I think all of us have been interested, at one time or another, in the romantic mysteries of all those societies that collapsed, such as the classic Maya in the Yucatan, the Easter Islanders, the Anasazi, Fertile Crescent society, Angor Wat, Great Zimbabwe and so on. And within the last decade or two, archaeologists have shown us that there were environmental problems underlying many of these past collapses. But there were also plenty of places in the world where societies have been developing for thousands of years without any sign of a major collapse, such as Japan, Java, Tonga and Tikopea. So evidently, societies in some areas are more fragile than in other areas. How can we understand what makes some societies more fragile than other societies? The problem is obviously relevant to our situation today, because today as well, there are some societies that have already collapsed, such as Somalia and Rwanda and the former Yugoslavia. There are also societies today that may be close to collapse, such as Nepal, Indonesia and Columbia.
Je pense qu'à un moment ou à un autre, chacun de nous s'est intéressé aux mystères romantiques de toutes ces sociétés qui s'effondrent, comme les Mayas classiques et le Yucatan, les habitants de l’île de Pâques, les Anasazis, société du croissant fertile, Agor Wat, le Grand Zimbabwe et cætera. Dans les dix ou vingt dernières années, les archéologues nous ont montrés qu'il y avait des problèmes environnementaux à la source de plusieurs de ces chutes. Mais il y a aussi beaucoup d'endroit dans le monde où des sociétés se sont développée pendant des milliers d'années sans aucun signe d'effondrement majeur, tel que le Japon, Java, Tonga et Tikopea. Bien évidemment, les sociétés d'une certaine zone sont plus fragile que celles d'autres endroits. Comment comprendre ce qui rend certaines sociétés plus fragiles que d'autres? Le problème a évidemment un rapport avec notre situation actuelle, car aujourd'hui aussi certaines sociétés se sont déjà effondrées, comme la Somalie et le Rwanda, et l'ancienne Yougoslavie.Il y a aussi des sociétés éventuellement proche de l'effondrement, comme le Népal, l'Indonésie et la Colombie.
What about ourselves? What is there that we can learn from the past that would help us avoid declining or collapsing in the way that so many past societies have? Obviously the answer to this question is not going to be a single factor. If anyone tells you that there is a single-factor explanation for societal collapses, you know right away that they're an idiot. This is a complex subject. But how can we make sense out of the complexities of this subject? In analyzing societal collapses, I've arrived at a five-point framework -- a checklist of things that I go through to try and understand collapses. And I'll illustrate that five-point framework by the extinction of the Greenland Norse society. This is a European society with literate records, so we know a good deal about the people and their motivation. In AD 984 Vikings went out to Greenland, settled Greenland, and around 1450 they died out -- the society collapsed, and every one of them ended up dead.
Et nous? Que pouvons nous apprendre du passé qui nous aiderait à éviter le déclin ou l'effondrement comme tant d'autres sociétés avant nous? Evidemment, un facteur unique n'explique pas tout. Si quelqu'un vous dis qu'il y a un facteur unique pour expliquer l'effondrement d'une société, vous savez immédiatement qu'il s'agit d'un idiot. C'est un sujet complexe. Comment tirer un enseignement d'un sujet aussi complexe? En analysant l'effondrement des sociétés, j'en suis arrivé à un schéma en cinq étapes : une liste de points qui me permettent d'essayer de comprendre ces chutes. Je vais illustrer ces cinq points en parlant de l'extinction de la société Normande du Groenland. C'est une société européenne avec des traces écrites, donc nous savons pas mal de choses sur ces gens et ce qui les motivait En l'an 984, les Vikings arrivèrent au Groënland et le colonisèrent et en 1450 ils disparurent, leur société s'effondra, et ils moururent tous.
Why did they all end up dead? Well, in my five-point framework, the first item on the framework is to look for human impacts on the environment: people inadvertently destroying the resource base on which they depend. And in the case of the Viking Norse, the Vikings inadvertently caused soil erosion and deforestation, which was a particular problem for them because they required forests to make charcoal, to make iron. So they ended up an Iron Age European society, virtually unable to make their own iron. A second item on my checklist is climate change. Climate can get warmer or colder or dryer or wetter. In the case of the Vikings -- in Greenland, the climate got colder in the late 1300s, and especially in the 1400s. But a cold climate isn't necessarily fatal, because the Inuit -- the Eskimos inhabiting Greenland at the same time -- did better, rather than worse, with cold climates. So why didn't the Greenland Norse as well?
Pourquoi finirent-ils tous morts ? Et bien, dans mon schéma en cinq points, la première étape sur le schéma est de chercher les impacts humains sur l'environnement : Les gens détruisant par mégarde la ressource sur laquelle ils reposent. Et dans le cas des Vikings Normands, les Vikings causèrent par inadvertance l'érosion et la déforestation, ce qui était un sérieux problème pour eux car ils avait besoin des forêts pour produire du charbon de bois, pour faire du fer. Ils se trouvèrent donc comme une société européenne de l'age du fer virtuellement incapable de produire leur propre fer. Le deuxième point sur ma liste est le changement de climat. Le climat peut devenir plus chaud, ou plus froid, ou plus sec, ou plus humide. Dans le cas des Vikings du Groenland, le climat est devenu plus froid à la fin du XIVème et particulièrement au XVème siècle. Mais un climat froid n'est pas forcément fatal, parce que les Inuits -- Les Eskimos vivant au Groenland à la même époque -- s'en sont très bien sorti avec les climats froids. Alors pourquoi pas les Normands?
The third thing on my checklist is relations with neighboring friendly societies that may prop up a society. And if that friendly support is pulled away, that may make a society more likely to collapse. In the case of the Greenland Norse, they had trade with the mother country -- Norway -- and that trade dwindled: partly because Norway got weaker, partly because of sea ice between Greenland and Norway.
La troisième chose sur ma liste est la relation avec les sociétés voisines amies qui pourraient soutenir une société. Et si ce support amical est retiré, cela rend plus facile la chute d'une société. Dans le cas des Normands du Groenland, ils commerçaient avec leur pays d'origine, la Norvège, et ce commerce a diminué en partie car la Norvège s'est affaiblie, mais aussi à cause de la glace entre le Groenland et la Norvège.
The fourth item on my checklist is relations with hostile societies. In the case of Norse Greenland, the hostiles were the Inuit -- the Eskimos sharing Greenland -- with whom the Norse got off to bad relationships. And we know that the Inuit killed the Norse and, probably of greater importance, may have blocked access to the outer fjords, on which the Norse depended for seals at a critical time of the year.
Le quatrième point sur ma liste est la relation avec les sociétés ennemies. Dans le cas des Normands du Groenland, l'ennemi était les Inuits, les Eskimos avec qui les Normands partageaient le Groenland était en mauvais termes. Et nous savons que les Inuits tuèrent les Normands, et, probablement plus important, leur ont bloqué l'accès aux fjords extérieurs dont les Normands dépendaient pour les phoques à un moment critique de l'année.
And then finally, the fifth item on my checklist is the political, economic, social and cultural factors in the society that make it more or less likely that the society will perceive and solve its environmental problems. In the case of the Greenland Norse, cultural factors that made it difficult for them to solve their problems were: their commitments to a Christian society investing heavily in cathedrals; their being a competitive-ranked chiefly society; and their scorn for the Inuit, from whom they refused to learn. So that's how the five-part framework is relevant to the collapse and eventual extinction of the Greenland Norse.
Et finalement, le cinquième élément sur ma liste sont les facteurs politiques, économiques, sociaux et culturels qui font qu'une société est plus ou moins à même de percevoir et de régler ses problèmes environnementaux. Dans le cas des Normands du Groenland, les facteurs culturels qui leurs rendaient difficile la résolution de leurs problèmes étaient leur attachement à une société chrétienne, investissant lourdement dans leur cathédrale, le fait qu'ils étaient une société basée principalement sur la compétition et leur mépris pour les Inuits de qui ils refusaient d'apprendre. Voici comment ce schéma en cinq point correspond à l'effondrement et en définitive l'extinction des Normands du Groenland.
What about a society today? For the past five years, I've been taking my wife and kids to Southwestern Montana, where I worked as a teenager on the hay harvest. And Montana, at first sight, seems like the most pristine environment in the United States. But scratch the surface, and Montana suffers from serious problems. Going through the same checklist: human environmental impacts? Yes, acute in Montana. Toxic problems from mine waste have caused damage of billions of dollars. Problems from weeds, weed control, cost Montana nearly 200 million dollars a year. Montana has lost agricultural areas from salinization, problems of forest management, problems of forest fires. Second item on my checklist: climate change. Yes -- the climate in Montana is getting warmer and drier, but Montana agriculture depends especially on irrigation from the snow pack, and as the snow is melting -- for example, as the glaciers in Glacier National Park are disappearing -- that's bad news for Montana irrigation agriculture.
Et pour une société contemporaine? Ces cinq dernières années, j'ai emmené ma femme et mes enfants dans le Sud ouest du Montana, où je travaillais pendant mon adolescence pour les récoltes de foin. Et le Montana, à première vue ressemble au plus pur des environnements des États-Unis. Mais grattez un peu, et le Montana a de sérieux problèmes. Reprenons la même liste : Les impacts environnementaux humains. Oui, sérieux dans le Montana. Des problèmes lié à la toxicité des déchets des mines ont causé des milliards de dollars de dégâts. Les problèmes des mauvaises herbes, de contrôle des mauvaises herbes, coûtent au Montana près de 200 millions de dollars par an. Le Montana perd des zones de cultures à cause de la salinisation, des problèmes de gestion de la forêt, des problèmes de feux de forêt. Le deuxième point sur la liste : Le changement climatique. Oui -- Le climat du Montana se réchauffe et s'assèche, mais l'agriculture du Montana dépend particulièrement de l'irrigation en provenance de la fonte des neiges, et comme la neige fond, par exemple les glaciers du "Glacier National Park" disparaissent, c'est des mauvaises nouvelles pour l'agriculture par irrigation du Montana.
Third thing on my checklist: relations with friendlies that can sustain the society. In Montana today, more than half of the income of Montana is not earned within Montana, but is derived from out of state: transfer payments from social security, investments and so on -- which makes Montana vulnerable to the rest of the United States.
Troisième points sur ma liste : Les relations avec les amis qui peuvent soutenir la société. De nos jours dans le Montana, plus de la moitié des revenus du Montana ne proviennent pas du Montana, mais viennent de l'extérieur de l'état, des paiements par transfert de la sécurité sociale, des investissements et cætera, ce qui rend le Montana vulnérable au reste des États-Unis.
Fourth: relations with hostiles. Montanans have the same problems as do all Americans, in being sensitive to problems created by hostiles overseas affecting our oil supplies, and terrorist attacks. And finally, last item on my checklist: question of how political, economic, social, cultural attitudes play into this. Montanans have long-held values, which today seem to be getting in the way of their solving their own problems. Long-held devotion to logging and to mines and to agriculture, and to no government regulation; values that worked well in the past, but they don't seem to be working well today.
Quatrièmement : Les relations avec les ennemis. Les Montaniens ont les mêmes problèmes que tous les Américains en étant sensible aux problèmes créés par les ennemis à l'étranger, affectant notre approvisionnement d'essence, et les attaques terroristes. Et finalement, le dernier point de ma liste : la question de comment le comportement politique, économique, social et culturel joue dans tout ça. Les habitants du Montana ont depuis toujours des valeurs qui, aujourd'hui, semblent aller à l'encontre de la résolution de leurs propres problèmes. Un longue dévotion à l'abattage des arbres, aux mines et à l'agriculture, et aucune régulation gouvernementale. Des valeurs qui ont bien fonctionné dans le passé, mais qui ne semblent pas fonctionner correctement aujourd'hui.
So, I'm looking at these issues of collapses for a lot of past societies and for many present societies. Are there any general conclusions that arise? In a way, just like Tolstoy's statement about every unhappy marriage being different, every collapsed or endangered society is different -- they all have different details. But nevertheless, there are certain common threads that emerge from these comparisons of past societies that did or did not collapse and threatened societies today. One interesting common thread has to do with, in many cases, the rapidity of collapse after a society reaches its peak. There are many societies that don't wind down gradually, but they build up -- get richer and more powerful -- and then within a short time, within a few decades after their peak, they collapse. For example, the classic lowland Maya of the Yucatan began to collapse in the early 800s -- literally a few decades after the Maya were building their biggest monuments, and Maya population was greatest.
Donc, je regarde l'histoire de ces effondrements pour beaucoup de sociétés du passé et plusieurs du présent. Peut-on en tirer des conclusions d'ordre général? D'une certaine façon, comme le disait Tolstoï à propos de tous les mariages malheureux qui sont différents, chaque effondrement ou société en voie d'extinction est différent -- Il y a toujours des détails différents. Mais néanmoins, il y a des similarités qui ressortent de ces comparaisons entre sociétés du passé qui se sont ou ne se sont pas effondrées et les sociétés contemporaines menacées. Une similarité intéressante est liée, dans beaucoup de cas, à la rapidité de l'effondrement après qu'une société ait atteint son apogée. Il y a beaucoup de sociétés qui n'arrivent pas à leur fin graduellement, mais qui se construisent, deviennent plus riches et plus puissantes, et dans un court laps de temps, dans les quelques décennies qui suivent leur apogée, elles s'effondrent. Par exemple, Les Mayas classiques des Basses-Terres du Yucatan ont commencé à s'effondrer au début du IXème siècle, littéralement quelques décennies après que les Mayas construisent leurs plus gros monuments, et que la population Maya soit à son maximum.
Or again, the collapse of the Soviet Union took place within a couple of decades, maybe within a decade, of the time when the Soviet Union was at its greatest power. An analogue would be the growth of bacteria in a petri dish. These rapid collapses are especially likely where there's a mismatch between available resources and resource consumption, or a mismatch between economic outlays and economic potential. In a petri dish, bacteria grow. Say they double every generation, and five generations before the end the petri dish is 15/16ths empty, and then the next generation's 3/4ths empty, and the next generation half empty. Within one generation after the petri dish still being half empty, it is full. There's no more food and the bacteria have collapsed. So, this is a frequent theme: societies collapse very soon after reaching their peak in power.
Ou encore, l'effondrement de l'Union soviétique a eu lieu deux décennies, peut-être une seule, après que l'Union Soviétique ait atteind l'apogée de sa puissance. La croissance de bactéries dans une boite de pétri serait une bonne analogie. Ces effondrements rapides sont particulièrement probables quand il y a une disparité entre les ressources disponibles et leur consommation, ou une disparité entre les dépenses et le potentiel économique. Dans une boite de pétri, les bactéries se develloppent. Disons qu'elles doublent à chaque génération, et cinq génération avant la fin, la boite de pétri est vide au 15/16ème. Puis, à la génération suivante, au trois quart, et ensuite, à la moitié. Puis une génération après que la boite est été encore à moitié vide, c'est fini. Il n'y a plus de nourriture et les bactéries se sont effondrées. L'effondrement d'une societé juste après avoir atteint son apogée est donc un théme récurrent.
What it means to put it mathematically is that, if you're concerned about a society today, you should be looking not at the value of the mathematical function -- the wealth itself -- but you should be looking at the first derivative and the second derivatives of the function. That's one general theme. A second general theme is that there are many, often subtle environmental factors that make some societies more fragile than others. Many of those factors are not well understood. For example, why is it that in the Pacific, of those hundreds of Pacific islands, why did Easter Island end up as the most devastating case of complete deforestation? It turns out that there were about nine different environmental factors -- some, rather subtle ones -- that were working against the Easter Islanders, and they involve fallout of volcanic tephra, latitude, rainfall. Perhaps the most subtle of them is that it turns out that a major input of nutrients which protects island environments in the Pacific is from the fallout of continental dust from central Asia. Easter, of all Pacific islands, has the least input of dust from Asia restoring the fertility of its soils. But that's a factor that we didn't even appreciate until 1999.
Ce que cela signifie, pour l'exprimer mathématiquement est que, si vous êtes intéressé par une société contemporaine, vous ne devriez pas regarder la valeur de sa fonction mathématique, la richesse elle même, mais vous devriez regarder la première et la seconde dérivée de la fonction. C'est un thème général. Un deuxième thème général est qu'il y a beaucoup de facteurs environnementaux, souvent subtils, qui font que certaines sociétés sont plus fragiles que d'autres, et beaucoup de ces facteurs ne sont pas bien compris. Par exemple, pourquoi est ce que dans le Pacifique, sur ces centaines d’îles du Pacifiques, pourquoi l'île de Pâques a fini comme le cas le plus dévastateur de déforestation complète? Il s'avère qu'il y avait près de neuf facteurs environnementaux différents, certains plutôt subtils, qui jouaient contre les habitants de l'île de Pâques, et ils impliquent la chute de téphras volcaniques, la latitude, la pluie. Peut-être le plus imperceptible d'entre eux est qu'il s'avère que l'apport majeur de nutriments qui protège les environnements insulaires dans le Pacifique est la chute de poussière continentale de l'Asie Centrale. L’Île de Pâques, de toutes les îles du Pacifique, a le plus petit apport de poussière d'Asie pour restaurer la fertilité de ses sols. Mais c'est un facteur dont nous n'avons même pas tenu compte avant 1999.
So, some societies, for subtle environmental reasons, are more fragile than others. And then finally, another generalization. I'm now teaching a course at UCLA, to UCLA undergraduates, on these collapses of societies. What really bugs my UCLA undergraduate students is, how on earth did these societies not see what they were doing? How could the Easter Islanders have deforested their environment? What did they say when they were cutting down the last palm tree? Didn't they see what they were doing? How could societies not perceive their impacts on the environments and stop in time? And I would expect that, if our human civilization carries on, then maybe in the next century people will be asking, why on earth did these people today in the year 2003 not see the obvious things that they were doing and take corrective action? It seems incredible in the past. In the future, it'll seem incredible what we are doing today. And so I've been trying to develop a hierarchical set of considerations about why societies fail to solve their problems -- why they fail to perceive the problems or, if they perceive them, why they fail to tackle them. Or, if they tackle them, why do they fail to succeed in solving them?
Ainsi, certaines sociétés, pour d'imperceptible raisons environnementales, sont plus fragiles que d'autres. Et pour finir, une autre généralisation. Comme je donne maintenant des cours à l'UCLA, à des étudiants de l'UCLA, sur ces effondrements de sociétés. Ce qui embête vraiment mes étudiants de l'UCLA est : Pourquoi ces sociétés n'ont-elles pas vu ce qu'elles faisaient ? Comment les habitants de l’Île de Pâques ont-ils pu déboiser leur environnement? Qu'est ce qu'ils ont dit quand ils ont coupé le dernier palmier? Ne voyaient-ils pas ce qu'ils faisaient? Comment des sociétés peuvent-elles ne pas percevoir leurs impacts sur l'environnement et s'arrêter à temps? Et je m'attendrais à ce que, si notre civilisation humaine continue, alors peut-être le siècle prochain, les gens se demanderont mais pourquoi ces gens de 2003 n'ont-ils pas vu les évidences de ce qu'ils faisaient et entrepris des actions correctives? Ca semble incroyable dans le passé. Dans le futur, ce que nous faisons aujourd'hui semblera incroyable. Et donc j'ai essayé de développer un jeu hiérarchique de considérations sur pourquoi certains sociétés échouent à résoudre leurs problèmes. Pourquoi échouent-elles à percevoir les problèmes, ou si elles les perçoivent, pourquoi échouent-elles à s'y attaquer? Ou si elles échouent à s'y attaquer, pourquoi échouent-elles à les résoudre?
I'll just mention two generalizations in this area. One blueprint for trouble, making collapse likely, is where there is a conflict of interest between the short-term interest of the decision-making elites and the long-term interest of the society as a whole, especially if the elites are able to insulate themselves from the consequences of their actions. Where what's good in the short run for the elite is bad for the society as a whole, there's a real risk of the elite doing things that would bring the society down in the long run. For example, among the Greenland Norse -- a competitive rank society -- what the chiefs really wanted is more followers and more sheep and more resources to outcompete the neighboring chiefs. And that led the chiefs to do what's called flogging the land: overstocking the land, forcing tenant farmers into dependency. And that made the chiefs powerful in the short run, but led to the society's collapse in the long run.
Je préciserai seulement deux choses sur ce sujet. Une voie toute tracée pour les ennuis, rendant l'effondrement probable, est un conflit d'intérêt entre les intérêt à court terme de l'élite qui prend les décisions et les intérêts à long terme de la société dans son ensemble. Spécialement si les élites sont capables de s'isoler des conséquences de leurs actions. Si ce qui est bon sur le court terme pour l'élite est mauvais pour la société dans son ensemble, il y a donc un risque réel que l'élite fasse des choses qui vont amener une société à sa fin sur le long terme. Par exemple, parmi les Normands du Groenland -- une société basée sur la compétitivité -- ce qui intéressait vraiment leurs chefs était d'avoir plus de partisans, plus de moutons et plus de ressources pour dépasser les chefs voisins. Et cela a conduit les chefs à faire ce que l'on appelle cravacher la terre: surexploiter les pâtures, amenant les métayers à la sujétion. Et cela a rendu les chefs plus puissant sur le court terme, mais à amené la société à s'effondrer sur le long terme.
Those same issues of conflicts of interest are acute in the United States today. Especially because the decision makers in the United States are frequently able to insulate themselves from consequences by living in gated compounds, by drinking bottled water and so on. And within the last couple of years, it's been obvious that the elite in the business world correctly perceive that they can advance their short-term interest by doing things that are good for them but bad for society as a whole, such as draining a few billion dollars out of Enron and other businesses. They are quite correct that these things are good for them in the short term, although bad for society in the long term. So, that's one general conclusion about why societies make bad decisions: conflicts of interest.
Ces mêmes problèmes de conflits d'intérêts sont aïgus aux États-Unis de nos jours. Spécialement car les décideurs aux États-Unis sont souvent capable de s'isoler des conséquences en vivant dans des enceintes fermées, en buvant de l'eau en bouteille et cætera. Et sur les deux dernières années, il était évident que l'élite du monde du business percevait correctement qu'ils pouvaient servir leurs intérêts sur le court-terme en faisant des choses qui étaient bonnes pour eux mais mauvaises pour la société dans son ensemble, comme soutirer quelques milliard de dollars à Enron et d'autres entreprises. Il est vrai que ces actions étaient bonnes pour eux sur le court-terme, bien que mauvaise pour la société sur le long-terme. Ainsi, c'est l'une des conclusions générales sur pourquoi les sociétés prennent des mauvaises décisions : A cause de conflits d'intérêts.
And the other generalization that I want to mention is that it's particularly hard for a society to make quote-unquote good decisions when there is a conflict involving strongly held values that are good in many circumstances but are poor in other circumstances. For example, the Greenland Norse, in this difficult environment, were held together for four-and-a-half centuries by their shared commitment to religion, and by their strong social cohesion. But those two things -- commitment to religion and strong social cohesion -- also made it difficult for them to change at the end and to learn from the Inuit. Or today -- Australia. One of the things that enabled Australia to survive in this remote outpost of European civilization for 250 years has been their British identity. But today, their commitment to a British identity is serving Australians poorly in their need to adapt to their situation in Asia. So it's particularly difficult to change course when the things that get you in trouble are the things that are also the source of your strength.
L'autre généralisation que je souhaiterai mentionner est qu'il est particulièrement difficile pour une société de prendre, je cite, "de bonnes décisions quand il y a un conflit impliquant des valeurs fortes qui sont positives dans beaucoup de circonstances mais négatives dans d'autres". Par exemple, les Normands du Groenland, dans cet environnement difficile, étaient soutenus pendant quatre siècles et demi par leur attachement commun à la religion et par une forte cohésion sociale. Mais ces deux choses -- attachement religieux et forte cohésion sociale -- les a aussi rendu réticent au changement et au final d'apprendre des Inuits. Ou encore de nos jours, en Australie. Une des choses qui a permis à l'Australie de survivre dans cet avant-poste éloignée de la civilisation européenne pendant 250 ans a été leur identité anglaise. Mais aujourd'hui, leur attachement à une identité anglaise dessert les Australiens dans leur adaptation à la situation en Asie. Ainsi, il est particulièrement difficile de changer de direction quand les choses qui vous attirent des ennuis sont aussi celles qui font votre force.
What's going to be the outcome today? Well, all of us know the dozen sorts of ticking time bombs going on in the modern world, time bombs that have fuses of a few decades to -- all of them, not more than 50 years, and any one of which can do us in; the time bombs of water, of soil, of climate change, invasive species, the photosynthetic ceiling, population problems, toxics, etc., etc. -- listing about 12 of them. And while these time bombs -- none of them has a fuse beyond 50 years, and most of them have fuses of a few decades -- some of them, in some places, have much shorter fuses. At the rate at which we're going now, the Philippines will lose all its accessible loggable forest within five years. And the Solomon Islands are only one year away from losing their loggable forest, which is their major export. And that's going to be spectacular for the economy of the Solomons. People often ask me, Jared, what's the most important thing that we need to do about the world's environmental problems? And my answer is, the most important thing we need to do is to forget about there being any single thing that is the most important thing we need to do. Instead, there are a dozen things, any one of which could do us in. And we've got to get them all right, because if we solve 11, we fail to solve the 12th -- we're in trouble. For example, if we solve our problems of water and soil and population, but don't solve our problems of toxics, then we are in trouble.
Alors quel va en être le résultat aujourd'hui? Et bien, nous sommes tous au courant des dizaines de bombes à retardement de ce monde moderne. Bombes à retardement auxquelles il reste quelques décennies -- Toutes, pas plus de 50 ans, et chacune d'entre elles est suffisante. La bombe de l'eau, du sol, du changement climatique, des espèces invasives, le plafond photosynthétique, les problèmes de surpopulation, les toxines, et cætera, et cætera -- j'en ai listé une douzaine. Et pendant que ces bombes à retardement -- dont aucune n'a un délai de plus de 50 ans, et la plupart un délai de quelques décennies -- certaines à certains endroits ont des délais plus courts. A la vitesse à laquelle nous allons maintenant, les Philippines vont perdre toutes les forêts exploitables accessibles d'ici à 5 ans. Et les Îles Salomon vont perdre leurs forêts exploitables d'ici seulement un an, ce qui est leur principale exportation. Et cela va être spectaculaire pour l'économie des Îles Salomon. Les gens me demandent souvent, Jared, qu'elle est la chose la plus importante à faire à propos des problèmes environnementaux mondiaux? Et ma réponse est que la plus importante chose à faire est d'oublier qu'il n'y aurait qu'une seule chose importante à faire. Au lieu de ça, il y a des douzaines de choses, chacune d'entre elles étant suffisante. Et nous devons toutes les réparer, parce que si nous réglons onze problèmes, et que nous échouons à résoudre le douzième, nous aurons des ennuis. Par exemple, si nous réglons nos problèmes d'eau, de sol et de surpopulation, mais que nous ne réglons pas nos problèmes de produits toxiques, alors nous aurons des ennuis.
The fact is that our present course is a non-sustainable course, which means, by definition, that it cannot be maintained. And the outcome is going to get resolved within a few decades. That means that those of us in this room who are less than 50 or 60 years old will see how these paradoxes are resolved, and those of us who are over the age of 60 may not see the resolution, but our children and grandchildren certainly will. The resolution is going to achieve either of two forms: either we will resolve these non-sustainable time-fuses in pleasant ways of our own choice by taking remedial action, or else these conflicts are going to get settled in unpleasant ways not of our choice -- namely, by war, disease or starvation. But what's for sure is that our non-sustainable course will get resolved in one way or another in a few decades. In other words, since the theme of this session is choices, we have a choice. Does that mean that we should get pessimistic and overwhelmed? I draw the reverse conclusion.
Le fait est que notre direction actuelle est une direction qui n'est pas soutenable, ce qui signifie par définition qu'elle ne peut pas être maintenue. Et le résultat sera connu d'ici quelques décennies. Cela signifie que ceux d'entre nous dans cette pièce qui ont moins de 50 ou soixante ans verront comment ces paradoxes seront résolus, et que ceux qui ont plus de 60 ans ne verront peut-être pas leur résultat, mais nos enfants et nos petits-enfants les verront certainement. Ce résultat prendra une de ces deux formes: Soit nous résolvons ces compte à rebours non durables de façon plaisante de notre propre volonté en prenant des actions correctrices, ou alors ces conflits vont se conclure de façon déplaisantes que nous subirons -- pour ne pas les nommer par la guerre, la maladie ou la famine. Mais ce qui est sûr est que notre trajectoire non durable sera arrêtée d'une façon ou d'une autre d'ici à quelques décennies. En d'autres termes, puisque le thème de cette session est le choix, nous avons un choix. Est-ce que cela signifie que nous devrions devenir pessimistes et accablés ? J'en tire la conclusion inverse.
The big problems facing the world today are not at all things beyond our control. Our biggest threat is not an asteroid about to crash into us, something we can do nothing about. Instead, all the major threats facing us today are problems entirely of our own making. And since we made the problems, we can also solve the problems. That then means that it's entirely in our power to deal with these problems. In particular, what can all of us do? For those of you who are interested in these choices, there are lots of things you can do. There's a lot that we don't understand, and that we need to understand. And there's a lot that we already do understand, but aren't doing, and that we need to be doing. Thank you. (Applause)
Les problèmes principaux auxquels le monde fait face aujourd'hui ne sont pas tous en dehors de notre contrôle. La plus grande menace n'est pas un astéroïde sur le point de s'écraser, quelque chose auquel nous ne pouvons rien. Au lieu de ça, tous les principaux dangers qui nous attendent aujourd'hui sont des problèmes de notre entière responsabilités. Et puisque nous avons créé ces problèmes, nous pouvons aussi les résoudre. Cela signifie qu'il est totalement en notre pouvoir de gérer ces problèmes. Plus particulièrement, qu'est ce que nous pouvons faire? Pour ceux d'entre vous qui sont intéressés par ces choix, il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire. Il y a beaucoup de chose que nous ne comprenons pas et que nous avons besoin de comprendre. Et il y en a beaucoup que nous comprenons déjà, mais que nous ne faisons pas, et que nous avons besoin de faire. Merci. (Applaudissements)