Throughout my career, I've been fortunate enough to work with many of the great international architects, documenting their work and observing how their designs have the capacity to influence the cities in which they sit. I think of new cities like Dubai or ancient cities like Rome with Zaha Hadid's incredible MAXXI museum, or like right here in New York with the High Line, a city which has been so much influenced by the development of this.
Au cours de ma carrière j'ai eu la chance de travailler avec beaucoup de grands architectes internationaux, j'étudiais leur travail et j'observais comment leurs designs ont la capacité d'influencer les villes dans lesquelles ils se trouvent. Je pense à des villes nouvelles comme Dubaï ou à des villes anciennes comme Rome avec l'incroyable musée MAXXI de Zaha Hadid, ou comme ici, à New-York, avec la High Line, une ville qui a été tellement influencée par ce développement.
But what I find really fascinating is what happens when architects and planners leave and these places become appropriated by people, like here in Chandigarh, India, the city which has been completely designed by the architect Le Corbusier. Now 60 years later, the city has been taken over by people in very different ways from whatever perhaps intended for, like here, where you have the people sitting in the windows of the assembly hall. But over the course of several years, I've been documenting Rem Koolhaas's CCTV building in Beijing and the olympic stadium in the same city by the architects Herzog and de Meuron. At these large-scale construction sites in China, you see a sort of makeshift camp where workers live during the entire building process. As the length of the construction takes years, workers end up forming a rather rough-and-ready informal city, making for quite a juxtaposition against the sophisticated structures that they're building.
Mais ce que je trouve vraiment fascinant, c'est ce qu'il se passe quand les architectes et les planificateurs s'en vont et que ces endroits se font approprier par les gens, comme ici à Chandigarh en Inde, la ville qui a été complètement conçue par l'architecte Le Corbusier. Aujourd'hui, 60 ans plus tard, les gens se sont emparés de la ville de manières très différentes de ce qui avait été peut-être l'intention initiale, comme ici, où vous avez les gens qui s'asseyent dans les fenêtres de la salle d'assemblée. Mais durant plusieurs années, j'ai étudié le bâtiment de la CCTV de Rem Koolhaas à Pékin et le stade olympique dans la même ville par les architectes Herzog et de Meuron. Dans ces sites de construction à grande échelle en Chine, on voit une sorte de camp de fortune où vivent les ouvriers pendant toute la durée de la construction. Comme la construction dure des années, les travailleurs finissent par former une ville informelle plutôt rudimentaire, qui fait un drôle de contraste avec les structures sophistiquées qu'ils construisent.
Over the past seven years, I've been following my fascination with the built environment, and for those of you who know me, you would say that this obsession has led me to live out of a suitcase 365 days a year. Being constantly on the move means that sometimes I am able to catch life's most unpredictable moments, like here in New York the day after the Sandy storm hit the city.
Au cours des sept dernières années, j'ai suivi ma fascination pour le milieu bâti, et ceux qui me connaissent diraient que cette obsession m'a amené à vivre dans une valise 365 jours par an. Être constamment en mouvement signifie que parfois, je peux saisir les moments les plus imprévisibles de la vie, comme ici à New-York, le jour suivant celui où l'ouragan Sandy a frappé la ville.
Just over three years ago, I was for the first time in Caracas, Venezuela, and while flying over the city, I was just amazed by the extent to which the slums reach into every corner of the city, a place where nearly 70 percent of the population lives in slums, draped literally all over the mountains. During a conversation with local architects Urban-Think Tank, I learned about the Torre David, a 45-story office building which sits right in the center of Caracas. The building was under construction until the collapse of the Venezuelan economy and the death of the developer in the early '90s. About eight years ago, people started moving into the abandoned tower and began to build their homes right in between every column of this unfinished tower. There's only one little entrance to the entire building, and the 3,000 residents come in and out through that single door. Together, the inhabitants created public spaces and designed them to feel more like a home and less like an unfinished tower. In the lobby, they painted the walls and planted trees. They also made a basketball court. But when you look up closely, you see massive holes where elevators and services would have run through.
Il y a à peine trois ans, je suis allé à Caracas, au Venezuela, pour la première fois, et quand je volais au-dessus de la ville, j'étais époustouflé de voir à quel point les bidonvilles atteignent tous les coins de la ville, un endroit où près de 70 pour cent de la population vit dans des bidonvilles, drapant littéralement les montagnes. En discutant avec des architectes locaux d'Urban-Think Tank, j'ai appris l'existence de la Torre David, un immeuble de bureaux de 45 étages, situé en plein cœur de Caracas. L'immeuble était en construction jusqu'à l'effondrement de l'économie vénézuélienne et la mort du développeur au début des années 90. Il y a environ huit ans, des gens ont commencé à s'installer dans la tour abandonnée et se sont mis à construire leurs maisons entre chacune des colonnes de cette tour inachevée. Il n'y a qu'une petite entrée pour tout le bâtiment, et les 3000 résidents entrent et sortent à travers cette unique porte. Ensemble, les habitants ont créé des espaces publics et ils les ont conçus de sorte qu'ils se sentent plus comme chez eux et moins comme dans une tour inachevée. Dans le hall, ils ont peint les murs et planté des arbres. Ils ont aussi fait un terrain de basket-ball. Mais quand on regarde attentivement, on voit d'énormes trous à travers lesquels les ascenseurs et les services auraient fonctionné.
Within the tower, people have come up with all sorts of solutions in response to the various needs which arise from living in an unfinished tower. With no elevators, the tower is like a 45-story walkup. Designed in very specific ways by this group of people who haven't had any education in architecture or design. And with each inhabitant finding their own unique way of coming by, this tower becomes like a living city, a place which is alive with micro-economies and small businesses. The inventive inhabitants, for instance, find opportunities in the most unexpected cases, like the adjacent parking garage, which has been reclaimed as a taxi route to shuttle the inhabitants up through the ramps in order to shorten the hike up to the apartments.
Dans la tour, les gens sont arrivés à toutes sortes de solutions en réponse au besoins variés qui surgissent quand on vit dans une tour inachevée. Sans ascenseurs, la tour est une volée de marches de 45 étages. Elles ont été conçues de manières très spécifiques par ce groupe de personnes qui n'ont jamais fait d'études en architecture ni en design. Et avec chaque habitant qui trouve sa manière propre et unique d'y arriver, cette tour devient comme une ville avec sa propre vie, un endroit qui vit avec sa micro-économie et ses petites entreprises. Par exemple, les habitants inventifs trouvent des opportunités dans les cas les plus inattendus, comme le parking adjacent, qui a été réquisitionné comme voie de roulage pour faire monter les habitants par les rampes de sorte de réduire la montée des escaliers vers les appartements.
A walk through the tower reveals how residents have figured out how to create walls, how to make an air flow, how to create transparency, circulation throughout the tower, essentially creating a home that's completely adapted to the conditions of the site. When a new inhabitant moves into the tower, they already have a roof over their head, so they just typically mark their space with a few curtains or sheets. Slowly, from found materials, walls rise, and people create a space out of any found objects or materials.
Une promenade à travers la tour révèle comment les résidents ont trouvé moyen de créer des murs, de faire passer l'air, de créer de la transparence, un moyen de circuler au travers de la tour, en gros, ils ont créé un foyer qui est complètement adapté aux conditions du site. Quand de nouveaux habitants emménagent dans la tour, ils ont déjà un toit sur leurs têtes, alors, typiquement, ils marquent juste leur espace avec quelques rideaux ou draps. Lentement, à partir de matériaux trouvés, les murs s'élèvent, et les gens créent un espace avec n'importe quels objets ou matériaux trouvés.
It's remarkable to see the design decisions that they're making, like when everything is made out of red bricks, some residents will cover that red brick with another layer of red brick-patterned wallpaper just to make it a kind of clean finish.
C'est remarquable, les décisions qu'ils prennent dans la conception, comme quand tout est fait de brique rouge, certains résidents vont recouvrir cette brique rouge avec une nouvelle couche de papier-peint au motif de brique rouge, juste pour lui donner une sorte de finition propre.
The inhabitants literally built up these homes with their own hands, and this labor of love instills a great sense of pride in many families living in this tower. They typically make the best out of their conditions, and try to make their spaces look nice and homey, or at least up until as far as they can reach. Throughout the tower, you come across all kinds of services, like the barber, small factories, and every floor has a little grocery store or shop. And you even find a church. And on the 30th floor, there is a gym where all the weights and barbells are made out of the leftover pulleys from the elevators which were never installed. From the outside, behind this always-changing facade, you see how the fixed concrete beams provide a framework for the inhabitants to create their homes in an organic, intuitive way that responds directly to their needs.
Les habitants ont construit ces maisons de leurs propres mains, littéralement, et ce fruit d'un travail avec amour instille un immense sentiment de fierté chez de nombreuses familles vivant dans cette tour. Ils tirent généralement le meilleur parti de leurs conditions de vie, et essaient de faire en sorte que leurs espaces soient jolis et qu'on s'y sente chez soi, ou du moins autant qu'ils le peuvent. A travers la tour, on passe devant toutes sortes de services, comme le barbier, de petits ateliers, et chaque étage a une petite épicerie ou magasin. Et on y trouve même une église. Et au 30e étage, il y a une salle de sport où tous les poids et les haltères sont fait à partir des poulies abandonnées des ascenseurs qui n'ont jamais été installés. De l'extérieur, derrière cette façade en constant changement, on voit comment les poutres de béton apportent un cadre aux habitants pour créer leurs maisons d'une manière organique, intuitive, qui répond directement à leurs besoins.
Let's go now to Africa, to Nigeria, to a community called Makoko, a slum where 150,000 people live just meters above the Lagos Lagoon. While it may appear to be a completely chaotic place, when you see it from above, there seems to be a whole grid of waterways and canals connecting each and every home. From the main dock, people board long wooden canoes which carry them out to their various homes and shops located in the expansive area. When out on the water, it's clear that life has been completely adapted to this very specific way of living. Even the canoes become variety stores where ladies paddle from house to house, selling anything from toothpaste to fresh fruits. Behind every window and door frame, you'll see a small child peering back at you, and while Makoko seems to be packed with people, what's more shocking is actually the amount of children pouring out of every building. The population growth in Nigeria, and especially in these areas like Makoko, are painful reminders of how out of control things really are.
Allons maintenant en Afrique, au Nigéria, dans une communauté appelée Makoko, un bidonville où 150 000 personnes vivent quelques mètres seulement au-dessus de la lagune de Lagos. Alors que ça a l'air d'être un endroit complètement chaotique, quand on le voit du dessus, il semble qu'il y ait un réseau complet de voies d'eau navigables et de canaux qui connectent chacune des maisons. Du quai principal, les gens embarquent dans des canots allongés en bois qui les emmènent vers les différentes maisons et boutiques situées dans cette zone en expansion. Une fois sur l'eau, on voit clairement que la vie s'est complètement adaptée à ces conditions de vie bien spécifiques. Même les canots deviennent des boutiques où des dames rament d'une maison à l'autre, en vendant de tout, du dentifrice aux fruits frais. Derrière chaque fenêtre et chaque encadrure de porte, vous verrez un petit enfant qui vous regarde, et bien que Makoko semblent déjà bondée, ce qui étonne le plus, en réalité, c'est le nombre d'enfants qui se déverse de chaque édifice. L'accroissement de la population au Nigéria et surtout dans ces régions, comme Makoko, rappellent douloureusement combien les choses sont hors de contrôle.
In Makoko, very few systems and infrastructures exist. Electricity is rigged and freshest water comes from self-built wells throughout the area. This entire economic model is designed to meet a specific way of living on the water, so fishing and boat-making are common professions. You'll have a set of entrepreneurs who have set up businesses throughout the area, like barbershops, CD and DVD stores, movie theaters, tailors, everything is there. There is even a photo studio where you see the sort of aspiration to live in a real house or to be associated with a faraway place, like that hotel in Sweden.
Dans Makoko, il existe très peu de systèmes ou d'infrastructures L'électricité est trafiquée et l'eau potable la plus pure provient de puits de fortune partout dans la région. Tout ce modèle économique est conçu pour les besoins spécifiques de la vie sur l'eau, alors la pêche et la construction de bateau sont des professions courantes. Il y a une série d'entrepreneurs qui ont monté leurs affaires partout dans la région, comme les barbiers, les magasins de CD et DVD, les cinémas, les tailleurs, tout y est. Il y a même un studio photo où on peut voir les aspirations des gens à vivre dans une vraie maison ou d'être associé à un endroit très loin de là, comme cet hôtel en Suède.
On this particular evening, I came across this live band dressed to the T in their coordinating outfits. They were floating through the canals in a large canoe with a fitted-out generator for all of the community to enjoy.
Durant cette soirée j'ai croisé ce groupe de musique sur leur 31 dans leurs habits coordonnés. Ils flottaient sur les canaux dans un canot large avec générateur pour que toute la communauté en profite.
By nightfall, the area becomes almost pitch black, save for a small lightbulb or a fire.
La nuit tombée, la région devient d'un noir d'encre, à l'exception d'une petite ampoule ou d'un feu.
What originally brought me to Makoko was this project from a friend of mine, Kunlé Adeyemi, who recently finished building this three-story floating school for the kids in Makoko. With this entire village existing on the water, public space is very limited, so now that the school is finished, the ground floor is a playground for the kids, but when classes are out, the platform is just like a town square, where the fishermen mend their nets and floating shopkeepers dock their boats.
Ce qui m'a d'abord amené à Makoko c'était le projet d'un de mes amis, Kunlé Adeyemi, qui a récemment terminé la construction de cette école flottante de trois étages pour les enfants de Makoko. Avec tout le village qui existe sur l'eau, l'espace public est très limité, et maintenant que l'école est construite, le rez-de-chaussée est une cour de récréation pour les enfants, mais lorsque les cours sont finis, la plateforme devient une place publique, où les pêcheurs réparent leurs filets et où les vendeurs flottants viennent accoster.
Another place I'd like to share with you is the Zabbaleen in Cairo. They're descendants of farmers who began migrating from the upper Egypt in the '40s, and today they make their living by collecting and recycling waste from homes from all over Cairo. For years, the Zabbaleen would live in makeshift villages where they would move around trying to avoid the local authorities, but in the early 1980s, they settled on the Mokattam rocks just at the eastern edge of the city. Today, they live in this area, approximately 50,000 to 70,000 people, who live in this community of self-built multi-story houses where up to three generations live in one structure. While these apartments that they built for themselves appear to lack any planning or formal grid, each family specializing in a certain form of recycling means that the ground floor of each apartment is reserved for garbage-related activities and the upper floor is dedicated to living space. I find it incredible to see how these piles and piles of garbage are invisible to the people who live there, like this very distinguished man who is posing while all this garbage is sort of streaming out behind him, or like these two young men who are sitting and chatting amongst these tons of garbage. While to most of us, living amongst these piles and piles of garbage may seem totally uninhabitable, to those in the Zabbaleen, this is just a different type of normal. In all these places I've talked about today, what I do find fascinating is that there's really no such thing as normal, and it proves that people are able to adapt to any kind of situation. Throughout the day, it's quite common to come across a small party taking place in the streets, just like this engagement party. In this tradition, the bride-to-be displays all of their belongings, which they soon bring to their new husband. A gathering like this one offers such a juxtaposition where all the new stuff is displayed and all the garbage is used as props to display all their new home accessories. Like Makoko and the Torre David, throughout the Zabbaleen you'll find all the same facilities as in any typical neighborhood. There are the retail shops, the cafes and the restaurants, and the community is this community of Coptic Christians, so you'll also find a church, along with the scores of religious iconographies throughout the area, and also all the everyday services like the electronic repair shops, the barbers, everything.
Un autre endroit que j'aimerais partager avec vous est là où se trouvent les Zabbalîn, au Caire. Ce sont des descendants de fermiers qui ont commencé à émigrer de la Haute Égypte dans les années 40, et qui vivent aujourd'hui en ramassant et recyclant les déchets des foyers dans tout le Caire. Pendant des années, les Zabbalîn vivaient dans des villages de fortune qu'ils déménageaient pour essayer d'éviter la police, mais au début des années 1980, ils se sont établis sur les rochers Mokattam à la lisière est de la ville. Aujourd'hui, ils vivent dans cet endroit, environ 50 000 à 70 000 personnes qui vivent dans cette communauté de maisons auto-construites à étages multiples où jusqu'à trois générations par structure cohabitent. Bien que ces appartements qu'ils se sont construits semblent manquer de planification ou de zonage, vu que chaque famille se spécialise dans une forme de recyclage, le rez-de-chaussée de chaque appartement est réservé aux activités liées aux déchets et les étages du haut sont réservés à l'espace habitable. Je trouve ça incroyable de voir comment ces piles et ces piles de déchets sont invisibles aux yeux des gens qui y vivent, comme cet homme très distingué qui pose pendant que tous ces déchets affluent derrière lui, ou comme ces deux jeunes hommes qui sont assis et qui discutent au milieu de ces tonnes de déchets. Bien que pour la plupart d'entre nous, vivre parmi ces piles et ces piles de déchets peut sembler complètement inhabitable, Pour les Zabbalîn, c'est juste un autre aspect de ce qui est la normalité. Dans tous ces endroits dont j'ai parlé aujourd'hui, ce que je trouve vraiment fascinant c'est qu'en réalité la normalité n'existe pas, et cela prouve que les gens peuvent s'adapter à toutes sortes de situations. Durant la journée, il est très courant de croiser une petite fête ayant lieu dans la rue, comme cette fête de fiançailles. Dans cette tradition, la future mariée étale toutes ses possessions, qu'ils apporteront bientôt à son nouveau mari. Un assemblage comme celui-ci permet cette juxtaposition où toutes les choses nouvelles sont étalées et tous les déchets sont utilisés pour soutenir l'étalage des nouveaux accessoires du foyer. Comme à Makoko ou dans la Torre David, partout chez les Zabbalîn on trouve tous les mêmes services que dans n'importe quel quartier. Il y a les commerces au détail, les cafés et les restaurants, et la communauté est une communauté de chrétiens coptes, donc on y trouve aussi une église, avec une quantité d'icônes religieuses un peu partout dans cette zone, et aussi les services de tous les jours comme les boutiques de réparation électronique, les barbiers, tout ça.
Visiting the homes of the Zabbaleen is also full of surprises. While from the outside, these homes look like any other informal structure in the city, when you step inside, you are met with all manner of design decisions and interior decoration. Despite having limited access to space and money, the homes in the area are designed with care and detail. Every apartment is unique, and this individuality tells a story about each family's circumstances and values. Many of these people take their homes and interior spaces very seriously, putting a lot of work and care into the details. The shared spaces are also treated in the same manner, where walls are decorated in faux marble patterns.
La visite des foyers des Zabbalîn est aussi pleine de surprises. Bien que de l'extérieur, ces maisons ressemblent à n'importe quelle autre structures informelles de la ville, lorsqu'on y entre, vous y trouvez toutes les sortes de choix de design et de décoration intérieure. Bien que leur accès à l'espace et à l'argent soit limité, les maisons de cette zone sont conçues avec soin et souci du détail. Chaque appartement est unique, et cette individualité raconte l'histoire des circonstances et des valeurs de chaque famille. La plupart de ces gens prennent très au sérieux l'aménagement de leur maison et des espaces intérieurs, ils mettent beaucoup de travail et de soin dans chaque détail. Les espaces communs sont aussi traités de la même façon, où les murs sont décorés d'un motif imitant le marbre.
But despite this elaborate decor, sometimes these apartments are used in very unexpected ways, like this home which caught my attention while all the mud and the grass was literally seeping out under the front door. When I was let in, it appeared that this fifth-floor apartment was being transformed into a complete animal farm, where six or seven cows stood grazing in what otherwise would be the living room. But then in the apartment across the hall from this cow shed lives a newly married couple in what locals describe as one of the nicest apartments in the area.
Mais malgré ce décor élaboré, ces appartements sont parfois utilisés de manières complètement inattendues comme dans cette maison qui a attiré mon attention alors que plein de boue et de foin s'écoulait littéralement vers l'extérieur en dessous de la porte d'entrée. Quand on m'a fait entrer, j'ai pu voir que cet appartement du cinquième étage était transformé en une étable pour animaux, six ou sept vaches ruminaient, se tenant dans ce qui aurait été un salon. Mais dans l'appartement de l'autre côté du couloir en face de cet enclos à vache, un couple de jeunes mariés vivent dans ce que les gens décrivent comme l'un des plus beaux appartements du coin.
The attention to this detail astonished me, and as the owner of the home so proudly led me around this apartment, from floor to ceiling, every part was decorated. But if it weren't for the strangely familiar stomach-churning odor that constantly passes through the apartment, it would be easy to forget that you are standing next to a cow shed and on top of a landfill. What moved me the most was that despite these seemingly inhospitable conditions, I was welcomed with open arms into a home that was made with love, care, and unreserved passion.
Ce détail m'a scié, et alors que le propriétaire me faisait visiter son appartement avec tant de fierté, du sol au plafond, chaque morceau était décoré. Et si ce n'était de l'odeur étrangement familière qui vous retourne l'estomac qui imprègne constamment l'appartement, il serait facile d'oublier que l'on se tient à côté d'un enclos à vache et en haut d'une décharge. Ce qui m'a le plus ému c'est que malgré ces conditions d'apparence inhospitalière, j'ai été accueilli à bras ouverts dans une maison qui était construite avec amour, avec soin, et avec une passion sans bornes.
Let's move across the map to China, to an area called Shanxi, Henan and Gansu. In a region famous for the soft, porous Loess Plateau soil, there lived until recently an estimated 40 million people in these houses underground. These dwellings are called the yaodongs. Through this architecture by subtraction, these yaodongs are built literally inside of the soil. In these villages, you see an entirely altered landscape, and hidden behind these mounds of dirt are these square, rectangular houses which sit seven meters below the ground. When I asked people why they were digging their houses from the ground, they simply replied that they are poor wheat and apple farmers who didn't have the money to buy materials, and this digging out was their most logical form of living.
Déplaçons-nous sur la carte, en direction de la Chine, dans un coin appelé Shanxi, Henan et Gansu. Dans une région reconnue pour le sol mou et poreux du plateau de Lœss, jusqu'à tout récemment, on estime qu'il y avait 40 millions de personnes qui vivaient dans des maisons souterraines. Ces logements sont appelés les yaodongs. Avec cette architecture par soustraction, ces yaodongs sont construits à l'intérieur du sol. Dans ces villages, on voit un paysage complètement altéré et, cachés derrière ces amoncellements de terre, il y a ces maisons carrées, rectangulaires qui se tiennent à sept mètres sous la surface. Quand j'ai demandé aux gens pourquoi ils creusaient leurs maisons dans le sol, ils ont simplement répondu qu'ils sont de pauvres cultivateurs de blé et de pommes, sans argent pour acheter les matériaux de construction, et que de creuser ainsi était la façon de vivre la plus logique pour eux.
From Makoko to Zabbaleen, these communities have approached the tasks of planning, design and management of their communities and neighborhoods in ways that respond specifically to their environment and circumstances. Created by these very people who live, work and play in these particular spaces, these neighborhoods are intuitively designed to make the most of their circumstances. In most of these places, the government is completely absent, leaving inhabitants with no choice but to reappropriate found materials, and while these communities are highly disadvantaged, they do present examples of brilliant forms of ingenuity, and prove that indeed we have the ability to adapt to all manner of circumstances. What makes places like the Torre David particularly remarkable is this sort of skeleton framework where people can have a foundation where they can tap into. Now imagine what these already ingenious communities could create themselves, and how highly particular their solutions would be, if they were given the basic infrastructures that they could tap into.
De Makoko aux Zabbalîn, ces communautés ont approché les tâches de planification, de conception et de gestion de leurs communautés et quartiers de manières qui répondent de façon spécifique à leurs environnements et conditions de vie. Etant créés justement par ces gens qui vivent, travaillent et jouent dans ces espaces particuliers, ces quartiers sont conçus intuitivement pour tirer le meilleur parti de leurs circonstances. Dans la plupart de ces endroits, le gouvernement est complètement absent, ce qui laisse les gens sans autre choix que celui de se réapproprier des matériaux qu'ils trouvent, et bien que ces communautés soient fortement défavorisées, c'est vrai qu'elles présentent des formes d'ingénuité vraiment brillantes, et elles prouvent qu'en effet, nous avons la capacité de nous adapter à toutes sortes de conditions. Ce qui rend des endroits comme la Torre David particulièrement remarquables, c'est cette sorte de cadre squelettique d'où les gens peuvent trouver une fondation et ce qu'ils en tirent. Imaginez maintenant ce que ces communautés déjà ingénieuses pourraient créer par elles-mêmes, et combien leurs solutions seraient particulières, si on leur donnait l'infrastructure de base, ce qu'elles en tireraient.
Today, you see these large residential development projects which offer cookie-cutter housing solutions to massive amounts of people. From China to Brazil, these projects attempt to provide as many houses as possible, but they're completely generic and simply do not work as an answer to the individual needs of the people.
De nos jours, on voit ces grands projets de développement résidentiel qui offrent des solutions de logement toutes faites du même moule à une énorme quantité de gens. De la Chine au Brésil, ces projets essaient de fournir le plus de logements possible, mais elles sont complètement monotones et ne fonctionnent tout simplement pas comme réponse aux besoins individuels des gens.
I would like to end with a quote from a friend of mine and a source of inspiration, Zita Cobb, the founder of the wonderful Shorefast Foundation, based out of Fogo Island, Newfoundland. She says that "there's this plague of sameness which is killing the human joy," and I couldn't agree with her more.
J'aimerais terminer par une citation d'une de mes amies et une source d'inspiration, Zita Cobb, la fondatrice de la merveilleuse fondation Shorefast, située sur l'ile de Fogo, à Terre-Neuve. Elle dit qu'il y a ce « fléau de l'uniformité qui est en train de tuer la joie humaine », et je ne pourrais pas être plus d'accord avec elle.
Thank you.
Merci.
(Applause)
(Applaudissements)