedom fighters and truth against injustice, imperialism, etc.
Je veux revenir juste avant la détonation, à cette idée de marque et j'ai parlé de Coca et Pepsi, etc... Nous voyons cette guerre des marques comme "Terrorisme Contre Démocratie". Ils le verront comme "Combattants de la Liberté et la Vérité contre l'Injustice, l'Impérialisme, etc..."
We do have to see this as a deadly battlefield. It's not just [our] flesh and blood they want. They actually want our cultural souls, and that's why the brand analogy is a very interesting way of looking at this. If we look at al Qaeda. Al Qaeda was essentially a product on a shelf in a souk somewhere which not many people had heard of. 9/11 launched it. It was its big marketing day, and it was packaged for the 21st century. They knew what they were doing. They were effectively [doing] something in this brand image of creating a brand which can be franchised around the world, where there's poverty, ignorance and injustice.
Nous devons surtout le voir comme un champ de bataille mortel. Il n'est pas seulement [notre] chair et [notre] sang qu'ils veulent. En vérité, ils veulent nos âmes culturelles, et c'est pourquoi l'analogie de la marque est un moyen très intéressant de regarder cela. Si nous regardons Al-Qaïda. Al-Qaïda a été essentiellement un produit sur une étagère dans un souk quelque part dont peu de gens avait entendu parler. Le 9/11 ( 11 septembre ) l'a lancé. C'était son grand jour marketing, et il a été pensé pour le XXIe siècle. Ils savaient ce qu'ils faisaient. Ils faisaient activement quelque chose pour l'image de la marque en créant une marque qui peut être exportée partout dans le monde, où se trouvent pauvreté, ignorance et injustice.
We, as I've said, have got to hit that market, but we've got to use our heads rather than our might. If we perceive it in this way as a brand, or other ways of thinking at it like this, we will not resolve or counter terrorism.
Nous devons, comme je l'ai dit, atteindre ce marché, mais nous devons utiliser notre tête plutôt que notre force. Si nous le percevons comme une marque, ou de toute autre manière de penser à lui comme tel, nous ne réglerons ni contrerons le terrorisme.
What I'd like to do is just briefly go through a few examples from my work on areas where we try and approach these things differently. The first one has been dubbed "lawfare," for want of a better word. When we originally looked at bringing civil actions against terrorists, everyone thought we were a bit mad and mavericks and crackpots. Now it's got a title. Everyone's doing it. There's a bomb, people start suing. But one of the first early cases on this was the Omagh Bombing. A civil action was brought from 1998. In Omagh, bomb went off, Real IRA, middle of a peace process. That meant that the culprits couldn't really be prosecuted for lots of reasons, mostly to do with the peace process and what was going on, the greater good. It also meant, then, if you can imagine this, that the people who bombed your children and your husbands were walking around the supermarket that you lived in. Some of those victims said enough is enough. We brought a private action, and thank God, 10 years later, we actually won it. There is a slight appeal on at the moment so I have to be a bit careful, but I'm fairly confident.
Ce que je voudrais faire, c'est brièvement passer par quelques exemples de mon travail sur les zones où nous essayons et approchons ces choses différemment. Le premier [projet] a été baptisé « lawfare » -"guerre juridique"-, faute d'un meilleur nom. Lorsque nous avons pensé avec originalité à mener des actions civiles contre les terroristes, tout le monde pensait que nous étions un peu fous, anti-conformistes et cinglés. Maintenant, il est reconnu. Tout le monde le fait. Il y a une bombe, les gens commencent à poursuivre en justice. Mais l'un des touts premiers cas a été l'attentat d'Omagh. Un recours civil a été fait depuis 1998. À Omagh, la bombe a explosé, I.R.A. Officielle, en plein processus de paix. Cela signifiait que les coupables ne pouvaient pas vraiment être poursuivis pour de nombreuses raisons, principalement à voir avec le processus de paix et ce qui était en jeu, le bien commun. Cela signifie alors que, si vous pouvez l'imaginer , les gens qui avaient fait exploser vos enfants et vos maris, se promenaient au supermarché près duquel vous habitez. Certaines de ces victimes ont dit assez c'est assez. On a mené un recours privé, et grâce à Dieu, 10 ans plus tard, nous l'avons finalement gagné. Il y a cependant un appel en cours en ce moment donc je dois être un peu prudent, mais je suis assez confiant.
Why was it effective? It was effective not just because justice was seen to be done where there was a huge void. It was because the Real IRA and other terrorist groups, their whole strength is from the fact that they are an underdog. When we put the victims as the underdog and flipped it, they didn't know what to do. They were embarrassed. Their recruitment went down. The bombs actually stopped -- fact -- because of this action. We became, or those victims became, more importantly, a ghost that haunted the terrorist organization.
Pourquoi était-ce efficace ? C'était efficace, non seulement parce que la justice a été vue en action là où il y avait un vide immense. C'était parce que l'I.R.A. Officielle et d'autres groupes terroristes, tirent la totalité de leur force du fait d'être des opprimés. Quand nous avons placé les victimes en tant qu'opprimés puis retourné la situation, ils ne savaient pas quoi faire. Ils ont été gênés. Leur recrutement a diminué. Les attentats se sont vraiment arrêtés - c'est un fait -- à cause de cette action. Nous sommes devenus, ou plus important encore, ces victimes sont devenus un fantôme qui hanta l'organisation terroriste.
There's other examples. We have a case called Almog which is to do with a bank that was, allegedly, from our point of view, giving rewards to suicide bombers. Just by bringing the very action, that bank has stopped doing it, and indeed, the powers that be around the world, which for real politic reasons before, couldn't actually deal with this issue, because there was lots of competing interests, have actually closed down those loopholes in the banking system. There's another case called the McDonald case, where some victims of Semtex, of the Provisional IRA bombings, which were supplied by Gaddafi, sued, and that action has led to amazing things for new Libya. New Libya has been compassionate towards those victims, and started taking it -- so it started a whole new dialogue there. But the problem is, we need more and more support for these ideas and cases.
Il y a d'autres exemples. Nous avons un cas appelé Almog qui est lié à une banque qui donnait, Il semblerait, de notre point de vue, des récompenses aux kamikazes. Seulement en menant la même action, Cette banque cessa de le faire, et en effet, les pouvoirs en place dans le monde, qui pour de réelles raisons politiques, ne pouvaient effectivement pas résoudre ce problème, parce qu'il y avait beaucoup d'intérêts divergents, ont finalement fermé ces failles dans le système bancaire. Il y a un autre cas appelé l'affaire McDonald, où certaines victimes de Semtex, attentats de l'IRA Provisoire, qui était approvisionné par Kadhafi, menèrent une action en justice, et cette action a conduit à des choses étonnantes pour la Nouvelle Libye. La Nouvelle Libye a été compatissante envers les victimes, et a commencé à prendre ses responsabilités--alors cela a lancé un nouveau dialogue là-bas. Mais le problème est que nous avons besoin de plus en plus de soutiens pour ces idées et ces situations.
Civil affairs and civil society initiatives. A good one is in Somalia. There's a war on piracy. If anyone thinks you can have a war on piracy like a war on terrorism and beat it, you're wrong. What we're trying to do there is turn pirates to fisherman. They used to be fisherman, of course, but we stole their fish and dumped a load of toxic waste in their water, so what we're trying to do is create security and employment by bringing a coastguard along with the fisheries industry, and I can guarantee you, as that builds, al Shabaab and such likes will not have the poverty and injustice any longer to prey on those people. These initiatives cost less than a missile, and certainly less than any soldier's life, but more importantly, it takes the war to their homelands, and not onto our shore, and we're looking at the causes.
De la part des Affaires Civiles et des actions de la société civile. Un bon [exemple] se trouve en Somalie. Il y a une guerre contre la piraterie. Si quelqu'un pense qu'on peut mener une guerre contre la piraterie comme une guerre contre le terrorisme et la remporter, vous avez tort. Ce que nous essayons de faire là-bas, c'est de transformer les pirates en pêcheurs. Ils étaient pêcheurs avant, bien sûr, mais nous avons volé leur poisson et déversé un tas de déchets toxiques dans leur eau, donc ce que nous essayons de faire c'est de créer de l'emploi et de la sécurité en couplant un corps de garde-côtes avec les industries de pêche, et je peux vous garantir, qu'avec ce que ça génère, Al Shabaab et consorts n'auront pas plus longtemps l'avantage de la pauvreté et de l'injustice pour attirer ces personnes. Ces initiatives coûtent moins cher qu'un missile, et certainement moins que toute vie de militaire, mais plus important encore, elles portent la guerre jusque dans leurs sanctuaires, et pas sur notre terre, et nous examinons ici les raisons [de faire cela].
The last one I wanted to talk about was dialogue. The advantages of dialogue are obvious. It self-educates both sides, enables a better understanding, reveals the strengths and weaknesses, and yes, like some of the speakers before, the shared vulnerability does lead to trust, and it does then become, that process, part of normalization. But it's not an easy road. After the bomb, the victims are not into this. There's practical problems. It's politically risky for the protagonists and for the interlocutors. On one occasion I was doing it, every time I did a point that they didn't like, they actually threw stones at me, and when I did a point they liked, they starting shooting in the air, equally not great. (Laughter) Whatever the point, it gets to the heart of the problem, you're doing it, you're talking to them.
Une dernière chose dont je voulais parler est le dialogue. Les avantages du dialogue sont évidents. Il enseigne réciproquement aux deux côtés, permet une meilleure compréhension, révèle les forces et faiblesses, et oui, comme certains des intervenants avant, l'aveu d'une faiblesse mène à la confiance, et ce processus rentre alors dans le cadre d'une normalisation [de la situation]. Mais ce n'est pas un chemin facile. Après la bombe, les victimes ne sont pas enclines à cela. Il y a des problèmes pratiques. C'est politiquement risqué pour les protagonistes et pour les interlocuteurs. Une fois je le faisais, chaque fois que j'abordais un point qu'ils n'aimaient pas, ils jetaient vraiment des pierres sur moi, et quand j'abordais un point qu'ils aimaient, ils commençaient à tirer en l'air, ce qui n'est pas non plus super. (Rires) Quel que soit le point abordé, il va au cœur du problème; vous l'abordez, vous parlez avec eux.
Now, I just want to end with saying, if we follow reason, we realize that I think we'd all say that we want to have a perception of terrorism which is not just a pure military perception of it. We need to foster more modern and asymmetrical responses to it. This isn't about being soft on terrorism. It's about fighting them on contemporary battlefields. We must foster innovation, as I've said. Governments are receptive. It won't come from those dusty corridors. The private sector has a role. The role we could do right now is going away and looking at how we can support victims around the world to bring initiatives.
Maintenant, je veux juste terminer en disant que, si nous écoutons la voix de la raison, nous nous rendons compte, selon moi, que nous voulons tous avoir une idée du terrorisme qui ne soit pas juste militaire de celui-ci. Nous devons encourager davantage les réponses modernes et asymétriques face à lui. Il ne s'agit pas d'être doux au sujet du terrorisme. Il s'agit de le combattre sur des champs de bataille modernes. Nous devons encourager l'innovation, comme je l'ai dit. Les gouvernements sont réceptifs. Elle ne viendra pas de ces couloirs poussiéreux. Le secteur privé a un rôle. Le rôle que nous pouvons jouer dès maintenant est de partir et regarder comment nous pouvons encourager les victimes partout dans le monde à lancer des initiatives.
If I was to leave you with some big questions here which may change one's perception to it, and who knows what thoughts and responses will come out of it, but did myself and my terrorist group actually need to blow you up to make our point? We have to ask ourselves these questions, however unpalatable. Have we been ignoring an injustice or a humanitarian struggle somewhere in the world? What if, actually, engagement on poverty and injustice is exactly what the terrorists wanted us to do? What if the bombs are just simply wake-up calls for us? What happens if that bomb went off because we didn't have any thoughts and things in place to allow dialogue to deal with these things and interaction?
Si je devais vous laisser maintenant avec quelques grandes questions qui pourraient changer la perception de quelqu'un face au terrorisme, et qui sait quelles pensées et réponses en sortiront: Moi et mon groupe terroriste avions-nous vraiment besoin de vous faire sauter pour nous faire entendre ? Nous devons nous poser ces questions, bien qu'elles soient de mauvais goût. Avons-nous ignoré jusque-là une injustice ou une crise humanitaire quelque part dans le monde ? Que se passerait-il si, en fait, un engagement contre la pauvreté et l'injustice était exactement ce que les terroristes voulaient de nous ? Et si les bombes n'étaient que de simples appels à l'éveil nous étant destinés? Que se passerait-il si cette bombe avait explosé parce que nous n'avions pas de projets et de moyens en place pour permettre le dialogue pour s'occuper de ces choses et d'interagir ?
What is definitely uncontroversial is that, as I've said, we've got to stop being reactive, and more proactive, and I just want to leave you with one idea, which is that it's a provocative question for you to think about, and the answer will require sympathy with the devil. It's a question that's been tackled by many great thinkers and writers: What if society actually needs crisis to change? What if society actually needs terrorism to change and adapt for the better? It's those Bulgakov themes, it's that picture of Jesus and the Devil hand in hand in Gethsemane walking into the moonlight. What it would mean is that humans, in order to survive in development, quite Darwinian spirit here, inherently must dance with the devil.
Ce qui est sans équivoque, c'est que, comme je l'ai dit, nous devons cesser d'être réactif, et plus proactifs, et je veux juste vous laisser avec une seule idée, une question choquante sur laquelle vous devrez réfléchir, et la réponse requerra un pacte avec le diable. C'est une question qui est été abordée par nombre de grands penseurs et écrivains : Et si la société avait besoin de crises pour changer ? Et si la société avait effectivement besoin du terrorisme pour changer et au mieux s'adapter? Ce sont ces images de Boulgakov, cette image de Jésus et du Diable main dans la main à Gethsémani marchant au clair de lune. Cela signifierait que l'être humain, pour survivre en évoluant, tout à fait ici dans l'esprit darwinien, par nature, nécessite de pactiser avec le diable.
A lot of people say that communism was defeated by the Rolling Stones. It's a good theory. Maybe the Rolling Stones has a place in this. Thank you. (Music) (Applause) Bruno Giussani: Thank you. (Applause)
Beaucoup de gens disent que le communisme a été battu les Rolling Stones. C'est une bonne théorie. Peut-être que les Rolling Stones ont un rôle à jouer dans tout ça. Merci. (Musique) (Applaudissements) Bruno Giussani : Merci. (Applaudissements)