This was in an area called Wellawatta, a prime residential area in Colombo. We stood on the railroad tracks that ran between my friend's house and the beach. The tracks are elevated about eight feet from the waterline normally, but at that point the water had receded to a level three or four feet below normal. I'd never seen the reef here before. There were fish caught in rock pools left behind by the receding water. Some children jumped down and ran to the rock pools with bags. They were trying to catch fish. No one realized that this was a very bad idea. The people on the tracks just continued to watch them. I turned around to check on my friend's house. Then someone on the tracks screamed. Before I could turn around, everyone on the tracks was screaming and running.
C'était une zone appelée Wellawatta, une aire résidentielle de qualité à Colombo. Nous étions sur la voie ferrée qui va de la maison de mon ami à la plage. la voie est normalement surélevée de 2,5 mètres par rapport au niveau de la mer mais à cet endroit l’eau avait reculé a un mètre au dessous du niveau normal. Je n’avais jamais vu les récifs ici. Il y avait des poissons pris au piège dans les flaques entre les rochers laissées par l’eau qui reculait. Des enfants sautaient courraient vers ces flaques avec des sacs. Ils essayaient de prendre les poissons. Personne ne se rendait compte que c’était une très mauvaise idée. Les gens sur la voie n’arrêtaient pas de regarder. Je me suis tourné pour vérifier la maison de mon ami. Ensuite quelqu’un sur la voie a hurlé. Avant que je me retourne, tout le monde sur la voie hurlait et courrait.
The water had started coming back. It was foaming over the reef. The children managed to run back onto the tracks. No one was lost there. But the water continued to climb. In about two minutes, it had reached the level of the railroad tracks and was coming over it. We had run about 100 meters by this time. It continued to rise. I saw an old man standing at his gate, knee-deep in water, refusing to move. He said he'd lived his whole life there by the beach, and that he would rather die there than run. A boy broke away from his mother to run back into his house to get his dog, who was apparently afraid. An old lady, crying, was carried out of her house and up the road by her son. The slum built on the railroad reservation between the sea and the railroad tracks was completely swept away. Since this was a high-risk location, the police had warned the residents, and no one was there when the water rose. But they had not had any time to evacuate any belongings. For hours afterwards, the sea was strewn with bits of wood for miles around -- all of this was from the houses in the slum. When the waters subsided, it was as if it had never existed.
L’eau avait commencé à revenir. Elle écumait par dessus les récifs. Les enfants ont réussi à revenir sur la voie. Personne n’a disparu là-bas. Mais l’eau n’arrêtait pas de monter. En l’espace de deux minutes, elle avait atteint le niveau de la voie et la recouvrait. A ce moment-là nous avions déjà couru à peu près 100 mètres. Elle continuait de monter. J’ai vu un homme âgé debout devant son portail, les pieds dans l’eau, il refusait de bouger. Il disait avoir vécu toute une vie là près de la plage, et qu’il préférait mourir là que courir. Un enfant a quitté sa mère pour courir vers sa maison chercher son chien, qui apparemment était effrayé. Une vieille dame qui criait a été transportée hors de la maison sur la route par son fils. Le bidonville construit le long de la voie ferrée entre la mer et la voie a été complètement balayé. Puisque c’était une zone à haut risque, la police avait prévenu les habitants, et personne n’y était quand l’eau a monté. Mais ils n’avaient pas eu le temps d’évacuer les effets personnels. Des heures après, des morceaux de bois flottaient sur la mer sur des kilomètres -- tous venaient des maisons du bidonville. Quand l’eau s’est retirée, c’était comme s’il ne s'était rien passé
This may seem hard to believe -- unless you've been reading lots and lots of news reports -- but in many places, after the tsunami, villagers were still terrified. When what was a tranquil sea swallows up people, homes and long-tail boats -- mercilessly, without warning -- and no one can tell you anything reliable about whether another one is coming, I'm not sure you'd want to calm down either. One of the scariest things about the tsunami that I've not seen mentioned is the complete lack of information. This may seem minor, but it is terrifying to hear rumor after rumor after rumor that another tidal wave, bigger than the last, will be coming at exactly 1 p.m., or perhaps tonight, or perhaps ... You don't even know if it is safe to go back down to the water, to catch a boat to the hospital. We think that Phi Phi hospital was destroyed. We think this boat is going to Phuket hospital, but if it's too dangerous to land at its pier, then perhaps it will go to Krabi instead, which is more protected. We don't think another wave is coming right away.
Cela peut sembler dur à croire, si vous n'avez pas lu plein de reportages mais dans de nombreux endroits, après le tsunami, les habitants étaient encore terrifiés. Quand ce qui était une mer tranquille engloutit les gens, les maisons et les bateaux long-tail sans pitié et sans prévenir, et personne n’est en mesure de vous dire de façon certaine quand un autre surviendra, Je ne suis pas sûr que vous pourriez vous calmer non plus. Une des choses les plus effrayantes avec le tsunami que je n’ai vue mentionnée nulle part c’est le manque complet d’information. Ca peut vous paraitre secondaire, mais c’est terrifiant d’entendre les rumeurs successives qui disent qu'une autre vague, plus grande que la précédente, arrivera exactement à 1h, ou peut-être la nuit prochaine, ou peut-être…. vous ne savez même pas si c’est sans danger de s’approcher de l’eau, pour prendre un bateau et aller a l’hôpital. On croit que l’hôpital de Phi Phi a été détruit. On croit que ce bateau va à l’hôpital de Phuket, mais si c’est trop dangereux d’accoster à l’embarcadère, alors il ira peut-être plutôt à Krabi, qui est plus protégé. On ne croit pas qu’une autre vague arrivera tout de suite.
At the Phi Phi Hill Resort, I was tucked into the corner furthest away from the television, but I strained to listen for information. They reported that there was an 8.5 magnitude earthquake in Sumatra, which triggered the massive tsunami. Having this news was comforting in some small way to understand what had just happened to us. However, the report focused on what had already occurred and offered no information on what to expect now. In general, everything was merely hearsay and rumor, and not a single person I spoke to for over 36 hours knew anything with any certainty. Those were two accounts of the Asian tsunami from two Internet blogs that essentially sprang up after it occurred. I'm now going to show you two video segments from the tsunami that also were shown on blogs. I should warn you, they're pretty powerful. One from Thailand, and the second one from Phuket as well.
A l’hôtel Phi Phi Hill, je me cantonnais dans un coin le plus loin possible de la télé, mais je m’efforçais d’écouter les infos. Ils disaient qu’il y avait eu un tremblement de terre de magnitude 8,5 à Sumatra, qui avait déclenché le gigantesque tsunami. Connaître cette information était un peu réconfortant en quelque sorte pour comprendre ce qui venait de nous arriver. Cependant, le reportage était focalisé sur ce qui c’était déjà passé et ne donnait aucune information sur ce à quoi s’attendre. En général, il ne s’agissait que de on-dits et de rumeurs, et aucune des personnes avec qui j’avais parlé pendant plus de 36 heures ne savait rien avec une quelconque certitude. Voilà deux compte rendu qui proviennent de deux blogs sur Internet qui sont apparus après le tsunami. Je vais maintenant vous montrer deux clips vidéo sur le tsunami qui ont aussi été affichés sur des blogs. Je dois vous prévenir, ils sont assez choquants. Un de la Thaïlande et le deuxième de Phuket également.
(Screaming)
(Hurlements)
Voice 1: It's coming in. It's coming again.
Voix 1 : Elle arrive. Elle arrive à nouveau.
Voice 2: It's coming again?
Voix 2 : Elle arrive à nouveau ?
Voice 1: Yeah. It's coming again.
Voix 1 : Oui. Elle arrive à nouveau.
Voice 2: Come get inside here.
Voix 2 : [incompréhensible]
Voice 1: It's coming again. Voice 2: New wave? Voice 1: It's coming again. New wave! [Unclear]
Voix 1 : Elle arrive à nouveau. Une nouvelle vague. Elle arrive à nouveau. [incompréhensible]
(Screaming)
(Hurlements)
They called me out here.
Ils m’ont appelé là dehors.
James Surowiecki: Phew. Those were both on this site: waveofdestruction.org. In the world of blogs, there's going to be before the tsunami and after the tsunami, because one of the things that happened in the wake of the tsunami was that, although initially -- that is, in that first day -- there was actually a kind of dearth of live reporting, there was a dearth of live video and some people complained about this. They said, "The blogsters let us down." What became very clear was that, within a few days, the outpouring of information was immense, and we got a complete and powerful picture of what had happened in a way that we never had been able to get before. And what you had was a group of essentially unorganized, unconnected writers, video bloggers, etc., who were able to come up with a collective portrait of a disaster that gave us a much better sense of what it was like to actually be there than the mainstream media could give us.
James Surowiecki : Ouf. Les deux vidéos étaient sur ce site : Waveofdestruction.org. Dans le monde des blogs, il va y avoir l’avant et l’après tsunami, parce qu’une chose qui est arrivée dans le sillage du tsunami est que, bien qu' au début – c'est-à-dire ce premier jour -- il y avait une espèce de manque de reportage en direct, de reportage video en direct -- et certains s’en sont plaints. Ils ont dit, en quelque sorte, les blogueurs nous ont laissé tomber. Ce qui était clair c’est que en l’espace de quelques jours le déballage d’informations était immense, et on a eu une vision complète et puissante de ce qui était arrivé d'une manière inédite. Ce qu’on avait c’était essentiellement un groupe de personnes totalement déconnectées et désorganisées des écrivains, des vidéo blogueur etc.….qui étaient en mesure d’apporter un portrait collectif du désastre qui nous donnait une meilleure notion de ce à quoi ca ressemblait d’être là-bas par rapport à ce que les medias traditionnel pouvaient nous donner.
And so in some ways the tsunami can be seen as a sort of seminal moment, a moment in which the blogosphere came, to a certain degree, of age. Now, I'm going to move now from this kind of -- the sublime in the traditional sense of the word, that is to say, awe-inspiring, terrifying -- to the somewhat more mundane. Because when we think about blogs, I think for most of us who are concerned about them, we're primarily concerned with things like politics, technology, etc. And I want to ask three questions in this talk, in the 10 minutes that remain, about the blogosphere. The first one is, What does it tell us about our ideas, about what motivates people to do things? The second is, Do blogs genuinely have the possibility of accessing a kind of collective intelligence that has previously remained, for the most part, untapped? And then the third part is, What are the potential problems, or the dark side of blogs as we know them?
Donc en quelque sorte le tsunami peut être vu comme une naissance, un moment où la blogosphère est arrivée à une certaine maturité. Maintenant, je vais passer de-- le sublime dans le sens traditionnel du mot -- c'est-à-dire grandiose, terrifiant – au plus banal. Parce que, quand on pense aux blogs, pour ceux d'entre nous qui s'y intéressent, nous nous inquiétons en priorité de choses comme la politique, la technologie, etc.… Je veux poser trois questions dans cette conférence, pendant les 10 minutes qui restent, sur la blogosphère. La première est, qu’est ce qu’elle nous dit sur nos idées, ur ce qui motive les gens à faire des choses? La deuxième est, les blogs ont-ils réellement la possibilité de nous faire accéder à une sorte d’intelligence collective qui, avant ca, était en grande partie inexploitée? Et la troisième question est, quelles sont les problèmes éventuels, ou le côté obscur des blogs tels que nous les connaissons ?
OK, the first question: What do they tell us about why people do things? One of the fascinating things about the blogosphere specifically, and, of course, the Internet more generally -- and it's going to seem like a very obvious point, but I think it is an important one to think about -- is that the people who are generating these enormous reams of content every day, who are spending enormous amounts of time organizing, linking, commenting on the substance of the Internet, are doing so primarily for free. They are not getting paid for it in any way other than in the attention and, to some extent, the reputational capital that they gain from doing a good job. And this is -- at least, to a traditional economist -- somewhat remarkable, because the traditional account of economic man would say that, basically, you do things for a concrete reward, primarily financial. But instead, what we're finding on the Internet -- and one of the great geniuses of it -- is that people have found a way to work together without any money involved at all. They have come up with, in a sense, a different method for organizing activity.
OK, première question : Qu’est qu’ils nous disent sur pourquoi les gens font certaines choses ? Un des éléments les plus fascinants de la blogosphère en particulier, et, bien sur, plus généralement d'Internet -- et ça va vous paraitre très évident, mais je pense qu'il est important d'y réfléchir -- c'est que les gens qui génèrent ces énormes masses de contenus chaque jour, qui passent tant de temps à organiser, lier, commenter sur la substance d’Internet, le font avant tout gratuitement. Ils ne sont pas payés sauf par l'attention qu'ils obtiennent et dans une certaine mesure, par le capital réputation qu’ils gagnent en faisant du bon travail. Et c'est, du moins pour un économiste traditionnel, assez remarquable, parce qu'n économiste traditionnel dirait que, en principe on fait quelque chose pour une récompense concrète, avant tout financière. Mais par contre, ce qu’on trouve sur Internet -- et une des choses les plus géniales – c’est que les gens ont trouvé une manière de travailler ensemble sans qu'il soit question d'argent.® Ils ont trouvé, en quelque sorte, une méthode différente d’organiser les activités.
The Yale Law professor Yochai Benkler, in an essay called "Coase's Penguin," talks about this open-source model, which we're familiar with from Linux, as being potentially applicable in a whole host of situations. And, you know, if you think about this with the tsunami, what you have is essentially a kind of an army of local journalists, who are producing enormous amounts of material for no reason other than to tell their stories. That's a very powerful idea, and it's a very powerful reality. And it's one that offers really interesting possibilities for organizing a whole host of activities down the road.
Le professeur Yochai Benkler de Yale, dans un essai intitulé « Coase’s Penguin » nous parle de ce modèle open-source, avec lequel nous sommes familier grâce a Linux, comme d'un modèle potentiellement applicable à une longue liste de situations. Et si vous pensez à ça dans le cadre du tsunami, ce que vous avez c’est une espèce d’armée de journalistes locaux qui, en quelque sorte, produisent des quantités énormes de matériel pour une seule raison : raconter leurs histoires. C’est une idée très puissante, et une réalité très puissante. Et ceci nous offre des possibilités vraiment très intéressantes pour organiser toute une série d’activités à partir de là.
So, I think the first thing that the blogosphere tells us is that we need to expand our idea of what counts as rational, and we need to expand our simple equation of value equals money, or, you have to pay for it to be good, but that in fact you can end up with collectively really brilliant products without any money at all changing hands. There are a few bloggers -- somewhere maybe around 20, now -- who do, in fact, make some kind of money, and a few who are actually trying to make a full-time living out of it, but the vast majority of them are doing it because they love it or they love the attention, or whatever it is. So, Howard Rheingold has written a lot about this and, I think, is writing about this more, but this notion of voluntary cooperation is an incredibly powerful one, and one worth thinking about.
Je crois donc que la première chose que nous dit la blogosphère est que nous avons besoin de développer notre idée de ce qui compte rationnellement, et nous avons besoin de développer notre simple équation valeur=argent, ou, il faut payer pour que ce soit bon, mais qu'en fait on peut obtenir d'excellents produits collectifs sans que de l’argent passe de main en main. Il y a quelques blogueurs – peut-être une vingtaine -- qui gagnent en fait de l’argent et quelques uns qui essayent d'en vivre, mais la grande majorité d’entre eux le font parce qu’ils aiment ça ou qu'ils aiment l’attention, ou quoique se soit. Vous savez, Howard Rheingold a écrit pas mal sur ce sujet, et il en écrit encore, mais cette notion de coopération volontaire est d'une puissance incroyable et donne à penser.
The second question is, What does the blogosphere actually do for us, in terms of accessing collective intelligence? You know, as Chris mentioned, I wrote a book called "The Wisdom of Crowds." And the premise of "The Wisdom of Crowds" is that, under the right conditions, groups can be remarkably intelligent. And they can actually often be smarter than even the smartest person within them. The simplest example of this is if you ask a group of people to do something like guess how many jellybeans are in a jar. If I had a jar of jellybeans and I asked you all to guess how many jellybeans were in that jar, your average guess would be remarkably good. It would be somewhere probably within three and five percent of the number of beans in the jar, and it would be better than 90 to 95 percent of you. There may be one or two of you who are brilliant jelly bean guessers, but for the most part the group's guess would be better than just about all of you. And what's fascinating is that you can see this phenomenon at work in many more complicated situations.
La deuxième question est, qu’est ce que la blogosphère fait réellement pour nous, pour nous faire accéder à une intelligence collective ? Vous savez, comme le disait Chris, j’ai écrit un livre intitulé « La sagesse des foules » La préface de « La sagesse des foules » dit que, quand les conditions sont réunies, les groupes peuvent être remarquablement intelligents. Et en fait ils peuvent être plus intelligents que la plus intelligente des personnes qui les composent. L’exemple le plus simple est celui où vous demandez à un groupe de personnes de faire quelque chose comme deviner combien de bonbons il y a dans un bocal. Si j’avais un bocal plein de bonbons, et que je vous demande combien de bonbons il y a dedans, votre réponse serait remarquablement bonne. Ce serait à 3 et 5 pour cent près le nombre de bonbons dans le bocal, et plus de 90 à 95 pour cent d'entre vous répondriez bien. un ou deux d'entre vous pourraient être très bon pour ce genre de devinette, mais la plupart des réponses du groupe serait meilleure que vos réponses individuelles. Et ce qui est fascinant c’est que vous pouvez voir ce phénomène à l’œuvre dans bien d'autres situations compliquées.
For instance, if you look at the odds on horses at a racetrack, they predict almost perfectly how likely a horse is to win. In a sense, the group of betters at the racetrack is forecasting the future, in probabilistic terms. You know, if you think about something like Google, which essentially is relying on the collective intelligence of the Web to seek out those sites that have the most valuable information -- we know that Google does an exceptionally good job of doing that, and it does that because, collectively, this disorganized thing we call the "World Wide Web" actually has a remarkable order, or a remarkable intelligence in it. And this, I think, is one of the real promises of the blogosphere.
Par exemple, si vous regardez les paris sur les courses de chevaux, ils prédisent presque parfaitement la probabilité qu'un cheval gagne. Dans un sens, le groupe de parieurs sur le champ de course prédit l'avenir, en termes de probabilités. Si vous pensez à Google par exemple, qui dépend essentiellement de l’intelligence collective du Web pour trouver les sites qui ont les meilleures informations. On sait que Google fait un travail exceptionnel, et il le fait parce que, collectivement, cette chose désorganisé que nous appelons le World Wide Web a en fait un ordre remarquable, ou une intelligence remarquable. Je crois donc que ceci est une des réelles promesses de la blogosphère.
Dan Gillmor -- whose book "We the Media" is included in the gift pack -- has talked about it as saying that, as a writer, he's recognized that his readers know more than he does. And this is a very challenging idea. It's a very challenging idea to mainstream media. It's a very challenging idea to anyone who has invested an enormous amount of time and expertise, and who has a lot of energy invested in the notion that he or she knows better than everyone else. But what the blogosphere offers is the possibility of getting at the kind of collective, distributive intelligence that is out there, and that we know is available to us if we can just figure out a way of accessing it. Each blog post, each blog commentary may not, in and of itself, be exactly what we're looking for, but collectively the judgment of those people posting, those people linking, more often than not is going to give you a very interesting and enormously valuable picture of what's going on. So, that's the positive side of it. That's the positive side of what is sometimes called participatory journalism or citizen journalism, etc. -- that, in fact, we are giving people who have never been able to talk before a voice, and we're able to access information that has always been there but has essentially gone untapped.
Dan Gillmor, dans son livre intitulé « Nous les Média » -- que vous avez eu en cadeau -- en a parlé en disant qu'en tant qu’écrivain il reconnait que ses lecteurs en savent plus que lui. Et c’est une idée très provocatrice. C’est une idée très provocatrice par rapport au média traditonnels. C’est une idée provocatrice pour n’importe qui a investi énormément de temps et d’expertise et qui investi beaucoup d’énergie dans le concept que il ou elle en sait plus que n’importe qui. Mais ce qu’offre la blogosphère c’est la possibilité d’arriver à cette intelligence collective et éparpillée qui est la dehors, et que nous savons être disponible si seulement nous trouvons les moyens d’y accéder. Chaque blog, chaque commentaire de blog, peut ne pas être à lui seul et en lui-même exactement ce qu’on cherche, mais collectivement les opinions de ces personnes qui postent, qui créent des liens, le plus souvent va nous donner une vision très intéressante et d’immense valeur de ce qui se passe. Voila le côté positif de tout ça. C’est le côté positif de ce qu’on appelle parfois le journalisme participatif ou le journalisme citoyen, etc... qui, en fait, donne une voix à ceux qui n’avait jamais eu la possibilité de parler, et nous avons maintenant accès à des informations qui ont toujours été là mais restaient essentiellemnt inexploités.
But there is a dark side to this, and that's what I want to spend the last part of my talk on. One of the things that happens if you spend a lot of time on the Internet, and you spend a lot of time thinking about the Internet, is that it is very easy to fall in love with the Internet. It is very easy to fall in love with the decentralized, bottom-up structure of the Internet. It is very easy to think that networks are necessarily good things -- that being linked from one place to another, that being tightly linked in a group, is a very good thing. And much of the time it is. But there's also a downside to this -- a kind of dark side, in fact -- and that is that the more tightly linked we've become to each other, the harder it is for each of us to remain independent.
Mais il y a également un côté sombre, et c'est ce que je veux évoquer dans la dernière partie de ma conférence. Une des choses qui arrive si vous passez beaucoup de temps sur Internet et que vous passer beaucoup de temps à réfléchir à Internet c’est que c’est très facile de tomber amoureux d’Internet. C’est très facile de tomber amoureux de cette structure, décentralisée et issue de la base qu’est Internet. C’est très facile de penser que les réseaux sont forcément une bonne chose, que d'être connecté d’un endroit à un autre, qu’être lié étroitement à un groupe est une bonne chose. Et la plupart du temps c’est vrai. Mais il y a un inconvénient – un côté sombre, en fait-- qui est que plus vous devenez étroitement lié les uns aux autres, plus il devient difficile de rester indépendant pour chacun de nous.
One of the fundamental characteristics of a network is that, once you are linked in the network, the network starts to shape your views and starts to shape your interactions with everybody else. That's one of the things that defines what a network is. A network is not just the product of its component parts. It is something more than that. It is, as Steven Johnson has talked about, an emergent phenomenon. Now, this has all these benefits: it's very beneficial in terms of the efficiency of communicating information; it gives you access to a whole host of people; it allows people to coordinate their activities in very good ways. But the problem is that groups are only smart when the people in them are as independent as possible. This is the paradox of the wisdom of crowds, or the paradox of collective intelligence, that what it requires is actually a form of independent thinking. And networks make it harder for people to do that, because they drive attention to the things that the network values.
Une des composantes fondamentales d’un réseau est que une fois que vous êtes connecté au réseau, le réseau commence à modeler votre vision et commence à modeler vos interactions avec tous les autres. C’est un des éléments qui définit ce qu’est un réseau. Un réseau n’est pas seulement le produit des éléments qui le compose. C’est plus que ça. C’est, comme disait Steven Johnson, un phénomène émergeant. Ceci a beaucoup d’avantages: c’est très avantageux en termes d’efficacité dans la communication d’informations ; ça vous donne accès à tout un tas de gens ; ça permet aux gens de bien coordonner leurs activités. Mais le problème est que les groupes ne sont intelligents que quand les personnes qui les composent sont le plus indépendantes possible. C’est une sorte de paradoxe de la sagesse des foules, ou le paradoxe de l’intelligence collective, dans le sens où ils nécessitent une pensée indépendante. Et les réseaux rendent ceci très difficile pour les personnes, parce qu’ils attirent l’attention vers tout ce qui a une valeur pour le réseau.
So, one of the phenomena that's very clear in the blogosphere is that once a meme, once an idea gets going, it is very easy for people to just sort of pile on, because other people have, say, a link. People have linked to it, and so other people in turn link to it, etc., etc. And that phenomenon of piling on the existing links is one that is characteristic of the blogosphere, particularly of the political blogosphere, and it is one that essentially throws off this beautiful, decentralized, bottom-up intelligence that blogs can manifest in the right conditions.
Donc, un des phénomènes très clair dans la blogosphère est qu’une fois qu’une idée est lancée, c’est très facile pour les gens d’y adhérer, parce que d’autres ont mis un lien. Les gens ont créé un lien vers cet argument, et ainsi de suite. Et ce phénomène cette espèce d’entassement sur les liens existants est une des caractéristiques de la blogosphère, particulièrement de la blogosphère politique, et c’est une caractéristique qui déstabilise essentiellement cette merveilleuse intelligence décentralisée issue de la base que les blogs manifestent dans de bonnes conditions.
The metaphor that I like to use is the metaphor of the circular mill. A lot of people talk about ants. You know, this is a conference inspired by nature. When we talk about bottom-up, decentralized phenomena, the ant colony is the classic metaphor, because, no individual ant knows what it's doing, but collectively ants are able to reach incredibly intelligent decisions. They're able to reach food as efficiently as possible, they're able to guide their traffic with remarkable speed. So, the ant colony is a great model: you have all these little parts that collectively add up to a great thing. But we know that occasionally ants go astray, and what happens is that, if army ants are wandering around and they get lost, they start to follow a simple rule -- just do what the ant in front of you does. And what happens is that the ants eventually end up in a circle. And there's this famous example of one that was 1,200 feet long and lasted for two days, and the ants just kept marching around and around in a circle until they died. And that, I think, is a sort of thing to watch out for. That's the thing we have to fear -- is that we're just going to keep marching around and around until we die.
La métaphore que j’aime utiliser c’est la métaphore du moulin. Beaucoup de gens aime faire référence aux fourmis. Nous sommes à une conférence inspirée par la nature. Quand on parle de phénomènes décentralisés, issus de la base la colonie de fourmis est la métaphore classique, parce que, aucune des fourmis ne sait individuellement ce qu’elle fait, mais collectivement les fourmis sont en mesure de prendre des décisions très intelligentes. Elles sont capables de guider leur circulation à une vitesse remarquable. La colonie de fourmis est donc un merveilleux modèle -- vous avez tous ces petits éléments qui collectivement s'additionnent pour construire quelque chose de grandiose. Mais on sait que parfois les fourmis se perdent, et ce qui se passe c’est que, si une armée de fourmis se promène et se perd, elle commence à suivre une simple règle -- fais ce que fait la fourmi devant toi. Et ce qui se passe c’est que les fourmis finissent par tourner en rond. Et il y a ce célèbre exemple d'un cercle de 430 mètres qui a duré deux jours, et les fourmis n’arrêtaient pas de se promener en rond jusqu’à en mourir. Et c'est je crois ce dont il faut se méfier. C’est ce dont on doit avoir peur, de marcher en rond, jusqu’à en mourir.
Now, I want to connect this back, though, to the tsunami, because one of the great things about the tsunami -- in terms of the blogosphere's coverage, not in terms of the tsunami itself -- is that it really did represent a genuine bottom-up phenomenon. You saw sites that had never existed before getting huge amounts of traffic. You saw people being able to offer up their independent points of view in a way that they hadn't before. There, you really did see the intelligence of the Web manifest itself. So, that's the upside. The circular mill is the downside. And I think that the former is what we really need to strive for.
Je veux donc revenir maintenant sur le tsunami, parce qu'une des choses remarquables à propos du tsunami -- en termes de couverture de la blogosphère, pas en terme de tsunami lui-même -- c’est que ça a représenté un authentique phénomène issu de la base Vous avez vu des sites qui n’existaient pas avant obtenir un énorme trafic. Vous avez vu des gens capables d’offrir leurs points de vue indépendants comme ils ne l'avaient jamais fait avant. Vous avez vraiment vu l’intelligence du Web se manifester. Voila le côté positif. Tourner en rond c’est l’inconvénient. Et je crois que le premier côté est celui qu’on doit s'efforcer d'obtenir.
Thank you very much. (Applause)
Merci beaucoup.